Poesies, 2008

Guaviare (2008)



↪ Caligo prometeus
↪ Morphocypris
↪ Eryphanis
↪ Kallima
↪ Noctuelle








Caligo prometeus

4 janvier 2008

Dans l’ambre des forêts les porteurs d’horizons et de jardins

Lunaires selon les voûtes d’étoiles

Où je couvre de baisers ma bien aimée

Et dans le fracas des neiges et des litanies de brouillards

Je bois l’ombre de la chair comme les épures du chant

Et les syllabes s’incendient  en d’antiques Mycènes

Avec le cycle des astres des perles de parfums que lissent

Les caresses d’Ariane

Je gravis dans le marbre blanc de ta peau nue

Comme madrigal de miel et de roses et dans notre amont

De paupières closes où la terre est brûlée et le ciel est vide

La lumière du corps a la cruauté de la pierre

Et le baiser de la nuit a le lilas de lèvres pissasphaltes

Je vivais d’écume qu’ouvraient d’irréfragable baume

Dans l’infondé de la nuit et l’argile de notre naissance

La peau brûlée de mon nom d’heureuse et déserte ile

Où se pose ma bouche

Dans l’or des filets de la nuit


***


L’ombre de fuchsia de l’azur

***

De ce vulnérable à l’amont de notre naissance

***

L’arbre creux des songes

***

Et que chantent nues les montagnes dans les neiges

De chrysocolle

Et les dédales de nos jours déclos

Comme l’écho rupestre sous des pierreries de bleu

Je baise le velours de la nuit incendiaire

Et les austères voix du vent  qu’ont soufflé les aplombs

De l’âme

Dans les graviers de l’ombre s’insurge cette décrue

De paupières closes sur le chemin dépouillé  de ton éphémère

Manteau qui s’effrite

Je fais là mon lit de tes neiges qui restent le seul

De nos flocons d’or de silence

***

Ce trou nocturne de rossignol

Ces bris d’ombre toujours d’ombre

Sur les sangs noirs de persiennes  mi closes

***

Et ta chair d’Atlas et de dune

tes gorges  de déserts  et tes rivières bleues

où coulent les sangs arpenteurs  de mes nuits

***

Les grands chants déliés

                         Sur les nuits de jasmin

***

cette nuit de cantique où je pose mes lèvres

***

5-6 janvier 2008

L’ivresse de la terre aux vives arêtes

Cette peau de l’arbre qui est la fêlure creusée

De ma peau avec le temps qui en dénombre

Les pierres d’écorce

« nervure des murs qui dit mon temps reclus « 

«  l’alphabet des songes la trace et l’augure

Qui se dévoile »

Chant des carrières au pied du chemin des morts


La lumière est sans attaches  dans le cœur des choses

Nos amours pyramidales sont de l’ordre du Midi

Ces jasmins clos aux collines des éclipses

L’arrêt de la vague dans les étendues bleues des ombres

Cette érosion des ors pour que la nuit  finisse

Et je dénoue les bandelettes de la lumière dépeinte

Les acacias de miel et baise le front  cuivré de tes blessures

qu’infondé fauve ma chair s’érode

piliers de Jérusalem aux sept portes de poumons

de pierre en pierre sans guérison

les écluses de chant d’oiseau et dans les creuses nacelles

de nos amours

reste comme de vétustes genèses

un aigu entre de la peau et de la lumière

***

Lune du lisse de peaux furtives

La main sur les étoiles

Le cœur a pour cœur les soifs toujours en  serre

Dans l’illimité de la pierre

***


« l’écho des brumes dans la force du silence »

Venais-tu de ce sel de sécheresse à l’horizon

De ces balcons de gouvernail du monde

Nous nous aimions  des brûlures à la peau des songes de la mer

***

Cette peau nue jadis dans les nues des vents

Ce décalque au brûlant du fugitif

***

Comme toi comme moi cette approche de parole


De magicien

L’enchantement

Celle qui meurt de creusement aux ossatures du temps



Petra pour des voûtes de sang

De porphyre sur des poussières de plaies

***

Rue des Orangers immeuble Porte Joie

Ces myosotis de temps dans des ambres

D’architecture livrant leur poids d’ombre

Et nos bouches sur les néfliers

***



L’eau morte qui vient comme des clartés de soif dans des midis

De gorge d’ocre

Ces poignards d’oasis et ces ergs d’ombre et de dune

D’un lait de genèse et cet éclairci des lèvres à l’érosion du baiser

« venais-tu comme l’amour sur la pierre qui ne corrompt ? »

… » savais tu cette indéfinie nuit de la vie

Sans relâche… »

non je sais ta voix dans la mort- et le quintette d’épure

du second violoncelle

«  que seuls crient de leur déroute sur les étoiles  les rebours

De l’amour »

Ce bosphore  qui reste notre rive crissante de pierre

Pour boire  de nos lèvres d’embarcadères…

«  ciselure de la mort que je te savais lasse et sans gouvernail »…

… »  incises  mes morsures de paroles

Là nous nous étions aimé dans le lait des brisants »…

Je garde le sépulcre et les naufrages dans les écorces du labour

Pour des étoiles ensevelies

***

Je finis en gloire sous les doigts de la fugue

***


La mort et le jour se reconnaissent dans le baiser

Et les arcanes de tes nervures de mer

***

8 janvier 2008

 «  peuples des feuillages comme femmes d’automne

Burinées des vents »….

Nous nous nourrissions de sushis sur les bancs de soleil d’hiver

Tu naviguais de baguettes de bois

Nos lèvres riaient de la légèreté des poissons crus…

***

« des millénaires de marches géologiques

Les dentelures à venir des humains… »

Et quand tu souris sous la saulaie les marbres croulent

De leur poussière de silence

***

Je t’aime de tous  les rivages et de ceux qui burinent

La peau dans les poumons de la pierre

***

Burin des murs d’amour et de mort quand tu me laisses

Aux sables et aux ossatures du chant

Au lyrisme de nos regards pesant sur l’horizon

Claquemure des âmes des écailles de nus sur la colère

Des murs l’aurore qui boise les arbres de nos haleines

J’ai grandi dans un vertige pour le baiser de t’avoir

Trouvé pour plus proche baiser  ce que Dieu rend

D’éffritement  de soleil

***

Lumineuse mort d’absolus éboulis

D’aurore de montagne

***

Tu étais ma chair avec le désespoir

De tes charbons de prunelle le nu ocre

Dans des avoisinantes théologies de la pierre

***

Je baise là les nervures de ton souffle

***

Fais de moi ton crime je ne reste que le souffle

De t’espérer


***

Tu me poétise je t’offre les acidités libres

Des chemins d’orangers

***

Dans tes déserts je dormais de la pierre  embaumante

Du venin d’ombre de la lumière

Des serpents

***

…et je te rends contre mort qui vive  ce baiser

De fracture de ta peau contre mes brûlures…

***

Je connais l’angoissant enfer du vertige

***

… tes seins de poire tes adieux d’aurore…

***

tes mains de petits matins dans la main qui se ferme

l’éclosion du jour et les baisers pour lesquels

la vie devient  ce qui fait que la vie souffle

la table des déjeuners les ombres et les parasols

les boulingrins et les petites collines  les vins blancs

des bonheurs l’ivresse et la maturité placide de platanes

la maladie de nos fusions  la chevelure de flamme d’où

j’écris de mes mains à l’avalanche de ton vent reptile

de crinières qui me fuit

sur des autoroutes de casques et de gantures   je sais

ce monde d’harnachement gris de bottines calleuses

et de charbons d’aurore je te sais droite à conquérir

le monde de ce mur hors de l’azur dans le mal de tes mains

dans ses gerçures

***

9 janvier 2008

Miroir cuivré à l’enclise de notre complicité

***

Des jets d’aubépine dans la fusion du soir

Et la pierre blanche où nous eûmes coutume

De nous asseoir

des lilas  et des lavandes des ruches en brasier

comme buisson d’or et les fruits mordus de ta bouche

les coulées du jour comme ce miel de tes lèvres

l’azur apaisé et le murmuré des éclats argentins de fontaine

dissolvant tes paroles

le pur non lieu à la lisière de l’or et du pourpre

nos bouches confondues dans l’ocre de la plénitude

***

10 janvier 2008

Prophéties des Sybilles de Perse de Lybie

et de Delphes d’Europe de Phrygie et d’Erythrée

masse votive et chants d’oracle vénéneux cortèges d’ellipses



et absolue terre de lumière sur la parole

des vermillons et l’acier des certitudes

je bois de tes mains la clarté de cendre

« du baiser d’ocre d’Arabie je laissais entre nous

un  désert de soif dans les nuits de ton souffle d’albâtre »…

« tu sauras venir à l’enclos de palmeraie et aux mares

Fugitives et aux digues d’absolu »

Et sybilles pour mourir dans des vérités de doigt de verre

Et de vitraux de genèse

***

11 janvier 2008

Pourquoi j’aime la musique ? quel est mon rapport ambigu

à la musique ? je ne sais

à trois ans je jetais mes modèles réduits  d’automobiles

que j’aimais (mes parents me gâtais) dans le puits que j’imaginais

secrètement profond près de la villa où nous habitions. Et selon ma mère

c’était pour entendre le son que cela faisait. Ensuite  collectionneur

d’œuvres d’art. La musique m’a toujours porté. Comme Schumann

je peux mourir en rêve d’un accord céleste qui me romprait l’esprit

***

12-14 janvier 2008


Ephèse la mer voile des épices dans les bleus des paupières

d’avenir et des navires comme théologie d’où je viens

de nos pierres de nos vents

et de nos archives d’azur au moment des crevasses d’embrun

le lit cuivré avec ses draps de carrière d’oiseaux

et la Phénicie dans ses lèvres de sable comme ce bleu du plomb

de vos certitudes

avec l’homme dans ses poitrines lyriques et ses pas vers la mer

la nuit traversée a mûrie

***

dans ce rouge veinulé du regard  cette rigueur d’écaille

de la passion

***

tu restes l’espace nocturne qu’étoile

meurtri mon jardin d’éternité

***

Lassus  di lassù de Lattre divin Orlando

Josquin Lassus de la Rue ces plèvres du velours

Croissant dans des tutoiements de ciel

***

Baisers de nuit je te fais de ce cri proche

pour ne pas dire ton mon

ce nacre où la neige se perd

le sel de tes lèvres et ces transferts d’apocalypse

comme d’autres brisants où des villes tombent

***

nous nous étions aimés comme des démolitions

sous des soifs de forge

des rivières aux eaux  désertées j’aimais la pierre

qui restait la  peau de notre avenir et ce fond

où se cachaient nos haleines

***

17 janvier 2008

Serais-tu donc la femme décharnée

Celle de la pluie du feu et de la terre

Celles des ombres qui en dissout l’haleine de nos baisers

***


PARC IMPERIAL

…moi je te savais déjà morte parce que quand je suis venu

sur ces sables ils disaient « les Voiliers »… ce crime doux de mes regards

sur les atolls bleus de toi tournée vers la mer  je savais l’ampleur

 du naufrage dont on ne revient pas

de cet octobre 68 je ne conserve que le pollen de ce qu’on peut retenir

d’ombres bien vite devenues de secs hiatus de lumière

dans notre lycée les petits platanes fins comme des cylindres de cigarettes

aujourd’hui grandis comme les cigares de la sagesse où les fumées de la vie

nous a dispersés

c’est dans cette croissance des arbres  que j’ai senti que mes os

criaient sourdement ce besoin ces blêmes tremblements des automnes

qui passaient.

la saison des abîmes, des portes qu’on referme sur des sables

qui se souviennent des cris et des secrets de la mer sur des rivages

d’été et leur force facile Josiane Roche pénétrait depuis sans frapper

aux portes closes  des ces plages sans gîtes

***

19 janvier 2008

Nés de la vague et de l’or des sables

l’arcane tragédienne parole de tumulte

dont nous attendions  le sang la nudité

crevassée de masque je marche « dans l’absolue

bleu de la trame des rivages… »

démuni  dans des bornes de ciel tu irises dans l’or

durable de la nuit épaves des falaises pour t’attendre

dans l’entre-jour glacé des bars du matin

ces murs pour mourir et ces murs de quais morts

avant cette solitude de navire quand nous naviguions

dans l’or des incertitudes

***

…comme aux falaises la verticalité des solitudes d’argile…

les fleuves qui charrient ce torrentiel cri de ton ombre

qui s’amazonise

***

Dans les escaliers noircis de tes paupières

Aux ongles et au carbone d’amour

Qui se cherchent avant le ciel

***

je t’aime et je te cherche « dans la ville dans le cœur

qui respire »

sur ces boulingrins neufs et ces oliviers là où la mort

nous saisira…

je t’aime et je te cherche « d’où que je touche les avenues

de ta peau les crues de ces parfums en notes finissantes »

je t’aime et je te cherche avec cette clarté  parce que nous mourrons

demain avec les démolitions de l’aurore et les marées d’angoisse

au ventre pavé des ruines de la nuit

***

quand serons-nous sous les fièvres de l’enfer ?

sous la peau de tes robes mordues d’incises ?

***

tes robes  dans des vallées de mort nue du métal

quand tu rejoins les quais des départs…

***

ces dunes et ces portiques notre souffle dans son parfum

de sillages d’eaux mortes d’où viennent ces planètes nues

et ces pyramides d’arbre

***

21 janvier 2008

Noé précède le Christ par le bois de l’arche

dans ce qui sera le bois de la croix

mais Noé n’a peut-être jamais  réellement construit l’arche

Dieu en ce temps de colère demande à Noé de porter toute la Création

dans son vivant et qu’elle pénètre en son cœur, condition de la

Nouvelle Alliance avant le temps de l’Incarnation

***

23-26 janvier 2008

fasse  que je sois le rempart de pierre sur les falaises

nues sur la mer


la plage d’étoile sur la chaleur des villes épaves

et ce qui boit ton visage comme dans des eaux désertes

fasse que nous renaissions de ce vent de lumières migrantes

dans le poreux des marbres

à la racine de vents



fasse que la chair bleue de la mort s’élève aux lavandes

de ta respiration

que tu  restes la brûlure sur l’enclume

la femme de cuivre et la femme de pétales aux éclats d’oiseaux

l’aigu dans les jalons et la lave des paroles

je reste la lande qui pose un baume sur l’errance

sans couture de ton corps de soif

ce cristal du rêve sur l’étendue de ta peau de sommeil

au passage des milans sur les falaises de femme pigeonnante

dans la clôture de son chant et ses bras d’horizon

***

26 janvier 2008

et le vol des phœnix ivre de leur masure de ciel

l’enserre du temps dans ses harpes de soleil

la nuit qui se gante de ses eaux de perles

et l’expérience de la chair le mûrissement

du sang qui brille emmuré de futur

***

poing ganté sur les sabliers qui criaient

sur les verrières des étoiles

je bois la nuit mortelle

et blanche



fontaine claire de nos lèvres sous les roches claires

de serpents

et sur la langue ce goût du piment des pauvres

« …vieilles pierres et ce vieux sang de falaise quand

je ne sais qu’un souffrir de vivre »…

maison  Usher pour maison  des pierres dissonantes

et sonnantes comme hasardée


dans notre ciel

le matin qui fait le monde comme avec les draps

qui sculptent ces corps de nos reliefs

et ces poitrines aux altitudes de nos montagnes

parce que la femme dans ses enfers dit la mer

des dessous bien au dessus  de nos secrets

et de nos pierres d’apocalypse

ce que je laisserai de mort dans les feuillages

de nos ombres la peau de la nuit les ressources

déployées des navires aux mors d’avenues

pour la pierre édentée

***

les écluses de nos rues d’orangers et de potiers

qui attendent le sang et les ailes de faïences écorcées

dans les largeurs de la nuit de celles qui se dénudent

de ces peupliers de vent quand nos lèvres bitument

le plus large de notre avenir

janvier 2008

CYCLE DU BAISER

4 Février 2008


L’aurore crie ce monde d’un cristal de paupière

khôl  bleu d’orage

où tant d’oiseaux de pluie dévoilent ton visage

qui porte des chants à la peau des crépuscules

ce silence de blessures qui se fait en nous

cette digue pour ne pas mourir de ces murs

de songe

comme cris de la chair devenue mûre

puiser les forces dans les eaux qui creusent

puiser les torrents comme lèvres chaudes

de tes piments d’acier mes géoglyphes

de sapience et leurs violoncelles irrigués de serpents

comme incertitude au puits de vermeil de tes baisers

***

je baise sur tes joues cette tendresse de murmure

comme ce cristal et cette soif de fontaine lovée

de bronze avec la peau des orages et des éclisses


de collines sur mon amour qui dit l’ombre

qui dit le noyau et qui dit l’incandescent d’écorce

de tout ce rouge de nos abrasifs essoufflements de baisers

***

5-6 Février 2008

carreaux des pleurs le bronze des cloches

dans l’île natale

la lyre du silence dans les cœurs restés à quai

à l’approche des venins

l’arbre grandit sa mémoire aux balcons du monde

ce pourpre des lèvres qui annonce les anges

à la faïence de la peau bleue

étoiles que sont les granits de beauté de dieu

et dans les villes à vivre où sombrent les songes

et les fusains de sommeil je te rêve

dans des espaces d’or sur la fonte de nos baisers

***

8 Février 2008

…et quand je t’aimais sur des écailles réversibles

au soleil du couchant

cette Carthage d’aveu qui se brise au carrelage

ruisselant dans les mailles de vent bleui vierges et fauves

***

comme à l’étal des déserts le cœur d’où viennent

les anges

je détiens le pas grave des temps ces scorpions


d’où crie la nuit dans des emphases d’étoiles

et ce visage de fièvre dans le miroir laqué

de notre tutoiement sidéral

***

11 Février 2008

ces veines d’anthracite de nos cœurs  retournés

aux étoiles

marbre des morts au long souffle de rivière

albatros inextinguible au limon pariétal

« …et vous qui demeuriez au secret des parvis du temps… »

de ce bleu du regard sans les bornes du ciel

bois flotté à l’horizon des pluies dans l’infinie

prunelle d’abîme des soleils et l’amer lumineux

des brunes

les couleurs du bonheur creusent comme un vent

de femme sur  les balcons d’où nous irisions

de palmes bleues l’ordre immobile du baiser

***

ce vent ébloui des marbres de l’amour

***

cette ossature de la mer dans les écumes

de notre permanence

12 Février 2008

certains furent touchés par la grâce

d’autres non

***

dans ce qui crie dans le spongieux du soleil

il a plu

***

mes larmes comme sur les plages nues

dans des chemises au regard de ces linges

d’accrocs mordus de soleil de plaies noires

***

mes lèvres passent sur le rougi de tes nuits de poussière

***

l’eau blonde qui reste dans le sommeil glacé

de nos poids d’or au havre des désespoirs

***

dans le chant du sommeil des gouffres…

dans la glace obscure des chevelures

reverdissantes

ce miel des vents sans horizon de destin

je t’aime sur l’or incertain de soleils de défaites

***

comme la lune qui viendra mourir dans nous

j’oublierai ma vie

en ce terme de douleur sur l’or des encres

où passent les veines de nos soleils obscurs

ce disque du monde et ce corail des morts

blanches et les prunelles de l’embrun

sous l’iris de lèvres baisant de tresses d’illusions

des mémoires de sable

(fin du cycle)

***

celle que je ne connais pas

mais qui sait l’impatience

de la peau à tendre le joug

des jours à mourir

***

17 Février 2008

et comme tu brillais sous la pluie

je mangeais les pavés de la nuit

et les pépites d’or de l’avenir

***

mon enfance a disparu quelque part

entre hard day ‘s night et revolver

peut-être sur les rives de rubber soul

j’ai perdu ce qui devint en gravillons d’étoiles

ce gemme des larmes

***

23 Février 2008

et mon angoisse dans ces cribles ces roses de l’ombre

dans des mers de labyrinthe

ces indigos de la lune dans les flanelles rauques de la clarté

cette fin de nos désirs dans l’haleine vitale

des flores antiques

ces tubulures de temps lacté de paupières closes

ces  colonnes d’azur et les lauzes de nudités immémoriales

et avec les yeux de l’abîme l’or esclave des phalènes

de soleil

les battements de syllabes de l’origine

et de cette usure abrasive des vents

la désespérance approximative aux échasses ailées de douleur

***

La foudre a l’espace de notre demeure

Celle de ton pleur d’ébène à la hanche

Et aux bras d’ivoire

Ce qui s’oublie du jour dans des sommeils d’or

Ces mors de la vanité sur ta peau

A l’alliage de la mémoire

1 mars 2008

***

née d’une note bleue de perle

d’une brûlure du regard

la lyre des saisons a passé

les noces aux lucarnes des bars

et les ferrailles du clavecin…

je passe ma vie à  t’oublier

3 mars 2008

***

c’est la lune qui se trouble

ce sont les crocs du loup

et c’est l’herbe haute qui frissonne

4 mars 2008

***

et tes  bras sont des serpents qui m’enserrent

à la perte du lucide

à la nuit de tes venins

***

ces couleuvres de Loire à mordre les sables

***

de ces carreaux de fille publique

ces sueurs de la peau qui gardent

des sèves d’amour mordues dans leurs racines

6 mars 2008

***

et quand sera venu ce grand sommeil

et sa caresse froide l’eau des fontaines

s’endormira sur mon visage émondé

et quand sera la nuit sur le livre ouvert

d’étoiles

et le vent dans les palais et ces ruines à renaître

et les cimes des montagnes où les portes

de mes demeures s’étaient hissées

aux baisers de mes gerçures se lèvera la blanche spirale

de neige de ta main de mort

7 mars 2008

***

…«  ton corps dissout dans son abstraction future

contre mon corps brûlant de l’or des sables »…

***

bleu du monde bleu de la mémoire

ces bras de la mer amoncelée

profondeur de sable

la peau de tes cataractes

ce silence qui s’amassait

dans des lèvres insondables

bleus aux ronces des sources

aux cressons de la chair d’orfèvre

cette mort du ciel

dans les orchidées de la

11 mars 2008

***

de nuit et de vents dans des vasques étoilées

***

là les cris et ces falaises de craie

ces eaux qui pénètrent la peau

comme arc en ciel

sous les jonchaies de nuit

à distance opaline

de palais sous nos langues à renaître

***

des vasques que le temps fait tomber

l’azur qui coule sur tout l’espace de nos blessures

13 mars 2008

***

Mésopotamie de nos origines écho viscéral

de chant de palais


écho calcaire des mémoires

ce sang profond des rivières natives

***

esclave des sables dans la morsure du temps

ressacs des rivages

ce qui s’efface comme l’or

dans le nu de l’azur pétrifié



vague comme après l’épaule du ciel

contre vague du temps dans l’issue de la mémoire

des jours au crible de nos échos

***

mourir seul dans l’agonie des croix

de l’injustice de la solitude

d’une épée tranchante sur les valves du cœur

***

je t’aimais fidèle comme la poussière

dans de granitiques soleils

… » l’oraison de chaque grain de nos sables de patience… »

