Poesies, 2003

hôtel des parfums (2003 – 2005)



Dalila et moi chassions le bonheur

Tous deux phaêtonant sur nos scooters

L’intime espiègle clitomoteur

Traçant loin dans l’azur

                                                                Au fer de nos deux roues

septembre 2005

MOTS POUR MAUX


Tu es mon sable

 mon infinité       qui vient des gouffres

avec ta peau à contre jour

c’est toi que j’aime dans la femme

aux cheveux rouges


là où je vais vous ne serez pas

la nuit apportant ses fissures

l’amour m’ayant frappé à mort

mars 2003

j’aime tes blessures que j’y puis boire aux lèvres


joli geai Polly Jean

joli geai Polly Jean Harvey

chatterie de geai Patti feulement de toi

avril 2003

dans tes nuits bleues je veux dormir de ton sommeil

d’une crainte de soleil sur ta peau de neige


mais de là où tu es je me mépris de l’ombre


mon visage s’efface d’une archéologie

hors savoir

dans la rupture

l’émondage de mon désir

juin 2003

les hommes de la Vézère les Cro Magnons


Là cherchant le noyau racinien du grand vers

Comme vint « errant dans Césarée » ton amour

juillet 2003

J’appelai la nuit j’appelai pour que se pose

Tes murmures d’amour dans un jardin de roses

juillet 2003

Heureux les morts qui comme vous prennent le ciel

Beau comme un quatuor printanier de Schubert

Quittant là les choses de l’âme qui se perd

juillet 2003

écailles55

Je t’aime comme on aime toujours un ciel pur

Dans le calme

Sereinement prêt à l’azur


Mais sur mon amour tu mis une pierre sourde

Vous qui m’offrez des gouffres à la distance

De notre amour


J’aime que nous aimions dans la nuit des mondes

Et de l’âme vers l’amour

De l’amour vers l’âme


Fais-moi à cinquante ans la grâce de t’aimer


Je tremble et crois à la fulgurance de l’éclair

Je n’ai peur de rien

Tu m’achèves tu me tues en un seul regard


…et je te caressais pour t’apprendre par cœur

août 2003

et à l’heure où se lèvent les gisants

nul ne connaît le jour

avant la venue de la nuit


je t’aime parce que je ne sais pas ce que je connais de toi


soixante sept et soixante neuf

dans les cieux les étés de l’amour


Et place du pont de Murel à Rabastens

A côté du lavoir occitan je t’attends


Mourir demain mourir

Mais d’amour féroce anxieux définitif


Keiko une fleur d’haïku épanoui


affiches écailles2

Beauté australe sculpturale et boréale

Sur tes vents dénoués tes sables et tes sources

Descellées tu vins nue à ma rencontre astrale

novembre 2003

Il y a des mers et des collines de pourpre

Comme moi-même malades d’un amour vain


2004

le bleu de tes yeux qui tuent comme les caresses…

l’acier de nos passions restant insoumis


des astres l’immobilité fertile

l’ascendant qui vient à notre rencontre


le printemps arrive qu’un oiseau se pose

sur mon arbre nu


mais les maux s’en furent

stigmates d’aventures


tu n’as plus de prise sur mon soleil

je n’ai plus de prise sur le réel

j’aime les songes


je t’aime et je t’ai infinie


tes baisers sur ma peau tôt le matin

donnent le sens au lever du soleil


j’ai abandonné toutes les femmes pour toi

et je t’ai abandonnée pour toutes les autres

février 2004

je ne sais pas lire le ciel Orion je t’ai perdue

tu es vivante dans un fossile oublié


prends mon âme dans sa tristesse

la mort monte dans mes sangs

sans m’attendre et sans te suivre


d’amour mon amie et mon épouse

je t’aime des dix-sept soupirs que les

paradis rendent clos


celles des très grands nords qui viennent des grands froids

et qui distillent l’amour dans des bleus de billes

Finlande tes blancheurs et rousseurs de minuit

mai 2004

Ma gazelle du désert mon amour mouvant

Tu es celle de la peau bleue de celle qui ment

De celle que j’ai en dedans


Des maçons du ciel où la rocaille

Vient à rompre je sais en

 m’endormant murmurés les mots d’amour


je t’ai parlé comme un enfant

affiches écailles

tu m’as détruit avec un sourire

lionne du désert qui entre dans la ville

ma ruine mon amour mon abîme


Donne-moi beaucoup de sable

pour le temps de notre amour


dans notre amour il n’y a plus de nuit

