d’un soleil dénoué (2006)
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chant I
du fond de l’abime du fond des amours
la femme à qui l’on dit mon amour
a Aranjuez aux roses de sang sur le blanc
des murs
le noir bandeau
des yeux de celui qu’on fusille
nuit 31 décembre 1 janvier 2006
louis draule
vincent darule
paul eluard……….
Comme je t’aimais les branches de l’arbre
Penchaient vers ton été
Je restais sur les rives obscures
D’une autre saison
Et les draps nous donnaient
La blancheur de la nuit
2 janvier 2006
mort
de t’aimer
d’amour
jusqu’à
mourir
ton visage est mon paysage ma lande
intérieure
mon alliage de temps et d’espace
ma beauté facile qu’un matin je viendrai
vivre aux laines de cet été
que tu me donnes tout ruisselant
2 janvier 2006
mes poésies sans métaphysiques
ne parlent que d’amour et de mort
je l’aimais de t’aimer mais d’une mort
lente
d’un amour crucial
de celui qui ne tolère les reflux
2 janvier 2006
je n’invente pas la nuit je fauche j’achève
les oraisons
j’aimais depuis longtemps une fleur vénéneuse
un cancer d’amour
4 janvier 2006
elle m’aimait comme une fleur furtive
5 janvier 2006
l’aube est éphémère nous nous aimons
dans les fourrures de la nuit
nos os sont éphémères le vent en porte témoignage
restent les haillons
reste la nuit
6 janvier 2006
nos amours publiques rendent à la fureur
ce que la braise couve sous le métal de la passion
mon sang le brûlant des braises vives
serrées dans le poing
comme jalousie
et crime à venir la morsure qui me dévaste
mes matins sont gantés
et c’est pour toi sur d’autres rivages
dans mes mains la nuit tenait
la ville rêvée
dans mon sang circulaient les artères
de la ville où tu es
d’un rêve sous chaque paupière
d’un nuage dans chacun de tes sommeils
de toi qui me donne le monde
lorsque la ville s’endort
c’est toi qui pénètre dans ma nuit
du haut de talons blancs
dans la souplesse blanche de tes bras sans fin
ma respiration est réglée
par les battements
de ton cœur
mon avenir inscrit
au rythme
de ton avenir
mes pas
le chemin au bout de tes ombres
et si la nuit dit ton nom
la ville où je vis
me dissout
de ta mémoire
7 janvier 2006
Là où je vois ton visage naît une source
Un arbre
Les fruits de mon amour
Là où tu vis s’étendent les rues et les places
Nues de nos anciennes rencontres
Les palais furtifs
Les ruines et l’esprit des ruines qui murmurent
Le nom de leur renaissance
Là où je t’espère un cercle se rétrécit jusqu’à
L’espace de nos deux bouches scellées
Dans l’accord
D’une source native
7 janvier 2006
Dans ma nuit mes mains restent des yeux aveugles sur ta peau
Des rênes pour ton désir
L’ampleur d’un avenir auquel tu crois
Mes chaînes viennent comme aujourd’hui
Le jour que tu tiens à distance
Moi encore vivant de ta lumière immédiate
Vivant du sceau de notre irraison
Je ne peux plus nous perdre
Parlez-moi de cette femme que je connais mieux que moi
Qui m’habite
D’un autre moi-même
D’un matin aux cernes des matins
Crépusculaires
Parlez-moi d’elle
Des vents ignares
Et des saisons aigres
Des murs contre la nuit cognante où restent
De vendangeables souffles d’amour
Et comme tu reviens toujours vers moi mon amour
Nous ouvrions des réserves de congé
Pour l’aurore
C’était la mer la voix du fond du ventre
Celle d’un amour sans passé
De turbulente source
Mon âge est le tien et ma bouche est
De ton eau
Mes risques et mes chances se recomposent
Dans tes labyrinthes
Comme pour une éternité nous pensions
Nous aimer
Craquant nos cœurs telle une amande
De toi à moi de nous seuls à nous seuls
Qui respirions comme une offrande
Maintenant j’écris pour te fuir
Cette Provence qui vaut toutes nos sœurs toscanes
Nous serions là aujourd’hui dans la longue agonie
D’un amour avorté
9 janvier 2006
L’amour peut naître dans le fumier
Comme les plus belles fleurs
Je t’aimais de tous les amours du monde
Je t’aimais dans cette nudité édénique
Ma ruine est proche je perds les rives
Tout esprit de haine m’ayant abandonné
Reste ma double source vivante
Ma source d’ivresse
Mon méandre langoureux
17 janvier 2006
Dans les eaux limpides de ma mémoire
J’enchevêtre le squelette de nos deux présences
L’avenir enraciné qu’est devenu notre futur
Dans le baiser bleu et fardé d’un sang double
Qui dit notre appartenance solaire
De ce solaire qui nous coupait en deux
Comme une photo déchirée d’ombre
Et d’un éclat égal
Dans le bonheur conscient de nous appartenir
Ma nuit désirante frappait d’un manteau d’étoiles
Le sommeil que tu me donnais
Dans les bras neufs de matins sans équivoques
19 janvier 2006
(Envoi de roses)
Ma Bouzaiane ma grande
Ma belle ma folle
Chaque pétale t’apporte là
Un baiser que j’ai déposé
Et chaque rose effeuillée est un jour
Passé sans toi
Je ne sais pas où tu vis
Ce que tu vis comment tu vis
Tu es loin ma grande
Mais tu ne sais pas à quel point
Tu me manques
(à part)
18 janvier 2006
Mes montagnes aujourd’hui portent ton nom
Les rues et les places de ma ville portent ton nom
Les collines où s’inscrivent nos deux ombres
Le murmure des oiseaux au couchant
Disent tout bas le nom de ton nom
Aujourd’hui le rouge de ma blessure
Porte le nom de mon désir qui porte ton nom
Et l’écho de nous loin l’un de l’autre
De nos présences hantées
Doucement s’écrit aujourd’hui de ton seul nom
19 janvier 2006
Et j’ai rêvé derrière les cannelures de mes
Prisons
Les tisons d’angoisse les tessons hérissés
Loin des palmeraies de ces femmes souveraines
De me dissoudre dans le gros œuvre de la nuit
De dissimuler ses parures de jouvence
Et j’ai rêvé l’arbre sous les racines de l’éclair
Qui lui rendait son âme
J’ai entendu derrière les tubulures de l’enfermement
Les battements de toi quand mon cœur était pur
Et dans le dedans de mon sang
Des météorites de ciel
Mes os te sont offerts
Ma nuit criblée de tes nuits
La lampée du jour nous saisit aujourd’hui d’une
Poignée de phares au creux de ma main peuplée
D’étoiles
Et je t’ai rêvée dans les lambris de navire rendu
A la désobéissance de tes havres fantômes
23 janvier 2006
L’amour ou la pitié comme corde à l’arc
La pensée droite et cassante
Aux moindres inflexions d’incompressibles fêlures
C’est là qu’on a cru en nous
En perspective majeure
Mon sang c’est ta poésie celle des dentelles
De ton champagne
L’incalculable ivresse de nos pudeurs
Mon sang c’est un peu ta pensée
C’est beaucoup le ciel effronté
Et incalculé quand je viens dans ce temps de toi
Qui n’a là que ces battements de papillons d’elle
Mon amour de ce jour ne mourant
Que d’équinoxe
Mon ange dispense ses prodigalités
Comme la terre offrit son manteau de neige
Comme l’amante enfuie murait de silence les demeures
Passées
Les sources souterraines et leurs lyres
Fossilisées
Je n’ai connu après qu’un été et ses salves de rocaille
Coulant dans le plomb de nos émois
Dans les flaques d’obscurité du monde
la tête
De tes amants roulaient là
Sur le tambour de mes douleurs
Dans la solubilité des vérités humaines
Nous ne conservions que le dissolvant
De nos après-midi d’amour
17 janvier 2006
Je regardais couler tes larmes mes rivières apprivoisaient
Le cours de tes enchantements
Pourquoi aimais-je tant cette ville
Pourquoi les femmes étaient-elles sensuelles
J’en aimais les rives leur écho sombre
La perdition du cours de notre rencontre
Les fleurs le désir le cours de nos insomnies
L’aile exterminante l’ange ayant frappé à ma porte
Dans l’angle des années mortes les arbres
Nous gardaient leur estime
Nos mains cueillaient les fruits du soleil
En un seul de tes regards
Nous habitions l’ivresse de tes paupières bleues
Maintenant je sais vivre de chacun de tes jours
Sur tous les chemins de tes énigmes
J’égrène les pétales de mes illusions
J’engrange mes sommeils dans l’habitable
De tes veines
Le moulin des saisons
C’est l’invitation à la bouche reconquérante
Paille entre les dents
Dans le lit échevelé et nu du ciel
Dans l’azur au solstice du corail
Le fruit s’est guéri du couteau
J’aime
Et ma navigation est sans pareille
Mes plaies sont comme ancienne cicatrice :
D’amertume avenir
Et mes amours
Mes rebellions testamentaires
7 février 2006
Tes yeux de nuit respiraient sur l’abîme
La chair de ton ombre se lovait
Dans l’orchidée
De la femme imaginaire
Mon été prolongeait l’esquif de l’amour
A son terme
Et la nuit sur l’abîme tissait les phares
D’une lucidité d’un seul métal
7 février 2006
L’entrelac du cœur où les étoiles
S’éprirent d’une succession de constellations
Je te voulais dans la neige
Dans des nuits de chalet
Dans l’aurore qui fibre
Mes lassitudes incarnables
15 février 2006
La fidélité ne serait que l’acte de perpétuer
La mort implacable
Mon aurore de minuit quand les arbres des forêts
Pèsent plus haut que le ciel de nos désirs
Et que l’azur de granit,
Je touchais ton orient
Mes fenêtres coulaient
Sur le miel de la ville
Là s’ouvraient les chants de la vie vaincue
La rhapsodie millénaire de beautés
Saturniennes,
L’existence tremblante de soleil de toi
Je nous aimais
Sur le limon oublieux d’un embrasement fractal
21 février 2006
dans ma nuit je t’ai façonnée
à l’argile de tes fulgurances
de tes chutes j’ai respiré les baisers
d’amour, dans son recel les copeaux,
les fleurs de marbres
et à l’encre de ta peau bleue
mes mains respiraient
au ciseau de ton ascendant
Lorsque nous eûmes courbé l’ascendance du soleil
Les ombres du cœur détenaient enfin
Le secret d’une source
Remontant le cours d’une blessure
Comme un soleil allant s’accroissant
Le funambule égrenait les syllabes de son vertige
Mes yeux morts mes mains vives je t’inventais
Dans l’argile de la nuit
Tu respirais dans la vérité de mes jours
Mauresque ma belle ombre blanche
L’arme blanche sur le sommeil bleue de la ville
Le velours des veines
Le tranchant du méridien irriguant
La fatalité de ma paume
Je divulguais la source et l’aurore du sang
Dans son cours supérieur
La résurgence d’un âge acéré
Tu viendras car c’est le murmure de la soif
La porte blême de ma solitude
23 février 2006
Avec des yeux si vastes sous un ciel si étroit
Qu’ils s’éprirent d’une succession de constellations
(écrit avec Robert Sarrut)
Comme le feu comme la glace franche
Elle fendait la foudre
Comme la femme le secret du jouir
Et sur le buccin et les seins s’érigeait
Le vent ferme
Comme d’un épieu l’ordalie et la sculpture
Des ombres
La trame mortelle apaisant nos peurs
Sur la braise de la nuit
Je dénoue la foudre pour tes seuls regards
La zébrure et le clair de tes ivoires
Je dénude
L’équarrissement de la passion à son extrême
Et je te sais ma mort dans le froid de l’épée
Ce ciel qui ploie du verdict des jours
Qui se déplient
28 février 2006
ma voix passait sur la foudre
entre tes dents ce que la paille augurait de morsure
et de séduction
le temps s’étouffait de trop de brisants de mer
et de l’eau de ciel
je t’aimais dans des laines et des nids d’oiseaux
elle avançait nos naissances diluviennes
nous mourions de ce que fut Œdipe
torrentiel d’orgueil
l’enfance évadée d’un océan seul
sans rivage à apprivoiser
28 février 2006
baiser de serpent pour ma bouche d’orgueil
c’est toi qui portera le sommeil
d’une innocence rampante
28 février 2006
il y a l’air il y a le vent il y a le souffle
de la pensée
l’argile de l’homme les battements du monde
il y a l’enracinement de l’âme
l’ombre du battement de tes cils
l’apesanteur les sphères et les silences de la mort
proche
l’éclat qui dit l’amour
la création
2 mars 2006
J’ai surpris la nuit sa faiblesse
Quand la mort portait le blanc
Furieux de la spirale des âmes
Le gouffre aveugle et la disjointure
De nous
Le dantesque du vertige l’élan de ta main
Prisonnière de ma main
La face du monde
(fin de Dante)
2 mars 2006
Excréments de couleurs prisons de murs
Cloison d’abîme tremblant
D’un rapt obscur
Je tiens dans mes mains
Le jour qui t’éclabousse
Je me meurs de l’ample page
Des hérissements de la nuit
Celle qui convulse de larges plages
De nos amnésies
D’un noyé brisant l’ombre de sables suffocants
Mes mains nomades sur la chevelure de tes embrasements
Les griffes vivantes de la nuit grandissante
La torture bleue de toi disparue trop longtemps
Crible du vent
Qui endort la douleur
Nu soleil ployant la résistance de notre amour
Je reste sur le quai à proximité d’étoiles murmurantes
La mer de basalte de ma mémoire
Vague après vague,
Je viens sur un sommeil de brisants
Un sommeil bifurquant sur une cataracte de lumière
Chevelure nocturne sous escorte de feu
8 mars 2006
ce sont les dunes de tes seins les ergs et les oasis
de ton ventre
le jardin bleu la fenêtre sur l’eden
d’avant le monde
j’habite une nuit qui sonne de cris de tes yeux
sur la mort
(fin de Dénudée)
8 mars 2006 – nuit
l’étreinte verbale d’une rencontre
la sobriété d’un horizon élargi
l’épaule amicale la solitude
fenêtre portuaire j’astiquais mes amitiés
à l’ancre caustique
de silences oublieux
l’aurore fugitive
9 mars 2006
mon amour te voilà dénudée
l’angle de mes remords n’excède pas
la vanité de tes évanescences
le vain le large l’harassant horizon
monde sans toupie
mes jeux en restaient à l’anguleux
de tes secrets
dénudée de l’épaule
la palmeraie de tes bras close sur moi
de la hanche de la cambrure
le ravin de tes rebonds…
restait un désert sur la vanité de la peau
nous nous perdîmes…
Montagnes qui élèvent le cœur
Sans jamais renoncer à ce qui foudroie
A ce qui se brise sur la proximité
Du cœur
Bleues plus bleues que la respiration des veines
Là où l’air y est initié
Montagnes de l’humilité
Paroles d’eaux murmurantes
L’oreille du vent buvait là des amours raréfiés
11-12 mars 2006
Et je te ferai intime avec le vent
Qui se gerce
15 mars 2006
chant II
L’épée de jeunes années au fil de l’eau
Qui naît dans des sables morts
L’image pliée
D’un soleil d’or d’étoiles
C’est la fin du jour
21 mars 2006
L’éloquence de l’eau les paroles bleues
Je cherche le temps qui s’efface
Sur le rivage de tes yeux
Nuages nous vous avons rêvé du rêve
Bleu du silence
Projetés dans les profondeurs du monde
Les bleus du silence traversent
Les migrations de la solitude
