Guaviare (2008)
↪ Morphocypris
↪ Eryphanis
↪ Kallima
↪ Noctuelle
Caligo prometeus
4 janvier 2008
Dans l’ambre des forêts les porteurs d’horizons et de jardins
Lunaires selon les voûtes d’étoiles
Où je couvre de baisers ma bien aimée
Et dans le fracas des neiges et des litanies de brouillards
Je bois l’ombre de la chair comme les épures du chant
Et les syllabes s’incendient en d’antiques Mycènes
Avec le cycle des astres des perles de parfums que lissent
Les caresses d’Ariane
Je gravis dans le marbre blanc de ta peau nue
Comme madrigal de miel et de roses et dans notre amont
De paupières closes où la terre est brûlée et le ciel est vide
La lumière du corps a la cruauté de la pierre
Et le baiser de la nuit a le lilas de lèvres pissasphaltes
Je vivais d’écume qu’ouvraient d’irréfragable baume
Dans l’infondé de la nuit et l’argile de notre naissance
La peau brûlée de mon nom d’heureuse et déserte ile
Où se pose ma bouche
Dans l’or des filets de la nuit
***
L’ombre de fuchsia de l’azur
***
De ce vulnérable à l’amont de notre naissance
***
L’arbre creux des songes
***
Et que chantent nues les montagnes dans les neiges
De chrysocolle
Et les dédales de nos jours déclos
Comme l’écho rupestre sous des pierreries de bleu
Je baise le velours de la nuit incendiaire
Et les austères voix du vent qu’ont soufflé les aplombs
De l’âme
Dans les graviers de l’ombre s’insurge cette décrue
De paupières closes sur le chemin dépouillé de ton éphémère
Manteau qui s’effrite
Je fais là mon lit de tes neiges qui restent le seul
De nos flocons d’or de silence
***
Ce trou nocturne de rossignol
Ces bris d’ombre toujours d’ombre
Sur les sangs noirs de persiennes mi closes
***
Et ta chair d’Atlas et de dune
tes gorges de déserts et tes rivières bleues
où coulent les sangs arpenteurs de mes nuits
***
Les grands chants déliés
Sur les nuits de jasmin
***
cette nuit de cantique où je pose mes lèvres
***
5-6 janvier 2008
L’ivresse de la terre aux vives arêtes
Cette peau de l’arbre qui est la fêlure creusée
De ma peau avec le temps qui en dénombre
Les pierres d’écorce
« nervure des murs qui dit mon temps reclus «
« l’alphabet des songes la trace et l’augure
Qui se dévoile »
Chant des carrières au pied du chemin des morts
La lumière est sans attaches dans le cœur des choses
Nos amours pyramidales sont de l’ordre du Midi
Ces jasmins clos aux collines des éclipses
L’arrêt de la vague dans les étendues bleues des ombres
Cette érosion des ors pour que la nuit finisse
Et je dénoue les bandelettes de la lumière dépeinte
Les acacias de miel et baise le front cuivré de tes blessures
qu’infondé fauve ma chair s’érode
piliers de Jérusalem aux sept portes de poumons
de pierre en pierre sans guérison
les écluses de chant d’oiseau et dans les creuses nacelles
de nos amours
reste comme de vétustes genèses
un aigu entre de la peau et de la lumière
***
Lune du lisse de peaux furtives
La main sur les étoiles
Le cœur a pour cœur les soifs toujours en serre
Dans l’illimité de la pierre
***
« l’écho des brumes dans la force du silence »
Venais-tu de ce sel de sécheresse à l’horizon
De ces balcons de gouvernail du monde
Nous nous aimions des brûlures à la peau des songes de la mer
***
Cette peau nue jadis dans les nues des vents
Ce décalque au brûlant du fugitif
***
Comme toi comme moi cette approche de parole
De magicien
L’enchantement
Celle qui meurt de creusement aux ossatures du temps
Petra pour des voûtes de sang
De porphyre sur des poussières de plaies
***
Rue des Orangers immeuble Porte Joie
Ces myosotis de temps dans des ambres
D’architecture livrant leur poids d’ombre
Et nos bouches sur les néfliers
***
L’eau morte qui vient comme des clartés de soif dans des midis
De gorge d’ocre
Ces poignards d’oasis et ces ergs d’ombre et de dune
D’un lait de genèse et cet éclairci des lèvres à l’érosion du baiser
« venais-tu comme l’amour sur la pierre qui ne corrompt ? »
… » savais tu cette indéfinie nuit de la vie
Sans relâche… »
non je sais ta voix dans la mort- et le quintette d’épure
du second violoncelle
« que seuls crient de leur déroute sur les étoiles les rebours
De l’amour »
Ce bosphore qui reste notre rive crissante de pierre
Pour boire de nos lèvres d’embarcadères…
« ciselure de la mort que je te savais lasse et sans gouvernail »…
… » incises mes morsures de paroles
Là nous nous étions aimé dans le lait des brisants »…
Je garde le sépulcre et les naufrages dans les écorces du labour
Pour des étoiles ensevelies
***
Je finis en gloire sous les doigts de la fugue
***
La mort et le jour se reconnaissent dans le baiser
Et les arcanes de tes nervures de mer
***
8 janvier 2008
« peuples des feuillages comme femmes d’automne
Burinées des vents »….
Nous nous nourrissions de sushis sur les bancs de soleil d’hiver
Tu naviguais de baguettes de bois
Nos lèvres riaient de la légèreté des poissons crus…
***
« des millénaires de marches géologiques
Les dentelures à venir des humains… »
Et quand tu souris sous la saulaie les marbres croulent
De leur poussière de silence
***
Je t’aime de tous les rivages et de ceux qui burinent
La peau dans les poumons de la pierre
***
Burin des murs d’amour et de mort quand tu me laisses
Aux sables et aux ossatures du chant
Au lyrisme de nos regards pesant sur l’horizon
Claquemure des âmes des écailles de nus sur la colère
Des murs l’aurore qui boise les arbres de nos haleines
J’ai grandi dans un vertige pour le baiser de t’avoir
Trouvé pour plus proche baiser ce que Dieu rend
D’éffritement de soleil
***
Lumineuse mort d’absolus éboulis
D’aurore de montagne
***
Tu étais ma chair avec le désespoir
De tes charbons de prunelle le nu ocre
Dans des avoisinantes théologies de la pierre
***
Je baise là les nervures de ton souffle
***
Fais de moi ton crime je ne reste que le souffle
De t’espérer
***
Tu me poétise je t’offre les acidités libres
Des chemins d’orangers
***
Dans tes déserts je dormais de la pierre embaumante
Du venin d’ombre de la lumière
Des serpents
***
…et je te rends contre mort qui vive ce baiser
De fracture de ta peau contre mes brûlures…
***
Je connais l’angoissant enfer du vertige
***
… tes seins de poire tes adieux d’aurore…
***
tes mains de petits matins dans la main qui se ferme
l’éclosion du jour et les baisers pour lesquels
la vie devient ce qui fait que la vie souffle
la table des déjeuners les ombres et les parasols
les boulingrins et les petites collines les vins blancs
des bonheurs l’ivresse et la maturité placide de platanes
la maladie de nos fusions la chevelure de flamme d’où
j’écris de mes mains à l’avalanche de ton vent reptile
de crinières qui me fuit
sur des autoroutes de casques et de gantures je sais
ce monde d’harnachement gris de bottines calleuses
et de charbons d’aurore je te sais droite à conquérir
le monde de ce mur hors de l’azur dans le mal de tes mains
dans ses gerçures
***
9 janvier 2008
Miroir cuivré à l’enclise de notre complicité
***
Des jets d’aubépine dans la fusion du soir
Et la pierre blanche où nous eûmes coutume
De nous asseoir
des lilas et des lavandes des ruches en brasier
comme buisson d’or et les fruits mordus de ta bouche
les coulées du jour comme ce miel de tes lèvres
l’azur apaisé et le murmuré des éclats argentins de fontaine
dissolvant tes paroles
le pur non lieu à la lisière de l’or et du pourpre
nos bouches confondues dans l’ocre de la plénitude
***
10 janvier 2008
Prophéties des Sybilles de Perse de Lybie
et de Delphes d’Europe de Phrygie et d’Erythrée
masse votive et chants d’oracle vénéneux cortèges d’ellipses
et absolue terre de lumière sur la parole
des vermillons et l’acier des certitudes
je bois de tes mains la clarté de cendre
« du baiser d’ocre d’Arabie je laissais entre nous
un désert de soif dans les nuits de ton souffle d’albâtre »…
« tu sauras venir à l’enclos de palmeraie et aux mares
Fugitives et aux digues d’absolu »
Et sybilles pour mourir dans des vérités de doigt de verre
Et de vitraux de genèse
***
11 janvier 2008
Pourquoi j’aime la musique ? quel est mon rapport ambigu
à la musique ? je ne sais
à trois ans je jetais mes modèles réduits d’automobiles
que j’aimais (mes parents me gâtais) dans le puits que j’imaginais
secrètement profond près de la villa où nous habitions. Et selon ma mère
c’était pour entendre le son que cela faisait. Ensuite collectionneur
d’œuvres d’art. La musique m’a toujours porté. Comme Schumann
je peux mourir en rêve d’un accord céleste qui me romprait l’esprit
***
12-14 janvier 2008
Ephèse la mer voile des épices dans les bleus des paupières
d’avenir et des navires comme théologie d’où je viens
de nos pierres de nos vents
et de nos archives d’azur au moment des crevasses d’embrun
le lit cuivré avec ses draps de carrière d’oiseaux
et la Phénicie dans ses lèvres de sable comme ce bleu du plomb
de vos certitudes
avec l’homme dans ses poitrines lyriques et ses pas vers la mer
la nuit traversée a mûrie
***
dans ce rouge veinulé du regard cette rigueur d’écaille
de la passion
***
tu restes l’espace nocturne qu’étoile
meurtri mon jardin d’éternité
***
Lassus di lassù de Lattre divin Orlando
Josquin Lassus de la Rue ces plèvres du velours
Croissant dans des tutoiements de ciel
***
Baisers de nuit je te fais de ce cri proche
pour ne pas dire ton mon
ce nacre où la neige se perd
le sel de tes lèvres et ces transferts d’apocalypse
comme d’autres brisants où des villes tombent
***
nous nous étions aimés comme des démolitions
sous des soifs de forge
des rivières aux eaux désertées j’aimais la pierre
qui restait la peau de notre avenir et ce fond
où se cachaient nos haleines
***
17 janvier 2008
Serais-tu donc la femme décharnée
Celle de la pluie du feu et de la terre
Celles des ombres qui en dissout l’haleine de nos baisers
***
…moi je te savais déjà morte parce que quand je suis venu
sur ces sables ils disaient « les Voiliers »… ce crime doux de mes regards
sur les atolls bleus de toi tournée vers la mer je savais l’ampleur
du naufrage dont on ne revient pas
de cet octobre 68 je ne conserve que le pollen de ce qu’on peut retenir
d’ombres bien vite devenues de secs hiatus de lumière
dans notre lycée les petits platanes fins comme des cylindres de cigarettes
aujourd’hui grandis comme les cigares de la sagesse où les fumées de la vie
nous a dispersés
c’est dans cette croissance des arbres que j’ai senti que mes os
criaient sourdement ce besoin ces blêmes tremblements des automnes
qui passaient.
la saison des abîmes, des portes qu’on referme sur des sables
qui se souviennent des cris et des secrets de la mer sur des rivages
d’été et leur force facile Josiane Roche pénétrait depuis sans frapper
aux portes closes des ces plages sans gîtes
***
19 janvier 2008
Nés de la vague et de l’or des sables
l’arcane tragédienne parole de tumulte
dont nous attendions le sang la nudité
crevassée de masque je marche « dans l’absolue
bleu de la trame des rivages… »
démuni dans des bornes de ciel tu irises dans l’or
durable de la nuit épaves des falaises pour t’attendre
dans l’entre-jour glacé des bars du matin
ces murs pour mourir et ces murs de quais morts
avant cette solitude de navire quand nous naviguions
dans l’or des incertitudes
***
…comme aux falaises la verticalité des solitudes d’argile…
les fleuves qui charrient ce torrentiel cri de ton ombre
qui s’amazonise
***
Dans les escaliers noircis de tes paupières
Aux ongles et au carbone d’amour
Qui se cherchent avant le ciel
***
je t’aime et je te cherche « dans la ville dans le cœur
qui respire »
sur ces boulingrins neufs et ces oliviers là où la mort
nous saisira…
je t’aime et je te cherche « d’où que je touche les avenues
de ta peau les crues de ces parfums en notes finissantes »
je t’aime et je te cherche avec cette clarté parce que nous mourrons
demain avec les démolitions de l’aurore et les marées d’angoisse
au ventre pavé des ruines de la nuit
***
quand serons-nous sous les fièvres de l’enfer ?
sous la peau de tes robes mordues d’incises ?
***
tes robes dans des vallées de mort nue du métal
quand tu rejoins les quais des départs…
***
ces dunes et ces portiques notre souffle dans son parfum
de sillages d’eaux mortes d’où viennent ces planètes nues
et ces pyramides d’arbre
***
21 janvier 2008
Noé précède le Christ par le bois de l’arche
dans ce qui sera le bois de la croix
mais Noé n’a peut-être jamais réellement construit l’arche
Dieu en ce temps de colère demande à Noé de porter toute la Création
dans son vivant et qu’elle pénètre en son cœur, condition de la
Nouvelle Alliance avant le temps de l’Incarnation
***
23-26 janvier 2008
fasse que je sois le rempart de pierre sur les falaises
nues sur la mer
la plage d’étoile sur la chaleur des villes épaves
et ce qui boit ton visage comme dans des eaux désertes
fasse que nous renaissions de ce vent de lumières migrantes
dans le poreux des marbres
à la racine de vents
fasse que la chair bleue de la mort s’élève aux lavandes
de ta respiration
que tu restes la brûlure sur l’enclume
la femme de cuivre et la femme de pétales aux éclats d’oiseaux
l’aigu dans les jalons et la lave des paroles
je reste la lande qui pose un baume sur l’errance
sans couture de ton corps de soif
ce cristal du rêve sur l’étendue de ta peau de sommeil
au passage des milans sur les falaises de femme pigeonnante
dans la clôture de son chant et ses bras d’horizon
***
26 janvier 2008
et le vol des phœnix ivre de leur masure de ciel
l’enserre du temps dans ses harpes de soleil
la nuit qui se gante de ses eaux de perles
et l’expérience de la chair le mûrissement
du sang qui brille emmuré de futur
***
poing ganté sur les sabliers qui criaient
sur les verrières des étoiles
je bois la nuit mortelle
et blanche
fontaine claire de nos lèvres sous les roches claires
de serpents
et sur la langue ce goût du piment des pauvres
« …vieilles pierres et ce vieux sang de falaise quand
je ne sais qu’un souffrir de vivre »…
maison Usher pour maison des pierres dissonantes
et sonnantes comme hasardée
dans notre ciel
le matin qui fait le monde comme avec les draps
qui sculptent ces corps de nos reliefs
et ces poitrines aux altitudes de nos montagnes
parce que la femme dans ses enfers dit la mer
des dessous bien au dessus de nos secrets
et de nos pierres d’apocalypse
ce que je laisserai de mort dans les feuillages
de nos ombres la peau de la nuit les ressources
déployées des navires aux mors d’avenues
pour la pierre édentée
***
les écluses de nos rues d’orangers et de potiers
qui attendent le sang et les ailes de faïences écorcées
dans les largeurs de la nuit de celles qui se dénudent
de ces peupliers de vent quand nos lèvres bitument
le plus large de notre avenir
janvier 2008
4 Février 2008
L’aurore crie ce monde d’un cristal de paupière
khôl bleu d’orage
où tant d’oiseaux de pluie dévoilent ton visage
qui porte des chants à la peau des crépuscules
ce silence de blessures qui se fait en nous
cette digue pour ne pas mourir de ces murs
de songe
comme cris de la chair devenue mûre
puiser les forces dans les eaux qui creusent
puiser les torrents comme lèvres chaudes
de tes piments d’acier mes géoglyphes
de sapience et leurs violoncelles irrigués de serpents
comme incertitude au puits de vermeil de tes baisers
***
je baise sur tes joues cette tendresse de murmure
comme ce cristal et cette soif de fontaine lovée
de bronze avec la peau des orages et des éclisses
de collines sur mon amour qui dit l’ombre
qui dit le noyau et qui dit l’incandescent d’écorce
de tout ce rouge de nos abrasifs essoufflements de baisers
***
5-6 Février 2008
carreaux des pleurs le bronze des cloches
dans l’île natale
la lyre du silence dans les cœurs restés à quai
à l’approche des venins
l’arbre grandit sa mémoire aux balcons du monde
ce pourpre des lèvres qui annonce les anges
à la faïence de la peau bleue
étoiles que sont les granits de beauté de dieu
et dans les villes à vivre où sombrent les songes
et les fusains de sommeil je te rêve
dans des espaces d’or sur la fonte de nos baisers
***
8 Février 2008
…et quand je t’aimais sur des écailles réversibles
au soleil du couchant
cette Carthage d’aveu qui se brise au carrelage
ruisselant dans les mailles de vent bleui vierges et fauves
***
comme à l’étal des déserts le cœur d’où viennent
les anges
je détiens le pas grave des temps ces scorpions
d’où crie la nuit dans des emphases d’étoiles
et ce visage de fièvre dans le miroir laqué
de notre tutoiement sidéral
***
11 Février 2008
ces veines d’anthracite de nos cœurs retournés
aux étoiles
marbre des morts au long souffle de rivière
albatros inextinguible au limon pariétal
« …et vous qui demeuriez au secret des parvis du temps… »
de ce bleu du regard sans les bornes du ciel
bois flotté à l’horizon des pluies dans l’infinie
prunelle d’abîme des soleils et l’amer lumineux
des brunes
les couleurs du bonheur creusent comme un vent
de femme sur les balcons d’où nous irisions
de palmes bleues l’ordre immobile du baiser
***
ce vent ébloui des marbres de l’amour
***
cette ossature de la mer dans les écumes
de notre permanence
12 Février 2008
certains furent touchés par la grâce
d’autres non
***
dans ce qui crie dans le spongieux du soleil
il a plu
***
mes larmes comme sur les plages nues
dans des chemises au regard de ces linges
d’accrocs mordus de soleil de plaies noires
***
mes lèvres passent sur le rougi de tes nuits de poussière
***
l’eau blonde qui reste dans le sommeil glacé
de nos poids d’or au havre des désespoirs
***
dans le chant du sommeil des gouffres…
dans la glace obscure des chevelures
reverdissantes
ce miel des vents sans horizon de destin
je t’aime sur l’or incertain de soleils de défaites
***
comme la lune qui viendra mourir dans nous
j’oublierai ma vie
en ce terme de douleur sur l’or des encres
où passent les veines de nos soleils obscurs
ce disque du monde et ce corail des morts
blanches et les prunelles de l’embrun
sous l’iris de lèvres baisant de tresses d’illusions
des mémoires de sable
(fin du cycle)
***
celle que je ne connais pas
mais qui sait l’impatience
de la peau à tendre le joug
des jours à mourir
***
17 Février 2008
et comme tu brillais sous la pluie
je mangeais les pavés de la nuit
et les pépites d’or de l’avenir
***
mon enfance a disparu quelque part
entre hard day ‘s night et revolver
peut-être sur les rives de rubber soul
j’ai perdu ce qui devint en gravillons d’étoiles
ce gemme des larmes
***
23 Février 2008
et mon angoisse dans ces cribles ces roses de l’ombre
dans des mers de labyrinthe
ces indigos de la lune dans les flanelles rauques de la clarté
cette fin de nos désirs dans l’haleine vitale
des flores antiques
ces tubulures de temps lacté de paupières closes
ces colonnes d’azur et les lauzes de nudités immémoriales
et avec les yeux de l’abîme l’or esclave des phalènes
de soleil
les battements de syllabes de l’origine
et de cette usure abrasive des vents
la désespérance approximative aux échasses ailées de douleur
***
La foudre a l’espace de notre demeure
Celle de ton pleur d’ébène à la hanche
Et aux bras d’ivoire
Ce qui s’oublie du jour dans des sommeils d’or
Ces mors de la vanité sur ta peau
A l’alliage de la mémoire
1 mars 2008
***
née d’une note bleue de perle
d’une brûlure du regard
la lyre des saisons a passé
les noces aux lucarnes des bars
et les ferrailles du clavecin…
je passe ma vie à t’oublier
3 mars 2008
***
c’est la lune qui se trouble
ce sont les crocs du loup
et c’est l’herbe haute qui frissonne
4 mars 2008
***
et tes bras sont des serpents qui m’enserrent
à la perte du lucide
à la nuit de tes venins
***
ces couleuvres de Loire à mordre les sables
***
de ces carreaux de fille publique
ces sueurs de la peau qui gardent
des sèves d’amour mordues dans leurs racines
6 mars 2008
***
et quand sera venu ce grand sommeil
et sa caresse froide l’eau des fontaines
s’endormira sur mon visage émondé
et quand sera la nuit sur le livre ouvert
d’étoiles
et le vent dans les palais et ces ruines à renaître
et les cimes des montagnes où les portes
de mes demeures s’étaient hissées
aux baisers de mes gerçures se lèvera la blanche spirale
de neige de ta main de mort
7 mars 2008
***
…« ton corps dissout dans son abstraction future
contre mon corps brûlant de l’or des sables »…
***
bleu du monde bleu de la mémoire
ces bras de la mer amoncelée
profondeur de sable
la peau de tes cataractes
ce silence qui s’amassait
dans des lèvres insondables
bleus aux ronces des sources
aux cressons de la chair d’orfèvre
cette mort du ciel
dans les orchidées de la
11 mars 2008
***
de nuit et de vents dans des vasques étoilées
***
là les cris et ces falaises de craie
ces eaux qui pénètrent la peau
comme arc en ciel
sous les jonchaies de nuit
à distance opaline
de palais sous nos langues à renaître
***
des vasques que le temps fait tomber
l’azur qui coule sur tout l’espace de nos blessures
13 mars 2008
***
Mésopotamie de nos origines écho viscéral
de chant de palais
écho calcaire des mémoires
ce sang profond des rivières natives
***
esclave des sables dans la morsure du temps
ressacs des rivages
ce qui s’efface comme l’or
dans le nu de l’azur pétrifié
vague comme après l’épaule du ciel
contre vague du temps dans l’issue de la mémoire
des jours au crible de nos échos
***
mourir seul dans l’agonie des croix
de l’injustice de la solitude
d’une épée tranchante sur les valves du cœur
***
je t’aimais fidèle comme la poussière
dans de granitiques soleils
… » l’oraison de chaque grain de nos sables de patience… »
***
je me cache dans des cœurs de poussière
dans des fracas de rêves aux rives brunes
de nuages de prunelles
***
l’hiver est blanc dans l’incertitude des nacres
***
dans ce rosir de ta peau ce chant
nocturne de vulve solaire
***
frémissante dans l’ébène du désir
***
l’erg charnel dans le sommeil de ta peau brûlée
au bout des mondes
les volets clos de ce monde redevenant flexible
la blancheur sans frein
le tranché du futur dans les fruits et les algues
consumés de l’aube
voici les dunes et les rocailles du désir
les paupières ferment comme des glas
à peine ouverts sur les revers de la tristesse
et ces néants de scorpions au plus désertique
de nos désaveux
ces trésors lourds comme des remparts de lèvres
je t’aimais dans les clairières de la nuit
quand les lampes frissonnent au havre de tes chevelures
***
ou le soliloque de la pierre
-ce que murmurent les gisants de pourpres
…ces éboulis d’ocre dans les lyres de l’orage…
-magnétismes des ruptures…
…sur les sources de la soif
-comme sur les sommeils de sables rougis…
-d’un cran d’arrêt de chair vive
-…et ces sources bues
et ces joyaux de lune…
-…les étoiles tombaient comme des cendres d’orgueil…
-de stèle et de désert l’or nu de l’immobile
-…de ces paniques bleues d’où l’âme se taisait…
-…sources des vents comme les pierres de l’orgueil
-je venais de cette solitude d’où les pierres…
-je venais de la pierre d’où ces solitudes…
-ces abîmes dans leurs moisissures…
…de ce vert de gris de nos âmes… la profondeur
-…et là coulait le silence de pastels lunaires…
-comme des corons de silence sous l’azur
-dans des fournaises sans ombres…
des dentelures divines…
(John Ford view point)
-Golgotha des sables sous l’ombre des cobras
-… ceux vivant sous des assommoirs d’azur
-…et trop proche d’un mourir minéral…
-et avec les orgues sifflantes du temps…
-…nous risquant dans les chances obscures de l’abîme
-dans ces horizons jaunis sous les chapeaux
de sourire d’ombre
-…à forger ce temps d’ocre et ces empires d’espace
pour le scorpion de la pierre
-sans lune « pour Ansel Adams »
-…comme tremblait le temps pour couler
de ce pourpre nos joues de pamoisons …
ce sang de détresse dans des vitrines de falaises
-ces coulées d’aurore sur les peaux d’orange de la pierre
-là où le monde s’efface
20 mars 2008
la lune de circonvolution de saturne
ce lac prêt à l’incandescence des titans
***
d’orgueil je n’envie aucune poésie, j’admire ceux, sur une voie autrement
ardue que la notre, dont la science me laisse à ma place, tels Dumézil,
Botero ….