tu es d’azur

juin septembre 2004

elle a les yeux de celles du sable

des venins intimes celles de l’attente muette

du reclus de la passion

celle qui aime d’un cœur aléatoire

celle qui risque le désert pour horizon


j’aime ses mains fatiguées et sa bouche neuve

maintenant j’aime la ville

elle y rugit

2005

l’Espagne est une corne à mon amour tauromachique

Donnez-nous l’Espagne et les espaces sanglants

et qu’aucune loi ne résiste à l’injustice du cœur


la vérité d’une femme c’est d’abord ce qu’elle cache


Danielle Belmonte

14 février : « voilà les Cendres demain. Ne te fâche plus avec moi. Steph est au pays d’ailleurs »


…maintenant veuf du temps de nos années d’or

février 2005

petite cantate phonémique pour Berio


étude de rythme africain

 

étoile en toi

étoile en tas                    (peaux –percussions)

coule o colon

roucoule o mon colon                (marimba)

chibre effeuillé                           (peaux frottées)

elle et louis

dal et louis

dalila louis                                              (metallophones)

mars 2005

les désespérés les humiliés

ceux qu’on attend


femme hors artifice la plus lionne

femme d’automne.

Ce seuil de ma résurrection

août 2005

La mort est sans péché

                                                    Sur les pas perdus

De la justice

                             De toi inhumaine

D’Atlantis

                             La lointaine nostalgique utopie future

D’où sourdait lente la blancheur des villes nues


Femme rupestre jadis au sein osé

Femme de glace sphère de ton désir

A la beauté excruciante

septembre 2005

Qu’aimer de la chair des femmes

Sinon le secret du monde ?


Reste là je sais tes failles

Pour mourir de toi


Mourir et te revivre


Par le fer  les jambes flexibles de la nuit

Nous ensoumettent

De leurs soupiraux diamantant

D’occultes fleuves de désirs

…l’ignition volée de morceaux de ciel


pourquoi plus désirant de l’eau

ne sommes-nous que la soif de

trop d’incertitude…


d’une humanité d’argile

nos pesanteurs quittent l’âge des gravitations

ciel7

mon amour tu ne sais pas que je te grave

sur des neiges palimpsestes


poésie de Stonehenge devenue asile archivoltée

de soleils déclinants


Hommes et femmes souvent inhabitables

En leur propre cœur.

Mais je sais tes yeux enfin rendus à tous les azurs

T’espérant par l’éperon

                                                                Par la braise d’une blessure.

Pour y lire de si vastes cieux je t’aurai parcourue

Mon amour jusqu’à perdre le sens du vouloir.


Demain ma vie tu seras ce à quoi je crois


Depuis lors nous vivons sur le mode lyrique.


Maintenant je connais la chaleur en plein jour

Que je croyais devoir à l’astre solaire

Maintenant je connais ton intimité

Que je prenais pour le quatuor ou l’octuor à cordes

Je connais aussi maintenant une autre intimité

Que je croyais en une lune ridée sur la peau des océans

Maintenant je connais l’abandon asphyxiant

Du naufragé sur les sables du rivage

Je connais maintenant tes battements intimes

Là où hier croissaient seuls les rythmes du monde

Maintenant je connais ta jeunesse

Là où n’affleurait que le cycle des saisons

Je connais aujourd’hui ton velours que j’avais longtemps

Pris pour ma seule peau sur le chaud des sables

Maintenant il n’est pas jusqu’à la fulgurance

De ta pensée que je ne puis savoir dans les chances du vent

Je sais aujourd’hui ta clarté ton évidence

Là où n’aveuglait hier que la zébrure de l’éclair

Je connais maintenant ta limpidité

Là où l’on ne savait que la transparence

Du diamant traversé du regard

Maintenant je sais sur les persiennes de mes jalousies

Tes bras qui me protègent de blessures anciennes

Maintenant je sais la grâce de tes bras en mouvement

Où n’extasiait hier que la flambée de papillons

Et la mystique de la danse

D’amour je sais maintenant ces géorgiques du ciel

Tes blondeurs plus pénétrantes que les champs de juillet

Maintenant je sais tes baisers sur ma peau

Me méprenant de croire à l’incendie constellant d’Orion.