Le dénuement de la mort insinué
A l’heure des paroles recluses
22-23 mars 2006
Par les chemins de la mer habite une angoisse
De verre
Tranchante comme le chant de la nuit
L’espérance des labyrinthes jalonne
De grâce
Comme des murmures d’errance
La rose qui se gerce
Nocturne nu
Les glaises océanes immergent les cinglances
Du silenciaires
25 mars 2006
guirlandes épiphaniques
le silence apprivoise la distance de tes lèvres
à l’approche de mon désir
les vagues sont nues sur des brisants fertiles
J’aimai ces rires dans l’écho des vallons
L’éboulement lyrique
Dans l’ourdi de ta voix
Sur le nu de mes lèvres
L’approche de la voix innerve le non dit d’un secret suppliciant
25 mars 2006
Comme je t’aimais conquise je restais aux genoux de ta voix
Tes demandes sur le cristal de l’absolu secret
Le redire des falaises qui nous guidaient vers des murs
De mort
Je m’enracinais dans des aubes de ruptures
Sur la paume de l’âme
Mes jalousies à l’équinoxe
Comme je t’avais conquise
Le roc la vague le ressac
La mer entière ensevelie pour le seul dénuement de moi
Je vivais de te dire quel gouffre de toi j’aspirais pour dalle
De notre mort sur des sables jumeaux
Nuit du 25 mars 2006 (1 an après)
Rocaille seul seuil d’amour qui s’inspire d’éternité
26 mars 2006
Plus que le cœur
Plus que la vague…
L’éternité antérieure
Le visage la couleur de l’angoisse
Le dire de l’amour sous le joug
D’imperfectibles désirs
26 mars 2006
bleu comme est vrai le cœur qui refuse
l’effusion qui se veut le solstice du vouloir
et les pleins pouvoir de la rupture
la peau qui est la mémoire de nous
dans l’échancrure du trop jaune de soleil
la conjugaison de l’amour
du besoin d’aimer d’un achèvement je crie
j’émonde les couleurs de mes territoires
j’achève des soleils pris dans leur arraisonnement
dans leur prison
près de ce qui affame
27 mars 2006
dans les mains de la mort mon souffle croise
tous les registres de la soif
et tu ne viens qu’avec la langueur d’un soleil
de vanité
31 mars 2006
Ce que j’aime est loin de moi ce à quoi j’aspire
Est à distance d’une intrusion constellaire
Le chant des vagues berçant les corps absents
31 mars 2006
montagnes à infléchir montagnes de colliers
d’étoiles
je gravis les baisers de la nuit les gerçures
de pauvreté
dans le vent expirant des éboulis d’angoisse
de toi
ta voix passe sur les lambris du silence
l’immobilité sonore rendait les sources
assujetties
montagnes qui dénudent ton visage
sur la naissance de baisers
silencieusement constellaires
ma nuit dans ta nuit
des pas dans la neige
4-5 avril 2006
te dénuder c’est déjà recueillir l’absence
toucher la plaie diffuse
l’oracle de sources révoquées
la terre qui porte un lourd secret dans la dépouille
de mon espace enclos
Falaises des amours contrebutées des murs de notre mort
Et de notre perfection
Notre éternité allusive
Masques que portent les fleurs
La déréliction et le sens d’aujourd’hui
L’horriblement clos sans tes yeux dans leur avenir
5 avril 2006
Sous le joug du désir la vanité du soleil soulève des contreforts
D’éternité
Lune d’amour
Falaise de mes soucis
Les amonts de roses blanches
L’ombre est la vague de la lune
La gravitation de nos confins à distance
Cascades d’eaux rouges, chevelures
Amoureuses dans une grappe
D’aube repue
(fin de Rousse)
C’est la terre qui se dénude
chant II d’aube qui parle
Par la bouche en éveil
L’aveugle est captif la solitude
Se dépeuple de son manteau d’ignition
6 avril 2006
Calme dorique d’un paysage sicilien
Les herbes hautes mangeaient
Des parterres de jonquilles
Les dagues de l’azur sur le frisson
De la pierre
L’antique choéphore des insectes
Le monde respirait de silence
Des masques de lyrisme
7 avril 2006
déjà sous l’asphyxie l’eau inonde
ma naissance
celle qui vient de ce monde obérant ta venue
celle qui a suivi ton portrait
tranché d’un souffle
désert dans l’espérance de mon visage
comme je savais les palmes je savais le nu
de ton désert
l’absence de ton azur
ce qui vient d’une errance pourvoyeuse
des sables, l’éclosion de ce qui se finit
pellicule idoine de l’obscur
dans le cercle de nous
Perspective du temps amont de l’augural
Nautonier
La naissance de mes sangs antiques
J’écris ton nom sur le lien obscur de tes espaces
La nuit longue d’une galaxie
Nuit du 7-8 avril 2006
Je te voulais auriculaire, sereine
et prompte pour te définir inaugurale
de ces modulations d’abîmes
crissante du temps qui fonde
palme abîme des sud sur la nuit des sources
portant en nous le temps
temps de l’oracle le dire de l’indicible
la liane de solstices dénoués
soleil qui nous porte sans l’oasis transhumante
de nos haleines de silence en silence
le murmure dégrafé de l’errance
désertée la main qui désire la main le souffle
l’éphémère de l’équinoxe, ma sœur sur ton sang
que vaudrait notre secret
sans l’ombre de ton seuil ?
nuit du 7-8 avril 2006
Brisures
Soleils et chaînes
Archivoltes du temps colonnes
Comme ont voulu
Les hommes anciens
Désert comme dans le sang l’abîme l’éclat
Quand de toi
Abstractive avant la fin
La nuit vient
Sertissante d’angoisse révolue
Masque mes nuits mes terreurs
L’angoisse qui creuse
Je dépose mes paroles mes silences
Sur des rosiers passeurs de flétrissures
Fragrance des espaces dans les villes et les abîmes
La sobriété du temps favorisait l’éclosion de la mort
Sur des crépuscules déchus
mes masques
l’aveugle perception de ce que nous consonnons sert d’abri aujourd’hui
à cette certitude que les confins de la mer abritent la déshérence
de paroles de retour de mémoire
de senteurs d’algues carcérables
carcération de lumière de nouveaux jours portant nos enchâssements
fondateurs
je respire ton souffle de pollen
tes lèvres conservatrices de silence
quand dans ces rapts de baisers au plus lointain
du don
les reflux aux marges de deuils
je m’en allais dans l’éloquence du jour
nuit 8 avril 2006
l’ombre réversible qui porte l’avenir
l’ambre des paroles chiffonnant la nuit
à la source des couleurs le vent des accords
une éthique de silence
de roseaux austères à l’accablante
perplexité d’une cinglance webernienne
la pensée et le verbe désertés je me souviens de la voix
ensevelie de ces orages du monde
les rivages de nos renaissances
le passage d’éternité
comme des vols d’aigle sifflant des fonds de soleil
ce qui porte ton nom
ce qui veut ces murmures
raréfiant l’azur suspendu
10 avril 2006
ce qui de part en part porte une part
de toi entière
que sont les écorces les brûlures de raison
d’épiderme sans horizon
et des augures de matin de sentences abritées
de bonheurs d’ici
avec des sous jacences
d’envol de cygne
11 avril 2006
l’arborescence hédoniste d’une odyssée de l’inouïr
pierre boulez en répond
pâques 2006
Ce que la mer a pris
Ce que les étoiles ont donné
L’orgueil qui tue les hommes
Miroir vétuste constellant
Miroir soleil de vanité
Nous sortons d’une nuit totémique
La raison ravinée dans le gravas des mots
La part qui reste de nous dans un cycle érosif
23-25 avril 2006
…et la mer nous donnait ses paroles
dans la respiration du sel
théâtre d’augures que les cris dissolvant
des navires comme des lames les voilures
l’incertitude de noces
les oripeaux de cieux que stipulaient des renaissances
de nous
aux abords de quais
de songes
dans tes éboulis d’absence
en survivance d’abysse
27 avril 2006
28 avril 2006
Des limbes bleus de tombées de jour
Le pôle absent qu’il soit seul donné de gravir
L’incendiaire ne dédale jamais
Dans les oripeaux de la nuit
Nudité de la parole
Volutes d’azur d’empirique nuit
Franchissant le seuil
Dénuder le corps jusqu’à l’obscurité des choses
L’amoncellement du vide
Les rouages de la nuit
Disent les agonies du cœur
L’incarnat torturant du silence
Des tombereaux de ciel
La peu souple indifférence
Turbulences racornies
A la forge du langage
L’aigu de sa misère
Le fondement du solstice
Dans les engrangements
De nuits magnétiques
(fin de Lus sur les sables)
28 avril 2006 (dal)
Mes prisons refermées sur les bras de la nuit
Longue incise sur le bleu de mes jours
Les fleurs excessives dans la clarté justiciable
L’arbre irise des vérités enracinées
3 mai 2006
Le Marteau sans Maître est déjà beaucoup plus faunesque que le Pierrot Lunaire
.quoique
certains disaient le monde en deux par la prison ou non
carcération en nous-mêmes
l’efflorescence de bitume et de pluie
la rue qui vomit
la ville qui respire
11 mai 2006
breton disait pour nous d’un 11 mai 70 au sépulcre de Nicolas II
« …ce que j’ai connu de plus beau c’est le vertige …. »
en ce temps là nous nous aimions…
Les pièges du cœur sont dans les alarmes de la folie
Et la joue aux baisers que je te donne
Ce que j’espérais c’est l’efflorescence
Le non dit de rues à la perspective
Des petits matins
D’amour de mort tauromachique
Le cercle enclos de clarté
Celle de corne comme vanité
La couture d’une balafre
D’un crible pour boutonnière
Je reconstruis ta danse dans les pages vierges
Du vent
Je sculpte l’écho de nos ombres d’un soleil
Qui s’accroît
Pollinisation du lucide
Tombeuse de ténèbre comme navire à quai
Qui criblent nos attentes
Sur des restes d’opacité océanes
Les murmures du ciel entonnaient de larges chorales
La distance de nos paroles fécondait le plus sûr du bleu
De nos oublis
De sel de mer les oiseaux exultant de silence
22 mai 2006
couteau nocturne
reconduisant les dénudations
je saisis la rose occultée dans nos débâcles
enchevêtrées
le ravinement des paroles au lierre du silence
l’ourlet de nuage qui féconde l’hybride
au matin de notre naissance
creusant les fondations de la nuit
la mort donne son visage à l’azur
de nos espérances
nous nous savions sur des horizons d’exils
incertains
je t’attendais sur l’amère lassitude
d’un soleil moins corrosif
que l’haleine traversée
l’air était tissé dans la démesure de l’ombre
paume bleuie de la lumière
Cette béance de fin de pôle et la lumière
Sur tes yeux
Le cri armé l’immobile envol
Du vent de notre dénuement
La mémoire languissait dans l’enclos muet
De parfums tâtonnants
Je t’aime dans l’immobilité de mes désirs
Dans le silence intérieur de mes mots
Dans l’acier de leur postulat
Comme les vieilles pierres le cœur se défait
Des fêtes anciennes
Patines d’une lyre d’oraculaire désaccord
L’aube mourante nous donne l’improférable
Secret d’éboulis de roses
Avant la dérive du jour
25 mai 2006
L’orient des roses la lame des choses dans leur nuit
Le couteau des séparations la scintillance de l’éveil
La pâleur de la voix dans ses langues incertaines
J’excavais de couleurs des sommeils mellifluents
Je cherchais le visage mûri des nuits
L’odorance de bouleversements ensevelis
Des dagues aiguës de silence donnant
Le bleu sculpté notre mort
dans mon commencement
L’épure du temps retiré de son sillon venais-tu
Abstraire l’éclosion d’abîme ce point d’orgue
Aveugle ensemençant un matin ombellé
Riverain de toi résonnante
Ma morsure la presque nommée l’ancillaire
Réclusion des paroles l’airain juste du lieu de ta démesure
La forteresse fiévreuse de nos engrangements
La lueur de mes nocturnes dérisions
Ce crible dans le bleu de l’amour
Nuit soupçonneuse d’errance
J’avalise la cicatrice de ton nom dans le monde
Qui s’ouvre
L’ébruitement prolixe dans les cisailles du matin
Comme le cœur éclate l’usure des préjugés
Sépare les épis revenant de toute mort
Le réel et son dire la fleur pour toute ombre
De son retour comme un cheminement
D’abîme avant et devant la paroi
Du jour
Du fond de nous où tout bleuit
Dans des odeurs de terre quand
Tes mains modulent la peau qui tremble
Les corps se dénouent d’une pellicule
De lèvres augurales
C’est l’achèvement médité de toi
L’organique nécessité
De la mer à son éclosion la libre
Repentance de séjours anguleux
Jardins des morts dans le luxe
Ombelliforme d’ombres énoncées
26 mai 2006
ces mains de fleurs avec ces voix de mer
toute dureté des choses qui jaillissent
à l’aune de leur démantèlement
Tous ces jours toutes ces nuits carcérantes
Toute cette rature d’avenir
…beauté d’éclosion
cerclée de son silence
des sept couleurs des sept douleurs de l’oubli
la prégnance du dénuement
dans des matins de roses subtilement
j’abdiquais tous les froissements de tes draps sonores
dans la transhumante haleine des jours
après les jours
à l’incertain de la terre
nous avons vaincu les labours des cieux
la combinaison d’un numéro de coffre ne peut se composer que de dix chiffres (sa recherche infinie) . La meilleure poésie peut se réduire à un nombre restreint de mots. La combinaison seule donne la valeur poétique
Le librettiste de Jean-Baptiste Lully(Quinault) ne consommait pas plus de mille mots de français usuels
(fin de parenthèse)
Certains hommes ont été des dieux pour les hommes
Grands initiés
Massifs des hommes d’aujourd’hui l’homme
Sans visage
27-28 mai 2006
l’éclosion l’écume des larges portent les frénésies
et le désir des conquérants
les largesses de rivages de fièvre
j’inclus le souffle recueilli de l’absence
d’un territoire
qui initie un parfum dans son mauve espace
de nuit
tu demeures le bouquet la pluie subversive
d’un ciel nuptial le bleu baiser de la terre
l’attelage sous de vives acanthes corrosives
et le lierre dans son impatience
29 mai 2006
de toi…t’arrimer à l’espace de mes vœux
d’une pluie de roses
avec le recommencement de tes perfections
la distance ensevelie d’un infini
qui se referme
31 mai 2006
J’entends les cris du temps de la lyre et de la naissance
Nous portons notre enfer
Dans le bastingage des jours
Le berceau de tes murmures ouvre un seuil
Sur un pierre d’avenir
De quelle peur l’avenir nous rendra l’édifice
Du silence
Dans son lierre
Comme le cri avant sa signification
Le verbe devant sa naissance les justes piliers des cieux
Brandissent leurs couleurs d’avenir
Petite elle
Sous l’ombre de si grands talons
Et les arbres qui respirent…
Et la respiration de ceux qui s’enracinent
Le chant fini que chaque nuit accorde
Au vitriol des chances devant la geste de l’orage
3 juin 2006
Nuit du chant dagues des silences
Que ne venais-tu dans les eaux rares
D’un éloignement fervent ?
