Minéraux (2009)
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↪ Bétyles
↪ Pyropes
↪ Noséane
Béryl bleu
1-2 janvier 2009
Mon Autriche de chalets de fleurs de forêts
de lunaires champignons
de résonnances de cor sur les lacs assoupis
de femmes aux sillages d’edelweiss et d’herbes coupées
et de fond d’été
d’églises rurales comme autant de jalons rares
de peintures à la neige rose et blanches des noëls d’amour
et de clochers hauts des tintinnabulements de vins blancs
sur la Vienne de cristal
des grandes roues de prater qui orientent les sillons de l’enfance
des barytons et soprane de la Salzach
comme une eurientropie lyrique à chaque retour straussien
si solaire de ces aoûts salzbourgeois
mon Autriche de chambre dans le carré des vivants à Mittersill
où sont Minna et Anton souffle neufcomme un respir d’offrandes
au flanc des montagnes
jardins et comme parure d’oiseaux chuchotant
***
Mon souffle embuait un chemin
Cachant le haut de la colline
mon âme irisait de la nudité
des gouffres silencieux de vieux cyprès
je touchais au chant limpide d’une vieille toscane
***
la terre s’est déparée de ses ailes sa nouvelle haleine
pénètre dans l’herbe comme aux sillons osseux
d’éloquence
ce profond liant de tes mains
j’attends au front de tes aveux ce son bleu d’orgue
qui me porte dans des goûts du silence
***
Je tremble des dénudations de décembre
dans les neiges bleues de tes bras
j’échangeais le plomb de l’ombre contre tes avants bras de soleil
***
L’orage était dans la naissance
la rose dans les parfaits sommets
du flétri d’une chair à l’orient
du corrompu de nos mésalliances
***
De casser le verre de la main à l’horizon de la lumière
Je viendrai dans le saturé de l’absence…
***
Peintures et sculptures de notre vide angulaire
sommeil clos de notre palpable estuaire
à l’aube de ta peau à venir
***
Tes yeux qui respirent d’entre les jalousies
les branches de tes avenirs au bois cassant
d’irascibles closeries de parfum
ta peau contre les immobilités de l’orage
***
Le seuil de tes sangs mauves de silence
***
Comme l’encerclement et l’enclos muet de mon vide
ce bleu d’architecture dans les soubassements d’azur
de nos baisers
nos silences emmurés sans paroles et sans racines
tu restes cette fièvre de pierre quand l’aurore resplendit
de ses secrets
mes bras dans tes bras notre injustice caressante
***
Mortelle fin de la nuit l’assise de sa racine
et de sa nudité
fissures bleues venant dans des eaux apprises
au fond des vallées crues de notre résurgence
**********
3 janvier 2009
Dans les crêpes de la nuit
l’encre de l’horizon se perd
au cœur brûlé du désert
sous la lampe tempête de l’attente
***
Ces bras qui s’étreignent dans le corps de la nuit
sans nulle volonté d’entendre ces bruissements d’amour
qui susurrent proches de tes lèvres lisses
le parcours de ta jugulaire
***
L’armada d’oiseaux aux voilures de ciel
sur des routes sans défaites
et de mon corps de mappemonde
ces soifs sans jamais dormir de toi
***
4 janvier 2009
Comme il neige je caresse de mes mains
tes frissons invisibles
***
Cerisiers en fleurs comme unprintemps de Japon
loin de l’hiver qui chante la mort
la nuit devenue ce fleuve noir
comme une verticale de mur sur notre cœur flottant
ce sable intérieur sous le pavé des rues
où la terre nous livre sa faim
***
Je m’endors le long de toi dans cette haleine de miel
qui m’éclaire
*
Ce cœur qui s’étreint de soleil qui dessine l’aurore
de mes doigts sur ta bouche
***
Ces combats dans ces pluies de nuit où je rêve
de cette nudité d’argent quand la lune s’allume
pour marquer tes baisers menant à la mer
dans une houle alléguant cet arc en ciel
de fleurs et leurs oiseaux d’avant le jour
***
5 janvier 2009
Je peindrai les étoiles selon les couleurs de tes désirs
les espaces et les demeures fantômes de nos ombres passées
***
Tu t’en allais dans la droiture de la mort
me laissant seul dans les aveuglements
de lèvres ferventes qui s’effacent de contre ciel (fin de la nuit)
***
Mon âme crisse sur la vitre qui te voit hors des chavirements
de la neige
dans sa transparence augurale
***
L’écho des clochers dans ses battants aveugles se vident
De ses rayons de ferveur
***
Dans la pierre que tu m’avais jetée
traversent aujourd’hui ces rotations d’astres
comme tu le voulus d’un feu originel
***
L’itinéraire des mouettes avec le souffle de mes issues de bord de mer
le bon gravir du soleil à l’heure oùmes genoux ploient
sous le carrousel des pourpres noctuelles j’aime à dire
l’astronomie de mes amours le long de tes mains de verre
mon alphabet d’homme qui scande mes départs
sur d’improbable rosée de sable
l’avalanche désertique de nos solitudes où le monde est mordu
dans l’illusoire venue de vénus
sur des rotations de baisers
***
7 janvier 2009
Des jouvences d’alphabet
comme le cliquetis de la neige
sur les morsures de l’ignorance
mon âme architecte
***
Comme je suis sur tes joues nouvelles
dans des laines meilleures que les blés
la misère dépourvue de mon nom de terrain vague
j’excise la rosée qu’un seul mot de naissance vient d’un froid
loin de toi comme chagrin sur tant d’astres pavés
***
8 janvier 2009
Mille et mille de nos nuits
en amour je veux tout
ne plus rendre pour mourir
quand tu prêteras ton souffle
si l’aube suspend le sommeil
de nos luciférantes pieuvres nocturnes
***
12 janvier 2009
L’éternité du feu jusque dans la chaleur des mangeoires
Le soleil des rebellions dans la poussière
de désert sépulcral devant la porte qu’éclaire
la masse sommeillante du temps
***
Ce feu de zanzibar comme nuit de fêlure
et de minuits moqueurs
ces souffles vulcanisés jusqu’à rougir
des lunes d’ornière peintes à la gouache
des boutres de lagune où nous cherchions une source pour y boire
***
Je chante l’homme dans la souffrance de ses désordres
***
La fleur dans sa rosée n’existe que sur la perle
de baisers étoilés
***
Le monde m’explore sous les palissades d’ivoire de tes paupières
comme un visage clair de train qui déchire la nuit
***
Je suis dans la porte close du soleil à l’encol de lèvres
de tes villes qui chantent la pierre aurifère
dans un horizon où je ne saurais pas ne pas t’aimer
d’un règne de cristal
et mourir démuni du vent chaud de la tombe
***
Comme le poème comme l’épine de la nuit
***
Lucidité du silence
***
Du milieu de l’ombre le monde se délave d’azur
à la guise du vitrail
au fermoir de tes caresses
***
Flambeaux comme un crime sur la nuit
la pluie sur tes chevelures
***
Comme un Sisyphe dans l’amertume de mes souvenirs
Je sais la noce froide
Le serrement des barreaux où tu consumais mes paupières sans sommeil
***
Le seuil est un pacte de printemps
***
Connais-tu l’épaisseur de la mer
Ce nom que je donne à ma solitude
***
Cette profondeur du temps dans le bleu de gouffre
où nous étions libres
avec les racines de mes syllabes d’encre
où la mer n’aucune de nos faiblesses
***
Dans les décollations de l’azur je touchais cette crédulité
d’orgueil de notre enjeu
le murissement des jours sous des pierres qui parlent
***
L’île
La soif
Les rides du sang
***
13 janvier 2009
Nos cicatrices qui portent dans les sillons du vent
***
Je m’engourdis de tes fracas de printemps
***
Comme des emmurements de paupières
les ensevelissements des crépuscules roses
comme un miel qui s’éveille lèvre contre marbre
quand nos cendres érigent des bitumes d’horizon
***
15 janvier 2009
Fenêtre close sur la nuit la chevelure qui se déploie
sur le sommeil
comme l’amande de la solitude
***
Bleu de la douleur de ma rue
qui reflète les longues solitudes des hommes
l’accablante misère du désir aux volets clos
de mon enfance perpétuelle
***
Dallol au danakil des afars du soufre et de l’émeraude
au sel tranchant à l’incise vénéneuse
d’un soleil déboisé
miel d’incendie
le haut lait d’acide sur la terre brûlante
en cornette comme écorce du monde
et crénelure de lagune
l’eau lourde et les dents de fournaise
dans le visage volcanique du cœur de l’homme avant l’homme
quand je t’ai voulue hors du temps
dans la laine de pierre qui nous juge
ma nuit de faim dans la pureté solaire de mes falaises de désert
dieu n’y parle pas mais se dévêt en un chant de lyre pourpre
et de tesson de braise où naviguent
d’éthiopiques volutes de falaises anfractueuses
jaunies à la paille de nos silences en fleurs
***
Mes mains savent l’allégeant fardeau sur le triomphe de la femme
la peau des robes marquées du fer rouge des regards d’abattoir
comme pudeur de roses bleues ce blizzard à l âme
rehaussés de tes jouirs à l’enténébré pourpre du désir
serions-nous en ce lieu du crâne
cet oubli dans les spéléologies de la chair
les cernes de tes yeux d’avenir
l’imparfait comme des lèvres d’inabouti
***
Roseaux de la mémoire qui entendirent la trace du temps
et le souffle des origines
mon sommeil s’apaise dans les famines de la mort
l’écho du sang dans la grappe confondue de baisers
épanouis et la vigne mordue
à l’ocre insoumis
l’ombre où se cache l’impatience à tête d’homme
le puits limpide des ciels de diamant
quand mon éternité se lève sur le marbre
des femmes à cristal de sel
je te promis pour toujours le cobalt de notre jeunesse de lagune
le rendu de la pierre enfouie à la mesure de la couleur d’aube
de tes gorges
et quand tu t’éveilles le ciel aurait rendu l’erratique écriture
du corps des astres sur la peau calmée à la plaie naissante
de l’horizon
chaque vertèbre en nous aurait le cristal de nous savoir debout
***
De mon pays où la blancheur des murs prit ses aplombs
de diamants noirs
comme la chaux rêches des grands midis
tel épieu traçant de béatitude le perron lyrique
du sillage des femmes
comme le fruit du sang à l’étal des rivages
la résurgence rebondie de ton ventre fécondé
l’azur me sculpte de ce long cortège de ta peau
***
Comme ma mer les vagues taurines prennent l’or
minotaurien
d’un drap rouge au soleil de la douleur
dans l’œil de Minos c’est la nuit qui s’abat
………..
Pourquoi s’acharne-t-on encore à enregistrer la 5° et la 7°
de Beethoven après celles de Furt Berlin octobre 43
……….
comme la mer qui me reflue la trace de nos chevelures
mêlées à l’algue
la valve proche des rochers amers
…………
L’aile des oiseaux comme le sang vague de mes désespoirs
…………
Je vais à Carthage je vais vers la mer
puisque ta bouche reste d’orage
je mords le fruit de ce qui vacille
tu m’offres une tombe comme la nuit les étoiles
et le varech le désir du fond de la mer
les masses de l’ombre les furies
de ce qui initie la mort
je crie sous les pas de la lumière à la moelle d’accidenté
de cantiques blancs de la nuit
comme effondrements massifs de silence
…………
L’estuaire de nos étoiles sans épaves
les décolletés de bocages d’algues
vénéneux
en ses ricochets d’ailes d’oiseaux
…………
Ce sang sans miel qu’on échange et tes incises
qui rendent l’effroi des morsures des grands larges
de la solitude
à flanc contre l’or blanc du requiem d’aveugle voyage
d’aveugle vouloir
plus proche du rire du soleil qui mesure le temps
et la vague aride sur les hauteurs de putréfaction…
je t’aimais à la baie cristalline de nos baisers d’après la mort
…………..
***
22 janvier 2009
Comme passeur d’étoiles la violence la chevelure d’où viendrait
la renaissance de nos cendres…
et les sesterces de ciel romain
sous les cyprès pavés de paupières…
loin des golfes coulant ciseau de ces prunelles
qu’incendie l’algèbre brune des nuits qui coursent
le ciel mortuaire d’un homme qui se dépouille
***
23 janvier 2009
De l’or du volcan vital du souffle dans les filets de la nuit
tes yeux restent à la mesure de ces hauts sommets d’étoiles
sous les ravines de l’orgueil
et le bleu solitaire des montagnes
je tombe dans ce long tunnel blanc promis de la mort
qui ferraille une foudre comme le cri de l’or
la mort qui m’habille de ces pleins jours
l’homme se dépouille mais de quelle cendre renaîtrait-il
tu baises de tes lèvres la vitre des attentes
ma nuit de cendre le monde s’incline de son ombre serpentine
***
Comme la faim du jour qui vient du cristal de ta présence
***
du bleu à la source de notre amour
je t’imagine dans les fossiles du rêve
et les cadenas du sommeil
l’artère de la solitude qui cicatrise de nos présences palimpsestes
***
24 janvier 2009
Cheveux d’étoiles mes longues nuits vives nattés de vent
sans exil
mon port d’attache plus haut que les plus hauts murs de l’homme
que creuse un langage de faim le vivant sable
des chairs d’archipels
pour la liane de nos corps en torsades
***
…d’où la part du silence l’angélique lucarne du désir
comme sur l’airain de nos respirations
***
Munition des malemorts avec le cœur biseauté
l’argile connaissant l’architecture qui nous constelle
***
….et ton corps tari de sa vocation de soleil…
la nudité du sel comme d’une noire nue
le port altier de ses incendies
ses hanches de cyclone
comme les jouets farouches des écumes roses de l’amour
***
Du fond de l’abîme vivre l’incendie l’abysse
ce visage des stigmatisés
ce baiser proche de la nuit où je n’ai plus froid près de toi
***
Mer de sargasses dans la pierre de balagne
je vénère la voix qui nomme les vestiges du temps
***
Poser ma pierre sur ton cœur
élever le cœur sur la blancheur
de l’esprit
rendre à l’âme la respiration
rendre la pluie qui ruisselle
redire les traces de l’inassouvi
***
De la voix tue comme brassée de fleurs
comme le fané d’un vent bref
***
Du fond des corbières équarri le sommeil ce feu pour renaître
De ce cep aride et frisant
***
Phèdre l’amoureuse la honte rouge
comme le cœur qui s’enfonce
au profond de la terre cette mer qui salive
tu viens pour boire le désert arable
et l’inoccupé du miroir
***
L’ontologie qui se maroufle dans ces chemins de nuit
le diamant d’avril après la pluie de nos aveux
l’homme en nous qui s’égare
pour de vertes perversions à la pointe du cœur
***
Guilhem du désert palmeraie de l’esprit
***
Comme le sang dans ses tessons la douleur du verre
la mort n’est jamais complète
je joue de la ferraille de nos poumons de mer
à l’airain de ces calcinantes caresses
***
Tu dévides ces tissages comme une aurore
de la passion
l’or qui nous prolonge
***
Je reste dans l’orage tu restes dans la nudité et le trèfle
je n’ai plus que la présence de tes déluges de pierre
contre le feuillage des constellants
***
Ce vent noueux qui m’apporte le nom de ton souffle
l’irrespect des vallées qui consument la mémoire
de ceux qui faisaient légende
du secret des sources
***
Ce livre de crépuscule dans les cryptes synesthésiques
cet or que les femmes prennent à bras le corps….
