Poesies, 2009

Minéraux (2009)



↪ Béryl bleu
↪ Porphyre
↪ Bétyles
↪ Pyropes
↪ Noséane








Béryl bleu

1-2 janvier 2009

Mon Autriche de chalets de fleurs de forêts

de lunaires champignons

de résonnances de cor sur les lacs assoupis

de femmes aux sillages d’edelweiss et d’herbes coupées

et de fond d’été

d’églises rurales comme autant de jalons rares

de peintures à la neige rose et blanches des noëls d’amour

et de clochers hauts des tintinnabulements de vins blancs

sur la Vienne de cristal

des grandes roues de prater qui orientent les sillons de l’enfance

des barytons et soprane de la Salzach

comme une eurientropie lyrique à chaque retour straussien

si solaire de ces aoûts salzbourgeois

mon Autriche de chambre dans le carré des vivants à Mittersill

où sont Minna et Anton souffle neufcomme un respir d’offrandes

au flanc des montagnes

jardins et comme parure d’oiseaux chuchotant

*

Mon souffle embuait un chemin

Cachant le haut de la colline

mon âme irisait de la nudité

des gouffres silencieux de vieux cyprès

je touchais au chant limpide d’une vieille toscane

*

la terre s’est déparée de ses ailes sa nouvelle haleine

pénètre dans l’herbe comme aux sillons osseux

d’éloquence

ce profond liant de tes mains

j’attends au front de tes aveux ce son bleu d’orgue

qui me porte dans des goûts du silence

*

Je tremble des dénudations de décembre

dans les neiges bleues de tes bras

j’échangeais le plomb de l’ombre contre tes avants bras de soleil

*

L’orage était dans la naissance

la rose dans les parfaits sommets

du flétri d’une chair à l’orient

du corrompu de nos mésalliances

*

De casser le verre de la main à l’horizon de la lumière

Je viendrai dans le saturé de l’absence…

*

Peintures et sculptures de notre vide angulaire

sommeil clos de notre palpable estuaire

à l’aube de ta peau à venir

*

Tes yeux qui respirent d’entre les jalousies

les branches de tes avenirs au bois cassant

d’irascibles closeries de parfum

ta peau contre les immobilités de l’orage

*

Le seuil de tes sangs mauves de silence

*

Comme l’encerclement et l’enclos muet de mon vide

ce bleu d’architecture dans les soubassements d’azur

de nos baisers

nos silences emmurés sans paroles et sans racines

tu restes cette fièvre de pierre quand l’aurore resplendit

de ses secrets

mes bras dans tes bras  notre injustice caressante

*

NUITS

Mortelle fin de la nuit l’assise de sa racine

et de sa nudité

fissures bleues venant dans des eaux apprises

au fond des vallées crues de notre résurgence

**********

 

3 janvier 2009

Dans les crêpes de la nuit

l’encre de l’horizon se perd

au cœur brûlé du désert

sous la lampe tempête de l’attente

*

Ces bras qui s’étreignent dans le corps de la nuit

sans nulle volonté d’entendre ces bruissements d’amour

qui susurrent proches de tes lèvres lisses

le parcours de ta jugulaire

*

L’armada d’oiseaux aux voilures de ciel

sur des routes sans défaites

et de mon corps de mappemonde

ces soifs sans jamais dormir de toi

*

4 janvier 2009

Comme il neige je caresse de mes mains

tes frissons invisibles

*

Cerisiers en fleurs comme unprintemps de Japon

loin de l’hiver qui chante la mort

la nuit devenue ce fleuve noir

comme une verticale de mur sur notre cœur flottant

ce sable intérieur sous le pavé des rues

où la terre nous livre sa faim

*

Je m’endors le long de toi dans cette haleine de miel

qui m’éclaire

                                         *

Ce cœur qui s’étreint de soleil qui dessine l’aurore

de mes doigts sur ta bouche

*

Ces combats dans ces pluies de nuit où je rêve

de cette nudité d’argent quand la lune s’allume

pour marquer tes baisers menant à la mer

dans une houle alléguant cet arc en ciel

de fleurs et leurs oiseaux d’avant le jour

*

5 janvier 2009

Je peindrai les étoiles selon les couleurs de tes désirs

les espaces et les demeures fantômes de nos ombres passées

*

Tu t’en allais dans la droiture de la mort

me laissant seul dans les aveuglements

de lèvres ferventes qui s’effacent de contre ciel         (fin de la nuit)