***

je me cache dans des cœurs de poussière

dans des fracas de rêves aux rives brunes

de nuages de prunelles

***

l’hiver est blanc dans l’incertitude des nacres

***

dans ce rosir de ta peau ce chant

nocturne de vulve solaire

***

frémissante dans l’ébène du désir

***

l’erg charnel dans le sommeil de ta peau brûlée

au bout des mondes

les volets clos de ce monde redevenant flexible

la blancheur sans frein

le tranché du futur dans les fruits et les algues

consumés de l’aube

voici les dunes et les rocailles du désir

les paupières ferment comme des glas

à peine ouverts sur les revers de la tristesse

et ces néants de scorpions au plus désertique

de  nos désaveux

ces trésors lourds comme des remparts de lèvres

je t’aimais dans les clairières de la nuit

quand les lampes frissonnent au havre de tes chevelures

***

ETOILES D’ORGUE
ou le soliloque de la pierre

-ce que murmurent les gisants de pourpres

…ces éboulis d’ocre dans les lyres de l’orage…

-magnétismes des ruptures…

…sur les sources de la soif

-comme sur les sommeils de sables rougis…

-d’un cran d’arrêt de chair vive

-…et ces sources bues

                                     et ces joyaux de lune…

-…les étoiles tombaient comme des cendres d’orgueil…

-de stèle et de désert l’or nu de l’immobile

-…de ces paniques bleues d’où l’âme se taisait…

-…sources des vents comme les pierres de l’orgueil

-je venais de cette solitude d’où les pierres…

-je venais de la pierre d’où ces solitudes…

-ces abîmes dans leurs moisissures…

…de ce vert de gris de nos âmes… la  profondeur

-…et là coulait le silence de pastels lunaires…

-comme des corons de silence sous l’azur

-dans des fournaises sans ombres…

                                                             des dentelures divines…

                                                                        (John Ford view point)

-Golgotha des sables sous l’ombre des cobras

-… ceux vivant sous des assommoirs d’azur

-…et trop proche d’un mourir minéral…

-et avec les orgues sifflantes du temps…

-…nous risquant dans les chances obscures de l’abîme

-dans ces horizons  jaunis sous les chapeaux

de sourire d’ombre

-…à forger ce temps d’ocre et ces empires d’espace

pour le scorpion de la pierre

-sans lune « pour Ansel Adams »

-…comme tremblait le temps pour couler

de ce pourpre nos joues de pamoisons …

ce sang de détresse dans des vitrines de falaises

-ces coulées d’aurore sur les peaux d’orange de la pierre

-là où le monde s’efface

20 mars 2008

la lune de circonvolution de saturne

ce lac prêt à l’incandescence des titans

***

d’orgueil je n’envie aucune poésie, j’admire ceux, sur une voie autrement

 ardue que la notre, dont la science me laisse à ma place, tels Dumézil,

Botero ….

***

et que je succombe aux grands larges de l’ivoire


tes chevelures dénouées de leur ancrage d’aube

l’amarre augurale

de ces cortèges lents d’écume

pour les vallées de nudité je mûrissais les ossements

et les traces fantomales en leur sein

les griffures de l’océan démantelé de nervures

à la chair et à l’airain des glas de notre nuit

le cœur de matière l’atone baiser en ses fibres et ors

l’abri de terre lambrissée

22 mars 2008

***

parti de déserts le cœur en lambeaux

le sable dans la nudité de sa propre foudre

dans la bouche de ses linges à la blancheur

des bras de tes virginités embellies

serait-ce un soleil minotaurin dans le translucide

de sa chair

ce sang de la mort en ses théogonies de soif

serait-ce la porosité des vents asséchés dans le baiser

mortel des promesses de la pierre

je t’aimais d’une résurrection de bleus lignages

d’une nudité de nos cœurs sans attaches

avec ces vents de brûlure sur ces collines où je comptais

les saisons de nos visages nouveaux dans la rumeur

d’ombre des étoiles je t’aimais dans l’or des voilures

loin des racines de l’homme

dans le bleu scalpel barbare de la mer

le tégument de nos carnations pris de fusion

comme en ces assises de nos amours

***

… le crotale  du venin dans le cœur

sur la rotondité des déserts

ces oiseaux au versant de la lumière

dans la nuit des syllabes d’or et leur poumon

de pierre celles qu’aimait ta main

vague après vague

27 mars 2008

***

la vérité lime à même le soleil

comme une dentelle d’ombre

***

bleu est mon désespoir dans le lavis des nuits

31 mars 2008

bleu mon nom dans l’étoile qui respire

du nom qui est le tien

et comme les cendres des ciels de ville morte

je t’enserre d’un sommeil et d’un poids d’univers

qui sied au bleu de nos abysses         

***

comme la pierre qui creuse par les eaux rares

ces quelques caresses de l’éternité

vers des serpents de patience l’or couchant

sur le nu de la nuit j’appose les ailes

de l’évasion sur les incertitudes de l’aurore

mon nom sur les ruines d’Euphrate et de misère

et les fenêtres closes de villes heureuses

***

l’éclat de la solitude comme l’orage bleu de la mer

mes nuits comme sans chaussures pour courber

le temps de l’espace dans le métal de ta voix

à la lèpre de ce qui meurt

de ma résurrection disrompue

***

parallèles des nuits et des trains mes parcours aveugles

à l’angle courbe du temps

***

la mer n’est jamais à l’envers comme les Picasso

et mon amour tourne plus haut que les lames

tranchantes des ailes de milan

dans l’altitude de tes robes nues dans le rouge

vivant du chant des morts

jusqu’à l’éblouissement d’ombre et la rareté

d’ornière de ton souffle

***

comme les lèvres de la pluie sur ma peau

qui se dilue d’orage

ce baisers des défaites à la racine

de nos avenirs traversés       

***

déshabillée et rompue comme la vérité lisse et nue

je parcours la peau achevée de tes marbres



comme à ces fentes de torrent ce seul empan

de nos pierres de soleil

***

pour la peau qui brise les Ming de la blancheur

ce monde qui s’éprit des linges étoilés

comme dans l’acier d’eau de pluie

le sang immobile de la lumière

***

ma nuit coulait secrètement sur la mer

de tes yeux

celle qui ouvrait les bras au gouvernail

de collines de tes chevelures

quand les marées d’ombre saisissaient

ta clarté d’iris pour que la nuit finisse






morphocypris

4 avril 2008

le sceau de l’oiseau et le bruissement

de l’écorce de l’arbre… dans les marées

 montantes       et les blancheurs de l’avril

***

et ce fléchissement de femme dans le miroir

du ciel

ce sang mordu de coquelicot de lèvres

***

demain nous vaut le sang aiguisé de l’azur

le serpent gîtable dans les gonds venteux

de la nuit

cette peau électrique et froide du baiser

ce portuaire de l’angoisse quand se retire l’amour

des paupières au cercle bleu de tes yeux d’agonie

je t’aime comme cataracte dans l’or inspiré

des voiles

lisses comme des proies d’avenir

***

8 avril 2008

des longs adagios d’amertume le monde

s ‘efface sous des paupières d’ombre

l’été entre dans la ville la terre se lève

dans la droiture comme le silence de l’épée

***

de ces napalms de la passion et de ces cobalts

des palais du ciel

l’écume vivait aux blancheurs verticales

de villes immémoriales

***

12 avril 2008

dans la peau des ergs sur l’usure ventée

des épaules de sable

s’abat le dard de l’ombre

et le scorpion de nos avenirs

***

dans des chambres de pleine lune

le souffle de la nuit charrue

des ivoires d’insomnie comme une décollation

et une équarrie de pieuvre de vent

des amours recluses respirant nos haleines

aux matures neuves

dans les bras charnus de la terre

***

16 avril 2008

CRYPTE DE TAVANT

-revenu de toute peur…deviens la pierre d’angle

sur ma nuit

-dans cet immaculé des abysses…

-…est cum gloria

      indicare vivos et mortuorus

-ce chemin des eaux profondes dans l’ignée

des sources

-mon âme dans les fraîcheurs de l’ombre

au champ de lune des troubadours

-…et mon cœur et ma chair sont un cri

dans la ténèbre

-tu me retires de l’abîme… du ventre des enfers

-et expecto >resurrectionem mortuorum

-l’immense nuit à l’orient de la mort

-… Tavant qui coule au silence bleui

d’une source d’aurore



CLAUDE LORRAIN

18-19 avril 2008

Bleu et vert et jaunes des couchants

Dans le ventre de la lumière

De ces douces plaintes d’Ezéchiel

Et les marches humides du port d’Ostie

Les embarquements pour Cythère future

De fougères heureuses d’ombre de reine

De Saba

Et de ces jaunis de fruits

Colonnes altières à l’heure biblique du soleil

Ces séquelles d’amants dans la faille des vols de goélands

Les sybilles et l’albatros de ces Abruzzes d’amour

Comme ombre d’orfèvre

La jalousie sous les arcades de nos tempêtes

La mer nous a séparés comme la faim le joug et ces frissons

De pénombre dans les vents augustes de Rome

Rose des roses disputant dans l’effeuillage de la danse

Ecaille par écaille l’haleine suspendue comme liber veritatis

Le noir négatif dans le masque du sommeil tombal

D’un rouge de faune

***

22 avril 2008

et quel est le prix de ce temps ?

de la passion durcie que j’endeuille

sur des lèvres d’amour le froid des certitudes

dans le soir qui rentre dans les os

et les cendres de baiser

et que s’esquive le glas jauni de crépuscules

de douleurs mortes

quand je vois l’envers du monde

dans le cristal de la gravitation

ce temps où nous ne verrions dans le flux d’Orion

que la nudité des perditions

tout au long de la nacre bleue de la neige

au plexus des cigales dans ce cou nu de soleil

à l’humilité d’après la hache

dans des ressacs de néant

ce prix du temps dans le bleui incertain

que j‘ensommeille de nacre d’éveil

***

cette mort de l’azur ces franges de silence

de trop vieux calvaires aux bouches de sommeil caduc

***

caducée d’étreinte comme rivage dans sa crue

de silence

sa cunéiformité de flots éperdus de ruine

ces vouloirs de séraphins et de sépulcres

et le froid des draps à force de ne pas s’y reconnaître

dans des ensablements de cœurs prompts à la fraîcheur

de labyrinthe sans revoir

***

et quand je te suis, de l’autre côté du ciel

et à force de fenêtres ces arbres qui lissent

nos paysages dans les coulis d’insomnie

de nos absences

partageant des fièvres lyriques l’un contre l’autre

***

mortelles et coulissantes ces sauvagerie de nuit

de crépons et de voiles

sur des amours et des rincées d’aurore

le vélin calme de ta peau dans la réversibilité

d’un souffle sur la nuit

***

j’exprime à la forge de la nuit ce miel de chevelure

comme les douleurs d’un archipel natal

dans la nuit facile et la clarine des chagrins

ces vœux du velours

dans les couloirs du vent la peau hérissée

du désir la mort comme le sable sans le sel des rivages

***

comment cette réalité vient-elle dans l’écrin et la rouille

de nos rêves pour nous perdre ?

***

la mort d’une étoile et le clignement d’aurore

qui restent sur les nervures

d’où la sève est sourde dans le poumon élargi

de l’arbre

l’arbre de nos amours la fleur renouvelée

du don de la pierre et ces rendez-vous de soleil

qui nous mesurent à l’aune du temps

j’espérais l’aurore quittant la ganture de mes affres nocturnes

tu me donnais la peau de dunes accablantes

et l’ouvrage solaire à la mature argentine

du cri bleu de la mer

pour suivre le jour cette certitude

du gant noir de la nuit

cette volonté de peaux qui se hérissent

comme d’un désir de trembler dans l’ordre du cristal

je viens sans arme cette rupture aux seuls éclats

de mon souffle

***

lépreuse et cristalline comme les vérités et les sources

les galops de nos espaces d’amours sourcières

sciés de géologies âpres de routes d’étoiles

***

pour pieuvre du temps l’englouti abyssal des jours

les uns après les autres

à la mort de tes robes crépusculaires

…je n’avais aimé qu’à contre jour…

mes passions étaient de sang

et les aurores rendaient proches ces venins

trop tôt venus à ces ancres sans nudités

dans les phalanges du temps

***

je changeais les astres et le curare de mes jalousies

dans des nuits patientes

proches de ces baillons de rêve

et des clairières d’abîme à portée de la main

tes crinières brunes

***

matrices des morts j’aimais le vertical

des cariatides

la sourcillante et tragédiante approche

de mes amours de cyclades

comme sur des ombres qui brûlent du pourpre

des marbres classiques

comme des lèvres proches des trottoirs de la mer

je t’attends morte et si vivante à la crue

des fronts de l’haleine

je t’attends sur des mourirs et des baillons de lune

à la source de mon souffle

l’attelage nocturne au badigeon de ces routes

et leurs bleues espérances en écharpe

***

et toutes ces falaises à gravir ces vertiges

à conquérir

le tourment lent d’un règne d’avenir

balafré au cœur de ma paume

***

… comme je rêvais d’enfer et de plages de pavés…

***

du prieuré de ganagobie une allée verte

comme débouché mystique sur la montagne de Lure

***

mon cœur est libre mes vertiges dominent

la plaine de tes trajectoires

comme à la fin d’un désert

***

rien que d’être loin de toi sous tes paupières

du plus bleu de nos azurs

comme à l’ancrage d’un champ sans labour

comme amour de garrigues blanches

***

3 mai 2008

cette terre est mon absolu

                                    sous des ciels de laine

en chrysocolle

avec des porteurs d’horizon remoulant des aciers

de nues

              justifiant le fond des étoiles

cette terre est mon absolu à la lourde hache

d’un seul azur

là où sont les hommes et les dieux

et les magdaléniennes peaux du sensible

où je pose mes phalanges

cette terre reste mon absolu là dans ce monde fractal

pour te porter sur des terres de mémoires

***

dans les flétrissures du monde l’haleine des astres

porterait-elle le sens de notre vie ?

de pierre en baise de la pierre sur la peau sépulcrale

de nos écailles du soleil écaillé de nos jours

***

7 mai 2008

ces mégalithes de la mémoire comme un vent tardif

dans les brèches de la pierre

j’affole  ces milieux de l’ombre architecte

d’autant d’évasion de papillons

de psaume de désert

dans la rosée de l’haleine à l’oratoire d’un espace

de velours

sur ta peau désertée et heureuse

cette expérience de l’homme à la taille de la mer

la parole des naufrages irisant d’écume et de lucidité

d’astres taillant l’ouïr des étoiles pures sur l’oreille

de van Gogh

le lynx de tes yeux en treille comme le ciel baisant

le fleurissement de la mer

je bâtis ma demeure à la lyre de tes yeux de lynx

sans que viennent les herbes hautes comme arpèges

de chevelure d’une harpe funèbre

***

et j’apprivoise les foudres des chants de l’éphémère

dans des gibecières d’azur

à l’embarcadère d’une misère de fer

disque d’un soleil qui touche l’ossature de nos brûlures

à l’illimité du verbe dans son désert

l’été tombé comme un couperet de désir

sur la chair vivante et le vent de sud

cette nuit du baiser qui circule dans les cycles de la terre

comme reptation de la clarté sous la peau

entre la vie et mes fantômes les masques et les tisons

de l’amour et les fonds de la lumière

désailée je reboise le labour de la mer

dans le cri à la saignée de ces soifs de bronze

ce baiser du fruit dans les nacelles de ce plus loin

que nous d’aurore

dans le raucité bleuie au couteau de tes lèvres

j’aime et crie aux navigations d’astres

les nacres échevelés du mutisme de la transparence

***

et je sais cette urgence de ton nom

dans des remembrements de désert je sais

l’usure des sables et l’agonie sur le sel de tes lèvres

cette mort de ma nuit et ce frisson du pollen

sur ta peau

velours des mâtures les peupliers comme parallèles

de notre chair sur les chemins graves et l’enseveli

des orties de l’ombre

***

dans le noir ce rouge baiser de tes lèvres

nous avons toujours préféré les temps d’avant

les nuages et leur éphémère

dans la malemort de leur permanence

***

dans le vouloir de la neige l’obscure permanence

des nervures du vent flétri

***

grivèlerie des pétales de roses

je tenais à la main d’une seule fleur

***

cette caresse d’un vœu de la terre

celle d’Avila suppliciante poétesse

***

POLIAKOFF

L’abstrait d’une mer ensevelie et des terres anguleuses

Mer morte

Sans rivages la pure forme du vide

Meurtre d’archipel et l’angoisse de l’ombre

En glacis

De bleus d’asphalte pour nudités acérées

par cassure              >au solstice de fleurs qui se glacent

au tectonique des clartés

bleus et jaunes lyriques au couteau d’Orion

qui sculpte de sens les ravines solaires

et des lâchers de colombes en bouquet

sur l’enclume de blancheur les aplats de feu

 du silence

ce nu de parque qu’affament les onglées de l’ivresse

et les jonchaies de soleil

ce rose du plaisir et ses efflorescences

comme l’arbre qui crie sous le joug de la sève

et la beauté escortée qui masque sa foudre

la violence des torrents dans son aurore de cobalt

qui charrue d’un bleu de lyre notre soif massive

roseaux des murmures qui creusent d’arabesque

ce métal même du monde dans sa voix de sable

chair de la matière hantée d’ombre

dans de purs midis d’incendie et jaunie

comme fruit mûri d’un avril de miel

et l’immensité en nous dans toute cendre de la pierre

des bleus et des jaunes du sang des nervures

l’aurore fractale à la source lilas de règne minéral

et les tournesols comme les moulins à vent

des graines pures de soleil

peaux des brunes sous l’arche des vétivers

peau du marbre au plus blanc des bras de femmes

dentelles du cri son col de cygne au murmure

pourpre du vide

***

18 mai 2008

DOPPIO CORO

                                      1

fuirai-je les anges ces cieux de ciselures

de gemmes du pourpre des joues

cette ardeur vocaliste de virelai

touchante cigale de juillet l’herbe

non foulée des gémirs d’après-midi

la nudité d’albâtre qui se fige à ton col

de cygne sous le baiser d’airain de l’été

                                      2

l’herbe haute et les cuisses nues l’aurore verte

qui rouvre ses paupières

toute pure et dénouée sur le silex tiède

à l’heure virgilienne elle goûte le vivant

frisson

l’œil d’ibis du lézard matinal

DOPPIO CORO 2

22-28 mai 2008

Dans la ville à venir chaque rue respire

Sous l’arche lourde du frisson des arbres

Néfliers d’ombre de pampres miraculeuses

Fantômes de chevelures qui traçaient jadis

Des pluies de plage dont les perles furent des sables

Dans le rêve des villes les vents s’enracinent

Et la nuit des villes est une île

Dans l’abîme de la pierre l’homme s’est dressé

Dans sa glaise de hyacinthe

Et la femme dégrafe d’horizon

Sa chair de labyrinthe

Et la ville où tu respires est la promesse

Des sources où les jardins se suspendent

A tes lèvres de lys

De ma ville au flanc d’argile et aux hanches

De satin nocturne

Montent les abîmes où tu es vivante

Et l’acier du choral fait refleurir tes seins d’aurore

Dans des volutes bleues

De chevelures

D’aimer à contre ciel dans des noms de pierres

Ta voix de jasmin

Comme un vent lisse au citron d’amertume

Des pollens du baiser

Et c’est la ville qui flambe quand je boise

Les lambris de tes paupières de sommeil

 ( avenue des fleurs – Nice)