***
…j’ai serré le sommeil dans les bras…
***
29 janvier 2009
Cassure des immensités de la mer
du dedans
la rive aveugle du sommeil où je perce
l’enfance blanche de ta clarté de ce verre
de la vague qui nous déchire
Hendrix comme pour la foudre
***
Dans turandot se cache cette décapitation risquée
qui donne ce pardon avec un amour à fleur de lame
***
Brûlant crépuscule comme tes robes
où les franges de notre ville imaginaire
fusent sur les sud de mon cœur
joli page j’aime les veines de tes mains
qui récitent les mouvements de la vie
cassure de la neige de la faim qui sent le verre
de la cassante naissance
fragile contre des velours de nudité
1 février 2009
Dans les brèches de la vie ce souffle et ces chevelures
de femme
les murs à la blancheur de la chaux
des communiants qui éclairent la nuit
***
L’or a la rigueur de l’aurore
c’est la peau sur les margelles de tambour
caillot de clarté tu restes vivante
dans le chant mêlé des morts
montagnes au manteau de sel
à l’inconsolable azur qui erre sous les paupières
pas après pas sur le chemin des chants
en torsades sur la chair taillée de la douleur
et qu’il pleuve des dagues de lumières d’acier
dans le sable des déserts possibles
***
2 février 2009
Dans la hachure des abîmes la chevelure
des femmes a le filigrane des tempêtes
leur nuque a la logique du sang
et les mains de l’orage décrivent le sens de ton visage
***
Comme ce qui gît dans la fièvre des sables
ce sourire exsangue de ton aurore
dans la plèvre des arbres
les avenues aimées les éternités de platanes
***
…et sur ces coins de ciel les coloriages en archipel
des oiseaux lèpres
comme les cernes sur la lassitude
neigeant de poudreux sucres sur satin noir
pour toute nuit d’étoile
***
Ma réalité comme un fleuve opulent
sous les yeux de réverbère de la nuit cicatrisée
***
3 février 2009
Je prends tes mains dans les miennes comme le cristal de noce
où le sang circule jusqu’aux osselets des hasards
***
Cet arpège qui fait tomber ma respiration hors des parloirs
dans les amarres où tu m’appelles
ces chacaleries de l’amour
ces sillons profonds sous les murs où tu me reclus
guillotinant d’une pluie solitaire le poids du sang
d’où nous criions lyriques et d’intonation nocturne
***
…nous n’en n’avons pas fini avec l’infini…
***
…je t’aime parce que je n’en ai aucune preuve…
***
Et les marées disent les chemins montant des labyrinthes
ombre morte comme enracinée
sur ces poids de ciel
morsures brèves à la connaissance d’un cœur glacé
***
Je meurs comme un astre
je meurs comme dans une coucherie
et je meurs et j’aime comme tes levains futurs
***
L’aigu des oiseaux comme des clameurs de trottoir
cobra de soleil qui crie les lambeaux de l’orage
la paume du plaisir quand tu prends ma main
sur l’or où l’on ne peut plus se cacher
***
Le ciel qui décline où nous nous rejoignons
Comme une chair de statue panique de notre sommeil
***
6 février 2009
Des sables de sommeil de la rouille de l’attente
cet anneau incertain de nos avenirs
à la callosité approfondie de tes mains
de chaque jour
dans des nuits qui descendent au puits des souffrances
pour y boire l’eau de tes lèvres
le ressac de la fête lorsque la terre tremble
***
D’Atlantique, la faille le rouillé
qui s’exile
l’aurore mitoyenne du plein silence
la hanche de notre abois que n’épuise la nuit
ces linceuls de la parole entre chaque vertèbre
de ta nudité
ce que tu affames de trébuché d’étoiles
tes mains séraphiques sur le timon des foudres
les tessitures lisses de la mort
***
j’abrite un chagrin à la mesure de la houle
du fleuri de tes robes
mon autre douleur quand se tordent tes chevelures de pluie
mes bras refermés sur ton cristal d’embarcadère
quand mon ombre passe sur ta nuit
***
Cette quadrature de la nuit qui efface notre nom
un rosi de pleurs aux couleurs peintes
pour ces phares nimbés d’un halo d’astres
***
Ce vent à tête rouge de désert qui soulève
les robes émaillées de la détresse
***
Ces vents en coin qui tournent à la tristesse
cet anguleux de tes bras entourant mes tendresses
sur l’ardoise de la nuit
les comptoirs métalliques de la perdition
***
Et quand tremblent les horizons
les lustres des chansons peintes
écaillent comme des larmes
les pouvoirs de la lune
***
Revendiquant des nuits d’ardoise, des tumultes de lune
d’où givrent les haleines dans de pleines bouches
et sifflent les silences de soleil
nos tempêtes au revers de ton visage de pierre
d’une marqueterie masquée de murmures de nuages
***
Kant disait que « les conditions a priori de la sensibilité
sont l’espace et le temps…. »
la poésie dit que son champ d’investigation n’est rien d’autre
que la vie (à son point zénithal, l’amour), et le déclin de celle-ci,
(la mort)…
***
Ton avenir sur les toits du monde
ta nudité qui s’érige avant que le temps ne s’achève
***
Je dédie l’écho d’un monde sur les pavés crevés
de sables épars
***
8 février 2009
Dans les collines du plus fauve de tes yeux
je vois le tumulte de ma ville
le baiser rare quand le ciel s’immobilise
et le bonheur s’inscrit sur des étoiles de couleurs
quand le temps et l’homme disparaissent
sur leur nuage de chagrin
ce que ce soir lyrique fait élire avec le velours
de ton visage
grand sanglot de phare la tristesse lisse
de cette poitrine nue à l’enclos de la mer
mer qui rend le poumon abyssal
comme deux éternités à chaque clignement
de tes paupières
je reviens d’un tumulte constellaire du temps
qui fait cligner cette aurore de la création
***
9 février 2009
Chants de baleines et trompes tibétaines
tous les sifflets de l’appel et de l’amour
qui apprivoisent le monde
nous fûmes deux pour une seule vérité
nous fûmes de ceux de la vérité d’un seul
dans le sang des arbres la terre reste d’une
vigueur volcanique
et nous attendions l’heure noire où toute fécondité
du cœur reste possible
***
Dialogue avec ma fille : (style sms)
-bisou ma fille et soleil
-bisou pa’ et lune
(Comment ne pas croire aux astres)
***
Les cendres de Stéphane Molinier prirent naissance
d’un 14 février de Saint Valentin
***
Dans les plus silencieuses dagues
des ailes du milan
je bois l’air raréfié
comme un plein meurtre du baiser
***
10 février 2009
L’or des chemins qui nous guident
la pluie luisante sur ta peau
la dépossession comme dans l’épée du sang
sur le furtif de la mort
***
tu n’étais pas née tu n’étais que loin
de l’enclos du constellé
foudres qui s’amassaient dans mes poches
poids crevé du ciel les yeux clos
et la callosité d’oiseaux sous les forges
du plein jeu de l’orgue
la pierre vocale qui témoigne
à l’exilée cassure
l’Océanie de la caresse
***
Nudité du nid de nos adieux
***
Je réinvente ces fenêtres dans le rouge proche
du crépuscule
des déshabillés d’aurore
le poids de la nuit dans les rizières de tes sources
la nudité clairvoyante dans les convoitises de l’abîme
***
11 février 2009
Ta chevelure est un phare sur nos rivages
Et tu peins mon étoile à l’orient de ta nuit
***
Je t’aime de ces perforations du cœur
Qui finissent à la dague de la respiration
***
Ton sourire reste à la douceur de l’aurore
***
Et tu restes mémorable sur des vents menteurs
dans le diamant des eaux
ce seuil de lisibilité quand les vignes du cœur
murissent la clarté vendangée
depuis les toits de l’aurore le feu de nos bras
les uns à la respiration des autres
***
12 février 2009
L’éclat des verres sur l’herbe fendue de tes sourires
l’orgueil respire comme un rire de ceux qui s’aiment
sans sommeil et sans soleil
quand nous n’osons voir la terre baiser l’incertitude
et le plomb de notre fidélité
***
Ce que j’écris de la danse lorsque je me harasse
de tes raucités bleues comme une mer de flanelle
tes lèvres qui se posent sur un mur de sommeil
toujours plus vive et plus proche de ta mort visible
tu as rêvé de toi et je t’ai enviée
***
13 février 2009
Je savais que je me renaîtrais …je taillais donc tes destinées
loin des quais
dans ce sang mêlé des grands larges
le désir renaissant à l’enclume du réel
je faisais sourdre le sortilège des fées
ce sang intérieur de l’arbre comme l’amante
soutient les voûtes de la nuit
et donne la gorge au vent des sources
***
L’été rayonne sous les lourds poings de soleil
que la blancheur diaphane comme un sifflet de train
vient au perclus de ciel qui ne s’éteint pas
je neigeais doucement de l’envers de toi
***
Mon immunité sur la place publique de la mort
***
14 février 2009
Nuits peintes des griffures du jour harassé
de crépuscule
dentelles de Montmirail
dans la barque des vallées à la lisière de nos veines
naissance rouge du monde qui brûle
de l’or de ses sillons à la grappe de nos ivresses
***
La mer qui laisse dans son reflux
la clarté de notre ignorance
***
Les herbes sous le vent font un flambeau à la nuit
comme des doigts de braise des joyaux granitiques
de femmes à hauteur de leur éternité
***
Ces parsifals ces lyriques ces parques renaissantes
à la dentelle de tes doigts du nu burinage
des clavicordes les chablis de pluie
et le gisant pur de l’aurore du déhanché
d’où je n’ose rêver
notre miroir d’ombre qui se souvient
de notre connaissance mortelle
robe d’écarlate parcourue d’embellies damassées
d’avril comme nos ombres suicidées
des mains de château aux yeux clos
qui déshabillent la nuit et qui lissent
les litanies du corps
tu as le baiser vertical et l’indifférence du cygne
ton sommeil imite la mort et la foudre le venin
de nos désunis
je porte la couleur du jais le long des cortèges
ombellifères tes lèvres sur les deuils d’où tu me nommais
***
Drain de la terre cette respiration de la tristesse
ces longs fuseaux de tes membres
de leurs cendres enfouies
les ornières perséphoniques leur printemps
sur les vièles à roue et les souffles barbares du vent
au chœur des noces de platanes
nous
le long des chemins au hasard des fleurs de ta rue
***
Comme je montais vers la tristesse
ce long grenier de tes paupières closes
des ardoises de pluie vivaient sur tes chevelures
et la lune s’armait contre nos attractions puériles
***
je vis d’un cubisme qui respire
du cornet de hasard de ton respir
***
Peyotl du silence je reviens à dieu
je traverse les herses d’un vivant soleil
paupières closes pour les pierres
et les lierres
de serpent de nuit
***
Ma nuit évacue l’aurore
mes crépuscules dévoilent
la carnation de tes robes
***
cercle mosaïque et comme ciseau du monde
comme les rafales de l’or sur la peau de tes plages
les arpèges suspendus
quand il n’est pas encore nuit
la chirurgie musicale du murmure
***
Roué de nuit à l’or fin
comme d’un de lourmarin
tison des maisons d’ocres camuses
roussillonnantes dans ses ors nus
***
Nus de fleurs et de rues les plèvres de la peau
comme de carthaginoises dagues d’azur
colline des vents dans ses heures astrales
et ses sommeils burinés venaient quand nus
le temps s’achevait sur de grandissants
rideaux de platanes
***
15 février 2009
Des deux tétons de citron laiteux que deux
dames fauves au chaud miel de lèvres
humides baisers de soleils gorgés à chair
des Véronèse qu’au suçon se lèche l’alliage
des luisances de dessus les cuisses
le pourpre des vierges sur la peau
et le col repoudré et mol du cygne
***
De vos mains de lys et de votre front de marbre bleu
les désirs en chignon noués
de blond casque nonchalant
ce qui respire de pigeonnante encolure
chère sœur en amour l’agonique cueillaison
de sève barbare et mutine
l’aigue et bleuissante peau du velours où je viens boire
***
18 février 2009
Dans le sanglot de la neige
comme à la trace de tes semelles
je tiens l’hiver en sursis
***
Je t’aime contre la joue de tes blessures
***
19 février 2009
Destinées rudes comme l’âme des pierres
***
Racines qui reviennent de l’envers de leur voyage
***
Nuages pensivement épars sur l’aquarelle
des jeux de l’enfance
***
Plus grande sera la soif à la source
du limon de ton ombre
***
Ma nuit me trahit de ses songes d’argile
***
Ce jasmin des édens au vent tendre
de tes yeux éphémères
***
Coulée de l’aurore où nos pas n’ont plus que le poids du ciel
***
Ces vieilles morts qui étreignent la cendre des anciennes braises
de vérités échues
***
Comme ceux établis au désert qu’irrigue le sang
ombrageux des scorpions
***
Lune roussie de l’odeur du coyote
du halo calciné de ta bouche de miel
sur le dit des secrets où nous n’avons jamais dormi
***
L’ivresse qui abrutit l’ivresse qui éloigne
ce poids tentaculaire de la ville qui dilue
les amours perdues aux labyrinthes de ses illusions
***
Mon sang circule dans les artères de mon chagrin
l’écaillement des façades qui taillent tes robes de crépuscules
***
L’amour sur les grèves les ouragans sorciers
Bleui tumulte de sanglots de soleil
***
Bleu comme le sang de viandes
le chanvre de la lumière reptile
l’aurore froide et la griffure
d’un grand phare
la mer qui ne dort pas
***
Les baisers des orties aux genoux de l’enfance
ces puits où l’eau se confond avec le vent
dans l’oreille mortelle du marbre
la nuit cède au diamant qui se fend
de la probité amère
de l’eau morte d’un védutiste
***
Dans la crudité du souffle le vent marouflé
de l’oiseau libre
***
Et si tu renaissais de l’eau maigre de ces timides espaces végétaux
de japon
le pétale qui fend la courbe du désir
***
Ce levain des ailes qui nous portent
cet acier du besoin au regard de la chair
***
Et sous ces hauts le cœur de la nuit
ce cristallisé métal de la rose
de celle qui s’essouffle de ma douleur
du trop plein des cimes à l’aigu d’un âge de bonheur
***
Entre les parois des abîmes où nous allions mourir
les turbulences du sang rendent l’écho de ce cri
qui percute une fêlure au modelé de la nuit
***
22 février 2009
… et comme des traces de Sicile
et des bruits d’Etna dans mon sang
***
Tu m’as ému tes doigts se posaient sur un volume de Lucrèce
***
Ce cri des loups qui libèrent
pour toutes celles que j’ai aimées
de Villon : « ….tout aux tavernes et aux filles »
***
Nuremberg te deum
L’homme se dépouille mais de quelles cendres
Renaitrait-il sans le souffle de ta parole ?
et connais-tu l’épaisseur de la mer
ce nom que je donne à ma solitude
nous fûmes deux pour une seule vérité
nous fûmes de ceux de la vérité d’un seul
et de ce linceul ta face pour le monde qui brûle
dans le sang des arbres la terre reste d’une volcanique
vigueur
et nous attendons l’heure grave où toute fécondité
du cœur reste possible
sublime abîme
je reste fendu par les demi-mesures de l’âme
ma route vient de l’anfractuosité
qui nous peuple du sable de la solitude
je suis le vent l’odeur le trèfle
la bigarrure du monde
et tu relisses l’angoisse au cœur des forges
et je me livre à la tétanie de la nuit
dans le bazar constellaire tu nidifiais l’étoile de l’homme
ce désir d’aimer plus léger que la nécessité d’aimer
tu perces la mer comme tu mesures les étoiles
et nous rêvions des rivages au sein lisse
des ressacs de tes vagues
personne n’est jamais revenu de l’insondable défi
tu déposas la chair dans la chaleur de la paille
du souffle de l’âne et de l’adoration de l’innocence
tu déposas la chair en un lieu du Crâne
sous la rocaille et le fer
et nous naquîmes de la plus profonde faille
je porte la croix du fer de l’anguleuse passion
je porte la soif de l’angoisse à chaque joug
de la lumière injuste
le temps se fige dans notre hasard de sable
je te sais être une abyssale flèche d’or dans la sphère
déployée de la Résurrection
***
25 février 2009
Dans le bleu de l’arbre le dégrafé
des cabanes de l’enfance
***
L’alvéolé creux des boucles de Dordogne
***
Ma nuit me suit dans des gouffres
où mes limons se meuvent
***
Je bouge la nuit sur les remparts de mes incertitudes
***
L’acier de ce qui nous désunit
en cet inévitable du couchant
***
Navire pour proue des navigations
j’ouvre la plaie des grandes voiles
sous d’anciennes plaies portuaires
***
L’antinombre du ciel sur le baiser de ceux qui meurent
A l’envers du buccin des trépas
***
Je vois partir les grandes nuits quand le ciel
n’a plus pied
dans ses chemins d’ornières aux pierres blanches
***
…je vois partir les grands albatros
Je vois luire les rivages des infinies espérances…
***
Tes lèvres tardives sous le compulsif des néons
et le néant du vent qui va
***
Ces collines de la nudité ces Vaucluse
où les portes claquent
je t’y aimais sans savoir t’y revoir
***
Ces caresses de l’azur qui nous viennent pleine pierre
contre ces badigeons du fleuri mon âme en trompe l’œil
***
Je t’avouais des atlantides sur leur perce de désert
à distance que les étoiles venaient en navigation
dans les collines où nous savions mourir du diamant
je touche le ciel qui nous qui nous hisse comme un arbre
dans sa sève
je t’aimais du vol de l’albatros
nous irons à Brantôme
nous irons à sainte jalle à la pierre dure de la drome
et j’osais l’ambre de la peau
les femmes n’aiment que leur bourreau
les femmes n’aiment que ce qui tombe
du point d’orgue des flétrissures
***
27 février 2009
L’éternité pour le vent qui nous éclaire
***
La marée de l’espace qui nous pousse vers ce soleil
de la vie
comme venue des nuits nues
dans les filets abrasifs de droites douleurs
***
Dans les filets d’or du silence des abysses
***
Dans l’amour du monde posé sur nous
deux prunelles de charbon
croyant à la force du jaillir et aux ensorcellements
2 mars 2009
Ces chants xénakiens aux carrefours et aux confins fertiles
tu te meurs d’une autre douleur d’ivoire et de banquise
des désespoirs sans parure je perce la clarté rouge
de l’abstraction de ton corps
je hèlerai l’aube des grands sommeils fauves
dans le dénudé et l’éloquence
cette haleine du sang qui congédie le silence
et la foudre au thanatique du talion au risque de vivre
ces seigles croissants de désert sur les bouches de blé
ta peau investie d’où que tu meurs de tes dérobées
au rouge de tout crépuscule
je hèlerai l’aurore dénudée éloquente de tes silences
de foudre
ma bouche à la brutale haleine des blés
ces congédiables silences du sang sur les murs de chaux
au vivre de ta peau au pisé de ton scandale solaire
***
Comme un achevé de pétale et d’orgueil
vers un monde d’occident qui se dénude
nos matins penchent vers de vieux calvaires
au granit et à l’or d’où viennent ces femmes de la brume
***
Cette éclosion du silence
des paniques proches des failles
du tectonique du cœur
***
Ces pluies qui se gantent du silence
de noires avaries de nuit
je t’aimais dans l’illisible limpidité de ton visage
***
L’or dans nos cœurs qui transmutent en ruines
le minéral traversant de nos mondes aimés
***
Cet ivoire de la peur cet ébène du secret
ce sommeil de toi quand je rêve de toi
***
Même éloignés dans la mort cet instinct
de la pierre qui se remémore
***
ces roses porteuses des anniversaires du silence
des carnations de nos rencontres
***
toutes les appoggiatures des œuvres de la mer
le tropisme des griffes menteuses
de l’arbre nu
chevelure jaune au delta déhanché vers la mer
sable de suaire vers le vent qui déboise la femme
comme un rituel
chant océanique rivé d’épousailles où ton nom ancien
vacille sous les verrous de la mort
qui nous hèle de sa beauté renommée
et vers juillet la clarté qui étreint la pierraille
tes yeux aux desseins d’or sous des vanités de vitrail
d’orgue
une sève de soleil sous le chagrin consenti
et le cri nu de tes bras ouverts sur la nuit
dans le déjeté des seins clos sur l’infini
dans le lait d’avril des abysses de Carthage
fruit violenté des labours de fièvre
l’homme est debout à l’embouchure bleue
de la mer sourde de nos orages
***
Je vends le sel de ton désir l’irréparable gouache
à la palissade de notre plaisir de mort
***
Totems des anfractuosités de l’arbre
la pluie ductile
l’alphabet de l’écorce
et la sève de ton sourire
la jatte de cruauté couleurs des nuits
ton souffle rembulbe ces soleils où nous restons
***
Reste l’onctueux de la peau au registre incendiaire
de ta chevelure de serrures
tes bras libres la liberté refermée à la bouche de ton éveil
t’aimais-je d’un torrent d’aurore en ses arpèges ?
***
8 mars 2009
L’épiphanie de ta nuque qui me brûle de mille cobras
comme d’autant de vivants soleils sur ta peau
mon cœur est mûr sous la cendrée de l’été
tu es l’attribué col d cygne qui s’évanouit
dans d’audacieuses calligraphies de lumière
***
Chants des interdits qui contribuent à la nuit
comme un mur à la chaux vive et nu
***
Nue sur les ruines de la dune l’étoile se dissipe
***
Entre le tissu et la peau des lâchés d’oiseaux furtifs
***
La nuit s’élève dans une rançon de soupirail
une émanation du bleu grandissant d’étoile
la famine s’élève de sa gangue de vent qui brûle
de l’enfance qui s’écorche dans les quinconces
de la voix du monde
et l’airain de la nuit commande
***
10 mars 2009
De l’opéra les tumultes de l’homme dans la tragédie
la montagne qui s’ouvre
tu ne m’as pas trouvé sous le vent
ni dans notre ruelle qui dort
***
L’horloge monumentale n’avait plus qu’une aiguille
pour les temps
l’autre sombrait sous les sables obliques de fauves horizons
***
11 mars 2009
Chants des brisants sirènes qui découvrent
des putréfactions d’étoiles
et qui partagent ces conciles de nos contradictions d’orages
-comment s’enliser dans les songes de l’or…
la tête fauve de ma route de constellations s’écrit
d’un lierre d’avenir
dans des pelletées de lune
et dans mes nuits qui grandissent
***
L’univers est dans l’étoile de ma main
et le monde tient dans la cavalcade
de tes brumes de chevelure
***
La nuit explose les étoiles nous ayant respectés
***
La nuit me redit l’infini et le souffle à la vitre
et au rivage de paupières
de nos jours qui s’effritent
***
La vie revient comme l’oiseau au sel des voiles
comme framboises au tablier qui se tâche
***
12 mars 2009
Lune d’incertitude au miel de la nuit
paupière et demi paupière croissantes
pour nos lendemains
le blême de notre sommeil
la lumière ainsi navigable
***
L’inaccoutumée pierraille la sécheresse du vent
sur la peau frisante de l’amour
et comme un printemps dans la nuit qui finit
***
Meurtrissures du mémorable
le baiser qui comble la nuit
***
Dans la nuit neutre des plagiats de l’amour
ces ronciers qui soufflent sous le verrou large
d’ailes d’oiseaux
des verrières de soleil
***
De cette tolérance blême l’injustice a son quai
***
L’hiver achève son clavier de soleil qui fane
l’hiver engrange la rancune
de cette vase de soleil dans son labyrinthe
***
13 mars 2009
Thyrse le romain pierre à pierre
ta romanité sur les hauts venteux
du Verdon
cette blancheur du souffle au badigeon
d’une vasque d’aurore
***
Tu n’étais pas née je voyais déjà la nuit nue
***
La montagne me traverse la beauté se fige
***
tes yeux dans ces bleus lacs qui clignent
ton poing de laurier sur mes ciels
notre amour noir
***
15 mars 2009
Cette lune qui m’accroit équinoxiale
***
Ma lampe sur les vents arabes et sur les sables mauvais
la fonderie tectonique
le désert qui décrypte mon autre douleur
***
16 mars 2009
L’irisation du murmure qui résonne
dans le glacial du secret
***
Je frappe à la porte de mes routes blessées
seul soleil sur les marches de l’infini
***
Plus fin que l’or des pluies la liberté
l’ange déshérent nappe d’un sourire
l’amer mourir de nos fissures d’abîme
***
17 mars 2009
L’herbe tectonique sur la fusion de nos racines
le boréal à l’ambre de tes resserres l’ivresse
en ligature d’aurore le forclos de mes jours
qui dicte l’ombre du vent dans sa source
qui froisse les étoiles comme la peau
dans sa chair de poule ma tendresse de talisman
mes océanies de tangages
dans ses ivoires d’incendies
je t’ai voulue comme un cadastre attend
l’absolu du soleil
je te sais ventre de volcan comme un cœur laminaire
une conjoncture de l’acier sur l’enclume des naufrages
l’amour nous donne ces respirs de la mort
ces macreuses nuits des cœurs de fardeau
le colostrum des souffles à l’abyssal de la mer
de sa main tsunamique
nous serons frappés du basaltique de tes chevelures fanées
et des architectures de volcan en leur ombre de Sicile
l’homme des dédales dans l’onglée des jours
sur les clôtures entraillantes de l’amour
le mûrissement de la douleur
dans cette décrypture d’abattis bleus de la mer
la léchée d’orchidée aux cohortes du désir
la mortelle foison d’acier du désespoir venant d’une clairvoyance
et le renâclement de l’ombre un soupirail de roncier
de nos amazoniques baisers … morituri
ces déclins massacrants de toi loin de moi
dans les envahissements de notre nuit
j’invente le vent noir de l’oiseau le crissant scorpion
le sable froid dans le dard épicentrique du désert
ton silence de ciel dans des lois de corail
la soif de toi qui me porte obscur dans de brisants
rayons de lianes litaniques creusant leur redire d’idole
le sachant épiphanique de la couleur venin vain
du lait de ton sommeil
j’ai la pluie de ma nocturne infinie tristesse de toi
***
L’aurore m’incendie
l’azur m’irradie
la nuit donne le jour
et les étoiles fragmentaires
dévident des plaies de femme
dans des vents qui se fendent
***
qu’aimai-je de cet infini de voile
loin du rouge de nos fétiches de sang…. ?
***
J’aime le jaune de la révolte et ce noir à l’obscur
de ta décrue
la malignité de nos harmonies
***
Comment naître d’une soupçonnée mortelle aurore ?