*

Mon âme crisse sur la vitre qui te voit hors des chavirements

de la neige

dans sa transparence augurale

*

L’écho des clochers dans ses battants aveugles se vident

De ses rayons de ferveur

*

Dans la pierre que tu m’avais jetée

traversent aujourd’hui ces rotations d’astres

comme tu le voulus d’un feu originel

*

L’itinéraire des mouettes avec le souffle de mes issues de bord de mer

le bon gravir du soleil à l’heure oùmes genoux ploient

sous le carrousel des pourpres noctuelles j’aime à dire

l’astronomie de mes amours le long de tes mains de verre

mon alphabet d’homme qui scande mes départs

sur d’improbable rosée de sable

l’avalanche désertique de nos solitudes où le monde est mordu

dans l’illusoire venue de vénus

sur des rotations de baisers

*

7 janvier 2009

Des jouvences d’alphabet

comme le cliquetis de la neige

sur les morsures de l’ignorance

mon âme architecte

*

Comme je suis sur tes joues nouvelles

dans des laines meilleures que les blés

la misère dépourvue de mon nom de terrain vague

j’excise la rosée qu’un seul mot de naissance vient d’un froid

loin de toi comme chagrin sur tant d’astres pavés

*

8 janvier 2009

Mille et mille de nos nuits

en amour je veux tout

ne plus rendre pour mourir

quand tu prêteras ton souffle

si l’aube suspend le sommeil

de nos luciférantes pieuvres nocturnes 

*

12 janvier 2009

L’éternité du feu jusque dans la chaleur des mangeoires

Le soleil des rebellions dans la poussière

de désert sépulcral devant la porte qu’éclaire

la masse sommeillante du temps

*

Ce feu de zanzibar comme nuit de fêlure

et de minuits moqueurs

ces souffles vulcanisés jusqu’à rougir

des lunes d’ornière peintes à la gouache

des boutres de lagune où nous cherchions une source pour y boire

*

Je chante l’homme dans la souffrance de ses désordres

*

La fleur dans sa rosée n’existe que sur la perle

de baisers étoilés

*

Le monde m’explore sous les palissades d’ivoire de tes paupières

comme un visage clair de train qui déchire la nuit

*

Je suis dans la porte close du soleil à l’encol de lèvres

de tes villes  qui chantent la pierre aurifère

dans un horizon où je ne saurais pas ne pas t’aimer

d’un règne de cristal

et mourir démuni du vent chaud de la tombe

*

Comme le poème comme l’épine de la nuit

*

Lucidité du silence

*

Du milieu de l’ombre le monde se délave d’azur

à la guise du vitrail

au fermoir de tes caresses

*

Flambeaux comme un crime sur la nuit

la pluie sur tes chevelures

*

Comme un Sisyphe dans l’amertume de mes souvenirs

Je sais la noce froide

Le serrement des barreaux où tu consumais mes paupières sans sommeil

*

Le seuil est un pacte de printemps

*

Connais-tu l’épaisseur de la mer

Ce nom que je donne à ma solitude

*

Cette profondeur du temps dans le bleu de gouffre

où nous étions libres

avec les racines de mes syllabes d’encre

où la mer n’aucune de nos faiblesses

*

Dans les décollations de l’azur je touchais cette crédulité

d’orgueil de notre enjeu

le murissement des jours sous des pierres qui parlent

*

L’île

La soif

Les rides du sang

*

13 janvier 2009

Nos cicatrices qui portent dans les sillons du vent

*

Je m’engourdis de tes fracas de printemps

*

Comme des emmurements de paupières

les ensevelissements des crépuscules roses

comme un miel qui s’éveille  lèvre contre marbre

quand nos cendres érigent des bitumes d’horizon

*

15 janvier 2009

Fenêtre close sur la nuit la chevelure qui se déploie

sur le sommeil

comme l’amande de la solitude

*

Bleu de la douleur de ma rue

qui reflète les longues solitudes des hommes

l’accablante misère du désir aux volets clos

de mon enfance perpétuelle

*

DALLOL DANAKIL

Dallol au danakil des afars du soufre et de l’émeraude

au sel tranchant à l’incise vénéneuse

d’un soleil déboisé

miel d’incendie

le haut lait d’acide sur la terre brûlante

en cornette comme écorce du monde

et crénelure de lagune

l’eau lourde et les dents de fournaise

dans le visage volcanique du cœur de l’homme avant l’homme

quand je t’ai voulue hors du temps

dans la laine de pierre qui nous juge

ma nuit de faim dans la pureté solaire de mes falaises de désert

dieu n’y parle pas mais se dévêt  en un chant de lyre pourpre

et de tesson de braise où naviguent

d’éthiopiques volutes de falaises anfractueuses

jaunies à la paille de nos silences en fleurs

*

Mes mains savent l’allégeant fardeau sur le triomphe de la femme

la peau des robes marquées du fer rouge des regards d’abattoir

comme pudeur de roses bleues ce blizzard à l âme

rehaussés de tes jouirs à l’enténébré pourpre du désir

serions-nous en ce lieu du crâne

cet oubli dans les spéléologies de la chair

les cernes de tes yeux d’avenir

 l’imparfait comme des lèvres d’inabouti

*

Roseaux de la mémoire qui entendirent la trace du temps

et le souffle des origines

mon sommeil s’apaise dans les famines de la mort

l’écho du sang dans la grappe confondue de baisers

épanouis et la vigne mordue

à l’ocre insoumis

l’ombre où se cache l’impatience à tête d’homme

le puits limpide des ciels de diamant

quand mon éternité se lève sur le marbre

des femmes à cristal de sel

je te promis pour toujours le cobalt de notre jeunesse de lagune

le rendu de la pierre enfouie à la mesure de la couleur d’aube

de tes gorges

et quand tu t’éveilles le ciel aurait rendu l’erratique écriture

du corps des astres sur la peau calmée à la plaie naissante

de l’horizon

chaque vertèbre en  nous aurait le cristal de nous savoir debout

*

De mon pays où la blancheur des murs prit ses aplombs

de diamants noirs

comme la chaux rêches des grands midis

tel épieu traçant de béatitude le perron lyrique

du sillage des femmes

comme le fruit du sang à l’étal des rivages

la résurgence rebondie de ton ventre fécondé

l’azur me sculpte de ce long cortège de ta peau

*

LU SUR LES SABLES

Comme ma mer  les vagues taurines prennent l’or

minotaurien

d’un drap rouge au soleil de la douleur

dans l’œil de Minos c’est la nuit qui s’abat

………..

                                          

Pourquoi s’acharne-t-on encore à enregistrer la 5° et la 7°

de Beethoven  après celles de Furt Berlin octobre 43

……….

comme la mer qui me reflue la trace de nos chevelures

mêlées à l’algue

la valve proche des rochers amers

…………

L’aile des oiseaux comme le sang vague de mes désespoirs

…………

Je vais à Carthage je vais vers la mer

puisque ta bouche reste d’orage

je mords le fruit de ce qui vacille

tu m’offres une tombe comme la nuit les étoiles

et le varech le désir du fond de la mer

les masses de l’ombre les furies

de ce qui initie la mort

je crie sous les pas de la lumière à la moelle d’accidenté

de cantiques blancs de la nuit

comme effondrements massifs de silence

…………

L’estuaire de nos étoiles sans épaves

les décolletés de bocages d’algues

 vénéneux

en ses ricochets d’ailes d’oiseaux

…………

Ce sang sans miel qu’on échange et tes incises

qui rendent l’effroi des morsures des grands larges

de la solitude

à flanc contre l’or blanc du requiem d’aveugle voyage

d’aveugle vouloir

plus proche du rire du soleil qui mesure le temps

et la vague aride sur les hauteurs de putréfaction…

je t’aimais à la baie cristalline de nos baisers d’après la mort

…………..