***

Gieseking géant aux phalanges de papillons

31 mai 2008


POUR XENAKIS

1 mai 2008

Pliocène

Comme les brisants les Xenakis les glaciers théophaniques

Dans leur fonte d’ogive

Et le labour bleu des abîmes

Le guttural de la terre qui bat d’un souffle d’Atride

De la polyphonie des cris du monde

Dehors la nuit délie son métal d’haleine

Comme passacaille de cataracte

« Ségeste antique jaillie de houle…

…volcanique et oublieuse … »

de cœur lisible jusqu’à l’asphyxie

où tu m’éclaires

d’azur est le cri glacé louve pariétale à l’orestie

des chants de rocaille

comme un incendie portant au cœur

l’acanthe des griffures mycéniennes

dans le cœur des pierres se gravaient les paysages

de deuil

des pliocènes de solitude lapidée

comme avec les hanches de la nuit

l’inaugurale rumeur des glaciers

d’avant le temps de l’homme la ténèbre intime

comme kaïros des soupirs

d’avoir à l’intérieur de soi la mer

de pleine poitrine sa pluie d’étoile

épiphanie de nos mourirs d’avant le temps

poisson fossile que traçait  clarté de diamant

la voie tellurique de l’homme


5 mai 2008

elle fait naître la foudre

comme Lascaux l’âme

des ténèbres

l’azur du feu dans la lame du silex

***

dans les hautes nuits la voile stellaire a le mouvement de la mer

comme baiser de point d’orgue la mort innumérable

cet obscur du velours à la serpe d’une caresse

de cariatide

jusqu’à connaître ton visage…

ce gypse de la parole comme une soif de l’eau désertée…

ces éocènes nudités qui nous laissent la lucidité

des herbes foulées et muettes

et cet envers des étoiles où tu respires…

l’ocre nu du monde ta peau d’incendie

femme rouge de dahlia qui renferme le ciel…

large azur hachuré de ma solitude

dans l’enserre des jours ces midis d’érosion

sur l’horizon de tes paupières

ce chant de désert comme le venin du vent

sur la pierre et la rousseur de l’exil

bâtisse des dieux sertie de toute la mer

que lui donne ce bleu des jalousies où tu restes

la transparence même de notre demeure

***

et nous avons connu l’acier du monde

par les altitudes de notre amour

ce retour à la terre des cimes…

raréfié d’abîme je caresse tes lèvres

d’une lucidité de neige

***

7-11 mai 2008

conques de la mer pour des gloses abyssales…

harpe du vent qui se hisse à ce bleu des cendrées

dans sa robe de fête et ses ronces…

le château au miroir de ton visage est en ruine

***

de son col de ciel et de plein miroir

ton visage a la mesure diffuse

de longs couteaux de pluie

***

dans la soie de la chair  des matins de fête

des trèfles de passion

des coquelicots à fresques

le fruit lisse et rouge de nos empreintes

***

l’Orion à l’épaule de ma nuit

et ses gravelles d’étoiles

sous mes pas d’éternité

***

dans l’abstraction de ton hiver

l’âme des pollens sommeille

de ce sang des rosiers qui flambent

***

l’obscur en son torrent de gravelle la nuit appelle

ses chiens sa meute et ses novas de désastre

***



PAUL L’OISEAU

Paolo Uccello Paolo l’Uccello Paul des oiseaux

mon nom est dans le ciel

la ville a les ailes de la soie de mes rêves

et le visage à fresques des lances rompues

de clarté

… »Paulus de tarse : j’ai combattu le beau combat

j’ai achevé ma course… »

comme le vol du milan confident de foudre…

ces pierres dans leur fraîcheur de poussière

hors les murs

et ces robes de désert dans leur noyau de nuit…

peuple de solitude le vent roule l’équarri

nuptial de tes psaumes…

nuit des sources qui aiguisent son verbe

de viviers d’archipels

paroles des paluds à l’éclat d’or

le ciel a la dimension de tes paupières au phare

nu des brisants

et je sens battre le cœur dans le sang mûri de l’arbre

« … et  ils brûlèrent de désert l’ambre du désir… »

nus et incréés nous avons traversé l’ombre

par le versant des sables

et des rivières sans mémoire au source de lyre

l’obsidienne close de nos haleines et des lèpres

de crépuscule

j’endors au baiser de la foudre

la douleur d’écume qui m’exile

et sur des routes d’oiseaux en coulées de buccins

de lagunaires chants de tropiques


24 mai 2008

balafons des pluies sur les terrasses des chants géologiques

dans des écumes de silence

celle qui venait des cimes

comme un sommeil blond

je lis l’incendie dans l’incise

de mes alizées

la nuit chante l’archéologie des éclats du jour

la tortueuse méduse de tes chevelures

«  ton visage épouse la rencontre de notre passé comme

j’étreins la fêlure de ta voix dans sa part d’ombre… »

et sur de plus hautes cimes je vivais dans les chairs rares

de la neige…

l’ombilic des sables

la bouche d’ombre

de la blessure  a de l’écorce de la lumière

le basalte fugitif du désir

et je respire de ces plèvres d’exode le lent labour des navires

l’architecture du temps jetait la houppelande de nos ruines

dans leur clarté…

en ce visage du cœur qui se dédore…






eryphanis

5 juillet 2008

d’ailes souveraines l’ombre sur la porte close

des poumons de lumière d’une volière de cloche

l’arachnéen martèlement du temps qui nous mesure

d’un fabuleux désastre sur l’écriture du corps

nova sans loi pour cassure d’abîme

ce halo d’airain dans l’or pailleté de blanches cimes

***

et je vivais la rupture des amarres

7 juillet 2008


la craie même des murs maculés

de griffures d’opprobre de la lumière

pour ton nom dans la pierre le jour s’en est allé

au sable et au lierre de ta présence

que j’ai murmuré

et des accroissements de la mort

de ces portes de nuit fanées

le poumon des pierres et les ailes de l’herbe du temps…

***

d’Andromède galactique le souffle errant

8 juillet 2008

d’étoile corrosive et le baiser de poussière…

et la chair émerge de sa propre mort

d’un rituel d’ombre la lumière amassée

des asphaltes d’anges

je baise la pierre qui s’érode comme l’affre

et le ruissellement de silence lucide du temps

et de l’écume

***

la mort n’a qu’une bouche amère et ce dernier souffle

sans douloir

que nos deux ombres frappées des caresses de forgeries

vacillent sous les couteaux de gravier de la nuit

***

…et que se meure le droit épis  de l’orgueil

la foudre cariatide a l’azur  concassé d’un vent architecte

***

… moi sans mors sans œillère de vent

dans le temps qui nous rompt…

***

…j’ai vidé l’aurore de ses robes d’incendie

pour des bouches âpres des crinières de cuivre

tauromachique

dans les nœuds de l’angoisse

et des baisers de mort sous le pas des fleurs

***

t’aimais-je de la morsure de l’azur

de ces flancs de soleil de genèse

que donnaient les falaises de ta bouche reptile

***

…révulsive peau concassant l’étui

solaire de la pierre…


baiser nuptial l’infinie fratrie de nos bouches de cimes

***

l’amande de nos cœurs joints dans le concassé

des ruptures

***

amants dans l’écorce des ruptures je savais

le secret de caducités rupestres

***

je ne vis que par la clarté de sa solitude…

***


RUE DES POTIERS III

cette rue des nèfles comme un tissu

lointain de jeux de boules

cette rue de menuiserie

de biseau de poterie

cette rue des cycles qui s’en furent

ces anges aux balcons nos doigts confondus

***

ruines comme désert de ta porosité

dans le mors des montagnes

le cœur fossile de ta joue au martel

de ton vouloir orioné de la crosse

de ma nuit qui t’attend


dans la peau de l’ocre le jeu des mystiques


dans la mystique de  l’ocre le jeu de la peau

et dans le jeu mystique duvent

la peau de l’ocre contre la tempe

de la crosse des jours où je t’attends

***

NICOLAS LEBEGUE

(saint Maximin)                                            1

cette part du ciel et cesdigues

des temps de mort


ce respir des anges d’altitude

cette force de lune  de nous l’un contre l’autre

nos fidélités asphyxiantes

respirs des jougs de la chair                           2

dans ce plein jeu de l’oubli

de nos parjures d’azur

je respire l’empire des lèvres

de tes orchidées d’orgue inextinguibles

tu venais quand grandie de cœur

 j’aimais cette trace de l’empire de Thoronet

***

10 juillet 2008

des voûtes d’abîmes et detous les jaunis

des murs

ce tuilage de toi à la peaubleue

de la souffrance et de la solitude du désert

le khôl blême et lacéré d’horizon

ta Tunisie j’en reste l’homme fleuve où

tu bois entre les berges de ma soif

le monde avance de ces cris comme tes nuits

furent nos fontes de glaciers

***

je baise la plus solaire des rives et le poids du monde

et ce sang reptile quand tu viens du plus lunaire

elliptique de mon baiser

je crois cette croisée des mondes quand je te veux d’orgue

et de nos sangs de lagunes

***

11 juillet 2008

mon amour mon horizon là où tout se perd…

***

comme un secret de chanturgue la châtaigneraie qu’enivre le temps de

peuplerie rauque et qu’abîment les saulaies diurnes dans la volition

des jours comment t’aurai-je aimée de ma main d’archange au dépoli

de ces ciels que nous sentons à nos genoux fléchis je t’aime de ces cristaux

tristes au bord de « ta voix qui mord contre les murs mortels des rocailles

du temps » et je sais le ravir et l’arpège et la nudité  de ces  franges de

l’absurde celle qui de ma paume ferme ces vignes pécheresses de nos vieilles

voies d’ivresse chanturgue des galactiques misères et des pouvoirs de

l’amour… et quand viennent les opprobres et la déchirure ce mural du

temps et l’incorruption de la mort en griffures par pôles d’ut mineur ma

bouche sur ce tellurique frisson de la peau je crois la ville dans la nudité des

mondes le cristal sous l’érosif des vasques à l’émondage de la fleur

d’écume et comme usés ces murs de nos empires de sables qui parlent

la voix des lagunes à la lèvre morte et gerçante de nos baisers

***

POUR PAUL E.

je me vêts de mon désespoir tes yeux m’ayant abandonné

à notre biseau de miroir qui transparaît

à l’encoignure du monde sur la pente

comme un perron d’oiseaux sur l’aurore

***

dans la perle pour que tu respires la pulpe des apesanteurs

le souris comme le baiser qui verrouille l’oubli

et les étreintes qui tenaillent la lèvre dans son enserre

dans le chaud et l’écorchure qu’un soleil toise de ses parures

comme l’acier de tes yeux au crépuscule

ce qui fane du gravillon de nos automnes de foudre

***

comme ce temps comme ce qui brûle de l’éclair

sur les parois ductiles l’un contre l’autre

les pavements du baiser sur des chemins accomplis

au verseau de hanche de nos plus abrasives versatilités

***

et la volière de ces écorchures de soupirs cette ombre

de corinthienne crue de la volupté

***

je sais les sources veuves de la pierre

13 juillet 2008

de la rocaille de meurtre ce couteau d’acier de vent blême

des jours qui nous désirent

***

je montre mes flancs je montre mon autre douleur

***

ce que la neige inspire dans les abîmes de la chair

ce que les mains du cœur au palpable de la mort

caressent sur les hautes altitudes du baiser

***

j’ai donné ma raison j’ai porté la folie

***

comme je baisais tendrement cette amnésie des astres

***

de quelles inflexions reptiliennes de mon cœur au tien

cette soif ciselant notre empire de baiser

***

crimes d’octaves sur des suppliques orfèvres

aux mors volutés des velours de cendres

***

ET VOX MAXIMA EVERESTI CONSTELLI

18 juillet 2008

notre gravir d’azur et d’orgue pour tout lit de torrent

ce seul asphalte de nos souffles

dans le baiser gaufré de la terre

tellurique au pied du ciel enseveli d’orages


pourpre du baiser toujours brûlant

de la muraille au torchis du temps

19 juillet 2008

close du claquemur de l’avenir comme nuit

d’étreinte de Nubie

paupières des fièvres avec le cliquetis  des sables

ce temps de graphite venu s’ouvrir


l’orgueil d’un jamais est qu’il peut s’installer pour toujours

dans certains à jamais


l’arrogance de ces seins dans leur verdeur

de jeune soleil

21 juillet 2008

redonner au cri les quarante portées de la lamentation

de Job

le pourpre des cantiques du baiser de la chasteté

d’oiseaux blancs

foudre sertie en torsades et en chignon

aux bras de l’aube l’éreintement  miraculeux

l’intonation de l’azur qui réinvente la mer en nous

et ton corps pariétal déjà lambeau d’image

sur ses chants d’éclipse à mon amour quelques roses

succinctes d’adieu nocturne et rose

un Chopin dans son velours l’éclose nuit

de mi dans le mineur

que d’un beau naufrage monte l’échelle bleuie

de la pierraille du jour

je bois le sommeil de la mort sur des routes d’étoiles

comme avec des poussières de calvaire

et ces pleins jeux de rosiers à l’échelon de ton téton

la verdeur puinée de l’angoisse

et vivante de cette mort d’avant le sommeil à l’échauguette

 de la lune

comme un implant sur le cœur

créateur du ciel venais-tu de l’haleine du temps

et d’un vent flétri comme un mouchoir sur la plaie

de nos automnes de tambour ?


23-29 juillet 2008

et comme une lune ces baisers pourpres réinventaient

des pelures d’aurore à la nef de pierraille d’orgue



morituri…

              dans la lumière morte

sur les flancs de l’aurore

                                                 d’ornière flétriede chevelure

comme des parfums de crime

                                                 ce miel de ta voixde racine

 

l’ombre de l’oubli le coutelas de rivière traçant

les platanes dans leur sommeil de soleil


et ma nuit sur ces coraux desilence

aux cimes de la mort


ces soleils barbares d’albatros à la morsure de la neige


comme venaient les suppliantes avec les afflues de roses

d’autant de chevelures qui mêlent

de brûlants baisers de blé

aux ossements de l’orage

30 juillet 2008

en ces années là l’été prenait ses sources

à la cime de tes lèvres


pâliecomme pelletée de marbre ces roses

finissantes

le ciel embouquant hors des rostres

comme des navigations de silence le long

des jours pourpres le sourire des amants

quand la terre referme ses paupières à l’embarcadère

de la peau avec la  préscience que le jour finira

et que les ossements de nous devenus baisers de sable

commenceront leur long travail de blancs osselets

comme désert

comme blancheur ces fonds d’abîme moucheté de fleur au poing

nous perdîmes l’écho de nos deux noms en chemin

et l’éclosion de la terre s’enivrait dans des flambées

de matins neufs



nous nous déprîmes sans raison et sans rançon

comme à lami nudité de la mort



ce val des nymphes était bleu de la morsure du serpent

au pied de l’Eve première

sur de crissant sommeils de cigales j’y errais en ombre iconodule


nous bornions nos sources d’un verbe de pierres

les pierres sèches du cœur y buvaient l’ambroisie

de nos astres naissants

1 Août 2008

du tréfond du vivace vocal l’ambre de la voix

qui s’en fut d’ombres et denues

et de torsions de la mer…



nous avions cru en l’homme

dans sa passion de mûrir


du bleu venin  de ton khôl j’ai privilégié

la folie des femmes le cœur mangé


par maintes falaises de l’eustache auriculaire :

« … d’africain –Adam pas douter- fut-il répondu … »

de grave ivresse trémulante


nous bornions nos sources d’une verve de pierre

les margelles sèches du cœur


nous nous éprîmes parce que de lumière en lumière

elle et moi fument enclins à une photostase qui

pour les humain comme pour les plantes  est une

équation résolue du sang de la lumière

et de la bonté qu’on peut recevoir rendant les plantes

en état favorable de croître

et d’avoir des penchants chez les humains.