9,10 septembre  2005

HOTEL DES PARFUMS

Pour Mallarmé


tu fis la blancheur

                                         délices mallarméennes

fruit recomposé de chaque océane espérance

                                                                                                               enclose

l’avalanche d’or du vieil azur au vent

claque d’une pluie d’albatros

                                                                            l’ennui que sans toi

je fus

désespérance marine

et je te vis

                 tel lac si pur

                                                    onyx du septuor

                                                                                                    en scintillance

dans le don de toi-même à la lune si fauve


ciel8

Plus rien ne peut nous atteindre mon amour

_ des dieux en dédales prodiguant des sèves d’avenir

j’ai pris ton haleine à témoin…

mes nuits furent tes nuits sous l’emprise

et les damiers du Temps

tes bras nus auguraient des robes de fleurs et de vent


et de ces senteurs mon azur

je t’aimais d’une nuit d’opacité crissante


9 septembre 2005


LUS SUR LES SABLES

29 septembre 2005

Grasse

 hôtel des parfums

Petite toscane , je mâchais un goût de roses

Tu flambais

D’une fierté de cyprès


Mon amour savait aimer ses défunts

Il honorait peu les vivants

C’était une femme fatale


Ma place Wurstemberg à moi se trouve

En un autre lieu…

Là où l’or des arbres aiguise l’aigu du chant.


L’oiseau à venir

29 septembre 2005

Hiroshima toute droite

Fission d’amour

La démocratie qui tue


Papyrus palimpseste rien n’était vrai

Tu fus la seule aimée…


Tes yeux de sang m’émeuvent amie

Je sais la justice de ton bourreau


Stéphane Molinier miserere :


Pensant à Genève je te savais proche

Parfois les Abymes sont cassantes…


Je suis de peu

                             Avec toi pour essentiel

Demain ouvrir les volets d’un lac usé

                                                    Si beau silence…


Comment mourrai-je lointain

Aïeul si proche


Je perds la notion de votre clarté


Mais quelle toise mesure donc notre amour ?

Je vous lis sur nos silences  mon bel amour


Je t’avais dans le cœur mais il n’y eut

Plus qu’un blanc à chaque angoisse

Ta moitié de moi pour mourir à quai

el dorado

Mais tu nous vins un jour par un vent


Favorable.


Chant des volitions


LUS SUR LES SABLES

30 septembre 2005

En ce temps-là mes silences en disaient long

Je mangeais la paille de tes yeux


Je buvais l’aurore de ta peau

Nos chemins s’épousaient bien haut sur la colline


baroque

du plus profond de sa blessure

l’angelot n’avait perdu de son éclat


O le sein d’oisillon petite source

Et la soif qui ne s’étanche


Caressant amour

                             Sur ma soif tu t’es fondée

Je viens sur l’or le cuivre du très

                                                                            Profond de tes bras


Là après l’étreinte l’herbe soumise

Ne se souvint que de toi


Pendant que la marée monte le galop

De tes désirs sans retour

                                                                perd

Le mors de cet étalon absent


Dalila je t’aime jusqu’à ce que

Notre peau perde la foi de ce qui pourrait nous

Séparer


Si je te parle je te perds mais dans mon silence

Je nous détruis


Mourir d’amour toujours – la couture

D’une culotte infiniment pressée sur ma joue

D’une nuit d’aveu


Dalila dans la nécessité des draps

Tes bras sur nos sommeils

Dans la petite chaleur de l’aube

Toi près de moi,  moi contre toi

D’un 7 mai définitif là-bas d’une chambre

Dans le quartier Pasteur


Tes bras ta peau tes poils ton souffle

Là sans culotte

Paupières closes  mon amour…


Celles qui m’aiment savent le filtre

De mes traîtrises

Ma fureur de toi absente


Comment et quand prendrai-je tes montagnes

Si tu n’y lisse le massif de nos vœux ?