*

22 janvier 2009

Comme passeur d’étoiles la violence la chevelure d’où viendrait

la  renaissance de nos cendres…

et les sesterces de ciel romain

sous les cyprès pavés de paupières…

loin des golfes coulant ciseau de ces prunelles

qu’incendie l’algèbre brune des nuits qui coursent

le ciel mortuaire d’un homme qui se dépouille

*

23 janvier 2009

De l’or du volcan vital du souffle dans les filets de la nuit

tes yeux restent à la mesure de ces hauts sommets d’étoiles

sous les ravines de l’orgueil

et le bleu solitaire des montagnes

je tombe dans ce long tunnel blanc promis de la mort

qui ferraille une foudre comme le cri de l’or

la mort qui m’habille de ces pleins jours

l’homme se dépouille mais de quelle cendre renaîtrait-il

tu baises de tes lèvres la vitre des attentes

ma nuit de cendre le monde s’incline de son ombre serpentine

*

Comme la faim du jour qui vient du cristal de ta présence

*

 du bleu à la source de notre amour

je t’imagine dans les fossiles du rêve

et les cadenas du sommeil

l’artère de la solitude qui cicatrise  de nos présences palimpsestes

*

24 janvier 2009

Cheveux d’étoiles mes longues nuits vives nattés de vent

sans exil

mon port d’attache plus haut que les plus hauts murs de l’homme

que creuse un langage de faim le vivant sable

des chairs d’archipels

pour la liane de nos corps en torsades

*

…d’où la part du silence l’angélique lucarne du désir

comme sur l’airain de nos respirations

*

Munition des malemorts avec le cœur biseauté

l’argile connaissant l’architecture qui nous constelle

*

….et ton corps tari de sa vocation de soleil…

la nudité du sel comme d’une noire nue

le port altier de ses incendies

ses hanches de cyclone

comme les jouets farouches des écumes roses de l’amour

*

Du fond de l’abîme vivre l’incendie l’abysse

ce visage des stigmatisés

ce baiser proche de la nuit où je n’ai plus froid près de toi

*

Mer de sargasses dans la pierre de balagne

je vénère la voix qui  nomme les vestiges du temps

*

Poser ma pierre sur ton cœur

élever le cœur sur la blancheur

de l’esprit

rendre à l’âme la respiration

rendre la pluie qui ruisselle

redire les traces de l’inassouvi

*

De la voix tue comme brassée de fleurs

comme le fané d’un vent bref

*

Du fond des corbières équarri le sommeil ce feu pour renaître

De ce cep aride et frisant

*

Phèdre l’amoureuse la honte rouge

comme le cœur qui s’enfonce

au profond de la terre cette mer qui salive

tu viens pour boire le désert arable

et l’inoccupé du miroir

*

L’ontologie qui se maroufle dans ces chemins de nuit

le diamant d’avril après la pluie de nos aveux

l’homme en nous qui s’égare

pour de vertes perversions à la pointe du cœur

*

Guilhem du désert palmeraie de l’esprit

*

Comme le sang dans ses tessons  la douleur du verre

la mort n’est jamais complète

je joue de la ferraille de nos poumons de mer

à l’airain de ces calcinantes caresses

*

Tu dévides ces tissages comme une aurore

de la passion

l’or qui nous prolonge

*

Je reste dans l’orage tu restes dans la nudité et le trèfle

je n’ai plus que la présence de tes déluges de pierre

contre le feuillage des constellants

*

Ce vent noueux qui m’apporte le nom de ton souffle

l’irrespect des vallées qui consument la mémoire

de ceux qui faisaient légende

du secret des sources

*

Ce livre de crépuscule dans les cryptes synesthésiques

cet or que les femmes prennent à bras le corps….