***

l’œuvre du temps l’étendard au dessous duquel

je ne vis plus que la mer d’absence

carapace d’azur sur leur démenti d’absolu

***

je n’ai connu que dans le pourrissement

la différence qui nous enchaînait

***

glabre contre la peur de mourir

***

…de quand tu venais l’attraction des jours se sentait

suspendue

***

je voyais cet azur du temps nous prenant d’une main

…orbe contre orbe

ciselés de quand nous ne pouvions n’être  que mortels

***

mortel contre mortel à la beauté de l’entaille

***

comme tu irisais la mort ne venait que de loin

la terre et les ciels se suspendaient et les volutes

de la nuit crurent à la chair équarrie du temps

-variation-

comme la mort irisait d’une peau de temps

glabre de nos volutes de nuit l’équarri suspendu

de la chair

clairvoyance de l’acier sans caresse mais comme velours

sur le lisse de ta joue et dans le démuni de l’arpenteuse

falaise du seul cri parménidien de l’azur moi contre toi

tout le temps de notre temps

joue contre éclipse du jour des au-delà du pain de nos chairs

***

ne meurs jamais sans ma main sur l’enclume terrestre

et mortelle de mes caresses

***

je savais les irraisons de tes sommeils et les proues

de tes syllabes

***

ne meurs pas de ma mort qui vient

viens mourir de ce qui meurt d’une mort

mourante d’un mourir de jour

***

comme closes ces lucarnes avec leurs soleils

de nos adieux

les éclats de pauvreté le front contre le front

notre cendre d’avenir et d’irradiance

***

comme à l’âme la sybille

sur caresse de nos marbres

ces sables de pourpresjaunis

ces éternités de ta fracture

***

3 Août 2008

né d’atlantique à l’alborada du monde à l’éperon du temps

sous la louve d’occident

et ces landes où nous vivions dans ce claquement

des océans mauves et la blancheur cassante des murs

sur des frôlements d’ombres comme supplique

le lourd granit des amours qui se lèvent de la bouche

d’Adour dans la Nive où se creuse ce rocher des vierges

la vague qui entraille le simulé des sphères l’obscur

des planisphères les orbes xénakiantes de la lumière

les blanches morvures de la mer érosive et ce fond du monde…

j’inocule du vivant je cède à l’écorce et à la claquemure

torrentielle l’écrou de la demeure comme un rite de la soif

sur la cornure de la pierre

ceux qu’avec de lourdes voilures je prends

de ta main dans le sang de la mienne

***

je renais de ton venin vivante ivresse et dévastatrice lagune

dans son pourpre

la peau brunie du velours de nos chorals d’absolue rocaille

avec les palmeraies et des jouirs de louves et l’eau morte

sur les baisers de crépuscule de l’orgue

d’où monte l’oriflamme des désastres je baise l’argile blême

de ces ciels dans ces froidures de dos les enclos de ma dignité

lourde de ce vent où nous marchions d’un drap nu et de la nudité

de la mort reptile

***

et sur ce joug des palmeraies cette eau

devenue vasque


je baise les mains         de cette mort qui cisaille le jour

de nos paupières


je baise le chagrin du jour dans son gravier  de solitude


je baise l’aurore qui nous donne ces désastres de nuit

complices de tes jupes finissantes     

***

complices celles galactiques qui laissèrent des chevelures

de morsure


***

la caresse concassante des murs qui nous savaient proches

***

je suçais cette aurore orange d’un dépulpement

de platanes sur le fond des routes

***

diluvienne et mortelle et sans arme nue

ta nuit avec des cordes de ruptures

***

juste une ombre comme cette ombre de l’ombre

cette mort dilapidante dans des corridors

et des pâmoisons d’astres

***

combien complice ce sang d’ombre et cette cisaille

de la chrysocolle dans la mer jetée

4 Août 2008

morte et trop vivante celle qui parle au couteau

de la lame du cœur

***

… dans des baisers d’aube et des irruptions de jupes à caresser…

***

mourir pour toi dans la voile des départs et les sillages

de nos amours blêmes

mourir pour toi sans éclisses  et sans chant d’estuaire

et des paraboles d’un soleil qui nous cache

mourir avec les fleurs à l’enclume du baiser

les embattages du monde proche de ce monde

comme papillons libres d’ailes et de ces douleurs

de roses comme ce qui tombe des roses

le pourpre l’or et le baiser d’asphalte sur la peau de l’enfer

***

6 Août 2008

« Hiroshima » je t’aime encore de ces presque quarante années

de ces ciseaux et de ces lanières  de la rupture de nous

sans retour au fond des vallons avec ce goût de l’herbe sèche

***

celle qui a la peau de l’amour le long lisse des vertiges

l’aurore d’aquarelle du sommeil dans les harpons quand

le vivant se desserre

je t’aime de la laine de mon souffle dans le raviné et le corrompu

du rêve qu’instille ce repu de toi immobile

et ce baiser blafard de la pierre contre les os de mes pierres

sur l’illimité de mes désertiques resserres d’orgueil

matière contre putréfaction de la matière

***

comprendre la rose ouverte dans des bras d’amours finissantes

mon chagrin n’a plus ni jour ni nuit

je créerai ta transparence de fange et d’éclat

***

de ce que j’avais aimé… de ces pluies

qui rendent le visage neuf de la vie

me donnant à ton éternelle naissance

***

… vous qui survivrez cadavres épieu pur

qui tient l’aurore de ma vie

sans que ne se fane ni ne rende de désenchantement

cette enténébrante beauté rehaussant

d’un plein feu d’orgue le ciel …« ma chair incrée  »…

***

et je suis sur cette étoile maîtresse de nos routes

je reste la dernière inflexion  qui abolit la chair

dernière

graciant ma ravine de frisson et ce qui brûle

d’une pieuse nuit grandissante

***

j’ouvre mes yeux à la lumière du rebond des astres

l’ossature de la mort qui cesse d’une finitude

rendue aux gravelles de ces chemins de rue

mourante de toi

***

et comme tu me donnais cette nuit de la résurrection

avec des jambes qui s’ouvraient comme des bonbons

de l’enfance

le long de mers disparues que j’en imaginais ce qui

restait à brûler de soleil

***

et sur la vague viendras-tu comme cette plus douce

peau de fidélité

***

comme je m’épris de nudité d’astres simples

je me dépris de ces sable set de leurs ensorcellements

d’amours constellées

***

nous fûmes brûlants à l’approche de notre mort

réciproques

comme sabliers et bleu bitume le long de ce trop peu de nous

***

comme elle s’engageait dans la rue de mes amours

j’eus la folie de me rendre flambeau du vrai

dans le vrai baiser du premier jour et ce consenti

des marches restantes de nos calvaires

***

7 Août 2008

l’amour me donnait la mort et les roses ouvertes

de ton pur jour de naissance que les horizons

reverdissent de mes parures de désespoir

***

rituel cette sauveterre et ces lagunes les pieds nus sur des sables

de contrées aux vents troubles

de fûts et de colonnes antiques quand se meut notre ambre

d’immobilité

et comme dans ces sueurs de Suétone les nuits qui transpirent

et de ce sang pur de l’ivresse nous restons des dieux

dans la mort

je resterai pour elle un cercueil de soleil un orient du désir

pour un cœur qui va

et des écailles de notre ancien monde

la renaissance de la chair de la pierre dans sa geste océanique de l’esprit

***

nos deux noms se donnant lamain le soir

pour la seule de nos fidélités reptile

***

pays du christ pays d’atlas plus dur que la pierre

cette entaille dans le sang du sable

***

… mais je mis des bornes à nos amours d’un silence noir

de cette solitude et de cet absolu rejeté  dans des miroirs

de baisers loin des orbites  où nous naîtrions

dans des emperlements sans limites

***

notre vie dans des roses de chair…dans l’ensevelissement

rose des au-delà de la mer

***

je vivais de mes passions oniriques dans des palmeraies

de routes de cloches

et une mappemonde d’étoiles avec leur trombe de sommeil

sous des lucarnes de ciel et tous les chapitres de tes douleurs

***

… « … quand nous vivions nonesque de l’astrolabe »…

***

je vivais et tu vivais de ce soleil d’encrassement

dans ces bordures de bistrots comme si nous en perdions le ciel

***

la vie m’a masqué l’aurore l’absolu point de la nuit

où nous fûmes en dégîte

***

l’écho voluptueux de tes bras quand je t’aime

et quand je vois venir la mort dans ses soyances

aux bordures d’amours de bosquet

***

bassesse de ceux de la voluptable mort

de ceux qui criblent ces verres d’ivresse

et de ceux qui fructifient les rivages du boisé pur

quand je m’en vais vers ces lourds bonheurs de la terre

***


LECONS DES TENEBRES

8 Août 2008

je m’en vais vers de chinesques vents et la mer morte

tombale de ma vie

morituri .. mes yeux de ciel mes extases de sainte Thérèse

la grande moi dans des fanges d’homme à la grâce de ces ombres

de ruelles où mes semences déjectent les prisons de ma peau

…je n’étais pas né pour teperdre…

comme cette Phèdre de lumière dans des allées

de prostituées ce haut défi de l’éclat même

du sang dans sa dérive amante du marbre

et désireuse des lèvres du ciel

***

ma bouche contre la respiration de l’ordre vivifiant

de la terre

cet ensemencement de nuits dans leurs longs sommeils

paradoxaux où vacillent aux portées du rêve

dans des affres et des offrandes d’aurore le sel

de ta bouche vers les chemins de poussière du cœur


morituri … de cette mort des naufrages à l’ossement

de ma bouche qui dit le vent qui dit la fin de l’aurore

morituri …des duplicités crissantes sur des routes

  d’herbes mortes

je fauchais l’empire de ces cendres de nuit soulevée

morituri… ces villes de femmes fantômes

ces bonzes d’orangeraie à l’heure tintinnabulante

morituri…la mort de tous ces jours l’éperon

sur ce qui vient demain ta main sur mon cœur mortel

morituri…depuis les astres de tes talons le blanc frou frou

de ta fin d’enfance

et de mes désirs sur les tréfonds d’équivoques jupettes

morituri…de mes crimes la nuit de tous ces velours

la blondeur de poils trop exposée dans les zéniths

et les midis du désir…

morituri…je venais dans les blancheurs exsangues

de mon souffle aux vêpres de nos jours qui criaient

dans une fin de soleil lorsque mes yeux prirent fin

… et quand la pluie et l’amertume nous avaient rendu

les bijoux de la mort

cette duplicité d’une fin d’été sur les lèvres et les finitudes

pour des mondes qui partaient si loin de nous…

…cette châtrerie de la chair qui souffle des érosions de la mort…

morituri…la peau des enfers ce désir qui rentre de l’aurore

aux crevasses de nos confluences fertiles…

morituri…ta peau et ses poils comme un caramel de ces midis

et les couchants de trèfles et les figuiers de nos pures amours…

morituri…sous les voûtes bleues des ciels tes doigts dans les miens

la mort qui respire d’un vent neuf

morituri…les cerisaies sur les abandons de tes landes

l’ensorcellement des mers qui cèdent larges et ombreuses

sur la peau de ceux qui nous saluent…morituri

***

10 Août 2008

la vie reste fardée du masque des humains et des tréfonds

d’autres profondes faims noires

le pain des rivages

des seigles d’horizon aux frontons de lumière

***

les étoiles s’étourdissent de l’argent reflet de tes yeux

***

et toutes vos beautés dans le vol d’étoiles comme brûlures

dans l’ordre des glaïeuls

dans l’absolu rosée du monde que dans les mots qui

manquent nous pouvions ferrer tes cuisses de volupté

***

12 Août 2008

duel des orgues sifflantes de nuit ces ombres de barbarie

qui n’osent paralyser le temps

***

16 Août 2008

comme les colombes  ce temps lépreux des lilas

dans le venin de mes veines

je t’ai irisé au-delà de l’horizon avec les masques du vide

***

je t’aimais à mer ouverte à rose déclose

le ciel dans les arpèges de la mort vécue

des clairières de ces fins de mois de mai

***

dans les blonds miroirs du vide  je t’aimais

de la pureté du satiné des ténèbres

***

de mes amertumes ces déserts à visage de femmes

***

j’avais d’une aurore cachée ce qui peut se tisser

dans ce poids d’aurore ces dernières neiges de rêve solitaire

***

tu témoignes de ma nuit de cette incandescence d’astres

dans leurs ombres les plus lourdes

***

j’avais l’amour d’une mort comme on aime une femme

***

je souris encore à la vie dans des bastions de poings de mort

avec les cuivres de mes désirs dans leur chair

***

comme je sais les trésors dans le feu mêlé de nos désastres

l’habitable haut lieu de notre vigne de lumière

j’épousais ton cœur dans une fin du vivre au miroir

d’une mort dans des démentis d’incendie

***

tu restes la première page de mon indifférence

mon acropole d’hiver

***

poussière à la porte d’un flot d’hommes et de femmes

dans le cristal de notre retenti

je sais que je te veux  d’où que je te déserte

haut crible des seules fleurs  embaumantes

au bout du bleu de ta clarté

***

…de ce venin de toi à peau de terre ferme

***

j’enviais ta vie dans les détritus de tes armes

sans amours

***

comme avec un pain de beauté après que je t’ai cherchée

jour après nuit

dans les embarcadères du temps qui nous reste caresses contre caresses

***

17 Août 2008

Pyrénées de nos solitudes

Pyrénées des fougères à l’hallali des palombes

dans un vent spectral

***

dans mes lits de roses l’aurore reste dans des guipures

de rêve

et tu restes mon seul fruit et ces vertes acidités de soleil

***

que serais-je sans le silence noir de ceux qui ne m’aiment ?

***

… sur les mers mortes de tes cuisses de foudre

nous nous aimerions encore dans les espaces de l’ombre

***

je surgissais en toi du désir de la foudre

et tu lissais une aurore pour mes vallées remplies de toi

tu naissais parce que la lumière devenait

le mouvement même de la vie

tu devenais la plus lourde ombre du sud dans sa nudité

***

je souffrirai toujours de ton silence de ton absence

de la nudité de notre nuit pure

fruit de lumière de ta pleine bouche…

***

et tu devins le feu même du désert dans son glacial brasier

la morsure du mémorable

dans l’acier de notre inconscience de plein jour

sur une mer avare lorsque nous nous en allions plus près du soleil

***

d’exodes à pleine menottes et de baisers à la nuit

crissante sur des chemins de glaive

pour ne plus croupir le jour venu dans des eaux finissantes

***

dans une Basse-Autriche je m’enfouissais au profond des forêts

à l’embarcadère et aux racines du matin

dans des bonheurs de mycologue

***

t’aimer dans de frileux nids de la terre

pour reposer du bonheur de papillons bleus

aux nuits sans leur poids d’espace

***

de quelle part de soleil viendrait cette fin

dans sa haute nudité d’amour

le cœur qui n’a qu’un seul printemps

qu’une aurore pour mourir

qu’une bouche pour se souvenir de toi

qu’une décollation d’azur pour orage

au satin de ces hautes ivresses quand le temps déborde

du murmure âpre de la mort…

***

lentement la mort redevint proche…

de ces sables calmes de vierges rivages

la peau d’azur et d’effroi auprès de cornettes

de paumes d’incendie blême sur un tombeau de penseur

***

dans mes retranchements mes virginités les clochers

de mes amours noires

***

…et pour être cet astre dans le port de tes solitudes

celui qui s’en va depuis la chaleur de ton corps du matin

***

dans la talismanique crue du temps quand je m’endors

au murmure du venin des hommes cette mort du sommeil

où je vais dans des sources d’aurore où tu m’éclaires

***

et ces essences du temps dans la peau violente de ta lumière vécue

***

mort sereine qui viendra comme fers d’aurore

dans des plénitudes les lambeaux de satin

de ce temps qui caresse la nuit de toujours

***

Cristobal dans le vent qui vient


je m’épris de la nudité de ce venin du vivre

de tous les horizons d’amour que je cédais

dans nos vents de cercueil

***

où va le froid de l’univers où va la pesanteur

de nos moulins de mai ?

***

ma parole se brise sur l’argile de ton ombre morte

et sous les soleils de tes ivresses d’étoiles

***

j’ai cru à la volupté vaine à l’orage stérile et au vent

de tes robes

dans le déshabillé de notre monde

je jette contre la nuit le cercle infini de mes rayons d’ivresse

***

perlant ce peu de nous fauve avant que ne déclinent

des nuits d’étoiles ta peau contre le désastre de mes désirs

***

ne sois pas mon crime cette boréale vicissitude

de mon propre cœur

ne sois pas ma vie sans l’ordonnance de mes désastres

ne sois que le jour de nos rêves de solitude

***

jour et nuit je suis sans toi dans l’irruption d’un sang

qui dit combien je suis avec toi

***

seras-tu de l’avenue nouvelle qui porte les fruits de nos baisers prochains ?

***

de cristal et d’aurore je sais ces poussières qui gardent

ce que soulève le vent

***

laisse moi rester jeune le temps de ta transparence

***

et ne me laisse mourir sans garder l’orgueil

du temps de nos lèvres

de celles qui se voulaient l’eau pure et l’âpreté du monde

***

éphémère mort de la lumière profondeur des matins qui arrivent

***

nuit d’un fond d’abîme ta main vers les respirs de nos lendemains

***

l’aurore cette rose qui s’ouvre visage dépossédé

de notre ressemblance à la nuit sans midi

***

je t’aimais comme ces pétales de ruines

de nos amours à la fin des falaises

droites sur des nuits verticales

***

je serai la mort sur tes dernières collines

***

me marier à toi dans ce cercle bleu de ces désirs à visage d’homme

***

20 Août 2008

de l’ordre du sable des amours enfouis

de mes sommeils qui traversent la ville

***

l’obscur de la soif à la rencontre de ces femmes

la fin de la nuit

***

nuit finissante les yeux aboient dans des sommeils de cendre

des griffes sur la pierre sous les défis du soleil

***

de t’avoir aimée comme on aime les souffles arides de soleils noirs

***

mon épouse ma peur avec les cendres de la tendresse

***

j’abdique dans des crêpes de deuils les écailles de cœur

flétrissures sur les carreaux du matin

de ces baisers d’ondine des ivoires frémissantes de tes crues chevelure

***

nous sommes issus du ventre et de l’ombre gordienne

du visage natal  où notre monde s’efface

nos soleils éblouis dans le grave de l’humain

brûlent du corps travesti mûri de la pierre

***

de l’aurore au baiser de tresses et du cri bleu

de nos ronciers vivaces

dans des nuits nubiles tes jambes crues et nues

au lisse catinisé  des crevasses du désir

***

dans le cœur du verre le soleil mince de notre neige

des sommeils qui viennent faner

***

mon univers d’un poids de ciel vers ton bleu et les mers

d’ortie de la nuit

et la mémoire de la mer comme misère calleuse

tes lèvres d’horizon à perte de baisers

nos sangs mêlés d’océanies d’incertitude

***

ta nudité en disais long sur la plénitude du jour en ses ombres

***

21 Août 2008

ce bleu des Bacchus cette ivresse des azurs

***

tu atteignais ces capricornes de la femme

et les rêves de ces corps qui se remémorent

***

je pleure de ce que je meure  rebelle de ma vie

à la tempe de mes crosses

***

RUE PAULIANI RUE BEAUMONT

j’aime le couchant et la pureté de tes chagrins

l’aurore de mes ruelles dans des pluies d’orgue

d’un éraillé de tes jambes de pluie aux cimes de l’orage

qui perle mes lèvres contre la pauvreté

les murs et les contreforts de notre double nudité

crime bleu de boulevard de talons hauts

cette luxuriance perlante d’une Amazonie

de nos marbres d’avenir

comme j’aimais ces bleus suicides de notre vie

de jours en jours enguipurés du laurier frais

de tes cueillaisons à l’arbre même de nos ombres

la dernière aurore de ce que j’aimais d’un cuir dur

dans cette touffeur de femme

de ces mots effacés dans le vent rompu

du vent grêlé de toi soulevant des temps d’étoiles

comme ces trèfles sur le temps des labours mes rêves

ont le visage  de nos ombres réconciliées

l’étreinte de la soif avait la couleur musquée

de tes cuises aux lèvres de la foudre

de nos antiques soleils

je séparais les étoiles comme les blés du rire à leur chair

dans la vague d’un sommeil

notre hiver n’aura de cesse que sous l’empire

de ce vivre noir du désir de pleine vague

quand tu rêves de moi de plein miroir

l’avenue des arènes de celles qui sonnent le soleil

dans la guipure des étoiles

dans l’impasse des violettes la rue des mûriers

je laissais sur les murs de la couleur et l’encre  des confitures

de la plus opiniâtre des tendresses

***

mon argile est ma patience sculptée le relaps

dans l’échancrure d’un temps de reflux

je t’aime encore de ces faims furtives

dans ces matins pauvres aux premières neiges laborieuses

***

je me pare d’un faux désespoir  sur miroir

de fièvres blanches de nuages

de ce bleu de platanes comme prunelle

de nos azurs qui témoignent…

l’ombre est fraîche où les fontaines respirent

ces vérités de soleil dans des pierres qui boivent

avec la lenteur de nos ruines rassemblées

***

ci-gît les voluptés rugueuses de nuit cantatrice

***

24 Août 2008

métamorphose sculpture du soleil

et ces bleus bateaux sur des mers blêmes

et sur les lentes gravelles de nos amours

huit comme une escorte de l’infini

***

femme de ma folie de ce vent de la vie fracassant pollen

de platane dans les allées  cet au-delà du ciel un résidu

de foudre à l’immobilité del’hiver

dans le grisou à l’heure où sonne la blessure solaire

dans le désert de mes rue ce que souffle le fané

et le martel du jour ma tristesse  de t’avoir jusqu’au

maculé de mes semelles

***

notre vie s’ensevelit de ce que la part de ton astre

caché tourne sur les soleils de tes sommeils

***

je sais et j’aime ce qui reverdy

de ces soleils de nos ombres

***

la lumière la chaleur le cri de ta peau d’iris d’un instant

***

d’écosse ou d’Irlande de blanche bière de rousseur

au bord de mes précipices

***

je te sais sur les falaises de nos plus sûres exécutions

je te sais dans des larges de plus enrobants abandons

***

de ces serpents à l’ombre de sources de montagne

en venin du jour la crue de nos amours de poussière

***

femme de ma folie bordure de crime

vins levés aux nuits sans leur azur

***

je respire le jour aux lèvres d’un couchant révèrbère

de notre lassitude

***

plein vin blanc de la calme Genève le mollard

sur des bois d’auberge j’y trouvais rue du prince

celle qui filait dans le grand sud

Marianne et moi sans les mots pour nous le dire

ce train qui file dans les gares du dimanche

***

ce bleu du pain des désespérés…

***

ces nuits à l’azur qui se crible dans l’ivresse où je rêve

***

notre sud est blanc les azurs du satin se sont donné

le vêtement de l’ombre

***

Stéphane de toi mort de tes ivresses

de nos avenues à la croissance de ce proche de lac

où nous nous aimions dans un monde neuf

***

26-27 Août2008

HAIKUS DES SOUPIRS

Flocons brûlants de la neige déracinée


Baiser mortel de la foudre sans racine


Je renferme tout le serpent du poing qui se retire


J’ai cru un jour croître de chacune de tes vertèbres d’azur


Pour boire de ton sommeil je m’impliquais

Dans des rêves de toute simple folie


Deux nous étions dans des vérités ensommeillées


Nos yeux se sont allégés de ce peu d’ombre des horizons


Ton corps est une mémoire versatile d’un fond d’abîme


Dans les porcheries du diable l’homme était sur un rêve

Ailé d’oiseau


Ce que j’endors de nos ombres tu le ravives dans le sable de l’or


Nos nuits ne s’endorment jamais… par effet d’alliance


Nous sommes doubles de nos enfers nos songes ayant la couleur

Des tristesses de l’incertitude


De cette race des ruptures des départis qui n’endorment

Jamais la lumière


Comme aux tréfonds les chaînes de l’absence


Neige qui nous sait maculésdes semelles de l’aurore


J’avais divisé le temps dans le vol du milan

Mes soifs  contre des flots de haute montagne


L’éternité s’était posée sur une seule source tarissable

Ces soleils couchés de la solitude de nos visages de nuit


Gravelle des chagrins traînant comme  des comètes

La croissance des solitaires


J’ouvrais des fontaines au risque de nous tarir


L’homme aime la femme dans des gammes de pourpre

Du sang à l’espièglerie de l’aurore…

Ce que le temps mange de notre moelle de soleil


Le labour des nuits comme un sang de la haute aurore


Ma nuit est une dune de sable sur ta peau toujours au déshabillé

De tes bracelets


L’or cru du soleil dans les conciles de la nuit


Toutes les vertus mues du désir dans cette lisse émergence de la peau


J’ai fondé la nuit j’ai cru à la pureté du silence

J’ai aimé le sang des ombres


Le chagrin des départs disait-on dans les clairières d’un monde

Pour demain


J’ai rompu le temps de l’orage tu vins sur des socles d’avenir

Perclus de l’or et du sel de la mer sur mes sommeils nourris

De toi-même à visage d’amour


Là où je te rendrais les pelures de l’homme en son cœur


Sur les lèvres et la respiration de la mer

Suivant les sillons fertiles de ta présence


Nuages comme vol obscur de la pensée selon la dragée

Des solitaires


Dans les guipures de nos avenues nos sources à l’impasse

Des jours qui ne reviendraient pas


Ces quelques morsures de rosiers ces sortes d’aurores vagues



Du bout de tout ce qui a la couleur de notre criante démunition


Tu fus la chaleur inespérée de l’ombre


Dans cet encorbellement de nuits ces gisants et ces doutes

Ces bracelets quittés sur les routes de mon désir


Tu as la couleur de nos jours déclinants tu as la craie du mystère

Des matins

Tu as l’aurore fière


Dans le cercle bleu de cette orange qui tourne

Nous fûmes deux bois flottés

Des écorces d’amour à la mer


L’oasis de ton sein la sculpture de sa magnétique

Chaleur de lait


J’avais su de plus volcaniques récifs

Mais tu fus de la plus profonde faille


Comme les enfants ont le feu

Les hommes ont la lumière

Les femmes la loi du cristal


La loi des morts comme le feu des femmes dans leur désir


Celle aimée de tous lescrépuscules

Sur de lourdes épaules d’estuaire

La soif de l’homme serait-elle lunaire


Le soleil de la femme la nuit étanchée de nos rencontres

Entre chien et loup


J’envahis tes cimes et la chair de l’ivresse à visage de cœur


Dans des chemins impurs lorsque le temps se croise

Des douleurs de mort avec les mots qui percent l’ombre

Des mémoires

D’un pacte de nos deuxchairs


Et nous dans l’empire éphémérique de nos nuits…


La pauvreté de la pierre et son trône de sable

***

28 Août 2008

je nommerai chaque aurore duprénom

de chaque dédale de couleurset de miels

multiples que j’ai aimé dans les fissures

de tes ombres dans leurs papillons de dentelles

***

je revivrai dans la croissance d’un matin

de tes mains de fleurs

***

dans le blé de ta beauté je caressais cette peau

de tes mais comme un concile de chagrin

***

vive et ensorceleuse cette vérité qui nous côtoyait

de ses lèvres de rosier

***

depuis que nous fûmes morts à nous-mêmes

la trame des jours qui sedémaillent

enruisselle de nocturnes les caresses

de nos ombres

qui pèsent de leur sommeil

***

je baise les étoiles gâchées de notre sang vivant

de nuit de miel

***

et je prie pour ton corps mouvant

et les désordres de ton satin enseveli

***

cette ombre qui me prolongecomme une fille de mon sang

toutes griffes sorties de ses printemps

***

je t’ai vue venue d’Adam de l’arbre des morts et tu me faisais dormir

de mon enfance de pomme

***

de toi nue la lumière est une orgie de la seule peau

le mouvement vague qui s’en va

en ce déhanchant mourir dans des angles de rues

***

dans tes sabliers de vérité je sentis la morsure

des bitumes et tes villes de faïences pocelainée

de loups aux abords des nuits de ces fontaines

fleuve d’encre de ces sources qui m’éclairent

***

la terre m’apprit ma nudité

***

de ces rousses dans le jeu de hasard

le feu filtré de ces femmes à la pellicule

de l’incarné de l’amour

comme couteau de nos feuillages d’incendie

***

29 Août 2008

lesoleil dont tu enfantes l’ombre

toi ce milieu de mes jours de cristal

***

ce que j’empierre dans mes pas neufs jour après jour

dans la solitude

ces registres de la nuit le gant fermé avivé de ces roses

qui ne seront plus craintives du bleu perlé

de nos aurores naissantes

***

la rue et les roues de l’amour dans des avenues

aux bras libres de ces femmes aux couleurs de caramel

***

grenache des angoisses du cœur contre le mur

des solitudes au vivre desombres

qui ne s’endormaient que dans les caresses

bleuies d’un élancé d’aurore

***

crime de ces flèches de la nuit au mortel de tes songes

rythme et nombril dans ses emphases

le cœur battant de nos épiphanies d’exode

***

la chair dans la pureté de ce qui ne t’appartient plus

la flèche de l’aurore ma voilure contre la tienne

***

de ces bistrots où je trouvais tes lèvres rouges de matin

dans le goût de cette moelle du jour

contre un échange de ciel

et contre un entrelac de notre ciel

la lèvre qui donne le goût de ces jours odorants

et des cloches qui nous traversent

***

rousse et rebelle de cette,pelure de la nuit

dans le silence de midi sans,sommeil l’éclipse

du blé de ta peau a la,nudité du vent

dans des iris d’extase

***

l’horizon à l’équivoque des,ciels blanchis

aux rostres des rebeautés d’écume

***

mon nom mortel contre les,sables de quand tu perles

des satins de ciel

***

ce soleil qui s’en va des,terrasses de nos amours

***

31 Août 2008

la lumière pénitentiaire,comme les ongles rongés

les poumons des espaces sans,le feu et sans l’horizon

***

la pierre était lourde avec le remord

les papillons éclaboussaient de lumière

***

d’Hélène retour de Colombie – écrit par elle à l’hôtel presidente de Bogota :

