Da Viadana (2010)
↪ mi ritrovai per una selva oscura
↪ chè la diritta via era smarrita …
↪ esta selva selvaggia…
↪ che nel pensier rinova la paura…
nel mezzo del camino di nostra vita
ou LIVRE DE MADRIGAL
nous nous aimions de nos blessures…
***
de celle de guisol les moulinets de ses mains
de tous ses bras à la fenêtre
amande sur ocre comme une braise de réglisse
celle de garibaldi
***
« le cerveau n’est que la table d’harmonie de l’instrument
sur lequel l’esprit humain joue la symphonie de la vie »
max Heinkel
***
1 janvier 2010
pour qu’elle me dise qu’elle m’entend
que la vague des présciences se déchire
naufrageuse du tourment
baiser d’océan qui siffle sur la rocaille des récifs
( roba capeu )
***
cette douce palpitation que d’être aimé
que d’être protégé par le cœur
comme une herbe sauvage qui peut rire de sa liberté
***
l’apocalypse est une espérance en habit de deuil
E. Bloch
***
comme à la crête des collines que tu crois
droite
ce que tu penses de mon amour
et sans violence ce qui brûle
dans la lenteur de nos boulevards l’un contre l’autre
ensauvagé pour te dire ce que j’engrange
***
l’amour vient comme la vie comme la peur
que nous avons l’un de l’autre
***
celle de la peau dont j’extirpe le vouloir
la crudité d’amour
de celle cruelle dans ce qui nous isole
à la tranchée du désir
***
je tremble à la nudité de la mort vive
falaise verticale
***
7 janvier 2010
mes vitraux je vous sculpte de lumière
***
vincent de la chapelle : cuisinier de louis XV inventeur
de la quiche lorraine et de la bouchée à la reine (vol au vent)
***
11 janvier 2010
comme je laisse la rugosité de nos espérances
l’enfoui de nos haleines telles de rupestres
empreintes d’astres
ma main sur ta peau
sur les années lumières qui nous viennent
*
dans le vivre qui s’évertue
par l’émeraude de l’impatience
le couteau du diamant
comme le désir qui ronge la vigne affamée
la naissance du nord et le trouble dévasté
de nos plus déshérents enfers
***
beauté à la froide extinction de la mort
l’abîme recouvrable sous les lexiques
de lagune et dans les ci-gîts de la mort
roide ces noms avec les vertus du temps
aux couleurs de balcons
les briques des masures de modestie
***
celle qui est morte et que je revois vivante
revivre au revivre vivant du vitrail de nos vies
***
celle de la parque aux ors et aux anges
de nos éclaircies d’enfer
comme crâne soupirail où la mort vient vaincre
où le temps déplore des oraisons de ténèbres
ma bouche à la rebeauté de mes liens
de frère et de sœur
comme aux jours des rebellions
***
13 janvier 2010
et quand tu surgissais orphelin dans le paysage
hagard les ruines de l’antique mémoire
se métamorphosaient sous l’herbe et l’haleine dorique
les meurtrissures d’ortie et les enclenches clameurs
de l’été pyromane
solitaire pubis où lover l’ange
mes honneurs d’ossements
dans les plis du labour où nos jours sont comptés
dans les plis du vent les abysses
comme à la craie
comme à la mûre rouge le glissant de tes lèvres
***
comme rendue à la faux la foudre dans ses dentelures
les horoscopes d’aurore caressant joug de la grâce
le flanc des cygnes
dans les balbutiements de l’idylle
notre mort rendue au rivage
dans les cornes du vent au consommé pourpre de la terre
***
comme je t’aimais sur le glissant pur de nos ossements
***
l’abrasive courbe la cambrure solaire de nos amours
***
14 janvier 2010
nudité des dimanches en col blanc
des tristesses le pourpre de fierté
les éclats de la parole murmurée
tu es captive de la foudre à la face nord
de ma ravine infinie
de ces neiges qui s’écrivent comme autant
d’odyssées de la trace mortelle et silencieuse
bleue des anciennes chienneries du lucide
mon unique équivoque aux basques de la lumière
***
violoncelle aux trémulations de tes hanches
qui fibre la nuit d’une ellipse de soupir apocryphe
***
l’impromptu corps du nuage
lorsque tu me désespères
de sa peau érudite de liberté
***
lune qui poudroie de nos cendres
et de ceux qui s’aiment de la soif
de leur deuil
nuit des noces aux parois de l’écriture
nue des montagnes
viens près de cette source des douleurs
à l’azur vivant de lèvres qui s’abreuvent
***
l’innocente nudité à la crue des discordes
***
vous me survivez d’ombre en ombre
au collier de constellants soleils
dans l’herbe comme chevelure de la terre
le talon de notre amour foulant ce bleu
de serpent sur la pierre
***
et tu m’innocentes de cette incandescence de la soif
***
l’ivresse comme un fruit mûri de la mort
***
l’orient qui nous vient dans les échardes de la terre
pur au chrysocolle de ses coupoles
ce nacre aux crevasses ce ciel en arc
de tes doigts de lumière
***
du voyage et du cri du vent l’épithétique floraison
des foudres qui s’inclinent
***
comme tu dormais ton abandon sur mes genoux
d’une ancre de fièvre d’un accroc de tes velours
***
comme je suis né pour le bonheur
comme le harpon de la nuit le sein
le bonheur facile que tu me donnes
***
Watteau
…et tant de femmes pour Cythère
qui ne nous donnent que la perfection
de leurs plis et de leurs dos
***
Place Garibaldi 2009 2010
et si je faisais des boni de la Nation des boni de Garibaldi
des boni de 12 heures et des boni de 12 heures en retard
des boni de 30 secondes sur mes artères cinéma de peur
des boni de 2012 avec pop corn salés hélas
de ceux de solitude et de ceux de liesse
dans des Garibaldi de soleil
des boni de plats du jour et des boni de petites bottines
boni des perspectives sous le rythme des arcades
sous le vent du temps que boni donne dans les échancrures
de notre rire double
***
19 janvier 2010
comme des ciseaux d’azur qui blâment le temps
o solitude
rochers battus des vagues dans la pourriture des vents
dentelures sifflantes des serpents de pierre des rivages
tu as la couleur de mon ombre dans l’ocre et l’amande
verte de la haute lumière de nous-mêmes
***
je reste le hollandais volant l’ombre sans havre
celui médiumnique qui circule du sang de port
en port pour le jour où je viens du ventre vers toi
***
29 novembre 1924 mort de Puccini il a failli écrire
un tartarin de Tarascon
***
22 janvier 2010
dans les quincailleries de l’idée
le jour a la pesanteur de la détresse
ce pullulant de tombereau
tes divines ébauches de la mort
comme cette foudre qui lénifie
mon nom d’angoisse
***
et je te vis dans cette foudre proche et lointaine
***
et quand j’aime une femme j’y mets le poids d’un empire
le reptilien du cerveau l’arabesque de l’angoisse
tu vis de la foudre de l’ensorcelante présence de notre amour
***
24 janvier 2010
des ruelles d’Italie où je ne cherche qu’à te plaire
au soleil sous nos pas qui se filigranent de fleurs
les cerisiers de tes chevelures et tes mains de foudre
quand tu les poses sur mon épaule
ma nuit ruisselle du velours de nos nuages roses de sommeil
***
de ton Italie qui vient comme le charbon de tes regards
le cyprès qui me protège la lumière sous l’enclume
comme le chant aux corbeaux
le labeur de ta chaleur le soleil roide
de ma main sur toi mon cœur sur le tien
comme nos finissons sur le sable le naufrage
des astres
dans la géométrie de l’astrolabe
***
25 janvier 2010
le ciel brûle les loups à l’éruptif du socle lunaire
les terrasses de rédemption
tu me donnes toute l’infaillibilité du vide
comme un Liszt de vieux cantiques urbi et orbi…
***
comme la chair m’abandonne
l’azur d’avant la carnation absolue
tu sais la faille des pendaisons de soleil sur leur midi
***
…l’enserre le faucon… la couleur dévêtue du désir…
***
passeur d’ombre ce ruissellement du désir
dans la duplicité de la nuit
***
mer de délave de ses yeux de trop de nord
banquise qui se brise comme cœur dans les bleus
de glacier qui mesurent notre finitude
***
des désastres de l’infini le sang faucillé
les courbures de l’ombre l’écriture du curare
qui m’entaille
tu perfides en mon nom une mort
sur la caillasse des vents mauves
l’élan de te saisir dans mes bras de persiennes
la plaie en friche et les dissolutions du soleil
***
comme fraises les lèvres tu es tranchante
dans le coupant de ma vie
le rendez vous sous l’arbre qui s’est rendu grand
cette sève bleue de quand nous nous sommes quittés
dans le tranché du fruit comme cette enrobée des lèvres
le bleu fluvial du sang
***
dans le caduc du sang ce pénétrant de la pierre
et comme l’irisation de nos promesses
***
j’ai touché les himalayas les sommets de celles
qui nous ont de haut
j’escalade la femme par la face nord
ce rendu du temps sur les plaies du jour
***
31 janvier 2010
ce saccage du ciel dans le rappel des oiseaux
à la fourche de la nuit
et le vent aigre d’un matin blanc qui me sculpte
***
l’encre de mes mots comme d’un vieux linceul de dieu
***
« boni moqueuse boni capricieuse –coquine tentaculaire-
boni cruelle » à l’insensibilité de l’azur et des pierres
***
pour jouir de la couleur de la nuit
la mosaïque encéphalique
définit un dédale d’endorphine
et ce ciel de miel et de cire
pour les envols profonds d’Icare
***
je te bois de toutes mes misères
d’un rosé lucide à rythme allègre
de tous les matins pavés d’indicible
je t’envisage du plus solaire
pour ton honneur de femme
dans les bastingages des adieux
montant la nuit à cru
les dorures de la mort et dans le chant des anges
***
maintenant les scarifications de tes bras de vécu
des départs obscurcis avant le flanc bleu
de notre naufrage
***
l’éraillé de nous même avant la lucidité des sépultures
***
cet obscurci du cœur qui nous enserre
***
j’endorphine les cellules du monde
des couleurs de notre couchant
***
…tu es de toutes mes raisons d’être et de devenir…
***
cris du monde dans le cristal et la fusion de tes bras
libres au jour nouveau qui s’inocule
***
tous ces nocturnes et ces fresques loin du bitume
nu du soleil
ces fresques du lucide ces porcelaines d’attente
quand tu amarres des débris de lune
sur mes insomnies de pleine mer
***
comment t’aimerais-je sans le plomb vil
qui porte la lumière du vitrail
je m’échancre d’un deuil de lumière
***
ma porcelaine de toscane celle que je crois être
ma brune ma magicienne
et si sorcière des astres
cristalline comme d’un nocturne
cette rareté de gardien d’ange
notre incorruption
2 février 2010
j’écris ma vie dans les cortex
l’estuaire large des mémoires
les graviers
la dure solitude du lucide
***
comment t’aimer de ces astres qui nous veillent
de cette incertitude dans les colombiers de la pluie
***
grange comme aux morsures des incendies
des terroirs
l’agonie de la paille à l’humidité de l’avenir
je reste la lagune orangère sur les houles
brusques de nos bras scarifiés
ma passion contre la tienne
***
celle de saorge sur les bras nus de l’érotique
celle qui tangue sur les danses
aux terrestres pas lourds du désir
***
3 février 2010
« tu ne m’appelles plus parce que tu ne m’aimes plus
ou tu ne m’appelles plus parce que tu as la sensibilité
des caïmans »
***
comme tu m’aimes de tes lèvres de ciel
de ces amourements d’avenir
de ces serpents nés des sépultures
en allongement de balafre
torrentiel je reste dans les gouffres
***
l’énigme qui s’emmure dans le velours
à la pointe de la dague
mon amour qui sait la gorge qui touche le silence