Lune dans ta pelure bleue
l’écaille antérieure
Comme dans les terres nuptiales
Comme au moulin de ta lumière
Celle qui inverse le cours de la nuit
Et la soudaineté de la mort
C’est la distance de tes doigts
Dans la lande du dénuement
Ma naissance les mains de ma mère
Dans l’ombre multiple de mes jours
Celle qui sépare les étoiles
De leur peuple d’espace quand tu viens
Nuptiale
Des seins de la mer des gouffres océans
Dans le chant des vitriers et les pains
De soleil c’est toute la tendresse
Des après-midi palpitables
Sur l’enclume martelée de ma rue abyssale
La rue de peaux d’oranges rouges
Rue des potiers célestes
(fin de Rue des Potiers)
Je ressemble à la nuit mais je porte le masque
De ce qui t’oublie
L’irréversible point du jour sans la fangeuse
Oblitération de l’absence qui te méconnait
Les mains veloutées dans des gaines nocturnes
Comme le masque de dieu le fard de la vie
Disait le hasard de l’intelligence
Comme vient l’ombre de tous les jours
L’accord du chant à tous les signes de ton oubli
Tous les tamis du cœur l’accord
De ce qui rend l’arène de toi vengeresse
Voilà le sang qui vacille dans de besogneuses angoisses
Le hululement de nuits au méridien
De rangs de perles galactiques
5 juin 2006
Ce que le vent veut de nous vient loin
Depuis ceux qui parlent la langue des fontaines
Assoiffant le cours du vif argent
De nos racines
(nuit)
Ce que le nu du sommeil rend à l’harmonie
De nos corps
le feuillage frémissant comme une arme
vient dire à la bouche accorte de nos secrets
la distance ensevelie de nous
6 juin 2006
c’est le visage de l’ombre entre les doigts
de la douleur l’eau des prisons
le sang qui creuse
rose jaillit du plus pur
soupçonneux de ce temps inoculé
l’emblavant territoire de la mémoire
nuit innommée
l’aboi de l’abîme montagne consumée
de ma survivance dans le bleu géologique
le jour se lève dans des flaques d’été
des déserts en escaliers
jusqu’à ta voix murmurante d’aube
9 juin 2006
Pure modulation d’un présage
les accords
Croulent leur bleu torrentiel
Suspens d’un souffle d’abîme
L’abolie vague nocturne passe la dentelle
De ton souffle
Poreuse incision d’un seul mot humide de tes lèvres
10 juin 2006
… comme les égarés dans les habits lourds
de la nuit à quai
dans la mystique des départs
qui leur tient de secret
l’eau des sources lève ses yeux
dans les parages habitables de la mort…
dans le chant de l’oiseau c’est le matin
qui se dénude
la nuit abrasive dans un parfum
de paroles lourdes
hachurée de son cri de silence
11 juin 2006
L’éclair tissait des promesses d’arrière pays fiévreux
Dans les pampres lourdes
Mûries de chaque battement de ciel
Le bleu de la nuit trahissait
L’offrande de ta présence féconde
Laissons le secret
Sous des dalles
Fidèles
De silence
14 juin 2006
d’où que vienne l’évidence entêtante de notre vertige
nos veines continuent
de distiller une ombre inaugurale
la vraie distance bleue où la mort respire
L’aube transhumante cristal violacé
Qui dit la fin de la nuit
Crans d’arrêt pour de hautes harmonies
Rose incendiaire voix dépulpée sur notre cécité
15 juin 2006
Dans les forgeries de la nuit
L’eau stagnante et les pierres
L’ingouvernable source criblant été
Dans l’intonation de la mer cadastre soustrait
Du temporel je vise l’agonique
Eternitéet j’aime…
La foudre dans son masque comme les flèches
La rosée d’un serment parjures des jours
A l’extrême du jour
L’abîme à la croissance de ses nervures
Une paix de pierre sourdait l’innocente gradation
De la mort
Femme verticale comme une mer enténébrante
L’herbe excessive dans la patience taciturne
Je pressentais des rêves reptiliens
Le corps nu d’une femme lovée sur la bouche de la terre
Conjugaison des sources d’eaux dormantes
Coquelicots d’Agrigente
Lassitude de temples millénarité effeuillée
De leurs pierres jour après jour
Proche sablier du temps
…cède le noctuelle de silence
qu’ose le frissonnement
de blé mûr…
l’écoulement de masse de soleil libère
les paradigmatiques épis du temps
plastique immémoriale
l’azur croule dans son espace intérieur
16 juin 2006>
Mycénienne éclosion de mer
Carrioles îliennes sur des azurs carrossables
C’est l’heure lascive d’ivresses neuves
De ciel qui recompose les abîmes de souffles lacunaires
L’enjeu tectonique de nous descendus par la faille
De nous hors les murs
Mycénienne épouse… le midi désombré
Des chiffres le pollen de la langue architecte
Dans l’azur en gravas la cariatide odorante
Mon gîte dans ses bras de lilas perfection
Dans la chair de l’ombre
Ce bleu de l’herbe foulée
Ce sang qui dit le dédale de la terre
Pensées oeuvrantes connaissance par les abîmes
20 juin 2006
chant III
C’est la pierre qui se fend et la terre
Qui s’incline
La transparence qui crève le cœur des peupliers
Dans la nuit du jour l’épaisseur du regard
De l’homme
La mort se levait dans l’haleine bleuie
D’une flambée d’yeux nocturnes
20-22 juin 2006
l’herbe avance dans son silence
et le geste de la terre innerve le retour
dans l’éloquence de la rosée
d’une fleur qui naît comme une larme de sang
25 juin 2006
dans l’écorce des jours la chair du monde
gouverne l’éternité qui nous lie
en un lieu de mort en marche…
… murs bleus d’infini torrentiel
28 juin 2006
Dans le livre de l’orage
Les pages de la vie tombent s’érige le solstice
De l’âge
La crête et le billot des bilans
L’enclume de ma main dans le retour
De chaque feuillage de mes jours automnaux
Pour ce qui vient comme l’adoucissement
D’un combat où tu étais sœur
Livre dépeuplé fougères des mélopées
Sur l’alliance à l’arabesque de l’ombre
Je t’ai suivie la nuit portant ses murmures
Dentelles chrysalides éphémères
Clé de silence ma bouche baisant la terre
D’un sillon
Sur la profondeur d’une octave vipérine
Telle la foudre
29-30 juin 2006
Femmes comme des fenêtres ouvertes
C’est la vie ruisselante
Les jours ensemencés du temps qui se dérobe
Je bois le dénuement de la rose
Fontaine pour abouchement qui nous lie
Dans les lierres de la mort femmes ravinées
de soleil l’eau muette dans la caresse
de la pierre l’halètement de la nuit
de source embusquée qui parle la langue des berceaux
1 juillet 2006
dans la nuit accorte la mort brille
de l’acier vert et jauni de la ville
1 juillet 2006
Forêt lourde de ses oiseaux
Pesanteur de la solitude
Le rire de la pluie nous traverse
Et notre cœur est insoupçonné
C’est la terre qui porte les mots de l’errance
Caillasée d’automne tranchante
Comme un rasoir de lune de lumière
Elle affame le profil de la nuit d’ignition
De sang
Langage des pierres où croulent des murmures
De paupières…
2-5 juillet 2006
Dans le soyeux igné de la nuit
Dans la robe de la vérité qui s’applique
Ce sein lourd de la terre
5 juillet 2006
Soleil disque d’orange pourpre de nuit
L’échancrure du jour
Vertige de nos pas sur un seuil inhabité
Soleil pour nous déserter rendu
A la vacuité de notre chemin
6 juillet 2006
pointe d’aurore
l’incarnat
du couteau
l’azur que j’affame
à des fins terrestres
en ses sillons tissés
7 juillet 2006
l’azur flexible
sur le vent creusé
j’appartiens à la bouche vacante de l’oubli
dans le bleu de son orage
Dans la nudité des tombes
L’octave révolue des temps
Qui cisèle
Le casque blond des soleils
De braises d’oublis réminiscents
Le sang séché sur la pierre pénétrante
Nuages sculptant
Induisant l’attente
Seule reste dans la bouche
Du vent
Et sur la pierre
La poreuse permanence
8 juillet 2006
montagne qui éclaire le cœur des humains
Du vent disjoint la cécité défleurie
lacère les cieux
glaciers qui gardent le goût du bleu
dans la bouche des amants clarifiant
l’eau de baisers d’ombre
lac d’énigme les neiges s’érodent à la soif
de nos liens muets
11 juillet 2006
meurtrières du jour la muraille l’aveugle
crissement des astres et de l’oubli
l’intonation des vents
pour brisure allant à la mer
pour virginité chaque rebond de chaque été
le vent à voix basse
s’évadant en en épousant les pollens
14 juillet 2006
L’alphabet des sables paille des infinis
Ainsi que l’ossement des temps
Embouquant d’un serpent d’univers l’étoile
Etreinte déliée de la nuit déshérente
Gisement je savais de ta lucidité vivante
Le bleu sacré et le saccage constellant du fond des nuits
Etoiles je vous élirai à l’autre bout
Des mâtures
18 juillet 2006
mosaïque me hissant jusqu’à toi
ces vestiges de fleurs
ces ressacs de visages anciens
21 juillet 2006
murmure ce proche silence
paupière crépusculaire murmure clos
de toi
24 juillet 2006
Nuit d’un seul tenant qu’était le terrestre
Nu de nos liens
Rose assaillie de ténèbre
Dans le tressage de robes fiévreuses sous les embellies
L’azur du bleu raviné de foudres arables
Pierreuses excavations du lucide
Dans des arythmies de soleil
Creusant notre ciel à la roue des jours
Quand déjà vient le règne de la pierre…
Déjà le vent de nos présences enchevêtrées
27 juillet 2006
séquestre du vent proche dans le bleu
sculpté
les jours et leurs chiffres ne portent plus
le visage du temps
l’ajour de lumière avec le jour qui se perd
l’ajour comme un limon sur la peau
du ciel la décollation du massif de mes nuits
dans une trouée de nuages qui se décousent
ma maison d’érosion
porte aride de solitudes
irriguées
fenaison d’aurore d’où ne restent que ces poussières
d’étoiles
que les matins distillent
dans le bleu des veines
l’angoisse qui porte la mort
de son visage d’éloquence
pointe du jour au couteau
margelle d’ombre l’irrigant linceul
demeure érosive
nacelle de jardin bleu le versant
de ton velours
la montagne consentie
fin juillet 2006
L’oubli :
De la mort en pétales
L’ourdi du vent
Jusqu’au dénuement
1 août 2006
Nous vivrons dans l’oubli de nous-mêmes
Dans des feuillages d’avenir
Fleurs navigantes à l’embouchure
De l’eden
Sextant des solitudes en bouquet
3-4 août 2006
lire ton cœur dans le cristal de la nuit
c’est définir la vie dans les serres chaudes
d’un cœur futur
c’est le visage du vent qui consent à l’intimité de la pierre
c’est la main de tous les jours dans la main
d’un règne qui consent c’est la caresse
de pouvoirs fauves pierreries des glaciers
c’est un pays de cimes qui dit l’architecture des rêves
c’est un froid d’étoile de pluie bleue
sur ton rire miroir du désert je dormirais
de ma nuit lapidaire
quand il pleuvra des arabesques de toi de nuages théoriques
bleu immémorial
8 août 2006
bleu immémorial toit du monde
d’avant la venue de ce qui nous défera
l’écorce vivante où j’ai vécu quand je t’imaginais
archétype de mon amour semblable à ton amour
règne du minéral
aux seuls monuments que la mer et le soleil
pour des noces de sangs à venir
Ciel fait de pierres carrelures d’azur
Immobiles
Maçonnerie du bleu
Je traçais les fondations de solitude
Du bleu suspensif de ma maison
10 août 2006
Jetant les dès de destinée
…S’ouvrait la carte du ciel
les fleurs de poésie restent nocturnes
infiniment nue pierre dans sa chaude carcération
jetant une capitale sur l’aube
métropole de blessures nues infinies
ciel tourné sur le sidéral d’angoisse
de ton plexus solaire
fractures des mondes
chorals océans chant des sphères
l’aube vient comme la pulpe des origines
abyssale beauté
fruit d’aurore dans les pampres
de clarté une morsure de sanguine
fleurs octandreuses
ombellifère nudité d’un ciel
sur son socle d’infini
écailles de la mer
vagues
la mer meuble comme un labour
l’ombre réfractaire
la fissure suturée d’énigme
connivences astrales à la dague
de leur chant
pourpre émacié du sang
1 extatique visiteur du seuil
2 l’oblongue maya dans sa glaise
nous jusqu’à la désolation des os nus
double présence de soleil mangé
jusque dans le rire statique
jusques en ces dents hennissantes
11 août 2006
L’anorexie des mots contemplée
Dans la rocaille de la pensée
Cheminement poudreux de la solitude
Le nu de la contemplation
Dans l’essentiel désert
La poésie créa la Femme
(fin de ECLAT DE VERS LUS SUR LES SABLES)
12-13 août 2006
c’est le jour semblable à la nuit
et au partage de l’ombre de la nuit du jour
c’est le jour d’un matin quand cette terre
était encore jeune c’est la soif qui dénude
le puits sans fond du désir
c’est le jour des désespérances refleurissantes d’acier
l’haleine froide de la chair et ses lèvres de nuage
c’est le temps de noces antiques l’irradiance
quand s’allument tes paupières nues
c’est le jour d’un bleu égéen sous de grands abîmes épicés
l’ariane rendue au tribut de la mer
c’est le jour qui vient à l’odorante permanence des sables
qui portent le secret chaque jour instillé au poumon
de grands larges
c’est la soif de la mer et ses embruns de miroirs
l’altérable satiété de foudre qui porte ses caresses
en chevelure
n’était-ce pas la fileuse d’or de mes rêves
l’airain de la danse dans son ankylose solaire
c’est le monde d’un jour dans son abstraction
végétale les feuillages du cœur