***
et que je succombe aux grands larges de l’ivoire
tes chevelures dénouées de leur ancrage d’aube
l’amarre augurale
de ces cortèges lents d’écume
pour les vallées de nudité je mûrissais les ossements
et les traces fantomales en leur sein
les griffures de l’océan démantelé de nervures
à la chair et à l’airain des glas de notre nuit
le cœur de matière l’atone baiser en ses fibres et ors
l’abri de terre lambrissée
22 mars 2008
***
parti de déserts le cœur en lambeaux
le sable dans la nudité de sa propre foudre
dans la bouche de ses linges à la blancheur
des bras de tes virginités embellies
serait-ce un soleil minotaurin dans le translucide
de sa chair
ce sang de la mort en ses théogonies de soif
serait-ce la porosité des vents asséchés dans le baiser
mortel des promesses de la pierre
je t’aimais d’une résurrection de bleus lignages
d’une nudité de nos cœurs sans attaches
avec ces vents de brûlure sur ces collines où je comptais
les saisons de nos visages nouveaux dans la rumeur
d’ombre des étoiles je t’aimais dans l’or des voilures
loin des racines de l’homme
dans le bleu scalpel barbare de la mer
le tégument de nos carnations pris de fusion
comme en ces assises de nos amours
***
… le crotale du venin dans le cœur
sur la rotondité des déserts
ces oiseaux au versant de la lumière
dans la nuit des syllabes d’or et leur poumon
de pierre celles qu’aimait ta main
vague après vague
27 mars 2008
***
la vérité lime à même le soleil
comme une dentelle d’ombre
***
bleu est mon désespoir dans le lavis des nuits
31 mars 2008
bleu mon nom dans l’étoile qui respire
du nom qui est le tien
et comme les cendres des ciels de ville morte
je t’enserre d’un sommeil et d’un poids d’univers
qui sied au bleu de nos abysses
***
comme la pierre qui creuse par les eaux rares
ces quelques caresses de l’éternité
vers des serpents de patience l’or couchant
sur le nu de la nuit j’appose les ailes
de l’évasion sur les incertitudes de l’aurore
mon nom sur les ruines d’Euphrate et de misère
et les fenêtres closes de villes heureuses
***
l’éclat de la solitude comme l’orage bleu de la mer
mes nuits comme sans chaussures pour courber
le temps de l’espace dans le métal de ta voix
à la lèpre de ce qui meurt
de ma résurrection disrompue
***
parallèles des nuits et des trains mes parcours aveugles
à l’angle courbe du temps
***
la mer n’est jamais à l’envers comme les Picasso
et mon amour tourne plus haut que les lames
tranchantes des ailes de milan
dans l’altitude de tes robes nues dans le rouge
vivant du chant des morts
jusqu’à l’éblouissement d’ombre et la rareté
d’ornière de ton souffle
***
comme les lèvres de la pluie sur ma peau
qui se dilue d’orage
ce baisers des défaites à la racine
de nos avenirs traversés
***
déshabillée et rompue comme la vérité lisse et nue
je parcours la peau achevée de tes marbres
comme à ces fentes de torrent ce seul empan
de nos pierres de soleil
***
pour la peau qui brise les Ming de la blancheur
ce monde qui s’éprit des linges étoilés
comme dans l’acier d’eau de pluie
le sang immobile de la lumière
***
ma nuit coulait secrètement sur la mer
de tes yeux
celle qui ouvrait les bras au gouvernail
de collines de tes chevelures
quand les marées d’ombre saisissaient
ta clarté d’iris pour que la nuit finisse
morphocypris
4 avril 2008
le sceau de l’oiseau et le bruissement
de l’écorce de l’arbre… dans les marées
montantes et les blancheurs de l’avril
***
et ce fléchissement de femme dans le miroir
du ciel
ce sang mordu de coquelicot de lèvres
***
demain nous vaut le sang aiguisé de l’azur
le serpent gîtable dans les gonds venteux
de la nuit
cette peau électrique et froide du baiser
ce portuaire de l’angoisse quand se retire l’amour
des paupières au cercle bleu de tes yeux d’agonie
je t’aime comme cataracte dans l’or inspiré
des voiles
lisses comme des proies d’avenir
***
8 avril 2008
des longs adagios d’amertume le monde
s ‘efface sous des paupières d’ombre
l’été entre dans la ville la terre se lève
dans la droiture comme le silence de l’épée
***
de ces napalms de la passion et de ces cobalts
des palais du ciel
l’écume vivait aux blancheurs verticales
de villes immémoriales
***
12 avril 2008
dans la peau des ergs sur l’usure ventée
des épaules de sable
s’abat le dard de l’ombre
et le scorpion de nos avenirs
***
dans des chambres de pleine lune
le souffle de la nuit charrue
des ivoires d’insomnie comme une décollation
et une équarrie de pieuvre de vent
des amours recluses respirant nos haleines
aux matures neuves
dans les bras charnus de la terre
***
16 avril 2008
-revenu de toute peur…deviens la pierre d’angle
sur ma nuit
-dans cet immaculé des abysses…
-…est cum gloria
indicare vivos et mortuorus…
-ce chemin des eaux profondes dans l’ignée
des sources
-mon âme dans les fraîcheurs de l’ombre
au champ de lune des troubadours
-…et mon cœur et ma chair sont un cri
dans la ténèbre
-tu me retires de l’abîme… du ventre des enfers
-et expecto >resurrectionem mortuorum
-l’immense nuit à l’orient de la mort
-… Tavant qui coule au silence bleui
d’une source d’aurore
18-19 avril 2008
Bleu et vert et jaunes des couchants
Dans le ventre de la lumière
De ces douces plaintes d’Ezéchiel
Et les marches humides du port d’Ostie
Les embarquements pour Cythère future
De fougères heureuses d’ombre de reine
De Saba
Et de ces jaunis de fruits
Colonnes altières à l’heure biblique du soleil
Ces séquelles d’amants dans la faille des vols de goélands
Les sybilles et l’albatros de ces Abruzzes d’amour
Comme ombre d’orfèvre
La jalousie sous les arcades de nos tempêtes
La mer nous a séparés comme la faim le joug et ces frissons
De pénombre dans les vents augustes de Rome
Rose des roses disputant dans l’effeuillage de la danse
Ecaille par écaille l’haleine suspendue comme liber veritatis
Le noir négatif dans le masque du sommeil tombal
D’un rouge de faune
***
22 avril 2008
et quel est le prix de ce temps ?
de la passion durcie que j’endeuille
sur des lèvres d’amour le froid des certitudes
dans le soir qui rentre dans les os
et les cendres de baiser
et que s’esquive le glas jauni de crépuscules
de douleurs mortes
quand je vois l’envers du monde
dans le cristal de la gravitation
ce temps où nous ne verrions dans le flux d’Orion
que la nudité des perditions
tout au long de la nacre bleue de la neige
au plexus des cigales dans ce cou nu de soleil
à l’humilité d’après la hache
dans des ressacs de néant
ce prix du temps dans le bleui incertain
que j‘ensommeille de nacre d’éveil
***
cette mort de l’azur ces franges de silence
de trop vieux calvaires aux bouches de sommeil caduc
***
caducée d’étreinte comme rivage dans sa crue
de silence
sa cunéiformité de flots éperdus de ruine
ces vouloirs de séraphins et de sépulcres
et le froid des draps à force de ne pas s’y reconnaître
dans des ensablements de cœurs prompts à la fraîcheur
de labyrinthe sans revoir
***
et quand je te suis, de l’autre côté du ciel
et à force de fenêtres ces arbres qui lissent
nos paysages dans les coulis d’insomnie
de nos absences
partageant des fièvres lyriques l’un contre l’autre
***
mortelles et coulissantes ces sauvagerie de nuit
de crépons et de voiles
sur des amours et des rincées d’aurore
le vélin calme de ta peau dans la réversibilité
d’un souffle sur la nuit
***
j’exprime à la forge de la nuit ce miel de chevelure
comme les douleurs d’un archipel natal
dans la nuit facile et la clarine des chagrins
ces vœux du velours
dans les couloirs du vent la peau hérissée
du désir la mort comme le sable sans le sel des rivages
***
comment cette réalité vient-elle dans l’écrin et la rouille
de nos rêves pour nous perdre ?
***
la mort d’une étoile et le clignement d’aurore
qui restent sur les nervures
d’où la sève est sourde dans le poumon élargi
de l’arbre
l’arbre de nos amours la fleur renouvelée
du don de la pierre et ces rendez-vous de soleil
qui nous mesurent à l’aune du temps
j’espérais l’aurore quittant la ganture de mes affres nocturnes
tu me donnais la peau de dunes accablantes
et l’ouvrage solaire à la mature argentine
du cri bleu de la mer
pour suivre le jour cette certitude
du gant noir de la nuit
cette volonté de peaux qui se hérissent
comme d’un désir de trembler dans l’ordre du cristal
je viens sans arme cette rupture aux seuls éclats
de mon souffle
***
lépreuse et cristalline comme les vérités et les sources
les galops de nos espaces d’amours sourcières
sciés de géologies âpres de routes d’étoiles
***
pour pieuvre du temps l’englouti abyssal des jours
les uns après les autres
à la mort de tes robes crépusculaires
…je n’avais aimé qu’à contre jour…
mes passions étaient de sang
et les aurores rendaient proches ces venins
trop tôt venus à ces ancres sans nudités
dans les phalanges du temps
***
je changeais les astres et le curare de mes jalousies
dans des nuits patientes
proches de ces baillons de rêve
et des clairières d’abîme à portée de la main
tes crinières brunes
***
matrices des morts j’aimais le vertical
des cariatides
la sourcillante et tragédiante approche
de mes amours de cyclades
comme sur des ombres qui brûlent du pourpre
des marbres classiques
comme des lèvres proches des trottoirs de la mer
je t’attends morte et si vivante à la crue
des fronts de l’haleine
je t’attends sur des mourirs et des baillons de lune
à la source de mon souffle
l’attelage nocturne au badigeon de ces routes
et leurs bleues espérances en écharpe
***
et toutes ces falaises à gravir ces vertiges
à conquérir
le tourment lent d’un règne d’avenir
balafré au cœur de ma paume
***
… comme je rêvais d’enfer et de plages de pavés…
***
du prieuré de ganagobie une allée verte
comme débouché mystique sur la montagne de Lure
***
mon cœur est libre mes vertiges dominent
la plaine de tes trajectoires
comme à la fin d’un désert
***
rien que d’être loin de toi sous tes paupières
du plus bleu de nos azurs
comme à l’ancrage d’un champ sans labour
comme amour de garrigues blanches
***
3 mai 2008
cette terre est mon absolu
sous des ciels de laine
en chrysocolle
avec des porteurs d’horizon remoulant des aciers
de nues
justifiant le fond des étoiles
cette terre est mon absolu à la lourde hache
d’un seul azur
là où sont les hommes et les dieux
et les magdaléniennes peaux du sensible
où je pose mes phalanges
cette terre reste mon absolu là dans ce monde fractal
pour te porter sur des terres de mémoires
***
dans les flétrissures du monde l’haleine des astres
porterait-elle le sens de notre vie ?