***
l’ellipse de ma nudité la déshérence de tes scarifications
le baiser blême que je pose sur les bras de tes cicatrices
***
d’un aigle solitaire cette eau de moulin
la source équarrie pour le velours qui jaunit
de nos anciennes meules
de nos anciens poitrails de silex
à la frondaison et aux chemins de pavés
ce double du soleil dans les ruissellements
de nos amours claquant au linge
et à la bigarrure du vent
***
l’aube est nue comme je t’aime de la pesanteur
et de l’épée du dernier rougeoiment de la nuit
***
et nous naviguions au flanc de l’incertitude
sur ces décalques de soleil
prélude de parsifal gisant de crépuscule
le chair de l’éternité quand je te nomme
du sel et du débris de ciel dans la sauvagerie de la parole
***
« mars n’aime pas mercure aujourd’hui… »
la sinastrie le partage gravitationnel
de nos penchants
de nos communes attirances
tu es l’ombre de moi quand je suis à la violence du ciel
***
partage des mondes anfractueux
cicatrices des astres
***
crime comme ce qui nie la route
à l’éberlué rouge de ton nom
cette assurance tranchante du désir
qu’aveugle une éternité de sable
à l’aspérité de nos itinéraires
baiser de saline qui dit le verbe à la privation des torrents
***
mon nom sur l’alvéolé du pain gris de nos jours
comme la mer dans les rechutes de ses ivoires
***
comme la fragrance et l’alarme de tes doigts
de magiciennes
l’irruption des ossements
poudrée de la patience
comme une mort d’alcôve sans ce gîte cinglant
de mes certitudes d’aimer
***
7 février 2010
mes larmes s’inscrivent dans les prunelles
noisettes couleur de la Place qui nous unit
dans ces ocres et closeries d’amande d’Italie
***
8 février 2010
naufrage de nuit
dans cette opacité
qui lèche le serre file
des astres
***
ce port d’attache cette mystique de la permanence
et le lien qui nous délie
ton cœur qui distille les approches de l’éternité
parménide de la tendresse battue à mort
louve qui configure les sites à la galbure romaine
de l’ombre
dans l’eau crépusculaire des collines
***
brûlure de notre renoncement
comme sans l’écorce à la chair de l’arbre
crudité de la sève dans la jarre
roses à l’obscurci des beffrois de ta peau
sous un ciel qui concasse
***
des corridors de l’avenir avec les vocalises
lyriques de tes silences
à chaque foudre de notre rencontre
***
D’une galerie d’art :
fais danser la burka
fais donner l’excavation
donner le corps nu du frisson
donner la voilure du soupçon
sous le crible du voile
fais donner la femme au corrosif de la danse
fais donner nos amours de la lapidation prophétantes
***
Claudia angela
voilà Claudio a dédié son 7° livre de madrigaux
à la duchesse de mantova (catherine de Médicis)
nous n’en doutions pas, c’était déjà toi
***
de la femme absolue plus que vierge
l’irréelle de cap en pied bronzino qui voit
les femmes en col de cygne aux mains de fleurs
dans de trop pesants velours à l’empourpré de la chair
madone de marbre la poésie des roses extinguibles
le basalte nu des ruines et les châteaux sous l’herbe
comme la nuit s’imagine la naissance à la clarté
tu seras le feu azuré sous les haches du verbe
et à la toscane des cobalts
dans le règne crépusculaire des cyprès.
***
11 février 2010
Bashô invente le haïku cette fleur de soupir
Qui s’épanouit de sens, il neige aujourd’hui
***
« Non je n’ai pas la souvenance de votre visage ; il me sera d’autant plus
tranquille de rentrer dans ce qui, il faut bien le dire, est la matière
vraie de votre pureté de mort, la livide complexité de vos propres
expressions à l’approche des désastres que sont ou que pourraient être
nos désillusions.
pourriez-vous souffler la toccata des renaissances brûlantes aux buccins
qui carillonnent les murs de notre avenir, les Jéricho d’érection, ma main
ferme sur les sèves à venir…Je pensais ainsi sans autre gravitation
ni matière, à divin Claudio, ses livres, ses madrigaux, le 7°, le 8° ; je les
aimais comme j’aimais la mantovane, la descendante dans sa maison
rouge et ses lèvres bronzino de duchesse, ses fours à fromages et ses pains
qui sentaient cette pureté de l’orient, l’orient, j’entends l’Est de notre ville,
la clarté portuaire, le cri des récifs qui revenaient aux lèvres du jour et au
claquement des rideaux du crépuscule, le pain d’épeautre dans l’haleine et
le souffle court dans l’escalier nu pour toujours la voir ; et tu savais cette
sorte de cadavre qu’est la conscience lorsqu’elle rentre dans ce sillage
durable de la vie, ce gouffre de ce qu’on vit depuis que nous nous sommes
quittés, cette fausse amorce après les balafres de nos jours proches des
ressacs et des écumes, les dents de pierre du rivage qui sifflent l’orgueilleux
mouvement des vagues finissantes… »
comment te nommes-tu ?
– – le nom de celui qui porte ta faim
dans la ronce j’ai longtemps perdu la brûlure du chemin
– – viens- tu de la lumière et de ce joug qui assigne, nous,
porteur du plus lointain vivant ?
– – comment m’as-tu nommé ?
de ce nom que seules les pierres fidèles connaissent
ce reste proche de l’aridité de nos avenirs
– – m’as-tu nommée aurore ?
celle qui vient toujours au bras de mon attente
parce que enseveli tu me nommes sous les houles et la balafre
***
je regarde le gracia nasi peint par le bronzino
c’est déjà boni of guisol …
tu es comme un torrent qui coule dans mon présent
à t’aimer jusques aux scarifications de tes bras sur mon avenir
***
« menton : cimetière au-dessus de la basilique St Michel :
l’église russe comme un tombeau romantique ;
la tombe de benjamin ellis l’homme du rugby
à la lumière du couchant
plein soleil » …
***
ton nom bleu comme sur l’écriture du glacier
le mont Fuji l’ardoise et la symétrie du monde
***
15 février 2010
l’infaillibilité du vide dans la terre de l’enfance
la sève de la parole affiliant celle de l’arbre
et mes livres sont sans nom et les graviers seuls
indiquent les branches du chemin à la fourche
de nos territoires la lave rouge de la nuit
dans le souffle qui concasse le monde
je donne la racine de la passion
comme avec une dague qui pourfend loin dans le cœur
« je ne retiens que toi » disait le désastre de notre cœur
***
contre les barreaux à l’affre et au tranchant de ma folie
« il n’y a que toi » dans la ville fantôme
sifflante comme une résonnance du crâne
dans des débâcles de soleil
contre les barreaux de la folie de mes murs
aux cernes de cadavre
je porte l’arme de la solitude
à la fourche de la nuit de peupliers le phare de l’équivoque
comme autant de bleus attributs du velours
mon âme qui se courbe contre les barreaux aux mors de l’acier
ce thrène libre de ma nuit vivifiante
***
toutes nuées vautour au coupant de l’amour
vivre en vrac au dilapidé
des coloratures de l’azur
j’entre dans tes hanches volcaniques
***
tu cries du sommeil désirant et de la caresse des naufrages
sur les encolures et les robes des départs
loin des quais des morsures de danse de tarentule
tu t’adosses au mur vitrifiant du Vésuve
tu t’échancres et tu gravis
collines sur les terrasses bleuies des audiences de la lune
***
lucidité d’aigle dans l’asphyxie blanche
des dentelures du velours de tes ombres
baiser pourpre comme à la fin d’étoile et de soie
ces doigts maigres et ce visage bronzinant
de crépusculaires soupirs
***
16 février 2010
ces lunes sans l’attraction d’abattoir
noir sur blanc mon nom fossile
sur les sables du tien
***
l’occis seule l’amour du fond des poitrines
le poignard la lame sans l’espérance
et comme cet ancrage de nous cet éclat
cette prison de la respiration la lèvre contre l’haleine
***
comme tu viens de nos forces et de nos crevasses
tu viens des gouffres de ces trous nocturnes
de ces solitudes à la verroterie brisable rosé contre rouge
***
viens tus seule sous les arcades
sous le voile de mon enfance
bellissime
viens-tu comme ancrage
archange aux paupières des cloches
avec des glas qui posent la mesure de tes ciels
comme l’éclat de la nuit
***
21 février 2010
…et je suivais l’attelage vers ce demain
à l’épaisseur de la douleur des hommes
à la couleur de l’eau morte de la lumière
le souffle pour la nacelle de ciel
dans l’apesanteur à la lucidité arasante
***
là le ruissellement dans le torrent
toute la peau de nos amours mortes
de rouler dans le courant dont se souviennent
encore les épaules froides de la rocaille
***
ma faim dans la lumière de notre misère
ce ruissellement nu de l’azur
sur les gerçures de ton versant
cet abrupt dans l’ombre que tu protèges
mon unique amour multiplié
***
… corps étreints nuages qui se dissolvent…
***
ce cri contre le vent de ta perdition ce vent hâlé
d’ancien meurtre
comme je bois l’allongement de ta soif
***
22 février 2010
ciel verdâtre l’affilié d’orage
dans l’enserre des couleurs de la nuit
comme des gésirs de la solitude
les enserres chaudes comme les canines des chiens
cette salive de mort à la couleur future et sans remords
de l’ortie qui nous fane
***
blanche chemise de l’écume comme la sève en résille
qui nous porte en écho
ce rouvrir de la chaleur au battant nu de soleil
comme se dégrafe cette lassitude errante
de pluie de bracelets le long de tes bras
***
24 février 2010
parousie de la clarté le vitrail sans le fer
mais le cœur dans les abîmes
***
je ne m’étalonnerai pas sur vos cœurs
mais sur ceux altiers qui nous ont précédés
et jusque dans leur mourir
***
des loups déjà comme la voix aride des vents sifflants
le sillage des morts
ta voix altérée comme l’âme inféodée de la neige
***
j’ose la clarté le bleu et la martingale des jours
sur l’abîme
***
comme une mort qui se dresse toute griffure
qui se distille
par le chemin du sang la vigueur de ton ombre
sur le béant de la mer
une encre à flanc de liberté
ce jour devient ce rebours de ma mort
dans l’éparpillé de l’étoile qui se pose
***
ma sœur d’éternité jusqu’à l’écorce mauve
des figues de barbarie sur tes mains
pluie cliquetante d’argent jusqu’à ces coquelicots
de tes lèvres qui tombent sur la nudité de mon sommeil
***
ces feuillages comme sous les secrets
des yeux d’amande de la louve
ton nom qui se donne à l’acier rougi de mon nom
amour dans la geôle
les linges de ma plaie qui sèche au vent qui nous démure
***
nuit des vents qui lacèrent au fendre du nocturne
les carénages du vide rapace mes pas qui somnolent
au givre de l’ensommeillement de nous-mêmes…
nuits des affres comme ce bronze à l’angle de nos rencontres
***
27 février 2010
…m’en tenir à la clarté des eaux à la profondeur
vitrifiante du lit de lumière …déjà les cailloux
les gravats… le chemin des origines
***
l’illisibilité de la mort la nudité de chair
de l’éternité
***
fissures dans l’orage ma plaie dans l’aveugle mourir
ce double sommeil qui dépose son clavier de dérive
et d’insomnie
l’aile coupante du faucon couleurs jaillies des pontons
les loups dans le fertile de la chair et l’éclosion d’un souffle
de la parole sur l’enclume décréée des dieux
mi ritroverai per une selva oscura
***
1 mars 2010
l’anamorphose des mots
le lacunaire de la chimère
comme viennent les vents
ce basalte cru de la falaise
blancheur des pierres
les couleurs de la nuit
comme un vieux cuir