Et comment les neiges ne nous tiendraient pas quittes

D’une ville sans nuit

Moi t’aimant  elle t’espérant…


3 octobre 2005

mon amoureuse ma buveuse je viens à toi

jetant un linceul sur notre vie impure

eldorado10

je ne garderai de par delà la nuit

que ces craquelures de la mémoire

et des claudications ouvertes sur un champ

pur d’étoiles d’argent

8 octobre 2005

de bar en bar nous ricochions –toi sur mon désir-

moi sur tes espérances-

des buées aux carreaux en gardent le secret

9 octobre 2005

de ces nuits de languir l’eau de la rivière

qui coule en un  large songe

caressait la peau de mon désert de certitude.

Moi je t’aimais jusques aux sangs

                                                                            De tes digues solaires


Je t’aimais là jusqu’au sang de tes digues solaires


Reste limpide

De toi à moi dans ces galaxies sans retours


Mon doute m’enchaîne j’accède à l’angoisse

D’un port trop tôt revenu

13 octobre 2005

tu tiens le vrai de mon lieu aphoristique

au vierge de mes pages blanches

au lumineux de la quintessence


portes de mon cœur les volières chantantes


nous sommes vivants comme

vivante la source d’Adonis

dans les mains du vent je viens

les sèves d’errance sur les ruines d’écorces

d’Abu-Nuwas


prophétie d’errance solaire

et solitaire

                             la voie de Damas       

15 octobre 2005

18 octobre 2005

me voici rose pour te donner le pouvoir

des roses

                             de toi charnel et rouge baiser


Dans ces déserts où se perdaient tes yeux d’azur

nos chemins nos vérités transhumantes font venir des chants de guerre hors des tombeaux

octobre 2005

ma solitude faisant halte bien haut

crissante certitude

                                         de moi te voulant

je crissais ces falaises de Lubéron

fleurs

fissurant notre rencontre

1 novembre 2005

mille fleurs mille azurs t’enrobant…

mais pour t’aimer il y eut

ma colère les lianes qui enserrent

ce cœur parti en étoiles

1 novembre 2005

myriades d’étoiles myriades … de mon âme

cotillons de suicide dans la constellation


naissant dans les orgues du vent

grande fleur fauve …


ma nuit se nourrissait de l’aurore

consumé des étoiles

et tu m’as quitté avec la légèreté

d’un éclat de lune

d’un fragment de cœur en hiver

20 novembre 2005

Pourquoi vouloir tuer les premières amours…

C’est comme bleuir à la pointe du couteau

Les nuages qui voudraient m’estomper

Avec les masques de l’éphémère

novembre 2005

Mon amour je te rêvais ma joue penchée sur ton bras

Dans les caresses d’une ville à venir

novembre 2005

Pour toi je mis des masques à la nuit…

De toi absente, l’amant venait au butoir de la mort

Je ne sais si l’aurore me frappa en premier

novembre 2005

Personne ne pose plus son bras sur mon épaule

Jadis la rocaille des femmes

Roulait de mortuaires vagues d’équinoxe

novembre 2005

LUS SUR LES SABLES

novembre 2005

De nuit reste le quatuor des lunes

Des astres, reste ma respiration sans finir

D’être toi pour moi


Délivré de toi je reste la peau sur le désert

Le serpent aux mystères des sables

Celui somnambulant  l’homme qui rampe.


Tu es tombée comme seule grâce

De montagnes

Où l’être de toi frappait au-delà

De forces vives où je te respirais

décembre 2005

Beau lac froid à l’évidence de larmes pures


L’abeille était furtive

Certains papillons mouraient d’extase

…l’herbe calme et aplanie…

il nous venait un grand bonheur

7 décembre 2005

mourir de soleil et de solitude

de mort mystique

dans les récitations du vent à l’égal de ton haleine

décembre 2005

DIX HUIT ANS

ma fille si grande déjà dans les mains

de l’avenir

ma fille laisse moi ne pas m’éloigner de tes peluches

pour le 16 décembre

ma beauté sise sur le bord des temps obscurs

je t’ai rencontrée et tu fus ma seule grâce

tu m’as pris les mains,  amie,

dans la grâce de ton amour

mon azur de tous les jours et ma respiration

de chaque retour du jour

papou02

beauté qui se fonde jusqu’au tréfond

des ombres de ma solitude toute droite

ma beauté d’éternelle soif tu as rompu

le désir dans ses chaînes et ma nuit s’est repeuplée

 de ses fruits de certitude.