de pierre en baise de la pierre sur la peau sépulcrale
de nos écailles du soleil écaillé de nos jours
***
7 mai 2008
ces mégalithes de la mémoire comme un vent tardif
dans les brèches de la pierre
j’affole ces milieux de l’ombre architecte
d’autant d’évasion de papillons
de psaume de désert
dans la rosée de l’haleine à l’oratoire d’un espace
de velours
sur ta peau désertée et heureuse
cette expérience de l’homme à la taille de la mer
la parole des naufrages irisant d’écume et de lucidité
d’astres taillant l’ouïr des étoiles pures sur l’oreille
de van Gogh
le lynx de tes yeux en treille comme le ciel baisant
le fleurissement de la mer
je bâtis ma demeure à la lyre de tes yeux de lynx
sans que viennent les herbes hautes comme arpèges
de chevelure d’une harpe funèbre
***
et j’apprivoise les foudres des chants de l’éphémère
dans des gibecières d’azur
à l’embarcadère d’une misère de fer
disque d’un soleil qui touche l’ossature de nos brûlures
à l’illimité du verbe dans son désert
l’été tombé comme un couperet de désir
sur la chair vivante et le vent de sud
cette nuit du baiser qui circule dans les cycles de la terre
comme reptation de la clarté sous la peau
entre la vie et mes fantômes les masques et les tisons
de l’amour et les fonds de la lumière
désailée je reboise le labour de la mer
dans le cri à la saignée de ces soifs de bronze
ce baiser du fruit dans les nacelles de ce plus loin
que nous d’aurore
dans le raucité bleuie au couteau de tes lèvres
j’aime et crie aux navigations d’astres
les nacres échevelés du mutisme de la transparence
***
et je sais cette urgence de ton nom
dans des remembrements de désert je sais
l’usure des sables et l’agonie sur le sel de tes lèvres
cette mort de ma nuit et ce frisson du pollen
sur ta peau
velours des mâtures les peupliers comme parallèles
de notre chair sur les chemins graves et l’enseveli
des orties de l’ombre
***
dans le noir ce rouge baiser de tes lèvres
nous avons toujours préféré les temps d’avant
les nuages et leur éphémère
dans la malemort de leur permanence
***
dans le vouloir de la neige l’obscure permanence
des nervures du vent flétri
***
grivèlerie des pétales de roses
je tenais à la main d’une seule fleur
***
cette caresse d’un vœu de la terre
celle d’Avila suppliciante poétesse
***
POLIAKOFF
L’abstrait d’une mer ensevelie et des terres anguleuses
Mer morte
Sans rivages la pure forme du vide
Meurtre d’archipel et l’angoisse de l’ombre
En glacis
De bleus d’asphalte pour nudités acérées
par cassure >au solstice de fleurs qui se glacent
au tectonique des clartés
bleus et jaunes lyriques au couteau d’Orion
qui sculpte de sens les ravines solaires
et des lâchers de colombes en bouquet
sur l’enclume de blancheur les aplats de feu
du silence
ce nu de parque qu’affament les onglées de l’ivresse
et les jonchaies de soleil
ce rose du plaisir et ses efflorescences
comme l’arbre qui crie sous le joug de la sève
et la beauté escortée qui masque sa foudre
la violence des torrents dans son aurore de cobalt
qui charrue d’un bleu de lyre notre soif massive
roseaux des murmures qui creusent d’arabesque
ce métal même du monde dans sa voix de sable
chair de la matière hantée d’ombre
dans de purs midis d’incendie et jaunie
comme fruit mûri d’un avril de miel
et l’immensité en nous dans toute cendre de la pierre
des bleus et des jaunes du sang des nervures
l’aurore fractale à la source lilas de règne minéral
et les tournesols comme les moulins à vent
des graines pures de soleil
peaux des brunes sous l’arche des vétivers
peau du marbre au plus blanc des bras de femmes
dentelles du cri son col de cygne au murmure
pourpre du vide
***
18 mai 2008
1
fuirai-je les anges ces cieux de ciselures
de gemmes du pourpre des joues
cette ardeur vocaliste de virelai
touchante cigale de juillet l’herbe
non foulée des gémirs d’après-midi
la nudité d’albâtre qui se fige à ton col
de cygne sous le baiser d’airain de l’été
2
l’herbe haute et les cuisses nues l’aurore verte
qui rouvre ses paupières
toute pure et dénouée sur le silex tiède
à l’heure virgilienne elle goûte le vivant
frisson
l’œil d’ibis du lézard matinal
22-28 mai 2008
Dans la ville à venir chaque rue respire
Sous l’arche lourde du frisson des arbres
Néfliers d’ombre de pampres miraculeuses
Fantômes de chevelures qui traçaient jadis
Des pluies de plage dont les perles furent des sables
Dans le rêve des villes les vents s’enracinent
Et la nuit des villes est une île
Dans l’abîme de la pierre l’homme s’est dressé
Dans sa glaise de hyacinthe
Et la femme dégrafe d’horizon
Sa chair de labyrinthe
Et la ville où tu respires est la promesse
Des sources où les jardins se suspendent
A tes lèvres de lys
De ma ville au flanc d’argile et aux hanches
De satin nocturne
Montent les abîmes où tu es vivante
Et l’acier du choral fait refleurir tes seins d’aurore
Dans des volutes bleues
De chevelures
D’aimer à contre ciel dans des noms de pierres
Ta voix de jasmin
Comme un vent lisse au citron d’amertume
Des pollens du baiser
Et c’est la ville qui flambe quand je boise
Les lambris de tes paupières de sommeil
( avenue des fleurs – Nice)
***
Gieseking géant aux phalanges de papillons
31 mai 2008
1 mai 2008
Pliocène
Comme les brisants les Xenakis les glaciers théophaniques
Dans leur fonte d’ogive
Et le labour bleu des abîmes
Le guttural de la terre qui bat d’un souffle d’Atride
De la polyphonie des cris du monde
Dehors la nuit délie son métal d’haleine
Comme passacaille de cataracte
« Ségeste antique jaillie de houle…
…volcanique et oublieuse … »
de cœur lisible jusqu’à l’asphyxie
où tu m’éclaires
d’azur est le cri glacé louve pariétale à l’orestie
des chants de rocaille
comme un incendie portant au cœur
l’acanthe des griffures mycéniennes
dans le cœur des pierres se gravaient les paysages
de deuil
des pliocènes de solitude lapidée
comme avec les hanches de la nuit
l’inaugurale rumeur des glaciers
d’avant le temps de l’homme la ténèbre intime
comme kaïros des soupirs
d’avoir à l’intérieur de soi la mer
de pleine poitrine sa pluie d’étoile
épiphanie de nos mourirs d’avant le temps
poisson fossile que traçait clarté de diamant
la voie tellurique de l’homme
5 mai 2008
elle fait naître la foudre
comme Lascaux l’âme
des ténèbres
l’azur du feu dans la lame du silex
***
dans les hautes nuits la voile stellaire a le mouvement de la mer
comme baiser de point d’orgue la mort innumérable
cet obscur du velours à la serpe d’une caresse
de cariatide
jusqu’à connaître ton visage…
ce gypse de la parole comme une soif de l’eau désertée…
ces éocènes nudités qui nous laissent la lucidité
des herbes foulées et muettes
et cet envers des étoiles où tu respires…
l’ocre nu du monde ta peau d’incendie
femme rouge de dahlia qui renferme le ciel…
large azur hachuré de ma solitude
dans l’enserre des jours ces midis d’érosion
sur l’horizon de tes paupières
ce chant de désert comme le venin du vent
sur la pierre et la rousseur de l’exil
bâtisse des dieux sertie de toute la mer
que lui donne ce bleu des jalousies où tu restes
la transparence même de notre demeure
***
et nous avons connu l’acier du monde
par les altitudes de notre amour
ce retour à la terre des cimes…
raréfié d’abîme je caresse tes lèvres
d’une lucidité de neige
***
7-11 mai 2008
conques de la mer pour des gloses abyssales…
harpe du vent qui se hisse à ce bleu des cendrées
dans sa robe de fête et ses ronces…
le château au miroir de ton visage est en ruine
***
de son col de ciel et de plein miroir
ton visage a la mesure diffuse
de longs couteaux de pluie
***
dans la soie de la chair des matins de fête
des trèfles de passion
des coquelicots à fresques
le fruit lisse et rouge de nos empreintes
***
l’Orion à l’épaule de ma nuit
et ses gravelles d’étoiles
sous mes pas d’éternité
***
dans l’abstraction de ton hiver
l’âme des pollens sommeille
de ce sang des rosiers qui flambent
***
l’obscur en son torrent de gravelle la nuit appelle
ses chiens sa meute et ses novas de désastre
***
Paolo Uccello Paolo l’Uccello Paul des oiseaux
mon nom est dans le ciel
la ville a les ailes de la soie de mes rêves
et le visage à fresques des lances rompues
de clarté
… »Paulus de tarse : j’ai combattu le beau combat
j’ai achevé ma course… »
comme le vol du milan confident de foudre…
ces pierres dans leur fraîcheur de poussière
hors les murs
et ces robes de désert dans leur noyau de nuit…
peuple de solitude le vent roule l’équarri
nuptial de tes psaumes…
nuit des sources qui aiguisent son verbe
de viviers d’archipels
paroles des paluds à l’éclat d’or
le ciel a la dimension de tes paupières au phare
nu des brisants
et je sens battre le cœur dans le sang mûri de l’arbre
« … et ils brûlèrent de désert l’ambre du désir… »
nus et incréés nous avons traversé l’ombre
par le versant des sables
et des rivières sans mémoire au source de lyre
l’obsidienne close de nos haleines et des lèpres
de crépuscule
j’endors au baiser de la foudre
la douleur d’écume qui m’exile
et sur des routes d’oiseaux en coulées de buccins
de lagunaires chants de tropiques
24 mai 2008
balafons des pluies sur les terrasses des chants géologiques
dans des écumes de silence
celle qui venait des cimes
comme un sommeil blond
je lis l’incendie dans l’incise
de mes alizées
la nuit chante l’archéologie des éclats du jour
la tortueuse méduse de tes chevelures
« ton visage épouse la rencontre de notre passé comme
j’étreins la fêlure de ta voix dans sa part d’ombre… »
et sur de plus hautes cimes je vivais dans les chairs rares
de la neige…
l’ombilic des sables
la bouche d’ombre
de la blessure a de l’écorce de la lumière
le basalte fugitif du désir
et je respire de ces plèvres d’exode le lent labour des navires
l’architecture du temps jetait la houppelande de nos ruines
dans leur clarté…
en ce visage du cœur qui se dédore…
eryphanis
5 juillet 2008
d’ailes souveraines l’ombre sur la porte close
des poumons de lumière d’une volière de cloche
l’arachnéen martèlement du temps qui nous mesure
d’un fabuleux désastre sur l’écriture du corps
nova sans loi pour cassure d’abîme
ce halo d’airain dans l’or pailleté de blanches cimes
***
et je vivais la rupture des amarres
7 juillet 2008
la craie même des murs maculés
de griffures d’opprobre de la lumière
pour ton nom dans la pierre le jour s’en est allé
au sable et au lierre de ta présence
que j’ai murmuré
et des accroissements de la mort
de ces portes de nuit fanées
le poumon des pierres et les ailes de l’herbe du temps…
***
d’Andromède galactique le souffle errant
8 juillet 2008
d’étoile corrosive et le baiser de poussière…
et la chair émerge de sa propre mort
d’un rituel d’ombre la lumière amassée
des asphaltes d’anges
je baise la pierre qui s’érode comme l’affre
et le ruissellement de silence lucide du temps
et de l’écume
***
la mort n’a qu’une bouche amère et ce dernier souffle
sans douloir
que nos deux ombres frappées des caresses de forgeries
vacillent sous les couteaux de gravier de la nuit
***
…et que se meure le droit épis de l’orgueil
la foudre cariatide a l’azur concassé d’un vent architecte
***
… moi sans mors sans œillère de vent
dans le temps qui nous rompt…
***
…j’ai vidé l’aurore de ses robes d’incendie
pour des bouches âpres des crinières de cuivre
tauromachique
dans les nœuds de l’angoisse
et des baisers de mort sous le pas des fleurs
***
t’aimais-je de la morsure de l’azur
de ces flancs de soleil de genèse
que donnaient les falaises de ta bouche reptile
***
…révulsive peau concassant l’étui
solaire de la pierre…
baiser nuptial l’infinie fratrie de nos bouches de cimes
***
l’amande de nos cœurs joints dans le concassé
des ruptures
***
amants dans l’écorce des ruptures je savais
le secret de caducités rupestres
***
je ne vis que par la clarté de sa solitude…
***
cette rue des nèfles comme un tissu
lointain de jeux de boules
cette rue de menuiserie
de biseau de poterie
cette rue des cycles qui s’en furent
ces anges aux balcons nos doigts confondus
***
ruines comme désert de ta porosité
dans le mors des montagnes
le cœur fossile de ta joue au martel
de ton vouloir orioné de la crosse
de ma nuit qui t’attend
dans la peau de l’ocre le jeu des mystiques
dans la mystique de l’ocre le jeu de la peau
et dans le jeu mystique duvent
la peau de l’ocre contre la tempe
de la crosse des jours où je t’attends
***
(saint Maximin) 1
cette part du ciel et cesdigues
des temps de mort
ce respir des anges d’altitude
cette force de lune de nous l’un contre l’autre
nos fidélités asphyxiantes
respirs des jougs de la chair 2
dans ce plein jeu de l’oubli
de nos parjures d’azur
je respire l’empire des lèvres
de tes orchidées d’orgue inextinguibles
tu venais quand grandie de cœur
j’aimais cette trace de l’empire de Thoronet
***
10 juillet 2008
des voûtes d’abîmes et detous les jaunis
des murs
ce tuilage de toi à la peaubleue
de la souffrance et de la solitude du désert
le khôl blême et lacéré d’horizon
ta Tunisie j’en reste l’homme fleuve où
tu bois entre les berges de ma soif
le monde avance de ces cris comme tes nuits
furent nos fontes de glaciers
***
je baise la plus solaire des rives et le poids du monde
et ce sang reptile quand tu viens du plus lunaire
elliptique de mon baiser
je crois cette croisée des mondes quand je te veux d’orgue
et de nos sangs de lagunes
***
11 juillet 2008
mon amour mon horizon là où tout se perd…
***
comme un secret de chanturgue la châtaigneraie qu’enivre le temps de
peuplerie rauque et qu’abîment les saulaies diurnes dans la volition
des jours comment t’aurai-je aimée de ma main d’archange au dépoli
de ces ciels que nous sentons à nos genoux fléchis je t’aime de ces cristaux
tristes au bord de « ta voix qui mord contre les murs mortels des rocailles
du temps » et je sais le ravir et l’arpège et la nudité de ces franges de
l’absurde celle qui de ma paume ferme ces vignes pécheresses de nos vieilles
voies d’ivresse chanturgue des galactiques misères et des pouvoirs de
l’amour… et quand viennent les opprobres et la déchirure ce mural du
temps et l’incorruption de la mort en griffures par pôles d’ut mineur ma
bouche sur ce tellurique frisson de la peau je crois la ville dans la nudité des
mondes le cristal sous l’érosif des vasques à l’émondage de la fleur
d’écume et comme usés ces murs de nos empires de sables qui parlent
la voix des lagunes à la lèvre morte et gerçante de nos baisers
***
je me vêts de mon désespoir tes yeux m’ayant abandonné
à notre biseau de miroir qui transparaît
à l’encoignure du monde sur la pente
comme un perron d’oiseaux sur l’aurore
***
dans la perle pour que tu respires la pulpe des apesanteurs
le souris comme le baiser qui verrouille l’oubli
et les étreintes qui tenaillent la lèvre dans son enserre
dans le chaud et l’écorchure qu’un soleil toise de ses parures
comme l’acier de tes yeux au crépuscule
ce qui fane du gravillon de nos automnes de foudre
***
comme ce temps comme ce qui brûle de l’éclair
sur les parois ductiles l’un contre l’autre
les pavements du baiser sur des chemins accomplis
au verseau de hanche de nos plus abrasives versatilités
***
et la volière de ces écorchures de soupirs cette ombre
de corinthienne crue de la volupté
***
je sais les sources veuves de la pierre
13 juillet 2008
de la rocaille de meurtre ce couteau d’acier de vent blême
des jours qui nous désirent
***
je montre mes flancs je montre mon autre douleur
***
ce que la neige inspire dans les abîmes de la chair
ce que les mains du cœur au palpable de la mort
caressent sur les hautes altitudes du baiser
***
j’ai donné ma raison j’ai porté la folie
***
comme je baisais tendrement cette amnésie des astres
***
de quelles inflexions reptiliennes de mon cœur au tien
cette soif ciselant notre empire de baiser
***
crimes d’octaves sur des suppliques orfèvres
aux mors volutés des velours de cendres
***
18 juillet 2008
notre gravir d’azur et d’orgue pour tout lit de torrent
ce seul asphalte de nos souffles
dans le baiser gaufré de la terre
tellurique au pied du ciel enseveli d’orages
pourpre du baiser toujours brûlant
de la muraille au torchis du temps
19 juillet 2008
close du claquemur de l’avenir comme nuit
d’étreinte de Nubie
paupières des fièvres avec le cliquetis des sables
ce temps de graphite venu s’ouvrir
l’orgueil d’un jamais est qu’il peut s’installer pour toujours
dans certains à jamais
l’arrogance de ces seins dans leur verdeur
de jeune soleil
21 juillet 2008
redonner au cri les quarante portées de la lamentation
de Job
le pourpre des cantiques du baiser de la chasteté
d’oiseaux blancs
foudre sertie en torsades et en chignon
aux bras de l’aube l’éreintement miraculeux
l’intonation de l’azur qui réinvente la mer en nous
et ton corps pariétal déjà lambeau d’image
sur ses chants d’éclipse à mon amour quelques roses
succinctes d’adieu nocturne et rose
un Chopin dans son velours l’éclose nuit
de mi dans le mineur
que d’un beau naufrage monte l’échelle bleuie
de la pierraille du jour
je bois le sommeil de la mort sur des routes d’étoiles
comme avec des poussières de calvaire
et ces pleins jeux de rosiers à l’échelon de ton téton
la verdeur puinée de l’angoisse
et vivante de cette mort d’avant le sommeil à l’échauguette
de la lune
comme un implant sur le cœur
créateur du ciel venais-tu de l’haleine du temps
et d’un vent flétri comme un mouchoir sur la plaie
de nos automnes de tambour ?
23-29 juillet 2008
et comme une lune ces baisers pourpres réinventaient
des pelures d’aurore à la nef de pierraille d’orgue
morituri…
dans la lumière morte
sur les flancs de l’aurore
d’ornière flétriede chevelure
comme des parfums de crime
ce miel de ta voixde racine
l’ombre de l’oubli le coutelas de rivière traçant
les platanes dans leur sommeil de soleil
et ma nuit sur ces coraux desilence
aux cimes de la mort
ces soleils barbares d’albatros à la morsure de la neige
comme venaient les suppliantes avec les afflues de roses
d’autant de chevelures qui mêlent
de brûlants baisers de blé
aux ossements de l’orage
30 juillet 2008
en ces années là l’été prenait ses sources
à la cime de tes lèvres
pâliecomme pelletée de marbre ces roses
finissantes
le ciel embouquant hors des rostres
comme des navigations de silence le long
des jours pourpres le sourire des amants
quand la terre referme ses paupières à l’embarcadère
de la peau avec la préscience que le jour finira
et que les ossements de nous devenus baisers de sable
commenceront leur long travail de blancs osselets
comme désert
comme blancheur ces fonds d’abîme moucheté de fleur au poing
nous perdîmes l’écho de nos deux noms en chemin
et l’éclosion de la terre s’enivrait dans des flambées
de matins neufs
nous nous déprîmes sans raison et sans rançon
comme à lami nudité de la mort
ce val des nymphes était bleu de la morsure du serpent
au pied de l’Eve première
sur de crissant sommeils de cigales j’y errais en ombre iconodule
nous bornions nos sources d’un verbe de pierres
les pierres sèches du cœur y buvaient l’ambroisie
de nos astres naissants
1 Août 2008
du tréfond du vivace vocal l’ambre de la voix
qui s’en fut d’ombres et denues
et de torsions de la mer…
nous avions cru en l’homme
dans sa passion de mûrir
du bleu venin de ton khôl j’ai privilégié
la folie des femmes le cœur mangé
par maintes falaises de l’eustache auriculaire :
« … d’africain –Adam pas douter- fut-il répondu … »
de grave ivresse trémulante
nous bornions nos sources d’une verve de pierre
les margelles sèches du cœur
nous nous éprîmes parce que de lumière en lumière
elle et moi fument enclins à une photostase qui
pour les humain comme pour les plantes est une
équation résolue du sang de la lumière
et de la bonté qu’on peut recevoir rendant les plantes
en état favorable de croître
et d’avoir des penchants chez les humains.
***
l’œuvre du temps l’étendard au dessous duquel
je ne vis plus que la mer d’absence
carapace d’azur sur leur démenti d’absolu
***
je n’ai connu que dans le pourrissement
la différence qui nous enchaînait
***
glabre contre la peur de mourir
***
…de quand tu venais l’attraction des jours se sentait
suspendue
***
je voyais cet azur du temps nous prenant d’une main
…orbe contre orbe
ciselés de quand nous ne pouvions n’être que mortels
***
mortel contre mortel à la beauté de l’entaille
***
comme tu irisais la mort ne venait que de loin
la terre et les ciels se suspendaient et les volutes
de la nuit crurent à la chair équarrie du temps
-variation-
comme la mort irisait d’une peau de temps
glabre de nos volutes de nuit l’équarri suspendu
de la chair
clairvoyance de l’acier sans caresse mais comme velours
sur le lisse de ta joue et dans le démuni de l’arpenteuse
falaise du seul cri parménidien de l’azur moi contre toi
tout le temps de notre temps
joue contre éclipse du jour des au-delà du pain de nos chairs
***
ne meurs jamais sans ma main sur l’enclume terrestre
et mortelle de mes caresses
***
je savais les irraisons de tes sommeils et les proues
de tes syllabes
***
ne meurs pas de ma mort qui vient
viens mourir de ce qui meurt d’une mort
mourante d’un mourir de jour
***
comme closes ces lucarnes avec leurs soleils
de nos adieux
les éclats de pauvreté le front contre le front
notre cendre d’avenir et d’irradiance
***
comme à l’âme la sybille
sur caresse de nos marbres
ces sables de pourpresjaunis
ces éternités de ta fracture
***
3 Août 2008
né d’atlantique à l’alborada du monde à l’éperon du temps
sous la louve d’occident
et ces landes où nous vivions dans ce claquement
des océans mauves et la blancheur cassante des murs
sur des frôlements d’ombres comme supplique
le lourd granit des amours qui se lèvent de la bouche
d’Adour dans la Nive où se creuse ce rocher des vierges
la vague qui entraille le simulé des sphères l’obscur
des planisphères les orbes xénakiantes de la lumière
les blanches morvures de la mer érosive et ce fond du monde…
j’inocule du vivant je cède à l’écorce et à la claquemure
torrentielle l’écrou de la demeure comme un rite de la soif
sur la cornure de la pierre
ceux qu’avec de lourdes voilures je prends
de ta main dans le sang de la mienne
***
je renais de ton venin vivante ivresse et dévastatrice lagune
dans son pourpre
la peau brunie du velours de nos chorals d’absolue rocaille
avec les palmeraies et des jouirs de louves et l’eau morte
sur les baisers de crépuscule de l’orgue
d’où monte l’oriflamme des désastres je baise l’argile blême
de ces ciels dans ces froidures de dos les enclos de ma dignité
lourde de ce vent où nous marchions d’un drap nu et de la nudité
de la mort reptile
***
et sur ce joug des palmeraies cette eau
devenue vasque
je baise les mains de cette mort qui cisaille le jour
de nos paupières
je baise le chagrin du jour dans son gravier de solitude
je baise l’aurore qui nous donne ces désastres de nuit
complices de tes jupes finissantes
***
complices celles galactiques qui laissèrent des chevelures
de morsure
***
la caresse concassante des murs qui nous savaient proches
***
je suçais cette aurore orange d’un dépulpement
de platanes sur le fond des routes
***
diluvienne et mortelle et sans arme nue
ta nuit avec des cordes de ruptures