tu me fais aimer tout ce que tu respires
***
cette montagne qui lie les rostres de la foudre
la douleur mortelle dans le phaéton des attelages
qui saisissent les mors du soleil
***
5 mars 2010
dans les deltas aux brisants des miroirs
la lucidité comme à la retenue des hautes mers d’éternité
***
d’ivresse et de mort cette déperdition de nous
sur les seuls grès de l’incise
galets vacants des mortels
et comme l’otage de l’amour la pierre
cet abreuvement réfractaire
du poitrail des sources dans les allégories de notre affection
***
tu nous as voulu mortels telle île
brûlante sur notre rivage
***
7 mars 2010
toujours à l’écume de l’éternité la lance au poing du cœur
prophétie de Sybille sous les poudreux claviers
qui burinent les paroles de la mer
***
comme sous les portes de Jérusalem
le rougeoiement obscur de l’esprit
***
nuit réfractaire de la parole cristallisée
ma parole de soif
de celle qui creuse jusqu’à l’os
ruisselant de ses murs de pluie
***
10 mars 2010
l’ortie du monde des bleus sanglots
qu’éveille l’amour dans les venins du songe
***
Priapisme et voleuse de songe
***
allons donc à Giotto à l’assise à la fresque
à la colline
à l’érection de l’esprit à la toscane des blés verts
sous les frissonnants vents la masure
et le témoignage des coquelicots
aux bouches maigres de l’hostie noire des cyprès
***
les femmes disent avec la parole
le contraire de ce que dit leur cœur
***
quand tu me regardes tu me tortures d’espérance
dans des vociférations d’ombres
des lames brisantes aux aiguisés des récifs
les épées trempées dans de redoutables amours
comme les nuits viennent avec la soif des bambous
qui montent les socles de la solitude
***
11 mars 2010
j’écrase sous mes pas tout le gravier des astres
dans les désordres des nuits réconciliées
***
de défaites en défaites la lucidité de la lyre
nous fit roi
nous a donné le sang sauvage par morceaux de nuit
de nudité nue comme à l’ossature de l’espérance
de quand tu viens
***
couleurs de la voix l’échancré nocturne de la gravité
traversée nue de nos fantômes d’amour
comme empreintes aux confins de la morsure
et l’ocre qui finit sous le cinabre d’ombre de nos blessures
***
12 mars 2010
notre vie de soyance nos présence
comme le fruit de l’azur
***
tes yeux avec les larmes ne disent plus
que l’azur après la pluie
***
beauté friponne sur toutes les couleurs de la nuit séduite
pourquoi es-tu plus femme que les femmes
le dépeçage de la mer n’y révèle pas l’échancré
de haute sculpture
plus femme que la femme la lame de la douleur
de la terre
tu demeures dans les serres chaudes du lucide
le labour arasant de la mer comme avec le cri sculpté
du sabord de tes rivages
***
dans les débris du vide ce vent d’enclume qui forge les sagesses
***
16 mars 2010
Possession :
les femmes nous disent que nous ne les connaîtrons jamais, qu’elles ont une complexité
qu’elles ont un sens de femme que nous ne pouvons avoir ; les femmes pensent aussi
que l’homme est si facile à connaître qu’il en est le jouet ; l’homme n’a donc cessé
d’occuper une domination fictive et guerrière depuis la nuit des temps sur de trop
grandes forces, que Platon tempérant ce jugement voyait pourtant, en perfection de
l’homme, la femme comme une médaille réversible
***
notre jour comme l’arcade réconciliée de la nuit
le rythme s’ensoleillant de nos barreaux et le cours
des rivières
ce que j’émancipe de souffle au répons de la mer
***
dans la toscane de la gorgone les chemins libres
entre la foudre et les doigts qui s’y risquent
***
Pérou de la neige et de l’architecture
bronze de la peau de misère
***
soleil dans la peau de l’incendie qui nous respire…
***
21 mars 2010
comme viennent les vagues le ressac de la douleur
l’odeur des loups et des cobras
ma famine de toi…
je t’écrirai d’un pays où la nuit n’est que ce rire
noir d’espérance de la lumière sereine
et t’écrirai comme pleines framboises sur tes joues
tout l’amour qui calcine les champs infinis et le vent
toscans des blés verts
comme t’écrirai cette foudre immobile de coquelicots
les lèvres qui se posent sur le sommeil naviguant de ma nuit
***
22 mars 2010
J’éternise le temps ta peau sur le sable
***
« dix sept ans, c’est de la beauté trouble, et je ressens à nos âges
ce que je ressentais dans ces dix sept ans de mes embarcations
de la vie où tout geste, toute expérience prenaient force de soi pour l’avenir ;
c’était la force ascendante, irrésistible ; elle est pareille aujourd’hui dans son arc
déclinant, elle est une aura de miracle et un œil de cyclone où nous sommes toi et moi
comme à dix sept ans. La synthèse de mon temps avec Stef qui venait et de boni qui
vient comme en une arche ; c’est le temps qui vient où je serai sinon mort comme tu
l’as dit ou près de toi, comme ma sœur mon amie celle comme écrite sur une pierre
plus forte que nos propres volontés »
***
23 mars 2010
l’éclair de la lame et le rougeoiement des fins de soleil
cette peau brunie de lassitude
comme s’en va l’âme au ressac du lucide
ce dénuement du granit
d’où j’écrirai la couleur qui se démure
l’ocre des passions et le velours d’hypnose du nocturne
comme je m’en allais dans ces criances d’albatros où loin
nous buvions à notre source le vent des cravaches
le voyage de l’hiver et la rancune du silence
mon encre est du souffle noir et de l’enserre fractale
de l’ombre du baiser glacial à la buée éclaircie des étoiles
***
« savais-tu que la densité de mes silences la noirceur marbré
le long de la nuit la caresse bleue du drap ne s’adressaient qu’à toi »
***
je montre l’ombre la roseraie du temps
le défeuillement du souffle l’or de tes bras
nocturne lisse les buissons de roses
et l’inextinguible de nos cœurs aggravés
et sous les lézardes de la pluie les molécules
de mon cœur et les corniches d’asphalte
les rôdeuses et ma nuit qui dit nous confondre
***
reste mon étoile de toi la clarté
***
comme je tiens le monde ma sœur et mon ange
au seuil de nos ombres sinueuses
***
25 mars 2010
Pour elle seule :
«… j’aimerai qu’un jour on dise : il y a du juan de la Cruz pour la mystique
torride et amoureuse, de l’Eluard pour la facilité mozartienne des mots de tous
les jours, de char pour la rocaille sentencieuse, de st John perse pour son berceau
à large marée d’atlantique et aussi de l’anonyme foudre du cantiques des cantiques… »
***
il y a un vent qui me porte vers toi qui souffle
tout le varech de mon âme toute la tendresse
des sables quand tu te poses sur mon sommeil
***
26 mars 2010
lâchant les deltas les limons pour les ambitions de la mer
***
tu es belle comme les pays qu’on traverse
cyprès pour les vents pour les hérissements verts
des herbes à la dague de la clarté
pour ouvrir des yeux d’aurore quand s’étreignent
les oublis du temps les quintes à vide de la douleur
notre amour qui se respire sous les trembles
et les pourrissements de fosse quand tu t’absentes
dans l’azur qui foudroie la pierraille de la mémoire
***
comme je ne vis définitivement que pour toi
les racines de l’arbre nous unissent
les combles de l’azur perlent les fosses de la mémoire
je vais à la blancheur comme à ces chemins de tessons
de blanc sur noir à la déchiffre de ton cœur
quand cantique ma lumière dans ces vergers vierges
où l’homme était en dieu cette colonne d’orgue
à la plus bruissante claquemure de l’âme
***
« … non pas amour que tu feignes l’amour
mais que tu dissimules comme avec un murmure
de mes lèvres sur tes lèvres »
***
de celle qui demeure celle qui tangue sur les fêtes
l’Irlande des folies rousses à la dimension
du soleil pâle et des bottines de notre amour
***
27 mars 2010
« de ce monde de la somme de ses tombes
des griffures de la vieillesse
maman part vers la montagne »…
***
j’ouvre la lourde porte lorsque vient mon ange
à ma rencontre
j’ouvre la lourde porte lorsque mon ange a la lumière
de ma fin qui s’approche
j’ouvre la lourde porte de ma misère dans les osselets
de ma solitude et le baiser effeuillant de mon ange
***
Wagner inaugure un fleuve lyrique inépuisable
et je sais là les forces de ruissellement
de l’amour et de la mort
de toutes ces endorphines d’aurore le long de mes désirs
comme j’aime les cyprès d’avril qui arrivent
et Tours au passage du cœur navré
2 avril 2010
margelles du cobra la lucidité d’avril
la blessure vacante celle qui m’aime
dans l’entamé de la chair
la couleur qui donne l’infinie nudité
***
l’apocalypse est le dévoilement la paix
d’après la réconciliation du corps
de ce surgir cet étant de l’amour
ce vélin d’aube qui ruisselle
***
énigmatique tu m’excaves vers de concassantes lucidités
***
ne m’indifférencie pas reste cette plèvre de mon souffle
cette irrégularité de ma gerçure dans les ravines
de ma nuit
reste à distance féminine du bleu sériel des persiennes
closes des cruautés de la mer
ne reste indifférente à la solitude coruscante de ma nuit
reste avec moi ce fossile des jours
dans les vents glabres de notre désert
***
fusses-tu ce bleu de la cendre
l’insoluble rareté de nuage
comme respir ultime
dans le grave débris des montagnes
***
3 avril 2010
l’azur nous donne la surface où s’épingle
la chrysalide de la vie
***
mon âme vers l’axe du monde
mon âme vers les crépusculaires finissants
***
ma vie mes meurtrissures nos nuits complices
et vers toi ce désaxement du monde
la peau des astres qui en témoigne
***
tu m’aides dans les escaliers du vertige
***
ce désir que j’ai que tu me désires
***
la vie l’amour la mort ce nombril des places de village
géminiano augustino…
***
guido di stefano à viadana où passe le Pô
en plein avril les peupliers maigres
comme les gerçures des pierres qui racontent
***
13 avril 2010
…comme je sens les écailles et la nudité aux hanches
de la nuit
la parole pour mourir d’une vie aux piliers d’un soleil qui penche
***
14 avril 2010
désossant l’espace de l’azur j’écris ton nom
dans sa profondeur d’étoile
***
l’avril nous a saisis dans ses pluies d’or
au suaire jaune et au courroux de la vigne
il illuminait ton corps de son vin de colline
d’herbes vives et de soleils à naître
la pierre refleurissait sous les pampres de ton haleine
***
pierres poreuses aux cannelures de l’ocre giottesque
***
et je t’aime aujourd’hui entre la pierre et la gerçure
folle de l’herbe complice de nos silences
***
et quand tu rôdes aux rafales de la pluie
j’entends les cyprès des collines dans la poitrine
***
je m’endors sur l’arrogance de ta perfection
ce livre des chiffonnerie
***
19 avril 2010
Pour calligraphies
je pèse l’éternité
de ce bout des doigts qui tremblent
*
le ciseau défait l’azur
la robe aigue du bleu
de ta proche nudité
*
nous aimer de toutes nos éternités
le souffle du baiser a l’empire des sables
*
nous éparpillons le vide de notre liberté
la lune malgré la nuit
*
comme une cendre bleue à l’aiguisé des veines
cette incise de la foudre
ma sœur qui m’éternise
***
21 avril 2010
tu m’éternises quand ta main passe sur le front
de ma soif
et ta chevelure love ainsi cette épousaille de nous
qui fend le sablonneux lit de la nuit
***
Pelléas
l’incarnation
celle de la voix
celle de la nuit
celle des reins de Mélisande