« …avion pa ri nasonale concour pari de l’avion prié mesue madame

mile mersi d’avoir prié pour le peti jésu et l’avion demarera pour a pa ri »

***

éclat dans l’enseveli de la chair cette neige nocturne

plus dure que des bûchers imaginaires de miel

***

rose comme sont les roses des baisers

au féminin ce blé de nudité ferme

dans les largeurs de murs de l’aurore

***

dans des baisers d’azur ouvrant sur tes cuisses

de pleines clairières

ces supplices de la terre qui imite la mort

entre seins et raccourci du verseau de ta robe






kallima

1 septembre 2008

comme si la nuit était l’étoile…

l’ombre la douleur

***

je sais aujourd’hui des fins d’amour

qui ramènent des rosées d’oiseaux

des rivières d’avenir des montagnes parcourues

***

la tristesse m’a gagné devant  faut-il le dire

de superbes paysages de femmes

***

mieux qu’être un homme mieux que de ne jamais

mourir

poursuivre jusqu’à toi la juste mesure de toutes les étoiles

***

Reverdy je n’aime que les brûlures classiques

et tacitéènnes de tes finales sans rivales

***

minoenne fêlure de la perfection

***

comme dans des valvules sur le temps du cœur

j’ai attendu la tubulure vive de notre amour

l’Atlantide de celle que j’ai cherchée

dans des déserts du temps où le vent

soulevait les volcans

***

papillon d’or rare la peau du premier jour

comme lors des pelures de notre existence

***

l’Atlantide n’existe dans nulle part de nous connue

mais l’Atlantide existe

dans tous nos mourirs comme une fleur avare de son aurore

***

comme des soleils déblanchis l’ordre qui nous rappellent

à ce froid loin de toi

***

…ayant cru à l’infini d’un temps où les rues creusaient

le monde

***

j’ai calculé le monde dans le sens où tu m’émerveilles

***

c’est à celle qui m’éclaire que j’ai rendu le jour

***

dans ces souplesses du silence que l’un revenu sans l’autre

ordonnait toute une équinoxe de rupture

***

dans le feu bleu glacé des décembres qui nous décharnent

où tes bras restent d’orage

***

j’enlumine les happements de nos corps d’orage

***

3-5 septembre 2008

je traçais mon chemin comme un alphabet aux lierres

qui sèchent d’un soleil d’embrun

nos sources de hautes errances

cette fragilité de nos songes qui reflète l’hiver de nos cœurs

sur les miroirs des derniers printemps sur nos routes

l’aboi des chiens dans les vents martelés de la nuit

notre sang de passion

comme une chair d’aurore de diamant déchiqueté

***

dors avec moi pour nous rencontrer neufs

à la métamorphose des mondes

***

ce vin bleu de tes veines revenant de l’ombre grasse

de ta glaise aux fruits mûrs

dont les amours prirent  possession

***

je t’ai imaginée avec des paupières d’insomnie

sous des blés rares avec des houles errantes

de vénusiennes qui vacillent

les réverbères de la nuit séparant nos yeux des éternités

qui nous éclairent

***

ton corps mémorable dans les saillies d’un vent rêche d’éphémère

***

mon cœur comme un papillon rendant la force des ruines

cette rosée du mourir dans les tragiques du constellé

***

comme une harmonie de hanches de sein et de peau

comme un ordre des sphères

brûlant de son désir de plein jour

***

dans les draps reclus de la nuit la pauvreté du sommeil

s’essayant à déplier le soleil de tes songes

***

cette endorphine de la parole qui perce ces murs

pour des îles chaudes

comme des paysages de feu sous les larmes de la vérité

***

comme tu étais l’Eve de notre foudre l’iris des lagons

l’ensoleillée qui gîte sans sommeil

tu balançais dans le lierre des étoiles

comme de légers seins sous les rires du pli de la nuit

***

de cette affamante fièvre croulant sous nos herbes

la renaissance de ton visage-

que le bleu et le noir de nos yeux s’enlaçaient à la lyre

primitive de tendresses maladives

***

mille fois mon nom dans les fonds de l’abîme

l’écho qui m’ouvre la nudité de l’enserre du milan

dans des sèves d’azur et ce que j’aime de ces hautes

griffes de tes caresses

***

pénétrable ciel des amants dans l’eau creusée

comme soif de soleil

***

mains hâtives de caresses la rotondité de ce monde

venu de ses souffles de toupie cronosique

et qui s’inverse zeusienne au temps dévidé

de mur éclaboussé de clarté

***

l’ambre et la rivière du sommeil le bleu parfum

que ne touche le vent les yeux ouverts

***

et que s’ensuive le flot des guérissures l’arche des pierres

à l’absalon des orgueils de ceux vivants dans les failles de la terre

et de nous mortels pour morsures et gravités à la soif de l’oued

dans le bleui de sang de ton sommeil

vivante robe d’ombre quand je rougis de la peau de ton soleil

***

de la puanteur lente d’après les haches du rêve

les nymphéas agoniques dans le temps qui s’endort

***

de ne jamais tarir la lumière les eaux de moulins

de tes yeux dans leur acéré où tu m’ouvres

ce qui me donne les prisons de toi

***

et les semences les plaines de nos deux espaces de cœur

dans un soleil solidaire de détresse

***

je serais l’ostensible bleu le geôlier secret de ton sang

***

l’anfractuosité de la lumière sur ton corps la faille du jour

à la brûlure de la chair

ce silence fécond de peau dans son désir de soleil

***

des voûtes

des secrets

des alcôves et des cryptes

te lumières affleurent les roses ouvertes de ma peau

***

tu me gaufres d’une nuit constellante

***

et quand les larmes me tombent de tes yeux les ciels s’éternisent

et les rues de toi me transpercent

***

dans cette maison de ciel où je vivais du souffle

de ta peau d’asphodèle

le rêve se portait à visage d’homme

***

comme rire comme ventre d’océan comme noirceur

comme crime

l’élagué des sceptres de nos confidences

***

l’oiseau parcouru d’azur sur les veinules amères du bleu choral

de tes baisers ventés

cratères de tes eaux jaillissantes

***

le pressenti de nos geôle d’amour

lyrique dans ton aurore sans visage

***

de tes cheveux de foins de ce qui nous encanaille

et les tissus de braise de ta peau cet ensevelissement

de gorge soutenue à la largeur de nos désirs

***

8 septembre 2008

murs lépreux au silex de serpent

la voie lactée de nos voies d’errance

***

de l’enfance des songes et de la perpétuelle diagonale

dans le buisson du doute et les phalanges de l’échiquier

***

ces souffles de la mer qu’égale la lumière en toi

dans la nudité des étoiles

***

dans les douze tons de la nuit le cristal de la chair de diamant

ruisselait de foudre

***

l’été buvait la foudre silencieuse des clochers

toi fertile silex contre l’autre été nous traversant d’ombre d’église

***

LES THEOPHANIQUES

monde de collapse dans la ténèbre

 les astres morts n’en seront que plus flamboyants

***

le désert n’est pas un corps mort un glacier sur le dos de l’aurore

que dans ma mort je t’imagine

***

plus grandes rythmiques celles sur nos oreilles de tambour

l’or du temps sans les perles qui disent le collier des astres

ce qui rayonne dans l’adoucir à l’avenue d’un cœur

dans ses aubes de balcons et ses paraboles pour nous disjoindre

***

comme un lent désastre de l’aube comme cette beauté de pierre

le mourir de mes phalanges sur le cru de ce cœur qui s’affame

***

et tout cet amour du monde dans les feuillages d’un velours

comme à l’échelle sous les supplices de celle dont les baisers

tremblent

***

ces tragédies des routes ces paupières du temps

proches des trains de départ

tes maquillages à l’orée des miroirs

***

comme je venais de l’injustice des anges qui respirent

 limpides comme dans ces sillons

proche racine de nos doubles chaleurs aveugles

***

mutine de ces mutineries dans l’aurore

comme cercle de la vie de mon enfance

comme vitrine et parfum de collégiennes

dans leurs fleurs de platane d’avenir

***

comme on était jeune celle que je perdis à l’ocre moulin

dans l’eau du temps…

***

12 septembre 2008

j’ai ri de dieu pensant aux fins de l’homme

à la carcasse de l’être

 et à la parole des poussières

croyant à la croissance du ciel

***

plus immortel que la douleur ce frisson de mort

miroir d’un antan aveugle de ma naissance

ces arbres de réglisse ces aurores de flambées à la salle de bain

froide et les rasoirs qui chantaient les matins papa debout

 pour toujours l’eau qui coule avec le brûlant de mon sommeil

les herbes mâchées main dans la main les sentiers de l’école

le bourg la colline le sable mûr le chemin à gauche des terrains

d’aviation les peupliers

la mort qui nous avait quittés…

13 septembre 2008

comme planète à qui je dois le sommeil le feu de la vie

la pensée peuplée des prisons vengeresses

celles des paupières à l’englouti des phares

de larges pleurs comme l’homme sur lui-même

 au vent de ses racines

***

pelures des racines brunes à la chaux de murs blancs

comme l’homme palpable dans toutes ses peaux d’évanescence

***

mort avec la mort sûre dans les seuils rêches à l’enclos bruni

de désert

où naître comme écorce de supplice ce sable d’aujourd’hui

***

comme d’enclume des souffles d’acier mes mozac de lave

dans des rosées d’auvergne lourdes comme un ventre de lumière

***

el dominguin

comme des cornes de soleils avec l’amour de la mort

les closes lumières des transformations

***

de ce que je meurs je fonde un rang de perle au sang de collier

de nos accords d’amour

contre les murs et les failles de soleil les baisers de rupture

les vénusiennes jupes de ta nudité

***

nu de la clameur et de la lame de l’acier et l’enfer des soleils

pour ta peau mûre

comme avec un souffle de désert et leurs vagues de sable

***

palpable géométrie de nos errances l’eau morte de nos ruelles

qui s’éveillent sur des chevelures mortes de leur incandescence

***

comme crime je te sais sur les murs

sur les craies de mon azur 

***

je me foudroie dans le végétal comme en une vie filtrée

***

j’irise le lys de ta peau

***

tu es une femme de la folie

aux remparts de lèvres

aux séditions du sommeil

dans l’or accablant

de la sagesse des crépuscules

***

16 septembre 2008

le sang dans la mémoire du temps dans ce vivre

qui m’ouvrait la jarre d’eau de pluie

et contre les enlacés du vent ces nuits de racine

ces perles à la muraille des sommeils dans des nuits

qui ne nous donnent jamais nos ensevelis de néant

***

comme tu savais déverser les soifs de nos fièvres

de notre sang légal

de nos menées à la mer

ce que tu versais de bonheur dans ces incendies

d’incruste du jour contre le feu de la nuit

***

hautement ciel sans ces bords d’asphyxie le jour refusant

la mort sur les bordures d’atlantique

en cet attelé et ses mors de pluie d’arcades

le long joug qui se sait froid  de ses sommeils

ce vent mortuaire dans des pactes printaniers de pendus

***

…les acanthes de l’amour les flammes de la pierre…

***

nuits comme une collision de nos jours qui s’affament

***

cette chaleur qui éclaire

cette ruine de nos corps

ces bonheurs dans des vents avares

***

l’irruptive nuit de ta peau sous la soif

le cœur du monde dans l’amande

à la crudité de ce que tu déluges d’ombre

***

peau de ce serpent des planètes cette courbure du temps d’avant

ce désir de durer

***

ce que je maintiens d’avenir le feu cru quand je m’endors

mes nuits contre les nues d’azur sur les fonds de nos possibles

abysses

le cœur contre les cœurs la mort

 dans d’évertuantes révoltes et la surdité de l’oubli

***

que reste-t-il de la mort des songes ?