***
juste une ombre comme cette ombre de l’ombre
cette mort dilapidante dans des corridors
et des pâmoisons d’astres
***
combien complice ce sang d’ombre et cette cisaille
de la chrysocolle dans la mer jetée
4 Août 2008
morte et trop vivante celle qui parle au couteau
de la lame du cœur
***
… dans des baisers d’aube et des irruptions de jupes à caresser…
***
mourir pour toi dans la voile des départs et les sillages
de nos amours blêmes
mourir pour toi sans éclisses et sans chant d’estuaire
et des paraboles d’un soleil qui nous cache
mourir avec les fleurs à l’enclume du baiser
les embattages du monde proche de ce monde
comme papillons libres d’ailes et de ces douleurs
de roses comme ce qui tombe des roses
le pourpre l’or et le baiser d’asphalte sur la peau de l’enfer
***
6 Août 2008
« Hiroshima » je t’aime encore de ces presque quarante années
de ces ciseaux et de ces lanières de la rupture de nous
sans retour au fond des vallons avec ce goût de l’herbe sèche
***
celle qui a la peau de l’amour le long lisse des vertiges
l’aurore d’aquarelle du sommeil dans les harpons quand
le vivant se desserre
je t’aime de la laine de mon souffle dans le raviné et le corrompu
du rêve qu’instille ce repu de toi immobile
et ce baiser blafard de la pierre contre les os de mes pierres
sur l’illimité de mes désertiques resserres d’orgueil
matière contre putréfaction de la matière
***
comprendre la rose ouverte dans des bras d’amours finissantes
mon chagrin n’a plus ni jour ni nuit
je créerai ta transparence de fange et d’éclat
***
de ce que j’avais aimé… de ces pluies
qui rendent le visage neuf de la vie
me donnant à ton éternelle naissance
***
… vous qui survivrez cadavres épieu pur
qui tient l’aurore de ma vie
sans que ne se fane ni ne rende de désenchantement
cette enténébrante beauté rehaussant
d’un plein feu d’orgue le ciel …« ma chair incrée »…
***
et je suis sur cette étoile maîtresse de nos routes
je reste la dernière inflexion qui abolit la chair
dernière
graciant ma ravine de frisson et ce qui brûle
d’une pieuse nuit grandissante
***
j’ouvre mes yeux à la lumière du rebond des astres
l’ossature de la mort qui cesse d’une finitude
rendue aux gravelles de ces chemins de rue
mourante de toi
***
et comme tu me donnais cette nuit de la résurrection
avec des jambes qui s’ouvraient comme des bonbons
de l’enfance
le long de mers disparues que j’en imaginais ce qui
restait à brûler de soleil
***
et sur la vague viendras-tu comme cette plus douce
peau de fidélité
***
comme je m’épris de nudité d’astres simples
je me dépris de ces sable set de leurs ensorcellements
d’amours constellées
***
nous fûmes brûlants à l’approche de notre mort
réciproques
comme sabliers et bleu bitume le long de ce trop peu de nous
***
comme elle s’engageait dans la rue de mes amours
j’eus la folie de me rendre flambeau du vrai
dans le vrai baiser du premier jour et ce consenti
des marches restantes de nos calvaires
***
7 Août 2008
l’amour me donnait la mort et les roses ouvertes
de ton pur jour de naissance que les horizons
reverdissent de mes parures de désespoir
***
rituel cette sauveterre et ces lagunes les pieds nus sur des sables
de contrées aux vents troubles
de fûts et de colonnes antiques quand se meut notre ambre
d’immobilité
et comme dans ces sueurs de Suétone les nuits qui transpirent
et de ce sang pur de l’ivresse nous restons des dieux
dans la mort
je resterai pour elle un cercueil de soleil un orient du désir
pour un cœur qui va
et des écailles de notre ancien monde
la renaissance de la chair de la pierre dans sa geste océanique de l’esprit
***
nos deux noms se donnant lamain le soir
pour la seule de nos fidélités reptile
***
pays du christ pays d’atlas plus dur que la pierre
cette entaille dans le sang du sable
***
… mais je mis des bornes à nos amours d’un silence noir
de cette solitude et de cet absolu rejeté dans des miroirs
de baisers loin des orbites où nous naîtrions
dans des emperlements sans limites
***
notre vie dans des roses de chair…dans l’ensevelissement
rose des au-delà de la mer
***
je vivais de mes passions oniriques dans des palmeraies
de routes de cloches
et une mappemonde d’étoiles avec leur trombe de sommeil
sous des lucarnes de ciel et tous les chapitres de tes douleurs
***
… « … quand nous vivions nonesque de l’astrolabe »…
***
je vivais et tu vivais de ce soleil d’encrassement
dans ces bordures de bistrots comme si nous en perdions le ciel
***
la vie m’a masqué l’aurore l’absolu point de la nuit
où nous fûmes en dégîte
***
l’écho voluptueux de tes bras quand je t’aime
et quand je vois venir la mort dans ses soyances
aux bordures d’amours de bosquet
***
bassesse de ceux de la voluptable mort
de ceux qui criblent ces verres d’ivresse
et de ceux qui fructifient les rivages du boisé pur
quand je m’en vais vers ces lourds bonheurs de la terre
***
8 Août 2008
je m’en vais vers de chinesques vents et la mer morte
tombale de ma vie
morituri .. mes yeux de ciel mes extases de sainte Thérèse
la grande moi dans des fanges d’homme à la grâce de ces ombres
de ruelles où mes semences déjectent les prisons de ma peau
…je n’étais pas né pour teperdre…
comme cette Phèdre de lumière dans des allées
de prostituées ce haut défi de l’éclat même
du sang dans sa dérive amante du marbre
et désireuse des lèvres du ciel
***
ma bouche contre la respiration de l’ordre vivifiant
de la terre
cet ensemencement de nuits dans leurs longs sommeils
paradoxaux où vacillent aux portées du rêve
dans des affres et des offrandes d’aurore le sel
de ta bouche vers les chemins de poussière du cœur
morituri … de cette mort des naufrages à l’ossement
de ma bouche qui dit le vent qui dit la fin de l’aurore
morituri …des duplicités crissantes sur des routes
d’herbes mortes
je fauchais l’empire de ces cendres de nuit soulevée
morituri… ces villes de femmes fantômes
ces bonzes d’orangeraie à l’heure tintinnabulante
morituri…la mort de tous ces jours l’éperon
sur ce qui vient demain ta main sur mon cœur mortel
morituri…depuis les astres de tes talons le blanc frou frou
de ta fin d’enfance
et de mes désirs sur les tréfonds d’équivoques jupettes
morituri…de mes crimes la nuit de tous ces velours
la blondeur de poils trop exposée dans les zéniths
et les midis du désir…
morituri…je venais dans les blancheurs exsangues
de mon souffle aux vêpres de nos jours qui criaient
dans une fin de soleil lorsque mes yeux prirent fin
… et quand la pluie et l’amertume nous avaient rendu
les bijoux de la mort
cette duplicité d’une fin d’été sur les lèvres et les finitudes
pour des mondes qui partaient si loin de nous…
…cette châtrerie de la chair qui souffle des érosions de la mort…
morituri…la peau des enfers ce désir qui rentre de l’aurore
aux crevasses de nos confluences fertiles…
morituri…ta peau et ses poils comme un caramel de ces midis
et les couchants de trèfles et les figuiers de nos pures amours…
morituri…sous les voûtes bleues des ciels tes doigts dans les miens
la mort qui respire d’un vent neuf
morituri…les cerisaies sur les abandons de tes landes
l’ensorcellement des mers qui cèdent larges et ombreuses
sur la peau de ceux qui nous saluent…morituri
***
10 Août 2008
la vie reste fardée du masque des humains et des tréfonds
d’autres profondes faims noires
le pain des rivages
des seigles d’horizon aux frontons de lumière
***
les étoiles s’étourdissent de l’argent reflet de tes yeux
***
et toutes vos beautés dans le vol d’étoiles comme brûlures
dans l’ordre des glaïeuls
dans l’absolu rosée du monde que dans les mots qui
manquent nous pouvions ferrer tes cuisses de volupté
***
12 Août 2008
duel des orgues sifflantes de nuit ces ombres de barbarie
qui n’osent paralyser le temps
***
16 Août 2008
comme les colombes ce temps lépreux des lilas
dans le venin de mes veines
je t’ai irisé au-delà de l’horizon avec les masques du vide
***
je t’aimais à mer ouverte à rose déclose
le ciel dans les arpèges de la mort vécue
des clairières de ces fins de mois de mai
***
dans les blonds miroirs du vide je t’aimais
de la pureté du satiné des ténèbres
***
de mes amertumes ces déserts à visage de femmes
***
j’avais d’une aurore cachée ce qui peut se tisser
dans ce poids d’aurore ces dernières neiges de rêve solitaire
***
tu témoignes de ma nuit de cette incandescence d’astres
dans leurs ombres les plus lourdes
***
j’avais l’amour d’une mort comme on aime une femme
***
je souris encore à la vie dans des bastions de poings de mort
avec les cuivres de mes désirs dans leur chair
***
comme je sais les trésors dans le feu mêlé de nos désastres
l’habitable haut lieu de notre vigne de lumière
j’épousais ton cœur dans une fin du vivre au miroir
d’une mort dans des démentis d’incendie
***
tu restes la première page de mon indifférence
mon acropole d’hiver
***
poussière à la porte d’un flot d’hommes et de femmes
dans le cristal de notre retenti
je sais que je te veux d’où que je te déserte
haut crible des seules fleurs embaumantes
au bout du bleu de ta clarté
***
…de ce venin de toi à peau de terre ferme
***
j’enviais ta vie dans les détritus de tes armes
sans amours
***
comme avec un pain de beauté après que je t’ai cherchée
jour après nuit
dans les embarcadères du temps qui nous reste caresses contre caresses
***
17 Août 2008
Pyrénées de nos solitudes
Pyrénées des fougères à l’hallali des palombes
dans un vent spectral
***
dans mes lits de roses l’aurore reste dans des guipures
de rêve
et tu restes mon seul fruit et ces vertes acidités de soleil
***
que serais-je sans le silence noir de ceux qui ne m’aiment ?
***
… sur les mers mortes de tes cuisses de foudre
nous nous aimerions encore dans les espaces de l’ombre
***
je surgissais en toi du désir de la foudre
et tu lissais une aurore pour mes vallées remplies de toi
tu naissais parce que la lumière devenait
le mouvement même de la vie
tu devenais la plus lourde ombre du sud dans sa nudité
***
je souffrirai toujours de ton silence de ton absence
de la nudité de notre nuit pure
fruit de lumière de ta pleine bouche…
***
et tu devins le feu même du désert dans son glacial brasier
la morsure du mémorable
dans l’acier de notre inconscience de plein jour
sur une mer avare lorsque nous nous en allions plus près du soleil
***
d’exodes à pleine menottes et de baisers à la nuit
crissante sur des chemins de glaive
pour ne plus croupir le jour venu dans des eaux finissantes
***
dans une Basse-Autriche je m’enfouissais au profond des forêts
à l’embarcadère et aux racines du matin
dans des bonheurs de mycologue
***
t’aimer dans de frileux nids de la terre
pour reposer du bonheur de papillons bleus
aux nuits sans leur poids d’espace
***
de quelle part de soleil viendrait cette fin
dans sa haute nudité d’amour
le cœur qui n’a qu’un seul printemps
qu’une aurore pour mourir
qu’une bouche pour se souvenir de toi
qu’une décollation d’azur pour orage
au satin de ces hautes ivresses quand le temps déborde
du murmure âpre de la mort…
***
lentement la mort redevint proche…
de ces sables calmes de vierges rivages
la peau d’azur et d’effroi auprès de cornettes
de paumes d’incendie blême sur un tombeau de penseur
***
dans mes retranchements mes virginités les clochers
de mes amours noires
***
…et pour être cet astre dans le port de tes solitudes
celui qui s’en va depuis la chaleur de ton corps du matin
***
dans la talismanique crue du temps quand je m’endors
au murmure du venin des hommes cette mort du sommeil
où je vais dans des sources d’aurore où tu m’éclaires
***
et ces essences du temps dans la peau violente de ta lumière vécue
***
mort sereine qui viendra comme fers d’aurore
dans des plénitudes les lambeaux de satin
de ce temps qui caresse la nuit de toujours
***
Cristobal dans le vent qui vient
je m’épris de la nudité de ce venin du vivre
de tous les horizons d’amour que je cédais
dans nos vents de cercueil
***
où va le froid de l’univers où va la pesanteur
de nos moulins de mai ?
***
ma parole se brise sur l’argile de ton ombre morte
et sous les soleils de tes ivresses d’étoiles
***
j’ai cru à la volupté vaine à l’orage stérile et au vent
de tes robes
dans le déshabillé de notre monde
je jette contre la nuit le cercle infini de mes rayons d’ivresse
***
perlant ce peu de nous fauve avant que ne déclinent
des nuits d’étoiles ta peau contre le désastre de mes désirs
***
ne sois pas mon crime cette boréale vicissitude
de mon propre cœur
ne sois pas ma vie sans l’ordonnance de mes désastres
ne sois que le jour de nos rêves de solitude
***
jour et nuit je suis sans toi dans l’irruption d’un sang
qui dit combien je suis avec toi
***
seras-tu de l’avenue nouvelle qui porte les fruits de nos baisers prochains ?
***
de cristal et d’aurore je sais ces poussières qui gardent
ce que soulève le vent
***
laisse moi rester jeune le temps de ta transparence
***
et ne me laisse mourir sans garder l’orgueil
du temps de nos lèvres
de celles qui se voulaient l’eau pure et l’âpreté du monde
***
éphémère mort de la lumière profondeur des matins qui arrivent
***
nuit d’un fond d’abîme ta main vers les respirs de nos lendemains
***
l’aurore cette rose qui s’ouvre visage dépossédé
de notre ressemblance à la nuit sans midi
***
je t’aimais comme ces pétales de ruines
de nos amours à la fin des falaises
droites sur des nuits verticales
***
je serai la mort sur tes dernières collines
***
me marier à toi dans ce cercle bleu de ces désirs à visage d’homme
***
20 Août 2008
de l’ordre du sable des amours enfouis
de mes sommeils qui traversent la ville
***
l’obscur de la soif à la rencontre de ces femmes
la fin de la nuit
***
nuit finissante les yeux aboient dans des sommeils de cendre
des griffes sur la pierre sous les défis du soleil
***
de t’avoir aimée comme on aime les souffles arides de soleils noirs
***
mon épouse ma peur avec les cendres de la tendresse
***
j’abdique dans des crêpes de deuils les écailles de cœur
flétrissures sur les carreaux du matin
de ces baisers d’ondine des ivoires frémissantes de tes crues chevelure
***
nous sommes issus du ventre et de l’ombre gordienne
du visage natal où notre monde s’efface
nos soleils éblouis dans le grave de l’humain
brûlent du corps travesti mûri de la pierre
***
de l’aurore au baiser de tresses et du cri bleu
de nos ronciers vivaces
dans des nuits nubiles tes jambes crues et nues
au lisse catinisé des crevasses du désir
***
dans le cœur du verre le soleil mince de notre neige
des sommeils qui viennent faner
***
mon univers d’un poids de ciel vers ton bleu et les mers
d’ortie de la nuit
et la mémoire de la mer comme misère calleuse
tes lèvres d’horizon à perte de baisers
nos sangs mêlés d’océanies d’incertitude
***
ta nudité en disais long sur la plénitude du jour en ses ombres
***
21 Août 2008
ce bleu des Bacchus cette ivresse des azurs
***
tu atteignais ces capricornes de la femme
et les rêves de ces corps qui se remémorent
***
je pleure de ce que je meure rebelle de ma vie
à la tempe de mes crosses
***
j’aime le couchant et la pureté de tes chagrins
l’aurore de mes ruelles dans des pluies d’orgue
d’un éraillé de tes jambes de pluie aux cimes de l’orage
qui perle mes lèvres contre la pauvreté
les murs et les contreforts de notre double nudité
crime bleu de boulevard de talons hauts
cette luxuriance perlante d’une Amazonie
de nos marbres d’avenir
comme j’aimais ces bleus suicides de notre vie
de jours en jours enguipurés du laurier frais
de tes cueillaisons à l’arbre même de nos ombres
la dernière aurore de ce que j’aimais d’un cuir dur
dans cette touffeur de femme
de ces mots effacés dans le vent rompu
du vent grêlé de toi soulevant des temps d’étoiles
comme ces trèfles sur le temps des labours mes rêves
ont le visage de nos ombres réconciliées
l’étreinte de la soif avait la couleur musquée
de tes cuises aux lèvres de la foudre
de nos antiques soleils
je séparais les étoiles comme les blés du rire à leur chair
dans la vague d’un sommeil
notre hiver n’aura de cesse que sous l’empire
de ce vivre noir du désir de pleine vague
quand tu rêves de moi de plein miroir
l’avenue des arènes de celles qui sonnent le soleil
dans la guipure des étoiles
dans l’impasse des violettes la rue des mûriers
je laissais sur les murs de la couleur et l’encre des confitures
de la plus opiniâtre des tendresses
***
mon argile est ma patience sculptée le relaps
dans l’échancrure d’un temps de reflux
je t’aime encore de ces faims furtives
dans ces matins pauvres aux premières neiges laborieuses
***
je me pare d’un faux désespoir sur miroir
de fièvres blanches de nuages
de ce bleu de platanes comme prunelle
de nos azurs qui témoignent…
l’ombre est fraîche où les fontaines respirent
ces vérités de soleil dans des pierres qui boivent
avec la lenteur de nos ruines rassemblées
***
ci-gît les voluptés rugueuses de nuit cantatrice
***
24 Août 2008
métamorphose sculpture du soleil
et ces bleus bateaux sur des mers blêmes
et sur les lentes gravelles de nos amours
huit comme une escorte de l’infini
***
femme de ma folie de ce vent de la vie fracassant pollen
de platane dans les allées cet au-delà du ciel un résidu
de foudre à l’immobilité del’hiver
dans le grisou à l’heure où sonne la blessure solaire
dans le désert de mes rue ce que souffle le fané
et le martel du jour ma tristesse de t’avoir jusqu’au
maculé de mes semelles
***
notre vie s’ensevelit de ce que la part de ton astre
caché tourne sur les soleils de tes sommeils
***
je sais et j’aime ce qui reverdy
de ces soleils de nos ombres
***
la lumière la chaleur le cri de ta peau d’iris d’un instant
***
d’écosse ou d’Irlande de blanche bière de rousseur
au bord de mes précipices
***
je te sais sur les falaises de nos plus sûres exécutions
je te sais dans des larges de plus enrobants abandons
***
de ces serpents à l’ombre de sources de montagne
en venin du jour la crue de nos amours de poussière
***
femme de ma folie bordure de crime
vins levés aux nuits sans leur azur
***
je respire le jour aux lèvres d’un couchant révèrbère
de notre lassitude
***
plein vin blanc de la calme Genève le mollard
sur des bois d’auberge j’y trouvais rue du prince
celle qui filait dans le grand sud
Marianne et moi sans les mots pour nous le dire
ce train qui file dans les gares du dimanche
***
ce bleu du pain des désespérés…
***
ces nuits à l’azur qui se crible dans l’ivresse où je rêve
***
notre sud est blanc les azurs du satin se sont donné
le vêtement de l’ombre
***
Stéphane de toi mort de tes ivresses
de nos avenues à la croissance de ce proche de lac
où nous nous aimions dans un monde neuf
***
26-27 Août2008
Flocons brûlants de la neige déracinée
Baiser mortel de la foudre sans racine
Je renferme tout le serpent du poing qui se retire
J’ai cru un jour croître de chacune de tes vertèbres d’azur
Pour boire de ton sommeil je m’impliquais
Dans des rêves de toute simple folie
Deux nous étions dans des vérités ensommeillées
Nos yeux se sont allégés de ce peu d’ombre des horizons
Ton corps est une mémoire versatile d’un fond d’abîme
Dans les porcheries du diable l’homme était sur un rêve
Ailé d’oiseau
Ce que j’endors de nos ombres tu le ravives dans le sable de l’or
Nos nuits ne s’endorment jamais… par effet d’alliance
Nous sommes doubles de nos enfers nos songes ayant la couleur
Des tristesses de l’incertitude
De cette race des ruptures des départis qui n’endorment
Jamais la lumière
Comme aux tréfonds les chaînes de l’absence
Neige qui nous sait maculésdes semelles de l’aurore
J’avais divisé le temps dans le vol du milan
Mes soifs contre des flots de haute montagne
L’éternité s’était posée sur une seule source tarissable
Ces soleils couchés de la solitude de nos visages de nuit
Gravelle des chagrins traînant comme des comètes
La croissance des solitaires
J’ouvrais des fontaines au risque de nous tarir
L’homme aime la femme dans des gammes de pourpre
Du sang à l’espièglerie de l’aurore…
Ce que le temps mange de notre moelle de soleil
Le labour des nuits comme un sang de la haute aurore
Ma nuit est une dune de sable sur ta peau toujours au déshabillé
De tes bracelets
L’or cru du soleil dans les conciles de la nuit
Toutes les vertus mues du désir dans cette lisse émergence de la peau
J’ai fondé la nuit j’ai cru à la pureté du silence
J’ai aimé le sang des ombres
Le chagrin des départs disait-on dans les clairières d’un monde
Pour demain
J’ai rompu le temps de l’orage tu vins sur des socles d’avenir
Perclus de l’or et du sel de la mer sur mes sommeils nourris
De toi-même à visage d’amour
Là où je te rendrais les pelures de l’homme en son cœur
Sur les lèvres et la respiration de la mer
Suivant les sillons fertiles de ta présence
Nuages comme vol obscur de la pensée selon la dragée
Des solitaires
Dans les guipures de nos avenues nos sources à l’impasse
Des jours qui ne reviendraient pas
Ces quelques morsures de rosiers ces sortes d’aurores vagues
Du bout de tout ce qui a la couleur de notre criante démunition
Tu fus la chaleur inespérée de l’ombre
Dans cet encorbellement de nuits ces gisants et ces doutes
Ces bracelets quittés sur les routes de mon désir
Tu as la couleur de nos jours déclinants tu as la craie du mystère
Des matins
Tu as l’aurore fière
Dans le cercle bleu de cette orange qui tourne
Nous fûmes deux bois flottés
Des écorces d’amour à la mer
L’oasis de ton sein la sculpture de sa magnétique
Chaleur de lait
J’avais su de plus volcaniques récifs
Mais tu fus de la plus profonde faille
Comme les enfants ont le feu
Les hommes ont la lumière
Les femmes la loi du cristal
La loi des morts comme le feu des femmes dans leur désir
Celle aimée de tous lescrépuscules
Sur de lourdes épaules d’estuaire
La soif de l’homme serait-elle lunaire
Le soleil de la femme la nuit étanchée de nos rencontres
Entre chien et loup
J’envahis tes cimes et la chair de l’ivresse à visage de cœur
Dans des chemins impurs lorsque le temps se croise
Des douleurs de mort avec les mots qui percent l’ombre
Des mémoires
D’un pacte de nos deuxchairs
Et nous dans l’empire éphémérique de nos nuits…
La pauvreté de la pierre et son trône de sable
***
28 Août 2008
je nommerai chaque aurore duprénom
de chaque dédale de couleurset de miels
multiples que j’ai aimé dans les fissures
de tes ombres dans leurs papillons de dentelles
***
je revivrai dans la croissance d’un matin
de tes mains de fleurs
***
dans le blé de ta beauté je caressais cette peau
de tes mais comme un concile de chagrin
***
vive et ensorceleuse cette vérité qui nous côtoyait
de ses lèvres de rosier
***
depuis que nous fûmes morts à nous-mêmes
la trame des jours qui sedémaillent
enruisselle de nocturnes les caresses
de nos ombres
qui pèsent de leur sommeil
***
je baise les étoiles gâchées de notre sang vivant
de nuit de miel
***
et je prie pour ton corps mouvant
et les désordres de ton satin enseveli
***
cette ombre qui me prolongecomme une fille de mon sang
toutes griffes sorties de ses printemps
***
je t’ai vue venue d’Adam de l’arbre des morts et tu me faisais dormir
de mon enfance de pomme
***
de toi nue la lumière est une orgie de la seule peau
le mouvement vague qui s’en va