En ce temps là le feu du ciel me guérissait.

J’imaginais ma vie et mon cœur au prisme

D’une terre de sang neuf.


Amie la grâce de votre amour

Mon azur de tous les jours

décembre 2005

Mon amour j’ai aimé la vie puisque tu étais

Toute la vie

Je venais de cette accablante Andalousie blanche où

de chaque ruelle sans ombre nos amours si droites

rendaient ce que la vie seule rend au soleil

décembre 2005

DE NUIT

La couleur de l’aube bleue prend

Tout le reflet de ta peau assouvie

La blancheur d’un soleil de crime

De lame tranquille sur le fil de mon

Couteau mental

20 décembre 2005

si je vis c’est que tu respires

si je tremble c’est que l’absence de toi

m’achève

20 décembre 2005

je ne dors pas j’ai l’incandescence

d’un cercle où tu es l’atome que l’on ne peut

nommer

là tu es où ma nuit se fonde

20 décembre 2005

Ne sois pas la rature sur mon passé

L’ogive inachevée de notre parcours sur

Cette nuit trop blanche pour nos deux cœurs

20 décembre 2005

je t’aime d’un amour immesuré

et sans attache

je t’aime de l’infamie des amants

20 décembre 2005

moi et toi prendrons le large et les éventails

de cet espace solaire

pour prendre mesure de l’opacité

de ce que demain je t’abandonnerai en tremblant

ma joue contre ma mort consentie

20 décembre 2005

ce que j’ai voulu de toi ce que j’ai consenti

tient dans la largeur de ta main

l’oracle de lumière et une paume pliée

où je te veux d’un avenir

sans l’ombre d’un seul doute et d’aucune ride

pour seul sillon

20 décembre 2005

Eluard Aragon vous étiez visionnaires

Pour des causes mentales

Démunis dans l’ordre des réalités

décembre 2005

montagne des solitaires je me ferai neige

pour te couvrir entière du manteau de mes solitudes

je me ferai lazuli et nuages éphémères

pour suivre tes traces

j’entrerai des les robes orgueilleuses de tes étés

flambants

je me ferai présence à chacun de tes jours


là refermant l’enclos de nos blessures

je n’appartiendrai qu’à toi

22 décembre 2005

je l’ai aimée comme la foudre sur sa proie

et les cendres en disent encore long


mais je l’ai éternisée sur les murs

du sang qui dit

ce que nous ne sommes plus

22 décembre 2005

c’était aujourd’hui l’éternité des vivants

et comme je t’aimais

nous vivions de ce visage

d’un jour fabuleux d’amour

où l’amour se plaisait à respirer un peu de nous

22 décembre 2005

comme je t’aimais nous sommes tombés

dans l’impossible rang de ceux  qui

furtivement

quitte le circulaire anneau d’amour à venir

mais nous nous aimons encore d’aujourd’hui

22 décembre 2005

Mon amie je n’ai que cette nuit blanche

Et furtive

Pour te dire que demain sans toi sera ce présent figé

D’aujourd’hui

Sur l’oblique de nos amours rompues

22-23 décembre 2005

Mes folies mes obliques raisons

Mes amours consternantes de toi

Si lointaine au jeu de l’aube

Pour rendre les armes

23 décembre 2005

pour toi si virginale et guerrière

l’amour n’est venu qu’improbable

mais sans demi-mesure

23 décembre 2005

L’amour la mort la vérité d’un jour

Sur le seuil d’une nuit


J’aime les arbres les racines formelles

De l’âme

23 décembre 2005

mes larmes ne dépassent pas l’espace

de l’horizon

la mer ne dit jamais le pathétique des paroles envolées

de l’amour que tu crois me donner

23 décembre 2005

Moulinet Sospel mon pays mes montagnes

Bevera où nos bras et nos jambes se glaçaient

Avec nos amours en silence


Des platanes de la place large et ombrée