qui frissonnent dans leur chair d’orage
c’est le souffle d’un monde au mourir désuni
la vie qui se mesure de notre chair d’éternité
des goémons de soleil traçant le jour
dans nos veines reverdies
c’est le bleu du jour de tes cernes en ruines
bleu lyrique du feu tréflé de la passion
xénakiennes
métamorphoses polyphoniques du cri
c’est le jour de chants occultes de soixante quatre
montagnes sainte victoire angulaires de vents
qui couvent l’incertitude c’est la terre
brûlée
la femme comme un sable prolongé sable consumé
de naufrage
c’est un ciel noir de seins décuplés de grandes
barbares les hanches dans le sculpté de la nuit
un amour éternel dormant en moi
c’est le bleu seuil de l’étoile qui rapproche
de la mort l’ornière du temps
la nova lucide de nous à rebours
13 août 2006
paysages
Chartres acropoline
Eperon dur de la Beauce
18 août 2006
Et tout l’or de ton corps en fragrance d’oasis
Machette indolore
Chaque pas d’homme porte trace
D’un ciel enfoui l’humain qui défriche
19 août 2006
Mont Ventoux de glace montagne calvaire
Mordu de pelade griffée de gerçure
Venteuse écorche de lune corridor de plâtre
Qui mène au plain chant de l’azur
Nuit d’un seul astre
Qui épuise la chaleur des astres
Ciel d’asphalte désastre d’étoiles dès jetés
Sur la crinoline de la nuit cils qui t’habillent
De forêt aux yeux de loups
Je fermais ma paume sur l’amour
Et sur la mort
Hanche large de la houle
Cris du sable
Dans les rechants de l’écume
La beauté a l’errance fertile
22 août 2006
La peau des rues chavire de minuit
Des mains de magnolias
En souvenance d’embarcadères
Impriment
Le fossile des jours le cri qui reboise
les salines du silence le chant d’épure
chant de continents à la crête d’embouquantes sybilles
de navigations nocturnes le merci d’un vent
d’orgue
l’erg qui pourvoit au perron de mes jours
la chair du sable est une sagesse du désert
et le cri d’un vent neuf a fêlé de son sel l’érosion
bâillon de temps
la décrue d’âpreté de cité
qui s’enlise
cornet à bouquin comme clameur au poitrail de la ville
palmes au couchant hors les murs
pierres semblables au poing verrouillant d’éternité
naissance du sang sous les jougs de l’exil
désert arable de l’errance veilleurs de vent
qui jettent une récitation d’écume à l’amarrage de la mort
23 août 2006
mort horizon indépassable d’avenir
la chimie des rêves caressait la créance
de mes doutes
je sculpte de sable
l’enlisement des motston corps nommé
de clarté
ma rose de sable
dans les flaques de nuit
et les éclats de la mer
ma source écrite
de roncier originel
douleurs des jours
d’incendies déclinants
dérives ouïes de faluns
cascades d’azur
les ravines
les vasques
du temps
de pandoredénouent
lèvres de nuitles cordages
dans l’espace bèguede l’âme
ce ravissement auriculaire
pour l’eaul’écume des perfections
l’air libre
d’une stridence de silence
le bleu crépis de palmeraiela mort a l’azur pour statuaire
présages de pierre mon sangde gravir innommé
l’arabesque maldoror
le cri situe la hauteursles aveux de l’homme
muezzin crépusculaire
désertique chant de l’ocrede la chair
25-26 août 2006
que la mer délie nos sources
(fin de Tenebrae / Repons)
31 août 2006
Paume des jours sur le sablier de l’existence
L’azur tendait vers l’au-delà de moi
Là s’ouvrait
Vague après vague l’éternité
Des brisants
Bleu du respir de la vague qui déploie ses psaumes
Mysticité des doigts de roseaux troublant
Le koto nocturne
La mer seule berceau des errants
Mysticité d’écume en chevelure reverdissante
Femme d’âpre beauté les lèvres innommées
Entraille de la nuit
Brûlantes sources de planète
Brisants de la mer du plus bleu choral d’étoiles
31 août 2006
L’eurythmie des chants de l’humain et leurs planètes
De sang
Du nu rouge cronosien
J’allais dans l’espace de tes crépuscules
L’orangé rouge de ton sourire de pays de sable
Je laissais là des amours enchevêtrées
Dans des nuits de carbone où ce qui fut mien
Vivait du resplendir de ton visage
Connaisseuse de foudre
des lentes couvées du désir
Des coulées de nuits en pampille
Pour mes lèvres
Tu connaissais la foudre je scellais ce sel d’apocalypse
Et savais des calligraphies d’astres
D’autant d îles d’or que de soleils dénoués de toi
Et je te vivais des haubans et du cri d’un même ciel
Tu m’offrais des déserts de baisers tes pays
De blessures
Enrobant d’amour et de mort tes serpents de soleil
L’aurore nue sur des lagons d’adieu
5 septembre 2006
Fruit d’aurore
L’entrelac de la racine
Au lierre de son oubli
L’herbe avec le pourpre des joues
Volupté d’étoile
Tu mets un baume sur le secret de nos ombres
L’eau dormante
L’inextinguible
Oiseau de silence
L’épée nocturne
Dans chaque repli du jour gravir sans fin
La terre qui s’éveille
6 septembre 2006
goût de tombeau comme un goût de Palerme
gouffre d’âme dans un respir de sud
du cœur de la pierre ces fleurs qui lèchent
les ténèbres de la mer
ce chant de la chair qui aiguise
une algèbre de sang
l’âge adulte vient quand on a compris que le temps ne nous sera pas donné
de tout accomplir dans l’ordre des amours
fou cisaillant la diagonale d’avenir
ta beauté
la plus pressante
j’ouvrirai le livre des fenêtres lyriques
sur ta beauté trop lisible
au jour si lisse qu’aucun miroir n’y retient
l’image recluse
soleil de meurtre
sur l’abat jour de la parole
livre de l’angoisse fidèle cri tranché
à l’enclume des jours
fou cisaillant la diagonale d’avenir
ta beauté la plus pressante
7-14 septembre 2006
Paroles bleues du bleu du jour
Vivant silence décharné
D’une pluie d’amertume dans la bouche
Rivière cambrée de la chevelure
De foudre érectile
Coulée de nuit
De serpent qui s’irrigue
-la fascinante- en son repli
se meurt l’obscurci
16 septembre 2006
pelure d’ivresse au cuir du désir
l’animalité
se mure
mes vivantes couleurs dépècent ta réalité
abstractive
d’un parfum remémoré d’une ombre d’ancolie
plaqué sur les accords de la nuit
tu parais les battements d’ailes
pour l’éclosion de vents qui nous dénudent
l’univers dédallait une théodicée navigable
rose au monde pâlie
d’un chant obscur je règne sur la solitude
au versant labouré d’un vide sidéral
cité endormie vaisseau d’amour
l’étoile lancée de nuit indécise
monde d’abîme qui sait que le hasard n’existait pas
17-18 septembre 2006
Nuit vorace nue sur le papier mort qui disait
… « nos amoureuses sont au tombeau
pouvaient-elles se passer d’ éden? » …
dévoreuses
tueuses d’hommes- les salves de qui sait le jeu
des vagues quand crie et quand entonne la mer
mortelle qui dissimule l’âme des larges
brassées de bronze
clinamen d’aurore soleil que tout le mal
de la nuit
rend de fantasmes en crues
19-20 septembre 2006
Et toutes ces pierres qui parlent de la nuit
Et ces poésies qui parlent comme
Pierres qui bâtissent et pierres qui ruinent
Edifices calvaires univers
Resables de nous sur des grèves
Grain de sable à grain de sable
Etoile par étoile nuit féconde
20 septembre 2006
Veille sur moi sur toute la plénitude
De silence de cette mort qui nous vient
Je resterai dans l’ancrage claustré
Plaie de la terre indéfinie
Ce mort bleuissement marmoréen de ce qui nous finit
20 septembre 2006
Mallarméenne ombre d’astre ce pied de marbre
Dans son verbe
20 septembre 2006
Nuit de polyphonique accession au silence
Ponctuant cette vulnérable et wébernienne clameur
Pianissimale
(fin de Mittersill)
chant IV
je crie j’invente des chevaux de ciel
pour t’enlacer t’ensorceler dans le calme de certitudes
aux mors de phaëtonnantes hyperboles
l’irisation de nos arbres d’amour
la scintillance de ton corps de satin
l’équivoque nuit de tes doigts de cristal
que je plonge au lac de tes yeux un secret d’étincelance
25 septembre 2006
Salzbourg démasquante comme une poignée de lieder
Ultimes
Nuits d’anges de chair descendus d’aiguisantes vocalises
Masquante nuit une aurore se dresse
Sur des jambes de forêts obscures
Cîmes de la conscience : Cézanne s’affirmant l’Unique
L’essentiel depuis Giotto
(fin de MIROIR)
26 septembre 2006
Quand le glas des jours aura sonné
la profondeur du temps déroulera le parchemin
des significations
l’aiguillon tu temps le prisme de la transparente
clarté …
-serons-nous du voyage d’improbable constellance…
-d’un dernier souffle ceux-là seuls qui entrevoient
l’aspirante spirale de clarté
-d’où vient l’éclair nocturne le feu jamais
apaisé …la turbulence signifiante
-jean de la Croix de toutes les nuits
devant l’angoisse le mur des silences
derrière l’angoisse le silence claustral
l’infini azur le nombre du temps
la chair de ce monde
la fin du souffle et l’aurore
miroir du souffle
l’aurore petit puit de rosée
L’homme de rêves dépouillé
La vasque de temps qui se vide
De son jaune agonique
De son cri de point de jour
L’aurore aux poings liés
27 septembre 2006
…des au revoir qui laissent des pressentiments
de vide circulaire…
ces restes de ma main fossilede ma main
dans ces nuits de soleils incarnables…
perdu le tempsle carreau strict de mon espace
l’azur s’en fut échevelé ce matin si beau
jetant un voile sur moi sans toi
Nuit du 27 septembre 2006
Ces cloches sans toute volée cet azur dans toutes ces retenues
Pourtant t’espérant de chacune de leurs sphères
Cet obscur matin irrigué d’une nuit
Qu’on avait crue pour la vie
Ces miroirs respirés ton pas dans le mien
Les étoiles comptables de nos présences à chacun
Des astres venant à manquer
Chaque sable du monde dépositaire d’un univers
Inavouable de nous
-Etoile
L’étrange baiser de bouche calcinante
Je naissais je respirais d’atlantique
Que n’ai-je aimé la mort avant de naître
De cette clarté hispanique
De ce pianisme de toi lyrique
Nu au glacier de la nuit
A l’échelle de toutes les mains
Dans l’abîme
T’aimer mortelle
T’aimer du plus haut de la mort
27 septembre 2006
NUITEES FLAMENCA
J’aimais l’astre d’une demeure
Son lendemain dans la plus haut des collines
soit l’intercessante maîtresse le regard
de la terre dans sa bienveillance
l’irruptible femme d’un rêve rêvé
l’organique nécessité de ses yeux dans la nuit
nocturne de tes yeux perdurant de brûlure
descendant les rives
de la beauté d’un rimmel ascendant
clé de voûte du désir sommital ce besoin
que tu gardais au creux de ces chaînes
que tu lisais dans le feu de la mort abstraite de nous
30 septembre 2006
Dalila qui réfléchit l’orbe de lumière
Comme un astre
Dans l’inouï adulaire
Noir et bleu de sa peau
Quittant les bas noirs d’un soupir
La nuit décimait la peau nue du désir
Dans ce qui est naissance je ne voulais pas suivre
Ma mort
L’ombilique clarté de mes jours
L’avancée de la nuit le ciel obscurci
Catharsis qui cingle
Qui fulgure l’éclair au gyrophare ambulant
Rouge ou blanc ou bleu policier
Programme de mort
30 septembre 2006
L’encre de ma vie sur nos tabliers d’école
Ce quelque chose aimé avec la gaucherie
Des baisers posés sur les paupières
De tes nuages de sommeil
30 septembre 2006
… » et toutes se hissèrent sur la proue des ponts
hallucinées d’étoiles
dans leur main des chants de cristal à la proue
des songes
la réversibilité des sirènes » …
3 octobre 2006
je retenais de tes larmes ce songe d’immarcescible
mal
poing d’étoile qui venait de paupières boréales
comment t’aurai-je insufflé cette caresse
cette volonté d’une neige où je t’attendais
féconde de toi-même en pleine aurore
cette suffisante vocalité pour preuve d’un trésor
que tu n’aurais su vivre loin de ses rives
comment pourrai-je mourir de si lointaine accession
de tes montagnes
la dignité de ce que j’aimai de nous
ce qui s’enfuit l’abjuration de ce qui nous quitte
une page déchirée
un recueil de nos reflets imperfectibles
3 octobre 2006
D’une nuit de caresses au lisse de ton sensible
Vienne la fin d’un azur
Sans les marches de ce qui vivifiait
La mort chaussée de tes pas
Loin de nous l’insécable le veneur de la nuit
L’improbable astre qui me donne cette main mortelle … »
(le commandeur)
je nous guérissais de ta venue en espérance
sur plaque d’azur baisant ta bouche
baisant une aurore de lieux que tu aimais
cœur à nu qui se remémore le chemin
qui longeait le bout de Beaulieu
cette masse d’amour de St Jean réminiscente
là où nous savions les petites douleurs
des épines de figues (de barbarie) cueillies
dans le déclin du jour
et dans le silence patient d’une voiture bleue
3 octobre 2006
venais-tu mon amour de cette obscure vague
où je risquais une aurore
d’un lit fleuri monstrueusement désirant
je voulais tes voluptés tes étoiles cassantes
et mes nuits sans frayeur
de mes mains dans les tiennes
je construisais des voluptés sur les velours de la nuit
des architectures que la mort rendait proche
de toi sans moi
pour me lier à l’azur
combien à la frayeur je sentais les pelures de la nuit
je restais rostre d’aurore
fissure de cet être d’atlantique me liant à ton azur
à toi croissante vivifiante marée