en ce déhanchant mourir dans des angles de rues
***
dans tes sabliers de vérité je sentis la morsure
des bitumes et tes villes de faïences pocelainée
de loups aux abords des nuits de ces fontaines
fleuve d’encre de ces sources qui m’éclairent
***
la terre m’apprit ma nudité
***
de ces rousses dans le jeu de hasard
le feu filtré de ces femmes à la pellicule
de l’incarné de l’amour
comme couteau de nos feuillages d’incendie
***
29 Août 2008
lesoleil dont tu enfantes l’ombre
toi ce milieu de mes jours de cristal
***
ce que j’empierre dans mes pas neufs jour après jour
dans la solitude
ces registres de la nuit le gant fermé avivé de ces roses
qui ne seront plus craintives du bleu perlé
de nos aurores naissantes
***
la rue et les roues de l’amour dans des avenues
aux bras libres de ces femmes aux couleurs de caramel
***
grenache des angoisses du cœur contre le mur
des solitudes au vivre desombres
qui ne s’endormaient que dans les caresses
bleuies d’un élancé d’aurore
***
crime de ces flèches de la nuit au mortel de tes songes
rythme et nombril dans ses emphases
le cœur battant de nos épiphanies d’exode
***
la chair dans la pureté de ce qui ne t’appartient plus
la flèche de l’aurore ma voilure contre la tienne
***
de ces bistrots où je trouvais tes lèvres rouges de matin
dans le goût de cette moelle du jour
contre un échange de ciel
et contre un entrelac de notre ciel
la lèvre qui donne le goût de ces jours odorants
et des cloches qui nous traversent
***
rousse et rebelle de cette,pelure de la nuit
dans le silence de midi sans,sommeil l’éclipse
du blé de ta peau a la,nudité du vent
dans des iris d’extase
***
l’horizon à l’équivoque des,ciels blanchis
aux rostres des rebeautés d’écume
***
mon nom mortel contre les,sables de quand tu perles
des satins de ciel
***
ce soleil qui s’en va des,terrasses de nos amours
***
31 Août 2008
la lumière pénitentiaire,comme les ongles rongés
les poumons des espaces sans,le feu et sans l’horizon
***
la pierre était lourde avec le remord
les papillons éclaboussaient de lumière
***
d’Hélène retour de Colombie – écrit par elle à l’hôtel presidente de Bogota :
« …avion pa ri nasonale concour pari de l’avion prié mesue madame
mile mersi d’avoir prié pour le peti jésu et l’avion demarera pour a pa ri »
***
éclat dans l’enseveli de la chair cette neige nocturne
plus dure que des bûchers imaginaires de miel
***
rose comme sont les roses des baisers
au féminin ce blé de nudité ferme
dans les largeurs de murs de l’aurore
***
dans des baisers d’azur ouvrant sur tes cuisses
de pleines clairières
ces supplices de la terre qui imite la mort
entre seins et raccourci du verseau de ta robe
kallima
1 septembre 2008
comme si la nuit était l’étoile…
l’ombre la douleur
***
je sais aujourd’hui des fins d’amour
qui ramènent des rosées d’oiseaux
des rivières d’avenir des montagnes parcourues
***
la tristesse m’a gagné devant faut-il le dire
de superbes paysages de femmes
***
mieux qu’être un homme mieux que de ne jamais
mourir
poursuivre jusqu’à toi la juste mesure de toutes les étoiles
***
Reverdy je n’aime que les brûlures classiques
et tacitéènnes de tes finales sans rivales
***
minoenne fêlure de la perfection
***
comme dans des valvules sur le temps du cœur
j’ai attendu la tubulure vive de notre amour
l’Atlantide de celle que j’ai cherchée
dans des déserts du temps où le vent
soulevait les volcans
***
papillon d’or rare la peau du premier jour
comme lors des pelures de notre existence
***
l’Atlantide n’existe dans nulle part de nous connue
mais l’Atlantide existe
dans tous nos mourirs comme une fleur avare de son aurore
***
comme des soleils déblanchis l’ordre qui nous rappellent
à ce froid loin de toi
***
…ayant cru à l’infini d’un temps où les rues creusaient
le monde
***
j’ai calculé le monde dans le sens où tu m’émerveilles
***
c’est à celle qui m’éclaire que j’ai rendu le jour
***
dans ces souplesses du silence que l’un revenu sans l’autre
ordonnait toute une équinoxe de rupture
***
dans le feu bleu glacé des décembres qui nous décharnent
où tes bras restent d’orage
***
j’enlumine les happements de nos corps d’orage
***
3-5 septembre 2008
je traçais mon chemin comme un alphabet aux lierres
qui sèchent d’un soleil d’embrun
nos sources de hautes errances
cette fragilité de nos songes qui reflète l’hiver de nos cœurs
sur les miroirs des derniers printemps sur nos routes
l’aboi des chiens dans les vents martelés de la nuit
notre sang de passion
comme une chair d’aurore de diamant déchiqueté
***
dors avec moi pour nous rencontrer neufs
à la métamorphose des mondes
***
ce vin bleu de tes veines revenant de l’ombre grasse
de ta glaise aux fruits mûrs
dont les amours prirent possession
***
je t’ai imaginée avec des paupières d’insomnie
sous des blés rares avec des houles errantes
de vénusiennes qui vacillent
les réverbères de la nuit séparant nos yeux des éternités
qui nous éclairent
***
ton corps mémorable dans les saillies d’un vent rêche d’éphémère
***
mon cœur comme un papillon rendant la force des ruines
cette rosée du mourir dans les tragiques du constellé
***
comme une harmonie de hanches de sein et de peau
comme un ordre des sphères
brûlant de son désir de plein jour
***
dans les draps reclus de la nuit la pauvreté du sommeil
s’essayant à déplier le soleil de tes songes
***
cette endorphine de la parole qui perce ces murs
pour des îles chaudes
comme des paysages de feu sous les larmes de la vérité
***
comme tu étais l’Eve de notre foudre l’iris des lagons
l’ensoleillée qui gîte sans sommeil
tu balançais dans le lierre des étoiles
comme de légers seins sous les rires du pli de la nuit
***
de cette affamante fièvre croulant sous nos herbes
la renaissance de ton visage-
que le bleu et le noir de nos yeux s’enlaçaient à la lyre
primitive de tendresses maladives
***
mille fois mon nom dans les fonds de l’abîme
l’écho qui m’ouvre la nudité de l’enserre du milan
dans des sèves d’azur et ce que j’aime de ces hautes
griffes de tes caresses
***
pénétrable ciel des amants dans l’eau creusée
comme soif de soleil
***
mains hâtives de caresses la rotondité de ce monde
venu de ses souffles de toupie cronosique
et qui s’inverse zeusienne au temps dévidé
de mur éclaboussé de clarté
***
l’ambre et la rivière du sommeil le bleu parfum
que ne touche le vent les yeux ouverts
***
et que s’ensuive le flot des guérissures l’arche des pierres
à l’absalon des orgueils de ceux vivants dans les failles de la terre
et de nous mortels pour morsures et gravités à la soif de l’oued
dans le bleui de sang de ton sommeil
vivante robe d’ombre quand je rougis de la peau de ton soleil
***
de la puanteur lente d’après les haches du rêve
les nymphéas agoniques dans le temps qui s’endort
***
de ne jamais tarir la lumière les eaux de moulins
de tes yeux dans leur acéré où tu m’ouvres
ce qui me donne les prisons de toi
***
et les semences les plaines de nos deux espaces de cœur
dans un soleil solidaire de détresse
***
je serais l’ostensible bleu le geôlier secret de ton sang
***
l’anfractuosité de la lumière sur ton corps la faille du jour
à la brûlure de la chair
ce silence fécond de peau dans son désir de soleil
***
des voûtes
des secrets
des alcôves et des cryptes
te lumières affleurent les roses ouvertes de ma peau
***
tu me gaufres d’une nuit constellante
***
et quand les larmes me tombent de tes yeux les ciels s’éternisent
et les rues de toi me transpercent
***
dans cette maison de ciel où je vivais du souffle
de ta peau d’asphodèle
le rêve se portait à visage d’homme
***
comme rire comme ventre d’océan comme noirceur
comme crime
l’élagué des sceptres de nos confidences
***
l’oiseau parcouru d’azur sur les veinules amères du bleu choral
de tes baisers ventés
cratères de tes eaux jaillissantes
***
le pressenti de nos geôle d’amour
lyrique dans ton aurore sans visage
***
de tes cheveux de foins de ce qui nous encanaille
et les tissus de braise de ta peau cet ensevelissement
de gorge soutenue à la largeur de nos désirs
***
8 septembre 2008
murs lépreux au silex de serpent
la voie lactée de nos voies d’errance
***
de l’enfance des songes et de la perpétuelle diagonale
dans le buisson du doute et les phalanges de l’échiquier
***
ces souffles de la mer qu’égale la lumière en toi
dans la nudité des étoiles
***
dans les douze tons de la nuit le cristal de la chair de diamant
ruisselait de foudre
***
l’été buvait la foudre silencieuse des clochers
toi fertile silex contre l’autre été nous traversant d’ombre d’église
***
monde de collapse dans la ténèbre
les astres morts n’en seront que plus flamboyants
***
le désert n’est pas un corps mort un glacier sur le dos de l’aurore
que dans ma mort je t’imagine
***
plus grandes rythmiques celles sur nos oreilles de tambour
l’or du temps sans les perles qui disent le collier des astres
ce qui rayonne dans l’adoucir à l’avenue d’un cœur
dans ses aubes de balcons et ses paraboles pour nous disjoindre
***
comme un lent désastre de l’aube comme cette beauté de pierre
le mourir de mes phalanges sur le cru de ce cœur qui s’affame
***
et tout cet amour du monde dans les feuillages d’un velours
comme à l’échelle sous les supplices de celle dont les baisers
tremblent
***
ces tragédies des routes ces paupières du temps
proches des trains de départ
tes maquillages à l’orée des miroirs
***
comme je venais de l’injustice des anges qui respirent
limpides comme dans ces sillons
proche racine de nos doubles chaleurs aveugles
***
mutine de ces mutineries dans l’aurore
comme cercle de la vie de mon enfance
comme vitrine et parfum de collégiennes
dans leurs fleurs de platane d’avenir
***
comme on était jeune celle que je perdis à l’ocre moulin
dans l’eau du temps…
***
12 septembre 2008
j’ai ri de dieu pensant aux fins de l’homme
à la carcasse de l’être
et à la parole des poussières
croyant à la croissance du ciel
***
plus immortel que la douleur ce frisson de mort
miroir d’un antan aveugle de ma naissance
ces arbres de réglisse ces aurores de flambées à la salle de bain
froide et les rasoirs qui chantaient les matins papa debout
pour toujours l’eau qui coule avec le brûlant de mon sommeil
les herbes mâchées main dans la main les sentiers de l’école
le bourg la colline le sable mûr le chemin à gauche des terrains
d’aviation les peupliers
la mort qui nous avait quittés…
13 septembre 2008
comme planète à qui je dois le sommeil le feu de la vie
la pensée peuplée des prisons vengeresses
celles des paupières à l’englouti des phares
de larges pleurs comme l’homme sur lui-même
au vent de ses racines
***
pelures des racines brunes à la chaux de murs blancs
comme l’homme palpable dans toutes ses peaux d’évanescence
***
mort avec la mort sûre dans les seuils rêches à l’enclos bruni
de désert
où naître comme écorce de supplice ce sable d’aujourd’hui
***
comme d’enclume des souffles d’acier mes mozac de lave
dans des rosées d’auvergne lourdes comme un ventre de lumière
***
el dominguin—
comme des cornes de soleils avec l’amour de la mort
les closes lumières des transformations
***
de ce que je meurs je fonde un rang de perle au sang de collier
de nos accords d’amour
contre les murs et les failles de soleil les baisers de rupture
les vénusiennes jupes de ta nudité
***
nu de la clameur et de la lame de l’acier et l’enfer des soleils
pour ta peau mûre
comme avec un souffle de désert et leurs vagues de sable
***
palpable géométrie de nos errances l’eau morte de nos ruelles
qui s’éveillent sur des chevelures mortes de leur incandescence
***
comme crime je te sais sur les murs
sur les craies de mon azur
***
je me foudroie dans le végétal comme en une vie filtrée
***
j’irise le lys de ta peau
***
tu es une femme de la folie
aux remparts de lèvres
aux séditions du sommeil
dans l’or accablant
de la sagesse des crépuscules
***
16 septembre 2008
le sang dans la mémoire du temps dans ce vivre
qui m’ouvrait la jarre d’eau de pluie
et contre les enlacés du vent ces nuits de racine
ces perles à la muraille des sommeils dans des nuits
qui ne nous donnent jamais nos ensevelis de néant
***
comme tu savais déverser les soifs de nos fièvres
de notre sang légal
de nos menées à la mer
ce que tu versais de bonheur dans ces incendies
d’incruste du jour contre le feu de la nuit
***
hautement ciel sans ces bords d’asphyxie le jour refusant
la mort sur les bordures d’atlantique
en cet attelé et ses mors de pluie d’arcades
le long joug qui se sait froid de ses sommeils
ce vent mortuaire dans des pactes printaniers de pendus
***
…les acanthes de l’amour les flammes de la pierre…
***
nuits comme une collision de nos jours qui s’affament
***
cette chaleur qui éclaire
cette ruine de nos corps
ces bonheurs dans des vents avares
***
l’irruptive nuit de ta peau sous la soif
le cœur du monde dans l’amande
à la crudité de ce que tu déluges d’ombre
***
peau de ce serpent des planètes cette courbure du temps d’avant
ce désir de durer
***
ce que je maintiens d’avenir le feu cru quand je m’endors
mes nuits contre les nues d’azur sur les fonds de nos possibles
abysses
le cœur contre les cœurs la mort
dans d’évertuantes révoltes et la surdité de l’oubli
***
que reste-t-il de la mort des songes ?
mort contre mort les murs de nos asphyxies d’azur
les arêtes criantes
battement de cœur contre les battements des suppliques
d’étoiles à la fonte de billes d’acier
***
…florale finitude des éclosions…
***
je gis de ces amours qui nous prolongent
dans le faillible des collines
***
l’irruption de ces temps de volcan avec ses poussières
de lune
de cette crève des jours l’humilité de sa florale finitude
cette éclosion papillonesque de la volupté
l’écriture des seuls mondes comme seul monde
ces moulins et ces lucarnes vers des lunes d’approches
ta peau contre la mienne…
***
mes moulins d’amour mes mains tournantes
avec des vents aux plus fortes ventures de claquantes voilures
***
ces chambres comme des dénoués de chevelures
les ambres et les repos de tes nuits blanches
nos morts de moirure de vent
***
18 septembre 2008
lorsque tout chantait
l’endormissement des roses
les voiles des départs
et l’adolescence des premières douleurs
***
comme ce cri des épines ce fané de rose
du soleil et tous ces vents de cercueil
de plages insoumises leur vigne et l’incertitude
d’incendie où la foudre cachait la racine de nos faméliques
besoins de croître comme d’un arbre de toi et moi
***
l’organe des entrailles ce polype lyrique
dans le feu féminin de ma mort
***
ces rosées éphémères ces pluies lisses
telles chevelures épousant la peau née
de ma solitude pour t’aimer
***
cet abandon de falaises harmoniques
ce pourléché des doigts d’irradiantes
et nonchalantes fées schumanniennes
sur des noires de caprice ma pluie morte
contre le cœur d’asphyxie ce clavier théophanique
où le cœur reste près de l’homme
***
ce cri des racines le lagunaire de notre pourpre
cet asphalte d’astre de ma main pour ta caresse
***
cet englouti de la pierre ce repos écarquillé de la nuit
avec la voûte de ceux de la foi
l’abyssale poussière de nos substituts de songe
la vague comme la dague où ton soleil étreignait l’autre
qui restait debout dans la pelure de tes avenirs
***
et j’aimais ta joue sur l’autre rive de nos rencontres
***
comme cette peau avec l’avenir de notre astre
je t’aimais d’un soleil
paresseux de notre goût du rivage
***
mortelle tu fus dans ce cercle fermé de nos baisers
***
ce cristal de nos fragilités membres de prison
sur les récifs opalins des paroles absentes
lorsque je t’aimais dans les distances d’un toi à moi
à la chair d’épousailles lyriques
***
comme avec la réglisse du temps sur les racines
de la justice
des lambeaux de poussière à visage d’homme
***
cristal de la mort
limpidité de toi
tes seins de pluie
dans des mûres sauvages
avec la peur de te perdre
***
comme au couchant de notre fin
ces récifs de pelure et d’ombre
sur les chemins de ta mémoire du monde
***
l’éclair la vénus d’envers chaude
de ces fumiers d’espace sur des orbes de rêve
quand je m’endors sur des crues d’infini
ou des guerlain dans les jouirs de la nuit
je t’aimais de ces jonchaies à l’étoile
qui pouvait naître
nue du seul fruit de tes déclins
de chair à leur maturité
***
l’amertume de la chair comme la face sans soleil de ta peau nue
dans ses abandons
***
comme les tissus de ta peau fibrée
du vent de l’herbe repeuplant les cristaux de la nuit
***
et quand nous nous endormions l’œil des cyclones s’apaisait
dans les couchants du chagrin
***
je savais mes présamours dans ces toujours
premières ruelles d’idéalité
***
rue des nudités sous les empires du soleil ces merci d’amour
qui s’habillaient d’ombre…
***
ce qui crissait dans le regard de nos caresses
de la main sur la main la feuille du laurier
pour toujours dans l’écueillement…
***
mourir de cette mort du fortuit
de l’inénarrable azur
de nos profonds champs d’abîmes possibles
***
libre de tout azur je t’aimais
du bleu de la mort
***
comme de mon cœur proche des valves de ton cœur
cette volonté des parfaites solitudes ce joug naufragé
de nos abysses
***
19 septembre 2008
j’ai divisé les orages au fond de ces trésors qui nous enfouissent
ce cœur de nos gibecières d’amour
***
l’homme qui oublie
la profondeur qui se voile
***
dans ce ventricule de la ville obscure
le bleu du sang qui reflue
dans la nuit pure
nos amours à l’aurore et au chagrin sûr
de nos flocons d’hiver
***
je savais que je t’aimerais dans le temps des fins du temps
donc pour ces toujours qui épient les ruptures
de ta bouche avec les fleurs
***
mystique comme l’arc de la rotonde
de nos temps sur terre
bleui comme l’espace qui nous purifie
de petite orange de ta clarté féminine
de ces vivants d’ombre comme nos songes
avec des angelures qui me perlent de tes baisers
***
je meurs que je ne te treuve disait-on quand l’étoile
fut du temps de cette clarté chaude et rebelle
à l’envers de nos vouloirs d’ondulation
et de ces tailles basses le cœur numide et la bouche aimée
***
chercherai-je la mort par la lumière de l’ivresse ?…
***
22 septembre 2008
chaque nuit la mort n’a pas peur ni ne veut surprendre
elle prépare dans le sommeil son avenir
***
23 septembre 2008
nudité du bleu sur les oasis de nos trêves
***
comme l’ombre du sang les charrois de ceux qui avancent
les chairs mûrissantes auprès des mers qui claquent
des sagesses sur les sables
avec des amours qui s écornent
les murs contre les murs sur des lumières de fin de jour
***
crime des blanches lames des écumes le cœur planté
de ce qui se fait chair
la nuit qui torche tes nuques de sommeil
et qui se pulse de notre poussière de vivre
je sors de ma nuit sur des peaux de sable
dans les écritures du temps et les cailloux de tes lumières
comme pour des poumons d’aurore suppliciante
***
la mer comme la nuit susurre de longues plages
de notre bitume de temps qui arrive
***
de ces nuits de musique à la crête des vagues
comme des aurores sur ta peau dans sa clarté…
et je lançais des aurores dans des vergers de neige
et des rideaux de nuit comme nos herbes à renaître
***
la nuit est petite pour les prunelles de la peur
pour les équivoques du jour
lorsque des silences avec des pierres blanches
qui se disent et s’aiguisent de tant de clarté…
***
crapoteuse vague vertueuses nues
***
je dors dans tes nuits sans te voir sans te toucher
dans cette mort des silences et nos déserts sans ressac
***
dans les délabrés du souffle et comme avec la gorge qui chante
tes jours avec les miens
je sais cette opacité d’azur de notre impavide nuit
***
dans les battements des calcaires et les verticalités
de la foi volcanique
nous pouvions mourir sur les vagues
et dans l’ancre des baisers
***
je vivais du palpable de tes gorges
et même de tes poumons
et de tout ce qui tremble sous le ciel
***
comme ces seins les vagues parlent dans leur dévêtu
jaillissement d’or
***
et comme je sais le harpon et la chair pleine mer
des rétines de tes déserts
ces sables qui nous crient des vents de genèse
je m’endors dans la nuit qui détruit
et l’insoumission de ces poumons de mer
à la force nocturne du rêve la couleur dansée
dans des ténèbres de griffes nervurées…
***
tu fais de toi un vent de genèse un arbre dans ce qui fait
en nos feuillages
ce bruissement des baisers de nos racines
***
comme la nuit s’arrête le temps jouxte des printemps
comme avec des racines de mort
***
ne m’incrimine pas cette chair d’azur
dans l’or de tes baisers
***
dans des maisons hors des houles
dans des houles hors des frises de nos bâtisses
dans le pelure des rêves proches du fracas
des vagues
je sentais la chair de tes houles
dans ce décousu de tes paroles de brumes
***
mon silence t’a laissé mûrir
d’un vrai sommeil pour ne pas mourir
***
ce que j’ode de Charles d’Orléans a comme ces martyrs
de matin
l’angoisse et le désuni d’un déserté de poussière
l’ancre éperdue de ces torrents de femmes arabes
***
ta fluidité proche de l’archet ces gorges aux portes des déserts
ces murailles d’ocre aux rives de dattes
et des désirs d’ombre
ce nord de l’Afrique nue aux décochés rayons de l’infini
***
pierre contre pierre je sais l’infini
du temps qui s’installe
***
l’instantanéité de ta peau
l’écume de la matière
***
24 septembre 2008
je crée ces ailes pour t’imaginer de ces silences
qui planent sur les déserts de ta nuit
***
comme des claviers de dieu que ton futur
torrentiel fonde
nous avons chanté le gravier de la terre
la voix du couteau sur les brumes
et les couleurs de la solitude
des cassures de cormoran dans les larges
et les résurgences de ce dernier soleil
dans les bras de nos dispersions
***
dans les tombereaux des neiges mortes
le pain des partages distribuait le sens
de genèses d’haleines
***
ma vie avait le souffle de la chair de notre ville
aux fenêtres ouvertes à ces orages
de quand tu m’attendais
***
nos amours ne passèrent pas toutes les neiges
couturées de ténèbres
ces hululements de montagnes où tu avais froid
entre les bras d’abîme de nos différences
***
25 septembre 2008
nos vivres dans des pas solitaires
de soleils comme des chaux de désert
***
j’ai regardé la nuit dans les yeux à l’attraction des soleils
où tu sommeilles
j’ai toujours cru à ce miel de tes jours
dans le lisse de la peau comme des rires de noces
avec les foudres lucides de ces chairs qui s’apprêtent
***
notre mort contre le sommeil et sur les suspendus
de jardins de cette dodécaphonie de peau fluente
de bleu belvédère sur la lumière du baiser
***
ces algues qui respirent de la dormition
de ton bleu des profondeurs
***
comme je ressens la nuit dans son cri
les griffes sur les murs m’ont dit ton nom
***
ce qui gît au fond des armes de nos yeux
le baiser infondé qui ne dit la lame
compacte de noter chair de ciel
***
j’ai pris ton bras au sens d’une double espérance
de toi
j’ai pris le cœur dans son visage nouveau
et cette mort dans le bleu de la lame
de ces Tunisies d’ancre sur des mers d’orfèvrerie
***
c’est ta rue qui m’a donné l’abandon
tes avenues qui m’ont donné l’oubli
et les psalmistes du pauvre les demeures des gisants
***
plus un seul vivant à l’ancrage…
pour que l’homme demeure…
***
sur ta peau pour que la nuit finisse