mort contre mort les murs de nos asphyxies d’azur

les arêtes criantes

battement de cœur contre les battements  des suppliques

d’étoiles à la fonte de billes d’acier

***

…florale finitude des éclosions…

***

je gis de ces amours qui nous prolongent

dans le faillible des collines

***

l’irruption de ces temps de volcan avec ses poussières

de lune

de cette crève des jours l’humilité de sa florale finitude

cette éclosion papillonesque de la volupté

l’écriture des seuls mondes comme seul monde

ces moulins et ces lucarnes vers des lunes d’approches

ta peau contre la mienne…

***

mes moulins d’amour mes mains tournantes

avec des vents aux plus fortes ventures de claquantes voilures

***

ces chambres comme des dénoués de chevelures

les ambres et les repos de tes nuits blanches

nos morts de moirure de vent

***

18 septembre 2008

lorsque tout chantait

l’endormissement des roses

les voiles des départs

et l’adolescence des premières douleurs

***

comme ce cri des épines ce fané de rose

du soleil et tous ces vents de cercueil

de plages insoumises leur vigne et l’incertitude

d’incendie où la foudre cachait la racine de nos faméliques

besoins de croître comme d’un arbre de toi et moi

***

l’organe des entrailles ce polype lyrique

dans le feu féminin de ma mort

***

ces rosées éphémères ces pluies lisses

telles chevelures épousant la peau née

de ma solitude pour t’aimer

***

cet abandon de falaises harmoniques

ce pourléché des doigts d’irradiantes

et nonchalantes fées schumanniennes

 sur des noires de caprice ma pluie morte

contre le cœur d’asphyxie ce clavier théophanique

où le cœur reste près de l’homme

***

ce cri des racines le lagunaire de notre pourpre

cet asphalte d’astre de ma main pour ta caresse

***

cet englouti de la pierre ce repos écarquillé  de la nuit

avec la voûte de ceux de la foi

l’abyssale poussière de nos substituts de songe

la vague comme la dague où ton soleil étreignait l’autre

qui restait debout dans la pelure de tes avenirs

***

et  j’aimais ta joue sur l’autre rive de nos rencontres

***

comme cette peau avec l’avenir de notre astre

je t’aimais d’un soleil

paresseux de notre goût du rivage

***

mortelle tu fus dans ce cercle fermé de nos baisers

***

ce cristal de nos fragilités membres de prison

sur les récifs opalins des paroles absentes

lorsque je t’aimais dans les distances d’un toi à moi

à la chair d’épousailles lyriques

***

comme avec la réglisse du temps sur les racines

de la justice

des lambeaux de poussière à visage d’homme

***

cristal de la mort

limpidité de toi

tes seins de pluie

 dans des mûres sauvages

avec la peur de te perdre

***

comme au couchant de notre fin

ces récifs de pelure et d’ombre

sur les chemins de ta mémoire du monde

***

l’éclair la vénus d’envers chaude

de ces fumiers d’espace sur des orbes de rêve

quand je m’endors sur des crues d’infini

ou des guerlain dans les jouirs de la nuit

je t’aimais de ces jonchaies à l’étoile

qui pouvait naître

nue du seul fruit de tes déclins

de chair à leur maturité

***

l’amertume de la chair comme la face sans soleil de ta peau nue

dans ses abandons

***

comme les tissus de ta peau fibrée

du vent de l’herbe repeuplant les cristaux de la nuit

***

et quand nous nous endormions l’œil des cyclones s’apaisait

dans les couchants du chagrin

***

je savais mes présamours dans ces toujours

premières ruelles d’idéalité

***

rue des nudités sous les empires du soleil ces merci d’amour

qui s’habillaient d’ombre…

***

ce qui crissait dans le regard de nos caresses

de la main sur la main la feuille du laurier

pour toujours dans l’écueillement

***

mourir de cette mort du fortuit

de l’inénarrable azur

de nos profonds champs d’abîmes possibles

***

libre de tout azur je t’aimais

du bleu de la mort

***

comme de mon cœur proche des valves de ton cœur

cette volonté des parfaites solitudes ce joug naufragé

de nos abysses

***

19 septembre 2008

j’ai divisé les orages au fond de ces trésors qui nous enfouissent

ce cœur de nos gibecières d’amour

***

l’homme qui oublie

la profondeur qui se voile

***

dans ce ventricule de la ville obscure

le bleu du sang qui reflue

dans la nuit pure

nos amours à l’aurore et au chagrin sûr

de nos flocons d’hiver

***

je savais que je t’aimerais dans le temps des fins du temps

donc pour ces toujours qui épient les ruptures

de ta bouche avec les fleurs

***

mystique comme l’arc de la rotonde

de nos temps sur terre

bleui comme l’espace qui nous purifie

de petite orange de ta clarté féminine

de ces vivants d’ombre comme nos songes

avec des angelures qui me perlent de tes baisers

***

je meurs que je ne te treuve disait-on quand l’étoile

fut du temps de cette clarté chaude  et rebelle

à l’envers de nos vouloirs d’ondulation

et de ces tailles basses le cœur numide et la bouche aimée

***

chercherai-je la mort par la lumière de l’ivresse ?…

***

22 septembre 2008

chaque nuit la mort n’a pas peur ni ne veut surprendre

elle prépare dans le sommeil son avenir

***

23 septembre 2008

nudité du bleu sur les oasis de nos trêves

***

comme l’ombre du sang les charrois de ceux qui avancent

les chairs mûrissantes auprès des mers qui claquent

des sagesses sur les sables

avec des amours qui s écornent

les murs contre les murs sur des lumières de fin de jour

***

crime des blanches lames des écumes le cœur planté

de ce qui se fait chair

la nuit qui torche tes nuques de sommeil

et qui se pulse de notre poussière de vivre

je sors de ma nuit sur des peaux de sable

dans les écritures du temps et les cailloux de tes lumières

comme pour des poumons d’aurore suppliciante

***

la mer comme la nuit susurre de longues plages

de notre bitume de temps qui arrive

***

de ces nuits de musique à la crête des vagues

comme des aurores sur ta peau dans sa clarté…

et  je lançais des aurores dans des vergers de neige

et des rideaux de nuit  comme nos herbes à renaître

***

la nuit est petite pour les prunelles de la peur

pour les équivoques du jour

lorsque des silences avec des pierres blanches

qui se disent et s’aiguisent de tant de clarté…

***

crapoteuse vague vertueuses nues

***

je dors dans tes nuits sans te voir sans te toucher

dans cette mort des silences et nos déserts sans ressac

***

dans les délabrés du souffle et comme avec la gorge qui chante

tes jours avec les miens

je sais cette opacité d’azur de notre impavide nuit

***

dans les battements des calcaires et les verticalités

de la foi volcanique

nous pouvions mourir sur les vagues

et dans l’ancre des baisers

***

je vivais du palpable de tes gorges

et même de tes poumons

et de tout ce qui tremble sous le ciel

***

comme ces seins les vagues parlent dans leur dévêtu

jaillissement d’or

***

et comme je sais le harpon et la chair pleine mer

des rétines de tes déserts

ces sables qui nous crient des vents de genèse

je m’endors dans la nuit qui détruit

et l’insoumission de ces poumons de mer

à la force nocturne du rêve la couleur dansée

dans des ténèbres de griffes nervurées…

***

tu fais de toi un vent de genèse un arbre  dans ce qui fait

en nos feuillages

ce bruissement des baisers de nos racines

***

comme la nuit s’arrête le temps jouxte des printemps

comme avec des racines de mort

***

ne m’incrimine pas cette chair d’azur

dans l’or de tes baisers

***

dans des maisons hors des houles

dans des houles hors des frises de nos bâtisses

dans le pelure des rêves proches du fracas

des vagues

je sentais la chair de tes houles

dans ce décousu de tes paroles de brumes

***

mon silence t’a laissé mûrir

d’un vrai sommeil pour ne pas mourir

***

ce que j’ode de Charles d’Orléans a comme ces martyrs

de matin

l’angoisse et le désuni d’un déserté de poussière

l’ancre éperdue de ces torrents de femmes arabes

***

ta fluidité proche de l’archet ces gorges aux portes des déserts

ces murailles d’ocre aux rives de dattes

et des désirs d’ombre

ce nord de l’Afrique nue aux décochés rayons de l’infini

***

pierre contre pierre je sais l’infini

du temps qui s’installe

***

l’instantanéité de ta peau

l’écume de la matière

***

24 septembre 2008

je crée ces ailes pour t’imaginer de ces silences

qui planent sur les déserts de ta nuit

***

comme des claviers de dieu que ton futur

torrentiel fonde

nous avons chanté le gravier de la terre

la voix du couteau sur les brumes

et les couleurs de la solitude

des cassures de cormoran dans les larges

et les résurgences de ce dernier soleil

dans les bras de nos dispersions

***

dans les tombereaux des neiges mortes

le pain des partages distribuait le sens

de genèses d’haleines

***

ma vie avait le souffle de la chair de notre ville

aux fenêtres ouvertes à ces orages

de quand tu m’attendais

***

nos amours ne passèrent pas toutes les neiges

couturées de ténèbres

ces hululements de montagnes où tu avais froid

entre les bras d’abîme de nos différences

***

25 septembre 2008

nos vivres dans des pas solitaires

de soleils comme des chaux de désert

***

j’ai regardé la nuit dans les yeux à l’attraction des soleils

où tu sommeilles

j’ai toujours cru à ce miel de tes jours

dans le lisse de la peau comme des rires de noces

avec les foudres lucides de ces chairs qui s’apprêtent

***

notre mort contre le sommeil et sur les suspendus

de jardins de cette dodécaphonie de peau fluente

de bleu belvédère sur la lumière du baiser

***

ces algues qui respirent de la dormition

de ton bleu des profondeurs

***

comme je ressens la nuit dans son cri

les griffes sur les murs m’ont dit ton nom

***

ce qui gît au fond des armes de nos yeux

le baiser infondé qui ne dit la lame

compacte de noter chair de ciel

***

j’ai pris ton  bras au sens d’une double espérance

de toi

j’ai pris le cœur dans son visage nouveau

et cette mort dans le bleu de la lame

de ces Tunisies d’ancre sur des mers d’orfèvrerie

***

c’est ta rue qui m’a donné l’abandon

tes avenues qui m’ont donné l’oubli

et les psalmistes du pauvre les demeures des gisants

***

plus un seul vivant à l’ancrage…

pour que l’homme demeure…

***

sur ta peau pour que la nuit finisse

ce fer qui creuse

***

nous fûmes de l’indivision de la mer

***

dans tous les satins de la nuit

dans tous les désespoirs de la peau

***

creuser jusqu’à la pluie de nos ombres

jusqu’aux ambres des femmes à leur seuil

***

pour une écorce qui  s’en va mourir

tout le plomb de l’homme et la sertitude

d’or qui désenivre de la femme

***

j’avais l’amour et comme le goût de la mort

cette certitude de l’ivresse

j’avais comme cette volonté des crépusculaires

***

ce goût d’arènes ce jasmin de sang cet accueilli

de la nuit

cette soumission de l’ombre sous tes ténèbres

de chair dans leur blancheur

tu restes la maîtresse limpide des orions

de collisions avec ces parfums des écumes

et la porosité des abîmes de genèse

cet épiphanique de la clarté

ce fané du temps dans des lampés d’herbes

et de pailles des mûrissements du cœur

***

j’épouse cette soif des cailloux comme un mûrissement

des dénudés de la nuit dans leurs torrents

***

26 septembre 2008

…et que nos ville survolaient les sommeils

tu fus l’ombre d’Eve

et je m’éveillais au fil de l’épée

avec la paille du jour qui revit

***

de ton surgir

                          de la gravité de ta voix

comme à la sortie de la ténèbre

la mer me disperse

***

dans les encres de chine près des rivages

ce rire de la mer sur la peau des tatouages

***

la fumée de tes nuages où ne pleure plus le vent

et la fille aux ciseaux

pour des plaies qui cinglent sous la chaîne

 de tes chevelures

lourdes de ses comètes

***

baisers d’Abruzzes plus élevés que la clarté

grave et l’insoumission de la vague

la chevelure claquemurante de mon nom

avec du sang rouge sur la blancheur accablante du mur

***

l’avion déchire l’azur l’Atlantide porte

ses chants de brumes

tes baisers ne se souviennent

que de la lave des pierres de ton cœur

***

27 septembre 2008

dans le lac des tréfonds d’or d’el dorado

brisés des cuirasses sans jasmin ni gueule de loup

rien que masque pour seul trésor

ces lèvres dans l’humidité des clartés

l’homme reste céleste dans l’infinité de sa misère

***

de notre peau hantée où la nuit déchire le silence

***

chère fille de mes bistrot quand nos cœurs s’étreignaient

pour un avenir incertain

des pluies de pauvreté pesaient sur tes épaules

jusqu’à la cale des mains les chevelures d’herbes

comme cette folie de tes langages de baisers

***

dans ton aurore à ma ressemblance

les sables ouïs dans le blé de nos forces

comme les océans par dessus la rouille de notre cri

***

et dans les jets d’aurore les fondations

de nuages

les rues nues de la pluie des naissances

du jour blême qui arrive

***

j’ai regardé la foudre dans tes propres yeux

***

l’arbre qui vit en toi comme des racines

de ciel

cette projection de sang vers des saturnes

endormis

ta bouche humide sur des fins de nuit de cristal

***

j’ai vu la naissance de la foudre

ce serpent qui nous meurt dans les rocailles

secrètes de l’ombre

reflet de l’enfance qui s’endort de son mémorable charnel

***

d’une colline à l’autre la tendresse d’airain

la foudre rengorgée de tes seins

tes épaules de collines qui s’incendient

***

cette fièvre du silence comme la voilure des départs

***

et sous les amandiers de fleurs ces sillons

de nos lèvres

d’une prégnance d’acier du réel que nous

perdions cet  azur éryphanique de nos songes

***

la ténèbre blanche de ta chair sous tes robes

cet immaculé péché de chaleur qui m’éclaire

***

comme celle porteuse de musique l’oiseau

 pour la pointe des seins

les aurores précoces les brumes de la chair

du monde qui sourit

les rives émondées de rosées vives

avec l’or et les griffes du sommeil de granit

pour la parole dans son velours d’ombre

à l’ambre du silence

pour le mémorable de l’acheminement du verbe

ce creux de griffe qui se dévoile

***

ces ruelles de pluie qui portent la pierre poreuse

et les délabrés d’être sous les dévêtus de carnation

de tes automnes de ténèbre

***

comme avec des tutoiements dans des fins de noces

la nuit parachève l’ivresse haute

d’où je porte le regard acéré du plus juste

de ce plus juste vent sur tes robes…

***

déshérence du temps sous les pluies

et l’odeur de la terre

le taureau a la sagesse de l’ange

avec ses cornes constellantes

comme papillons de mort

***

de toutes les strates de mon cœur la femme

ne s’endort jamais

les brisants sans les havres reboisés

de l’horizon

les rêves enclos sous les azurs de la misère

***

28 septembre 2008

ce qu’elle sait de mon cœur dans ses eaux vives

lui offrant ce pacte de ce qui pouvait prendre

d’un feu d’été

***

ce soleil de Lascaux enfoui

de constellations taurines

cornes comme un vœu des astres

l’eau comme le feu

les racines dans le silence d’une main de soupirail

***

dans les basilics de l’ombre je repose mes caresses

sur des flancs inconnus d’une source qui se boit

***

jean sur Patmos édictait du vivant

de feu pur

***

bourgeons des foudres dans des amazonies qui s’accroissent

***

la mer dans ces pavements qui montent à l’enserre

de ses horizons de rouille sur une vénus de collision

***

les rues de ma ville qui m’inondent d’un seul soleil

de nos ombres bannies

***

de toi et de moi les vents décillent  les vivants

sur des labours avec des faucilles de lune

mes lèvres comme sillon d’une étoile qui t’espère

***

comme tu pactisais avec ces écumes de la mer

ma main abyssale nouait des creux

au col de tes nuques de baisers

***

comme je crois écrire les poèmes de mes amours cette longue sente

irruptible sans pierre

et sans ellipse

l’azur et ses éclats irriguent le volcan battu des temps

de basaltes où je criais au creux de nos robes d’angoisse

haleine double sur les nappes et les écailles  de la nuit

dans les rues qui disaient tout bas

les fêtes de nos abîmes mémorielles

…rendant le souffle des tragédiennes

à l’emmur des forêts frêles…

***

29 septembre 2008

mes ruptures d’avec toi me font douleur

des premiers mûrissements de mon automne

***

étais-tu l’Eve au serpent à la supplication du désir ?…

***

mon mourir venait à renaître

***

l’enclos comme pour les lèvres les sillons à la traverse

de tes nudités

***

30 septembre 2008

comme le orions et ces granits de l’azur

et ces mortelles prunelles d’où viennent

les nacres de la vague lorsque tu m’aiguises

de ces souffles qui battent comme un cœur

***

comme la beauté la main de l’un dans les espérances

du souffle

sur les chevelures à l’imprimé de la peau de l’autre

***

dans les temps de l’âme l’Abruzzes de nos couleurs sur le lisse

des parois de la pierre

comme ces parures du monde

baisers contre cyprès à l’asphalte des campagnes

***

je t’aime des hauteurs où tu te déprends de mon souffle

***

comme ces fruits du verbe cette mémoire du crâne

mes miroirs à la fureur de tes plaisirs d’aurore

***

je visitais l’hiver de tes labours les ailes de la terre

comme mes mains inscrites d’étoiles au bout de mon nom

***

…mais comme je t’aimais de tous ces cancers

de nos ténèbres

de toutes ces fins de la nuit

de la morsure du corps à l’asphalte des vitraux de ton souffle

***

maintenant le jour plie et l’arbre me dit la sève de ton  nom

comme les galbes du venin

l’enroué de tes yeux pour parure

mortelle de nos corps de cendre

***

j’inventais tous les soleils sous les feux de cristal des déserts

j’inventais toutes les ruptures sur les rires de septembre

quand le monde comme cendre tenait la main des mûriers

aux syllabes qui s’ébruitent…

***

j’ai connu l’absence et les étoiles qui tournaient avec les miroirs

de notre nom

l’aurore de notre pureté

***

bientôt cette toussaint qui crée ces couleurs de l’aurore

et tes larmes dans le cristal de ce qui fait de nous

la nuit féconde

***

comme les fleurs face à face le lierre relevant de ta tristesse

aux yeux bandés du bleu des fins d’azur

les cribles d’étoiles avec pour peur les jours qui revenaient

***

je naissais dans ces folies où l’âme quittait ton corps

et des sources de foudres qui prenaient

nos purs déserts à la gorge

***

et comme tu laissais la foudre se répandre

les rues aux caniveaux bleus

entre les coins de la nuit venait l’aurore

***

l’amour en vague large le monde patient et l’azur

de celles qui brisent le temps qui se lève

***

tu restes l’émondement tu restes le jour

celle des aurores et des ruelles

qu’éclabousse l’âme de nos épousailles

les cendres du crépuscule dans les lézardes de ma nuit

tu restes celle des longues avenues de notre cœur

***

mourir dans les contreforts de tes abîmes

là où je tiens les cordes sur nos gouffres


MYCENIENNES

2 octobre 2008

dans des vents de rancune l’esprit des falaises laisse

comme un souffle de museau

sur la crinière effilochée de nos jours

***

mon avenir quand tu devins absente vivait

des légendes noires et de brumes d’encre

sur les demeures de la ville

l’orestie des pierres dans le glaïeul désuni

des robes sous le vent

le baiser mortel de mes lèvres incrédules

***

et les bouganvilliers  de la nuit grimpante

les souillures de l’anxiété à la blancheur

des murs d’osties immaculées

***

je lève ces verres sur l’azur pour qu’il se brise

des insolences de notre infondé constellaire

***

le silence de la mort m’a criblé depuis mon origine

***

et de ces ailes dont le vertige mène aux vallées

de nos autres souffles

***

luminescence de ces poteaux à distance de nos solitudes

la nuit vers cette chair proposée claire et lucide

des décousus larme contre l’arme

comme tu entendais ces astres battre sur ce que

 le cœur des hommes  consume ce couteau de sang

comme la suprême élégance de nos nuits de paupières

***

6 octobre 2008

comme de vieilles chines l’ivoire de ces dents

dans les étendues d’aveux

de la mer sable contre érosion des semonces de grand large

***

ces griffes sur ces astres sur les rotations de nos lendemains de baisers

***

comment nous aimais-tu vénusienne dans des collapses

d’avec mars

nos ellipses lentes les unes pour  cette porosité des pierres

sensibles venant d’avec d’autres temps ma solitude à l’ombre

de tous ces parasols de mes attentes

***

la femme à la couleur de l’être celle qui a

le dernier refuge du sable et le doigté à l’espace

de nos rivages d’étoiles

***

femme comme cette flèche sur le cœur

et l’érosive rumeur pour boire

à l’extinguible roue de notre retour de la soif

***

l’incriminante nuit qui s’efface de son crépusculaire

et le couteau d’aurore lorsque la peau se dépouille

des sables sur ses gonds de pilotis

sourcière de nos armes raffermies

***

nos nuques sont fermées nos étoiles sont closes

d’avec le crissement de ces voilures d’avant le joug

de ce qui se disait de ces chiffons d’amour

sous les hampes nues de ces soleils captifs

mortels velours de toi contre moi quand je t’aimais

dans des clameurs sybillines

***

mortelle cette solitude de tes ombrelles de douleurs

***

lac de ce sel aux paupières qui nous clignent

de ces trains qui s’en vont

le rythme de tes jambes sur les angoisses

à la vétusté de la tendresse

ces ombres contre le lait de ce que tu caches

***

viendras-tu dans ce que je sens de soleil

ces allées de la mort l’un contre les astres des autres

***

l’aurore aride

la nuée de ta peau

ce glas à socle de nuage de vent pourpre

le déventé de nos baisers


ce dévolu de notre sphère ma peau contre tes pelures

augustes d’un lait de rivage proche de la mort



viendrons-nous sous les hostilités  de bonheurs

de tes fenêtres de clarté ?

***

l’abîme comme dans toutes les parois d’où je meurs

***

la nuit comme avec des délabrés de papillons

***

rien qu’avec ce que nous désirons

ce jaune des abysses et les ourlets de tes regards

***

fertilité des ombres quand j’irise les peaux de tes murmures

***

ce guttural de la braise proche de tes lèvres

cette taurine question de notre mort

avec comme des cornes de caresses le jour

sous son aveuglement du mufle souffle contre souffle

***

j’entrave et j’entrechoque la peau de tes rivages

comme sur les nuques et les ronces de nos baptêmes

lucidité d’un baiser de foudre et mort de ce qui fut notre cœur

***

9 octobre 2008

la nuit qui remonte à la source de la chair

***

je parle de notre nudité o nuit

dans la clarté de tes mensonges

de tes seins abandonnés aux vertiges des lèvres

de ces amassements de lumière sur des braises

à leur source secrète dans les désordres de nos désirs

***

dans la plus grande crudité de ma folie j’embarque la chair

de la ténèbre

***

j’épouse le sang de la pierre dans les vasques

de la lumière reverdie

***

dans l’empire des mots le sang des salives

***

…où la peur peut nous conduire sur les champs d’extase

quand le temps tombe sur le cristal de nos vérités d’ivresse …

***

sous le joug de celle de mes mémoires

la peau qui anime la lézarde de la nuit

contre le thaumaturge du désir

***

dans les maigreurs de l’ombre la peau du baiser

l’iris qui délabre nos murs de nudité

***

la barque des songes et de ceux de nos serpents

d’ombre dans l’accompli de l’aurore

***

11 octobre 2008

dans le souffle du soleil les cernes de l’amour

***

je respirais ce que la mort désire dans l’hexagramme

de ces voiles de grands soleil

***

l’amourier de ce soleil noir de mon désir

le parfum d’herbe morte d’octobre

aux sources punies des carlines de nos ombres maîtresses

***

buée de ton souffle dans les jonchaies crues

de jardins d’eden

***

dans nos désastres chimériques cette éclipse

aux stigmates d’azur

dans une soif de tes peaux d’ombre

***

la menthe de la mort le désert bleu des vitraux

et la pluie sur la terre qui parfume

de vieux chemins qui mangeaient le ciel

***

… et que tu sois dans le vent des secrets ce grand silence

de notre ombre…

***

misère de nos vertèbres de cette terre d’où nous n’irons

qu’à l’ancre de nos sources

avec des caducités de syllabes qui nous quittent

la terre contre la mort du ciel

***

je te donne les adieux des jours qui s’en vont

et le polissement des montagnes où nous vécûmes d’abîme

***

grave dans le corpus de tes silences les incriminées nuits

au pilier de chagrin

les collines qui dissolvent les tombes de l’azur

aux embouchures d’orage

***

ce que nous savions dans l’haleine et ces veines bleues

de tes mains de cristal

***

j’étais dans ces bleus qui ne se déjugent le fond de tes souffles

comme les âmes qui s’ensevelissent

***

divin claudio dans les respirs à la guise de ce même sang

cœur contre la mémoire  des orages

misère de ce désert de nos rêves qui se soulèvent

source contre résurgence de nos ténèbres

la mort dans le blanchi de nos crues hantées d’amour

***

j’aime tes douleurs dans les vagues qui m’ensevelissent

de leur souffle

***

…dans des landes d’écosse tes espaces et tes brebis

qui demandent le ciel du survivre…

***

dans des espaces de muselière un vent fort sur tes joues…

***

venais-tu mort née d’un labour d’étoile dans sa fixité

d’un jour de transparence

***

et je te sais dans l’ivresse de l’errance

***

l’horrible éternité de nos marbres pavés de mémoire

***

l’eau morte sur mes derniers jours

le cri  de l’aigu  sur la dernière peau

une mort de silence un baiser de vague

 qui vient calmement et qui emporte…

***

12 octobre 2008

je ne sais pas ce granit de l’avenir à la voilure

de mes embrasements

à la corne de brume de la ténèbre

***

14 octobre 2008

ce rire d’orgue du diable ce vent de paupière lasse

quand se fendent les roseaux de l’attente

***

et que se fendent les amandes de l’entr’ouvert de tes lèvres

de l’octobre de ta naissance

dans ces peaux qui caressent la fluidité de notre silence

***

j’ai senti tes crimes sur le vertical collier des brumes

quand je rentrais de cette nuit m’ensevelir

de ces herbes aux bords de nos cîmes

lorsque les abîmes plongeaient vers les vertiges

dans l’oubli

ce temps du labour de l’aboli des sillons de lèpres

***

15 octobre 2008

ce que le vent fauche dans les enfances de l’ombre

l’incendie du sommeil de nos racines fécondes

le feu de l’aurore qui retourne à la terre

***

cette vénus de caprice orbital comme tous nos désordres

dans les axes déserteurs de nos lierres d’irraison

***

notre endormissement poreux notre inconscient de paille

dans le tendre vertige du jasmin ténébreux

dans cette vermine d’ombre

et son souffle d’arbre à t’attendre

dans un visage stellaire

***

la claquemure de cette quadrature des masques

***

les vagues hors leur battement d’horloge

***

la montagne de ceux qui essayaient le néant

***

18 octobre 2008

dans les multiples langues du vent nous goûtions

les safrans errants du soleil

la terre se dévêtait de nos distances vipérines

l’aurore se boisait du goût de ta bouche

***

nous allions à la mer nous allions à la mort

 te découvrir quand tu rêvais de moi

dans tes corps de mémoire

***

et sur les ailes blanchies de la neige nous avions perdu

le glacier des maux bleus de tes yeux

***

l’inconnu de ta peau sous la caresse

***

nous marchions dans la nuit que nous déchirions

***

et avec mes mains sur toi dans l’ombre j’ai su te bâtir

***

et je vais me confondre dans le sein profond de tes fruits

***

et comme avec le fruit de tes silences en fleurs

***

de ces rivages éclos du désert

et ces mésanges de l’azur

le bleu de notre avenir avec le clignement de tes yeux

***

je sais le couteau dans la vanité de nos forges d’orgueil

***

l’écriture de mes jours comme avec le mariage de nos désastres

cette collision des espaces

***

20 octobre 2008

elle surgissait des margelles du désir

l’homme à genoux la fleur sur ses pollens

***

contrefort de mes criminabilités ces orages

de mes désirs que nous partagions

et ce frappé des vents sur le fruité de ces arbres

au vent nous disant : « …tous ces bleus de sommeil

comme demain l’iris jusqu’au choqué du vin blanc

je t’ai rendue blême… »