notre atlantique haleine
3 octobre 2006
volutes de sphères marées troublantes
l’ankylose de mes doigts sur l’éclipse des lunes
quand je te reverrais aux revers de nuits
transcendentalement voulues
je ne te survivrai qu’à l’aurore
de remords d’incandescence
la nuit m’apaise la nuit me couvre de son silence
de sa bienveillante
apesanteur
nos baisers furtifs en ascenseur
j’aspire à la nuit tu es ma sœur
tu es mon sang
Debussy nous parle d’une Grèce archaïque
Réinventée
Comme d’un antérieur absolu
La quintessence incarnable d’une demeure
Enracinée de nous
Avec ton nom et mes mains sur l’imagination
Debussy caressant comme le bronze lourd de cloches lointaines…
Je voudrais vivre vrai ton souffle dans la droiture
Dans les merveilles de diamantables
Dons de nous nus de nous-mêmes démunis
Nuit d’azur paupières closes
4 octobre 2006
Des sons de cloches au travers de lune
Des ivresses de parfums aux arêtes d’espace
De sillages feutrés dans des nuits d’opéra
La carnation du velours le velours du soupir
(Salzbourg…)
5 octobre 2006
je découvris de profonds sentiments
sur des chemins anglés
l’amour est une métamorphose de la douleur
en ses phases transitoires
prendre de toi la racine
t’aimer avant la première parole
La mort de ce à quoi j’ai aspiré toujours
Le jour et l’horizon d’une langue neuve que tu ne parlais plus
La mort de l’amour venait lentement au battement
De l’incertitude de papillons écaillés
6 octobre 2006
Mourrai-je de t’attendre d’incertitude
Un jour parti dans une rivière neuve
Faisant fenêtre avec une montagne
Que je tenais dans mes deux mains
Batelante et moribonde rame de celle
Qui tenait le désir
Celle qui donnait l’onde et le trou de son revoir
J’ai aimé l’enclume des certitudes où tu perdais
D’une force de marteau
Aux rivages d’une frappe d’atlantique
Le mors à la forge de tes désirs
Le besoin d’un amer souffle de rivage
J’ai très froid et ce n’est pas la mort
C’est la frappe de nos amours
Qui se voulaient deux bouches dans leurs murs de chairs
6 octobre 2006
Je savais que l’amour n’était que toi et moi
Ce doute sur l’ombre des cyprès
Dans la droiture du vent quand souffle
notre amertume
c’était là van Gogh
c’était là les cyprès la pointe aiguë contre le ciel
la mort haute des étoiles
celles qui diligentent les nuits de ceux
qu’aux étoiles
font lune des fenêtres closes
Pourquoi l’éclat dans la nuit cumulait le vouloir de l’ombre
Avec l’insistance d’une dérive d’un
Déterminant bonheur caduc
Je l’aimais d’un bonheur ivre d’une ivresse
De cette téléphonie nous disjoignant
Te prendre sur l’espace d’un ciel où je respire
6 octobre 2006
PENSANT AUX PETITES COLLINETTES
Tombent les combes les cerises au bout des branches
Combien mon enfance tout près
De ces culottes rendues mortes ces
Collines petites d’amour d’enfance
Et quand je ne te savais encore pas d’avenir
Moi dans nos mains rendues là
Ce que je soupir …
De ce vide que nous savions
L’architecture d’un homme
Ce qui s’avance dans l’embrun de ton toucher
Donne avant la mort l’espace
L’architecture et la pierre pleine
De certain mourir monde contre monde
Fierté après baiser l’un contre l’autre
Ce qui nous donne ce que tu es le matin
Pour moi jamais espéré torturante volonté d’amour
6 octobre 2006
Le monde de tes morts nous a mis à nu
Rendus aux cendres
De toutes les cendres
Mais comment ne t’aurai-je pas aimée dans
L’improbable démolition de ces rocailles éternelles
La volupté du monument
La pierre des vallées
Et leur obscurité d’ordre statique
RUE GHIGLIA N°6
Ces claires chaînes cette main qui donne
La mort l’aveugle qui remémore le banc du parc
Je te tiens toi l’inestimable la plus pure évidente
Volonté de celle qui roule sur les engrangeantes
Avenues de la mort les carrefours de ce que furent
Nos lieux d’amours les baisers sur la bouche
De chez toi tout en bas
7 octobre 2006
depuis le plus criant de la lumière sur tes avant-bras
de blondes rangées du meilleur blé
France devenue proue de l’Afrique
Dans la symbolique de la mort elle obéit
Au loup-cervier de la nuit
L’accastillage des jours pour voyage
Lendemains d’horizon
8 octobre 2006
Je m’en allais la nuit m’ayant interpellé
Nos corps dans les landes étoilées
Dans un temps qui ne compte ni les jours
Ni l’espace de nos présences mêlées
Je m’en allais dans ma vie traçant
Ton ombre jusqu’au bout des mondes
C’est vers toi que je marchais sans te connaître
Dans le fond des nuits il y a comme un chuchotement
De lumière
Un froissement de feuillage
Dans le frisson de la peau
10 octobre 2006
l’émiettement des sons de piano comme
de petites cloches que le vent parfume
si loin qu’il perd le sillage de dames
du dedans d’azur de leur danse
11 octobre 2006
dans le violoncelle des nuits c’est toute
la voix d’un empire de mots toujours
tus qui s’éveille quand ta main
repose au sommeil de ma main
Les sons les fleurs les mains les alliages
De tout ce qui va dire pourquoi le vent
Concède la perfection des départs
Toutes voiles hors de nous
11 octobre 2006
ce que j’aime en toi c’est que tu cibles la réalité de mon rêve
sur l’éphémère de ton éveil
J’aimais en toi cette désespérance comme venue d’une rue
Partant pour le ciel
Cet empire sur nous-mêmes que donne la calme puissance
De la mer
Le souffle de nos fusions
12 octobre 2006
mon cœur sur toi pour talisman
( vendredi 13)
pour souffle d’océan quand tu pars quand tu reviens
ce juste lieu où je croyais te trouver
des mots pour Jabès des vagues qui s’éternisent
des romans aux liens
de notre poing d’origine
Là où sont les constellations celles de nous
Dans l’encrage de l’une d’entre elles
La mort s’en suivant d’une nuit
Aux carreaux de nos attentes vigilantes
Comme baiser de la mort elle est venue
Dans sa faiblesse
Dans la rue à l’étage de mes amours
Le soleil s’en prenait à son déclin
13 octobre 2006
De cette nuit schumannienne que n’avons-nous
Brillé du brûlant de tes lèvres de Danube
Du répit d’avant la mort de la nuit
D’une brisure originelle je sentais la démarche
Incertaine le talon cassé
D’une constellation
L’amour d’un paysage de toi tue
L’ecchymose du temps qui m’a mené
De ton champ magnétique à une plage matinale
Qui garde encore nos haleines initiales
18 octobre 2006
chair des pavés non pour vivre sur terre
je reste la rotondité de vos vertiges
l’angle coupable
l’incarnation la peau du sable
19 octobre 2006
l’éclipse des mots sur des lèvres caressant
le silence
L’exil fracturant
J’embrasse la terre d’où naissent
Nos avenirs
De cette âme fibrée qui fait sourdre les forêts
Comme un meilleur Brahms une symphonique
Efflorescence de ce souffle
Dans les bras de ta danse
Le temps qui prend litière dans le fissuré
De chambre close
Qui courbe la marche des étoiles
…l’arachnéenne volonté du désir…
Mésalliance du printemps de tes sources
J’allais à cette saison morte
Là où je croyais voyager
21 octobre 2006
calanques comme replis comme conscience
comme soleil
comme langueur
o nuit je creusais le refuge de nos éternités
Ce que la mort a séparé c’est la nuit
D’avec l’âpre recommencement
De nous projetés d’avenir
Comme falaise de la foi l’âpreté des vents
Sur nos murs de silence
Dans le dérobement de la vie le vent déjecte
Ce que respire ce vivace de l’enfermement
Les tubulures du sang et les dédales
D’immémoriales perfections proches
La peau grêlée de notre ressouvenance
D’où que souffle ton haleine la sève nocturne mesure
La distance de nos racines comprimées
J’ai dans tes prunelles l’aurore d’adieux
Lapidaires
J’ai erré du ventre de ma naissance
A la nuit d’étoiles inaccessibles
Erré du sang ancestral
Au dogme des certitudes
Erré de l’icône primale
A la femme de toute chair
Erré du temps immobile
A la turbulence de nos jours
Erré du sable des dunes calcinantes
A l’eau de la soif de nos mains closes
Erré pour l’errance
dans l’arrogance comme soleil dans la nuit
l’errance de nos mains s’offrant
la soif à la brûlure de dunes de silence
au sable de tes mains dans l’errance
des jours
à la turbulence des temps comme dérive statique
des jours
de la femme aimée
à l’image de la femme à aimer
j’ai erré de tant de certitudes
en amont de tous mes sangs
et rêvé d’étoiles inaccessibles
au ventre de ma naissance
Cette aurore qui creuse cette neige qui déserte
Cette main dans la mienne
La funambulie et le regain
De nous
Mortels
(fin de De profondis)
CREVE TOTALE
Ce qui a vu du vent d’ouest
Manne engrangée
Cœur de l’horizon
Le balcon l’estrade
D’antagonistes sérénades
Ce chant de l’antique
Galets croulants vague après vague
Grève qui épouse les reflux comme des mots
Qui roulent sur le tambour des jours
L’attente a le goût de la pierre
Cheveux de soleil casque et angle de leur rayons
Sur une boucle des astres
Pilosité des blondes
Les larmes furieuses de la peau
Dialogues de femmes d’orgeat
C’est une langue de soleil sur elles
Avant le début de l’ombre
L’air sifflant du couteau
Comme la nudité du ciel
La nuit dans son lent travail
Me donne encore la clarté de tes songes
L’air que je respirai la forteresse aimante de tes désirs
25 octobre 2006
Dans la tauromachie de l’orgueil la lumière
Vient comme un souffle sur un cercle de combats
Crépusculaires
Je vis encore mais dans l’épuisement d’une
Emancipation inique des jours
Clarté comme le vide le délaissement de l’azur
Qui nous tient
Les mains pleines de ses fleurs
Je t’aimais dans la clarté pour haute cour de nos
Avenirs anéantis
La dissipation de nos visages les mains enfouies
Dans les gants clos de notre nuit
25 octobre 2006
Comment t’aimer
Du seul métal d’un ciel
Démesurément clos
Baiser d’astre à venir
Dans le labour de ton regard la conscience lacérée
De constellations
Dans l’éreintement de clarté neuve
Ce temps qui croule dans la clémence des jours
L’écharpe de la nuit le ravissement
Qui n’atteint plus l’éclat nocturne
D’un souffle qui se voulait buée secrètement
L’aridité du lent travail de la nuit
Qui vient dissoudre la proue de tes baisers
Dans l’âpre indifférence de l’herbe je sus
Ce qui demeurait de nos rencontres
Ce qui portait un nom croulait sous le poids
De sa fragilité intemporelle
Tu venais d’une carnation épuisant le nom
D’une terre
Où le soleil seul sait guérir
Contre les murs l’horizon de nos espérances
J’embarquais confins de nuit où nous
N’étions plus
26 octobre 2006
l’air que je respire les lamelles qui tracent
les rues
et l’amour sur ton épaule
la fenêtre a la fin qui donne ce rouge
du crépuscule
qu’importe que je fusse éloigné du plus loin
de nous
d’une pierre qui voulait la fondation de nos lendemains
tes lèvres mon souffle les montagnes
qui nous disent le plus pur quand s’érige un sommet
dans des neiges d’avenir
Ce que j’aimais de ta peau le lisse
De ce qui se hérissait
La pilosité
Là où je me hausse pour te vouloir
Nuit de ceux qui pensent d’un bleu
Que nous naviguerons si loin pour
Ce bleu qui nous est venu du loin d’un nu
D’un azur qui casse l’avenir
D’une rive lointaine
Là où je viens reste le souffle reste la résolution
Colombe de ta porte de celles qui prennent
Leurs ailes à l’encoignure
D’un rivage claquant ses voiles
Pourquoi fus- tu ma morsure
Ce qui lèche la plaie de mes jours aux
Murs comme la lèpre de mon attente
Tu venais d’un rostre d’une proue
Où jamais nous ne pouvions vieillir
Le cercle de la certitude…
C’est d’un soir sans parole un angle de lumière
J’avançais une certitude géométrique
Ce que la nuit s’apprêtait à venir sereine
27 octobre 2006
Clytemnestre sa folie son port de tête ce sang
Des hiérarchies consanguines l’usure maternelle
Des pouvoirs
Dans ce sable erratique ma nuit
L’érosion
l’impérieux vide dans l’exorcisme de la mort
L’électron libre le papillon d’amour sur
Le sillage et la volatilité de tes rêves
L’ampleur de nos voluptés la fin de
Ce qui nous définit
L’océan s’écroule sous le poids de ses secrets
Les étoiles filantes toute voilure blessée pour seul
Accident de ciel
La ciselure à l’endroit du sang
Comme le dépôt de l’âme
Ce qui sonne comme le sang des tempes
La chaleur du métal la fusion de nos azurs
Qui irisent
30 octobre 2006
comme est venue la meurtrissure le nacre rouge respiré
d’un parterre du sang rouge des roses
comme l’écorce sur les jours la chair à nu
dans son sommeil veille à la racine de notre désir
l’eau et le feu du ciel
milliards des sables galaxies des nombres
comme l’unité de l’âme le chant des vivants
l’épée qui tranche ceux que veut la volonté du koto
les samouraïs du silence
puissé-je recevoir la grâce les sanglots que nous donnons
au ciel la buée sur la vitre dans l’hiver où les
pierres se fendent là où tu es seule
notre univers s’est émondé l’amas de nos hivers
a donné rupture à des banquises qui sont les syllabes
du soleil
et des gravats de continents
nos mains creusaient l’infini mais c’était de nuit….