***
Je t’aime de ces encres de nos cassures
***
Soleil qui s’en va avec la douleur de ses ombres
le badigeon de nos déclins
***
Comment troubler l’équilibre du sang
le rythme de nos amours
ce don du don l’algèbre du rouge pour les premières amours
***
Cris… je cris l’espace me remplit
************
La nuit épie la brume
le vent s’éprit de la noce
la trame aux lèvres
d’un refleurir lacté
***
J’aime cette étoile captive l’ombilic futile
en son ombre clairvoyante
***
19 mars 2009
C’est un soigneur de fleur
de celles aux mains osseuses
à la gentillesse des cœurs
où l’or s’est ridé
***
Du bout des matins ces cœurs d’homme
cet ancestral carreau de la pureté qui respire
***
Mon cœur s’envolait jusque vers tes vents
et les ferrailles du soleil
le sang rebelle de cavaleries incendiaires
***
Reste la foudre de ma folie
***
Les larges orgies de la mer sur tes souffles incestueux
le corpus de la nudité à sa source
***
Celle qui disait la foudre les mouvements de l’or
***
Thésaurisante blessure de la mémoire
***
Colline où le sang battait mémoire
contre la foudre fendue de tes bras d’aurore
***
(variantes des « dialogues…)
Comme celui qui voulut durcir l’aurore
comme la nuit dans l’indicible embrasement
de la foudre
mon cœur jusqu’à tes versants
jusque vers les vents et les ferrailles du soleil
le long labour rebelle de cavaleries incendiaires
dans la foudre fendue
de tes bras d’aurore
moi qui t’aimait jusqu’au sang de l’irrésolu
**************
Ce sang rouge sur le cuir de la nuit
et les seins d’obsidienne qui font naître l’orage
robe de pourpre qui prolonge le soleil
tu traverses les métamorphoses vivantes
de la terre incarnée
haras du vent sur des lagunes de tropiques
la verte ivresse de femme au brûlant sable de ta peau
le frisson de tarentule
et la flexibilité fauve de l’amour
nuit dévoreuse de murmurants rêves échoués
reste dans la houle et l’écume brisante d’un printemps
qui se hisse comme le pays des oiseaux à mon carreau
les fantômes de la nuit coulissent l’eau de la soif
de tes chevelures
le chant bleu sur les ailes acérées des matins de dentelle
***
Mes amours restent des dagues
sur la noble pâleur des silences
de tes lèvres aux ardoises de la nuit
***
Déploiement des ailes à l’aigu des silences
cœur des lèvres aux souplesses des enserres
dans la peinture de l’étoile de toi qui s’éloigne
***
Comme tu sortais les lames bleues de la mort
du Tunis de ta peau
je rejaillis des plaisirs de la pierre insensible
cette chair de trottoir
les lourdes roues d’or de nos conquêtes
qui s’enborgnent de nos bouches
à la bouche des putrides aurores de ta mémoire
***
Ferraille du cœur de tes sabots de fer à cheval
cette terre qui désastre le constellé du monde
quand tu restes avec la mort dans ses blancheurs
***
Pancréas des douleurs mon âme
sans plus personne les morts plus
présents que les vivants de l’avenir
***
Comme ventre et comme grande reverdie
et comme grande puterie à la crête des vagues
les reflux cadenassés des baisers
et les serrures de ces rues de laverie
d’avant la louverie abrupte de nos montagnes
***
Cordages des désirs montagnes des licences blêmes
des ciels crus comme une proie infinie
une sérénité de crépuscule
mort qui tient la main
louve de l’obscur
ciels des griffons de ceux qui aveuglent
comme un empire de lune vague la mer
emplit les secrets des horizons
dans des végétaux au luxe de la nuit
***
Dans le végétal de la nuit la subodoration
du cristal des astres
***
Mai et mars par le couteau giboyeux
l’enseveli de la carne qui roussillonne
le pieu pur des cadastres
coutelas des aveuglements
des aciers du désir
futur de l’or nu au fuseau bagué
dans une murmurante bouche de la mort
***
Ces avenues qui montaient comme autant de rues
qui fléchaient l’illusoire las de nos intimités
***
Cœur qui n’a qu’une seule entrave
ces caresses à l’image de l’orage pour te perdre
***
L’abattoir des nuits de nos caresses
cette défonte agrégée à la bouche qui se veut baiser
qui se croise à des empires d’ordures nocturnes
***
Mers tsunamiques des ensevelis
des embalconnés et du basalte
mers qui ne nous donnent plus cette main facile du nageur
facile proie de ceux qui embouquent les grands larges
d’avant ces incandescents enracinés au bleu mortel
et aux épiphanies de l’aurore
mers qui s’approfondissent morts après mers
sur des seuils aux colonnades d’absolues ruines
de ce qui nouera toujours la parure de ces jours
qui nous reviendront
***
24 mars 2009
L’or casqué d’un graal de soleil
houppelandé de nuit la ravine
de l’homme
l’amarre silencieuse de son labour
le secret du feu et le gravier sous le pas de l’errance
***
Rêvant à la trop nocturne à la trop basaltique
terre de frisson
d’une Atlantide perlante je cherche
de paludéens déserts comme avec les mains de la mer
***
tous ces noms lieux de l’amour
et ces substitutions de soleil
rançon de lumière qui vacille
dans le ciel fertile des gravats du vent soucheté d’azur
***
26 mars 2009
Ces rues aux proportions blanches de montagne
ces cerisaies d’indifférence de soleils doubles
l’Erinyes de la lumière hors les murs
***
27 mars 2009
Bleu de la lumière qui coupe la vitre telle vérité
qui calcine la fragile aurore du vitrail
chute de la ville
mes rues lourdes qui débondent de leur crasse
d’infini
dans les sillons du cœur se lèvent des sources
de vent scellées à l’embarcadère du temps
nous entrons dans cent mille nuits
par le pleur accepté du roncier
***
L’eau lourde de nos insomnies gantées
des batailles fertiles de la nuit
entre toi et moi l’épaisseur abyssale du murmure
***
Flétrissure des murs engrangement des mémoires
***
Cohorte de chagrin c’est la ville qu’elle endort
quand c’est l’âme qui se nourrit de sa propre faim
***
29 mars 2009
Nomadité des femmes modelées de mers
aux terrasses des œuvres océanes
le marbre imite la mort
le bonheur tremble sur l’horizon
d’une pluie d’étoile
***
30 mars 2009
Je jalouse la foudre dans l’embouquant des orages
***
L’infini sculpte le bleu débarcadère des abysses
***
Bouquet des foudres qui dénude le granit qui arpente
la douleur à toise de montagne
marteau à l’encoigne des dômes d’étoiles
pouls dans l’aveugle hauteur de la mort
je fends le cœur dans ses parois de verre
***
L’eau résurgente des limbes aux longs doigts
de quatuor à cordes
tu dénudes la clarté de tes robes acérées
dans la foudre biseauté de tes reins
dans l’arc boutant du génie de tes chevelures
je t’aimais pour tes regards de blé
dans la hachure future des couteaux de l’été
***
Cloches nomades avec les abîmes de l’orgue
dans le tranché du souffle les grandes décrues des astres
la mer déjà…comme reposoir de l’exil
l’océanique rituel des étoiles compostellanes
nuit du bronze dans le sacré totémique offert au vent
d’enclave
je boise l’ombre au seuil de ce fer d’occident
tu hissais les haubans de l’azur
les purs sanglots du sable jusqu’à l’oubli de ton nom
***
porphyre
1 avril 2009
Ma solitude est un jardin enclos où se dressent
des échafauds de soleil
ton visage est une plaine incendiaire où chaque fenêtre ouvre
sur les sources de ton visage
ma solitude est un joug sous la rosée plus secrète
que des parterres de cressons bleus
ton visage a la lumière spectrale de celle
qui baise ta nuque de pierre de champagne
ma solitude gouverne la terre aride
de mes étendues de silence
ton visage a l’innocence lisse des matins
de fontaine jaillissante
ma solitude récite l’ombre et le déboisé
de pluies lapidaires la faim qui mendie
au plus brûlant des paupières
ton visage de revolver a les épousailles du sang
et le ventre des famines
ma solitude a la violence de ceux à genoux
dont les vitres cognent sur des terrains vagues
ton visage ruisselle de mes pluies de falaise
sur tes joues d’embrasement et mes polyphonies de griffes
ma solitude est un milieu de l’ombre
dans des sabliers abrasifs du rouge de tes lèvres
solitude qui tient aux murs de soleils de cigales
ton visage a la source vivante de mon rivage
du bleu de tes veines
dans sa gaine de sang d’ivoire
ton visage mortel qui sait tresser d’amour
tes vertèbres d’orgasme
mes jours plagiant les ruines de l’ordre
ma solitude après plèvre l’essoufflée solitude
de mon visage caillassant la clarté
ma solitude d’orgue source de l’acier
qui nous déshérite de nous-mêmes
mon visage dans ton visage comme un poignard
de solitude
un visage d’aurore la lame rouge du fond des sables
scorpion de mes solitudes vallées mortelles
cribles sous les yourtes de mes déserts
la nuit cognante contre les étoiles venant de notre renaître
2-8 avril 2009
…et ta voix garde le brûlant secret de la nuit
où je suis né
les limpidités fantômes le bleu rebelle
de nos échos qui s’ébrèchent
nuit sertie du milieu de l’ombre
comme le mauve de fatigue de tes yeux
et leurs paupières de glace
je peins l’étoile de la couleur de tes yeux
qui la regarde
j’ai fait des d’incendie dans des méandres de torrents
où des prunelles roulent des foudres qui me prolongent
le feu féminin a la fenêtre du temps qui nous consume
et tu éclaires cérébrale et sensuelle le nô japonais
sur la ville qui s’enferme à la tessiture de son emmurement
tu es à l’horizon de l’hiver ce bouquet de soif fertile
comme les fruits de tes doigts qui agrandissent
mon choix de t’aimer
demain seul et sans rival je porte le feu de ta reverdie
inextinguible
et le phare de notre mer du dedans d’aube et d’albâtre
ma vivifiante dans la renaissance
de tous mes os tu me grandis
L’ordonnancement ancien que la vie comble
de n’être plus l’infidélité à la vie
tu es le ressurgir de ma solitude infinie
dans la liberté de ton écho
polyphonies obscures comme porphyre veinulé
pour lisser le temps abrasif
flots d’or et de rubis dans les orangeraies
comme autant de cachettes où le vivre et la mort
tournoient de nos tournesols de désir
***
La vie l’amour le jour l’enclos la nuit la haine la mort…
***
Cœur seul cœur dans la pureté
quand tes yeux me font face
***
je t’aime d’un cœur solitaire
d’un soleil fendu au sang
de ces fleuves qui nous innervent
plus loin plus profond vers la mer
cette plantée de fourchette
de ton regard
qui dit le secret de l’amour
***
Je t’aimerai demain de la mathématique absolue
de la pyramide de tes corridors de promesses
***
J’ai le visage dépoli du soleil qui irrigue
des captivités de vérités de neige
***
Mes neiges contre ta poitrine pour t’insuffler
le froid de la ville qui m’est fidèle
***
Luxure du soleil pour les arbres noirs
de tes automnes de larmes
***
Ce que tu refuses de mes soupçons
de ma vie
de mes horizons…
***
L’onctuosité restera le joug
***
Je te le disais pour mes désespoirs monotones
la couleur de nos irraisons
***
Les fastes de nos cœurs mangés dans les villes
de ton visage innommé
***
Comment nous pensions nous dans des ombres charnelles
à la procédure de tes perfections
***
nous fûmes de nocturnes agonies
dans les larmes de nos fidélités
***
J’ai aimé un visage j’ai aimé la nuit
la mort s’insurgeait sur le vivant
morsure de ta lèvre sur la mienne
qui divise le monde
***
Nues et trajectoires du sommeil des pavots
tu savais en laisse nos syntaxes insoumises
***
Révolte de l’aurore au cœur du flétri
***
Celle qui marche à l’aplomb de l’azur
Celle de la rotondité de l’avenir
***
Nous vivions dans l’éternelle ivresse de l’oubli
et tu voyais ces mots qui me faisaient vivre
***
Crépuscule de tes robes l’enflammé des jours
qui recèle le monde
***
Comme mort la ténèbre le lieu du feu d’injustice
***
Pelletée d’un délabré de ciel ce baiser sur la femme
aimée qui s’endort
de ce souffle contre ce rien et obscur besoin
de notre humanité
***
tous les horizons des hommes culminent
vers des branchages solaires non partagés
***
Main dans la main par la captivité
ces prisons aux couloirs divisant le droit de la nuit
toujours dans ta main fidèle
***
Dans Prague l’embrasure du visage des famines
les rues qui montent vers le ciel
***
La voix de la mort l’iris des printemps
les doigts agrandis des caresses rêvées
***
Le cœur de l’homme a plus que le volcan
dans ses tailles et ses proportions
comme l’Etna dans ses désordres
***
Je voulais le feu des dieux et de toi la chevelure
la nuque qui m’immerge dans mes naufrages
***
Mon cœur ne veut pas vieillir
je dithyrambe une nuit
sous les sources du temps
***
J’ai vécu comme une ombre
dans l’ambre
où je me croyais terré
***
L’homme rentre dans son ombre
et fait place à la couleur de sa vie
sur la terre
***
J’ai dans tes mains des paradis
qui respirent comme autant de ténèbres
dans mes droits de désert
***
Je t’aime de ces décolletés de la vie
qui se donnent au vent
***
Comme les couteaux de l’amour je meurs
des fissures de femmes toujours nouvelles
dans les sangs du bonheur
et les équarris de nos métamorphoses
***
La rue où nous sommes nés d’amour
vit de sa blessure toujours nouvelle
***
Ma solitude a vécu de tous mes rêves
***
Et je reste l’inextinguible brelant de la chair
à l’égal de ta voix
arc boutant d’une ordonnée des astres
la syntaxe de l’amour sur le crayeux
d’où je nais de pleine aurore
***
tu m’as confirmé les désastres de ceux que l’on tue
tu m’as couché sur le ventre de mes racines
je t’ai meublée de l’or de mes étoiles
***
L’enserrement à visage aimé dans les avalanches
de la nuit
corps contre cri
ce qui s’émonde nocturne après nocturne
les voiles prises aux rêts décousus de la chair
***
Mon ombre divise le monde
ma nuit m’inféode au cristal
lorsque tu disparais
***
Ma rue d’avant cette flèche intime du cœur
de futurestie
de macadam
de douleur
rotations de nuit contre les cognées d’ombre
de tes silex de silence
***
Je foudroie celle qui m’éclaire de ses irraisons
***
Comme celle qui cisaille la mort au plus revêche
des éclats sombres de soleil
***
Né dans les unissons à la racine de ceux qui mordent
à ces femmes renaissantes
dans l’or des jardins de murmures
j’inventerai la douleur à l’aubépine de nos larmes
le sens recommencé de tes yeux
maille à maille proches des candélabres nus de la nuit
***
10 avril 2009
Dans ma rue et sur ses trottoirs l’avril
respirait du soleil rouge de nos dénuements
**********
11 avril 2009
Multiples respirs du mortel le vœu du soupir
tu frustres la rose des avenirs
tu conjoins les roses solaires
d’avant la polarité de nos amours
tu conjugues mon droit de donner l’ombre
à celui qui dit la douleur des larmes
tes yeux purs de la plus oublieuse ombre
quand le blé respire nos songes à visage d’ange
***
Même dans la mort des racines vivantes
portent le visage de notre poème de pluie
***
tu déposes la victoire de notre dimension
sur la mort infinie
***
tranchée d’Aremberg Wallens Aremberg
de macadam
ce vent fragile des forêts de foudre pour ceux qui cheminent
***
14 avril 2009
L’or de tes cheveux engloutit le noir résolu de la nuit
le serpentement de la respiration qui s’invente
***
Je retiens les étoiles quand la nuit se joint
au visage aimé du désir
***
J’ai vu le visage qui déchire la foudre périssable
d’une femme aimée de la nuit
***
Mourir de tes rumeurs d’aurore comme de ta nuit mobile
comme des yeux ouverts aux murs froids d’une ferraille
de haute cour
***
Cyprès qui transpercent les nues
des nudités d’orage
bourreaux des vieilles folies
je bois le visage de la misère
les yeux immobiles et la mer
le rouge et le noir de notre fossé qui se comble
***
Tu règnes pour m’éveiller
***
Ma vie palpite dans cette étoile d’oubliée
dans la nudité de soleil où je pose
cette source de sang dans un sein d’aurore
***
15 avril 2009
Dans l’oubli d’un sein que baise ce vieux vent des juillets
l’ensemencement qui veille à la tendresse de la nuit
je repalme les dithyrambes du baiser
à l’accablement des sources à l’écorce ladre de la nuit
je vis de ta voix dans ses gouffres de lait grave
du sang de tes plages et des crimes d’une ville
qui respire
cette liberté du blé sur ta peau d’indéchiffrable
tragédie où les fenêtres de la nuit
ne dorment pas dans la lassitude des chants de la mort
***
D’une incise qui couvre le ciel
***
Jasmin de tes déserts coïts féconds
lorsque tu bois les lèvres d’essieu
calvaire de ces étoiles qui nous innovent
comme d’insaisissables sources
d’aurore de vie de soleil d’éloge
de dernier songe
de mappemonde où nous marchons
sur des certitudes d’où t’aimer
contre de toujours burinantes ombres
à la flamboyance de l’or
***
Je ne me sens pas seul je vide le ciel de tes consentir
je vide le ciel de l’impureté de la mort
dans le simulacre et le plomb
de mes enfances de plages endolories et surannées
***
16 avril 2009
Et je tremble de la misère de l’écorce qui ne dit son nom
du sang de l’été
ma naissance brûlante de toi
***
Serions-nous de l’ornière
de ce voyage abrupt
pour ne pas nous perdre
***
Mon amour trace son sang clair
sur le visage qui te rencontre
dans la solitude infinie
du feuillage où nos secrets
disaient le charme de la terre
***
Ces cernes ces nues de lointaines éternités
***
La loi de l’or les rivières filantes où les ordures s’abandonnent
***
que je vive ou que je meure la force de l’arbre
ouvre les yeux au ciel souriant de nos doubles néants
***
Et tu cries le premier crime de mes songes
***
tes lèvres me donnent cette haleine
infatigable de l’azur
***
…tu resplendis juste à temps…
***
Et je ne suis pas seul j’ai l’azur
de nos cœurs séparés
***
Et je te vivrais encore comme en un livre qui s’ouvre
***
La nuit le chemin des cœurs
tourelles à la main
des fissures de nos cœurs riverains
***
Nuit fissurées comme en ces livres
de la pluie où je t’aimais
cette eau qui saigne de nos amours dormantes
***
Le ciel comme des piliers abstraits
du bleu de la clarté de tes veines
mon infinité d’azur comme la pelure
de notre déraison
***
tortueuse comme une chambre d’amour
révolue
je loge dans les intervalles de tes lèvres
qui consument mes aurores séditieuses
***
De la terre au ciel la maçonnerie de tes blondeurs
mes sommeils
lucidités sépulcrales comme des tessons de soleil
***
L’indestructibilité de nos chaînes
notre miroir constituant
***
Pour que le ciel revienne pour que la pluie
pèse nos aurores
le limon la mâture vierge du nacre
de tes lagons d’Océanie
***
Nuit de tes landes pierre après pierre
l’orangeraie de mes jours
dans la nudité de tes jours
cisaille du cœur
des départs ferroviaires
tes yeux fermés à l’aurore
d’un toujours vivre de vallées de cloches
***
Comme chevauchant les zébrures de ces livres
dans leur parfaites échancrures je tiens la vie
***
18 avril 2009
L’impasse de violettes qui menait
à toutes portes du ciel
***
Dans la saignée de la vitre
régnait la naissance de la nuit
***
Mes baisers n’étaient jamais vide de sens
les flambées de tes lèvres nous aimaient
en chaque chagrin de saison
nos tranchantes ivresses fondatrices
***
Blondeurs des désirs le ciel demeure entre tes lèvres
la faille consumante à l’ombre de tes multiples règnes
***
Poètes mis à mort créateurs d’aurores
***
Dans le livre ouvert les pages se tournaient
par nos mains amoureuses…
et nous pénétrions dans notre propre secret
***
Murs des amours le ciel reste vide
de mort supérieure
je t’aimais chargée de fruits
l’audace de tes robes sous le mûrissement
des paupières
comme fièvre sur un marché d’esclaves
***
Dans le corridor de la nuit
la femme a la fertilité nue
d’où nous étions aimés
***
tu désirais l’ordre de la lumière architecte
je t’ai aimé de tes baisers de cendres
***
Bleu de ton azur janissaire
je garde l’or frappé
de te vivifiante haleine
***
…et j’ai rejustifié l’espace de la nuit
j’ai tremblé dans les sables de la justice
***
Nous avons bu le vin de Malepère
le sang noir des hommes de beaux repaire
***********
Nervures des mots qui s’ensablent
comme des soleils qui déchirent
la jalousie l’ombre et l’amour d’une ombre
***
Et tu fus ma mort
tu fus ma promise
tu fus d’un bleu de Tunisie
***
Et que n’oserais-je croire que l’homme est destructible
qu’il se ravine patiemment dans le temps
marbre blanc et froid dans son sépulcre
***
19 avril 2009
…et quand tu dors au sein des lauriers
bleus de la transparence de la femme irrégulière
***
Mort au-delà du corps dont ta voix
est un écho de la ville qui nous aimait
***
20 avril 2009