ce fer qui creuse
***
nous fûmes de l’indivision de la mer
***
dans tous les satins de la nuit
dans tous les désespoirs de la peau
***
creuser jusqu’à la pluie de nos ombres
jusqu’aux ambres des femmes à leur seuil
***
pour une écorce qui s’en va mourir
tout le plomb de l’homme et la sertitude
d’or qui désenivre de la femme
***
j’avais l’amour et comme le goût de la mort
cette certitude de l’ivresse
j’avais comme cette volonté des crépusculaires
***
ce goût d’arènes ce jasmin de sang cet accueilli
de la nuit
cette soumission de l’ombre sous tes ténèbres
de chair dans leur blancheur
tu restes la maîtresse limpide des orions
de collisions avec ces parfums des écumes
et la porosité des abîmes de genèse
cet épiphanique de la clarté
ce fané du temps dans des lampés d’herbes
et de pailles des mûrissements du cœur
***
j’épouse cette soif des cailloux comme un mûrissement
des dénudés de la nuit dans leurs torrents
***
26 septembre 2008
…et que nos ville survolaient les sommeils
tu fus l’ombre d’Eve
et je m’éveillais au fil de l’épée
avec la paille du jour qui revit
***
de ton surgir
de la gravité de ta voix
comme à la sortie de la ténèbre
la mer me disperse
***
dans les encres de chine près des rivages
ce rire de la mer sur la peau des tatouages
***
la fumée de tes nuages où ne pleure plus le vent
et la fille aux ciseaux
pour des plaies qui cinglent sous la chaîne
de tes chevelures
lourdes de ses comètes
***
baisers d’Abruzzes plus élevés que la clarté
grave et l’insoumission de la vague
la chevelure claquemurante de mon nom
avec du sang rouge sur la blancheur accablante du mur
***
l’avion déchire l’azur l’Atlantide porte
ses chants de brumes
tes baisers ne se souviennent
que de la lave des pierres de ton cœur
***
27 septembre 2008
dans le lac des tréfonds d’or d’el dorado
brisés des cuirasses sans jasmin ni gueule de loup
rien que masque pour seul trésor
ces lèvres dans l’humidité des clartés
l’homme reste céleste dans l’infinité de sa misère
***
de notre peau hantée où la nuit déchire le silence
***
chère fille de mes bistrot quand nos cœurs s’étreignaient
pour un avenir incertain
des pluies de pauvreté pesaient sur tes épaules
jusqu’à la cale des mains les chevelures d’herbes
comme cette folie de tes langages de baisers
***
dans ton aurore à ma ressemblance
les sables ouïs dans le blé de nos forces
comme les océans par dessus la rouille de notre cri
***
et dans les jets d’aurore les fondations
de nuages
les rues nues de la pluie des naissances
du jour blême qui arrive
***
j’ai regardé la foudre dans tes propres yeux
***
l’arbre qui vit en toi comme des racines
de ciel
cette projection de sang vers des saturnes
endormis
ta bouche humide sur des fins de nuit de cristal
***
j’ai vu la naissance de la foudre
ce serpent qui nous meurt dans les rocailles
secrètes de l’ombre
reflet de l’enfance qui s’endort de son mémorable charnel
***
d’une colline à l’autre la tendresse d’airain
la foudre rengorgée de tes seins
tes épaules de collines qui s’incendient
***
cette fièvre du silence comme la voilure des départs
***
et sous les amandiers de fleurs ces sillons
de nos lèvres
d’une prégnance d’acier du réel que nous
perdions cet azur éryphanique de nos songes
***
la ténèbre blanche de ta chair sous tes robes
cet immaculé péché de chaleur qui m’éclaire
***
comme celle porteuse de musique l’oiseau
pour la pointe des seins
les aurores précoces les brumes de la chair
du monde qui sourit
les rives émondées de rosées vives
avec l’or et les griffes du sommeil de granit
pour la parole dans son velours d’ombre
à l’ambre du silence
pour le mémorable de l’acheminement du verbe
ce creux de griffe qui se dévoile
***
ces ruelles de pluie qui portent la pierre poreuse
et les délabrés d’être sous les dévêtus de carnation
de tes automnes de ténèbre
***
comme avec des tutoiements dans des fins de noces
la nuit parachève l’ivresse haute
d’où je porte le regard acéré du plus juste
de ce plus juste vent sur tes robes…
***
déshérence du temps sous les pluies
et l’odeur de la terre
le taureau a la sagesse de l’ange
avec ses cornes constellantes
comme papillons de mort
***
de toutes les strates de mon cœur la femme
ne s’endort jamais
les brisants sans les havres reboisés
de l’horizon
les rêves enclos sous les azurs de la misère
***
28 septembre 2008
ce qu’elle sait de mon cœur dans ses eaux vives
lui offrant ce pacte de ce qui pouvait prendre
d’un feu d’été
***
ce soleil de Lascaux enfoui
de constellations taurines
cornes comme un vœu des astres
l’eau comme le feu
les racines dans le silence d’une main de soupirail
***
dans les basilics de l’ombre je repose mes caresses
sur des flancs inconnus d’une source qui se boit
***
jean sur Patmos édictait du vivant
de feu pur
***
bourgeons des foudres dans des amazonies qui s’accroissent
***
la mer dans ces pavements qui montent à l’enserre
de ses horizons de rouille sur une vénus de collision
***
les rues de ma ville qui m’inondent d’un seul soleil
de nos ombres bannies
***
de toi et de moi les vents décillent les vivants
sur des labours avec des faucilles de lune
mes lèvres comme sillon d’une étoile qui t’espère
***
comme tu pactisais avec ces écumes de la mer
ma main abyssale nouait des creux
au col de tes nuques de baisers
***
comme je crois écrire les poèmes de mes amours cette longue sente
irruptible sans pierre
et sans ellipse
l’azur et ses éclats irriguent le volcan battu des temps
de basaltes où je criais au creux de nos robes d’angoisse
haleine double sur les nappes et les écailles de la nuit
dans les rues qui disaient tout bas
les fêtes de nos abîmes mémorielles
…rendant le souffle des tragédiennes
à l’emmur des forêts frêles…
***
29 septembre 2008
mes ruptures d’avec toi me font douleur
des premiers mûrissements de mon automne
***
étais-tu l’Eve au serpent à la supplication du désir ?…
***
mon mourir venait à renaître
***
l’enclos comme pour les lèvres les sillons à la traverse
de tes nudités
***
30 septembre 2008
comme le orions et ces granits de l’azur
et ces mortelles prunelles d’où viennent
les nacres de la vague lorsque tu m’aiguises
de ces souffles qui battent comme un cœur
***
comme la beauté la main de l’un dans les espérances
du souffle
sur les chevelures à l’imprimé de la peau de l’autre
***
dans les temps de l’âme l’Abruzzes de nos couleurs sur le lisse
des parois de la pierre
comme ces parures du monde
baisers contre cyprès à l’asphalte des campagnes
***
je t’aime des hauteurs où tu te déprends de mon souffle
***
comme ces fruits du verbe cette mémoire du crâne
mes miroirs à la fureur de tes plaisirs d’aurore
***
je visitais l’hiver de tes labours les ailes de la terre
comme mes mains inscrites d’étoiles au bout de mon nom
***
…mais comme je t’aimais de tous ces cancers
de nos ténèbres
de toutes ces fins de la nuit
de la morsure du corps à l’asphalte des vitraux de ton souffle
***
maintenant le jour plie et l’arbre me dit la sève de ton nom
comme les galbes du venin
l’enroué de tes yeux pour parure
mortelle de nos corps de cendre
***
j’inventais tous les soleils sous les feux de cristal des déserts
j’inventais toutes les ruptures sur les rires de septembre
quand le monde comme cendre tenait la main des mûriers
aux syllabes qui s’ébruitent…
***
j’ai connu l’absence et les étoiles qui tournaient avec les miroirs
de notre nom
l’aurore de notre pureté
***
bientôt cette toussaint qui crée ces couleurs de l’aurore
et tes larmes dans le cristal de ce qui fait de nous
la nuit féconde
***
comme les fleurs face à face le lierre relevant de ta tristesse
aux yeux bandés du bleu des fins d’azur
les cribles d’étoiles avec pour peur les jours qui revenaient
***
je naissais dans ces folies où l’âme quittait ton corps
et des sources de foudres qui prenaient
nos purs déserts à la gorge
***
et comme tu laissais la foudre se répandre
les rues aux caniveaux bleus
entre les coins de la nuit venait l’aurore
***
l’amour en vague large le monde patient et l’azur
de celles qui brisent le temps qui se lève
***
tu restes l’émondement tu restes le jour
celle des aurores et des ruelles
qu’éclabousse l’âme de nos épousailles
les cendres du crépuscule dans les lézardes de ma nuit
tu restes celle des longues avenues de notre cœur
***
mourir dans les contreforts de tes abîmes
là où je tiens les cordes sur nos gouffres
2 octobre 2008
dans des vents de rancune l’esprit des falaises laisse
comme un souffle de museau
sur la crinière effilochée de nos jours
***
mon avenir quand tu devins absente vivait
des légendes noires et de brumes d’encre
sur les demeures de la ville
l’orestie des pierres dans le glaïeul désuni
des robes sous le vent
le baiser mortel de mes lèvres incrédules
***
et les bouganvilliers de la nuit grimpante
les souillures de l’anxiété à la blancheur
des murs d’osties immaculées
***
je lève ces verres sur l’azur pour qu’il se brise
des insolences de notre infondé constellaire
***
le silence de la mort m’a criblé depuis mon origine
***
et de ces ailes dont le vertige mène aux vallées
de nos autres souffles
***
luminescence de ces poteaux à distance de nos solitudes
la nuit vers cette chair proposée claire et lucide
des décousus larme contre l’arme
comme tu entendais ces astres battre sur ce que
le cœur des hommes consume ce couteau de sang
comme la suprême élégance de nos nuits de paupières
***
6 octobre 2008
comme de vieilles chines l’ivoire de ces dents
dans les étendues d’aveux
de la mer sable contre érosion des semonces de grand large
***
ces griffes sur ces astres sur les rotations de nos lendemains de baisers
***
comment nous aimais-tu vénusienne dans des collapses
d’avec mars
nos ellipses lentes les unes pour cette porosité des pierres
sensibles venant d’avec d’autres temps ma solitude à l’ombre
de tous ces parasols de mes attentes
***
la femme à la couleur de l’être celle qui a
le dernier refuge du sable et le doigté à l’espace
de nos rivages d’étoiles
***
femme comme cette flèche sur le cœur
et l’érosive rumeur pour boire
à l’extinguible roue de notre retour de la soif
***
l’incriminante nuit qui s’efface de son crépusculaire
et le couteau d’aurore lorsque la peau se dépouille
des sables sur ses gonds de pilotis
sourcière de nos armes raffermies
***
nos nuques sont fermées nos étoiles sont closes
d’avec le crissement de ces voilures d’avant le joug
de ce qui se disait de ces chiffons d’amour
sous les hampes nues de ces soleils captifs
mortels velours de toi contre moi quand je t’aimais
dans des clameurs sybillines…
***
mortelle cette solitude de tes ombrelles de douleurs
***
lac de ce sel aux paupières qui nous clignent
de ces trains qui s’en vont
le rythme de tes jambes sur les angoisses
à la vétusté de la tendresse
ces ombres contre le lait de ce que tu caches
***
viendras-tu dans ce que je sens de soleil
ces allées de la mort l’un contre les astres des autres
***
l’aurore aride
la nuée de ta peau
ce glas à socle de nuage de vent pourpre
le déventé de nos baisers
ce dévolu de notre sphère ma peau contre tes pelures
augustes d’un lait de rivage proche de la mort
viendrons-nous sous les hostilités de bonheurs
de tes fenêtres de clarté ?
***
l’abîme comme dans toutes les parois d’où je meurs
***
la nuit comme avec des délabrés de papillons
***
rien qu’avec ce que nous désirons
ce jaune des abysses et les ourlets de tes regards
***
fertilité des ombres quand j’irise les peaux de tes murmures
***
ce guttural de la braise proche de tes lèvres
cette taurine question de notre mort
avec comme des cornes de caresses le jour
sous son aveuglement du mufle souffle contre souffle
***
j’entrave et j’entrechoque la peau de tes rivages
comme sur les nuques et les ronces de nos baptêmes
lucidité d’un baiser de foudre et mort de ce qui fut notre cœur
***
9 octobre 2008
la nuit qui remonte à la source de la chair
***
je parle de notre nudité o nuit
dans la clarté de tes mensonges
de tes seins abandonnés aux vertiges des lèvres
de ces amassements de lumière sur des braises
à leur source secrète dans les désordres de nos désirs
***
dans la plus grande crudité de ma folie j’embarque la chair
de la ténèbre
***
j’épouse le sang de la pierre dans les vasques
de la lumière reverdie
***
dans l’empire des mots le sang des salives
***
…où la peur peut nous conduire sur les champs d’extase
quand le temps tombe sur le cristal de nos vérités d’ivresse …
***
sous le joug de celle de mes mémoires
la peau qui anime la lézarde de la nuit
contre le thaumaturge du désir
***
dans les maigreurs de l’ombre la peau du baiser
l’iris qui délabre nos murs de nudité
***
la barque des songes et de ceux de nos serpents
d’ombre dans l’accompli de l’aurore
***
11 octobre 2008
dans le souffle du soleil les cernes de l’amour
***
je respirais ce que la mort désire dans l’hexagramme
de ces voiles de grands soleil
***
l’amourier de ce soleil noir de mon désir
le parfum d’herbe morte d’octobre
aux sources punies des carlines de nos ombres maîtresses
***
buée de ton souffle dans les jonchaies crues
de jardins d’eden
***
dans nos désastres chimériques cette éclipse
aux stigmates d’azur
dans une soif de tes peaux d’ombre
***
la menthe de la mort le désert bleu des vitraux
et la pluie sur la terre qui parfume
de vieux chemins qui mangeaient le ciel
***
… et que tu sois dans le vent des secrets ce grand silence
de notre ombre…
***
misère de nos vertèbres de cette terre d’où nous n’irons
qu’à l’ancre de nos sources
avec des caducités de syllabes qui nous quittent
la terre contre la mort du ciel
***
je te donne les adieux des jours qui s’en vont
et le polissement des montagnes où nous vécûmes d’abîme
***
grave dans le corpus de tes silences les incriminées nuits
au pilier de chagrin
les collines qui dissolvent les tombes de l’azur
aux embouchures d’orage
***
ce que nous savions dans l’haleine et ces veines bleues
de tes mains de cristal
***
j’étais dans ces bleus qui ne se déjugent le fond de tes souffles
comme les âmes qui s’ensevelissent
***
divin claudio dans les respirs à la guise de ce même sang
cœur contre la mémoire des orages
misère de ce désert de nos rêves qui se soulèvent
source contre résurgence de nos ténèbres
la mort dans le blanchi de nos crues hantées d’amour
***
j’aime tes douleurs dans les vagues qui m’ensevelissent
de leur souffle
***
…dans des landes d’écosse tes espaces et tes brebis
qui demandent le ciel du survivre…
***
dans des espaces de muselière un vent fort sur tes joues…
***
venais-tu mort née d’un labour d’étoile dans sa fixité
d’un jour de transparence
***
et je te sais dans l’ivresse de l’errance
***
l’horrible éternité de nos marbres pavés de mémoire
***
l’eau morte sur mes derniers jours
le cri de l’aigu sur la dernière peau
une mort de silence un baiser de vague
qui vient calmement et qui emporte…
***
12 octobre 2008
je ne sais pas ce granit de l’avenir à la voilure
de mes embrasements
à la corne de brume de la ténèbre
***
14 octobre 2008
ce rire d’orgue du diable ce vent de paupière lasse
quand se fendent les roseaux de l’attente
***
et que se fendent les amandes de l’entr’ouvert de tes lèvres
de l’octobre de ta naissance
dans ces peaux qui caressent la fluidité de notre silence
***
j’ai senti tes crimes sur le vertical collier des brumes
quand je rentrais de cette nuit m’ensevelir
de ces herbes aux bords de nos cîmes
lorsque les abîmes plongeaient vers les vertiges
dans l’oubli
ce temps du labour de l’aboli des sillons de lèpres
***
15 octobre 2008
ce que le vent fauche dans les enfances de l’ombre
l’incendie du sommeil de nos racines fécondes
le feu de l’aurore qui retourne à la terre
***
cette vénus de caprice orbital comme tous nos désordres
dans les axes déserteurs de nos lierres d’irraison
***
notre endormissement poreux notre inconscient de paille
dans le tendre vertige du jasmin ténébreux
dans cette vermine d’ombre
et son souffle d’arbre à t’attendre
dans un visage stellaire
***
la claquemure de cette quadrature des masques
***
les vagues hors leur battement d’horloge
***
la montagne de ceux qui essayaient le néant
***
18 octobre 2008
dans les multiples langues du vent nous goûtions
les safrans errants du soleil
la terre se dévêtait de nos distances vipérines
l’aurore se boisait du goût de ta bouche
***
nous allions à la mer nous allions à la mort
te découvrir quand tu rêvais de moi
dans tes corps de mémoire
***
et sur les ailes blanchies de la neige nous avions perdu
le glacier des maux bleus de tes yeux
***
l’inconnu de ta peau sous la caresse
***
nous marchions dans la nuit que nous déchirions
***
et avec mes mains sur toi dans l’ombre j’ai su te bâtir
***
et je vais me confondre dans le sein profond de tes fruits
***
et comme avec le fruit de tes silences en fleurs
***
de ces rivages éclos du désert
et ces mésanges de l’azur
le bleu de notre avenir avec le clignement de tes yeux
***
je sais le couteau dans la vanité de nos forges d’orgueil
***
l’écriture de mes jours comme avec le mariage de nos désastres
cette collision des espaces
***
20 octobre 2008
elle surgissait des margelles du désir
l’homme à genoux la fleur sur ses pollens
***
contrefort de mes criminabilités ces orages
de mes désirs que nous partagions
et ce frappé des vents sur le fruité de ces arbres
au vent nous disant : « …tous ces bleus de sommeil
comme demain l’iris jusqu’au choqué du vin blanc
je t’ai rendue blême… »
***
l’avenue le chemin les crudités de ces avenirs astrolabes
***
de ces anxiolitiques verdeurs de nos respirations de noces
***
nous piétinions la chaleur des jours qui ne s’endormaient pas
***
de la lumière ce souffle de soif comme sur les plages
où sont les naufrages
***
noyau de l’amour comme l’atome des fosses communes
pour infini
***
j’ai jeté tes jours comme des sables
et comme des embrassées de dieu
***
foudre du temps ce qui déserte la flèche de nos empiriques chairs
***
notre carnation sur ces épices mortes de notre sommeil
dans des guises de tombes où nous fûmes
***
créole
patience ladrine cœur du marché du matin à la coriandre
de ta souriance fleurie
je te chantais dans le cœur pour toi belle
dans l’antiquité des baisers morts
***
ces terres impubères pour l’herbe de nos souffles amoureux
***
l’herbe est morte et le souffle s’égare de la verticalité
de l’azur
je t’aime encore dans des banquises et le jéricho
des tombes quand tu viens dire mon nom souffle
contre souffle au buccin du ciel
***
murs qui croulent du fer de nos souffles de nuit
dans les guerrières ombres de tes faucilles du mourir
***
21 octobre 2008
comme nous voulions le vent du rêve je reste
dans les prisons du jour de la lune
***
l’irréel du jour la vérité du sanglot
***
la nuit n’est pas une pluie d’étoiles mais seulement le festin triste
à la mesure du verre brisé de lourd baiser des solitudes
***
je venais de ce temps où les carrosses disaient les noms de l’amour
***
22 octobre 2008
beauté morte sur le seul sillon de la nuit
paraphe de notre désert aiguisé
***
comme dans le lait de l’amour ce à quoi tu m’arraches
le vent de la mort sur les butées d’étoiles amour double
à la pointe d’incendie de notre colline
***
je te rencontrerai encore dans les errances de mes ossements
***
et sur les ronces de notre avenir comme une callosité
lucide de notre amour
***
25 octobre 2008
tu commandes à la vie dans des envergures
à la dimension de l’aube
tu commandes à la vie
dans le sourire de ton déhanché
***
l’épaule des jours cette viande des cadavres de temps
dans la mémoire de la chair des ruines de la danse
dans ce maigre de la mort
dans le sillon oblongue des désordres de genèses
***
26 octobre 2008
c’est dans la ruine que nous avons ressenti
la fraîcheur de feu de nos abysses
***
longue la nuit du souffle de notre nuit
l’éclat de lune de tes yeux de nimbe
ces volcans fauniens à l’iris de tes dagues
***
ce sang pétrifié des amants qui se séparent
***
…ce monde mordu maçonné de dents de requins en eau trouble…
***
29 octobre 2008
je veille sur ma mort comme un python qui t’enserre
dans ses nuits
***
l’écorce de l’amour s’en est allé
des ossements se sèves s’élèvent
jusqu’aux étoiles de l’arbre
***
j’ai mené la fraîcheur j’ai souri à l’arche de la vie
j’ai grandi dans l’aube de tes résurrections
***
ma vie s’étant ouverte le fruit redevenait mûr
***
nous partagions tous nos océans de sommeil
les chances enchevêtrantes des fruits de la nuit
***
je n’ai pu demeurer sous ces soleils d’antiques
amas de femmes de pierre
***
étoiles qui griffaient nos âmes mûrissantes
dans la chair de la gravitation
***
je respire l’hiver de tes lèvres
l’écume mûrie de nos solitudes
d’où je mourrai contre les vitres de l’attente
***
dans le satin de tes gorges et dans le nacre…
***
dans le foin de tes chevelures il y a ce feu de meules
que nous embraserions
ce feu de lèvres incendiaires d’oiseau
et du velours de la parole comme sur moi irisant
du nu de tes caprices
***
…et passant sur les frissons invisibles
dans l’aboi de la nudité
dans cette chambre d’étoile…
***
nous ouvrons les yeux pour que la nuit finisse
nous ouvrons notre cœur pour que la mort
ne nous fasse misère
***
ce havre frappant de ports et d’ivresse
mes jours dans la limpidité d’ombre neuve que tu hantes
***
que ne cueilles-tu ce givre de l’oubli lèvre contre lèpre
nos respirations d’ombre dans l’endimanché de la vie
là où la terre se soulève sous tes pas
***
30 octobre 2008
cette mort de l’octobre sur les vitres des buées
et les résignements de la terre
***
d’une source secrète une source vive a jailli
***
et sur le dépoli de la détresse la clarté
de la main qui se tend
l’arc à la corde qui déchiffre le plein cœur
***
détresses de celles à la double encolure du jour
et des jougs satinés de la nuit
***
manteau de toutes les solitudes
dans de vieux calvaires de soleil
je vivais de mon éternité de pierre
dans la battue du temps sur de hauts
degrés de ces crêpes de la nuit
ces nocturnes de pluie ce ravinement de la tristesse
avec tes seins sur les falaises de leur solitude
ces ornières d’étoiles qu’épousaient les surdités du vertige
marteau de solitude la rigueur du désert n’empêchera pas
l’enclume de mes jours de te nommer
***
31 octobre 2008
combien de david à l’issue des déserts de palmeraies
sous les foudres où je me dépouille
et monte en gloire par la blancheur d’un avril
où nous sortions de l’ornièresous des lézardes de temps où tu fus à l’aube
le pluvieux jour moissonnant ma mémoire
combien d’îles d’où l’on ne revient dans le sang
de nos nuits de cuir
quand reste la seule garrigue et la peur de l’homme
où se lève ce vent pieux ciselant nos gerçures
dans du bois bandé d’angoisse
***
nous n’avons pas vieilli ensemble
les portes du ciel se sont fermées
sur les lèvres qui s’oublient
***
l’arbre a gardé l’assise et la marbrure
des sillons de tes nuits
la sève du couteau sur l’écorce de la terre
***
cette floraison dont je n’avais que toi pour sève
dans la flambée atride d’une terre
parures de paroles aux plurielles de nos lèvres
pour dormir de tes rêves
***
reste ce phénix de tous les désirs…
***
comment l’homme se reposerait-il de son réel et de sa vérité ?