***

l’avenue le chemin les crudités de ces avenirs astrolabes

***

de ces anxiolitiques verdeurs de nos respirations de noces

***

nous piétinions la chaleur des jours qui ne s’endormaient pas

***

de la lumière ce souffle de soif comme sur les plages

où sont les naufrages

***

noyau de l’amour comme l’atome des fosses communes

pour infini

***

j’ai jeté tes jours comme des sables

et comme des embrassées de dieu

***

foudre du temps ce qui déserte la flèche de nos empiriques chairs

***

notre carnation sur ces épices mortes de notre sommeil

dans des guises de tombes où nous fûmes

***

créole

patience ladrine cœur du marché du matin à la coriandre

de ta souriance fleurie

je te chantais dans le cœur pour toi belle

dans l’antiquité des baisers morts

***

ces terres impubères pour l’herbe de nos souffles amoureux

***

l’herbe est morte et le souffle  s’égare de la verticalité

de l’azur

je t’aime encore dans des banquises et le jéricho

des tombes quand tu viens dire mon nom souffle

 contre souffle au buccin du ciel

***

murs qui croulent du fer de nos souffles de nuit

dans les guerrières ombres de tes faucilles du mourir

***

21 octobre 2008

comme nous voulions le vent du rêve je reste

dans les prisons du jour de la lune

***

l’irréel du jour la vérité du sanglot

***

la nuit n’est pas une pluie d’étoiles mais seulement le festin triste

à la mesure du verre brisé de lourd baiser des solitudes

***

je venais de ce temps où les carrosses disaient les noms de l’amour

***

22 octobre 2008

beauté morte sur le seul sillon de la nuit

paraphe de notre désert aiguisé

***

comme dans le lait de l’amour ce à quoi tu m’arraches

le vent de la mort sur les butées d’étoiles amour double

à la pointe d’incendie de notre colline

***

je te rencontrerai encore dans les errances de mes ossements

***

et sur les ronces de notre avenir comme une callosité

lucide de notre amour

***

25 octobre 2008

tu commandes à la vie dans des envergures

à la dimension de l’aube

tu commandes à la vie

dans le sourire de ton déhanché

***

l’épaule des jours cette viande des cadavres de temps

dans la mémoire de la chair des ruines de la danse

dans ce maigre de la mort

dans le sillon oblongue des désordres de genèses

***

26 octobre 2008

c’est dans la ruine que nous avons ressenti

la fraîcheur de feu de nos abysses

***

longue la nuit du souffle de notre nuit

l’éclat de lune de tes yeux de nimbe

ces volcans fauniens à l’iris de tes dagues

***

ce sang pétrifié des amants qui se séparent

***

…ce monde mordu maçonné de dents de requins en eau trouble…

***

29 octobre 2008

je veille sur ma mort comme un python qui t’enserre

dans ses nuits

***

l’écorce de l’amour s’en est allé

des ossements se sèves s’élèvent

jusqu’aux étoiles de l’arbre

***

j’ai mené la fraîcheur j’ai souri à l’arche de la vie

j’ai grandi dans l’aube de tes résurrections

***

ma vie s’étant ouverte le fruit redevenait mûr

***

nous partagions tous nos océans de sommeil

les chances enchevêtrantes des fruits de la nuit

***

je n’ai pu demeurer sous ces soleils  d’antiques

amas de femmes de pierre

***

étoiles qui griffaient nos âmes mûrissantes

dans la chair de la gravitation

***

je respire l’hiver de tes lèvres

l’écume mûrie de nos solitudes

d’où je mourrai contre les vitres de l’attente

***

dans le satin de tes gorges et dans le nacre…

***

dans le foin de tes chevelures il y a ce feu de meules

que nous embraserions

ce feu de lèvres incendiaires d’oiseau

et du velours de la parole comme sur moi irisant

du nu de tes caprices

***

…et passant sur les frissons invisibles

dans l’aboi de la nudité

dans cette chambre d’étoile…

***

nous ouvrons les yeux pour que la nuit finisse

nous ouvrons notre cœur pour que la mort

ne nous fasse misère

***

ce havre frappant de ports et d’ivresse

mes jours dans la limpidité d’ombre neuve que tu hantes

***

que ne cueilles-tu ce givre de l’oubli lèvre contre lèpre

nos respirations d’ombre dans l’endimanché de la vie

là où la terre se soulève sous tes pas

***

30 octobre 2008

cette mort de l’octobre sur les vitres des buées

et les résignements de la terre

***

d’une source secrète une source vive a jailli

***

et sur le dépoli de la détresse la clarté

de la main qui se tend

l’arc à la corde qui déchiffre le plein cœur

***

détresses de celles à la double encolure du jour

et des jougs satinés de la nuit

***

manteau de toutes les solitudes

dans de vieux calvaires de soleil

je vivais de mon éternité de pierre

dans la battue du temps sur de hauts

degrés de ces crêpes de la nuit


ces nocturnes de pluie ce ravinement de la tristesse

avec tes seins sur les falaises de leur solitude

ces ornières d’étoiles qu’épousaient les surdités du vertige



marteau de solitude la rigueur du désert n’empêchera pas

l’enclume de mes jours de te nommer

***

31 octobre 2008

combien de david à l’issue des déserts de palmeraies

sous les foudres où je me dépouille

et monte en gloire par la blancheur d’un avril

où nous sortions de l’ornièresous des lézardes de temps où tu fus à l’aube

le pluvieux jour moissonnant ma mémoire

combien d’îles d’où l’on ne revient dans le sang

de nos nuits de cuir

quand reste la seule garrigue et la peur de l’homme

où se lève ce vent pieux ciselant nos gerçures

 dans du bois bandé d’angoisse

***

nous n’avons pas vieilli ensemble

les portes du ciel se sont fermées

sur les lèvres qui s’oublient

***

l’arbre a gardé l’assise et la marbrure

des sillons de tes nuits

la sève du couteau sur l’écorce de la terre

***

cette floraison dont je n’avais que toi pour sève

dans la flambée atride d’une terre

parures de paroles aux plurielles de nos lèvres

pour dormir de tes rêves

***

reste ce phénix de tous les désirs…

***

comment l’homme se reposerait-il de son réel et de sa vérité ?

***

ces femmes aux seins qui nous parlent comme à ces naissances

de l’azur ces gelées mouvantes de la tendresse du lait

***

 comme ces dalles de la nuit

l’emmurante qui baise d’un souffle

le poids de nos déchirures

***

malfigure celle des brunités  qui se fronçaient le sourcil

dans l’arc le plus probable de mon désir

***

comme tu ôtais la margelle sur la figure de nos jours

nos chambres vacantes proposaient de pures attentes

murmurantes j’embuais cette ruine des dormitions

de ton cœur raréfié ces rencoignures de l’ aube pour

quelques précocités de ces cendres de nous deux  mon

âme sur les feuillages de tes insus

***

brûlante des garrigues des nuits de moi sans toi

dans l’ennui  poreux de nos limons  vous pleuriez

la solitude des anges parce que mes larmes ne portaient

que sur l’arc brûlant des immortalités qui éclairent

***

…et tes mains de limpidité veineuse et longue

comme ce monde que tu nous montre

***

je fus fendu par les demi mesures de l’âme

***

l’azur des soupirs comme un peu de ciel pour y sourire

***

dans les proues du vent ce ciel neuf

 sur les morsures qui te portais

aux gîtes

aux slaps que je donnais à tes paupières

mes doigts mordus d’épines pour les fruits qui furent notre velours

***

me voulais-tu de ces patmos sans brume

dans des chairs brunes de blancheur

sur des cornes bleues volcaniques

***

ma route a la légèreté de ce qui nous peuple du sable

de la solitude

***

les oripeaux de ce clos de nos jours respirs comme le vent large

la bouche volcanique de tes souffles en dentelles

sur nos collines de platanes  ocres contre azur

cristal contre vin blanc…

***

tes robes en fin de course comme des lambeaux

dans le visage et l’or cariatide de tes croupes

***

viendras-tu de ces soif de la pierre ?

***

l’usure de la chair comme le désir dans sa blessure

***

je souriais à tous tes visages de la mer

je vivais de tous tes balcons de l’insolence

***

plénitudes de l’azur dans l’écho d’un critias qui est en nous

***

herse de vent mors de ma chair peuple des arbres vous viviez

des récitations du temps mort contre le souffle de la dernière foudre

en des jeux d’eaux vives  lorsque nous fûmes partis vers les sables






noctuelle

POEMES LACUSTRES

2 novembre 2008

Fascination arabe pour l’eau loin des cavaliers nomades

Sur des architectures rouges

Et les maisons de la peur

Maintenant portes du désert dans des sud de Maroc

***

les yeux de la nuit où nous Venions vivre

dans des extases de la terre

le sourire du feu à nos pieds

***

dans cette chambre au goût de thym

ces jasmins de vieilles chine dans des nids hantés

ce feu battu de cavalerie qui sent le grand meuble

de l’aristocratie

dans des désordres de petits bois mort

***

ma mère dans le ventre de tes marées l’apesanteur

d’avant le temps la cavité sourde de ton supplice

pour la lumière qui m’aveugle

***

l’âme et sa vague se trouvent aujourd’hui

sur les paroles de l’ombre

et ce que j’aimais de l’émanation de tes rêves

avec tes robes de sang dans les moulures violentes de la nuit

***

l’asphodèle et la flèche sur saint Sébastien

le coulis de martyre à l’heure de la cloche

sur nos foudres

***

l’écriture venant boire aux clartés aux centaurées roseaux

de la mémoire

et ces faubourgs de tes yeux grands ouverts

qui peuplent de terreur les insomnies

d’où je touche les trahisons de ton cœur

***

l’incalculable chair de ta chaleur

***

plus dure que ceux dont la nuit mesure le granit

la flambée des papillons à l’arythmie libre

sur nos enclumes d’horizons

***

je t’espère en silence comme avec des roucoulements de néant

l’abrité dans son féminin son toucher

de faiseuse de diamant son décousu

d’angoisse aux coutures criardes

sur tes noires prunelles d’ombre

***

la roucoulante fougère de la nuit

***

la fugue vénéneuse à quatre voix

le champignon de l’amour dans des forêts

qui ne dorment pas

ce corps des amoureux au plus profond des racines de la terre

***

ton visage décousu de mes baisers

du plus fluvial de mes lèvres inapaisées

***

tu as de la volonté de l’aurore les baisers de la nuit

***

je me souvenais des foudres de tes yeux d’ortie

sous les ourlets de soleil vivants

et les gloires d’oasis

dans ces respirations d’hiver qui arraisonnent

des bleus d’amour

et mes arbres aux cheveux de ce plus près du ciel

***

tu respires la chaleur de ces cris

de mes jours qui me hantent

***

l’encre de ta voix la soif de la mer

***

ma vie se posait sur ta vie

l’épée des pleurs sur ma foi conquise

nous errions dans les aurores de la mer abreuvante

***

l’âme qui va vers l’âme le souffle qui refuse ses sommeils

et le blanc de l’incarnation au plus profond

de ton ombre ingérée

***

4 novembre 2008

j’écris dans une sorte d’amourier

pour quelques sourciers disant ces grands arbres

qui touchent de leurs doigts le secret de l’azur

cette vieille saveur de la Pierre au Lait druidique

***

celui qui a chanté Chartres le blé et le vitrail

la plaine et la désolation la mystique du cheminement

celui qui a dit la fécondité de la pierre

et l’irisation de la lumière

celui qui pointe cette flèche sur le cœur de l’occident

dans l’enluminement de l’âme de la Beauce

***

tu es le fruit profond de ma vie

cette saillie sur la pierre mûrie

en eau vive pour aimer la détresse du vivant

et dans l’eau des profusions tu restes

ce gisant d’amour sur l’embarcadère et la lèvre des étoiles

***

ma mère dans ce champ de blé de l’enfance

et de ces marguerites des séparations

pour crypter les aveux dans nos feux hantés

ce qui reste du vivant au centre de nos ténèbres …

***

l’heure vivante dans le battement de cloche de la mémoire

***

je suis tombé au plus obscur de moi-même

dans l’ensevelissement de la plus pure ombre de la neige

***

ce que dit la fraîcheur de nos corps mémorables

cette rigueur lyrique de toi et moi

dans de banissants crépuscules

***

le ciel se découd de son azur par des broderies de mer

à la soif de ses anges

***

je t’ai imaginée dans les armatures des nuits de velours

dans l’indicible de l’herbe proche des tombes

***

notre vie s’ensevelit dans ce corps d’étoile

cette haleine de la nuit dans des ravins de lune

aux plus hautes altitudes et aux cimaises de nos baisers

ces ciels qui ferment mes paupières

***

ce vent de vaisseaux sur l’enclume

du feu de mes jours

***

en chacun de nous ce qui déchire

ces ventres de dolmens ces écumes de mères

ces bleus colmatés de rosiers d’étoiles

pour mourir de toi

***

ces ailes d’oiseaux qui portent le sommeil

de la nuit du voyage

qui dura au plus près du soleil

***

comme étant la buée de ton âme

le visage détenu de tes rivières

le souffle d’ombre de ta voix

***

comme un qui t’aimait dans les velours de l’attente

les usines et les ocres de tes mains d’esclavage

l’ourlet de nos lèvres au décousu de nos rues

au flétri de tes chevelures de miel rue Pauliani

***

ma maison sur le vertige d’étoile au crêpe de certitude

l’enclume de nos ombres traversées dans nos envers

notre mycènes à cette aurore marine dans sa parure d’airain

***

5 novembre 2008

la pluie m’évapore

la tristesse m’éloigne

je jour me dicte le temps

***

dans les minuits je touche l’escalier des chairs

dans des rougissements de banlieue

***

6 novembre 2008

dans le poing ganté de la nuit les tulipes vénéneuses

à l’épure de ton chant

le silence dans le cœur pur du sommeil

c’était la rousseur des tes hautes passions

dans le jour qui fanait venant vers toi

                                     *                                                        

7 novembre 2008

j’ouvre les yeux sur la forêt des abysses

***

novembre et l’hiver où j’habite…

vingt huit avril deux mille quatre

les yeux du ciel qui dévoraient

ce qui devenait le centre de la terre

muguet au flanc de l’ivresse à la proue de ceux

qui nous ont tenus d’anges

les montagnes qui furent notre champ d’équilibre

avec les voûtes du ciel pour ne pas voir mourir

les vitres de nos transparences

***

tu es le prélude et la genèse de ma vie sensible

cette lumière lente apparue dans la chair

lointaine des astres

***

l’hiver visitait mes plaies à voix basse

***

ce froid qui descelle d’une onglée solaire

l’écaille de nos hivers

***

mes déserts ne s’endorment jamais de toi

la rosée de mon sang qui sert à l’épaisseur

de ta nuit remembre des degrés de famine

sans l’ombre et la douleur de ces forges

d’amour à la décrue de nos sangs

***

8 novembre 2008

notre destin nous menait vers les sables

au déchiffrage de tes cendres de ténèbres

ma paume sur ta peau

dans le balbutiement de mes paroles

à l’aurore de ton premier frisson

dans des sources de nuit tes bras nus

sur les sylvestres encolures phaëtonnantes

de rebelles pouliches

***

…comme nous avions vaincu les chaos

en ces dormitions roses que la mort désire…

***

peinture du soir les nervures cobalts

les violacés de la déjà présente angoisse

nos horizons d’oranges de crépuscule

à l’encolure blême des cavalcades de la nuit

***

ta force tremblée dans les gorges de tes mélodies

tu m’illumines du mauve grave de ta voix

comme des berges de soleil et les rouilles

de tes yeux crépusculaires

***

entre les vitres de la mer et du ciel

sans aucune entrave au rêve j’addicte

un azur dans des drapés de fugues orphiques

***

ces entrailles de soleil dans des genèses d’immaculé de feu

et leurs cariatides à leur point d’aube

***

et ta chair portuaire au souffle des navires

les houles d’ardoise du sommeil et la mort qui nous encercle

***

10 novembre 2008

l’église d’errance et battue à la chaux

endort d’anciennes messes rurales

sous l’ombre de la couleuvre et le vol des mésanges

***

je sais que je dois t’aimer dans le temps qui déborde

***

celle qui dort sur ma peau qui ne sait

reptile que je l’ai dans la peau

***

ce sillon atride pour la vengeresque Jocaste

les pluies de mes nuits pour les bras atones

d’Electre vive à la peau de serpent

pour les respirations de fosse commune d’Oreste

ce chemin des tombes veuves

***

11 novembre 2008

et sur les palmeraies antiques je déchiffre

le désir perlé de la nuit

la ténèbre dans le démantelé des murailles

quand les battements de tes cils renversent des étoiles d’oiseaux

***

premier poème lacustre

…et avant furent des cahiers roses

cher cher cahier sept

…vert bouteille

bleu mythique

jaune orangé

noir

jaune

vert

et ce bleu qui vient

***

la pauvreté est la pire des violences (Gandhi)