*

…j’ai serré le sommeil dans les bras…

*

29 janvier 2009

Cassure des immensités de la mer

du dedans

la rive aveugle du sommeil où je perce

l’enfance blanche de ta clarté de ce verre

de la vague qui nous déchire

Hendrix comme pour la foudre

*

Dans  turandot se cache cette décapitation risquée

qui donne ce pardon avec un amour à fleur de lame

*

Brûlant crépuscule comme tes robes

où  les franges de notre ville imaginaire

fusent sur les  sud de mon cœur

joli page j’aime les veines de tes mains

qui récitent les mouvements de la vie

cassure de la neige  de la faim qui sent le verre

de la cassante naissance

fragile contre des velours de nudité

1 février 2009

Dans les brèches de la vie ce souffle et ces chevelures

de femme

les murs à la blancheur de la chaux

des communiants qui éclairent la nuit

*

L’or a la rigueur de l’aurore

c’est la peau sur les margelles de tambour

caillot de clarté tu restes vivante

dans le chant mêlé des morts

montagnes au manteau de sel

à l’inconsolable azur qui erre sous les paupières

pas après pas sur le chemin des chants

en torsades sur la chair taillée de la douleur

et qu’il pleuve des dagues de lumières d’acier

dans le sable des déserts possibles

*

2 février 2009

Dans la hachure des abîmes la chevelure

 des femmes a le filigrane des tempêtes

leur nuque a la logique du sang

et les mains de l’orage décrivent le sens de ton visage

*

Comme ce qui gît dans la fièvre des sables

ce sourire exsangue de ton aurore

dans la plèvre des arbres

les avenues aimées les éternités de platanes

*

…et sur ces coins de ciel les coloriages en archipel

des oiseaux lèpres

comme les cernes sur la lassitude

neigeant de poudreux sucres sur satin noir

pour toute nuit d’étoile

*

Ma réalité comme un fleuve opulent

sous les yeux de réverbère de la nuit cicatrisée

*

3 février 2009

Je prends tes mains dans les miennes comme le cristal de noce

où le sang circule jusqu’aux osselets des hasards

*

Cet arpège qui fait tomber ma respiration hors des parloirs

dans les amarres où tu m’appelles

ces chacaleries de l’amour

ces sillons profonds sous les murs où tu me reclus

guillotinant d’une pluie solitaire le poids du sang

d’où nous criions lyriques et d’intonation nocturne

*

…nous n’en n’avons pas fini avec l’infini…

*

…je t’aime parce que je n’en ai aucune preuve…

*

Et les marées disent les chemins montant des labyrinthes

ombre morte comme enracinée

sur ces poids de ciel

morsures brèves à la connaissance d’un cœur glacé

*

Je meurs comme un astre

je meurs comme dans une coucherie

et je meurs et j’aime comme tes levains futurs

*

L’aigu des oiseaux comme des clameurs  de trottoir

cobra de soleil qui crie les lambeaux de l’orage

la paume du plaisir quand tu prends ma main

sur l’or où l’on ne peut plus se cacher

*

Le ciel qui décline où nous nous rejoignons

Comme une chair de statue panique de notre sommeil

*

6 février 2009

Des sables de sommeil de la rouille de l’attente

cet anneau incertain de nos avenirs

à la callosité approfondie de tes mains

de chaque jour

dans des nuits qui descendent au puits des souffrances

pour y boire l’eau de tes lèvres

le ressac de la fête lorsque la terre tremble

*

D’Atlantique, la faille le rouillé

qui s’exile

l’aurore mitoyenne du plein silence

la hanche de notre abois que n’épuise la nuit

ces linceuls de la parole entre chaque vertèbre

de ta nudité

ce que tu affames de trébuché d’étoiles

tes mains séraphiques sur le timon des foudres

les tessitures lisses de la mort

*

j’abrite un chagrin à la mesure de la houle

du fleuri de tes robes

mon autre douleur quand se tordent tes chevelures de pluie

mes bras refermés sur ton cristal d’embarcadère

quand mon ombre passe sur ta nuit

*

Cette quadrature de la nuit qui efface notre nom

un rosi de pleurs aux couleurs peintes

pour ces phares nimbés d’un halo d’astres

*

Ce vent à tête rouge de désert qui soulève

les robes émaillées de la détresse

*

Ces vents en coin qui tournent à la tristesse

cet anguleux de tes bras entourant mes tendresses

sur l’ardoise de la nuit

les comptoirs  métalliques de la perdition

*

Et quand tremblent les horizons

les lustres des chansons peintes

écaillent comme des larmes

les pouvoirs de la lune

*

Revendiquant des nuits d’ardoise, des tumultes de lune

d’où givrent les haleines dans de pleines bouches

et sifflent les silences de soleil

nos tempêtes au revers de ton visage de pierre

d’une marqueterie masquée de murmures de nuages

*

Kant disait que  « les conditions a priori de la sensibilité

sont l’espace et le temps…. »

la poésie dit que son champ d’investigation  n’est rien d’autre

que la vie (à son point zénithal, l’amour), et le déclin de celle-ci,

(la mort)…

*

Ton avenir sur les toits du monde

ta nudité qui s’érige avant que le temps ne s’achève

*

Je dédie l’écho d’un monde sur les pavés crevés

de sables épars

*

8 février 2009

Dans les collines du plus fauve de tes yeux

je vois le tumulte de ma ville

le baiser rare quand le ciel s’immobilise

et le bonheur s’inscrit sur des étoiles de couleurs

quand le temps et l’homme disparaissent

sur leur nuage de chagrin

ce que ce soir lyrique fait élire avec le velours

 de ton visage

grand sanglot de phare la tristesse lisse

de cette poitrine nue à l’enclos de la mer

mer qui rend le poumon abyssal

comme deux éternités à chaque clignement

de tes paupières

je reviens d’un tumulte constellaire du temps

qui fait cligner cette aurore de la création

*

9 février 2009

Chants de baleines et trompes tibétaines

tous les sifflets de l’appel et de l’amour

qui apprivoisent le monde

nous fûmes deux pour une seule vérité

nous fûmes de ceux de la vérité d’un seul

dans le sang des arbres la terre reste d’une

vigueur volcanique

et nous attendions l’heure noire où toute fécondité

du cœur reste possible

*

Dialogue avec ma fille : (style sms)

-bisou ma fille et soleil

-bisou pa’ et lune

(Comment ne pas croire aux astres)