***
ces femmes aux seins qui nous parlent comme à ces naissances
de l’azur ces gelées mouvantes de la tendresse du lait
***
comme ces dalles de la nuit
l’emmurante qui baise d’un souffle
le poids de nos déchirures
***
malfigure celle des brunités qui se fronçaient le sourcil
dans l’arc le plus probable de mon désir
***
comme tu ôtais la margelle sur la figure de nos jours
nos chambres vacantes proposaient de pures attentes
murmurantes j’embuais cette ruine des dormitions
de ton cœur raréfié ces rencoignures de l’ aube pour
quelques précocités de ces cendres de nous deux mon
âme sur les feuillages de tes insus
***
brûlante des garrigues des nuits de moi sans toi
dans l’ennui poreux de nos limons vous pleuriez
la solitude des anges parce que mes larmes ne portaient
que sur l’arc brûlant des immortalités qui éclairent
***
…et tes mains de limpidité veineuse et longue
comme ce monde que tu nous montre
***
je fus fendu par les demi mesures de l’âme
***
l’azur des soupirs comme un peu de ciel pour y sourire
***
dans les proues du vent ce ciel neuf
sur les morsures qui te portais
aux gîtes
aux slaps que je donnais à tes paupières
mes doigts mordus d’épines pour les fruits qui furent notre velours
***
me voulais-tu de ces patmos sans brume
dans des chairs brunes de blancheur
sur des cornes bleues volcaniques
***
ma route a la légèreté de ce qui nous peuple du sable
de la solitude
***
les oripeaux de ce clos de nos jours respirs comme le vent large
la bouche volcanique de tes souffles en dentelles
sur nos collines de platanes ocres contre azur
cristal contre vin blanc…
***
tes robes en fin de course comme des lambeaux
dans le visage et l’or cariatide de tes croupes
***
viendras-tu de ces soif de la pierre ?
***
l’usure de la chair comme le désir dans sa blessure
***
je souriais à tous tes visages de la mer
je vivais de tous tes balcons de l’insolence
***
plénitudes de l’azur dans l’écho d’un critias qui est en nous
***
herse de vent mors de ma chair peuple des arbres vous viviez
des récitations du temps mort contre le souffle de la dernière foudre
en des jeux d’eaux vives lorsque nous fûmes partis vers les sables
noctuelle
2 novembre 2008
Fascination arabe pour l’eau loin des cavaliers nomades
Sur des architectures rouges
Et les maisons de la peur
Maintenant portes du désert dans des sud de Maroc
***
les yeux de la nuit où nous Venions vivre
dans des extases de la terre
le sourire du feu à nos pieds
***
dans cette chambre au goût de thym
ces jasmins de vieilles chine dans des nids hantés
ce feu battu de cavalerie qui sent le grand meuble
de l’aristocratie
dans des désordres de petits bois mort
***
ma mère dans le ventre de tes marées l’apesanteur
d’avant le temps la cavité sourde de ton supplice
pour la lumière qui m’aveugle
***
l’âme et sa vague se trouvent aujourd’hui
sur les paroles de l’ombre
et ce que j’aimais de l’émanation de tes rêves
avec tes robes de sang dans les moulures violentes de la nuit
***
l’asphodèle et la flèche sur saint Sébastien
le coulis de martyre à l’heure de la cloche
sur nos foudres
***
l’écriture venant boire aux clartés aux centaurées roseaux
de la mémoire
et ces faubourgs de tes yeux grands ouverts
qui peuplent de terreur les insomnies
d’où je touche les trahisons de ton cœur
***
l’incalculable chair de ta chaleur
***
plus dure que ceux dont la nuit mesure le granit
la flambée des papillons à l’arythmie libre
sur nos enclumes d’horizons
***
je t’espère en silence comme avec des roucoulements de néant
l’abrité dans son féminin son toucher
de faiseuse de diamant son décousu
d’angoisse aux coutures criardes
sur tes noires prunelles d’ombre
***
la roucoulante fougère de la nuit
***
la fugue vénéneuse à quatre voix
le champignon de l’amour dans des forêts
qui ne dorment pas
ce corps des amoureux au plus profond des racines de la terre
***
ton visage décousu de mes baisers
du plus fluvial de mes lèvres inapaisées
***
tu as de la volonté de l’aurore les baisers de la nuit
***
je me souvenais des foudres de tes yeux d’ortie
sous les ourlets de soleil vivants
et les gloires d’oasis
dans ces respirations d’hiver qui arraisonnent
des bleus d’amour
et mes arbres aux cheveux de ce plus près du ciel
***
tu respires la chaleur de ces cris
de mes jours qui me hantent
***
l’encre de ta voix la soif de la mer
***
ma vie se posait sur ta vie
l’épée des pleurs sur ma foi conquise
nous errions dans les aurores de la mer abreuvante
***
l’âme qui va vers l’âme le souffle qui refuse ses sommeils
et le blanc de l’incarnation au plus profond
de ton ombre ingérée
***
4 novembre 2008
j’écris dans une sorte d’amourier
pour quelques sourciers disant ces grands arbres
qui touchent de leurs doigts le secret de l’azur
cette vieille saveur de la Pierre au Lait druidique
***
celui qui a chanté Chartres le blé et le vitrail
la plaine et la désolation la mystique du cheminement
celui qui a dit la fécondité de la pierre
et l’irisation de la lumière
celui qui pointe cette flèche sur le cœur de l’occident
dans l’enluminement de l’âme de la Beauce
***
tu es le fruit profond de ma vie
cette saillie sur la pierre mûrie
en eau vive pour aimer la détresse du vivant
et dans l’eau des profusions tu restes
ce gisant d’amour sur l’embarcadère et la lèvre des étoiles
***
ma mère dans ce champ de blé de l’enfance
et de ces marguerites des séparations
pour crypter les aveux dans nos feux hantés
ce qui reste du vivant au centre de nos ténèbres …
***
l’heure vivante dans le battement de cloche de la mémoire
***
je suis tombé au plus obscur de moi-même
dans l’ensevelissement de la plus pure ombre de la neige
***
ce que dit la fraîcheur de nos corps mémorables
cette rigueur lyrique de toi et moi
dans de banissants crépuscules
***
le ciel se découd de son azur par des broderies de mer
à la soif de ses anges
***
je t’ai imaginée dans les armatures des nuits de velours
dans l’indicible de l’herbe proche des tombes
***
notre vie s’ensevelit dans ce corps d’étoile
cette haleine de la nuit dans des ravins de lune
aux plus hautes altitudes et aux cimaises de nos baisers
ces ciels qui ferment mes paupières
***
ce vent de vaisseaux sur l’enclume
du feu de mes jours
***
en chacun de nous ce qui déchire
ces ventres de dolmens ces écumes de mères
ces bleus colmatés de rosiers d’étoiles
pour mourir de toi
***
ces ailes d’oiseaux qui portent le sommeil
de la nuit du voyage
qui dura au plus près du soleil
***
comme étant la buée de ton âme
le visage détenu de tes rivières
le souffle d’ombre de ta voix
***
comme un qui t’aimait dans les velours de l’attente
les usines et les ocres de tes mains d’esclavage
l’ourlet de nos lèvres au décousu de nos rues
au flétri de tes chevelures de miel rue Pauliani
***
ma maison sur le vertige d’étoile au crêpe de certitude
l’enclume de nos ombres traversées dans nos envers
notre mycènes à cette aurore marine dans sa parure d’airain
***
5 novembre 2008
la pluie m’évapore
la tristesse m’éloigne
je jour me dicte le temps
***
dans les minuits je touche l’escalier des chairs
dans des rougissements de banlieue
***
6 novembre 2008
dans le poing ganté de la nuit les tulipes vénéneuses
à l’épure de ton chant
le silence dans le cœur pur du sommeil
c’était la rousseur des tes hautes passions
dans le jour qui fanait venant vers toi
*
7 novembre 2008
j’ouvre les yeux sur la forêt des abysses
***
novembre et l’hiver où j’habite…
vingt huit avril deux mille quatre
les yeux du ciel qui dévoraient
ce qui devenait le centre de la terre
muguet au flanc de l’ivresse à la proue de ceux
qui nous ont tenus d’anges
les montagnes qui furent notre champ d’équilibre
avec les voûtes du ciel pour ne pas voir mourir
les vitres de nos transparences
***
tu es le prélude et la genèse de ma vie sensible
cette lumière lente apparue dans la chair
lointaine des astres
***
l’hiver visitait mes plaies à voix basse
***
ce froid qui descelle d’une onglée solaire
l’écaille de nos hivers
***
mes déserts ne s’endorment jamais de toi
la rosée de mon sang qui sert à l’épaisseur
de ta nuit remembre des degrés de famine
sans l’ombre et la douleur de ces forges
d’amour à la décrue de nos sangs
***
8 novembre 2008
notre destin nous menait vers les sables
au déchiffrage de tes cendres de ténèbres
ma paume sur ta peau
dans le balbutiement de mes paroles
à l’aurore de ton premier frisson
dans des sources de nuit tes bras nus
sur les sylvestres encolures phaëtonnantes
de rebelles pouliches
***
…comme nous avions vaincu les chaos
en ces dormitions roses que la mort désire…
***
peinture du soir les nervures cobalts
les violacés de la déjà présente angoisse
nos horizons d’oranges de crépuscule
à l’encolure blême des cavalcades de la nuit
***
ta force tremblée dans les gorges de tes mélodies
tu m’illumines du mauve grave de ta voix
comme des berges de soleil et les rouilles
de tes yeux crépusculaires
***
entre les vitres de la mer et du ciel
sans aucune entrave au rêve j’addicte
un azur dans des drapés de fugues orphiques
***
ces entrailles de soleil dans des genèses d’immaculé de feu
et leurs cariatides à leur point d’aube
***
et ta chair portuaire au souffle des navires
les houles d’ardoise du sommeil et la mort qui nous encercle
***
10 novembre 2008
l’église d’errance et battue à la chaux
endort d’anciennes messes rurales
sous l’ombre de la couleuvre et le vol des mésanges
***
je sais que je dois t’aimer dans le temps qui déborde
***
celle qui dort sur ma peau qui ne sait
reptile que je l’ai dans la peau
***
ce sillon atride pour la vengeresque Jocaste
les pluies de mes nuits pour les bras atones
d’Electre vive à la peau de serpent
pour les respirations de fosse commune d’Oreste
ce chemin des tombes veuves
***
11 novembre 2008
et sur les palmeraies antiques je déchiffre
le désir perlé de la nuit
la ténèbre dans le démantelé des murailles
quand les battements de tes cils renversent des étoiles d’oiseaux
***
premier poème lacustre
…et avant furent des cahiers roses
cher cher cahier sept
…vert bouteille
bleu mythique
jaune orangé
noir
jaune
vert
et ce bleu qui vient
***
la pauvreté est la pire des violences (Gandhi)
la pauvreté de tes lèvres dans leur silence
et dans le souffle des févriers jusqu’à la lézarde
de la lampe qui se perd dans la froide lumière de l’étreinte
***
papillons qui culminent quelques heures
de leur robe d’étoile
planent loin dans l’azur les ailes saltimbanques…
***
13 novembre 2008
la nuit est entrée dans l’allée droite de ma vie
dans ses paupières qui se soulèvent à l’horloge
du temps comme les battements d’ailes d’oiseaux
avant les menaces du silence
***
comme je porte le pays de mes brumes
j’étreins le regard gris de tes éternités
de notre soleil double
***
je reste comme une écaille de lune pour t’entendre
dans un miroir d’azur et pour t’espérer ange dédoré
dans le vitrail du monde
***
double douleur double assiègement de soleil vacant
ma solitude ma droiture dans des textures de mort
à l’ivresse de tes plaisirs
***
tes paroles dans les entonnoirs de la fièvre
cette foudre du désir plus lasse que l’ombre
des ramures d’oiseaux
sur de hauts prestiges de sommeil
***
me voici dans la sombre neige de toi
dans ce qui me tient pour cendre
ce calvaire déjà vieux
d’un hululement de ces dévêtus du jour
à la brèche de tes sommeils
à la rangée de platanes de notre bouche sur la mort
***
cet asphalte bleuâtre comme chemin de notre mort
***
t’avais-je désirée dans d’empiriques nuits ? …
***
ces Euphrate qui nourrissent ces dissolvants
du désir
cette haute garrigue de mes silences
l’aplomb des tempêtes qui irise des lois de météores
***
romaine et louve dans les suçons de lait des fondations
comme un règne de noces dans les ornières du ciel
***
de ce transfert massif de ta vie à la mienne
comme un noir crépuscule de scalpel au miel de nos fièvres
***
ces éperviers ces milans de la nuit pointant
leur acéré dans le cœur des couchants
***
je dors de tes rêves
***
clameur de la chaleur qui m’éclaire
***
de ces nuits de ces pleurs solitaires
ces édifices pour l’homme à la craie à la sagesse
des rotations vénusiennes de tout un déhanché
***
16 novembre 2008
je buvais tes ombres dans ces attentes de bistrot
mon ombre ayant soulevé l’humidité de la terre
***
ton baiser proche de la nudité quand le vent devient ruine
dans un sommeil assourdissant
***
l’été descendais sur tes robes
sur l’imprimé vivant de vérités
qui s’endorment pour des fleurs
de lèvres
ces morsures fanées de tes désirs
***
France dans sa lassitude et ses avrils
là où naissaient les pierres et les ciels
du monde
je parle en rêve ce que l’univers ouvre des yeux
***
notre aube structurale est d’architecture divine
*
ce cuivré de nos ténèbres hors les murs de la chair
de nos palmeraies
ces soleils aux doigts des pierres d’ocre
comme une fosse des dieux
Etna à l’ombre jaune dans son boueux de Janus
***
dans le remord de mes fleuves de mémoires
ces villes de déserts dans des gorges sèches
comme le sang de l’enclume
***
j’avais ouvert les yeux sur mes nuits
j’avais reconduit les vitrages du cœur
***
rien ne vaut la pilosité d’une blonde
la braise de regard d’une brune
le déhanché de nuque floue d’une rousse
les paroles silencieuses de leurs contradictions
***
dans l’aube de nos ténèbres nos épiphanies
d’ivresse qui s’éveillent
***
Picasso travaille sur les forces
dans les dynamiques de la forme
***
camp des armes et de ce qui nous donne l’eau
de tes mors renversés
***
17 novembre 2008
l’armoirie d’azur et de sang
comme une dague sur le temps
***
ces chemins de vieux couples dans le proche
des crevasses de l’hiver
cette courbe des oiseaux la mouvance de l’espace
dans des naissances acérées pour ne pas mourir
***
je sais à travers l’ombre la sève de la nuit
les dunes du sang sur les éclairs
de ces bleus de montagnes
quand les bonheurs à la poitrine criblent les incertitudes de l’or
***
nous tracions le feu dans ces agonies oranges
pour les pleurs du soleil
qui s’en veut de la mort de nos songes comme une doublure
***
19 novembre 2008
dans ces hasards borgnes avec des ciels qui penchent
de leur constellation burinée
cette fleur de la mort dans ses rendez-vous amorcés
l’humain dans sa merveille et la peur jaune
du sommeil comme si l’âme pouvait s’y engloutir
***
mer je t’ai nommée dans l’espace de mes paniques
la nudité du temps qui m’ensevelit
mer je t’ai nommée pour le vertige et les vestiges
des fleurs flétries
ma soif de sel à l’orient de mes ombres
pour la couleur du vent qui sonde
le désemparé du désir
mer je t’ai nommée pour tes bordures d’azur
et la fragilité de verre de tes mains de méduse
et si tu es vivante sans moi
je suis donc dans la mort
et si tu es morte avec moi je suis donc dans la vie
***
Comme les saisons sont des prisons qui rident le temps
Nous aiguisons les dagues de la pierre
Sous des soleils lents en des chrysalides de désespoir
***
l’oiseau traverse la tête du monde
dans l’aigu profond de son chant
***
cette profondeur du ciel dans mon vertige
nuage menu
je dors dans l’embarquement des ténèbres
dans les nuits de tes velours
comme la nuit nous a pris sur ces Sirius
ces mondes avec mes membres qui se brisent
christiques dans l’âpreté de la croix
la pierre de ma poitrine en devenir
clavier sur ces noires et ces blanches comme les avenues
de l’avenir à l’incendie dans les racines de l’arbre
qui nous conjugue
maîtresses de nos sources d’écho de résurgences pleines
à ces demains de nos désespérances
de l’or à l’aigu des sommeils
et le sillon large du temps de tes visages morts
contre le corail de ce qui nous sépare
nuées de zodiaque pourpre de ces pierres
désengrangeant le feu de ce qui nous confond
la chevelure des fleurs et des harpes de soleil
les tunnels d’amour les gants de la nuit
et les étoiles peintes de mon surgir
cercles qui croissent sur des routes d’étoiles
contre la boue et la rosée qui nous disent les crues
de nos eaux mortes
***
de ce mal que tu me fais ce rompu de la terre
toi contre moi mortels contre la fin de la mort
mes regards sur la solitude de la pierre qui de noces
nous habiteraient sirius et Orion
des enchevelures de mer stellaire
l’alliance de nos miels et le sang en lézarde quand vient l’aube
nos songes doubles la propice océanique
tes lèvres dans la rouge ornière de l’émotion
et ces sommeils d’astres à la chair de la barque du temps
cette encolure de nudité que portent les femmes
à cueillir le minéral de la peur
l’abîme des prunelles au phare rauque
de lunes grandes ouvertes sur le cri d’asphalte
au fruit solaire de l’haleine
le temps criblant l’amour qui se comble
tu restes consentie dans les blés qui tremblent
de voix australes nous restons dans les alliages
de ces vendredis de lumière
L’histoire ne nous donne que les résurgences
d’évènements qui puisent leur amont
dans le micro cellulaire du vivant factuel
***
est-ce ton nom est-ce le souffle de ce que je croyais
être l’avenir
à l’écornante lune sur un miroir à fleur de ta peau
à l’écrou de lumière
***
il faut arrêter la douleur
laisser mourir les pétales
***
viens voir le fantôme de ce que nous fûmes
mes solitudes d’aujourd’hui
plus hautes que mes illusions
et pour plus d’amour
plus hautes que le lait bleu de mes veines
les scarifications de la nuit
***
26 novembre 2008
parle-moi de ces blessures qui touchent les racines
et les ors de l’esprit
***
dans le ventre des nuages où mon cœur restait léger
***
dans les claviers bleus de l’hiver où tu n’es plus présente
je te créais endormie sous des empires d’ombre
à l’ourlet de ton désert qui prit la couleur de ta réclusion
***
ces grands midis sous les cendres
ces sommeils qui encerclent le vertige
je parle pour les morts dans de vivants souffles
qui édifient le cœur
***
de pourpre sombre jusqu’à ton nom nos amours
quand je déserte tes lapidations de foudre
je fais crier mon âme à l’ombre cristalline des douleurs
sur ma passion reverdie
dans les syllabes de tes cils
où tu trembles d’une neige de baisers
***
l’eau vers le cuivre des sables
ta peau de blé au soleil conquérant
***
ces chemises blanches des nuits finissantes
avec la dague des neiges
cet acier des douleurs
dans la matière de tes rêves
***
cimes de nos âmes comme avec les houles
de la terre à la guise de tes masques coulissants
***
ce qu’embuent dans la rue de froidure
dans la nuit qui ferme ses yeux
les dunes absolues de l’humain
***
nuit étreinte dans les voyages supérieurs
des sources de dérive
ces caresses d’ombre comme ce raréfié de veines
dans des morts de l’âme qui t’illuminent
***
pluie comme une nuit de ferraille qui tient la couleur
de notre terre de silence
***
28 novembre 2008
de ton sang de Liban de tes sources
de vieil orient
pour soumettre l’infini au désert de nos étés
***
de tes doigts de pliocène ces longues fêlures
de la pierre
où la fleur flétrie demeure
***
30 novembre 2008
dans la guerre bifurquante de nos amours
le cœur devenu de verre
j’empêchais celui-ci de t’innommer
***
de ce fuir qui régit ces remparts du vent
et de l’or sur les brisants qui témoignent
de notre souffle où ton ombre triomphe
dans le plus chaud de la paille
comme avec le soleil de tes bras ouverts
***
Nuremberg adoration
entends-tu les trompettes et les vasques de l’orgue ?