Les rayons du soleils ne sont pas de ceux
des roues de bicyclette sur les chemins de la vie
***
Et je pénètre ainsi le soleil de ma neige et de tes fièvres
ma misère reste sur les murs maculés de l’écaille
de la douleur
comme un nocher sur la nuit
nous hélions l’humus dans les fruits verts
de ces printemps du monde
***
Et je tremble des ces caillassantes beautés
du vide dans l’azur
ce sang rebelle de la ruine de nos ombres
la mer est sur le bord de nos lèvres
***
Nuages qui nous dominent
vous rendez l’écho de ma voix
comme le chêne qui m’éveille
***
Rouge comme la gorge du parfum
***
Reste la treizième note de l’alliance du cœur
***
Comme aimant de la plus haute solitude possible
***
L’odeur de la pierre morte
ma propre existence
***
Et je garde le visage de ton premier sommeil
l’insoupçonné rivage de nos oublis
boucles d’or de l’ombre la plus légère
***
Et je porte le feu de ton désert
le bâillon de tes silences
l’irruptible besoin de la pluie
***
Le fleuve restait fidèle les rives nous soupçonnaient
Du feu de nos ossatures dénudées
***
Grain de rivage pluie d’estaque le monde plie sa tôle et tu cries
du long des berges les amertumes ensevelies
ma peau contre les souffles de tes anciens rivages
comme les louves à la crue dans le sculpté de midi
et sur le perron des royaumes
doux peuples boiseries des demeures
j’enclave une révolution de l’azur
un laisser vierge de la mer
dans de bénissantes morts pour nous ravir
le linceul du jouir de chacune de nos vagues
***
21 avril 2009
au fond des chagrins il y a la loi le chemin
destructible de la mer
poissons insouciants l’innocence et la joie
***
Pour te cerner au pied du trèfle
la certitude
clématite que le jour se lève pour moi
***
Cirrus de crépuscule jusqu’à l’épure du jour
l’aveuglant oripeau de mes blessures
***
Nuit des coraux qui creuse à la fosse
jusqu’au dessin du visage la chaconne
l’éloge confident de la foi partisane
le bleu irréductible
cernes d’abîme d’un soleil de passacaille
mon baiser est sur ta nuit
***
L’inachèvement de la nuit le sursis de l’ombre
des hommes qui refusent
***
Je marche sur la forêt de tes ombres
Je marche sur le vent de tes stèles de bleu lucide
***
Celle qui vient celle de l’obscur
d’une Asmahan
le nu du fleuve
le gîte du renoncement
maison de tes bras dans les miens
***
24 avril 2009
Comme ta main à trouver le secret
l’herbe défriche le pays où nous naissions
***
Morsure du serpent qui rend éclairante
la solitude du sable
***
Les pluies parcourent ma naissance des aurores annoncent
notre rencontre
jusqu’au bout de ta cuirasse jusqu’au bout
de mes lambeaux
la chaude ivresse du ciel porte des vœux de miroir
et des simulacres de soleil… de toi née
***
« …..pour que toi chaste sans entrer dans le corpus de la ruine
je te désire sans donner moi au plus beau jour de la fête… »
**************
Largeur des naufrages la mer qui nous jongle
d’écorces au jasmin de la mort
comme des règnes de caprices
la large demeure de nos douleurs
toi plus belle parce que plus grande
avec les cicatrices de nos rencontres
***
Et je me dépouille de mes désirs et je garde
le chaud de ta peau
l’expulsive ivresse de ta respiration close
mon front pour vivre comme un bouillonnement
d’oiseaux pour donner lumière à la nuit
***
Capricieuse la brune l’échevelée l’aimée
celle sauvage sans griffe sans beauté
celle de la brune énergie la fauve
qui donne souffle à notre rive terrestre
***
tu m’immobilises sur les piliers de lumière
et les colonnes qui nous éternisent
***
Plus pures les rizières de mes battements de craie
sur l’Asie l’ancrage de soleil comme toi
qui m’oublie après les escaliers de l’ombre
***
Notre vie sur les sutures de la nuit a ce parfum
de la vie qui nous précède
***
toi qui procède de ce désir mortuaire de vent
dans mon corps capital
***
tu restes ma montagne innommée
mon souffle étreint
***
Purin de l’ombre jusqu’à la virginité des abois
nos ténèbres viendront quand tu feras chanter
des forces futures
moi t’oubliant paume de ta main sur les dormitions
de nos amours
fièvres inabouties à la couleur vipérine de tes yeux
nous partirons dans la terre de la nuit
le soliloque d’un vierge azur
balcons sur la peau de notre perfection
ce gré de notre ciel ce miel grisant de l’azur
***
votif orgueil d’un espace loin des caresses
***
28 avril 2009
nous avions surdimensionné les montagnes
tant notre vertige était à la hauteur
des profondeurs d’airain de l’azur
***
tu mûrissais altière dans l’éternité
de tant de fertilités à venir
***
Risible lune dans l’éloquence de l’hiver
je t’endormais sur des lacs parfaits
mémoire durcie de nos présences lucides
***
Ma rue était un plein soleil et retenait
les doigts de la lumière
le cœur y était une rouge grenade
pour les lèvres de notre soif
je t’ai donné un soleil pour m’inonder de cette lumière
que me rend ce miroir de toi
***
Mer définitive mer primitive accablants rivages
où nous construisions la lumière
l’haleine blanche dans les maillages de l’ombre
la fraîcheur de ceux qui vivront toujours
***
Nous fûmes comme les désertions de l’azur
à la racine de l’homme
comme ce ciel vide sans nos mains amoureuses
comme ce lait de ton ventre où le ciel ouvre
les yeux dans le corps de tes rêves
mes orages ferment les paupières de la misère
dans des sources secrètes
dans les lectures de l’éternité la blanche apocalypse
de ces nouveaux visages occultes de la terre
***
Gabier de nuits vaincues aurores cinglantes
dans l’errance et l’éloquence
l’ombre bleue de tes veines d’estuaire
tu testais l’azur de nos bonheurs diffus
***
Je viens de ces sud où l’homme est toujours d’argile
de poussière de fatigue et de passion…
***
Comme nous marchions dans des chemins de ladrerie
les chemins de barbaries indicibles des dieux
***
Et ils vivaient de l’embrasement des nuits du repos lourd
où transitaient les tumultes
qui charruent les ruisseaux fantômes du temps
nos bonheurs à la cime de la pierre votive de sang
***
Comme une louve impavide la nuit qui donne ses crocs
peupliers de ruines la caresse charnelle des pollens
je brûle ces songes bleus que lamine l’ossature
blanche de canine le désir
***
Tous les baisers vivants à l’aigu des volières
***********
L’inachevé d’albâtre comme un beau torse
***
Pour relire le soleil dans ses feuilles d’or
et ton regard de naja sur la ville
marmoréenne beauté
l’anfractuosité d’enserre la tenaille
sur la pauvreté
j’oublie le jour qui m’a vu naître
et j’oublis le temps qui bat de sablier
sur des naissances de granit
monument d’homme au miroir d’ombre
de la femme
et je chante la vigne sous le cep durci
du bleu de mes veines
et la nuit ne naît plus pour construire l’herbe de nos ruines
Mai 2009
Traçante comme le fleuve l’eau nourricière
pour les lèvres à la closerie des chemins
l’humide vérité avant la parole
***
tu m’avais donné un visage sous la pluie
une éternité dans le champ de ton cœur magnétique
***
blanchissant comme les os de la mort
de l’albatros et de la fin du soleil
nous suivent les dents de l’ivoire où tu restes
le linceul de ma ressemblance
***
beauté de l’argile comme y soufflait le cœur
comme des torses irruptifs de montagnes
beauté du visage aimé sur la terre
de nos certitudes
fragilité des argiles comme des raretés
à l’ombre de l’or
hissant cette voile douce des grands larges
hissant des droitures de vent
au profond de nos naufrages
la mer s’arrête là où nous ne sommes plus
***
l’oiseau bleu des fièvres baiser de nuit
des cordillères vertes dans le ventre des forêts
***
blême et caduc séjour de prison qui perd
le sens de la vie fatale
nuages de fécondité
***
l’ombre malgré moi comme crépusculaire
le feu naissant large comme les mains ouvertes
des étoiles
murs de justice bleuie sur les routes de la nuit
***
2 mai 2009
montagne qui construisait la lumière
de ton visage
montagne qui s’appose sur ton vivant de neige
et sur les résurgences de tes mains taillées à la vie
montagne de l’usure et de l’oubli
***
nous sommes des ventres de faim
de zanzibar à Ceylan
masse de la nuit sur nos ombres
***
4 mai 2009
tu restes cette aube incertaine de fracassants rêves
aux carreaux de misère de ma lucarne
***
nuit contrite boa d’étreinte l’émerveillement de l’ombre
dans l’émeraude sifflante de tes arêtes de neige
la ravine lourde qui pèse la pluie
de nos rivières de chagrin
***
je t’aime d’une aube disponible
je t’oublie au plus loin du règne
de ces liens du sang
***
et je ne suis plus ton miroir ni le mûrir
je ne suis plus ta feuille morte
je ne rêve plus de nos agonies
je ne sais l’avenir de ce lâcher bleu
des passions du cœur quand tu libères
le temps de nuit flétri et de la peau où je voyage
***
fruits du monde haleine des éternités
je tremble que tu ne reviennes
dans le sommeil de cœur aride
où tu tutoyais l’aurore
le sang qui meurt large
à la naissance d’un orphelinat d’hiver
le blé lourd de nos lèvres qui nous laisse libre…
reste qu’avec moi s’ennuie un soleil ivrogne
et des lèvres d’amour
ces espérances aveugles de nuit de peu de sommeil
ce fruit vécu et la chair nue de tes vieilles caresses
***
le silence qui nous fait mourir d’une lèpre d’airain
***
torrides et mortelles ces bouderies de la parole
***
6 mai 2009
parure de mes jours comme l’asphodèle et le vent
volatile
l’oubli que je nomme sur la meurtrissure de la peau
te retenir dans les jours de tous les avenirs
l’oiseau au dessus des marées cannibales
nous envie des aurores qui prolongent ces solitudes
partagées le long des grèves
je te confie l’aurore qui déferle sous le poids de mes bras
dans les tiens
à l’haleine de ce jour qui se profile
né dans le silence dans la brutalité de l’ombre
et le respect dû à l’horizon prolixe de nervures de mon cœur
je reste la face rougissante de mon amour
la montagne innommée donnant corps à notre vie d’homme
je vois l’harmonie de l’arbre qui précède la faucille
harmonique de la cloche de bronze de nos échos
la battante orfèvrerie du temps
qui tend sa main sur des sables ombellifères
vers cette solitude qui sépare de la brûlure des déserts
un inachevé de mort cadastrant la couleur
de notre renaissance renouvelée la caresse endorphine
et les amnésies de la nuit la violence du feu
dans l’irréparable du sommeil
la longueur de tes caresses comme une anamorphose
de mes désirs de celles qui arpentent la peau
des draps qui sculptent le repos de nos baisers
tu construis mon regard à la soif des jardins
qui parlent de nous comme Alhambra aux portes du sang
à l’ambre des jets d’eau
et dans la nudité d’asphalte des abîmes qui s’irisent
je t’aime au dessus de ce qui s’aime
ceux qui savent aimer
bouche contre bouche ce qui tend vers notre nuit
avec les éclisses de la douleur nous irons au bout des violences
chemins dans ces incarnats proches de nos sources
faisant voile vers les combles d’étoiles et le lourd charroi
de nos pensées vouées au fruit de notre peine
ces soleils qui pèsent de longs flots d’or sur la rue
de mon enfance
je baise le flot de leur force à la croissance conquise
qui m’a vu mourir de cette espérance de l’homme
porphyre de mort et naissance inique de l’ombre
le goût du bleu sur l’espérance du laurier de nos lèvres
le sourd panache de nos vivantes faims mortelles
j’aime encore au vent de toutes les sèves croissantes
de l’arbre sur ma bouche
sur la terre dominante
tes lèvres ouvertes qui m’élisent aux cimes des vanités
d’étoiles pour te retenir dans le creux des jours
à l’orgueil des montagnes
gravitation des amants embrassant les silences de la mer
de vent incarcéré quand j’emmène mon nom inachevé
dans ton visage aimé à la serrure de tes lèvres de ciel
fleurs qui comblaient l’ombre de tes absolus silences
terrasses riantes dans les enclumes du soleil
je t’embrase du décroître et du finir de nos chagrins
notre virginité sombre notre miel d’aimer
dans de tambourinantes écluses
la nuit a la faim des rapaces
visage de l’enserre de notre plénitude solaire
***
l’amour émonde la source des vents
***
nuit comme est l’éternité
bar comme est l’ivresse
nuit comme est l’ivresse
bar comme est l’étoile
***
crêpes du feu des murs de Tanger
port d’enclume et palmeraie d’asile
roses et bleues aux escaliers
de buccins de la couleur
***
marbre comme profondeur de la mer
nuit comme montagne d’ignition
***
mes morts m’ont fait vivre
mes soleils nous éclairent
le sens du jour rentre dans le miel
des filets d’or où s’encastre la nuit
***
je crible de soleil l’ombre de Bougainville
tes blancheurs de ville et les zanzibars
des nuits de néon
barques où vont les couleurs de la rouille
***
nos masques nos ombres durables
rouille de notre lapidante vérité
***
7 mai 2009
ma voix ma misère tutélaire …
le long fleuve de nos jours
ces feulements de bette Davis
la rage de te vivre
ce roux vénitien dans son vent qui frise
sur la nuque blanche où se posent les baisers
***
11 mai 2009
dialecte noir où toute parole fertile
dicte des champs ténébreux de silence
***
de tout un peuple de chagrin jeté dans le hasard
le dé sur l’asphalte marmoréen d’âme et d’exil
et la poussière veuve de cœur à l’ombre des ombres
« et aux carreaux d’or des sommeils d’Idumée »
la nuit qui finit nous unit à la ferraille de l’amour
et au lendemain qui chante de vitrail
l’ordre de sablier de nos yeux qui s’ouvrent
***
d’un serpent d’abîme et comme un labyrinthe
nos âpres amours calleuses dans les juillets
où ta voix respire la transparence de ton vivant
ce sang de triomphe qui demande à mourir
ces oiseaux taillés sur la mer à l’ocre
des yeux qui voyagent
la baïonnette chaude et le silence de la mort
***
15 mai 2009
mon ange attend dans les allées végétales du temps
et les yeux du monde sont ceux de la femme vécue
comme veinule dans les jardins verts de l’émeraude
***
17-18 mai 2009
d’Antigone au sourire qui se passe de la loi
du coulis de sang d’ocre
et des bleus de veine de Bram
dans les gouffres d’or du baiser
dépouillant de soleil les foudres closes
des trêves de l’azur
***
la mort montait en moi
la lumière sur tes lèvres
pour des vérités de pierre
ma misère fertile
***
tu m’aimais dans la lacération de notre sang imaginaire
***
les fruits de l’ombre le narthex froid
et la tellurie captive dans les villes de l’enfance
***
tu disparais pour durer dans le silex du vent
***
et tu n’as que la nuit pour m’inhumer
la corrosion de la mort où t’aimer
***
comme la bouche de l’oracle la foudre blanche
de l’enclos des fontaines
l’eau de la nuit sur la perle de tes songes
***
l’horreur d’Oedipe est celle de la nuit et l’héritage du sang
***
ces épousailles de miel dans le crêpe lucide des chevelures
de lavandes d’avant les crevasses du chagrin
des valensoles abeillés
ces labours de bonheur transitant dans la graine des astres
***
caraïbe de la lumière du rostre qui constelle
et des bordels de dieu dans les voyages de la chair
***
voyage fluvial dans les cannelles
des poudres de la mort
des nocturnes de cécités
l’ordre intime de ma misère de toi
***
l’Escorial de blanches roses
de la lucidité abrasive des roses
d’un sang qui nous veut limon des astres
***
je chante la nuit et les désastres de la chair
***
nuptiale dans l’ombre je vivais pour t’être fidèle…
***
et tu connais mes ombres et les roses chaudes
plus fortes que la douleur de mes amours
la pluie qui règne au seuil de nos cercueils
***
nous ne vivions pas de no pesanteurs
du labour qui cerne la faille
la nuit est d’argile qui se donne au pouls vivant du désunir
***
et tu connaissais le sommeil de notre édifice de mort
l’ocre qui nous rend la peur et le souffle du vent
qui parle de l’éboulis du temps
dont aucun arpège ne retient l’illimité de la constellation
***
là où s’amoncelait le velours de la nuit
le cristal des paroles d’avec cette nausée d’astre
au point d’orgue du sommeil
***
mon nom règne sur l’immensité
de notre toujours neuve rencontre
notre sang conjugué à la source
de ces charbons qui font l’irréparable
ellipse de tes yeux qui s’ouvrent sur moi
***
et toute la douleur de nos espaces qui creusent le silence
la rive du cœur amasse ce pourquoi je viens
à la faucille errante de ta présence recommencée
***
j’aime et je crie dans ces silences de l’ombre
ces champs jaloux d’inhumaine rencontre
de nos lèvres d’or
***
celle qui irrigue du plus profond de la terre
le baiser d’or de l’innocence
d’où scellent d’ininterrompues rosées
ces inventaires du feu qui nous rendent nos raisons d’être
***
tu m’ennoblis du hasard de nos rencontres
***
je cherche l’infini désastre de nos parallèles
parures de désespoir
***
et je sais le fruit fidèle à la vie
celui des mains ouvertes
les combles du soleil dans les rues d’or
où la caresse du baiser est rêvée
***
comment t’aimer sans que tu me donnes ton nom
tes lèvres sous l’ombre des caresses
et les fruitées tentures de la nuit
***
femme à la fenêtre des larmes
***
la douleur possible à l’aurore qui ne s’endort plus
le velours amnésique qui tient les doigts de la fidélité
par dessus l’or mansardé des octobres de lune
dans des brèches abolies de masques véritables
***
cette ville noircie de mémoire nue du temps
et du sang qui nous prolonge
***
ces embrasements des solitaires
ces jours fruitamment nourris
de tes yeux captifs
l’aurore qui disait non à l’absolue rupture
***
captivité des seuls murs de la nuit
de notre métal qui nous nomme
de son souffle flétri
quand tout nous portait à Valparaiso
***
23 mai 2009
passage de tes lèvres avec les gréements
sur un golfe azuré la voix des fontaines
les fenêtres qui se ferment comme les paupières
je couche contre le sein qui respire
de notre commune blessure
notre avenir pour Orénoque
honorant ces partages de nos estuaires aveugles
l’or pur de guatavita
***
l’éclair de la solitude plus pur
de langueur de rose que la rose
d’un corps d’aurore
aux carreaux d’or
des glaciers d’amours en altitude
***
26 mai 2009
cloches qui figent le silence
au battement de notre temps
resplendit ce bleu de ta peau de bronze
***
montagne des virginités d’azur
de zénith l’ambre bleuie
dans des secrets de néocortex
je nous aime à quatre mains
dans le velours noir de la solitude
***
…et comme tes seins se soumettaient
ou au renaître ou à l’érosion…
le mutilé soleil sans paresse…
l’or blême sur tout le boulevard de nos lèvres
comme vient à éclosion l’iris détaché de la terre
***
t’aimer avec toutes les rives de Danube
les quatuors comme dalibor
la pierre bleue des collines de Prague
***
mon visage porte la faim des levers de jour
d’où que j’aime dans des herbes de secret
***
les cœurs se brisent en de longs labyrinthes
***
pureté conjuguée à l’ocre affamé du temps
j’ai l’ombre des dieux qui portent mes masques
***
tu déchiffres les herbes mortes et la vénération
des ruines
tu rayonnes de l’ordre dorique
la longue plastique de la pensée
***
ce sable de la neige puisque les montagnes
donnent cette scansion du cœur
aux brisants de nos souffles
ma mort les contreforts du sommeil
***
penchant vers l’ombre et les vols de pollen
cet azur qui respire les multiples visages
pulpe des cœurs au fanal de nos amours
***
croissance des miels
volupté des sillons
vasque des lavandes
ces valensoles des labours
l’ocre et la semence
comme avec les anges
qui disaient ces ruches d’amour
***
nuit dans les parages de la louve
les indéfinis de l’écume
***
et je vais vers la hideur de tes doutes
le plomb de la terre à la rampe des crépuscules
la naissance de l’homme
le port de cygne de celles qui s’initient
et je flagelle cette amertume de nos dérisions
le désordre de ton nu à la source
***
ces azurs qui nous grèvent de ta pulpe de lèvre
cette nudité du sang pour entendre le flot neuf
***
de ce chêne de ce roc complice de nos amours
comme je viens de solitude nidifiée
comme je dresse le souffle de la mort
***
vivre à Meudon les Céline les couronnes de ciel
le joug d’une île sous les alizées
à la porte de vieux calvaires
bétyles
1 juin 2009
le jour qui ne s’endort plus sur les dunes pures
de tes silences
me cachait la nuit de velours et le baiser neuf
qui creuse des profondeurs du soleil
***
et je chante la droiture du figuier
dans le désordre de ses sources
son sang de vigne