*

Les cendres de Stéphane Molinier prirent naissance

d’un 14 février de Saint Valentin

*

Dans les plus silencieuses dagues

des ailes du milan

je bois l’air raréfié

comme un plein meurtre du baiser

*

10 février 2009

L’or des chemins qui nous guident

la pluie luisante sur ta peau

la dépossession comme dans l’épée du sang

sur le furtif de la mort

*

tu n’étais pas née tu n’étais que loin

de l’enclos du constellé

foudres qui s’amassaient dans mes poches

poids crevé du ciel les yeux clos

et la callosité d’oiseaux sous les forges

du plein jeu de l’orgue

la pierre vocale qui témoigne

à l’exilée cassure

l’Océanie de la caresse

*

Nudité du nid de nos adieux

*

Je réinvente ces fenêtres dans le rouge proche

du crépuscule

des déshabillés d’aurore

le poids de la nuit dans les rizières de tes sources

la nudité clairvoyante dans les convoitises de l’abîme

*

11 février 2009

Ta chevelure est un phare sur nos rivages

Et tu peins mon étoile à l’orient de ta nuit

*

Je t’aime de ces perforations du cœur

Qui finissent à la dague de la respiration

*

Ton sourire reste à la douceur de l’aurore

*

Et tu restes mémorable sur des vents menteurs

dans le diamant des eaux

ce seuil de lisibilité quand les vignes du cœur

murissent la clarté vendangée

depuis les toits de l’aurore le feu de nos bras

les uns à la respiration des autres

*

12 février 2009

L’éclat des verres sur l’herbe fendue de tes sourires

l’orgueil respire comme un rire de ceux qui s’aiment

sans sommeil et sans soleil

quand nous n’osons voir la terre baiser l’incertitude

et le plomb de notre fidélité

*

Ce que j’écris de la danse lorsque je me harasse

de tes raucités bleues comme une mer de flanelle

tes lèvres qui se posent sur un mur de sommeil

toujours plus vive et plus proche de ta mort visible

tu as rêvé de toi et je t’ai enviée

*

13 février 2009

Je savais que je me renaîtrais …je taillais donc tes destinées

loin des quais

dans ce sang mêlé des grands larges

 le désir renaissant à l’enclume du réel

je faisais sourdre le sortilège des fées

ce sang intérieur de l’arbre comme l’amante

soutient les voûtes de la nuit

et donne la gorge au vent des sources

*

L’été rayonne sous les lourds poings de soleil

que la blancheur diaphane comme un sifflet de train

vient au perclus de ciel qui ne s’éteint pas

je neigeais doucement de l’envers de toi

*

Mon immunité sur la place publique de la mort

*

14 février 2009

Nuits peintes des griffures du jour harassé

de crépuscule

dentelles de Montmirail

dans la barque des vallées à la lisière de nos veines

naissance rouge du monde qui brûle

de l’or de ses sillons à la grappe de nos ivresses

*

La mer qui laisse dans son reflux

la clarté de notre ignorance

*

Les herbes sous le vent font un flambeau à la nuit

comme des doigts de braise des joyaux granitiques

de femmes à hauteur de leur éternité

*

Ces parsifals ces lyriques ces parques renaissantes

à la dentelle de tes doigts du nu burinage

des clavicordes les chablis de pluie 

et le gisant pur de l’aurore du déhanché

d’où je n’ose rêver

notre miroir d’ombre qui se souvient

de notre connaissance mortelle

robe d’écarlate parcourue d’embellies damassées

d’avril comme nos ombres suicidées

des mains de château aux yeux clos

qui déshabillent la nuit et qui lissent

les litanies du corps

tu as le baiser vertical et l’indifférence du cygne

ton sommeil imite la mort et la foudre le venin

de nos désunis

je porte la couleur du jais le long des cortèges

ombellifères tes lèvres sur les deuils d’où tu me nommais

*

Drain de la terre cette respiration de la tristesse

ces longs fuseaux de tes membres

de leurs cendres enfouies

les ornières perséphoniques leur printemps

sur les vièles à roue et les souffles barbares du vent

au chœur des noces de platanes

nous

     le long des chemins au hasard des fleurs de ta rue

*

Comme je montais vers la tristesse

ce long grenier de tes paupières closes

des ardoises de pluie vivaient sur tes chevelures

et la lune s’armait contre nos attractions puériles

*

je vis d’un cubisme qui respire

du cornet de hasard de ton respir

*

Peyotl du  silence je reviens à dieu

je traverse les herses d’un vivant soleil

paupières closes pour les pierres

et les lierres

de serpent de nuit

*

Ma nuit évacue l’aurore

mes crépuscules dévoilent

la carnation de tes robes

*

cercle mosaïque et comme ciseau du monde

comme les rafales de l’or sur la peau de tes plages

les arpèges suspendus

quand il n’est pas encore nuit

la chirurgie musicale du murmure

*

Roué de nuit à l’or fin

comme d’un de lourmarin

tison des maisons d’ocres camuses

roussillonnantes dans ses ors nus

*

Nus de fleurs et de rues les plèvres de la peau

comme de carthaginoises dagues d’azur

colline des vents dans ses heures astrales

et ses sommeils burinés venaient quand nus

le temps s’achevait sur de grandissants

rideaux de platanes

*

15 février 2009

Des deux tétons de citron laiteux que deux

dames fauves au chaud miel de lèvres

humides baisers de soleils gorgés à chair

des Véronèse qu’au suçon se lèche l’alliage

des luisances de dessus les cuisses

le pourpre des vierges sur la peau

et le col repoudré et mol du cygne

*

De vos mains de lys et de votre front de marbre bleu

les désirs en chignon noués

de blond casque nonchalant

ce qui respire de pigeonnante encolure

chère sœur en amour l’agonique cueillaison

de sève barbare et mutine

l’aigue et bleuissante peau du velours où je viens boire

*

18 février 2009

Dans le sanglot de la neige

comme à la trace de tes semelles

je tiens l’hiver en sursis

*

Je t’aime contre la joue de tes blessures

*

19 février 2009

Destinées rudes comme l’âme des pierres

*

Racines qui reviennent de l’envers de leur voyage

*

Nuages pensivement épars sur l’aquarelle

des jeux de l’enfance

*

Plus grande sera la soif à la source

du limon de ton ombre

*

Ma nuit me trahit de ses songes d’argile

*

Ce jasmin des édens au vent tendre

de tes yeux éphémères

*

Coulée de l’aurore où nos pas n’ont plus que le poids du ciel

*

Ces vieilles morts qui étreignent la cendre  des anciennes braises

de vérités échues

*

Comme ceux établis au désert qu’irrigue le sang

ombrageux des scorpions

*

Lune roussie de l’odeur du coyote

du halo calciné de ta bouche de miel

sur le dit des secrets où nous n’avons jamais dormi

*

L’ivresse qui abrutit l’ivresse qui éloigne

ce poids tentaculaire de la ville qui dilue

les amours perdues aux labyrinthes de ses illusions

*

Mon sang circule dans les artères de mon chagrin

l’écaillement des façades qui taillent tes robes de crépuscules

*

L’amour sur les grèves les ouragans sorciers

Bleui tumulte de sanglots de soleil

*

Bleu comme le sang de viandes

le chanvre de la lumière reptile

l’aurore froide et la griffure

d’un grand phare

la mer qui ne dort pas

*

Les baisers des orties aux genoux de l’enfance

ces puits où l’eau se confond avec le vent

dans l’oreille mortelle du marbre

la nuit cède au diamant qui se fend

de la probité amère

de l’eau morte d’un védutiste

*

Dans la crudité du souffle le vent marouflé

de l’oiseau libre

*

Et si tu renaissais de l’eau maigre de ces timides espaces végétaux

de japon

le pétale qui fend la courbe du désir

*

Ce levain des ailes qui nous portent

cet acier du besoin au regard de la chair

*

Et sous ces hauts le cœur de la nuit

ce cristallisé métal de la rose

de celle qui s’essouffle de ma douleur

du trop plein des cimes à l’aigu d’un âge de bonheur

*

Entre les parois des abîmes où nous allions mourir

les turbulences du sang rendent l’écho de ce cri

qui percute une fêlure au modelé de la nuit

*

22 février 2009

… et comme des traces de Sicile

et des bruits d’Etna dans mon sang

*

Tu m’as ému tes doigts se posaient sur un volume de Lucrèce

*

Ce cri des loups qui libèrent

pour toutes celles que j’ai aimées

de Villon : «  ….tout aux tavernes et aux filles »

*

DIALOGUE DES VISIONS DE L’AME
Nuremberg te deum

L’homme se dépouille mais de quelles cendres

Renaitrait-il sans le souffle de ta parole ?