***
l’aurore verte par le trou des étoiles
et les douleurs qui nous désignent
***
par ces temps de gouffre le bleu du ciel
qui perd les certitudes des chairs de la nuit
***
l’or des cachettes où l’on dort ces couches de certitude
de l’haleine de tes murmures
l’eau dans tes mains les pépites de tes infinies mains de caresses
qui laissent comme une rayure de diamant
au front de nos morts qui s’illuminent
***
dans toutes les clameurs du soleil la pierre
est à notre vindicative résistance cette préface
de nos verdicts de souffrance
***
comme la pauvreté que la pluie intimide
je sais de toi dans le rêve l’insolence de l’orgueil
***
mes nuits comme mes jours les jalons de clarté de ta face
***
et je suis plus près des vitraux des midis du monde
que de l’empire de soif des ruisseaux cherchant
le matin de leur lit d’avenir
***
l’aube est venue comme le cours inversé
de mes amonts impies
***
tu parcours le ciel comme les anges sur les routes impures
de mes chemins à ailes d’oiseau
***
et tu es comme ces colliers de fin de nuit
ces désespoirs de verre ultimes à la clarté
de nos bars par les ruelles des désespoirs
quand nous perdions le formulement de la vie
avec ces matins de la mort comme uniques témoins
***
j’envie la vie de mes amours
la mort de toutes celles que j’aime
sur l’aire étroite de nos avenues Beaumont
et Pauliani dans ce Nice d’entre ces années 2004 et 2008
***
m’emporte cette vie comme de trop de haillons
et ces couchants de pierre
vers les aubes indéfinies d’improbables rivages
***
ma vie m’emporte sur ces noirs et blancs de quelques trésors
d’ombre de nos tranches de désespoir
o ma lumière contre ce mur qui nous finit
***
je savais notre amour plus loin que les mers
plus loin que la lumière
quand tes yeux se posent sur moi
l’enffammement de nos jours
à cette portée de nos caresses
ma vie m’habite sur des socles d’empire
et des fêlures de remparts
***
dors-tu de ces miels loin de mes bras
sur ces frottis de marée que les océans s’en prennent
aux franges des éternités
et aux ombres de nos clartés qui s’inclinent
***
je suis dans ces nuits qui finissent
je suis dans ces nuits qui disent le fondé de l’ombre…
***
comme dans les combles de l’ombre
ces racines de l’homme…
***
je te voulais d’un jour de mauvais temps
d’un désespoir du temps malade et de comprimantes falaises
comme viennent les falaises le vertige la pierre qui enclave
le visage rare de falaises lisses au calvaire de nos incertitudes
***
ce va et vient des vagues comme ce secret
enchaînement rituel de la mort
***
mort comme je fus dans tous les intervalles de l’effondrement
les contrebords de ce que dit de beauté
toutes ces lacustritées de l’amour
***
1 décembre 2008
Continent oublié de tes prunelles de soleil
L’or est vidé de tes rêves à l’accompli des sources de l’aube
***
dans le déshabillé des femmes et ce sang que je laisse
près d’elles
***
mourir de ces chiens qui hurlent dans l’oubli pur
de la nuit et la chair de tes silences
***
dans ce qui s’ensevelit du silence
l’âge et les pourpres de la nuit qui crissent
et les Hadès de tes mains de labyrinthes
***
dans les patiences du miroir ce revoir à l’arpège
de nos vieilles beautés
***
2 décembre 2008
je sais l’infini de tes paroles la route du monde
où nous pouvions vivre ensembles
3 décembre 2008
ferraillantes misères dans l’éphémère des houles
la crudité des chants de métal
sur les vagues diaphanes de tes prunelles marines
***
tu restes dans ce pays féminin où nous fûmes
dans la bigarrure de l’été
l’eau endormie de ma conscience
dans le souffle des archicors
et leurs plèvres d’épaisseur nocturne
***
ma tête s’envole au vent et les oiseaux
de déferlantes lumière finissent l’aigu
d’un iris bleu dans son tranchant
***
même le soleil ne dispense plus de ses ailes d’or
l’horizon de nos dispersions
***
dans le sang des jonchaies l’œil de la fin des crépuscules
***
lagunes australes quand rien n’avait auguré
de la mouvance des sables de nos songes
quand rien ne portait encore le visage de l’absence
***
dans ces souffles de mufles tu sentais l’enseveli
de mon ombre de taureau
***
havre comme un chant des morts sur des syllabes
de la neige
mon souffle s’anéantissait de ton nom dit
sur les gorges de mes vertiges
***
6 décembre 2008
merveille de la blondeur du soleil
de ses franges comme vagues
sur les rocailles de la nuit
je prends ta main et les sérénités de tes sommeils
***
l’or infini de la liberté les baisers sur tes mains
ces tissages de nos chaînes dans le cristal
d’usure de notre désert
***
me voici dans l’immobilité de mon décès
la rue vague dans les bonheurs hantés du temps
comme viennent ces soleils dans les lucidités affamées
de nos arpèges de rêve
***
ce soleil qui dort des incertitudes de la nuit
jaune de nos amours …
***
7 décembre 2008
petit valençay dans sa cassure de marbre
et sa pyramide tronquée
***
comme refleurissent les cendres de la lyre de tes lèvres
les gerçures viennent en bouquet tendre
un Moustier de notre hiver
***
8 décembre 2008
dans le sang mêlé des artères de la nuit
je mourrai sur les carreaux translucides de mes attentes
***
rentrant dans le suaire de mes nuits comme astrolabe
de ta lumière où je dépose un cœur en apesanteur
***
dans les torchis de nos bruissements d’humains
cette langueur de l’haleine passée
ce nuage qui sonne l’immortel espace qui nous désire
***
cette révolte du non dans les absences
cette voix de verre dans des échos neufs
*
9 décembre 2008
tant que je pensais à ce que j’aimais je pensais à toi
mais dans le creux d’entre ces pensées
nous n’unissions pas ces amours auxquelles nous eussions pensé…
***
10 décembre 2008
mêlés de cendres et de sang je hausse des routes
vers les lunes sans aucun gîte pour nos âmes
***
nous aimer dans Naples la radieuse
sentir le volcan mortel de nos éternités
comme un or où y faire notre nuit
coulées pyroplastiques comme un miel de diable
***
12 décembre 2008
la nuit émerge pour que la nuit finisse
***
ces repolirs de l’étoile quand les sables de nos asphyxies
nous abandonnent
***
l’âme humaine dans ses racines millénairement
proche des déserts
***
j’ai dans le cœur ce couteau qu’embue une poignée d’étoiles
pour ce sang de tes veines dans les miennes
***
15 décembre 2008
déjà lisse ta peau pour l’éclaircie de la nuit solitaire
ce rouge confondu du souffle
***
l’aurore soustraite à la vague de la nuit
comme un sang sans ce souffle bleu de vènerie
pour ce que j’aimais sans soudoyer le temps
***
comme nous avions la tête pleine de l’or des espérances
sans connaître les parts de l’ombre
nous jouxtions ces bleuis du soleil
dans cette mort qui ne nous suivait plus
***
et dans les ressacs entre l’ombre et le sable des dénuements
j’osais l’or blême des incertitudes
***
je dors dans le feuillage brasillant de ton souffle régulier
les arcanes de ton sommeil que ne dévêt la ténèbre
croissante de tes crénelures où gisent les solitaires
***
dans ces vents d’est où l’air a la lucidité du feu
cette stature d’avenir comme une haleine
sous les ombres du vin
***
dans l’oasis de nos bras réciproques
ce souffle lent comme concile de nos sommeils
que divinise le point du jour
***
l’oiseau ne chante pas la mort par la neige
mais les deuils du soleil
dans les rues métalliques de nos amours ombragées
***
l’hiver a la fièvre de l’antique et le marbre
comme les faucheuse de l’or fin
dans les ridelles de la nuit
***
cet empourprement de la misère ce lieu dit des orages
d’où vint cette embordure des lèvres mot à mot dite
au bord des falaises où nous crûmes croître
***
par les brumes et les corbeaux pourris à l’or de tes livrées
d’albâtre lorsque les anges descendent sur le désir
tu sais mes cendres qui boivent à la fonte de tes neiges arables
***
16 décembre 2008
j’ai comme une noce dans le cœur des collines
une haleine de grand fauve
ce parfum de trottoir dans les unissons de la ville
et dans chacun de tes silences
le bleu motel d’une étoile qui s’efface
***
dans ce grand midi de Carthage venait l’azur
cet acier du bleu qui nous rend l’ombre tue des étoiles
***
je souhaite mourir partant du cœur par amour…
***
18 décembre 2008
dans la rue proche de mes collines l’ombre des platanes
donnait de l’orage à la beauté rebelle
sous la source bleue de tes lèvres de roses
***
vivifiante nudité de ma solitude
***
dans le don unique de ta chair une clarté de miel
derrière des volets et des verrous
ce visage nouveau de l’arbre qui porte l’étreinte de la forêt
***
de t’avoir nommée comme une robe fleurie dans ma ville
dans le souris des feuillages où tu me caches
les lèvres murmurées et les brièvetés d’éternité
lauriers des verdures au pacte d’un printemps mûr
***
19 décembre 2008
comme je te savais dans l’inscription de la ténèbre
toi ma seule lumière aux doigts fuselés de veines
comme le cristal sur la peau
trop lourde du sens de la nuit
comme l’ombre d’une caresse dans une ancre de silence
***
je veux t’aimer comme d’un privilège
***
notre amour en dégel sur une asphalte secrète
pavée contre cet épaulement de nous roses et mûris
pour des cheminements stellaires avec l’ocre
de l’injustice native au creux de ma main
***
calibre des jours à déchiffrer les rosières aux baisers
de l’âme dans ces foudres adoucies de dalles nocturnes
ces soleils millement éclos comme des dénaturations
de silence et de lèvres
dans la nuit déserte où le mourir des respirs nous dépassent
***
20 décembre 2008
l’arbre hors ses branches m’a donné les griffures
de ton visage sur le ciel en ses feuillages
***
dans les crépuscules vénéneux et les ors sur l’horizon
tu déchiffres le voile de la mort
et sous les paupières où je rêve les hauts ciels
je t’imagine sous mes mains où tu m’éclaires
***
dévoile-moi le regard de tes ombres d’un ciel qui tombe
à la guise de la ténèbre
fleurir l’enluminure du volcanique
***
et la bouche comme éclosion de tes roses
dans le chant de nos rues natales
sous les orages d’acier de nos attentes bleues
***
Budapest des baisers et des roses de l’orient
***
l’impérieuse nuit le noir de tes désirs les cris de corneille
comme l’errance corruptible de la nudité
de ces vieilles nuits blanches
comme achèvement du cri sur le m étal de ta peau
***
26 décembre 2008
je crois à la pureté de nos amours
de ces ruisseaux de sables de vieux calvaires
à ces nuits qui hurlent le penchant de l’homme
pour des lèvres de ciel
je crois à l’eau au creux de tes mains
aux désespoirs des horizons les baillons sur les bouches
de silence
je crois aux cachots de l’enfance
comme aux foudres droites de l’avril à l’exil des désirs
pour de plus lourdes ombres
contre des murs ressurgents d’avant que tu ne sois née
et je crois à la transparence et à la liane de cristal de tes bras
sur notre toujours grandissant amour
***
le jour où j’ouvrirai le tombeau de noirceur
de mon âme
l’azur portera encore des sourires
sur les commissures de nos connivences
***
l’ornière s’en prend à la brève nuit de l’étoile
***
comme tu sais les douleurs dans les fosses de l’aube
ton haleine renaît dans le vertical solaire
de la ville soumise à l’éclosion de tes désirs
***
j’ai dormi une certaine nuit rue du Poids de l’Huile
il y a longtemps dans Toulouse et les soyures de la pierre rouge
de nos lèvres comme sur les balcons à l’anthracite de ces soleils
qui nous visitaient
l’ombre contre l’ombre aux racines du velours rêche
de notre poids de cendre solaire
***
ces soupiraux de l’extase ces avants de nos chaleurs
anticipées
ces creux de la mort que le soleil creuse
***
la mort m’est venue dans l’encre bleue
dans la solitude de la rue où je vivais
de ton nom comme à la saignée de ces arbres
qui témoignent de la croissance solaire
de nos mains pour toujours l’une contre l’autre
***
ces velours de l’attente comme cette soif
d’avant les lèvres de tes baisers
***
comme je sais ce sang condamnant les murs blancs aux crocs
de pétales virginaux
et les noirs du bandeau de ceux qui meurent
ta peau me devenant soleil comme un miel en arrêt
et de tes nuits lourdes je rêve dans le surgissement
entre l’orage et l’enfance
de ce dialogue d’un crissement solaire
qui nous a pris main dans la main
***
28 décembre 2008
La part du temps qui durcit
Les fenêtres de l’attente
Dans des buées de mort
Comme ces sables d’or
Aux vitres du sommeil
***
dans le temps divisé le monde meurt de ma nudité
et l’ombre nous traverse de son écho n’ayant de sens
que sur les trèfles de l’arme blanche de la rivière abrasive
de notre midi secrètement pavé d’une pierre d’oubli
***
de cet écho des toisons d’or des cocagnes et des cythères
la terre de velours d’une flandre grise de flanelle
les cascades de tes chevelures la moirure aux épaules
le Khéops de tes masses verticales d’amour…
là je marche les yeux ouverts entre l’entrechoquement
de ta bouche et le lys errant sur des rouges aux lèvres de tes hivers
***
et quand les ciels viennent vers nous au bord des banquets
de ces mains de la nuit qui vont vers le vent
les étoiles se fardent des cendres bleues de nos paroles
où des femmes à la lyre d’ornière tombent…
***
…de ces éclatements du cœur dans les grenades de la chair…
***
dans les fouilles de Sicile les masques de mort
me venaient de naissance aussi d’abrasives rocailles
au vent de nos famines
***
mourir de ces espaces sur les nuages
de nos rivages blêmes
nos têtes meurtries de ces temps
que je prendrais à te peindre
***
comme d’une peau d’où je viendrais
lasse à la fin de nos estuaires d’avant les grands larges
***
30 décembre 2008
j’ai vécu dans toutes les chambres obscures de tes nuits
jusques aux vergers de fleurs qu’occasionne le vertige
au matin de notre mort
***
cœur dans ses haies de cyprès qui s’écorce
dans toutes les pluies de tes dangers
tu finis la nuit menteuse de ses franges d’aurore
ma ville sise au travers flétri de tes buées de chevelure
***
ces vins de chili qui délavent d’azur le pourpre épais
d’où je ne rêve que de nuits finissantes
dans les bras que tu m’offrirais au seuil de saignée
et de souffle d’ombre
dans la mare balafrante de mes cauchemars
***
de tes cicatrices de trèfles les ciselures d’une paume de passion
à l’enclume de notre livre refermé
miroir du biseau à la forge de ton azur d’haleine
***
cuivre contre nudité de la peau aurore contre poussière
poussière sur les souffles de pesanteur
mon visage dans ses poids de ciel
dans ses écueils d’orgueil
je t’aime encore d’un soulèvement aux sources de la mer
à la crudité d’amour dans la houle comme bûcher des solitaires
la toujours plus haute finitude du venin
dans les hauts lauriers de notre faim
à la rare et profonde nudité d’exister
***
chercheur de monde qui s’efface
palimpseste de la peau qui souffle
les échancrures de la carnation
***
je bois le baiser des sources
l’encorbellement de ta main de fer
de pourpre…
je n’ai plus l’épaisseur de ta mort
dans mon sommeil retirant ses filets de la nuit
***
comme tu me vois je me sais miroir
de tes paroles tues
violence à la merci de nos murmures de galets
dans l’usure de soleil de tes fiertés traversées
***
tes baisers restent comme le souffle de chair de mes nutritions…
***
les étoiles arrivent dans des aridités que la nuit garde
comme des secrets de sépulture
***
ma nuit contre tes joues le matin rêve en moi
les chevelures de songes que nous dénouions
du marbre des certitudes
***
comme le vent soulevait la certitude de tous les marbres
de l’amour nous finissions comme paupières sous les sommeils
près des sables et les os blancs des désertitudes
***
l’or lointain de notre peau nue
ta bouche comme comète sous des auvents de fièvre
***
31 décembre 2008
les bucentaures de Venise l’orient des mers qui se perdent
et les matins traversés des départs aux voiles des douleurs
tu restes dans une peinture la mortelle irisation
dans les entrelacs immatériels du cœur
***
comme tes murmures furent des cris dans la nuit
comme ton visage m’éclaire de roses
et de l’acier pur des neiges
nous posions sur le viaduc de nos baisers
comme une vallée morne à la naissance
de notre rocaille future