Des parois de temps roulaient comme autant de meurtres
Dérivant au fil des banquises
Je suis l’effraction
De tranchante clarté à venir
Là où le monde entre en de vivifiantes ruptures
Ma nuit est de mort à venir mon souffle de ceux
Venant avant moi
Les soifs qui lapident sur des jours d’embrun
Les coulées d’anfractuosité du désir
Les fleurs de l’azur qui ne tiennent pas dans tes mains
Comme l’horizon taché de tes nappes de cuisine
HALF DOME
D’un horizon proche l’assise et la paroi de dieu
Le mur la fêlure du monde
Je sais la plaie lorsque le sol a tremblé
La terre qui s’ouvre aux rasoirs des amants
Lorsque la lame a pénétré ce n’est pas ton
Cœur qui fut requis
Dans la courbure de nos amours dans la chair
Des montagnes la vie aimait à tuer la droiture
De nos culminances
Du fond de l’abîme vers toi j’implore l’heure
Eternelle la plainte de ce que les cieux
Délaissent comme fêlure première
Revenu de nos origines prêts à partir
Dans le jour qui est une porte qui s’ouvre
Chair de tes jours corruption de la nuit
L’air des montagnes dans le corrosif de nos amours
Avant les cendres du soleil
Dans l’influx volcanique de ce qui restera stable
L’irruption de tes fantômes donne la main à une source
De basalte
Comme la terre brûlée le désir, le désastre des astres
Primitive mort nous laissant seuls dans une perfection
Toujours inachevable
Depuis tant d’abîme le bonheur de te respirer
Les pierres qui rocaillent dans les mots
que je te donne
puis les massifs d’himalayennes amours
en réclusion pour tous ces mots que je te redonne
1 novembre
Lune énucléée d’un rêve décoché
***
Nuit frêle sur la peau du jour
J’accuse l’aurore d’incendie reconsummée
***
ce que la fleur de l’amour ignore c’est l’immortelle
énergie des crocs de racines enfouies dans l’ombre
de la terre
dans des combats où l’on s’entredévore
***
nos morts nous viennent aujourd’hui
de ces fleurs qui labourent de souvenirs
***
de cette douleur première les astres dans la pierre
sculptent une origine de glaise
le velours du volcan
la ciselure du regard
ce qui prend voile la proue des départs
l’espérance des horizons la confirmation des Galilées
***
de ce vide de Bruckner l’immensité d’azur des anges
l’abîme qui se laisse entrebâiller
***
dans l’adagio de la lave la force de l’amour
qui répand de couleur pour toi sa tellurique fulminance
***
dans nos matins propices le souffle de la mort
ralentissait sa course
***
l’Amazonie d’enfer ses entreboucles
son rivage d’inaccession l’Aguirre aveugle de ses radeaux
la mort du tumulte
***
avant de connaître la finitude je ne savais combien tu portais d’amour
***
ma volcanique volupté enfouie dans le lait de ton abondance
***
comme la sertissante crue de la mort j’agonisais de fruits
qui t’espéraient
***
cante hondo de ceux qui meurent de l’obscur
velours de la nuit
***
dans le chant abstrait de l’agonique désir
l’infini mesurait une fissure dans le jaunissement de ce jour qui fuit
***
dans le velours de la mort la vie est si brève
***
plaisir des solitaires sur les carreaux du désir
***
l’ajour des temps sur une aurore aux paupières closes
***
l’amas de sommeil des morts divulgue une fulgurance
d’azur sur la tombe des jours
pourquoi seulement le velouté carcérant de la chair
l’adrénaline de nos corps qui avancent
***
la relaxe et l’équité du temps
la vie qui englobe la fin des jours l’irruption du vertige
***
gauchissement de la fin du temps le métal de ton cœur
***
le lieu et le jour de tes amours
l’espace noir de l’éclat des mondes
***
l’infectieux limon de l’attente
***
elle est l’éclat sur l’angle du diamant
le tranchant du lucide la dureté de la pierre
cette misère des sortilèges
***
Le long cri du feu dans le diamant
4 novembre 2006
J’ai jeté ce que je croyais être l’amour mort
Dans des ivresses de cynisme
***
ce n’était que l’érosion du souffle
le versant d’avant ce monde
***
lenteur du métal à devenir poussière pour ce qu’elle savait être
à sa naissance
nue comme nous
***
lorsque la mort apparue dans sa clarté c’est la face des crépuscules
qui s’est inclinée mortelle
***
pourquoi t’avoir désirée sur ces seules courbes
***
c’était les vagues le rechant du temps qui tombait sur des rivages
plus propices
***
Ce qui mettait à nu le fer de mes certitudes
***
brûlante andalouse et métallique la courbe des cantaores
la nostalgie minotauresque
***
l’étincelle de la soif est venue comme les aiguilles de nos montagnes
5 novembre 2006
là où est le poignard l’éclat de l’azur est métallique
la terre est brûlée
la nuit s’appesantit
plus immobiles que l’espace nos bouches comme complément
de nous sous les clés de l’orage
nuages qui brûlent au soleil dans leur grand éclat
comme des cotons
sans reproche
6 novembre 2006
peinture au couteau dans le tranchant de l’âme
des nuités de soleil dans leurs couleurs de toile
sans rémission
dans le brûlé des jours
contre le vent contre le sable contre le seuil
sur l’envers de la nuit sur la chaux des murs
sur la litière du ciel la nuit roulait
de son ivresse de désastre
…et les traces s’achevaient au-delà de la neige…
…ma fille ma trajectoire…
L’écriture de ciel qui fait tache sur les murs de la vie
Sur des seuils de soleil sans relâche
Le cri de l’or sur des épanchements de soleil
Poésie des tours d’ivoire le phare léché des tempêtes
S’ouvre d’une lucarne sur une fêlure de la nuit
Le hasard dans ses cailloux d’algèbre
Les graviers sous nos pas qui trainent
La venue de la visiteuse
Dans des nuits d’attente
(fin de Lu sur les sables)
chant V
La lame du couteau réfléchissait le feu du soleil
La crudité des propos tranchait l’usure
De nos certitudes
Et le fil des jours aiguisait une vérité dans
La chair d’un temps d’acier
6 novembre 2006
Ce fer qui n’est pas de la nuitce fléau qui
N’affleure pas la clarté du jour
***
Lorsque nous fûmes morts l’espace semblait plus meuble
***
Mais quand la nuit devint ce grand vaisseau
La lame sculptât une face de fantôme sur la pâleur de ton visage
Océanique
***
comment aimer ce visage d’avant
l’irruptible fêlure de ton éclosion
Comment la mort pouvait-elle porter le jour
Dans ses vanités obscures
Laissons la nuit finir le souffle au carreau
Des jours qui sait la force des embruns
Dans la pauvreté des lèvres des gerçures des poussières
Des chemins
Qui mènent aux cris d’étoiles
La satiété et l’expansion d’une brûlure
D’avant notre rencontre
Ceux qui m’avaient donné la mer le regard
De ceux qui ne m’avaient pas détruit
Pour seuil de leur sable
10 novembre 2006
Ces japonaises toujours un peu tragédiennes
Leur chair infinie la folie lisse et poudrée
D’une carnation
Qui découvre ses petits pieds
C’est dans le désert que le poids du sable inerve
L’immobilité du soleil
Ce que la montagne soulève de lèvres pures
Ces cendres de nos amours éparses
Dans la clarté de notre versant
Choisir les mots pour leur sens
Et les cueillir pour leur couleur
Ce que je fus dans le bleu du regard
D’elle sur la peau des vitres le tarissement de la parole
Esclave le cri maculé des murs
12 novembre 2006
Pensant seule à cette enveloppe de pierre
Ce souterrain pour des vanités du ciel
Quand je crois tes mains dans les miennes
Cette espèce de mort qui convoque
Cette compression d’azur quand je sais la lourde
Porte qui nous entraîne vivant
Comment imaginer hors les murs
Ces sentences byzantines
Avec le temps qui crispe l’affabulation et le carreau
Des jours dans mes mains
Sans ce baiser d’amour si froid
13 novembre 2006
L’amour dans ses souffrances ignées
Dans la distance la clarté des horizons où
Nous perdîmes
Elle qui mordait son avenir dans de
Désorientables crépuscules
14 novembre 2006
Tout le théâtre des montagnes croule
Et le vent décapite en souffle nos songes
Montagnes qui chavirent à l’autre versant
Ce qui fut rêvé
Le vent s’avance la main des arbres fait face
A nos ombres sur la terre
La lumière de l’oubli qui s’enlise dans
L’heure blanche à son versant
Glacier claustral où c’est toujours l’heure bleue
15 novembre 2006
Dans ces brûlures de l’orage la carnation de la glace
L’assise de la montagne dans la majesté d’un feu du dedans
Quand nos pas, là, monotones comme une fidélité au versant
Indiquent le bout des chemins
Je vais dans des soleils irrigant des univers
Le souffle de notre rencontre soulevant la paupière
D’un monde perdant ton visage
Je parle des astres des montagnes
Parce que nous nous sommes dilués
L’Apollinie ces mains qui viennent à la surface
D’aspérités avec des yeux de miel
16 novembre 2006
L’ultime atome des existences agrège de nuit
Des sables de ciel
Des parois de montagne où le ciel criait que
Je n’y étais pas les fleurs de soleil tombaient
Nos bouches de givre avec la vacance
D’un éclat de baiser
Dans le blanc intensifié du jour qui vient
La terre se resserrait sous nos pas la chaleur
Migrait sur des routes nous traversant
Dans l’air que je respire l’effluve de ce feu reçu
De ton empierrement
Propitiatoire ce vent de la montagne sur le glacé
De l’inhabitable
Cet emmurement de nous reverdissant les nerfs de la terre
L’épaule de la nuit croulait dans de sidérantes flaques
Blanches d’univers où pointait là le jour
Le feu du désir comme l’essence de l’origine
Les armes du sang dans les astres
Ce qui sait la collision
De la chaleur lapidaire dans notre rencontre où l’air frissonne
Pollen de la pierre l’immobile imagination du ciseau
Dans la gangue de baisers inhabités
Et pourquoi la nuit serait-elle fissurante
Je marchais sur tes ombres avec des pas pris par la grâce
Et nos amours sans voix de blancheur et d’ondulations
Sur des avenues gandines
Concassantes amours
Le taureau dans sa large indécision
Viendra aiguisé de sa lame ornée et de son naseau solaire
19 novembre 2006
comme le métal de la nuit ce qui reste d’accointance
entre le vent et la chair lumineuse du baiser
Ce jour comme les autres dans sa tragique clarté ses nuages
Effilochant des énigmes pour nos avenirs
Le pied bot de son sourire criant l’assise de nos amours
Comme le jour perdant pied la lampée des paroles
Avec le secret des souches fécondes venait l’ivresse
Innervée d’un territoire que nous avons su lié à un fléau stellaire
Dans les bouches du vent se répartissait tout le poids
De nos terres irruptibles
La famine de nos désirs se terre à l’angle mort
D’une plaie de montagne que ferraille
L’eau tortueuse qui calcine
Dans les abîmes la paroi demeure la dimension
De l’absolu
Adossé au temps dans le brûlant de son étreinte
Toutes ces taches de mort dans l’encoignure des jours
Au plus haut de la clarté dans l’inhabitable amour
Le temps s’est fait loi de nos espaces maculés
20 novembre 2006
Je retiens la nuit contre le vertige des pierres
La terre se déchire de porter nos périls
Les eaux montent comme une soif instinctive
Dans l’évasion de nos glaces
Mon arbre était bleu comme le regard du ciel
Posé sur lui
L’arabesque des abysses les harmoniques
De nos jours portés à l’incandescente caresse
De l’embrun
Mes mains sur ta peau
Ce soleil profond du fond de mes paumes
21 novembre 2006
Le vin dans le cœur de sa force a le feu d’un vent
Qui bouscule les chemins étroits
L’inhabité de l’air quand le souffle manque
Sur tes lèvres de givre
Dans le soleil du vin je me liais à une chaleur
Ombilicale
Le rougi de la lame qui ébranle jusqu’au cœur
De l’enclume c’est le marteau qui souffle sur des deuils
Avec sa main d’acier
23 novembre 2006
Le chemin l’appui à flanc de montagne la lampe
Qui monte pour la clarté des nuits
Cantillation de la terre jusqu’au chant de départage du mur
Qui nous sépare
Ce baiser brut de la pierre où nous sommes une chaleur
D’une demeure blanche
Qui fait prendre feu au-dedans de nos montagnes
Ma route sans les scories du baiser bleu
De l’ombre traversante
Du fond des âges la femme qui s’éveille dans le baiser
Du vent à la pierre
24 novembre 2006
Nos murs nous ont donné les parallèles du ciel
Plus près des étoiles les papiers du ciel
Chiffonnaient nos espaces
Lorsque je perdais ta trace l’espace intérieur élimait le mur
De mon désert
Comme avec les ongles sur des parois le vertige
De la main qui se perd à la fonte du soleil
Du cri de la poussière de celle qui venait
De face à la rencontre des lèvres humaines
Quand je me heurtais à de sombres brassées
De lumière
Purs les glaciers les hauteurs les amours
Et les cales des mains de tes caresses
Je romps l’espace de ton toucher
Te voulant dans la pierre avec un vent jaloux
Les plus belles caresses que le vent rend à cet épiderme
D’amour quand tu tends les lèvres au sortir
De la nuit
Je rends les nuits je rends ce qui n’était que la nuit
De tes brûlures mortes au jour où
Nous n’étions plus
Quand je sais ce que tu sais et ce que les montagnes
Imposent de secret
Nos nuits caressent le rehaut de nos chemins tout de blancs zéphirant
L’autre bout du monde qui dit la moitié de moi
Dans la terre qui s’abolit
Comme les mains qui sont des routes pour l’orage
Je sais la caresse du vent dans les entrelacs
Du désir
Ce qui soumet la terre l’attraction de la pierre
A la chaleur de l’enclume solaire