et connais-tu l’épaisseur de la mer

ce nom que je donne à ma solitude

nous fûmes deux pour une seule vérité

nous fûmes de ceux de la vérité d’un seul

et de ce linceul ta face pour le monde qui brûle

dans le sang des arbres la terre reste d’une volcanique

vigueur

et nous attendons l’heure grave où toute fécondité

du cœur reste possible

sublime abîme

je reste fendu par les demi-mesures de l’âme

ma route vient de l’anfractuosité

qui nous peuple du sable de la solitude

je suis le vent l’odeur le trèfle

la bigarrure du monde

et tu relisses l’angoisse au cœur des forges

et je me livre à la tétanie de la nuit

dans le bazar constellaire tu nidifiais l’étoile de l’homme

ce désir d’aimer plus léger que la nécessité d’aimer

tu perces la mer comme tu mesures les étoiles

et nous rêvions des rivages au sein lisse

des ressacs de tes vagues

personne n’est jamais revenu de l’insondable défi

tu déposas la chair dans la chaleur de la paille

du souffle de l’âne et de l’adoration de l’innocence

tu déposas la chair en un lieu du Crâne

sous la rocaille et le fer

et nous naquîmes de la plus profonde faille

je porte la croix du fer de l’anguleuse passion

je porte la soif de l’angoisse à chaque joug

de la lumière injuste

le temps se fige dans notre hasard de sable

je te sais être une abyssale flèche d’or dans la sphère

déployée de la Résurrection

*

25 février 2009

Dans le bleu de l’arbre le dégrafé

des cabanes de l’enfance

*

L’alvéolé creux des boucles de Dordogne

*

Ma nuit me suit dans des gouffres

où mes limons se meuvent

*

Je bouge la nuit sur les remparts de mes incertitudes

*

L’acier de ce qui nous désunit

en cet inévitable du couchant

*

Navire pour proue des navigations

j’ouvre la plaie des grandes voiles

sous d’anciennes plaies portuaires

*

L’antinombre du ciel sur le baiser de ceux qui meurent

A l’envers du buccin des trépas

*

Je vois partir les grandes nuits quand le ciel

n’a plus pied

dans ses chemins d’ornières aux pierres blanches

*

…je vois partir les grands albatros

Je vois luire les rivages des infinies espérances…

*

Tes lèvres tardives sous le compulsif des néons

et le néant du vent qui va

*

Ces collines de la nudité ces Vaucluse

où les portes claquent

je t’y aimais sans savoir t’y revoir

*

Ces caresses de l’azur qui nous viennent pleine pierre

contre ces badigeons du fleuri mon âme en trompe l’œil

*

Je t’avouais des atlantides sur leur perce de désert

à distance que les étoiles venaient en navigation

dans les collines où nous savions mourir du diamant

je touche le ciel qui nous qui nous hisse comme un arbre

dans sa sève

je t’aimais du vol de l’albatros

nous irons à Brantôme

nous irons à sainte jalle à la pierre dure de la drome

et j’osais l’ambre de la peau

les femmes n’aiment que leur bourreau

les femmes n’aiment que ce qui tombe

du point d’orgue des flétrissures

*

27 février 2009

L’éternité pour le vent qui nous éclaire

*

La marée de l’espace qui nous pousse vers ce soleil

de la vie

comme venue des nuits nues

dans les filets abrasifs de droites douleurs

*

Dans les filets d’or du silence des abysses

*

Dans l’amour du monde posé sur nous

deux prunelles de charbon

croyant à la force du jaillir et aux ensorcellements

CHANT DES TSUNAMIS

2 mars 2009

Ces chants xénakiens aux carrefours et aux confins fertiles

tu te meurs d’une autre douleur d’ivoire et de banquise

des désespoirs sans parure je perce la clarté rouge

de l’abstraction de ton corps

je hèlerai l’aube des grands sommeils  fauves

dans le dénudé et l’éloquence

cette haleine du sang qui congédie le silence

et la foudre au thanatique du talion au risque de vivre

ces seigles croissants de désert sur les bouches de blé

ta peau investie d’où que tu meurs de tes dérobées

au rouge de tout crépuscule

je hèlerai l’aurore dénudée éloquente de tes silences

de foudre

ma bouche à la brutale haleine des blés

ces congédiables silences du sang sur les murs de chaux

au vivre de ta peau au pisé de ton scandale solaire

*

Comme un achevé de pétale et d’orgueil

vers un monde d’occident  qui se dénude

nos matins penchent vers de vieux calvaires

au granit et à l’or d’où viennent ces femmes de la brume

*

Cette éclosion du silence

des paniques proches des failles

du tectonique du cœur

*

Ces pluies qui se gantent du silence

de noires avaries de nuit

je t’aimais dans l’illisible limpidité  de ton visage

*

L’or dans nos cœurs qui transmutent en ruines

le minéral traversant de nos mondes aimés

*

Cet ivoire de la peur cet ébène du secret

ce sommeil de toi quand je rêve de toi

*

Même éloignés dans la mort  cet instinct

de la pierre qui se remémore

*

ces roses porteuses des anniversaires du silence

des carnations de nos rencontres

*

toutes les appoggiatures des œuvres de la mer

le tropisme des griffes menteuses

de l’arbre nu

chevelure jaune au delta déhanché vers la mer

sable de suaire vers le vent qui déboise la femme

comme un rituel

chant océanique rivé d’épousailles où ton nom ancien

vacille sous les verrous de la mort

qui nous hèle de sa beauté renommée

et vers juillet la clarté qui étreint la pierraille

tes yeux aux desseins d’or sous des vanités de vitrail

d’orgue

une sève de soleil sous le chagrin consenti

et le cri nu de tes bras ouverts sur la nuit

dans le déjeté des seins clos sur l’infini

dans le lait d’avril des abysses de Carthage

fruit violenté des labours de fièvre

l’homme est debout à l’embouchure bleue

de la mer sourde de nos orages

*

Je vends le sel de ton désir l’irréparable gouache

à la palissade de notre plaisir de mort

*

Totems des anfractuosités de l’arbre

la pluie ductile

l’alphabet de l’écorce

et la sève de ton sourire

la jatte de cruauté couleurs des nuits

ton souffle rembulbe ces soleils où nous restons

*

Reste l’onctueux de la peau au registre incendiaire

de ta chevelure de serrures

tes bras libres la liberté refermée à la bouche de ton éveil

t’aimais-je d’un torrent d’aurore en ses arpèges ?