et celle des parjuresqui ôtent le goût de l’azur
***
ma vie ruisselle de ton manteau d’incertitude
***
viens parle moi de ces pierres qui nous donnent
la blonde certitude qui nous éternise
***
pierraille toscane comme désaltérante certitude aiguisée
reptile déni de solaires cyprès
geminiano volterra d’Etrurie
dans la gorge des vents ces collineshantées des vignes
nous ne nous séparions plus
dans l’embuement de la pierre j’épuisais mon âme
dans les braises du silence
***
Mortel derrière l’ocre des murs sous les voûtes
les arcanes la douleur des vents
***
collines d’assise brûlées des murs de la dormition
***
vignes rouges désenchantes au déclin de nos amours
en chianti cristallin comme l’ombre
le fruit de nos jours nous nous aimions a fresco
***
malacarne pollano pennacino
***
26 avril 2010
de damas le désarçon d’irruptivité
la parole nue d’assise
dans la raréfaction du vent l’herbe de la fin
de la nuit demeure comme un désagrégé
du signe du dragon
tu dors sur la pluie et la nuit qui battent
le rare sommeil à l’orée de coquelicot
de tes lèvres écloses
***
dans Sienne même le lambris dévasté
la nuit s’écrit dans le saint de la pierre
du carrare blanc et noir de nos traces fantômes
***
mantova, épouse sur des fenêtres d’épouses
ducales, et la main tremblante sur le madrigal
jaune et noir de la nuit
***
Hélène ma fille charnelle…et là mon vitrail
ma respiration de parole mon incarnation spirituelle
***
29 avril 2010
mantova viadanesa je suis vraiment dans les sources
où mon amie distille de ses mains le langage de la soif
de sa langue la parole qui brûle
l’embellissement de l’épousaille
la réclusion au désert
dans le froid nocturne le glas résolu de notre souffle
l’épiphanie à la tranchée de l’azur qui désarme
***
dans les frottis du soleil déclinant l’ocre rêche sur les murs
qui parlent des secrètes jalousies
et de la cisaille ferrée du temps
***
l’angoisse crie sous le couteau
nous moissonnons le désastre
bleui à la forge de la nuit
***
Furioso Giotto
ce que j’écris ira au ciel bleu des amours
les humains n’en verront que les cendres
de toscanes granitiques
dans l’arène de nos amours l’avancée de la lame
la faena blême d’avant l’estocade
lumière qui ruisselle sur les portes du sang
l’ombre taurine et la langue verte dans les enserres
de ce souffle de la foudre
che la diritta via era smarrita
3 mai 2010
pauvreté des dieux qui fond dans les glaciations du plaisir
cette extase de l’englouti
j’aime les calligraphies de nos dédales dans l’enseveli
là où la mort donne la rotondité au spectre de notre apesanteur
***
cornes dans la grimace du soleil la robe rouge qui frissonne
dans les plaies crépusculaires
le rouge du sang et des lèvres
***
>4 mai 2010
et tu ne m’as pas laissé sans ta main dans la nuit
mais où t’es tu enfouie amour ?
dans le bulbe des tulipes
dans le cœur aux mains des brunes ?
montagnes qui tiennent les stèles
les aiguilles qui veillent droites
sur notre temps sur notre faille…
***
11 mai 2010
rentrons au rang nocturne des étoiles
***
13 mai 2010
j’écris sur la nuit l’abcès des labours l’eau morte
de la vie qui ruisselle
la fidélité de louve à l’âtre et aux hanches de la pleine lune
***
14 mai 2010
comme les plus beaux verts après la pluie
tu mènes ma vie comme à l’orage
dans le vert de gris et le respir des sources
et la morsure de l’azur
que la mort à voix basse désire
***
17 mai 2010
l’irréversible visage du monde
ce croc de l’azur hachuré
et la lèpre des murs de la mémoire…
***
je n’ai plus de sang pour te donner ma mort
cette éclipse a la corne de la blessure
tu me donnes le bonheur de te vivre à fendre le temps
***
ce qui se crispe à l’orée de la douleur
cette intimité d’ortie d’un gris cassé
ta voix comme le marbre de carrare
(d’une nuit à viarregio)
***
22 mai 2010
Catherine de sienne Rama Krishna Marthe Robin
ces apesanteurs des pierres fondatrices
ces luminosités au crible des jalousies
persiennes qui veulent nous rendre meilleur
***
les orties de l’amour ces fondation du désir
les cavalcades et les murs craquelés
des crépuscules
ce jaune des rues de mantova
la pierre aride qui sommeille du coulis du serpent…
ce fer violent cette géométrie de ceux qui s’aiment
les stigmates de la lumière dans le sang qui nous lie
***
25 mai 2010
écrire dans le ravin de moi-même
de nuit
sur l’infatigable route du gîte
***
m’en tenir à la nuit sous l’habitude d’un désert froid
la lame de la lumière qui enlise le profil de la femme
***
4 juin 2010
ma solitude est entre les mains de nos tristesses
reste ce testament d’amour qui rouille sur les pierres
et les linges qui claquent au vent
***
6 juin 2010
des cloches et des sanglots la sonate de Liszt
blanche dans l’acier des accords
et le velours des silences
***
reste dans le vent de la source
de celle qui demeure
de celle qui chante sa fécondité
***
8 juin 2010
celle qui demeure dans les sources
comme notre vie qui reste dans
l’île natale et le ventre des nuages
***
quand tout s’incline par la ferraille du temps
reste-il encore un sang anfractueux sur la route des étoiles ?
***
mon tourment se brise aux torches nocturnes
et au pendu des réverbères
***
nous nous croiserons toute la vie par pudeur
***
la soif les confins des déserts
et l’éclat neuf de l’étoile
***
ma mère dans sa dernière colline
le déclin le naufrage
la main noueuse qui se presse
sur la mosaïque de sa mémoire
***
Je te rêve comme à l’oasis de la soif
***
comme un soleil dans l’éclat d’un fruit
une ombre qui nous prolonge
le grenat et le sang d’une lune abolie de cire
je t’aime de ta pâleur d’astrolabe
comme un dôme d’amertume
la femme mémorable qui m’éclaire
***
10 juin 2010
l’amour dans l’or de l’incertitude
tes yeux du fond de l’abîme…
***
12 juin 2010
l’infini venait du temps la douleur de l’écaille des murs
calcinés de crépuscule
la mémoire avec les rides
l’horizon se donnait à la courbure du tourment
je t’aimais hors de ton sommeil sur les grèves à venir
comme hors les murs
le cristal qui ne s’endort jamais
sur les tutoiements des coquelicots de l’aurore
***
femme objet d’énigme
femme autre fois de désir
***
13 juin 2010
comme je trébuche sur notre amour
tu prends l’humilité de la nuit
de ta main dans ma main
et tous les soleils de ton visage
comme un silence dans un paysage de feu
dans les Padirac de la conscience
tu prenais nid comme une aube trouée
qui s’émancipe
***
te rêver dans des espaces démunis de moi-même
là où la tristesse est amie de ton absence
te rêver est d’imiter la mort pour nous renaître
***
ta peau reste mon sable mon havre
ma gravitation
***
l’herbe se souvient que la terre était nue
que nos visages avaient la pureté du désir
dans la gangue noire d’une femme possible
***
je tremble de la terre qui m’a pétri
du souffle qui m’a mené à toi
cette glaise de notre rencontre
ce sable portuaire de notre avenir
***
…lancé vers les autres dans le trouble de la nuit
…dans la main des astres
***
14 juin 2010
nous nous aimions dans de mêmes soleils
dans l’insolence de brûlants arpèges
comme une suture sur le cœur
***
07 277 37 n° tel de la librairie « horizons »
rabat Maroc
***
16 juin 2010
dire des paroles qui banalisent le cœur de nos silences
***
19 juin 2010
dans l’ornière des mensonges j’avais des caresses
sur ton corps endormi
des vents justes qui brûlaient les dernières opacités
de la nuit
***
la démesure des anges le tremblement solaire
lorsque je respire contre les battements de ta poitrine
la nuit qui s’étoile la nuit des sommeils propices
***
tu es la seule à m’aimer dans mes déroutes
***
dire mille fois à la nuit cette femme
qui me tient d’aurore
dire mille fois l’ourlet des rivages
dans l’attente et la caducité d’ombre
de cette femme
dire mille fois le vertige de cette face nord
où j’accède au visage de cette femme
dire mille fois la mort qui souffle des soleils
sur la respiration de la femme
dire mille fois ma misère dans ce trouble de la terre
cette entraile de toi dont s’abreuve le sillon froid
de la vie qui m’enclave
et dire mille fois la femme de mon aurore
et de mes jours morts
les crinières de nuages qui me parlent des octobres
de jadis
dire mille fleurs et perles de la femme en azur
sous les doigts de misère mille fois dire
l’insolence glaciale de toi comme ombre
sous les sables et aux chaînons bleus de nos sources
***
je n’ai que la froideur de ta dernière neige
je n’ai que l’haleine et le souffle
du fond de nos crevasses
***
je vais sur les profondeurs les abysses
que tu me donnes comme énigmes
sur les chargements de nos fruits mûris d’amour
***
je n’avais pas d’yeux pour l’hiver mais sur le crible
de ton cœur
l’iris qui donne la lumière dans des carrés de ciel
où les oiseaux chantent
***
comme les femmes qui viennent à ma rencontre
tu surgissais d’automne de cette faim noire et lisse
comme un dédir
***
le vent nous a brûlé sur les chemins de Sienne
***
23 juin 2010
l’amour logarithmique nous a fui tu surgissais
dans des présences exponentielles
***
27 juin 2010
pays des longs nuages bleus
mon front traverse les landes de ton désir
***
passementerie de tes cheveux d’or
comme un rire dans le silence
à la surface des eaux
l’enrubanné de la nuit qui respire
***
comme un vieille Ariane je retrouve le temps
dans le lierre qui t’enchâsse
***
à même les lèvres qui délivrent les rythmes de la marée
***
cette faim du surgir
cette marée blanche
la mort dans l’arrogance de la pierre
***
28 juin 2010
ma femme est un désert une lande nue
elle porte la foudre du scorpion
***
prémonition
Monteverdi mantova: hôtel « dei due guerrieri »
place ducale c’est-à-dire « le combattimento de Tancrède et Clorinde »
louis et boni « camara degii sposi » face au palais ducal
tancrède tue son adversaire masqué
la bien aimée Clorinde
***
30 juin 2010
nous fûmes des noces et des nappes blanches
qui gardent les entrelacs des souvenirs
et des vieilles rancunes
de la chair
***
concassant claviers de la pierre
sur le cours infini des ruisseaux
qui redisent les paroles enfuies
de nos amours
1 juillet 2010
j’existais pour régner là où la nuit finit
***
les couleurs de mon amour droites etsensibles
comme l’obscur des cyprès
ma dépendance aux yeux qui vacillent au fond
de Pistoïa
pour croire en toi et en la création
***
3 juillet 2010
je garde la foudre en mon âme je te sculpte
avec des couteaux d’élection des scalpels de verre
je te pléxifie je te vitrifie pour te mettre dans le verre
et le cristal de notre fragilité
je t’éternise dans chacun des miroirs et des illusions
lorsque mes yeux ne s’endorment plus jamais de nous
à la frappe de scalpel sur le visage que j’invente
miroir et paysage quand tu m’aimes de mon squelette
au vent
celle qui m’oublie à la serpe des blés de juillet
et le lourd marbre aux cimes des collines de carrare
***
12 juillet 2010
centre du monde hors de l’ombre
sur tes yeux d’azur lorsque je sais que tu trembles
***
comment pourrait-on s’aimer ailleurs que sur ces collines
ces Provences et ces toscanes sur ces sillons de vignes
d’arbres et de pierres
du rouge qui témoigne de tes lèvres
de cette voie haute de notre parcours