Ce qui sait la flétrissure de la pierre qui dort
Celle qui gît dans le lit des rivières
Le bris sourd de la clarté
Comme tu venais d’un solaire entrelac les paupières
Du monde
S’inclinèrent
Je m’émus de ta grâce
Celle de l’ordre stellaire
Le rire de la nuit qui crispe de scintillance
Les fléaux du jour
Le désordre et l’opacité des lèvres
Quand vient le nocturne de nos baisers
Ma solitude entre les mains des astres
Dans le tunnel de l’hiver à son comble le premier chant
D’oiseau comme un point d’orgue de bouillonnement
Dans le lit des torrents
Le vieil orgue qui ferraille debout dans sa stature de pierre
Comme l’escalade de hautes cimes
L’obscur dans son lit froid l’impasse dans la solitude des murs
Dans le baiser vertical comme des grêles
Les jeux d’amours pour souillures
Dans la terre dans la tranchée la réponse des pierres
Dans l’ensevelissement de baisers
Lapidaires
L’obscur lorsqu’il apparut brûlait du rouge
De son secret répandu
Jusqu’à perdre pied dans l’enseveli des brisants
Lèpre des murs l’écorce des signes déjectant
L’écaille de ces secrets de fureur sur la pierre
Comment mourir dans ces espaces d’errance
Ces lieux de nos rencontres
Dans l’humilité de la pierre le cœur fécond
D’un monde du dedans
Qui ne s’inféode pas
Minérale comme une vertu
25 novembre 2006
L’air qui asphyxie l’espace d’un jour qui tranchait
Le souffle démuni
De ta poussière présente
Comme le socle de ta chair à venir
J’aspirais à la nudité de nos rencontres
L’espace bègue d’incertitude comme porté
Par des vents dominants
Nez de poivron nez de violettes
Mon Chinon
Chair loquace quand tu deviens verticale dans le sens
De mon désir
Cuisant l’air précédant le silence de nos baisers
J’aime les jours resserrés dans leur lumière courte
Pour le vent qui épouse la terre de son baiser aigre
L’aigu raccourci des chants d’oiseaux les neiges
Comme tombeau provisoire les draps de l’hiver
Seulement les yeux passant la tête des nuages
L’occidental d’aujourd’hui s’autoflagelle
Avec l’orgueil de sa solitude sa catharsis
D’instinct de mort d’une morale de mort
Dans le vent creux de lui-même fêlure dans un monde
Qui le civilisait
27 novembre 2006
Ce mur vierge à l’horizon d’où se découpe
Le bleu maculé de l’acier d’un paysage
Dans son murmure
La montagne grandissait sur la pointe de son temps
De notre versant
Nous donnions sur les façades du monde
Ce qui se méritait après les applaudissements de la vie
C’est le vide après les crèvements de bulles
De la vanité
28 novembre 2006
L’espace ne se rend pas dans la chair des couleurs
Mais dans le noir le plus proche
Du froid de la lave nous avançons au rythme dur
De la pierre
Ce que l’escorte du ciel rend au chant
Du fond de la terre
Les racines affermies des étoiles
Ce bleu des femmes dans le regard
Quand nous baissons les paupières
De notre vie vacante je te savais
Près de nos os
Rendus aux vents propices
Dans les fleurs de tes mains c’est la calcination du désir
Qui fait bouquet
Je me réchauffais dans la paille de tes jours
Pour un sommeil plus long que le lierre
Vivant dans le vivace de la pierre
Dans la force de la poussière reste un miroir
Risible
Pour quand je pourrai mourir de toi
Comme le souffle du faune la statuaire
Du désir fait fissure
Comme je t’aimais l’air se comprimait
Dans l’aire de nos espaces fibrés à la chair du temps
Des sommets d’amour des glaciations de devenir
Avec ce qui te définit
Me déprenant de passion ta main dans le souffle
De ces matins
Quand tu viens avec ces éclaboussures d’or et d’avenir
29 novembre 2006
L’or des montagnes à leur couchant comme le miel
Des baisers avant la nuit
La nudité du vrai comme la peau de pieuvre
qu’on décalotte et ses bras de femmes tentaculaires
Grammaire des jours où les mots semblables aux fleurs
Disaient le baiser
Aux flancs des montagnes pierre après pierre
Ce pariétal du baiser dans le givre éternel
De tes lèvres
Sur une seule face du ciel la mer inclinait
Vers un soleil obscur
L’inhabitable soleil le vent de son intimité
Avec le feu élimé dans la tristesse des jours
30 novembre 2006
Les fleurs sur le plus haut des montagnes
La peau lisse et rosie de tes pommettes
Que pique le vent jeune dans des bleus triomphants
Notre visage dans le baiser rude d’une terre
Jeune
Comme le souffle et l’ombre à leur naissance
Blanche comme la pierre l’ouverture de la lumière
Sur la paroi du temps
Dans l’air qui claque au premier mimosa d’hiver
L’azur croule de son bleu avec la force des pierres
Combien d’amour fallait-il dans les gerbes du vent
Pour ce souffle que tu m’envoyais
Dans les éclats tremblants de tes lèvres
30 novembre 2006
la suavité vacante du baiser quand le soleil qui tombe
laisse un cercle de feu le long des lèvres sur leur chemin
***
dans le sommeil des fleurs la respiration de la terre
tend ses lèvres aux pieds qui les foulent
***
du fond des neiges comme une brûlure cette chaleur de la terre
foulée
dans les combles du ciel cette asphyxie glaciale du chemin
le faucillé des espaces comme du fond des âges
***
mon chemin par les rocailles celles qui lacèrent
l’eau manquante par la lame de la soif
***
de ce sel sur l’ombre l’eau brute dans le lit vacant
de son cours où y plonger mes restes de baisers
dans la densité de la pierre
le froid de l’orage avec le lit de la nuit qui prend feu
Dans le lit des astres je glisse d’un froid
Où le fond des baisers patiente sur le
Bord de nos collusions
Là où j’enviais l’air traversant
1 décembre 2006
***
dans les glaciers de la vie le baiser rude du chemin
l’écho de banquises le bleu délavé comme un feu
insoutenable
ce qui se gerce dans un vent de pierre au balcon de l’été
***
comme à l’estuaire des mers le monde se jetait
dans l’inhabitable hors de son socle
3 décembre 2006
***
dans notre violence dans notre sacré
la ville qui revivifie les nuits d’angoisse
***
ces sables de l’inhumanité les sources de lumière
des astres infinis
qu’au fond je plonge en toi comme autant
de grains de beauté
luccevan le stelle ce cri noir de l’univers
dans son intelligence
***
rayonnants de certitudes les coups de serpe des baisers
du soleil
sur tes murs les craquelures d’une écorche immobile
nos graffitis anciens
Ce chant des astres
du fond des âges
cette profondeur
ce bleu de sirène ce chant des astres
cette nuit de bleu
ces eaux solaires
du côté profond
dans la paille la moiteur nue de la nuit
ce feu du dedans
ainsi vient le fléau du jour
le blanc poudreux à voix haute
dans les assises de ce vent d’été je me suis senti mort
de l’air troublant où tu n’étais plus
cœurs lisse de toi sans moi le résillé vulnéraire
et les pelletées de ta voix
ce jappement de la nuit dans le silence agonique des jardins
l’arbre dans ses racines pour devenir montagne
au plus profond
partir sur les traces de ta vacation
les traces de ton souffle dans le transit de nos rencontres
l’immensité du chemin
pas à pas des grands veneurs
L’exil du vouloir comme un chemin sur une vacuité
De lendemain de gravier à gravir
Dans une bousculade d’ombres d’heures tardives
Dans le déshabillé d’ombre de toi comme un scrupule de sculpture
Déversée
Un torse dans sa clairvoyance
Pour t’espérer il me fallait les margelles et les franges
Inoccupées du temps
Ma tombe comme mes livres se refermera comme toute foudre
Qui délaisse son aiguillon
Nous n’avons appartenu à ces montagnes que le temps
De les avoir rendues à leur éternité
Dans le corps cassé le souffle déchu l’immacculable métal
De tes parois
Anfractueuses
Sur ces paupières agrandissant la nuit le rêve tombait
Sur les racines fuyantes de conscience consumée
Comme le fruit mûr qui se confesse le sang est rouge
Bleu ou noir
Lâchant les brides de l’hiver tu vins dans des espaces
Accusant la toujours neuve ricoche de douleurs
Dans le pluriel de routes qui se creusent
Mort d’être là le caveau les ronces qui brandiront
Des résistances
L’excavante lucidité du pourtour de nos horizons…
C’est quand tu fus l’ombre
C’est quand tu fus l’astre
L’herbe où nous perdre à l’extrême de la nuit
4 décembre 2006
ce qui souffle sur le cristal de nos baisers c’est la fragilité
des désastres où nous glissons nos baisers
dans le profond du marbre
ces cieux hors de leur gangue d’éternité
redeviennent ce fer fragile ces nuages
pour l’insouciance
de jours où la nuit ne grandissait plus
nos baisers prenant le goût de l’azur
l’azur se consume du feu de notre sérénité
avec des ligatures de vent pour nous à voix basse
5 décembre 2006
Nuit après nuit les herbes froissées se mêlaient
A ton trouble de femme définitive
Un bûcher d’innocence avec la fureur de la terre
Dans un silence lourd
Mes pas assujettissaient l’herbe à mi-torse
Ce ciel qui nous définit avec nos pas
Implacables
L’enfance comme une souche neuve
Dans le livre fossilisé par les feuilles mortes
Le vent vacillait de nos vérités
Dans la cassure du givre ce qu’après
Le fond de l’hiver innerve de renaissant tumultueux
Comme au trépan de tes secrets un trident
De folie d’amour et de vanité
Toute une nuit à vaciller la foudre
De nos prisons
***
Ce qui s’enchevêtre vers l’exil angulaire
***
confins de la folie ce qui équivaut dans la carnation
à l’élargissement de la nuit
***
les déserts restent ouverts nos mains
peuvent les traverser
dans les landes nomades les routes se couchent
derrière les brèches émues de la pierre
6 décembre 2006>
vivante
l’espace d’un temps oblique
quand la face de ce qui s’incarne reste avec des jours
hantés loin des morsures
de là où vient la lame…
8 décembre 2006
comme les larmes contenues les tours fiévreuses
de mon attente solitaire au dessus des plaines
toute la douleur d’une nuit sur le seuil
de cette clairvoyance des matins
je t’espère sans les terreurs de la nuit
ma main qui vient hors les barreaux
ce que tu sais du souffle de violences obscurcies
de cette passion de feu cette main qui se ferme
sur des fleurs de glaces volcaniques
L’emmurement de solitude de ses voiles
Les portes de la perception celles qui ouvrent
De larges plages de désert
Aux pierres bleues de la peau des hommes
Copulation patiente de la pierre dans l’architecture
Dressée en défi à l’azur jour après jour
Comme sang figé des humains
je crois à l’excès
(la taille
la foi
l’abus)
les amours que vous aimez haïr
***
par la pierre par le sang le ciel qui sourit
***
vivant dans le diamant
cette pureté de sang glacé
10 décembre 2006
***
reconstruire la danse l’écriture dense du mouvement
***
ce que la mer aplanit de sa main loin des sables
des barreaux usés par les jours
***
l’éclat de l’être dans le corps extrême de la nuit
qui définit la profondeur de la lame
***
meurtres fuyant comme une mer qui s’esquive
la foudroyance des profondeurs et la limpidité des éclats
***
la fugitivité des sommets
***
comme sur les tombes le nom détruit qui descend
dans ses abîmes
pulpe de lumière du soleil et de mes ombres
***
l’imposture des jours sur la vérité du temps
***
soleil de la chair qui dérive des torrents
dans les verrous de la mer
***
l’illisible clairvoyance du verre dans l’azmande du désir
***
ces ciselures d’abîme et ces morsures dans la dramaturgie
des vagues
comme l’étreinte de nos rencontres à la jetée de tes prédations
***
dans les gouffres de la lumière sinueuse il y a
le poids des paupières sur le désir
11 décembre 2006
***
c’est le rayonnement du bleu dans l’impossible temps
l’espace du désir quand se couchent les blés
12 décembre 2006
***
griffant les parois de nos montagnes pour t’y trouver
comme des labours qui fécondent
***
dans l’aurore qui s’écorche les combles de la nuit
de celles qui faucillent les désirs qui s’enchevêtrent
***
ce ravinement de la danse où y enfouir des trésors
de violence
13 décembre 2006
***
soleil des nuits grandissantes
saturnisme d’une eau lourde de ta peau qui s’enfonce
***
les soleils noueux de l’au-delà le feu rétinien
de ta danse
***
comme je savais les lacérations de tes vérités verticales
les rayons de ta nudité savaient les vents qui venaient
en rafale
***
je sais que nos amours respirent dans ces nuits d’effraction
qui foudroient
***
ce versant nord qui se meurt de cette mortelle absence
à la cognée de l’abîme
***
lorsque la mer s’écroule sur la nuit il y a nos paupières
qui fendent un givre abyssal
c’était comme une fin d’été l’écriture des épaves
sur des grèves stellaires
***
prisons les hachures sur mes jours de pluie verticale
comme sur un mur de larmes
***
dans les rues de ma ville la solitude trace
les noms de ceux qui font les artères de mon sang
dans la solitude ma ville trace mon nom
qui fait le sang de ma mort flexible
***
lorsque les murs tombent c’est comme l’usure d’un vertige
dans le colimaçon
d’un vent propice
***
la femme qui fait mes chaînes comme un baiser
dans son écho
***
l’éclipse d’un orient qui nous arrache à la mer
dans le tison des jours
comme un fruit exsangue
***
je trace la nuit j’écoute le fer de l’enceinte de la ville
je te sais dans le gravier de mes amours éparses
j’attends tes pas sur le sol de la vie
***
mes nuits sont des torches
***
ce qui vacille à l’extrême de la nuit avec l’épuisement