*

8 mars 2009

L’épiphanie de ta nuque qui me brûle de mille cobras

comme d’autant de vivants soleils sur ta peau

mon cœur est mûr sous la cendrée de l’été

tu es l’attribué col d cygne qui s’évanouit

dans d’audacieuses calligraphies de lumière

*

Chants des interdits qui contribuent à la nuit

comme un mur à la chaux vive et nu

*

Nue sur les ruines de la dune l’étoile se dissipe

*

Entre le tissu et la peau des lâchés d’oiseaux furtifs

*

La nuit s’élève dans une rançon de soupirail

une émanation du bleu grandissant d’étoile

la famine s’élève de sa gangue de vent qui brûle

de l’enfance qui s’écorche dans les quinconces

de la voix du monde

et l’airain de la nuit commande

*

10 mars 2009

De l’opéra les tumultes de l’homme dans la tragédie

la montagne qui s’ouvre

tu ne m’as pas trouvé sous le vent

ni dans notre ruelle qui dort

*

L’horloge monumentale n’avait plus qu’une aiguille

pour les temps

l’autre sombrait sous les sables obliques de fauves horizons

*

11 mars 2009

Chants des brisants sirènes qui découvrent

des putréfactions d’étoiles

et qui partagent ces conciles de nos contradictions d’orages

-comment s’enliser dans les songes de l’or…

la tête fauve de ma route de constellations s’écrit

d’un lierre d’avenir

dans des pelletées de lune

et dans mes nuits qui grandissent

*

L’univers est dans l’étoile de ma main

et le monde tient dans la cavalcade

de tes brumes de chevelure

*

La nuit explose les étoiles nous ayant respectés

*

La nuit me redit l’infini et le souffle à la vitre

et au rivage de paupières

de nos jours qui s’effritent

*

La vie revient comme l’oiseau au sel des voiles

comme framboises au tablier qui se tâche

*

12 mars 2009

Lune d’incertitude au miel de la nuit

paupière et demi paupière croissantes

pour nos lendemains

 le blême de notre sommeil

la lumière ainsi navigable

*

L’inaccoutumée pierraille la sécheresse du vent

sur la peau frisante de l’amour

et comme un printemps dans la nuit qui finit

*

Meurtrissures du mémorable

le baiser qui comble la nuit

*

Dans la nuit neutre des plagiats de l’amour

ces ronciers qui soufflent sous le verrou large

d’ailes d’oiseaux

des verrières de soleil

*

De cette tolérance blême l’injustice a son quai

*

L’hiver achève son clavier de soleil qui fane

l’hiver engrange la rancune

de cette vase de soleil dans son labyrinthe

*

13 mars 2009

Thyrse le romain pierre à pierre

ta romanité sur les hauts venteux

du Verdon

cette blancheur du souffle au badigeon

d’une vasque d’aurore

*

Tu n’étais pas née je voyais déjà la nuit nue

*

La montagne me traverse la beauté se fige

*

tes yeux dans ces bleus lacs qui clignent

ton poing de laurier sur mes ciels

notre amour noir

*

15 mars 2009

Cette lune qui m’accroit équinoxiale

*

Ma lampe sur les vents arabes et sur les sables mauvais

la fonderie tectonique

le désert qui décrypte mon autre douleur

*

16 mars 2009

L’irisation du murmure qui résonne

dans le glacial du secret

*

Je frappe à la porte de mes routes blessées

seul soleil sur les marches de l’infini

*

Plus fin que l’or des pluies la liberté

l’ange déshérent nappe d’un sourire

l’amer mourir de nos fissures d’abîme

*

17 mars 2009

L’herbe tectonique sur la fusion de nos racines

le boréal à l’ambre de tes resserres l’ivresse

en ligature d’aurore le forclos de mes jours

qui dicte l’ombre du vent dans sa source

qui froisse les étoiles comme la peau

dans sa chair de poule ma tendresse de talisman

mes océanies de tangages

>dans ses ivoires d’incendies

je t’ai voulue comme un cadastre attend

 l’absolu du soleil

je te sais ventre de volcan comme un cœur laminaire

une conjoncture de l’acier sur l’enclume des naufrages

l’amour nous donne ces respirs de la mort

ces macreuses nuits des cœurs de fardeau

le colostrum des souffles à l’abyssal de la mer

de sa main tsunamique

nous serons frappés du basaltique de tes chevelures fanées

et des architectures de volcan en leur ombre de Sicile

l’homme des dédales dans l’onglée des jours

sur les clôtures entraillantes de l’amour

le mûrissement de la douleur

dans cette décrypture d’abattis bleus de la mer

la léchée d’orchidée aux cohortes du désir

la mortelle foison d’acier du désespoir venant d’une clairvoyance

et le renâclement de l’ombre un soupirail de roncier

de nos amazoniques baisers … morituri

ces déclins massacrants de toi loin de moi

dans les envahissements de notre nuit

j’invente le vent noir de l’oiseau le crissant scorpion

le sable froid dans le dard épicentrique du désert

ton silence de ciel dans des lois de corail

la soif de toi qui me porte obscur dans de brisants

rayons de lianes litaniques creusant leur redire d’idole

le sachant épiphanique de la couleur venin vain

du lait de ton sommeil

j’ai la pluie de ma nocturne infinie tristesse de toi

*

L’aurore m’incendie

l’azur m’irradie

la nuit donne le jour

et les étoiles fragmentaires

dévident des plaies de femme

dans des vents qui se fendent

*

qu’aimai-je de cet infini de voile

loin du rouge de nos fétiches de sang…. ?

*

J’aime le jaune de la révolte et ce noir à l’obscur

de ta décrue

la malignité de nos harmonies

*

Comment naître d’une soupçonnée mortelle aurore ?

*

Je t’aime de ces encres de nos cassures

*

Soleil qui s’en va avec la douleur de ses ombres

le badigeon de nos déclins

*

Comment troubler l’équilibre du sang

le rythme de nos amours

ce don du don l’algèbre du rouge pour les premières amours

*

Cris… je cris l’espace me remplit

************

DIALOGUES DES VISIONS DE L’AME 2

La nuit épie la brume

le vent s’éprit de la noce

la trame aux lèvres

d’un refleurir lacté

*

J’aime cette étoile captive l’ombilic futile

en  son ombre clairvoyante

*

19 mars 2009

C’est un soigneur de fleur

de celles aux mains osseuses

à la gentillesse des cœurs

où l’or s’est ridé

*

Du bout des matins ces cœurs d’homme

cet  ancestral carreau de la pureté qui respire

*

Mon cœur s’envolait jusque vers tes vents

et les ferrailles du soleil

le sang rebelle de cavaleries incendiaires

*

Reste la foudre de ma folie

*

Les larges orgies de la mer sur tes souffles incestueux

le corpus de la nudité à sa source

*

Celle qui disait la foudre les mouvements de l’or

*

Thésaurisante blessure de la mémoire

*

Colline où le sang battait mémoire

contre la foudre fendue de tes bras d’aurore

*

(variantes des « dialogues…)