***
je t’aime simplement de nos yeux d’enfant
de ces tremblements de ta nuque qui finit en arpège
***
ce grain d’éternité ce souffle de nuit
sur la main qui se pose
là dans ce que je crois être la terre
***
j’aime la mort de mes amours comme le cœur infini
de ces portraits siennois qui se dissolvent d’églises
en ruelles où tu récites la couleur du fond de mes ruines
***
14 juillet 2010
comme je balance sous les tropiques les ferveurs
du sang
l’éclat de tes lèvres au silence de leur plénitude
j’endors la lumière de ta défiance
tu me rends l’éphémère de mon vivant
***
on ne m’attache jamais je m’attache
trois raisons majeures qui entraînent les ruptures d’amitié :
-la trahison
-l’avarice d’esprit et de cœur
-la longue rancune
***
18 juillet 2010
Portes du sud de S.G
dans le chant gorgé des garrigues le serpent fulgurant
de nos pierres jumelles
ascendantes
comme tu me respires sur de longs fleuves de sommeil
***
nous entrions sur ces routes larges de Toscane
nous entrions dans les collines et le portrait
délabré des vignes
et vers la parque naissante et mystique de l’herbe noire
***
24 juillet 2010
place des platanes où mon cœur pèse
les fleurs du monde
tu ouvres cette porte de l’azur
pour rêver que je rêve d’un bonheur nu qui m’éclaire
***
D’un 19 juin 2010
et rompant les amarres de place publique
mon amour partit avec un vent sans retour
***
Dans la défriche du cœur
j’ai du baptiste ce chemin qui précède
pour l’aimée la voie de celui qui règne
dans le cœur de la femme
***
comme le rêve qui éclaircit le cœur la voie tracée
sur les hachures et le tison rouge de la douleur
comme ton nom qui revient
comme la parure de l’âme
je reste le cœur chargé de cendres
comme Pétrarque et comme Dante
je chante à voix haute la douleur de l’eau
le charruement des torrents
qui nous prêtent visage
pierre à pierre comme au lit des épousailles
***
Pistoïa journal de boni
…je connais des toboggans d’amour des cyprès droits et des bobos
directionnels des Toscanes nocturnes à la sortie des montagnes
et des pompistes giratoires qui ne connaissent pas la chambre 107
et 108 d’ « el boschetto »…
***
est-ce jamais le jamais de ma toujours nuit
sans l’esquisse de tes bras et le pourpre
de pluie finissante
(les saintes qu’elles fussent d’Agnès ou de Sienne)
du plus profond de la pierre
de cette assise que donne comme en fresque
ce sourire de l’amour
***
San Geminiano de t’aimer toujours avec les fresques de l’Augustin
esta selva selvagia
l’étoile sans lumière le cœur noir sur des neiges endormies
le bonheur mourant comme les éboulis de l’amour
les ongles crissant
et des nuits qui nous désirent
***
comme cette longue marche avec la rambarde
qui aiguise les vertiges
comme une Océanie dans ses repeuplements
de lagunes
la longue marche du chant à la chaux vive
des murs
comme des têtes pleines d’orages
je te repeuple de mes pluies d’amour
d’une longue marche au plus torride
de nos chants de défaite
***
4 août 2010
ce ciel qui est hors de mon cœur ce crève-cœur
des hautes couleurs
comme une inde dont les chevelures
sont une religiosité une folle nuque
avec l’orgueil des arbres et la sève qui les dresse
le verbe de la terre dans la morsure du sillon
je souffre de ton silence dans ces tuiles d’éternité
où tu dors dans mon ombre
et tes coiffes qui se dispersent…
je t’attends dans le sang de mon sommeil
dans la pleine bigarrure des cloches du couchant
dans le ventre et les voilures enlacées du vent
ces mille franges débondées du cœur de l’homme
***
comme le pain des pauvres les hachures du silence
et des bourreaux sûrs du désir des hommes
ces coulées d’ambre aux barreaux du vent
dans ses sources et les torsades tressées
à la terre et au feu la révolte des sangs mêlés
de nos jours
au plus cru des ailes battantes aux enserres du milan
***
et je rentre à la cognée au sourcil des astres
à cette ombre de vénus dans les bras blancs
de sa source incandescente
***
ces indes aux ailes qui irisent
comme le feu a la couleur du diamant noir
***
l’Amazonie des astres les fruits verts
de la mort
la flèche au noir curare
ma peau pour l’amour qui m’oublie
ces coteaux de Sienne qui coulent
comme le sang
comme les murailles des épousailles
***
mon cœur est comme dans un mur nu
une falaise qui récite la mer
là où je ne m’endormais jamais de toi
***
versatile la nuque de jade et de verre japonaise
entre les portes bleues de Nara
***
ma vie s’attache à l’azur de la mort
au marbre ensevelissant
sur les matins de verres
qui nous justifient
mantova
de crépuscule de rose où la vie s’accordait à notre âme
***
je t’aimais du vent du moulin de l’espace
des montagnes
qui donnait le pain noir l’eau morte
et ses balbutiements bleus de la nuit
qui meure du feu de l’enclume
je sais tes lèvres proches et si sûres
dans les espaces de notre amour
***
comme orpheline ces traces de la plus large
de notre nuit blanche
de ces brisures de vase à la fonte de la mer
et la pierre qui témoigne de l’angoisse
bleuissante du jour
qui s’installe sur les promenoirs du cœur
***
mortelle comme la mer l’élucidé au fer rougi
tu ne sais rien de ce que ma vie tremble
au plus portuaire de notre souffle
***
l’enlacement le grain du jour
la perte de la mer
l’ensevelissement et le crépuscule
les robes qui portent la fin des nuits
le déshabillé des champs de nos batailles
***
6 août 2010
je t’ai crue dans ces traces qui portaient la nuit
ces graviers du silence
qui portent les bonheurs du retour
ce monde qui venait pour nous
dans d’imaginaire nocturnes
avec le cœur blême de ce marbre
des amants qui m’éclairent
***
tu ensevelis notre vie pour le cœur qui n’est plus revenu
ma vie n’a plus de sens sans ces fraises de nos bouches
les tambours du fond de la poitrine
comme l’un dans l’autre à la misère
de l’un sans l’autre
comme quand avec ta main dans la mienne
la nuit recule
***
7 août 2010
revenir au minéral à la fidélité de la matière
revenir à l’anfractuosité des bétyles bleus
ce long col des orpiments de safran
et la lourde masse de leur silence
les cœurs sont durs quand les pierres
ne sont que parures
domaine des roches plus pur que le porphyre
du sang circulant
dans la permanence de notre magma
revenir à l’opaline du verbe
mon amoureuse dureté
de ce chemin qui traverse la pierre
qui dicte le calvaire de notre mémoire
de mes vieux os comme osselets
je t’aimais large et incommensurable
comme la faille dans les gorges qui nous gouvernent
dans le lit abrupt au fond des fosses de la géologie
jusqu’à revenir à la pierreuse calcédoine du vertige
***
mon amour me perd sur l’aplombélargi
d’un volcanique rivage
***
mon sang traverse l’avenir je t’aime
comme au long des ferrailles le long des années
d’une fontaine d’une fontaine seule
qui chantait comme Haydn
***
12 août 2010
l’espérance de ton miel les mille mygales
de l’oubli
sur la toile de la nuit de gypse
dans l’asphyxie des montagnes
le bleu des déluges et le corps flétri
qui me sourit comme ce secret des torrents
qui s’en va au plus pur de ta peau
***
je t’ai donné l’altitude de notre amour
je t’ai donné la grâce dans son enserre
je t’ai donné le monde pour ne pas mourir
***
ce vertigineux de la gravité
ce nuage de pluie qui passe
cette engouffre de la lumière
***
tesmamelons comme la mémoire des vieux chiantis
et des collines bleues
toscane de la nuit et des vieilles ruines
***
on ferme les yeux les amours dans les ornières
ni la mémoire ni les lieux
pour se souvenir de tes crinières
***
13 août 2010
la mort m’anime sous le soleil
qui hachure l’ennui
la tombe s’ébrèche
pour des envolées fertiles
***
je vis de notre nuit dans la parure du silence
je laisse la vie de notre nuit
dans le métal bleu de notre sommeil
***
et je pénètre dans le silence noir de tes rêves
***
j’ai perdu l’âme de ton amertume
dans les gouffres du vent
ce silence de calvaire qui me donne
la clarté nue de tes yeux
je visitais l’ombre de ta misère
sans savoir comment t’aimer
sans connaître les derniers combats
des torrents de cœur palimpseste
et de nuit rectifiée
j’ai perdu l’âme qui irriguait
cette mort enclavant la nuit qui nous éternise
***
comme je visitais le cœur blanc de tes carrières
le sommeil de ton éternité
je partage tes rêves avec les caresses de la nuit
mortelle comme la lumière sur l’ombre de mes vanités
***
dans le jeu glacial des torrents le rêve respire
la nuit dilate quand les astres attendent la distance
***
je t’aimais de tes yeux clos
de ces rêves qui traversent
ce chant clos de nos secrets
***
de cette nuit qui torréfie le miroir
l’haleine qui bonifie le souffle
de nos cassantes amours
vertes comme celle qui n’ose
l’homme né de la femme
quand je te quitte je te sais dans le nu
de tes crépuscules et la virginité bleue
de tes aiguisantes arpèges
***
dans d’outrepassantes gemmes
le feu donne la lumière
au vivace de nos amours qui naissent
***
pigeonnante et altière ta nuque de cygne
le cobalt de tes bras nus comme l’insolence
et le cœur à fresque qui rougit
de l’ombre de nos ressacs
t’aimant ainsi du rire des ruisseaux
***
tu es la femme qu’on attend comme le marbre de la vanité
tu es loin de moi et les étoiles restent à distance
dans leur lyre de tous les jours
buvard qui efface la tristesse et son ombre
***
dans la lèpre de notre sang dans l’hérédité de notre désir
dans la viande hagarde des suppliciants
***
l’abîme est un recours
la solitude blême
du nu de la prière des torturés
***
notre hiver eut tant d’oiseaux
que je péris de ton amour
***
16 août 2010
comme tes crinières sous le vent
le miel des songes et l’aridité
de mes paupières de pays en pays
là où tu vas comme les sables
les litanies du désert
***
20 août 2010
boni et moi après un voyage de noces comme les noces de l’avril
(ont-ils eu lieu) les mamelons à la source du chianti…
***
la matière ne veut pas de nous
ses yeux sont aveugles
***
mer hagarde qui se rencogne
d’atlantiques parures
mes yeux s’ouvrent
la mer enfin respire
***
l’écriture écorche mais les arbres respirent
***
21 août 2010
j’ai masqué la fièvre au lit de mon torrent
l’oubli des jours calcinés par les pierres
revécues
j’ai reçu l’eau froide et l’aridité du minéral
sur le cœur le pleur solitaire
comme avec les voûtes les bergeries brèves
et le perfectible de nos corps dans les lianes de notre désir
***
ce que j’ai aimé aux portes de la ruine
ces piliers d’érosion et cette masse du monde
dans tes crinières
ce vécu des sources dans des morts parallèles
quand le temps s’efface
comment redire les misères de quand la vie tremble
crépuscule aux gorges des tristesses
comme oblongue et dure l’ombre a la clarté des déserts
***
dans l’amour la mort a encore la place de la vie
***
et l’amour et la mer me redisent le monde…
***
la chorégraphie de tes mains sur tes crinières
comme quand on organise le vent
***
ma vie et mes gouffres les plus clairs sur les routes
les éclairs qui se départissent
à la hampe de la peur
gutturale comme le vertige qui nous crisse
quand nous perdons le poids du ciel
dans tes pleurs solitaires mes mains qui tranchent
le sommeil qui te hisse plus haut que les sabliers qui nous habitent