la pauvreté de tes lèvres dans leur silence

et dans le souffle des févriers jusqu’à la lézarde

de la lampe qui se perd dans la froide lumière de l’étreinte

***

papillons qui culminent quelques heures

de leur robe d’étoile

planent loin dans l’azur les ailes saltimbanques…

***

13 novembre 2008

la nuit est entrée dans l’allée droite de ma vie

dans ses paupières qui se soulèvent à l’horloge

du temps comme les battements d’ailes d’oiseaux

avant les menaces du silence

***

comme je porte le pays de mes brumes

j’étreins le  regard gris de tes éternités

de notre soleil double

***

je reste comme une écaille de lune pour t’entendre

dans un miroir d’azur et pour t’espérer ange dédoré

dans le vitrail du monde

***

double douleur double assiègement de soleil vacant

ma solitude  ma droiture dans des textures de mort

à l’ivresse de tes plaisirs

***

tes paroles dans les entonnoirs de la fièvre

cette foudre du désir plus lasse que l’ombre

des ramures d’oiseaux

sur de hauts prestiges de sommeil

***

me voici dans la sombre neige de toi

dans ce qui me tient pour cendre

ce calvaire déjà vieux

d’un hululement de ces dévêtus du jour

à la brèche de tes sommeils

à la rangée de platanes de notre bouche sur la mort

***

cet asphalte bleuâtre comme chemin de notre mort

***

t’avais-je désirée dans d’empiriques nuits ? …

***

ces Euphrate qui nourrissent ces dissolvants

du désir

cette haute garrigue de mes silences

l’aplomb des tempêtes qui irise des lois de météores 

***

romaine et louve dans les suçons de lait des fondations

comme un règne de noces dans les ornières du ciel

***

de ce transfert massif de ta vie à la mienne

comme un noir crépuscule de scalpel au miel de nos fièvres

***

ces éperviers ces milans de la nuit pointant

leur acéré dans le cœur des couchants

***

je dors de tes rêves

***

clameur de la chaleur qui m’éclaire

***

de ces nuits de ces pleurs solitaires

ces édifices pour l’homme à la craie à la sagesse

des rotations vénusiennes de tout un déhanché

***

16 novembre 2008

je buvais tes ombres dans ces attentes de bistrot

mon ombre ayant soulevé l’humidité de la terre

***

ton baiser proche de la nudité quand le vent devient ruine

dans un sommeil assourdissant

***

l’été descendais sur tes robes

sur l’imprimé vivant de vérités

qui s’endorment pour des fleurs

de lèvres

ces morsures fanées de tes désirs

***

France dans sa lassitude et ses avrils

là où naissaient les pierres et les ciels

du monde

je parle en rêve ce que l’univers ouvre des yeux

***

notre aube structurale est d’architecture divine

                                     *

ce cuivré de nos ténèbres hors les murs de la chair

de nos palmeraies

ces soleils aux doigts des pierres d’ocre

comme une fosse des dieux

Etna à l’ombre jaune dans son boueux de Janus

***

dans le remord de mes fleuves de mémoires

ces villes de déserts dans des gorges sèches

comme le sang de l’enclume

***

j’avais ouvert les yeux sur mes nuits

j’avais reconduit les vitrages du cœur

***

rien ne vaut la pilosité d’une blonde

la braise de regard d’une brune

le déhanché de nuque floue d’une rousse

les paroles silencieuses de leurs contradictions

***

dans l’aube de nos ténèbres nos épiphanies

d’ivresse qui s’éveillent

***

Picasso travaille sur les forces

dans les dynamiques de la forme

***

camp des armes et de ce qui nous donne l’eau

de tes mors renversés

***

17 novembre 2008

l’armoirie d’azur et de sang

comme une dague sur le temps

***

ces chemins de vieux couples dans le proche

des crevasses de l’hiver

cette courbe des oiseaux la mouvance de l’espace

dans des naissances acérées pour ne pas mourir

***

je sais à travers l’ombre la sève de la nuit

les dunes du sang sur les éclairs

de ces bleus de montagnes

quand les bonheurs à la poitrine criblent les incertitudes de l’or

***

nous tracions le feu dans ces agonies oranges

pour les pleurs du soleil

qui s’en veut de la mort de nos songes comme une doublure

***

19 novembre 2008

dans ces hasards borgnes avec des ciels  qui penchent

de leur constellation burinée

cette fleur de la mort dans ses rendez-vous amorcés

l’humain dans sa merveille et la peur jaune

du sommeil comme si l’âme pouvait s’y engloutir

***

mer je t’ai nommée dans l’espace de mes paniques

la nudité du temps qui m’ensevelit

mer je t’ai nommée pour le vertige et les vestiges

des fleurs flétries

ma soif de sel à l’orient de mes ombres

pour la couleur du vent qui sonde

le désemparé du désir

mer je t’ai nommée pour tes bordures d’azur

et la fragilité de verre de tes mains de méduse

et si tu es vivante sans moi

je suis donc dans la mort

et si tu es morte avec moi je suis donc dans la vie

***


HOMMAGE A STOCKHAUSEN


Comme les saisons sont des prisons qui rident le temps

Nous aiguisons les dagues de la pierre

Sous des soleils lents en des chrysalides de désespoir

***

l’oiseau traverse la tête du monde

dans l’aigu profond de son chant

***

cette profondeur du ciel dans mon vertige

nuage menu

je dors dans l’embarquement des ténèbres

dans les nuits de tes velours

comme la nuit nous a pris sur ces Sirius

ces mondes avec mes membres qui se brisent

christiques dans l’âpreté de la croix

la pierre de ma poitrine en devenir

clavier sur ces noires et ces blanches comme les avenues

de l’avenir à l’incendie dans les racines de l’arbre

qui nous conjugue

maîtresses de nos sources d’écho de résurgences pleines

à ces demains de nos désespérances

de l’or à l’aigu des sommeils

et le sillon large du temps de tes visages morts

contre le corail de ce qui nous sépare

nuées de zodiaque pourpre de ces pierres

désengrangeant le feu de ce qui nous confond

la chevelure des fleurs et des harpes de soleil

les tunnels d’amour les gants de la nuit

et les étoiles peintes de mon surgir

cercles qui croissent sur des routes d’étoiles

contre la boue et la rosée qui nous disent les crues

de nos eaux mortes

***

de ce mal que tu me fais ce rompu de la terre

toi contre moi mortels contre la fin de la       mort

mes regards sur la solitude de la pierre qui de noces

nous habiteraient sirius et Orion

des enchevelures de mer stellaire

l’alliance de nos miels et le sang en lézarde quand vient l’aube

nos songes doubles la propice océanique

tes lèvres dans la rouge ornière de l’émotion

et ces sommeils d’astres à la chair de la barque du temps

cette encolure de nudité que portent les femmes

à cueillir le minéral de la peur

l’abîme des prunelles au phare rauque

de lunes grandes ouvertes sur le cri d’asphalte

au fruit solaire de l’haleine

le temps criblant l’amour qui se comble

tu restes consentie dans les blés qui tremblent

de voix australes nous restons dans les alliages

de ces vendredis de lumière

POEMES LACUSTRES 2

L’histoire ne nous donne que les résurgences

d’évènements qui puisent leur amont

dans le micro cellulaire du vivant factuel

***

est-ce ton nom est-ce le souffle de ce que je croyais

être l’avenir

à l’écornante lune sur un miroir à fleur de ta peau

à l’écrou de lumière

***

il faut arrêter la douleur

laisser mourir les pétales

***

viens voir le fantôme de ce que nous fûmes

mes solitudes d’aujourd’hui

plus hautes que mes illusions

et pour plus d’amour

plus hautes que le lait bleu de mes veines

les scarifications de la nuit

***

26 novembre 2008

parle-moi de ces blessures qui touchent les racines

et les ors de l’esprit

***

dans le ventre des nuages où mon cœur restait léger

***

dans les claviers bleus de l’hiver où tu n’es plus présente

je te créais endormie sous des empires d’ombre

à l’ourlet de ton désert qui prit la couleur de ta réclusion

***

ces grands midis sous les cendres

ces sommeils qui encerclent le vertige

je parle pour les morts dans de vivants souffles

qui édifient le cœur

***

de pourpre sombre jusqu’à ton nom nos amours

quand je déserte tes lapidations de foudre

je fais crier mon âme à l’ombre cristalline  des douleurs

sur ma passion reverdie

dans les syllabes de tes cils

où tu trembles d’une neige de baisers

***

l’eau vers le cuivre des sables

ta peau de blé  au soleil conquérant

***

ces chemises blanches des nuits finissantes

avec la dague des neiges

cet acier des douleurs

dans la matière de tes rêves

***

cimes de nos âmes comme avec les houles

de la terre à la guise de tes masques coulissants

***

ce qu’embuent dans la rue de froidure

dans la nuit qui ferme ses yeux

les dunes absolues de l’humain

***

nuit étreinte dans les voyages supérieurs

des sources de dérive

ces caresses d’ombre comme ce raréfié de veines

dans des morts de l’âme qui t’illuminent

***

pluie comme une nuit de ferraille qui tient la couleur

de notre terre de silence

***

28 novembre 2008

de ton sang de Liban de tes sources

de vieil orient

pour soumettre l’infini au désert de nos étés

***

de tes doigts de pliocène ces longues fêlures

de la pierre

où la fleur flétrie demeure

***

30 novembre 2008

dans la guerre bifurquante de nos amours

le cœur devenu de verre

j’empêchais celui-ci de t’innommer

***

de ce fuir qui régit ces remparts du vent

et de l’or sur les brisants qui témoignent

de notre souffle où ton ombre triomphe

dans le plus chaud de la paille

comme avec le soleil de tes bras ouverts

***

DIALOGUES DES VISIONS DE L’AME
Nuremberg adoration

entends-tu les trompettes et les vasques de l’orgue ?

***

l’aurore verte par le trou des étoiles

et les douleurs qui nous désignent

***

par ces temps de gouffre le bleu du ciel

qui perd les certitudes des chairs de la nuit

***

l’or des cachettes où l’on dort ces couches de certitude

de l’haleine de tes murmures

l’eau dans tes mains les pépites de tes infinies mains de caresses

qui laissent comme une rayure de diamant

au front de nos morts qui s’illuminent

***

dans toutes les clameurs du soleil la pierre

est à notre vindicative résistance cette préface

de nos verdicts de souffrance

***

comme la pauvreté que la pluie intimide

je sais de toi dans le rêve l’insolence de l’orgueil

***

mes nuits comme mes jours les jalons de clarté de ta face

***

et je suis plus près des vitraux des midis du monde

que de l’empire de soif des ruisseaux cherchant

le matin de leur lit d’avenir

***

l’aube est venue comme le cours inversé

de mes amonts impies

***

tu parcours le ciel comme les anges sur les routes impures

de mes chemins à ailes d’oiseau

***

et tu es comme ces colliers de fin de nuit

ces désespoirs de verre ultimes à la clarté

de nos bars par les ruelles des désespoirs

quand nous perdions le formulement de la vie

avec ces matins de la mort comme uniques témoins

***

j’envie la vie de mes amours

la mort de toutes celles que j’aime

sur l’aire étroite de nos avenues  Beaumont

et Pauliani dans ce Nice d’entre ces années 2004 et 2008

***

m’emporte cette vie comme de trop de haillons

et ces couchants de pierre

vers les aubes indéfinies d’improbables rivages

***

ma vie m’emporte sur ces noirs et blancs de quelques trésors

d’ombre de nos tranches de désespoir

o ma lumière contre ce mur qui nous finit

***

je savais notre amour plus loin que les mers

plus loin que la lumière

quand tes yeux se posent sur moi

l’enffammement de nos jours

à cette portée de nos caresses

ma vie m’habite sur des socles d’empire

et des fêlures de remparts

***

dors-tu de ces miels loin de mes bras

sur ces frottis de marée que les océans s’en prennent

aux franges des éternités

et aux ombres de nos clartés qui s’inclinent

***

je suis dans ces nuits qui finissent

je suis dans ces nuits qui disent le fondé de l’ombre…

***

comme dans les combles de l’ombre

ces racines de l’homme…

***

je te voulais d’un jour de mauvais temps

d’un désespoir du temps malade et de comprimantes falaises

comme viennent les falaises le vertige la pierre qui enclave

le visage rare de falaises lisses au calvaire de nos incertitudes

***

ce va et vient des vagues comme ce secret

enchaînement rituel de la mort

***

mort comme je fus dans tous les intervalles de l’effondrement

les contrebords de ce que dit de beauté

toutes ces lacustritées de l’amour

***

1 décembre 2008

CAHIER DE NOCES

Continent oublié de tes prunelles de soleil

L’or est vidé de tes rêves à l’accompli des sources de l’aube

***

dans le déshabillé des femmes et ce sang que je laisse

près d’elles

***

mourir de ces chiens qui hurlent dans l’oubli pur

de la nuit et la chair de tes silences

***

dans ce qui s’ensevelit du silence

l’âge et les pourpres de la nuit qui crissent

et les Hadès de tes mains de labyrinthes

***

dans les patiences du miroir ce revoir à l’arpège

de nos vieilles beautés

***

2 décembre 2008

je sais l’infini de tes paroles la route du monde

où nous pouvions vivre ensembles

3 décembre 2008

ferraillantes misères dans l’éphémère des houles

la crudité des chants de métal

sur les vagues diaphanes de tes prunelles marines

***

tu restes dans ce pays féminin où nous fûmes

dans la bigarrure de l’été

l’eau endormie de ma conscience

dans le souffle des archicors

et leurs plèvres d’épaisseur nocturne

***

ma tête s’envole au vent et les oiseaux

de déferlantes lumière finissent l’aigu

d’un iris bleu dans son tranchant

***

même le soleil ne dispense plus de ses ailes d’or

l’horizon de nos dispersions

***

dans le sang des jonchaies l’œil de la fin des crépuscules

***

lagunes australes quand rien n’avait auguré

de la mouvance des sables de nos songes

quand rien ne portait encore le visage de l’absence

***

dans ces souffles de mufles tu sentais l’enseveli

de mon ombre de taureau

***

havre comme un chant des morts sur des syllabes

de la neige

mon souffle s’anéantissait de ton nom dit

sur les gorges de mes vertiges

***

6 décembre 2008

merveille de la blondeur du soleil

de ses franges comme vagues

sur les rocailles de la nuit

je prends ta main et les sérénités de tes sommeils

***

l’or infini de la liberté  les baisers sur tes mains

ces tissages de nos chaînes dans le cristal

d’usure de notre désert

***

me voici dans l’immobilité de mon décès

la rue vague dans les bonheurs hantés du temps

comme viennent ces soleils dans les lucidités affamées

de nos arpèges de rêve

***

ce soleil qui dort des incertitudes de la nuit

jaune de nos amours …

***

7 décembre 2008

petit valençay dans sa cassure de marbre

et sa pyramide tronquée

***

comme refleurissent les cendres de la lyre de tes lèvres

les gerçures viennent en bouquet tendre

un Moustier de notre hiver

***

8 décembre 2008

dans le sang mêlé des artères de la nuit

je mourrai  sur les carreaux translucides de mes attentes

***

rentrant dans le suaire de mes nuits comme astrolabe

de ta lumière où je dépose un cœur en apesanteur

***

dans les torchis de nos bruissements d’humains

cette langueur de l’haleine passée

ce nuage qui sonne l’immortel espace qui nous désire

***

cette révolte du non dans les absences

cette voix de verre dans des échos neufs

                                     *         

9 décembre 2008

tant que je pensais à ce que j’aimais je pensais à toi

mais dans le creux d’entre ces pensées

nous n’unissions pas ces amours auxquelles nous eussions pensé…

***


10 décembre 2008

mêlés de cendres et de sang je hausse des routes

vers les lunes sans aucun gîte pour nos âmes

***

nous aimer dans Naples la radieuse

sentir le volcan mortel de nos éternités

comme un or où y faire notre nuit

coulées pyroplastiques comme un miel de diable

***

12 décembre 2008

la nuit émerge pour que la nuit finisse

***

ces repolirs de l’étoile quand les sables de nos asphyxies

nous abandonnent

***

l’âme humaine dans ses racines millénairement

proche des déserts

***

j’ai dans le cœur ce couteau qu’embue une poignée d’étoiles

pour ce sang de tes veines dans les miennes

***

15 décembre 2008

déjà lisse ta peau pour l’éclaircie de la nuit solitaire

ce rouge confondu du souffle

***

l’aurore soustraite à la vague de la nuit

comme un sang sans ce souffle bleu de vènerie

pour ce que j’aimais sans soudoyer le temps

***

comme nous avions la tête pleine de l’or des espérances

sans connaître les parts de l’ombre

nous jouxtions ces bleuis du soleil

dans cette mort qui ne nous suivait plus

***

et dans les ressacs entre l’ombre et le sable des dénuements

j’osais l’or blême des incertitudes

***

je dors dans le feuillage brasillant de ton souffle régulier

les arcanes de ton sommeil que ne dévêt la ténèbre

croissante de tes crénelures où gisent les solitaires

***

dans ces vents d’est où l’air a la lucidité du feu

cette stature d’avenir comme une haleine

sous les ombres du vin

***

dans l’oasis de nos bras réciproques

ce souffle lent comme concile de nos sommeils

que divinise le point du jour

***

l’oiseau ne chante pas la mort par la neige

mais les deuils du soleil

dans les rues métalliques de nos amours ombragées

***

l’hiver a la fièvre de l’antique et le marbre

comme les faucheuse de l’or fin

dans les ridelles de la nuit

***

cet empourprement de la misère ce lieu dit des orages

d’où vint cette embordure des lèvres mot à mot dite

au bord des falaises où nous crûmes croître

***

par les brumes et les corbeaux pourris à l’or de tes livrées

d’albâtre lorsque les anges descendent sur le désir

tu sais mes cendres qui boivent à la fonte de tes neiges arables

***

16 décembre 2008

j’ai comme une noce dans le cœur des collines

une haleine de grand fauve

ce parfum de trottoir dans les unissons de la ville

et dans chacun de tes silences

le bleu motel d’une étoile qui s’efface

***

dans ce grand midi de Carthage venait l’azur

cet acier du bleu qui nous rend l’ombre tue des étoiles

***

je souhaite mourir partant du cœur par amour…

***

18 décembre 2008

dans la rue proche de mes collines l’ombre des platanes

donnait de l’orage à la beauté rebelle

sous la source bleue de tes lèvres de roses

***

vivifiante nudité de ma solitude

***

dans le don unique de ta chair une clarté de miel

derrière des volets et des verrous

ce visage nouveau de l’arbre qui porte l’étreinte de la forêt

***

de t’avoir nommée comme une robe fleurie dans ma ville

dans le souris des feuillages où tu me caches

les lèvres murmurées et les brièvetés d’éternité

lauriers des verdures au pacte d’un printemps mûr

***

19 décembre 2008

comme je te savais dans l’inscription de la ténèbre

toi ma seule lumière aux doigts fuselés de veines

comme le cristal sur la peau

trop lourde du sens de la nuit

comme l’ombre d’une caresse dans une ancre de silence

***

je veux t’aimer comme d’un privilège

***

notre amour en dégel sur une asphalte secrète

pavée contre cet épaulement de nous roses et mûris

pour des cheminements stellaires avec l’ocre

de l’injustice native au creux de ma main

***

calibre des jours à déchiffrer les rosières aux baisers

de l’âme dans ces foudres adoucies de dalles nocturnes

ces soleils millement éclos comme des dénaturations

de silence et de lèvres

dans la nuit déserte où le mourir des respirs nous dépassent

***

20 décembre 2008

l’arbre hors ses branches m’a donné les griffures

de ton visage sur le ciel en ses feuillages

***

dans les crépuscules vénéneux et les ors sur l’horizon

tu déchiffres le voile de la mort

et sous les paupières où je rêve les hauts ciels

je t’imagine sous mes mains où tu m’éclaires

***

dévoile-moi le regard de tes ombres d’un ciel qui tombe

à la guise de la ténèbre

fleurir l’enluminure du volcanique

***

et la bouche comme éclosion de tes roses

dans le chant de nos rues natales

sous les orages d’acier de nos attentes bleues

***

Budapest des baisers et des roses de l’orient

***

l’impérieuse nuit le noir de tes désirs les cris de corneille

comme l’errance corruptible de la nudité

de ces vieilles nuits blanches

comme achèvement du cri sur le m étal de ta peau

***

26 décembre 2008

je crois à la pureté de nos amours

de ces ruisseaux de sables de vieux calvaires

à ces nuits qui hurlent le penchant de l’homme

pour des lèvres de ciel

je crois à l’eau au creux de tes mains

aux désespoirs des horizons  les baillons sur les bouches

de silence

je crois aux cachots de l’enfance

comme aux foudres droites de l’avril à l’exil des désirs

pour de plus lourdes ombres

contre des murs ressurgents d’avant que tu ne sois née

et je crois à la transparence et à la liane de cristal de tes bras

sur notre toujours grandissant amour

***

le jour où j’ouvrirai le tombeau de noirceur

de mon âme

l’azur portera encore des sourires

sur les commissures de nos connivences

***

l’ornière s’en prend à la brève nuit de l’étoile

***

comme tu sais les douleurs dans les fosses de l’aube

ton haleine renaît dans le vertical solaire

de la ville soumise à l’éclosion de tes désirs

***

j’ai dormi une certaine nuit rue du Poids de l’Huile

il y a longtemps dans Toulouse et les soyures de la pierre rouge

de nos lèvres comme sur les balcons à l’anthracite de ces soleils

qui nous visitaient

l’ombre contre l’ombre aux racines du velours rêche

de notre poids de cendre solaire

***

ces soupiraux de l’extase ces avants de nos chaleurs

anticipées

ces creux de la mort que le soleil creuse

***

la mort m’est venue dans l’encre bleue

dans la solitude de la rue où je vivais

de ton nom comme à la saignée de ces arbres

qui témoignent de la croissance solaire

de nos mains pour toujours l’une contre l’autre

***

ces velours de l’attente comme cette soif

d’avant les lèvres de tes baisers

***

comme je sais ce sang condamnant les murs blancs aux crocs

de pétales virginaux

et les noirs du bandeau de ceux qui meurent

ta peau me devenant soleil comme un miel en arrêt

et de tes nuits lourdes je rêve dans le surgissement

entre l’orage et l’enfance

de ce dialogue d’un crissement solaire

qui nous a pris main dans la main

***

BRISCOLA NONINA

28 décembre 2008

La part du temps qui durcit

Les fenêtres de l’attente

Dans des buées de mort

Comme ces sables d’or

Aux vitres du sommeil

***

dans le temps divisé le monde meurt de ma nudité

et l’ombre nous traverse de son écho n’ayant de sens

que sur les trèfles de l’arme blanche de la rivière abrasive

de notre midi secrètement pavé d’une pierre d’oubli

***

de cet écho des toisons d’or des cocagnes et des cythères

la terre de velours d’une flandre grise de flanelle

les cascades de tes chevelures la moirure aux épaules

le Khéops de tes masses verticales d’amour…

là je marche les yeux ouverts entre l’entrechoquement

de ta bouche et le lys errant sur des rouges aux lèvres de tes hivers

***

et quand les ciels viennent vers nous au bord des banquets

de ces mains de la nuit qui vont vers le vent

les étoiles se fardent des cendres bleues de nos paroles

où des femmes à la lyre d’ornière tombent…

***

…de ces éclatements du cœur dans les grenades de la chair…

***

dans les fouilles de Sicile les masques de mort

me venaient de naissance aussi  d’abrasives rocailles

au vent de nos famines

***

mourir de ces espaces sur les nuages

 de nos rivages blêmes

nos têtes meurtries de ces temps

que je prendrais à te peindre

***

comme d’une peau d’où je viendrais

lasse à la fin de nos estuaires d’avant les grands larges

***

30 décembre 2008

j’ai vécu dans toutes les chambres obscures de tes nuits

jusques aux vergers de fleurs qu’occasionne le vertige

au matin de notre mort

***

cœur dans ses haies de cyprès qui s’écorce

dans toutes les pluies de tes dangers

tu finis la nuit menteuse de ses franges d’aurore

ma ville sise au travers flétri de tes buées de chevelure

***

ces vins de chili qui délavent d’azur le pourpre épais

d’où je ne rêve que de nuits finissantes

dans les bras que tu m’offrirais au seuil de saignée

et de souffle d’ombre

dans la mare balafrante de mes cauchemars

***

de tes cicatrices de trèfles les ciselures d’une paume de passion

à l’enclume de notre livre refermé

miroir du biseau à la forge de ton azur d’haleine

***

cuivre contre nudité de la peau aurore contre poussière

poussière sur les souffles de pesanteur

mon visage dans ses poids de ciel

dans ses écueils d’orgueil

je t’aime encore d’un soulèvement aux sources de la mer

à la crudité d’amour dans la houle comme bûcher des solitaires

la toujours plus haute finitude du venin

dans les hauts lauriers de notre faim

à la rare et profonde nudité d’exister

***

chercheur de monde qui s’efface

palimpseste de la peau qui souffle

les échancrures de la carnation

***

je bois le baiser des sources

l’encorbellement de ta main de fer

de pourpre…

je n’ai plus l’épaisseur de ta mort

dans mon sommeil retirant ses filets de la nuit

***

comme tu me vois je me sais miroir

de tes paroles tues

violence à la merci de nos murmures de galets

dans l’usure de soleil de tes fiertés traversées

***

tes baisers restent comme le souffle de chair de mes nutritions…

***

les étoiles arrivent dans des aridités que la nuit garde

comme des secrets de sépulture

***

ma nuit contre tes joues le matin rêve en moi

les chevelures de songes que nous dénouions

du marbre des certitudes

***

comme le vent soulevait la certitude de tous les marbres

de l’amour nous finissions comme paupières sous les sommeils

près des sables et les os blancs des désertitudes

***

l’or lointain de notre peau nue

ta bouche comme comète sous des auvents de fièvre

***

31 décembre 2008

les bucentaures de Venise l’orient des mers qui se perdent

et les matins traversés des départs aux voiles des douleurs

tu restes dans une peinture la mortelle irisation

dans les entrelacs immatériels du cœur

***

comme tes murmures furent des cris dans la nuit

comme ton visage m’éclaire de roses

et de l’acier pur des neiges

nous posions sur le viaduc de nos baisers

comme une vallée morne à la naissance

de notre rocaille future