et ce que nous promettons à l’abrasivité du vent
et je chante le fer sur la certitude des chemins
la caresse de famine et la violette sur la nuit
qui mûrit
et je chante les guadalquivir sur les blés d’amertume
et les feulements de tes galbes
ces enserres de noces martelées de grande fauve
ta voix de patience lagunaire comme le fruit qui vient
contre la vie que je ne combats plus
l’ombre éloquente qui nous ferraille au flanc
et le nocturne au rythme de l’enclume
et je chante ce miroir des tromperies
ce visage voleur de la nuit ce sablier fantôme
sur nos vertiges qui se mêle de notre nudité
avec le boisé de l’azur
et je sais la terre des langueurs les sillons
de diamants creusés de ce que tu sais être ce qui m’éclaire
je chante la source qui s’enracine au ciel
les peupliers pour les meilleures flambées d’asphalte
et quand arrive le chant de la chair au plus dense des avrils
dans la peau naissante du velours
lucarne sur la nuit qui s’amasse
et je chante la lapidation du vent qui irise la tranchée
de la lumière
comme on voit certaines roses déchoir au profond
des crépuscules
cette sonate qui brûle au poumon de la nuit
et je chante le soleil mortel l’arrogance astrale
l’encorbellement des jours qui dilate l’ombre
où les outre-mondes puissent nous accueillir
là je chante les rêves nourriciers et la douleur
comme les fruits consentis des règnes de la mort
et les sables égrènent le temps sur les portes
comme paupières à la pierre des foudres
à l’ivresse d’ancolies d’or des racines hors les murs
de ton toujours toi-même les seins dans l’azur
***
dans l’abîme les relents de fleurs
de mes mains tendues
les simulacres de l’acier
du plus fier des pierres taillées du soleil
***
… et tu dormais constellantes dans la connaissance des dieux…
***
et sous les semelles des voleurs de la nuit
rêvaient les cristaux d’étoile les demi-deuils
d’un ciel vide
le joug rajeuni de mes désespoirs
***
7 juin 2009
et dans la chair nostalgique commence sur ma ville
les terrasses bleuissantes et les vents de vanille
les balcons de Tanger
***
la mer reste sur nos paupières
et l’homme qui connaît la mer
ce vivre de toujours qui apaise nos famines
10 juin 2009
elle passait le lisse solaire de sa misère
***
cette obscure rencontre pour vivre de toi
***
dormante cette source lapidaire
de ces yeux de fond d’abîme
la nuit crevasse comme nos lèvres de velours
***
11 juin 2009
ton réel est mon néant
la lumière à la saignée
de l’absence
je t’ai donné le visage de la montagne
et le cœur de la neige porte la couleur du silence
***
mort familière du visage qui nous torture
du rire immobile de ses dents de certitude
***
elle porte l’éternité de la neige comme l’érosion passionnelle
aux ongles de nuit fauve
la mer tutoyante sur les portes qui claquent
nos jalousies océanes
à l’auriculaire des jardins troubles
où les estuaires dans des clartés ricochantes d’oiseaux
ruissellent les amours lèpres contre les murs oniriques
pleins jeux de soleil…
***
nuit contre nuit les abords de la nuit blanche
de la blancheur du cygne
des femmes qui en font le prix
***
13 juin 2009
sur nos lèvres je t’ai fait naître
***
l’épidaure du cœur
***
…et je la séduisais déjà par les armes de l’impuissance
***
l’infini depuis le premier songe
***
la terre est gantée jusqu’aux plus pénétrante roses
de notre sang rebelle
***
15 juin 2009
et je parle au travers de la clairvoyance
de la ville où tu résides
et j’ai perdu ta beauté comme une asphalte nue
dans le souffle de nos asphyxiantes altitudes
…d’ici je demeure et j’irise…
***
ma souffrance dans le fracas d’inévitables crépuscules
schumannienne de nuit comme l’homme
en ses heures fertiles
je ne lutte pas contre les éperons du soleil
contre les contreforts de mes vertiges
et sur les glaciations de l’innocence
***
lunaire ce que tu consens à la blancheur
de la foudre
toi nue
***
blessures de soleil celles qui s’écorcent
de nos murailles d’enfer
mal aimées de mes nuits
pour te vaincre
cloches de nos libres baisers
***
de sillons comme bleuis des lavandes d’abeilles
comme gorge de notre pauvreté
je connais ce bleui des sources
ces consentements de la mort
***
…la résurgence de la ville dont l’écho
se boise de nos baisers…
***
16 juin 2009
des paroles en papillons dans la pluie qui s’égrène
ces prismes en miroir qui se brisent
dans des roulis de soleil
***
et que s’arrête la nuit dans les lieder solaires
ce miel épais de fleuve à la voix grave
***
17 juin 2009
nocturne captif tu m’abandonnes ton manteau
d’azur
et le soleil est entre mes dents
***
19 juin 2009
cassant le verre aux pieds des morales mortifères
buvant les jours dans leurs sacs d’azur
et les soleils illusoires les froids lendemains
de neiges aiguisantes
la nuit ne porte plus jamais les masques
des éclats pilés du sommeil
tu restes le miel de brûlot au verdâtre
de nos dents qui dansent aux purs osselets de l’ivresse
***
et je meurs d’un Valparaiso
de noires prunelles
de toi voyageuse
partage des yeux d’Amérique
de Bolivie vipérine
lumière de bijou serti
sur ta peau de crépuscule qui s’en va
***
cœurs et lézardes vitriol baiser de l’absence
***
je te transformerai dans le plein jeu du monde
et le pollen obscur d’acier vif du baiser
***
« morituri » des cariatides soleil des ombres
ciseau pour la pierre limpide des asphalte d’azur
***
…déjà la rocaille…l’azur le torrent
la virginale altitude
le grand téton zéphyré du bonheur bref de la terre
***
ma sonate mes thèmes mes motifs ma volition
la pierre arable dans les crevasses
le cri bleu du rêve
***
ces lacs profonds de toi vêtue d’or l’abscons velours
de nos troubles arrimages
***
ce champ pur de l’ivresse l’astre racorni
au sol bémol des labours
***
22 juin 2009
ce que tu rends de confiance en la mort
dans un baiser de Rodin
***
le velours du vitrail
l’enserre de ciel nu
dans le poing diurne
de la lumière
le soleil graffitant de l’histoire des hommes
***
le ventre de la mer dans le filet de son abyssal corail
l’amande de l’innocence et le bronze de la foudre
sous l’écaille du désir
cette pénétration du soleil
dans le chant des racines hautes de la ville
l’arbre au dessein des vivants
***
ma mort qui arme l’oubli de l’ombre
l’usure du soleil temporel
les murs mûris de lumière
les oasis du temps sont la terre même dans son élévation
***
dans des érections de l’azur ces pâmoisons de la pierre
ce sang d’architecture et de thaumaturgie
des herbes hautes de l’ombre qui nous quitte
***
et quand je ne serai plus le soleil prendra cet ordonnancement
du désert de ma misère
cette vue lucide sur le toujours vivant de la mort
***
je t’aime de l’absence et de la rose dans le rêve des fossiles
comme avec de vivants baisers de foudre
***
27 juin 2009
mes visions qui colorent comme un rêve de l’or
l’Atlantide de ma ville qui dort
***
j’ai brisé mon cœur sur le cristal de la mer
l’abécédaire du jour dans sa pulpe
et la mortalité du sommeil
***
28 juin 2009
… et je t’avais ceinte des pierreries
de ces cœurs qui s’en vont
tu portais la fièvre du jasmin
sur tes lèvres d’enclave
et je berçais la souffrance en sa fonte
et le soleil soluble s’arrimait comme flèches d’or
en notre sang battant son blé noir
***
comme nous fêtions les miroirs de l’innocence
l’herbe haute des virginités
la terre s’épuisait en ces douleurs bleues
sous des auvents d’église
et sous les caresses frisantes des vents
comme barcarolles d’amertume et de mer
***
d’immaculées nuits le chant blanc de la pierre
la balafre de l’hiver brûlant
***
pour vivre ici je fis de tes doigts de cristal
la fragilité de l’aurore
***
cet incarné de misère maigre
dans une robe qui se dévêt
avec l’âme qui se dégrafe
***
je n’ai pas goûté de tes fruits sur ces mers de juillet
je n’ai pas tranché cette nuque
ce baiser blanc de col où tu meurs
du lent frisson des marbres
***
comme le sang coule dans le vin des veines
l’usure de la mort
je t’ai aimée de l’aurore rouge
de ce bleu de la nuit qui s’accable
Juillet 2009
juillet 2009
tu ouvrais tes yeux couverts de roses
tu traversais le sommeil de la ville
les prunelles de famine qui te pénètrent de soleil
tu osais l’éclair de l’irrémédiable
***
la garrigue qui nous irrigue du sang de trottoirs
luisants de désert
***
colline Atride j’ai perdu le souvenir de ton souffle
la rugosité de notre désarroi
la désalliance de la nuit
ta vie soudaine sous les treilles l’ocre et les écailles…
l’amour féroce…
***
4 juillet 2009
comme nous sommes semblables au bleu de notre réciprocité
au lit de serpent de ta chevelure
les couleurs qui libèrent l’ombre qui m’oublie
et les yeux qui s’ouvrent sous le soleil dans l’agate de ma cécité
les règnes oedipiens dans les eaux bues des sources
de la terre fertile
quand je meurs avec les cloches ivres de la mer
je vous aime du phare auriculaire dans l’infini vivre
les peintures de l’univers que constellent les doigts maçons
et les caprices blonds à l’once du jour…
***
tu mourais de ma mort mortelle
du bleu déclinant de l’ardoise de la nuit
de la soif fluviale d’éperon
ces serpents de Loire
ce que la chair d’homme fit dans la pierre
***
je fis ta beauté comme avec la chair nocturne de l’étoile
***
hommes indestructibles cavités de sources morales
étoiles éphémères palais d’astres
ruines battantes tu es celle vers qui s’étendent
les doigts gantés du souffle de la ville qui me nomme
***
l’Astrid nocturne où se blottit
l’astre vocal lavandé
le crible de la nuit lyrique
***
nuit converse peuple de roseaux
glaises éphémères de l’amour
ceux qui quittent les amarres
au plus charnu du sourire
et les roseraies blanchies au plus tremblant de la nuit
***
comme je rends mortel le cristal de tes éperons
d’amour
et tes rails de chemins arides
et les parallèles de notre mort
les orangeraies d’avenues ces jugulaires de plaisir
qui lisent la solitude les murs d’enceinte de ma ville
la fin fixe de notre temps de finitude
mort qui nous enferme vers ces rivages de glaise
ces nuits pour vivre de l’or occulte des planètes
***
ductile la propice mort de l’étoile
le vent veuf des grands phares
sur les routes de notre rocaille
***
je sais la nuit du temps le sang de nos rencontres
l’ossement les robes de tes pierres d’avant les brasiers
l’onglée vétuste de la mort
***
…du surgir du volcanique de l’épicentre l’aurore
lissant la ténèbre le joug augural des cloches
à la naissance de l’ombre qui m’avait suivi
***
6 juillet 2009
chemins à la gangue chemins à l’estuaire de nos jours
engrangés dans les vasques du temps qui nous appelle
***
8 juillet 2009
la fin de la mort dans son irradiance crépusculaire
de l’herbe sous le fantôme de nos racines
et les sources qui désaltèrent ce que la nuit doit à l’amer
***
10 juillet 2009
…et ouïr aux buccins des jours
la vanité de notre condition…
***
dans les quatre derniers lieder de Richard Strauss, au troisième on croit
que tout est fini ; la réplique vient avec le dernier comme un monde qui s’en
va. La légende dit qu’un cinquième lied a existé et ne fut jamais révélé…
la première fin du XX° siècle s’achève donc avec Maria Jeritza dépositaire
de ce temps-là…
***
l’aurore de la peau l’intimité de ces duvets d’oiseaux
comme ces fiertés de femmes au zénith de ce qui s’incante
le monde oblique de la pluie sur des terres infertiles
***
j’écris le rythme de ces enfers bleuis
celui des forteresses du regard évanoui
de nos avenirs
***
le ciel nous livre à la profondeur de la vie
à l’irruptible azur de toute finitude
notre parcours de marbre pour toute main sur le cœur
***
le monde se décline depuis l’incréé
***
la floraison des lèvres sur le ciel des baisers
et les brasiers de l’aurore contre les carreaux
de nos azurs couchant l’ombre de nos couleurs en ruine
***
l’immaculée vallée des détresses de l’idéal
comme une femme nue
/p>
friabilité de l’épée la nuque de verroterie
ma main de caresses dans la finitude
de nos espérances
mon hasard règne sur la parole
***
que restera-il du souffle de l’orgue
de la nuit de tes seins
de la bassesse des hommes indestructibles
de la route de pierre de vieux partages
des miroirs de nous mêmes ?
***
l’océanique midi de ces pierres comme ces narthex
qui rendent la parole et l’azur du lys
ciel qui pèse du sommeil de notre sang sur le bord des lèvres
***
11 juillet 2009
l’éternité sur terre est de passage
***
13 juillet 2009
l’arbre érige de tous ses bras tendus
vers le parfum de ton ciel
l’arbre a l’ancrage du rêve
la tête dans son envers
***
là s’érigent les fleurs orphelines
au pied de nos racines
***
tu as le trait océanique de mes ciels courbés de silence
le visage à découvert du livre de vent ganté de la misère
***
brisé dans l’ombre le velours noir à la saillie des forêts
nous fîmes une chambre de la nuit avec une arche
de bruissement qui colore ce qu’est la vie parfaite
***
et la mer fit la passion l’abyssal qui ne prononce
le sommeil bleu de nos futures rencontres
ces atlantides aux ecchymoses
d’un glacier englouti
***
l’être et le temps l’espace de la mort le souffle confondu
***
ruines comme un désert d’éternité comme ces sables qui bâtissent
l’ombre de l’oubli
ces serpents sifflant du vent
l’écume de la mémoire
je t’aimais traversant de bleus vitraux de lumière
***
l’orangeraie les griffes de nos roses
et les baisers sous les pluies de la ténèbre
où l’homme disparaît
***
pommier qui soupire ciel d’amertume
dentelles d’orage dans le verger
***
tu as le désir sept fois dit d’une encre rouge
l’acier comme le chêne qui nous éternise
***
comme Icare l’orgueil du soleil
le mûrissement du miel
et l’accablement du vertige
***
mort qui suit les sources abyssales
du vent dans la ravine
***
tu sculptais la glaise du mourir des mains ouvertes
comme d’abrasives forces
je te crée là où tu me fais naître
à la taille de ma solitude
au sourdre de femmes taillées dans la pierre
là où j’éprouvais le souffle frais de la nuit
cette blancheur de cygne et son col de vierge montagne
***
14 juillet 2009
route des naufrageurs là où nous forgeons le fer
avec les mains de la rosée
…et je connaissais par cœur le temps de nos amours
…et l’arbre porte donc les racines de la conscience –Jung
….et la poussière donne la dimension de notre seul périple
…………
***
la mer qui tend la main qui déchire le voile
des crépuscules
l’horizon qui penche au seuil
de balbutiements d’émeraude
glaive du jour sur le bois flottant
***
fleuve d’aurore qui respire pour que nous
vivions de l’être de notre amour
fidèle à la vie aux longues plages de passion
au seuil de la nudité des songes
***
fleuve qui transperce le parcours qui nous destine
arachnéenne lumière qui ambitionne
le velours lisse de l’avenir
à même la paume ouverte de la déshérence
nous choisirons la nuit la plus profonde
comme l’astre neuf dans son humilité
***
l’haleine pleine de l’herbe où nous couchions
dans l’or vert du désir
***
je cherche une aurore plus ouverte que mon cœur
je cherche une neige aux talons bleus
verrières de la mémoire vitrifiée
***
l’aube est un aveu de nos promesses
***
mer misérable
ton velours d’acier
promesse fertile
du charruage des songes
***
18 juillet 2009
pour la fleur frissonnante le jeune arbre
arbore l’ombre de la terre
dans son avenir massif
la rosée reptile où respire le cri de la croissance
***
Louis neuvième du nom pour cette Tunis de la mort
mon épouse la nuit où se cerne le serpent de tes yeux
le khôl lucide des séductions de la chair
quand tu reboises les aires ensevelies
les rostres de navire et les aurores au plus fort
des nuits de poignard
ces cavalcades éblouissantes comme une ouverture de la peste
***
dans la nudité de l’exil le temps n’appartient plus
à aucun socle d’avenir
***
Pluton des galaxies absorbantes nuits des nudités
le souffle ensommeillant de ta clarté contemplative
les sources qu’irrigue le vent…
***
dans les écritures du vent ce que tu traversais d’airain
ce porche aboli d’un astre soupçonné
***
reste cet éternel oasis qui vient de ces rues de ces pollens
de ces arbres qui portaient en nous le sommeil
dans les filets d’or quand je me plonge en toi
***
comme je sculptais le jour crépusculaire de ton avenir
mes mains et mon souffle s’aiguisaient
dans des hasards d’éternité
***
venant des cryptes de l’azur
du souffle des rivages
et des sables conquérants
tout bonheur plongé
je te donne les ombres de miel
dans les marées déshabillantes du crépuscule
***
vanité de l’obscurci
soleil mûr
croissance des jours qui nous émondent
***
l’île natale qui m’ensevelit sous les voûtes du cœur
***
nuit comme autant de pieux de solitude
***
ces myosotis et cette calme assurance des orangers
de notre avenir
les ruelles de nos chairs de roses
je vivais des étés de poussière
tu vivais de mes dépouillements de soleil
dans des vins d’orgueil
***
elle est belle comme les îles natales
le sable des souvenirs
sur le pont de navire la mort navigable
***
crayons comme sur les falaises
craies des jours qui s’en vont
griffés d’aurore
quand je m’en irai le long col de cygne
à même le temps d’un soleil futur
***
misère de gabelles j’entrave ce que deshérente
la peau des famines
cette assistance blême de nos amours
***
comme avec les triomphes du sang cette nuit
portant la robe des deuils
et les lèvres qui tremblent de pluie
les espaces du cœur les velours à venir
des embarcadères
boutres saillants qui respirent des verroteries de ciel
et des unissons de gorge proche de la femme
comme autant de glaive du couchant
***
je respire de ces crêpes de nuit comme sur des tombées de lune
dans la gouache nos lèvres retrouvant ce bleu lucide
de la mer à l’extinction
***
24 juillet 2009
chevelure phaëtonnante dans le sifflant organique
des vents de silence
la promesse du bonheur
***
25 juillet 2009
désespoir au bleu de tes nervures
bleu du bleu des femmes lapidaires
de Maurétanie
désert de genèse des plus hauts chagrins
les mains libres de ton miroir
***
mer lucide charruant de ses bras de nacre
la stature du plus blanc érotisme
***
exotique beauté aux yeux d’usure
tu portes la terreur des serpents
et l’acier des rapaces
ta douleur a la fraîcheur calme du bleu de la pierre
***
mon bonheur est sans hiver et sans été
velours et braise fauve
comme les larmes sur ta voix
***
29 juillet 2009
pour vaincre ma peur pour vaincre la mort
des humains
je pénétrais le ventre des montagnes
sans aucune exigence des architectures de dieu
je demandais la connaissance des pierres
LIVRE DE SATURNE
2 aout 2009
L’homme à fleur de visage
miroir jadis qui s’émondait dans le bleu des planètes
***
contemplation des nombres ce qui fut la nuit
des hauts plateaux d’une enfance sans âge
au miroir de notre ressemblance
la ville respirait de ce cœur filigrané
de nos racines
***
creusons les sillons la lame sur le charnu
diamant dur des astres
***
coyotes des crépuscules sur la soif
de mes dépouillements
les blancs cols de l’horizon
***
3 aout 2009
J’ai rêvé du vent
des visages qui zébraient
l’incertitude des miroirs
***
tu inscris le visage de ton ombre
sur l’haleine sans tain
d’in respir aux abords de l’aurore
***
je parle de la pierre et de ses lézardes
***
l’homme qui s’excave
le nombre de ses jours
sur les parois crues
dans des fossés d’ombre
quand tu m’éveilles de tes lassitudes
***
de l’ivresse d’elle…le col de cygne
et du rebondi des yeux
le sommeil de nos promesses
***
de nos vents écarlates ces douleurs de galops
pénétrants soleils de la nausée
contre les ruines de l’inabouti
l’incertitude de te raisons
ces tombes qui creusent la peur
ces allées océanes de la mort
***
le ciel est usé des jours sans la lumière de tes mains
et sans l’ombre pénétrante du cri de mon visage
dans les moulins de notre naissance
l’arbre fugitif comme des tombes qui s’ouvrent
***
nous fûmes de cette pierre exsangue des dieux
du concassé de la femme broyable
dans la pluie riveraine
notre force future comme les larmes
sur des poignards d’injure
la ville non reniée de nos carcasses de temps
***
Rosées schumanniennes l’ivresse de toi
cette osée des lèvres
***
chasseresse d’azur suavité de ta peau
à la voix houleuse de gorgone
et la respiration des pierres à l’aube du basalte