De la lèpre des murs

Du clapotis de la fontaine

C’est toute l’éternité

De mon village qui ne veut pas mourir

23 décembre 2005

Enchaînée et soumise au bonheur commun

La voie droite t’a montré

L’étroitesse de demain

Dans les vigueurs de tes chaînes de chaque jour


Puisse-tu mon amour reverdir au sens déterminé d’un vent favorable

24 décembre 2005

L’anguleuse nuit l’opprimante insomnie

Dans la blancheur du vide où je confonds

Ta peau aveugle pour seul havre

De mes mains titubantes

24 décembre 2005

j’ai mené mon amour le plus loin

que je pouvais

l’archipel de nos divergences

donne une géographie insoupçonnable

de mes antipodes à venir

24 décembre 2005

je sais mon amour je sais l’injustice

qu’aucune nuit ne peut rendre

à la volonté morte des justes

24 décembre 2005

Nuit insoupçonnable de tes misères

Que j’en sais

Le degré lent de ton manteau

L’or de tes amitiés

Les bars bifurquants

Le râpé d’amours qui n’espèrent plus

Le clair de tes insoupçonnés matins

24 décembre 2005

Héraclitéenne fragilité qui viens un

Beau matin

Faire force pour tout cet océan de leurs certitudes


24 décembre 2005

Je te voulais nue je te voulais décharnée

Tu m’as émue dans cet empire

De certitudes

Où l’amour avait la fragilité

D’un empirique besoin de toi

24 décembre 2005

POUR DAL

Dalila je t’ai aimé par les téléphones

Sur les montagnes

Dans la voiture morte aujourd’hui

Sur les menus obliques de restaurants

Sur les trottoirs de nos rendez-vous

Sur les attentes pour le cinéma

Pour l’épargne d’une vie moins dure

Pour une neige moins rigide

Je t’ai aimé pour t’aimer

Dans les bars les avenues

Les soupçons de tes trahisons

Pour les candeurs fausses de nos amours

Pour les bichonnages furtifs et ton haleine

A la tombée du jour

Les prisons de ton corps je t’ai aimé

Dalila ma musulmane

Pour la force que tus déclares

Pour les horizons irrésolus

Pour l’amour de nous deux demain

Deux fois plus loin qu’au plus loin

De nos forces

Toi et moi sans sources et sans zénith

D’une sereine attente de cette certitude

D’être

Toi dans moi

Et moi dans l’étreinte lente et lunaire de  toi

24 décembre 2005

Tu montrais d’une âme verticale

Ce que l’âme n’espère plus même que dans la prière des sérénités

Des véracités

A l’ombre de demain qui vient

24 décembre 2005

mourir pour toi ou mourir pour mourir

l’espace d’un doute simple

24 décembre 2005

furtive peau de caramel comme un sillage

de Guerlain qu’on n’attend pas

au détour d’une ruelle

ta peau au prisme de ma peau

ensorceleuse ivresse ce n’est pas là d’une carnation parfumée

c’est la nuit qui s’évapore

26 décembre 2005

loin des quais loin des amarres

au large

oublieux des eaux caduques

au seuil des navigations stellaires

27 décembre 2005

Laisse mes mains rester fertiles

Dans la tendresse que je te donne


Laisse nos corps s’épouser comme

Lianes dans l’ombre

Fraîche

Comme astre double dans la rotation

D’un même soleil noir

27 décembre 2005

je sais qu’elle s’endort une paupière

dans mes nuages

l’autre dans les boucles d’or d’insomnie

de mes baisers

27 décembre 2005

Ma tristesse avec ses lassitudes

Au bord des paupières

L’oiseau à son dernier aigu


C’est la tristesse des temps du rire

Qui s’est tu

L’amour qui ne connaît plus

Le refuge des lèvres


D’année en année dans la droiture

Des chagrins

Je te sais sonnante comme un glas

31 décembre 2005