***
comme tu restes la mémoire de mes torrents
ce lit d’amour dans la lumière qui nous fonde
je respire la limpidité et le gravier de tes ténèbres
***
j’ai masqué le cœur qui nous donne ce qu’il respire
ces rues de Sienne dans les lierres de l’avenir
***
22 août 2010
mon cœur est lourd de cette pierre profonde
au lit des rivières dans les arabesques du minéral
mon cœur est lourd du bonheur de ton sommeil
le monde n’a plus de larmes sous les arcanes
de toute ma nuit
mon avril comme cette femme imaginée
dans la ferraille de mes tristesses
***
nos mains s’inscrivent dans la caresse de l’oubli
le murmure de nos feuillages
***
23 août 2010
ma ville est dans les pleurs où battent les fenêtres
ces cueillaisons de tristesse quand l’aimée
s’en est allée
à la parque naissante à l’amour sur la lame fertile
de l’horizon
ma ville du plus haut de ses tuiles
et de ses ruissellements dans l’ocre et l’attente
je ne vivrais qu’une seule vie dans cette vie
dans les paradis de cyprès
et les routes diffuses et serpentines des collines vers le ciel
***
boni 66 b anniversaire1 juinoù« l’apothéose de sienne »
***
26 août 2010
pourquoi être plus femme que les femmes
quand un seul gemme un cristal rare vous rosit les joues
***
et quand la nuit finit tu quittes mes baisers
le bronze des bergeries dans les bras nus de ta nudité
***
le soleil au fond de sa ravine
constellant de notre arrière avenir
monde sans fond étoiles sans nom
pour dire l’arpège de notre mort
comme de l’enfer de Dante
mes amours commencèrent par un naufrage
***
27 août 2010
ma prière pour le ciel avec l’aveugle des yeux
les amazoniens d’angoisse et le tumulte vert
des crissements proches de la mort
comme des nuits neuves et d’agonies premières
comme un homme qui rend la raison
comme un homme qui rends son corps au fil de l’eau
avec une âme aux dents jaunies
de la lame froide et de l’éclat cassant
Pizarro du bleu de son métal …
***
boréale comme un enfer une nuit d’éperon
je te sais mon amour vivante comme une vérité
de chair dans tous les vents du blé
les enlacements et les cravaches
dans l’obscurci et la ruine
là où mourir de la blessure du marbre
la femme dans l’usure de ses failles
je n’ai de sens que dans la vertèbre de tes certitudes
ma route est d’étoiles et mon cœur de ténèbres
mon ombre est mon naufrage là où la nuit me parle
le cœur s’enlise la lumière me prolonge de son désir
***
29 août 2010
1980 -2010
passant à conques il y a trente ansmon damas qui me rendit
lumineux
avant que la nuit ne commence à l’heure rouge
par la lumière du tympan incomparable « et qui ne peut faillir » …
***
cristal du trinquet de saint André
ma lumière et comme la soif des Pyrénées
les collines de l’atlantique
ce creux des basques et des fougères non loin du vieux Bayonne
***
depuis les moulinets de guisol
j’ai un amour qui s’est affirmé
et un amour qui s’est perdu
***
je ne sais plus de quelle torture devoir aimer
***
je ne sais plus comment t’aimer dans la solitude
ou comment t’aimer dans les désordres
de nos chemins obscurs
comment vivre ce que vivent les enfers dans le chant
et le dévasté qui crisse qui dénombre et qui meurt
rosi du jeu de mes amours
morsure contre la langue obscurede toi contre moi
reptilienne…
———–
« c’est elle qui a posé sa peau contre la mienne »
***
I
comme cette nuit qui rentre dans mon cœur
cet effilé du poignard qui ouvre mes yeux
quelque chose est tombé comme le mépris
à la fin de la mort
le silence où mon cœur se terre
cette habitude de t’oublier
***
cette année est d’Italie de collines et d’ivresse
de ce vin de paille et de cristal
comme une mer avec le varech
qui nous sertissait de reflux
de l’ombre comme de l’ambre de l’ombre
***
nous approchions des zones aveuglantes
du soleil
dans l’aride des déserts de notre cœur
quand tu portes les soupirs
quand le silence est froid et les lèvres en fièvre
***
nous nous aimons de l’amour le plus indomptable
dans la diagonale qui hachure les orgues muettes
de la tendresse
***
et le vent des rivages vertige de toi
ce vent calleux qui nous éloigne
***
2 septembre 2010
de toutes mes brisures
et de la solitude de l’ombre
de la voile qui va navigant
dans les architectures austères
dans les brisants du midi
***
…et je suis dans tes sources et tes transparences
à la lumière blanche de tes pierres
dans le volcanique des passions
de tes paupières qui disent en empire du sommeil :
« bientôt tu seras là »
de cette nudité de nuit
qui connait les secrets de la misère
je te vois dans l’enfer des espérances
de la vie
dans la caresse insolente de l’amande des jours
qui se joignent comme l’éphémère et l’éternité
des sommeils bleus de nos baisers
étoiles qui protègent le rouge de ton baiser
l’haleine des jours qui reverdissent
« bientôt tu seras là » je sais la source de tes pas
dans la ténèbre de ton absence
« bientôt à la source de toi »
la nuit qui m’ôte ce que j’aime
du plus violent de la peau qui nous ressource
de la mort infinie qui susurre
« bientôt tu seras là » comme l’évidence
et le cercle océanique du souffle
l’Émilie Romagne la nuit des fantômes
comme ton amour ces linges qui riaient aux fenêtres
je m’attachais à ta bouche disante et à l’ornière
la lavande et l’abeille comme si je t’avais créée…
***
disant un jour à angela « tu es femme comme plus que les femmes »
sans connaître ce que Stendhal disait des italiennes … « les plus femmes
de l’univers… » de Bologne du 31 décembre 1861
avec boni nous faillîmes nous perdre sur les autoroutes
dans la nuit vers Bologne d’avril 2010
***
mes rêves sont sortis de ce fluvial de notre sommeil
loin des chagrins infinis
tu es dans mon silence
je cherche le charbon de tes prunelles
qui dessille ce ciel que tu détiens
comme je cherche cette garrigue de tes liasses de vérité
j’avance dans l’haleine de ton haleine
***
et là je vis de doux silence de la solitude inextinguible
de ces rivages de cyprès qui percent l’insolence du ciel
***
Et je perce la nuit comme d’un éclat constellant
de notre miroir
***
et je dis cette flambée de l’herbe qui chevauche
la racine de la terre la parure de quand je serai
dans l’aboli de ta fertilité le glas qui m’identifie
dans la chevelure massive de notre premier jour
(boni et louis, 7 septembre 2010)
« et quand tu seras là » les enfers s’en iront
sur les marges de notre vie
« et quand tu seras là » sous les arcades de notre première vie
dans les blancheurs de notre première rencontre
je volerai les flambeaux qui disent les chemins qui nous lient
***
Dante et Béatrice perdue boni le long du pô
le long de la rencontre viadanesa
les seuils et les cercles de l’éternité
les hauts talons qui se brisent
***
comme je te sculpte de l’écume de la mer
avant ta présence dans ces sources de l’humanité
comme avant les sillons et la tellurie de la matière
le seul baiser qui abolit
l’amour comme le seul soleil qui vient
t’aimant de la naïveté de mes baisers
de cette enfance reconduite
depuis les sources de ces roses qui s’ouvrent
tu m’as offert ton hiver je t’ai donné ma confiance
dans les filigranes du cœur que je n’avais plus
***
Reverdy nous surprit même avec des rimes
ce rien de la perspective
***
dôme de Sienne ce marbre pur
et ce sanglot vertical
cette sinuosité des rues
ce vert des volets
cette indulgence brune des murs
comme une audace de l’esprit
***
et je te donnais mes orages mes espérances
mon amour l’ombre et les bras qui donnent
le sommeil dans l’enserre de tes désespoirs
jusqu’à la lumière franciscaine des collines
d’assise
jusqu’au plus noir de l’orage et la sainteté du ciel
qui pèse sur la pierre et sous la vigueur des vignes
je respire dans le vœu de vivre
la théologique source des nuages du Giotto
***
10 septembre 2010
l’angle des détresses la perspective à fresques
des mémoires de nos chemins
face contre face avec les ivresses
et les vérités mortuaires avant la fin du jour
II
l’italie d’avril : les deux guerriers de mantova
Monteverdi Mantegna il boschetto de pistoïa
après viadana siena et san geminiano assisi
le bristol le bord de la mer de viareggio
et le retour vers la mer vers chez nous
vers gênes vers Garibaldi
***
cette vallée des détresses ce consumé du ciel
à sa lassitude
mon orgueil cœur mon lourd qui se nourrit
d’enfer et de paradis j’aime ta nudité
comme avec les yeux d’un enfant
tes oracles dans les pluies propices
de nos sommeils dans les bras l’un de l’autre
***
dans le registre de la raison et celui du cœur
mes larmes sont de soleil
de ces Corot de miel de « Rome Naples et florence »
***
comme une qui règne sur le cœur
de ces angela de Vésuve qui brisent
le cristal des femmes que je n’ai pas connues
***
11 septembre 2010
je bois ton sang mon rêve du Mexique
la mosaïque des mechicas dans l’eau bleue
et à la lumière de ton fer
***
nous n’aimons pas la justice elle vient toujours après
nous sommes plus proche de camusjugement de Salomon
***
lionne dans l’insolence des prairies bleues
et solaires
comme celle qui porte la force avec le cœur
***
l’angela d’urbi et orbi les grands accords de Liszt
la ville qui devient féroce les pierres dans les torrents
et les couteaux froids d’un vent qui nous tiendrait la main
***
dans mes mains d’innocence la caresse
quand on ne voit plus le jour
tu faisais de ma confiance une vérité
tu faisais de ma vie un nocturne un minéral
pour m’éterniser comme avec les vagues
et les ressacs à l’auriculaire de nos confidences
***
tu faisais trembler la terre
de tout l’amour que tu me portes
je porte l’amour de toute la terre
et que je tremble comme tu me mens
***
je prends de toi tout le bonheur et toute l’angoisse
qui nous lie
les vagues d’avril sur les rivages
et le sable à son plus fort qui nous élève
comme une romaine de Corot l’angela
***
la source bue la chevelure inspiratrice
le pourfendu de l’amour qui suit
le ruisseau qui chante notre cœur double
et les glissandi de nos racines
***
15 septembre 2010
ma vie est une apocalypse puisque chaque acte
chaque jour y révèle une coulée de lumière
abattant les masques décillant les illusions
comme nous arrivons à notre ruine
ce chemin qui mène au dernier vin des collines
***
19 septembre 2010
cinq continents nous attendent dans le dernier cercle
l’anneau du monde
la refonte et les cycles de nos amours
les rugissants et la paille des juillets
et les brunes comme sont les brunes
au sillage des goélettes
la corne du ciel et la vague qui frappe
quand je serai là dans ton sang mêlé
« sur les brisants de l’incertitude » …
cinq continents nous attendent
comme je t’aime dans les mémoires irriguées
dans des flancs de soleils
***
… « di nostri canti… »
les sources de la pierre et le dôme de sienne
qui est toute la lumière et tout le songe confondu
comme le songe plus de verre que l’ivresse
que l’ivresse du plus vrai verre et du plus sombre
brisant de l’éclat
***
22 septembre 2010
de Tancrède et Clorinde comme eux nous avions le tranchant
la fureur et le vin de la furie dans nos veines
comme eux nous avions le heaume
de l’aveuglement et l’amour terrible
qui de toi ou de moi dans la blessure mortelle
a révélé le visage de l’autre ?