à la naissance des astres idole de terre
dans la blancheur des voilures qui m’éveillent
de jasmin et de citronnier
comme une brûlure à l’ennobli de la pierre
et comme palmes des exils la rumeur des rails
et les ornières des vanités
tu ourdissais un règne au long sillon noir
sous le toit d’étoiles et sous le fruit du couteau
de carreaux d’absence l’achoppante hérésie de la nuit
fructivore mes jours qui prolongent la bouche de tes baisers
***
morsure des seuils de prison
jours de ceux qui s’aiment sur un clin d’azur
pieu des astres comme les cadastres
de notre rendu minéral
***
comme je t’aime d’une obsidienne obscure
martyre de nos longs membres de galaxie
***
minéral comme fruit dans les Hadès
***
et je t’aimais pour être heureux j’épousais le pourpre
à même les flanelles de l’aurore
ce vieux monde comme atride calvaire de pierre
verre des gangues végétales de l’ombre bleue
sur le disque bleu de la douleur
ma peau vivante des pleines mers fouettanttes
de soleil cru
dans la chambre noire de l’asphyxie
***
Mers de mes désirs spongieux horizons de nos désastres
***
ces vertes éclipses du temps ma bouche contre les verres
de vérité de l’ivresse
mon souffle a l’ivoire pointé de l’arbre
dans les racines de nos sillons de silence
***
dans la nervure des lèvres l’oblique à fleur d’idiome
le temps qui se prend dans sa fidélité
et les engrangements du reparaître
***
bleu du plus bleu des implacables chairs
de ces ivoires de la mémoire le cœur entier
de notre être de château de béryl vert et blanc
à la mer qui se consume
l’or de notre fidélité contre les vagues aveugles
de lèvres naissantes et d’une seule de nos voix
***
l’inabouti du cri l’usure a l’azur du poing de suture
du ciel
le circonvolu des temps qui s’entregeôlent
***
mers des morts et vestiges
de la mort des vertiges
criblées de nos assises
sur le vert de nos vertes entrailles
***
pourpre indolore comme cuivre sous les vents
comme écho équinoxial
de souffle laminaire vers le vent des quais
de la chair
l’enrubanné vestige à l’exsangue champ
de nos tutoiements de larmes
***
L’imposture de l’argile sur la braise d’âme
des carapaces de grenades le fruit d’or
sur l’azur bref d’un univers bleu conquis
contre la peur de ce bancal de ténèbres
***
5 aout 2009
maison traversé aiguisement des jours
taillant à coups de serpe le visage de la mort
***
je meurs et de moi mourant m’extasie
dans les impasses de fleurs de mon enfance
***
6 aout 2009
Danemark pays d’Hamlet
pays de voyage avec Steph
pays de la pierre rouge aux nuits de lumière
aux blondeurs de femmes aux visages de larmes d’homme
***
l’aurore verte et serré des émotions végétales
le sanglot discret sur les hanches qui voient mourir l’étoile
***
depuis des lagons aux îles de claquemure
des rivages de bleus investis
de crêpe de deuil âcre est d’acier d’agonie
dans le lit de misère des rivières
des oiseaux de Pérou
là où nous vivions pour nous être fidèles
mourir quand je meurs de toi
aux pieds des montagnes qui nous craignent
***
l’ombre des tragédies de soleil cette alternative
du jour comme un premier amour dans les vélins
du vivre qui remontent à nos sources recluses
la mer sous les fléaux et les nuits de parures
à l’embarcadère pour ne pas mourir
***
La mer vivifie
la mer tue
le vent disperse
***
je t’aime sous les empires d’algèbre
les crues mortes de mon nom la vocation
sphérique de nos jours baisant les paroles
promptes sous les écailles de la trahison
***
clinamen déclin de mes nervures la lassitude
de l’orestie qui donne ce souffle et cuivre la peau
meurtres assaillants l’ombre et les ors du baiser
l’inquisitoire nudité pourpre
d’où je me lève toisant le jour mortel
à la surnage de tes seins d’orgueil
poutre d’amour contre les fièvres
habitées de beffrois et de rependus carillonnant
***
douleur et force mortelle d’un ombellifère
nuitée ancrée de doute et d’idoine marine
perfection de mort en l’oubli de nous-mêmes
***
plaisir comme ces larges avenues de doute
ces chants de galaxie dans leur tunnel d’ombre
aux myriades de tentaculaires opprobres
des masques du jour
***
10 aout 2009
femme bleue au sourire de poignard touareg
erg de chair quand je brûle au désert
non soumise ta demeure mon autre bout du monde
nous ne nous vivions que pour nous être fidèles
ce grand midi de la solitude
dans l’ombre de ton khôl
lorsque tu parais je ne sais plus où sont les autres femmes
***
Michaux, Henri né à Namur
Rue de l’ange
***
tu as la turbulence de l’infini
***
j’ai le sable de ta peau passionnelle espaces lourds
désastre de ton regard sous le désert à venir
qui brûle comme le nom de notre rencontre
***
ma tête est sur tes montagnes lorsque je m’endors
de tes rêves de nuage
là nous nous aimerions dans des orages durables
***
nuit d’anthracite sur les falaises de ton corps
mes jours et mes nuits sans violence
de ce regard posant ses fers rougis
***
13 aout 2009
ce traversant Ecuador les pieds au nord
mon cœur au sud
***
nous fuyions le feu nous fuyions la glace
nous avions les amarres sur le quai libre de la chair
je jour trop long quand tu n’es pas là
trop court quand j’erre sur la paume de nos amours
paume qui se referme sur la ville
mon pays ma lande ma laudation
***
17 aout 2009
dans la vie le cœur est nomade
comme le respir de l’abeille
il pose la main sur l’épaule de l’aimée
***
l’entrave aux travaux des jours
l’aride voie sur le spinoziste gîte
***
la nuit me montre ton visage qui porte le visage
de la nuit
tes yeux comme une pluie d’or
nous vivions du vivant sel de ton désert
***
les feuilles s’accrochaient aux arbres
pour être aimées
leur part de ciel dans l’ancrage bleu de la terre
***
nous avions prêté serment à la morale vive
de notre bonheur sur la terre
***
l’homme s’absente de son hiver
le couteau de son fruit lui donne
la réplique du plus bel orge
l’astre convulsant le labour
ma bouche sur la tienne
pour des pluies de pulpes
sous les orages de nos renouveaux
carreaux mystiques qui scellent
l’enfantement de notre fidélité
***
montrez –moi la ville la plus solitaire
montrez –moi mon nom qui s’achève
sur la craie de ses murs
***
palais et taj mahal tombeaux des roses
ne valent pas une de tes larmes
***
tu poses tes yeux sur moi tu me rends meilleur
***
je te ferai des pyramides des déserts nouveaux
***
et seul devant mon vertige tu me prenais la main
***
Et Louis saint roi sur ma lande close
***
« …si je t’envoyais un courrier je ne dirais pas chère amie mais amie
chérie. D’où vient qu’une simple inversion de mots renverse ainsi le sens
même de ce qui est écrit ?
hormis l’inversion, un i…. »
***
30 aout 2009
tu règnes sur mon cœur un domaine infini
***
Lili au goût sauvage de bouquet de fraise
lande chaude de mon passé qu’elle fidélise
de ses lèvres bleuies
***
j’ai cru pouvoir oublier ton visage
les immensités terrestres du visage de nos propres sources
j’ai cru pouvoir désherber la lumière veuve de notre absence
j’ai épousé le miel de ta chevelure à marée montante
************
pyropes
1 septembre 2009
la plus grande détresse
le ressac de nos racines
les fleurs de la jarre issues du nocturne
***
…..t’aimer d’une tangible solitude
d’un lever d’encre
***
Nuit cassante orfèvrerie de prison
l’homme reste ce cri de ses cicatrices
***
je me sens innocent des sentiments que je te porte
***
7 septembre 2009
mourir sous les cicatrices de yellowstone
poussière de diamant dans les meilleurs gangues
***
Ma tristesse est la vendange de l’illuminable
***
Rends-moi vainqueur de moi-même
dans les libertés et les fougères odorantes de ma ville
***
dans tes reparaître désertiques et le dévêtu de rire
quand nous fûmes aux cimes
aux portes de nous perdre
***
8 septembre 2009
tu as la pureté limpide de la justice
la fièvre franche de la glace
la déshérence nomade de celles qui construisent la lumière
***
celle qui n’a jamais vu le vent de Patmos
et les gorges du Khorifla
***
10 septembre 2009
tu écris ton nom dans le feu dans les miroirs du vent
tu as la transparence et l’abondance
du sang à sa source
femme à la parole de cendre
de désert qui rêvait de la caresse de la nuit
tu écris ton nom et lève des troupes de granit
en offrande à ma solitude
***
nostalgie du ciel
corruption des jours
je ferme les yeux armé d’infini
***
comme au seuil de banlieue luit un soleil
sans gîte une cicatrice à dimension de larme
et le rêveur au plomb de son rêve
dans la suie de son vivre mord au soleil des bistrots
***
comment me reconnaître sans l’ombre de toi
ma naissance à visage d’homme
***
comme le tutoiement du vent le visage des ruines
***
11 septembre 2009
femme aux cicatrices aux veines de cimeterre
sur les longues pluies de la mort
dans la nuit du monde les marées de ta chevelure
qu’aiguise la droiture du jour qui descend
***
de celle qui déclenche le jour vainqueur
l’équarrie d’ombre
l’allée lumineuse comme à l’ordre de la soif
***
… ce joug d’oasis d’une amitié terrible
***
12 septembre 2009
comme une mer comme un Bosphore
la houleuse chevelure pour t’aimer
***
tu es la mémoire du verbe comme les racines
qui croulent sous le cri déversant de nos chances
***
je chante les barreaux de tes chemins carcéraux
les dépecés de liberté à l’innocence océane
dans sa soif
sur des plages dévidées de naufrage
***
Le vent se couvre de mes masques reclus
***
….et nous soumettons nos fantômes à la fidélité
des fruits de la vie
dans toute boucle de ton sommeil
***
13 septembre 2009
ville traversée l’azur nous gouverne
comme une écorce sur le monde
***
racine du chêne l’ivoire de tes sourires
l’engrangement magnétique et pur
pour des nuits sans violence
le blêmi comme un rostre du vent
j’aimais l’arcade de tes azurs
le plein être du nuage patient
l’organique ivoire de tes épaules
***
L’amerrir des plénitudes le sang mêlé des naufrages
***
barcarolles de la nuit navires limpides
loin des phares des détresses
l’été nous a fait homme
la nuit si proche de tes seins de récif
***
ferraille des sculptures nous y puiserions le souffle
de la foudre pour y revivre mes amours
dans le crible de nos mimosas d’orgueil
l’absolue croissance de jeux de nuages
et les banderilles de mort où s’émaillent
les aciers diaphanes de tes chevelures
***
duplicité des nuages à l’univocité de l’éphémère
***
et le vent dans ses périmètres comme pour la nuit
l’usufruit de nos baisers
***
comme je t’aimais de grisaille dans des misères effarées…
***
dans les champs de l’orage les imprescriptibles crépuscules
***
je te vivais du souffle des roses
et de l’humidité des rues fauves
vers mes murailles pour infini
***
17 septembre 2009
tu étoiles ma vie d’un lourd argile
comme aux franges de notre terre
à l’arbre sabré d’un incipit fleuri
quand tu viens dans un ciel arable
***
cette inespérée volonté du reflux
cette vague qui nous augure
***
18 septembre 2009
printemps de frisson sous la pierre l’enserre de l’ocre
comme un aigle sur Tolède
la nuit se revêt de la solitude dénuée d’un vent de porphyre
d’une sonate brûlée qui passe comme ta voix
à la bouche des fontaines
fenaisons de la souffrance avec le jour qui s’embrase
***
meurtrissure dans le feuillage silencieux du désir
***
ma nuit se fonde dans le glacis de tes yeux
dans la nuit grêlée au tréfonds de tes ciels d’or
***
mon infini de pierre qu’inventorie ce souffle aigre
au parvis de Chartres
***
ce sang des roses des bouches d’aurore publique
le glaïeul des adieux sur des linceuls de valse
mon nom pour abolir ce droit de toi seule
ces vallées qui définissaient le bleu des veines
aux cressons d’épave où la mort vacille
l’ancrage de nos avenues
cette fibre de nos amours
***
nos nuits et nos jours qui rythment les pas sonores
sur tes beautés bleuies
comme l’argile riant de la mer
comme venaient en supplique les cavaliers d’errance
ce nom de la houle au plus profond cri de l’aube
***
Comme un gémir par les rues avec les vagues d’amarre
et la faconde qui redispense les sommeils fauves
à l’arrière-pays de tes marbres
***
tu boisais le cyclone déjeté de ses sources
d’une verdeur comme une blessure de toi
dans le rouge de son œil aveugle
***
mort d’un rouge mûr de la mort
du rouge de la caillasse
et ces mains de gabelle
à l’épure du chant sombre de la mer
***
des gants de la nuit le filasse ébruitement de mes jours
***
20 septembre 2009
L’horrible du vertige tient moins à la conscience du vide, du gouffre
qu’à la sensation de la perte de la gravitation comme une rupture d’un cordon ombilical interne nous rattachant à la terre.
D’où cette terreur lorsque le regard se porte aussi vers le haut (les tours de Notre Dame de Paris, les bords de la rive sud de Grand Canyon, l’observatoire de New Delhi , et même la configuration particulière de la colline du Château à Nice, l’amphithéâtre en rotonde de l’Opéra…)où tout vacille plus encore que dans la conscience aigüe du gouffre au dessous de soi
Car il s’agit bien, dans les deux cas d’un gouffre intérieur ( qui siège dit on dans l’oreille interne)
Le corps semble, tel un ballon d’hélium lâché qui perdrait ses repères terrestres vers un espace absolu qui attire comme un irrésistible aimant. Espace absolu comme cette conscience du noyé au moment de l’engloutissement
Tel est le véritable gouffre du vertige ; vers le bas mais aussi vers les sphères de ce qui est au dessus.
Etat proche de la folie, et folie probable si le cerveau fixait par un dérèglement quelconque cet état constant de conscience de l’enfer
Dans l’état de rêve, sept fois sur dix, ma terreur consiste à progressivement, pas à pas, à résoudre, sans erreur envisageable, l’énigme du chemin à faire pour reprendre pied sur le sol meuble (descente d’une architecture métallique, corniche en aplomb d’un gratte-ciel…)
Nécessité donc d’ancrage en une universelle gravitation.
II
Dans le petit coucou qui voit progressivement s’éloigner les basses banlieues de Bogota pour la Cordillère centrale des Andes, la conscience de l’éloignement est réelle à travers le hublot, mais serait insupportable si la gravitation de mon corps n’était transférée à la masse globale de l’avion . Donc la gravitation est vécue et intégrée dans l’enfermement matriciel de notre univers intérieur…
Nous portons en nous la gravitation.
« je respire du plus profond de mes os
jusqu’à l’enserrant iris de ta peau… »
III
…Paris…matin frais au colimaçon des tours de Notre Dame , spirale ascendante et issue soudaine à l’air libre à la base des tours , avec cette aspiration de la lumière qui tangue et foudroie la dimension de l’homme l’élévation à une échelle qui dans mon corps se disproportionne pour entrevoir une sorte de lâchage des amarres du gravitationnel …les valvules du cœur qui accélèrent le voyage impossible hors des limites physiques sur le ferme de la terre…le sang d’une dimension nouvelle..comme dans un sursis de ma raison…
Retour vers le colimaçon descendant…
***
Gouffre de ce grand secret de femme
où je couche
je réduis le néant de mon cercueil
de plages d’immortalité la terre de déraison
comme au seuil de ta peau tellurique
***
…nuit dont les soifs restent terrestres
nuit comme la paume verbale
de mes confessions
nuit comme le murmure assagi
sur tes coquelicots de lèvres bleues …
***
J’initie la nuit à la lèvre de tes ambitions
j’initie la couleur de mes gouffres
ton sang d’ancre à la rigueur glauque
de mes navigations désunies
***
23 septembre 2009
Je passe mon temps à la forêt de tes nuits
les pures navigations où les cœurs sombres s’aventurent
***
comme une source qui cerne le soleil moussu
où pèse le soir qui traîne
la main de l’angélus sur le crépuscule des lilas
je lâchais la main à des passions non partagées
à l’éclosion trop avare de fleurs
bien au dessous du bulbe de mon sang
contre la pierre de ton désert
***
Dans les déluges solaires de ma vie planétaire
te nommer avide et saturnienne
dans les gouffres turbulents de nos gravitations
j’osais les récifs et les sépultures d’oasis
***
La beauté naît parfois d’une approche non comprise , sous la sépulture des
mots, derrière le crible du son, dans l’aveuglement de la couleur
comme voyant ma mort dans la double dérision
de notre source crépusculaire…
*********************
Cerisiers d’avril du Japon du plus blanc
flocon d’ivoire
sur le clavier qui rit comme pleine pluie de ton éclat
***
25 septembre 2009
Et suis-je toujours là pour t’éveiller
dans des vérités souterraines de lumière
des ressacs dans les fièvres de nos foudres masquées
***
Comment rêver hors la vie qui nous comble
le labour a la sève des astres des pleins juillets
le mourir de la misère
les arbres qui courent de sève sur notre sommeil
***
les voleurs de la nuit qui enflûte ce que je ne suis plus
de moi-même comme îles dénouées à la gorge de l’azur
dans les zéniths de midi
***
Ce velours de la peau dans le cœur cernant
le boisement des cicatrices de sève
comme une aube dans les carcasses océanes
et les bris d’éternité où nous n’avions plus gîte
***
Doigts de fées vendangeurs ‘orfèvrerie
à mourir de nos pelure d’amour
dans l’image de l’homme qui disparaît
dans le gouffre à la semence de la pierre
***
Carrossante volonté de la pauvreté
plénitude de l’ombre pauvre à la vitre du cœur qui s’afflige
***
L’oisellerie du cœur de la vivante qui nous tutoie
la turbulence de la pierre
sur les chemins rares de nos erreurs
au fermoir de soleil l’escalier de solitude
les luxures brèves certains rêves sans rebours
aux fruits de nos lèvres
***
L’exponentielle palme dans les oasis riantes
de nos ombres
***
morte d’un blanc couloir dans les carreaux blancs
d’impatience de la mort
à l’irréelle rosée de nos bras de soleil
***
Murs de nos graffitis à la corne des soleils d’ouest
murs des palimpsestes claquemures
des horizons où la liberté de mes amours
disparaissant
le couteau à la paille des juillets
sur toutes rives de nos prisons dormantes
***
Comme un silence des faunes à la bouche des fontaines
***
Cette Venise de Malipiero d’une langue de cuivre
toute voile propice au rythme de notre source de sang
***
Le verre brisé contre les pisés de la mort
l’engelure de la ruine à la bouche nocturne
comme le gant lourd de notre secret
dévêtu de nous même
***
Bouche comme sève celle qui chante
sur l’acier des pleines mers
pour la nommer j’écorce la longue plénitude
des voiles
dans le rituel de l’homme et de la femme
***
Calligraphie de l’ombre
l’irritable de l’ocre
le juste abandon et le cuivre crépusculaire
1 octobre 2009
capucin ceignant la source même de la nuit
le vent reverdi de la solitude
la lyre d’ambre au partage de l’ombre
et ce chemin de poussière le cœur du matin
***
mon âme hors de la hideur et des sanglots
de la poussière
les crépuscules dévorant les robes du temps
les pelures de nos paupières
quand nous nous sommes retrouvés…
nos avenues fidèles tel le feu des gouffres
les bastions de porphyre dans les graves de la voix
les pourpres de la pierre à l’anguleuse lyre énuque
où coulent de purs sillons de sud
je t’aimais de cette sève d’un astre pris dans son rebours
comme ces arbres qui nous donnent la racine du cœur
à l’amande froide de ton visage
Petra des pierres comme écorces des portes
des reflux de la pierre
pierre de la pierre
vocalise blême des couleurs de la pierre
ce que j’aime vers les sangs du sud
la louve et le matin d’opale
nuit qui nous nie de la ruine de la nuit
nuit qui nous asphalte
la nuit et l’assaut comme au pourpre de tes désirs
***
7 octobre 2009
qui peut risquer l’entrée dans le cœur…
pour la soif pour l’épanchement du nocturne
***
parure de ta psyché l’enclave de ta chevelure
le rimmel oblongue de tes insomnies
l’arrimage d’orgue de tes jours aux vivantes crédulités
vagues flétries au nom bleu comme l’aplomb
monotones des falaises
vivifiante nue sous les palpitations du vent
sous les racines et les semelles d’algèbre
de ceux allant au désert de la conscience
***
L’immensité du monde qui calcule l’espace
de mes faiblesses
l’angle mort de mes avenirs
***
Comme me ressourçant sur les espaces de mon cœur…
***
monde hybride torride solitude
dans les mains même du soleil
****************
11 octobre 2009
ce qui compte n’est pas la cible mais le chemin….