de l’espace dans l’ingouvernable rebours
***
le libellé de la volupté avec ses vagues et l’insouciance
de ses sables ténébreux
quand vient ce qui lacère la mort
15 décembre 2006
***
pieds nus sur le désert comme les contributions
de solitude d’un chemin définissant
mes silences de sables
***
comme elle entrait dans la nuit
dans une surface mitoyenne du secret
de sa peau d’incandescence
***
ce cri de la nuit cette brèche de clairvoyance
***
du plus lointain qu’un oracle sur la ligne d’horizon
puise dans l’acier
de ton insurrection lyrique
16 décembre 2006
comme je t’aimais avec les masques de tes corps sans
blessures je vivais le vivant
de tes frasques de soleil
***
l’arraisonnement des portes extrêmes de la nuit
***
ce futur qui s’écartèle dans la douleur du matin
***
ces eaux ces glaces cette mort de nos montagnes
dans l’impatience aguerrie de nos baisers
***
comment voulais-tu les meurtres de ces soleils
au seuil de tes seules lèvres
***
mais quelles bouches laissaient un crime d’amour
comme putréfaction à l’extrême de mensonges
d’amour
***
j’aimais un amour de songe
***
Carmen comme tout éclat de fatalité
Ce qui se meurt de ce que je sais de toi mourante
***
l ’extrémité du temps avec ce qu’il exige
de vivants chaos
***
je t’accompagnais loin de toute clairvoyance
je sais des escarpements à l’orée de toute lucidité
16 décembre 2006
le caravansérail des étoiles le livre des fragrances
sur la Samarkand des pierres
***
avec la force des brisants dans le simulacre
de nos courants fracassants avec la lumière
pour cassure de fond
***
déjà le fond du torrent les souches la trace
de nos pas
notre fantomatique présence à rebours
–
me détachant de ta nudité dans l’immobile
beauté déjà dans la pétrification
***
ce que ton corps écrit dans la vie comme une respiration
un lapidaire soustrait de tes plaies acérées
***
j’accompagne le foudroiement la colère du nom
de ce qui s’est altéré
***
du fond des tombes quand le miroir s’ouvre
jusqu’à l’haleine de ton visage
***
la nudité des jours portait vers le centre du temps
***
mon amie de cœur qu’un vent masque sur tes pas
comme un sable de solitude notre virginité solaire
bue de ta bouche
17 décembre 2006
***
nos territoires nouveaux s’ourdissaient d’orages
***
ces soleils qui irradient avec lenteur l’ombre
de nos perspectives
comme une mort qui s’infiltre dans la construction
torride d’une brèche
l’éboulement d’architecture dans ses miroirs
vertébrés
comme les os extrêmes d’ une préhistoire
l’ombre féroce du désir
l’empieuvrement des longues traques de la nuit
***
ces murmures de la poussière ce cadavre
de lointaines paroles recluses
l’eau sur la pierre du torrent
***
19 décembre 2006
dans la logique du sang il n’y a que la laine
d’un voyage intérieur l’espace circulaire
avec des battements rythmiques dans la vie aveugle
***
minéral le souffle de la pierre
sur le désir des hommes
le rempart des formes
***
l’épicentre du désir irradie sur des femmes quise
brisent avec des souffles qui s’enfouissent
***
…de ce vent vide des formes l’opulence des femmes
qui tracent la mort volatile la consumation des dieux
dans des nuits qui vacillent
L’amour cassé sur ses brisants
***
l’ Evangile de Jean l’absorption du feu
***
nous les vivants aux seuils de cieux assombris
***
la mort n’est qu’une nuit dans le soleil des étoiles
***
ceux qui étaient la bouche du vent l’espace caritatif
l’étreinte qui s’efface aux premiers rayons de cette
embrasure du jour
***
ces os ces fondations ces architectures
l’érection du sang comme un complot d’énigme
dans une nuit qui s’élargit
comme prise par la main
***
les jours n’ont pas de volupté les nuages
sont comme des ongles sur le temps
… pour que le désir se taise pour que le sang
freine ce glissement de la terre…
***
je suis cette perfection du sensible dans
chacune des chaînes de mes vertèbres
cette lumière qui se dénude avec un vent
voulu par le hache
par degré
***
je sais ce sommeil qui croit à la mort
***
cet infinitésimal bonheur de ta peau
***
crissement de la mort ces ongles qui cherchent la vie
cherchement de la mort ces ongles qui crissent la vie
***
de ce cri qui se veut la chair vivante
la chair cambrée d’amour une empierre
pour mourir de clarté
***
la cambrure des amours le solfège
des infinis
je prends les âges comme perspectives
les montagnes comme fondements
***
la marée les amours quand les sables s’usent
***
l’écorce des jours qui nous soustrait de la permanence
de la mort
21 décembre 2006
***
les mains de la nuit caressaient les territoires
des ténèbres
***
ce que je voulais de la flamme des fleurs comme l’irisation
frappante des présages sans nuages
dans le dénuement des morts
***
sur la fidélité de l’enclume
ce qui frappe dans le chant des profondeurs
***
ce meurtre de soleil comme une parole séduite
Ce cri qui dissipe les balafres de nuages ces massacres
Du temps comme brûlure fondatrice
Comme éboulis d’azur
***
ce que j’aimais dans l’infini de tes douleurs
dans les plaies de la tombée du jour ces failles
de ciel dans la consumation de ton corps
***
comme tu prenais la fièvre des brisants…
***
cette force qui traverse le monde comme la caresse
sur le vent des arbres
***
la ville qui s’ouvre avec des clés de chants
d’oiseaux
***
les murmures de ton corps dans le cœur
enlisé des vagues à leurs cimes
***
…fussent-elles les fondations de ce corps sans corruption
avec des doigts profonds dans des landes mortes
et des nuits qui viennent…
***
ces foudres comme les masques de la nuit
cette mort qui venait sans soleil avec pour buée
les transes traînées de la conscience
21 décembre 2006
***
de la respiration de l’esprit dépendent de lèvre en lèvre
les nombres de la lumière
la jonction d’avec un ciel dans son gisement
***
l’arbre qui nous survit l’érection lyrique
dans la clairvoyance d’un bleu vertical
***
j’emportais les fibres de ton souffle dans un assèchement
de roseaux
comme marécage à la fleur d’un désir
***
comme la poussière qui gîte dans le vent
le ciel se dénoue avec la bouche d’amants d’amertume
23 décembre 2006
***
l’âme qui tombe d’un lieu où nous n’étions plus
24 décembre 2006
***
du foudroiement de l’éclair sur moi ne restaient
de mes mains décrispées que la cime et la neige nue des montagnes
dans le gîte où tu entre la pierre corrompue
porte la densité de la cendre
***
l’aridité des neiges comme une morsure qui perd
la balise de nos chemins enchevêtrés
avec leurs ombres enfouies
*
la nuit haletante sur un point d’aube
où il fait déjà grand jour
***
Et sur la porte close le fendu de l’absence qui se définit
L’intonation nocturne comme le froid d’un glacier
Dans le brasier fossilisé
***
l’écriture poétique souffle sur les sables comme cette famine
d’infini de retour de vagues
***
de ces murs hors des temps ce corps de femme comme territoire
quand la gangue de violence se reconduit dans la craie du désir
25 décembre 2006
***
dans la fissure lente du jour comme un chant de fleur
une dissolvance de soleil
la parole mûre d’un corps qui finit
l’ivresse à mort comme pour avant un royaume
***
l’extrême éternité de la mort
***
ce souffle mêlé au tien qui brûle la terre
dans les tréfonds de racines neuves
***
dans les hauteurs de la nuit avec pour perspective
le vent vertébral des clameurs du jour resté à quai
***
perdant la gravitation une terreur d’apesanteur
me mesure dans mon corps sidéral
***
et sans mémoire je reste dans le balbutiement de la montagne
dans la neige au nœud de notre rencontre
***
dans le soleil qui nous traverse j’ai l’oubli et la nuit
du vent qui nous franchit
L’eau calcinante de mon trouble désirant
***
désastre de nos soleils tranchés comme une tête
lumineuse
j’ai comme une forme de vie élue les sphères de Vénus…
cube d’espace cette chambre de nos amours recluses
je reste sur des souffles tranchants la bouche de baiser
qui calcine l’immobile désir
***
je dérive sur la vie comme un glacier dans la cruauté
du soleil
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la montagne sans la contrition de la solitude
je me heurte à la paroi d’un versant qui souffle
l’exsangue pour asphalte de ciel
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dans ce qui porte crible cet ajour de meurtrissure
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ces fleurs par le froid du sillon de neige comme l’ordre
d’un soleil aimé
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ce cri l’écho d’un ordre antique une balafre de temps
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les eaux qui ne se gouvernent comme les paupières
de nos quiétudes
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l’autre de moi-même le vouloir révolu d’un bleu de ciel
dans les nombres de notre lumière
le point de l’aube où la mort s’obscurcit comme une écriture
rayonnante
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l’implacable versant nord
de nos cieux d’amour
je sais que tu criais sur une illisible encoignure d’infini
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ces mains de coquelicots qui disent le sang
jusqu’à l’écartèlement des soleils
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… et la mort des étoiles… et les mots rendus à l’ombre
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prison des hachures sur le temps aux barreaux des enclumes
qui nous forgent le libre
qui souffle la rature des silences
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comme je déflagrais je savais le prix de la pierre
celle qui rendait la renaissance de nos plaies
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ces eaux contre la pierre flux contre flux
jusqu’à l’usure de ma bouche sur les fleurs
comme un dédire vacillant dans ces griffures
en eaux basses
plus desséchant que ce qui foudroie le désir c’est
une poutre maîtresse qui nous tient dans la force de la pierre
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comme les désirs sont des fleuves je t’ai aimé
dans les limons de ton cours
20 décembre 2006
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la main qui sépare l’eau de la soif
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l’épaisseur de lèvres des nuages pour une tristesse
de jour de pluie toute fenêtre close
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l’irradiante clarté d’une soif marmoréenne
comme l’éclair d’un fusain
les dessous d’une passion de sang
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ce quelque chose d’aveugle qui demeure vivant séparant
le constellé de ses écorces comme l’arrière pays de ton corps
dans le fauve de son automne
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ces soleils dans leur sang
ces irisations d’or dans leur chant
cet azur marial sur la colline de note rencontre
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ce sang de brebis qui sent l’exterminateur
l’ange enfoui sous la nuit à porte close
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pouvoir de la rose qui délie le rose volatil
qui invente le matin qui dresse un sillage pour
la nudité des femmes
28 décembre 2006
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pendant que je te cherchais le lit de la nuit s’installait
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perdue les mains contre les murs dans un souffle orphique
une aurore pariétale
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nos montagnes sur leurs assises dans notre souffle
palpable ce linceul d’épée garant des étoiles
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comme j’étais vêtu de mes blessures le jour
pour sourire de moi sur des grèves blêmes…
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je reste l’écho de ta voix dans le torrent
qui grandit de leur lendemain
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l’assise de nos souffles pour les brisants dans le poids du vent
pour dormir
leurs mains tremblent de boire comme dernier vacillement
des étoiles
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je sais le feu des étés celui libre comme un vent dorsal
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l’eau qui charrie la pesanteur de nos répercussions
de tous tes membres d’hiver aimée de soleil
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l’étoile va sa route dans ce cri qui nous éloigne
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lit d’abîme dans des quartiers de chambre inhabitable
dans des crudités de songes qui peu à peu
creusent la mort
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dans l’émergence d’une nuit immense les jours avec toi
une route archipel comme clarté
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l’image de la dalle close plus insolente
que le vertige du ciel infini
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ce que la pierre raffermit en nous gravats de pas
dans Sanaâ la yéménite
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j’attendais le verdict de la nuit j’attendais l’écho de nos ombres
d’un soleil qui s’accroît