***
comme je viens te boire ma fontaine
aux sources où puisent mes racines
le marbre où s’éternise la foudre
de nos baisers
comme l’herbe a grandi sur nos ombres
qui gravissent la colline …
***
chaque midi la haute voile de ton parfum
et le port altier des vraies amazones
disait les douze coups des douleurs
dans l’enfance répétée de l’azur qui nous abritait
***
cette orchidée qui se ferme à l’approche de la caresse
***
23 septembre 2010
ma fleur nocturne je t’offrais les parfaits iris
et l’insolence de ta bouche contre le vent neuf
des astres qui viennent
ma douleur infinie que tu couvresde tes bras
sous les murmures des auvents
les baisers retenus sous la dernière clarté des étoiles
***
dans le port de Valparaiso celui des légendes
je franchissais cette embaumée de la nuit
qui nous parlait des femmes fantômes
des brisants et des chants qui cassent
quand vient l’amertume des profonds baisers de l’abîme
***
Boni m’a ensorcelé de ce sel nocturne
de la Romagne et des routes de l’Émilie
j’en rêverai longtemps
très loin du temps de ce souffle franciscain
des pierres et des cyprès d’assise
de ce vin noir et des pétales d ’avril du Giotto
***
dire mille fois la lame pourpre du porphyre
l’exsangue de la rose qui se dévêt
sur la crête des vagues
sur la langueur des abandons
***
pendant trente ans nous avons parlé
pendant trente ans nous n’avons appris à déclamer
***
mon amour est resté sur les pétales blanches
des collines
les vignes neuves contre la pierre qui grandit
en avril
les remparts de la ville et le vin aveuglant
de l’amour
comme ce sillon qui soulève cet aigu du vent
je laisse mon cœur et les traces de nous
courant dans l’air aigre sous ces remparts de san giminiano
les chiantis de l’amour sur les routes d’incertitude
ces marbres à l’insolence des villes qui nous ont adoptés
comme le cœur qui frappe bien au-delà de ce qui pétrifie
je t’aime encore des balbutiements de la nuit ferme et féroce
je t’aime encore de tes bras qui disent l’amour
et la lassitude tiède comme avec les premiers baisers du réveil
***
j’espère que tu seras là
ce jour où je partirai
j’espère être une pierre
pour vivre la force blanche de notre nuit
***
mon amour s’est perdu dans le plus dru de la neige
dans l’aridité et l’enclave
les sommets du plus haut de notre baiser
***
comme j’aime l’Éluard je me rends facile
mozartien et proche
avec les poches vides de nos désirs
***
comme j’aime Pablo et les collines
les précipices qui hantent les amours
qui concassent les femmes au port des marins
l’azur qui revient
comme je te suis dans la nuit Neruda
***
puisses-tu être cette Béatrice qui dirige les labyrinthes
au plus loin de l’enfer
de la nuit des métamorphoses
quand tu entres lasse et nue
et que tu entonnes la voix des rivages
pour que je ne meure pas
pour que nous vivions encore dans un naufrage
de nuit étoilée et dans pistoïa …
***
ma vie n’attend que les éclisses de tes lèvres
comme j’attends l’azur aux portes de quand tu viens
***
mantova ! je t’ai aimée dans ta pierre
je t’ai aimé dans la rotondité de san lorenzo
mantova d’avril je t’ai aimée de ces soleils
qui écaillent les murs du jauni de la fin du jour
***
mantova de mantegna mantova de boni
ma fenêtre sur la place ducale
proche de la nuit rosie
avec ses naufrages le lissé d’un jour qui menait à viadana
***
III
comme je te vois dans la rose et la pierre
où tu respires
dans le carrare blanc de tes bras
ces blanches nervures de la peau
avec la rencontre du soleil
cette pilosité de danseuse nue
ce haut dôme qui résume la douleur
de t’aimer
boni des murs de sienne qui brûle
ces vallées dans la ville d’ocre
et de vert bouteille comme le cœur qui respire
***
nous seuls dans la part de l’ombre
***
belle comme ce que l’azur donne sur la peau
la longueur de ton corps comme la longueur du chili
disait Pablo
et les talons disaient la nudité de la solitude
ton corps de chili tes yeux de banquise
tu lisais les ténèbres avec tes yeux d’exil
***
27 septembre 2010
comme un valet de cœur mes espoirs et mes détresses
là où je te trouve avec ces yeux qui traversent la lumière
***
28 septembre 2010
cyprès de Toscane … des poignards de passion
tournés vers le ciel
***
ce chemin cette houle et le nacre des plus hautes spirales
comme sur les bouches de l’enfer
tout a la couleur de tes lèvres ce charnu sculpté
cette brûlure qui dit les lèvres de mon bel enfer
***
je me penche sur tes lèvrespour y mordre
les cerises jumelles de mon désir
pour poser des baisers d’orfèvres au petit matin
dans les bras de sommeil à la lagune des adieux
aux charbons de tes prunelles
(d’une nuit dormie sous les couvertures avec une de l’automne)
***
la nuit m’éclaire de ton venin
je sais le pourpre de tes défaites
la vie lagunaire et les amnisties
d’amour
le rouge du baiser dans des pâleurs
feintes
et les bijoux de la lyre
che nel pensier rinova la paura
1 octobre 2010
matteo belli par le génie de sa voix fait résonner à la fois
le dôme de st marc
la voûte des étoiles
le pleur des mendiants
la conscience des vieux crimes
et tous les cercles de l’enfer de Dante
***
je nais avec toi dans la possibilité du hors sens
je te cherche dans des résonnances occipitales
dans le chant de la terre qui monte vers le fruit
de tes lèvres
***
2 octobre 2010
en errant dans assise j’étais triste que tu ne me couvres
de ton rire
des baisers de cette joie qui nous mène aux fleurs
de ces chemins franciscains
ces épées douces du soleil d’avril
sur ces silences de chiantis de collines
en errant dans assise
dans la basilique inférieure de mon âme
fioretti dans l’ombre seule j’ai suivi ton ombre seule
nous étions venus pauvres de notre propre pierre
en errant dans assise
II
lorsque je fus mort je t’ai demandé
de quel amour m’aimeras-tu ?
sur quelle pierre poser ce nouvel avril de nos lèvres
de quelle désespérance je m’en fuis sans logis
dans cette douleur de nous dans la terre fertile
en errant dans assise
III
et sur la pierre des errants d’assise
comme les ailes de la prédation qui possède les espaces
tu m’offrais les purs coquelicots et le nacre froid
de tes lèvres
comme les pierres mûries et les a fresco
de la douleur de t’aimer de jour comme de nuit
dans la largeur de l’errance dans assise
je ne sais d’où tu viens
je ne sais cette logique de la lumière
d’où tu m’éclaires
je ne sais ce quotidien du nourrir
cette vigne d’où tu m’enivres
mais puissé-je me sentir aimé dans tes racines
comme vers la mer fertile où je t’appartiens
ma solitude comme un vol de vieil aigle solitaire
ma solitude comme à l’aridité des vieilles falaises
ne me blesse de ta solitude
pour ne pas te blesser
lumineuse dans ta foudre de printemps
***
quand j’écris la nuit je sais que tu me tiens la main
***
8 octobre 2010
mon cœur se détache comme par l’érosion de la pierre
comme des pelures d’affiches qui raviveraient des passions
anciennes
les jaunissements de ces mêmes passions
que portent les vents
comme des étoiles qui ne sont plus portées par les ciels
mon cœur s’est détaché de tout vieillissement dans le temps
il reste de ta peau tant consumée que la nuit reste étoilée
***
elle gardera le mémoire de moi le temps qu’il faudra
pour taire la fissure invisible de la douleur qui nous porte
***
de ta peau d’albâtre de cuivre de nuit qui tombe
et du plus pur des carrare comme des bras d’aurore
aux caresses de porcelaine
je t’embrasse comme ces lianes de la solitude
dans les tendres replis de la terre jeune
qui tremble de ces racines secrètes
et du vacillement blême de mon cœur
ce phare d’avril qui balise la nuit
***
mon sommeil t-a-t-il rejoint vers cette clarté de la mort ?