(en contrepoint)
NO HAY CAMINO HAY QUE CAMINAR
(anonyme du XVI ° siècle sur un mur brûlant de Tolède)
***
12 octobre 2009
dans les veines bleues de la terre je retrouve le sang
renaissant de ton turbulent infini
***
dans les glaises de tes promesses cette éternité
de l’inoccupé de toi
***
nous sommes revenus à notre propre visage
du souffle froid des cachots
des résidences où le feu et la neige burent
notre demeure
en une fêlure du monde où je t’envie de vivre
***
Cette fleur publique comme solitude
moirée de fille crépusculaire a des jetées d’orties
sur nos flocons de lèvres
***
tu m’avais donné un cœur qui n’avait plus que le sable
de tes prunelles lucides
***
comme avec la chute du monde
les plus propices ivoires de la mémoire
solitaire désert sur notre sillon lyrique
***
le sable hantait la lucidité où tu conjuguais
la mémoire et les caméléons du temps
***
…murmure modulant des nos arpèges où tu règnes
au prononcé de tes syllabes…
***
montagnes de nos doubles vacuités
l’anamorphose trouble de la neige
le souffle de sang de tes yeux à leur source
***
15 octobre 2009
carriole céleste à la chevelure d’Orion
d’or ou d’ange
nuit qui transfigure la maigreur du nocturne
***
fruit du mescal quand tu chantes
tu sais qu’irise la mémoire naissante
de notre clarté
prête à la nudité la mémoire encore
du chant de la rue
construit pour tes rivages
des yeux de constellants soupçons
***
comme je t’avais perdue je te dis l’aurore froide
des boulevards de ma naissance
les citations sur mes lèvres libres
>ces passe droits du miroir
ces « morituri » de mes cailloux de nuit
tremble comme je t’aime tu t’évapores
aux ruelles rougies et mortes de t’avoir attendue
à l’obscur de ces néfliers de la nuit
***
la nuit tisonne la nuit sert l’obscur du repos
la nuit nie le flot d’or
de la claquemure du rêve
la nuit cuirasse le pétrifié
la nuit d’orfèvrerie
les diaprures de rivières de tant de soifs échevelées
***
16 octobre 2009
tu sens ma mort passer sur le fil de celle
qui m’a constellé
***
l’ombre de l’abbatiale au renaître froid de ton feu vivant
***
vitrail comme pure morsure de la lumière
gerçure de l’alphabet tu apprenais à dire
combien tu aimais
***
d’une chambre déclose d’une chemise ouverte
sur la carrure du vent
qui m’entraîne sur les rives obscures de tes baisers
***
naïades comme les Suzanne au bain
les sources sombres du cœur
l’avenir des hommes d’automne
avec les femmes dans leur disparaître…
l’amour de la nuit irascible
***
ceux qui portent cet albatros de cri
quand tu lâches ma main des grands larges
***
mon cœur s’achève comme un paysage innomé
un Gévaudan de ma bouche contre la tienne
***
ce Schubert des grandes largeurs
ce toucher de quintette
ces cordes qui disent l’âme
comme va le vent à la rocaille
***
cordes comme au désir
l’infini de toi
de cet avril avec moi
notre infinie demeure
à la bascule des pépites d’amour
contre les murs de l’avenir
***
Nuit maigre qui cisaille l’azur
de tes cils d’infini
***
du verbe le sein blanc au rivage de la foudre
ce feu des fascinations
***
désir qui dure de son propre soleil
cette justice de la terre une femme qui manque
au miel de la colère qui baise les baisers de velours
la lune dans le bleu de ses failles
***
Captive errance dans la ville fertile
***
resterais-tu de toutes les vivantes
celle qui règne sur l’ordre de la rue
et la foudre féconde ?
***
montagne comme le velours de la nudité
je reste à l’aune de tes veines…
***
Comme tout est lisse sous les enclumes
des crépusculaires blessures….
***
L’âge de l’érosion la capitulation d’une eurythmie
Dans la misère des éoles de lagune
***
Dans un lit d’étoile nous vivions
d’une dormition d’apesanteur
***
L’archétypale nuit de ta féminité
turbulente
je dors de tes désordres
là où restent les os de nos songes
***
je t’aime de notre amour sans âge
malvenue nourricière
je dors de la duplicité de notre ombre double
***
brisures de nos équinoxes tu restes la pluie nue
sur la peau des sables arrogants
***
tu viens de ma douleur primitive
la saturnale abstraction où nous redoutions
l’ombre d’une abrupte tristesse
***
23 octobre 2009
nuit à la hache nuit de logos kaïros
« il n’y a que toi… » disait la voix du vent
l’écho de ton souffle primordial
« il n’y a que toi… » cet accompli de mâchefer
quand tu tiens la fibre glacée de la nuit
cette enserre bleue d’amour
ces brisants où je restais au ressac ton seul bois flotté
***
l’otage de la nuit les figures du sommeil
les barreaux de l’éloignement qui comble
***
postulat des gouffres tangibles fissures des abîmes
je m’offre une robe de neige
dans le remugle de ma nuit proche
je sais le tranchant de ton baiser
qui se dresse à l’os même de notre cœur dépris
***
l’infini accidentel au lierre de la plus haute embellie
de la pierre
***
28 octobre 2009
la ville dénoue dans la nuit son ruban d’asphalte
dans le jauni de tes yeux de fatigue
Neruda donnait le chant général des affamés
et j’entends l’eau morte qui ruisselle
sur les vitres de l’attente
***
31 octobre 2009
paroles calcinées dans les franges d’effroi
l’ignition de sang de la nuit
où se blottissent les astres
***
j’ai faucillé la nuit avec des paroles crépusculaires
***
la mort se dressait sous des foudres de rossignol
et les plénitudes su souffle
nous cloitrions les volets noirs
de notre étreinte
l’unique choral dans sa foudre multipliée
***
j’endiguais le jour aux cernes de tes ombre
à respirer l’excavé blafard ne notre non dit de mer
comme une chasuble de miroirs venant à nous haïr
***
Barbare d’infini à la percussion de la mer
***
l’ossuaire de notre nuit blanchie
le garroté du pouvoir comme un dévidé
au vertical de falaise
***
tu me donnais une lucidité d’ombre
une incrimination de parole enfreinte
***
comme à la balafre tu nous unissais
dans des aiguisements de couteau
***
mer traversante et trop exigüe mère de ma nuit
***
Pluies sur des vignes vieilles de fenêtres
à t’écrire ces monceaux de ruisseaux
de deuils qui enfracturent
***
« il n’y a que toi… » disait l’épi du monde
qui se faisait l’engrangement des vents erratiques
« il n’y a que toi… » à l’odeur de louve
et au granit bleu de falaise
mon d’encoignure notre monde au labeur
et à inconstellé là où « il n’y a que toi… »
pour inexprimable
l’illisible de ton écriture de soleil
dans le fendu des cimes
meurtre dans les foudres du lucide
« il n’y a que toi… » disait-elle
morte d’un mur d’énigme
clos du fruit qui nous enserre
***
baisers de faille robe qui gîte
cet infini de nacelle
mes dormitions de couleurs
quand le t’aimais par l’ombre dispersée
de notre foudre fidèle
***
misère l’ambre caillassante des torrents
les foudres en cale sèche
d’un soleil nidifié
mes amours sous les néfliers du sommeil
***
« toi quand il n’y a que nous » végétative aurore
sur les jubilatoires claviers d’eaux et de pierres
aux brisants des acuités
la mer contre la force des dieux
« le dessin de ton ombre aux bras d’ambre »…
qu’enlacent les carcans de mer dans la mort solitaire
cordes dans le midi de nos fragments de sommeil
« le destin de nos figures d’ombre »… cet assoiffé velours
vendangeant de subversives consumations de cendres
***
d’un contre ciel sur des balafres d’aridité
et sur notre cuivre
papier de ciel contre le dénudé glissant du verbe
la lucidité répudiante de la blessure
l’invective bleue de la jonchaie
sous les veines granitiques où te haïr
nuits dans la vacuité de nos cendres
« je restais ce destin de nos vieilles douleurs… »
***
M’inscrire mort
aux lèpres de l’infini
***
Luxuriante lumière du granit
comme le souffle qui se perd
la chemise dans l’ombre jetée
où la scansion du porphyre
a l’ellipse de la nudité
***
ciel qui s’affilie à la voix réversible de l’ombre
l’assourdissant bleu de l’ortie
***
dépeçages des désertiques pierrailles
où la gorge libère le vent carcéral
comme chant et lustre de notre souffle
***
j’ai jeté nos nuits de terreur pour les écailles du sommeil
la nudité du choral à chaque brisant
de la lumière lucide
l’enfer bleu a la couleur des loups
et la douleur des cendres
l’énigme des emmurés
***
Mer qui nous fût jetée et dressée d’ombre
et de pierres
le versant nord des chemises de la douleur
***
Comme s’excavait ce bleu du souffle
ces branchies de la nuit et de la soif
les mains de torche aux couleurs de louve
cette respiration serpentine
à l’ubiquité de notre mort chasseresse
***
je rêve de tous ces rêves de te voir toi l’oubliée
les lèvres closes et les fantômes boisant les murs
de nos ballasts que calligraphie la lumière
ce surcroît d’incisive acuité
***
L’infléchi de la chair et l’eau morte dans ses combles
noséane
1 Novembre 2009
Dans la maison qui sentait le vieux chou
l’agonie des ancêtres et le crêpe des veuves
le cratère et l’œil du volcan
s’élevait la grandeur de haine des vieilles solitudes
***
….et pénétra dans mon cœur le glacial
feuillage de la foudre…
***
….Debussy sonate violon Szygeti Bartók
Washington 13 avril 1940…
***
5 Novembre 2009
La mort reste l’arrière portrait de mon visage
qui se délave
***
Mourir de toi mais sans manque
l’Oedipe pour célébrer ta cible de soleil noir
l’arabesque du monde comme glaciation du verbe
traversants de rues au bout de nos déserts
***
Misères de ceux qui rendent l’épaisseur de la mer
dans les arrières pays de femmes voulues
dans le cours des rivières
***
Mort de t’avoir aimé sans les buccins d’avenir
***
5 Novembre 2009
ton visage crie de trop nous étreindre
à la source du miroir
***
Déjà venait le sang des sources
De femmes en femmes
L’origine de mes volontés d’éternité
***
Misérable misère de la gerçure des jours qui nous séparent
***
vivifiante baie l’or des vulcains
du trou d’or du Vésuve
l’extase de la pierre comme tant de nuits à polir
***
L’or mortel la nuit qui se liquéfie
***
j’ai le visage de ceux qui m’ont donné l’amour
l’excavation des peintures de mon âme
la couleur de mon nocturne
et ce génome de fièvre quand tu me traverse
à l’épée de tes yeux
***
Rocaille … j’écris rocaille souvent dans une double acceptation ;
d’abord pour la pierre des montagnes qui crépite dans la force et le calme
de son lyrisme blond, la matité aigre de sa matière, et dans son sens second
quand je désire de ma poésie un souffle de dépouillement à l’image
du désert du dedans, de sa caillasse de solitude, son côté oiseau d’insères
en ses profondeurs, et enfin silence éloquent à l’approche du vertige glacé
de la nuit, les ronces et les scorpions, la sagesse inhumaine des sables pour
les épousailles du ciel lucide
***
force coupante et néanmoins inhumanité de la pierre
l’amont de mon âme le lit nu sans rivages
loin du lové éruptif du sang faucillé
***
Et tu fus l’œuvre de mes paroles
comme consœur native à l’haleine usurpée
***
Pourquoi j’écris pourquoi je peins
jusqu’à aimer
pourquoi dire les foudres de l’existence ?
***
Et quand je t’ai connue j’ai eu ce vertige du don
et du martyr
ce goût âpre du sang
***
Louveciennes mes parures d’automne
dans les retranchants fruits de la lame
les rosiers de ruissellement
dans l’or vif de la pluie
tu cautérises mon souffle d’albâtre
quand d’incise les vieilles laves du volcan
lèvent le dénudé de notre mesure
***
11 Novembre 2009
Haut vertige encore…avec Boni nous longeons
la digue du port de Nice…la grue tentaculaire
au pied des eaux des quais des yachts aiguisa
une bascule de mon pôle magnétique.
je me trouvais comme dans le boyau étroit
de mon âme souterraine proche de l’insoutenable.
Où donc trouver cette permanence de la terre fertile ?…
***
Hideur et haut soliloque de l’ange noir
avec la nuit
l’écume de l’âme sur les galets de mes enfances
***
L’orgueilleux vitrail qui blesse la lumière —-
Fin du Bram II
***
Beauté et cruauté castrate
***
tranchées de novembre de celles des nuits de la foudre
beauté sauvée
de celle ruisselante de nos semailles qui foudroient
Boni ma belle amie de ton pas de houppelande rouge
à l’ombre de nos insolences solaires…
***
dans mon vertige tu restais la douleur de mon velours
tu funambulais au soleil la brève hécatombe
de nos ombres qui nous aiment
***
Boni avec toi je n’ai pas peur
je ne peux que garder ce calme qui sied à notre pudeur
connaître ton vent connaître tes marées
aux scellés masqués de l’infini
***
13 novembre 2009
je fuis la lucidité de la nuit
le mors aiguisé des sommeils de curare
***
De ce cœur sombre…de ce visage qui disparaît…
D’un règne rétabli…
***
Pluies sur les chagrins le haut battement
de solitude et des éperviers
***
dans les nuits de forlane le battement
de sang et la claquemure du vent
la désinvolture de l’âme à la poupe
des nudités pourpres
le cadastre aveugle à l’embrasement du silence
***
comme des racines de désert cette gerçure
de ciel pur et cette mort à la ressemblance
trémulante de l’avenir
***
tu fermais de clé l’azur le temple du temps
l’aigu des envols noirs
dans le rappel des oiseaux
***
Brisures du ruisseau le flutiau vent
dans le blême de l’aigu
***
roseaux dans les jardins de margelles
***
dégel du matin à l’osseux de tes mains
***
comme l’oiseau siffle le désir s’aiguise
***
Pétales de printemps mes tokyos de pourpre
marche par marche
***
De l’eau rouge sous les plumes de l’avenir
***
mes falaises mes vertiges comme un sang
au dénoué de l’île
***
Lac de nuit qui cible d’une étoile noire
***
De crayons rouges comme arbalète du soleil
***
Restant de jasmin
la lyre respire l’or
de nos battements de dévêtir
***
Dans les nervures de la mer
l’écho bleui des gouffres
***
Morsure sur l’écorce
le blanc ancien de mon couteau
***
tu m’illumines de cloches à la force des glas
***
les bras dans leur dévêtir et les chevelures
les rousseurs du désir
***
vipère comme au sein de virginité volatile
***
de ta nuque l’effeuillement
à la source de ta peau
***
dans la saison des fleurs
le lourd poids de l’argile
la nuit noire de l’asphalte
***
Maroc comme un cuivre
à cette étreinte des neiges
***
Mille fleurs cette pelisse de mon approche
***
toi tu fus vivement mon parallèle
la rue obscure
le boyau de lumière de la chair qui désire
***
des jetées à l’ocre du jour quand je prenais tes bras
dans ses cicatrices
pour me dire le cran qui nous lie à la nuit
***
haute vague des jours
chagrin des soleils noirs
comme une palme sur l’airain de tes fibres
***
15 novembre 2009
glacis des vanilles et du vin vert
sur tes paupières qui se ferment
***
je vivais la vie des nuages
celle des anges et tu m’inoculais
des rimes pour t’aimer
***
mais qui sait la science des nuages
dans le vivant du cœur ?
***
du vivant des cailloux de la nuit
les dahlias qui couchent dans les lisières de l’ombre
***
Mon ange qui sied à la quiétude de notre épousaille
***
et tu vivais à la frange de mon silence lacéré
les cicatrices blêmes de tes avant bras
***
Papillons noirs sous les soleils solubles
l’angoisse …
***
les cicatrices qui perlent le couchant
notre trèfle comme un feuillage
***
Ce torride à la proximité de notre vocalité de vêpre
***
pierre contre pierre à la solitude l’une contre l’autre
dans les parjures de l’eau morte
***
misérable misère de l’acrilité des fins d’amour
***
tu me tues d’un crépuscule de quatuor de cristal
et d’un octobre de Schubert
***
vive et affectante tu es l’aurore
et le retour de la nuit
la souricière des fins de jour
les bas résilles de tes confidences
***
la nuit dicte les morsures
sous les confins
de tes doigts d’or
les périples tangibles et les devenirs diurnes
***
de saphirs proches de l’azur comme à l’azur
des flanelles après mon sommeil
la neige qui dit ta fidélité
ton nom qui me nomme
***
l’ortie fauve le baiser de la ressemblance à la mort
ce concerto de chambre qui dit comme veuvage
le bleu du silence
tu irises de l’absence qui nous a nommés
***
bleu come ce saphir de triangle qu’ont les visages
des femmes au désert
ces lèvres de sel dans l’immobilité de la solitude
cet ocre inhumain à la salve de la nuit
***
collines plus petites que les mains de l’aurore
à la prévenance de nos fidèles rencontres
jour après jour
***
gibecière de nuages au secret
l’infinie fracture de la neige
comme à la supplique du baiser
ma nuit contre ta violence
***
16 novembre 2009
quand tu dors l’arbre que j’écorche
à la sève du canif continue de croître
quand je t’aime j’ai l’infini nocturne
du bleu qui dévaste
et tu m’aimes et tu m’éveilles
comme une nuit qui voudrait le souffle
la rigueur du pendu
l’arachnéenne dimension du vivre dans l’évasion
***
Ma seule dimension qui crible l’azur
ma vie qu’exécute cette assise du minéral
***
18 novembre 2009
L’envol des astres définitifs qui saisissent ma misère
et les oiseaux sous les arceaux de nuit du vertige
comme un renaître ce soleil de nos rencontres
sur ces places italiennes et les arcades de nos complicités
comme ces veinules le bleu du sang qui nous cerne sur le cœur
***
je te cerne de l’éclat cru du silex
du bleu des fatigues
dans nos midis à couleur de faucon
***
tu passes l’éphémère tu restes sur l’échiquier
***
Dans Rabat toutes les rues étaient belles, modestes ou fleuries de nudité
éternelle, écrasées de soleil pour des murs enivrés de bougainvilliers,
de nids de guêpes, d’eucalyptus, toutes les rues portaient la dignité
de leur modestie, le miel et le confit des minarets et le pain d’épice
de la Tour Hassan, le goût de l’orange jusque dans le fond des
buanderies ; j’y ai enterré avec pleurs et solennité dans un terrain vague,
avec mes mains de glace et un camarade de classe, le seul être vivant que
j’ai dû enterrer, dans une petite boîte de carton décorée et ornementée
à la manière des vitraux par de menus tessons de bouteilles, ocres,
vertes et opalines pour la transparence de l’après-mort : une perruche…
Rabat qui porte l’instinct de ma naissance, le souffle de l’Atlantique
des dimanches de retour de la plage, le dos tanné aussi rouge et meurtri
que le fond des pastèques achetées sur les bordures rocheuses et hostiles
des précipices à l’aplomb de l’océan, des soifs solitaires et aiguisées les
jours de pêche où les pêches étaient en ce temps miraculeuses, les poissons
dévorant toute la vie comme notre désir offert au bout de nos cannes à
pêche de fortune…dorades et spipis, merlans, loups et « vaches » colorées,
les bouches éberluées et les lèvres africaines sous la morsure et la surprise
cruelle de l’hameçon…
le sommeil sur les réveils azurés de mon père traversant le corridor et la
corniche de la salle de bain froide, l’âpreté de la lame du rasoir, l’eau qui
coule et le goût de ces riz au lait à l’heure de la faim, des goûters d’après-
midi sous des ciels de miel, Rabat de Trini Lopez sur les Tepazz de mon
corps twistant avec le parfum de nuque de ma première amie dans sa
rousseur odorante…de ce Rabat des remparts, de l’Agdal et de l’hôpital
Avicenne, du lycée Descartes où je n’irai jamais, du lycée Gouraud au
noble fronton, de la clinique rue Marin Lameslée, du bou Regreg et des
Frères de Lassalle, des phosphates et des goûts de désert dans les lointaines
vallées du côté de Salé, des kasbah d’épices proche du sel de la mer, le nid
bijou des jardins des Oudaïas, ce Dar es Salam d’émeraude et ses
argentines coulées d’eaux, fragiles en leur vasque, l’appel des muezzins,
la librairie « Horizons »
de mes premières couleurs, de mes premiers livres, mes « capes et
d’épées » de cinéma au Colisée, la Renaissance, Vox, Royal, le Marignan
, en y rejouant les rôles le soir devant le miroir…les mosaïques et écailles
aux parterres de nos chambres, rue Taillandier, dans les tons bruns, noirs
et blancs, comme des orgueils, lavés sous nos pieds nus rafraîchis en été,
le Kelvinator qui nous permettait le givre, les gorges du Korifla, des
routes d’oliviers, des dimanches de sable, de meules de foin, d’incendies
dans le nocturne des couloirs d’enfance, le premier serpent mort sous le
rire de l’oncle, la fin de moteur de la « traction avant » noire, la nécrose du
foie de l’aïeul, le cercueil blanc, les bassins de violettes et les plantes
grasses, les hortensias de la défunte tante Pauline, l’auberge du « lapin qui
fume » sur la route de la ferme d’Ain el Aouda, le vent rouge, le chergui
qui donnait le sommeil.