***
9 octobre 2010
comme tant de rêves meurent dans la nuit
de la solitude
au quai des départs
comme je me souviens de cet avril
de la nuit errante
dans le val étroit du sommeil
le dessin mûr de tes reins dans le galbe des soupirs
la vie mûrissait à même la rue où bleuissent
les baisers comme la laine qui reçoit le souffle
sous les aspérités du nid chaud à la bascule de l’haleine
fin de sienne
***
peur jugulaire qui avance de coupe gorge
sous les auvents portuaires
***
11 octobre 2010
Montrachet la tâche bonnemares…cœur de bourgogne
***
ce vent coruscant d’aujourd’hui
comme un rêve qui fracasse
j’étreignais ainsi la beauté d’avril
dans la fugue perpétuelle de ses feuillages
d’astres en astres dans les pampres lourdes
et les murailles de cyprès
à la patience des chemins
ces herbes nubiles qui rient en coquelicot
de nos prochains printemps
***
muraille des pleurs et des respirs
o prisons
châteaux d’avenir dans la vase des vieux calvaires
***
comme je t’étendais sur toutes les mers
j’étendais des linges au vent
de lyre et de cendre
les papyrus de l’amour qui ne savent que dire vrai
ces incendies de la peau la bouche en fleur
les étoiles sûres et le vent qui parfume
***
ma mère partait sur des collines de solitude
loin des âtres d’avant
dans les perditions assourdissantes
d’un temps devenu vieux
vers des calvaires en chemise trop large
derrière les vitres de la dernière prison
sa solitude aimante
lorsque je prends encore sa main dénouée
***
12 octobre 2010
« il y a si longtemps » … qu’un jour nous pourrions dire
de nous-mêmes leur ombre a passé
***
13 octobre 2010
PERITO MORENO
pourquoi ne pas atteindre la neige en s’élevant
plus haut que les rêves qui peuplent nos silences
pourquoi ces départs de chili
lorsque les cœurs irradient
quand l’ombre semble le ventre de la clarté
ces couperets de la banquise
ces fracas xénakiens dans le bleu des résurgences
***
15 octobre 2010
d’un cœur sombre
je t’ai cherchée
pour partager l’île natale
du sang qui nous augure…
notre temps a passé
sur les cicatrices
et notre avenir a la douleur
des glaciers qui renoncent
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maman la vieillesse est une ruine
nous la cachions pour être près de toi
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bleu de l’abandon les racines du ciel et la terre
qui tremble
bleu comme l’amour sur la fin de la nuit
***
dans ce Quercy des gouffres dans les secrets irruptibles
du printemps
la force nocturne qui règne sur l’haleine de nos amours
le pisé simplifiant qui garde le temps du sable
et la ville qui nous bocalise
prunelles prunes de la douleur sous les ciseaux noirs de la nuit
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dans les arsenaux de notre cœur sous les ailes
et le bleu de la douleur
l’asphalte et les brisants nocturnes
tu marches près de moi
avec la lenteur et les parures du vent
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18 octobre 2010
cœur qui respire pierre qui nous confisque la mémoire
océans échevelés qui viennent proches des brisants
phare inextinguible comme une dernière porte
de la solitude
les chemins d’ortie d’où reste l’ombre de nos secrets
les bleus à la douleur de nos genoux
je t’enlace à la corolle la plus ouverte du plus bleu
du bleu libre du ciel
l’ombre qui poursuit le baiser de nos bouches
dans le vin de mes veines bleues
de la douleur qui t’embrase
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20 octobre 2010
I
chili d’altitude de l’opaline de tes glaciers
chili qui nous rêve dans le parme de ses lacs
comme la terre était à nouveau neuve
notre terre revêtait les couleurs de la prune
l’ombre que faisaient les lèvres quand tu penchais
sur mes sommeils
chili des banquises où nous devenions humains
comme de larges gerçures d’abîme
mes fenêtres me mènent vers l’exil de ma naissance
chili de vers les déserts toujours plus arides
las claquements du vent sur les linges de l’azur…
comme tu me tortures de silence
j’invente un lac de miroirs lorsque tu souris
je m’élève vers les neiges et les lèvres de ces neiges
vers des miroirs d’éternité où tes yeux sont les lacs
de ces silences qui inventent les tortures de tes plus belles fissures
II
et ta bouche qui rit comme les plus beaux cliquetis
argentins
sur les vasques du sourire il y a des pays
où l’attente désertifie la nuit
et le plein chagrin des poitrines
ce flanc solitaire où nous marchons
et où nous vivions d’une même haleine
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25 octobre 2010
pour t’engendrer pour te donner naissance
nous avons donné nos deux vies
et le miracle de la couleur et le miracle de la forme
pour incendier la naissance du jour
pour dire ces volcans qui attestent l’amour
comme ma vie entr’ouverte
quand tu sais homme comme les hommes que les avrils
finissent dans les pains de l’ombre les baisers sur la pierre
la bouche d’airain des certitudes les embarcadères
et les morsures du sel dans le loin des lagunes
dans la fertilité des racines et le levain des départs
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cet après des cercueils
ce vivifiant large
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mon ombre comme une chair
cet immaculé des sources
cette érection des pierres
qui disent la langueur du rêve
mortel je reposerai du cristal de notre présence
dans des lits de décembre
comme les bouches des fontaines
le sable des naufrages et le bleu des glaciers
que la mort rend propice
dans l’horrible hachure des failles du vent
battu comme la solitude
rapa nui vers le ciel rapa nui vers les mondes …
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mon Italie neuve celle qui loge sous les fenêtres
des vols d’oiseaux
de murs d’ocre et de battements de paupières
mon italienne future
sous les arcades où nous sommes aimés
***
laisse-moi vivre de cette vie qui longe les hauteurs
et les cimetières marins
de ces racines qui préfigurent les villes
les plus hautes et les baisers d’or
comme des chaînes d’avenir
ne reste pas sur les fenêtres de mes exils
loin de l’ocre loin des chaînes
reste la terre entière pour me nommer
dans la plénitude d’un baiser d’embrun
là où je meurs de l’ombre que tu m’inspires
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et cette ombre qui préfigure la clarté
ce rivage sombre
ce plein vent du mensonge
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29 octobre 2010
comme j’ai le goût des femmes dans les lits de tendresse
et de rêves écaillés d’or
comment mourir pour perdre le goût de la femme
de celle qui sculpte mon avenir
de celles qui devancent mes ivresses
comment mûrir et comme les fleurs blanches
donner les cerises de tes lèvres
les épis d’or de tes crinières qui emportent les blés …
mais la nuit rassemble la mort et l’artifice
quand j’ai ce goût du sillon et le tuilé de nos jours
l’ombre des navires les Valparaiso et l’horizon
palpable dans des fins de nuit de femme
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tu m’attends dans ta vie comme je m’aveugle
dans des ruisseaux sans retour
je t’attends dans cette blancheur de chambre
comme sur des routes qui ne reviennent plus
d’une mort blanche d’un asphalte sec
et d’une pierre siennoise noir sur blanc
comme une architecture de l’amour et de la peur
l’enserre de cette peau de la peur vivante esclave
de la passion noire et le vivant de la ville aimée qui s’en va
3 novembre 2010
ton corps comme une mémoire et un mur compact
de l’azur
tes jambes longues comme les géographies du chili
place du palais …
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comme à la lumière des orties de l’ombre
tes yeux dans les miens ma foudre enfouie
ta main sur mes espérances
tes lèvres au verre tranchant de l’esprit
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Crépuscule
comme j’ai le goût du vent et l’amnésie des douleurs
les trucidations de l’angoisse le soleil rasant
j’ai le rasoir des oublis sur les jours
ma fille plus que moi
tu me prolonge
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… et dans la chair de la pierre le livre des vivants
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8 novembre 2010
misère des astres … j’ai vu hors de ce monde
cette énergie qui préside à ma naissance
bleue comme la mer
que nous vécûmes dans le ventre
le désir qui nous soulève le poids du ciel
et les collapses d’azur
sur l’asphyxie des galets
ton souffle court contre le mien …
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dans la solitude des grands fonds
cette cruauté d’incendie du jour
ce presque rien du chant des morts
ce velours de notre avenir
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des collines
des couchants
des farnese…
je porte le sang de la langue des cyprès
la toscane des arbres qui touchent le ciel
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11 novembre 2010
c’est comme le sommeil dit-on
c’est comme quand tu n’es plus là
l’aveuglement où les jours
n’ont plus de nombre
c’est la nuit où nous nous rejoignons
avec les carillonneurs d’étoiles
sur les absolues artères du voyage
c’est l’insolence de l’azur
quand tu enorgueillis les pampres
de la vigueur
le rouge et le noir de la fièvre des amants
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mon amour ce sont les linges qui sèchent
avec le rire des fenêtres de sienne
ce monde fragrant dans le bleu des fleurs
mon amour c’est le sommeil sur les baisers
qui donnent la foudre des cloches sur notre avenir
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16 novembre 2010
comme nous revenions de Cythère les brisants nus
vers la lune
de blés et de fleurs en crevasse la solitude
sur nos épaules jumelles
comme un bal flétri à la fin de la nuit
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19 novembre 2010
je n’ai pas que la douleur de te perdre
j’ai l’enfance de ma naissance nouvelle
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notre nuit fera de nous cette chevelure
de nous soudés
à la force et aux lèvres de l’enclume
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ces terrasses de café gorgés de soleil nocturne
qui sentent ce parfum de ma ville jusque dans ses urines
et cette fièvre de la femme
tu t’étendras sur mon ombre
tu t’étendras sous le baiser lapidaire
la mort docile
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chant 1 de l’enfer
nuit du jeudi au vendredi saint 7-8 avril 1300
louis boni 710 ans après pistoïa
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Mort sûre
ma ville a les larges empreintes des plaisirs
dans ses degrés vifs de femmes et de fièvres
dans des trop pleins d’ombre qui s’effacent
l’emmurail des couples de papier d’azur
pour river nos lèvres vitrifier et vaciller d’amour
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novembre 2010
henry Beyle : « … un théâtre donne des idées pour une église
…parlant de Michel-Ange
il me revient de voltaire disant du siècle de louis xiv : « un après midi
au théâtre de racine et ensuite un sermon sublime de Bossuet » …
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l’azur qui vacille le monde qui vient à nous
la peau de notre âme l’une contre l’autre
je l’aimais de l’évanouissement qui dit les jours
et l’érection des cathédrales
l’ensevelissement de ces jours après les jours
salive de mes amours blanc sur noir
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25 novembre 2010
j’entends l’enraciné la voix bègue de trop vieux calvaires
l’azur en morceaux dans les limons de mon désir
la mystique de dieu
la falaise qui s’effrite sous les ongles du temps
« bientôt tu seras là » … dans la pierre vierge du carrare
mon marbre et ma déroute mon silence et mon ombre
mon avril et mon enfer le juste fleuve de ton visage
comme un couteau sur les lunes qui s’endorment
ma vie sur des calèches dans d’extatiques nuits
avec le poids du sang la rivière d’arpège et l’hypnose
à l’embrasement de la terre
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volterrana j’avais ce soleil que tu donnais nue
dans ces sangs de collines à l’heure de l’ombre
d’avril
ce pourpre des pierres
sous le masque jauni de la mémoire
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ma tristesse ma nuit les murailles
qui nous aiguisent d’azur
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28 novembre 2010
l’arbois l’or jaune le vin comme les cloches
le cristal dans la mémoire des éboulis de marne
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29 novembre 2010
le ciel n’avait plus de murs ma solitude n’avait plus d’espace
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30 novembre 2010
d’une nuit de neige dans nos pays d’azur et d’insolence
quand il pleut ou qu’il neige on semble garder à distance
nos secrets et notre faiblesse on s’engouffre dans des solitudes
qu’on croit enfièvrées
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comme source la soif comme l’Est l’ amour
de celle qui brise le vent qui guérit
3 décembre 2010
femme couguar sur la peau et les lianes
qui m’attachent à toi
panthère d’amour avec l’or la mer
et les feulements de la nuit
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l’ongle et le trèfle sous l’infortune et les pluies
la passion qui touche la morsure de l’absence
je t’aime dans les grandes logiques des dentelles du hasard
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9 décembre 2010
Melpomène
de t’aimer entre le ciel et la terre d’Aconcagua
entre le feu et l’eau le limon de nos jours
avec toutes les grâces de l’infortune et la plénitude de l’espérance
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Nat
…et mes lèvres sur le volcan qui tremble
Comme quand le cœur est aguerrit