Rabat dans le rayonnement du disquaire « le clavecin », ses parasols
d’arbres à la taille grasse et opulente, ses boulangeries viennoises,
ses terrasses de linges claquant au soleil couchant, mes malemorts
endimanchées, le buraliste proche des crissements des roues métalliques
des trains de la gare, l’orgueilleux hôtel Balima face à l’hôtel de la Justice
, l’austère Banque d’Etat du Maroc où ma main dans celle de ma mère
j’appris d’elle, dans la tétanie, que j’étais mortel ; la palmeraie alignée
du parcours mortuaire des rois Mohamed V, passant sous nos fenêtres
avec le convoi, la garde noire et les chevaux de race, proche du terrain
vague qui me tenait lieu d’Amazonie, et bien avant celui d’Hassan II et sa
descente au tombeau, moi déjà dans mon exil d’avenir
***
je ne t’avais pas voulue sans infini
mais je t’attendais à la fenêtre de mes douleurs
***
prends-moi dans cette prison et dans ce dôme de désert
sous les ongles crissant de ce qui s’impatiente de toi
***
tu es l’ange la fonte du métal et l’or
de la nuit qui se parque
***
pourquoi vivrions-nous
dévorants
des misères de l’amour
***
21 novembre 2009
femmes qui appellent la nuit le corps délivré
sans sommeil et sans promesses
***
…et tu ne franchis le seuil des larmes
le ruissellement de la jalousie
tu ourdis le cœur contre lui-même…
***
22 novembre 2009
L’Islande des rivières et des veines de mon sang
à l’origine du monde
magma en fusain sur le crayon dur de la solitude crissante
***
je sais que tu es loin de moi mais j’aime les arbres
qui donnent la pureté de nos chaînes
qui sidère l’évocation de la neige à boire de la mort
la guérilla qui crie la palpitation de notre être à rebours
***
23 novembre 2009
…ce très haut mal cette distinction de vivre
des chants d’abîme
***
25 novembre 2009
vu « 2012 » avec Boni
***
comme à la tombée des batailles
la nuit dans son blé rouge l’iris neuf
qu’aiguisent des émerveillements impies
blanches plèvre souffle d’azur des affamés
***
comme avec la peur l’édifice de la peau
qui marquète le jour et l’aigu dominant
dans le vertige qui s’aiguise de tes bras dans les miens
***
comme je rentre dans l’abîme de tes sommets
ces voûtes d’albatros et les pyramides d’azur
de tes douleurs
je rêvais de l’automne à la ciselure d’un mourir sans sommeil
***
Méditerranéenne de crépis du blanc de la blancheur
de tes voiles
de l’irruptivité assourdissante de tes horizons
de caresses crépusculaires
***
Pablo nous sommes avec toi chili de chair
aux bras des ombres
le feu redéfinit le sang d’où l’on aime quand
nous vivons hors des morts à vaincre
vivante incorruptible telle la nuque de la femme
qui dort
du côté de la douleur sans âge
au multiple de notre avenir
caillasse du vent la double filiation du souffle
nous nous endormirions sous la pureté du feu
comme je te sculpte dans notre sommeil
échancrés de pluie
d’ombres sèches et solaires
dans la solitude des vents
mort qui se sait sosie du miroir de mon visage
***
noir comme tes chevelures d’or qui obéissent à l’éclat
et le ruissellement de magma
tout au long des cuisses de résilles
cet au-delà de fleurs de foudres dispersées
***
tandis que ma mort approche…ma naissance avec toi
les fêlures d’astrolabe
où tu m’identifies…
***
ces dorures de paroles ces lambris de velours
et d’aurore
quand s’engloutissent les vertiges
à nudité de la peau
contreforts de neige
que guide une étoile de l’ellipse
***
comme je pénétrais dans la pluie de nos amours
nous n’étions que deux contre la vitre de l’attente
***
cet azur que tu me donnes jour après jour
magnanime au carreau des lèvres de notre rencontre
***
cette éclipse de vent froid
dans les claviers de la mer
et les serres de l’avril dénudées
dans les répétitions infinies de mon âme
***
de la douleur de te vivre
cette chimère du labour
de ce sillon de solitude
dans nos fragments de mort
et les anges dans leur chute
et le grésil de sommeil
quand je n’ai plus le cadastre de mon âge
***
monde qui ne nous donne plus que le constellé
magnétique
à l’échancré de nos croyances
***
ma nuit prismatique mon Orion de cristal
je t’ai vue vivre double dans des déperditions d’azur
***
« que seul tu me reviennes «
dans des torrents de moulins
comme avec l’eau crue qui broie
ce soupçon concassé de la mer…
***
tu vas vers l’ombre les vents battus
de notre miroir de granit
vers le surgir de notre probable rencontre
***
Neruda… « que seul tu nous reviennes »
à l’appel de ce bleu d’oubli
au versant des hautes écritures de la mer
***
hauts cadastres blancheur qui nous livre
un lierre désaffecté
une ruine paradigmatique
et large comme seul bonheur
***
29 novembre 2009
je connais ton cœur de graphite…
comme l’univers mon cœur connaît
la clé de son expansion
***
serions-nous le trou noir de nos amours
l’implosion primitive
galaxies toujours plus fossiles toujours plus loin
et toujours plus proches
du battement de notre lumière
ces chiffonniers de l’azur ma Maurétanie
au fil des nuits au socle d’airain
mon amour qui creuse l’aurore
et l’aigre deuil de ce cuivre glacé du silence
***
milan de mes nuits de ce bleu laiteux
lacéré carcan sans ombre
à la crue du monde
mer morte et Petra …
***
comme je t’excave je t’extrais je te surgis
du dru ma lumière mon offrande
l’infini granit aux fissures de la tombe
ce jaillissement et le torrentiel du vide
gravier de cristal sous la plaie le vent qui s’obscurcit
de sa trajectoire
avec des éreintements de barreaux
ma liberté murée sous la pierre sèche
mes emmurements avec leurs voix de loups
l’énigme du cristal le joug
ce qui sommeil à l’entraxe des deltas
la voilure dans les bures de l’écriture
de ce surgir sans amour le levain réversible
la hanche haute à la chute de la nuit
ce que jette l’ortie d’ombre le caillassement
solaire sur la lavande faucillée
cobra saturnien sur les gravillons du sommeil
je t’aime dans ce laps de météore
et la face cachée d’un astre obscur
reste la falaise l’irruptible verticale
et l’ombre jaillie dans la nuit de nos chaînes
cendres dans ce nord où je m’étais perdu
boire la mort le chaos unique
des sources de la soif
et les balbutiements de notre foudre
crypturale tombée de tous mes os
ce vieil allant de cerisier
la calligraphie gîtant l’asphyxie des montagnes
la chorégraphie sombre du constellé
naître de la nuit du soupçon des astres
montagnes qui vient de l’obscur à la fonte
de la lumière emmurée
meurtris besogneux
les bas dénudés à la couleur des masques
l’enfance finie
la chute des corps
au coin des miroirs
ce qui creuse la lumière la crudité du jour
quand je t’attends les bras ouverts
rugissantes à la fonte le découvert volcanique
derrière les barreaux d’amour
des fissures de mer succombantes
t’aimer comme otage comme pierre obscurcie
je me donne à la foudre à cette fonte de la solitude
dans la rayonnante fission de la terre des morts
bleue comme l’azur
hors de toi comme un empierrement
un espace à rejaillir
une houle docile
avec le grincement des poulies
le moulin à marée basse de nos amours
l’hostile lucidité de celle qui s’enracine
comme une pierraille
une louve au mâchefer du soleil
cette nuit qui jette l’ombre abrasive
des temps à reconquérir
l’ombre verte comme le verre abrupt de nos ivresses
l’angle qui filigrane la lucidité noire
des cavités dans ses hallucinations d’arômes
comme blêmes poudroiements du jour
chemise comme le sang sur le nu de la peau
surgie de l’ombre
la porte des jasmins qui fixe la fonte et le rictus sériel
des horizons
lavandes dans l’ignition des cœurs en moulin
les monceaux de harpe qu’arpentent les voix
de faucon sur ma douleur
ce surgir usurpé des velours de la nuit
Décembre
1 décembre 2009
comme la musique de ton âme cette main
et cette oreille coupée suraigüe…
***
mon âme fertile vers les vallées vertes
de mon imagination
mon doute futur qui concasse la pierre
au cillement de tes caresses
***
vertèbres glapissantes dans le corridor de l’intelligence
la loi brutale de nos verticalités
***
montagne de mes embrasements du dedans
de mes bras je veux te fendre serpentine
dans de nocturnes colloques
près des dieux au sommet des hommes
***
tes chevelures d’Orion comme le pourpre naissant de l’étoile
***
dans la lumière du choral cette friche du sang
ce bleu des foudres les barreaux assombris
je viens désincarcérer
dans la nudité qui me colore et le modelé fragile
cercueil dans les clignements du jour
le volcanique labyrinthe qui meurtrit
sur ses hauts flancs usurpés
comme la nuit rentre dans ses furies
***
le vacillement de la nuit et la brume glaciale du parjure
***
je fuis le vertige je t’attends dans la plaie
tu restes dans la couleur de mes douleurs
***
2 décembre 2009
j’ai nommé la lucidité celle des montagnes
ce goût d’infini
semence de ton cœur sur les pas de la neige
la solitude qui nous élargit
***
Malpasset comme une boue dans une embolie sans nom
***
L’incarcéré qui s’échancre ces perles qui nous alourdissent
palpitations de cygne
couleur rebelle dans l’embrasement bleu de mes nuits
***
entre les ronces et les nudités du soleil
l’aridité du baiser
meurtrissure dans les parloirs de la lucidité
ces traversées de l’âme acquiescante
carcan de mer sur des gouffres d’âpres déserts
***
lucarne sur les fendus de la mer
ton nom qui meurt avec la lucidité
et les épousailles de nos tréfonds
***
le jour a la clarté du cristal
dans des chemises d’ombre
aux boutonnières de solitude
***
de te vouloir de tes secrets respirs
***
ne m’incrimine pas de ces parjures
ces agonies de peupliers et d’azur des longs chemins
là où nous rendions ce goût de meurtre
à la laine rouge des brebis
***
quand boni et moi sur d’autres rives
nous nous acquittions des voilures
de la dépendance des mâtures et des blancheurs
au quai obscur où je te vois
comme dans l’âpreté des refuges
***
par la chaîne et par la déchirure
par le fer le glacier disloquant
dans sa foudre magnétique
***
comme le ciel de paris est gris
les quintes à vide au clavier
de nos tourments
je ne sais qui je laisse de l’aimée
ou de la pierre sèche du chemin
***
murs de la rue traversée des écritures
d’anciennes révoltes
d’inavouées amours enfin hurlées
par le temps qui défait l’épaisseur du cœur
***
tu déclines une astrologie d’inclination
d’une nécessité de fatalité
un repaire pour la foudre
***
de ces versants nord la voix qui culmine
les arachnéennes neiges dans les morceaux
de la nuit
cimeterre de la jalousie comme plénitude
ton visage que j’aime t’ayant perdue
***
Platon de la nostalgie du ciel
de la nature qui s’aiguise bien loin de la mort
***
l’insouciante étendue bleue le lagon ou la veine
le crime où mon cobalt se donne dans l’aquarelle
du chaos
mon sommeil asphyxié
***
L’ enténébrante mazurka le deuil et le ruissellement
de la pluie…
***
parfum perfide et les roses faucillées
sans tuteur
l’humidité de l’ombre après les conquêtes murées du chaos
***
tu m’éclaires comme en cours de momification
***
fusses-tu la cellule de la plus vivante angoisse
je t’attendrai comme à la chute d’un sablier de nuit
***
Codex des mayas vos soleils qui cassent où rien ne pèse
au passage du blanc de la nuit
***
franges de la rose où acquiesce le feu
mésopotamique de la pierre vive
comme une fertilité du monde
***
l’ombre de l’homme comme l’aiguisé de la pierre
***
11 décembre 2009
les étendues de landes sous les foudres accomplies
et les navigations qui perdent les pôles
pour du diamant virginal
***
comme le cristal le jaillissement du silence
***
tu navigues proche de la couleur de nos ombres
au vent d’acier et à la compacité lisse
des tranchées de la mer
***
tu dérives de cette échancrure du sang sur la pierre
***
malemort sur les rues et par les traverses bleues
d’une dague effilée
***
lisse et compacte l’encolure cuivrée des deltas…
***
l’excès d’azur comme les voix fauves
l’aplomb des débris de l’agonie
***
ma vie à se fondre à vitrifier le nu parfait
de la nuit réconciliée
***
…et le silence pourrissant l’univocité de la nuit volatile
sur la fonte et l’enclume les bijoux du désir
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la vague va à la mer comme les nuages
au creusement de l’insoluble
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paresses de l’ombre à la fourche de nos ronces contrites
la blancheur blanche à la serpe au filigrané de la lune
qui passe dans sa main de caresse
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les louves les cohortes saturniennes
à l’exténué de la pierre
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l’excavation dans les soifs blanches de la couleur
de nos amours
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pierre déjà verte du vent aigre comme épousaille
dénudée semaille la douleur de tes yeux d’incise
le sang des versants nord les dénuements de la foudre
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la haute mer comme le poitrail de tes enduits de mort
les agrégats du vide et la caresse lente et votive
à l’encolure de la vague
ton nom martelé infini contre infini
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putrescible nudité aux seins de louve
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tu forgeais un soleil d’usure un souffle profond
qui contient un monde de roses et cette clarté de ta douleur
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ma nuit est brève à l’encoche des astres
à l’indéchiffré de la terre
dans ses navigations à l’embrun de nos haleines telluriques
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l’herbe est fertile et le frisson respire la lumière qui moissonne
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et le blême comme cette errance d’avant la mort
ce reverdissant de l’âme qui se dresse de ta paume
d’étoile incendiaire pour ne plus mourir
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-En France les paysages n’ont pas la sauvagerie qu’on peut éprouver
dans les Amériques en Australie ou en Afrique
ils sont modelés par l’esprit des hommes
st michel st nectaire Gordes Roussillon en Vaucluse…-
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16 décembre 2009
tu sais graver de ta mémoire le tectonique
du cœur qui nous relie
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l’architecture de mes amours est passée par le dithyrambe
de nos ruines
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en octave je reviens chaque fois sur l’obscure harmonie
de nos anciens fantômes
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ce qui se grave de stalactite dans ma poitrine lyrique
comme les aigus sveltes jusqu’à la parole du vide
ce point de suture de la mémoire qui cuivre l’ordre
et les ailes obliques de ton point du jour
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Je t’aime jusqu’à l’obscurci des montagnes
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l’acier fier comme enclume la nudité du doute
et les falaises pour le débris de la douleur
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ce surgissement comme à la base de l’ego
ce jeu de l’immémoriale nudité du doute
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Lorsque du m’incrimines de pourpre
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tu m’aimes à l’agonie longue tes jambes
dans les amazonies de mes nuits emmurées
les ressacs du souffle où je t’enjambe
morte et cruelle à la clarté de nos fenêtres
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comme tu me traverses dans l’illisible
la fable de la nudité
et l’osmose au cran du jour
je te détiens nue d’une autre nuit
dans la nudité des ronces au mur de nos amours
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ma vie est ton chemin trépassé
la sentence blanche à la nuque
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17 décembre 2009
comme sur l’ombre tu mets les gants
le glacier à figure du sommeil
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tes rythmiques bartokiennes où il pleut
proche du solstice de ton haleine
comme boire l’avril et tenir le premier azur
en otage les baisers de l’oublieuses enfance
les fleurs de jupes et les décolletés de cygne
je posais la bouche sur ta nuque
dans la sauvagerie vierge de ton enfance
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je bois mon chagrin comme solitaire
sous le poli des jours et l’espace crispé
à la fissure du jour
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la nuit m’a suivi sous l’ongle du chagrin
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l’acropole a la lune sur ses terrasses
et mes tombeaux lisses d’avenir
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19 décembre 2009
Caïman noir au regard de mille foudres
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la nudité qui donne la fluidité des murmures
cet équinoxe blême de mes défaites à l’ordre des astres
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23 décembre 2009
et seul sous la peur solitaire de la mort
à genoux dos au taureau d’azur et de poussière
el cordobès
celui qui dansait l’âme même des taureaux
à petits pas la main sur le cœur le fer
de Manolete
cante jondo à leurs enclumes taurines
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l’immobilité tonique du requin
la mécanique des grands blancs
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réserve-moi le tranchant de ton amnésie
cette virginité qui avance vers notre double avenir
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la voie des loups les vieilles pierres sur le chemin
au tressaillement du feu
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De toute origine l’incipit dans le catalogue des neiges
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la faille dans la falaise comme le fendu fidèle
de tes robes
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le ruissellement de tes yeux dans le bleu de la mer
l’intime pluie sur nos cheminements
dans un traçant silence la hantise
de tes bruissements de silex
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Je te laisse la laine de mon absence
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sur cette foudre où je tremble
sur le carcan de cette ombre entre nous
au lacéré du couteau
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je viens du sidéral et de la mer battante
dans l’écriture du monde
au laps des battues du vent
comme tu me prends dans tes précipices
mon amour qui dort sur mes genoux
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Ce temps qui nous réconcilie l’enseveli du lucide
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tu me balafre d’amour d’un seul clignement de tes cils
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reste dans la nuit de tes gants
dans le protégé de ta peau qui m’irrigue
reste dans la solitaire vicissitude de mon désir
ce ganté qui se palme sur le mutisme de notre secret
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nous nous aimions sous des lunes éruptives
nous nous aimions sous des acrilités de cire
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combien la tête en détresse sur la tige
à la rose défunte
des fissures de l’amour j’ai cherché
de l’enfer à mourir vivant
de la blanche mort de la neige
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vieux parjure sous les voûtes des suppliantes
vieilles hérésies de vase
dans la marbrure de la mémoire
tu traçais la voie de l’aimé sur de caduques
intimités
d’affriolantes robes où vient toujours le beau sexe
au rejaillir d’un automne
col de cygne d’où mûrir vierge la beauté
qui reverdit
la pluie lacère le monologue de notre angoisse
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nuit d’octobre feuillages en ténèbres
pour vous les suppliciantes
fortes de l’assombrissement de étés à leur plus haut
l’étranglement de ma voix la morsure du chignon
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27 décembre 2009
…et sur les bordures de l’idylle les doux rires
des cornettes à l’écaille du temps l’attendri d’avril
le bourreau et le trèfle dans la passion neuve
les sillons rouges du chagrin
quand s’égrène le cortège mûr de ta nuque
au contrejour de tes rousseurs
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musiques des jonchaies des embellissements
de nos jours anciens
et des génuflexions de ténèbre sous les touffeurs
où nous suppliions les pierres
de rendre la fraîcheur aux pierres de nos baisers
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morte sous mes éboulis bleus de roses
les veines fragiles sous les rasoirs
et le rire anfractueux
chagrin d’enserre le baiser de la vague
cet enfer de tes hanches le baiser d’ombre vertical
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29 décembre >2009
l’iconodoule amande près de l’épée
l’effilé vitrail dans le plomb de sa lumière
dans le bleu ironique du voyage
le destrier de la nuit fendue
à la racine et à l’ossement de nos futures vallées d’ivoire
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Plutarque de Numa le crâne du dévolu
le cœur en ses valves
au creusant boyau de l’aube
la peur de l’ombre la lame qui s’incline
le glissement vers plus de désert
les yeux murés ce qui complète le cœur
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glissement vers la parole
ombre à l’ortie de la pierre
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nous avons le bonheur tranquille
de la ville qui nous appartient (pour boni)
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et tu dénudes la neige même de son pouvoir
de nudité
quand tu manques à ma nuit
l’écriture haute des griffes
comme un éclat de la terre
le rire enrauqué du volcan
je t’attends tisonnant la ravine
sous l’orme de tes chagrins
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tu descends de la nuit sur les marches obliques
de l’orage
l’envoûtement de cobra la foudre et les ombres
tièdes sur des tapis bleus de cressons
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les repoussée les débauchés les infernaux
les ressurgents de la nuit
la gangue à l’igné du couteau
pour le cuisseau
maquerelle de l’aurore