Comme celui qui voulut durcir l’aurore

comme la nuit dans l’indicible embrasement

de la foudre

mon cœur jusqu’à tes versants

jusque vers les vents et les ferrailles du soleil

le long labour rebelle de cavaleries incendiaires

dans la foudre fendue

de tes bras d’aurore

moi qui t’aimait jusqu’au sang de l’irrésolu

**************









POLYPHONIES

Ce sang rouge sur le cuir de la nuit

et les seins d’obsidienne qui font naître l’orage

robe de pourpre qui prolonge le soleil

tu traverses les métamorphoses vivantes

de la terre incarnée

haras du vent sur des lagunes de tropiques

la verte ivresse de femme au brûlant sable de ta peau

le frisson de tarentule

et la flexibilité fauve de l’amour

nuit dévoreuse de murmurants rêves échoués

reste dans la houle et l’écume brisante d’un printemps

 qui se hisse comme le pays des oiseaux à mon carreau

les fantômes de la nuit coulissent l’eau de la soif

de tes chevelures

le chant bleu sur les ailes acérées des matins de dentelle

*

Mes amours restent des dagues

sur la noble pâleur des silences

de tes lèvres aux ardoises de la nuit

*

Déploiement des ailes à l’aigu des silences

cœur des lèvres aux souplesses des enserres

dans la peinture de l’étoile de toi qui s’éloigne

*

Comme tu sortais les lames bleues de la mort

du Tunis de ta peau

je rejaillis des plaisirs de la pierre insensible

cette chair de trottoir

les lourdes roues d’or de nos conquêtes

qui s’enborgnent de nos bouches

à la bouche des putrides aurores de ta mémoire

*

Ferraille du cœur de tes sabots de fer à cheval

cette terre qui désastre le constellé du monde

quand tu restes avec la mort dans ses blancheurs

*

Pancréas des douleurs mon âme

sans plus personne les morts plus

présents que les vivants de l’avenir

*

Comme ventre et comme grande reverdie

et comme grande puterie à la crête des vagues

les reflux cadenassés des baisers

et les serrures de ces rues de laverie

d’avant la louverie abrupte de nos montagnes

*

Cordages des désirs montagnes des licences blêmes

des ciels crus comme une proie infinie

une sérénité de crépuscule

mort qui tient la main

louve de l’obscur

ciels des griffons de ceux qui aveuglent

comme un empire de lune vague la mer

emplit les secrets des horizons

dans des végétaux au luxe de la nuit

*

Dans le végétal de la nuit la subodoration

du cristal des astres

*

Mai et mars par le couteau giboyeux

l’enseveli de la carne qui roussillonne

le pieu pur des cadastres

coutelas des aveuglements

des aciers du désir

futur de l’or nu au fuseau bagué

dans une murmurante bouche de la mort

*

Ces avenues qui montaient comme autant de rues

qui fléchaient l’illusoire las de nos intimités

*

Cœur qui n’a qu’une seule entrave

ces caresses à l’image de l’orage pour te perdre

*

L’abattoir des nuits de nos caresses

cette défonte agrégée à la bouche qui se veut baiser

qui se croise à des empires d’ordures nocturnes

*

Mers tsunamiques des ensevelis

des embalconnés et du basalte

mers qui ne nous donnent plus cette main facile du nageur

facile proie de ceux qui embouquent les grands larges

d’avant ces incandescents enracinés au bleu mortel

et aux épiphanies de l’aurore

mers qui s’approfondissent morts après mers

sur des seuils aux colonnades d’absolues ruines

de ce qui nouera toujours la parure de ces jours

qui nous reviendront

*

24 mars 2009

L’or casqué d’un graal de soleil

houppelandé de nuit  la ravine

de l’homme

l’amarre silencieuse de son labour

le secret du feu et le gravier sous le pas de l’errance

*

Rêvant à la trop nocturne à la trop basaltique

terre de frisson

d’une Atlantide perlante je cherche

de paludéens déserts comme avec les mains de la mer

*

tous ces noms lieux de l’amour

et ces substitutions de soleil

rançon de lumière qui vacille

dans le ciel fertile des gravats du vent soucheté d’azur

*

26 mars 2009

Ces rues aux proportions blanches de montagne

ces cerisaies d’indifférence de soleils doubles

l’Erinyes de la lumière hors les murs

*

27 mars 2009

Bleu de la lumière qui coupe la vitre  telle vérité

qui calcine la fragile aurore du vitrail

chute de la ville

mes rues lourdes qui débondent de leur crasse

d’infini

dans les sillons du cœur se lèvent des sources

de vent scellées à l’embarcadère du temps

nous entrons dans cent mille nuits

par le pleur accepté du roncier

*

L’eau lourde de nos insomnies gantées

des batailles fertiles de la nuit

entre toi et moi l’épaisseur abyssale du murmure

*

Flétrissure des murs engrangement des mémoires

*

Cohorte de chagrin c’est la ville qu’elle endort

quand c’est l’âme qui se nourrit de sa propre faim

*

29 mars 2009

Nomadité des femmes modelées de mers

aux terrasses des œuvres océanes

le marbre imite la mort

le bonheur tremble sur l’horizon

d’une pluie d’étoile

*

30 mars 2009

Je jalouse la foudre dans l’embouquant des orages

*

L’infini sculpte le bleu débarcadère des abysses

*

Bouquet des foudres qui dénude le granit qui arpente

la douleur à toise de montagne

marteau à l’encoigne des dômes d’étoiles

pouls dans l’aveugle hauteur de la mort

je fends le cœur dans ses parois de verre

*

L’eau résurgente des limbes aux longs doigts

de quatuor à cordes

tu dénudes la clarté de tes robes acérées

dans la foudre biseauté de tes reins

dans l’arc boutant du génie de tes chevelures

je t’aimais pour tes regards de blé

dans la hachure future des couteaux de l’été

*

Cloches nomades avec les abîmes de l’orgue

dans le tranché du souffle les grandes décrues des astres

la mer déjà…comme reposoir de l’exil

l’océanique rituel des étoiles compostellanes

nuit du bronze dans le sacré totémique offert au vent

d’enclave

je boise l’ombre au seuil de ce fer d’occident

tu hissais les haubans de l’azur

les purs sanglots du sable jusqu’à l’oubli de ton nom

*






porphyre

1 avril 2009

Ma solitude est un jardin enclos où se dressent

des échafauds de soleil

ton visage est une plaine incendiaire où chaque fenêtre ouvre

sur les sources de ton visage

ma solitude est un joug sous la rosée plus secrète

que des parterres de cressons bleus

ton visage a la lumière spectrale de celle

qui baise ta nuque de pierre de champagne

ma solitude gouverne la terre aride

de mes étendues de silence

ton visage a l’innocence lisse des matins

de fontaine jaillissante

ma solitude récite l’ombre et le déboisé

de pluies lapidaires  la faim qui mendie

au plus brûlant des paupières

ton visage de revolver a les épousailles du sang

et le ventre des famines

ma solitude a la violence de ceux à genoux

dont les vitres cognent sur des terrains vagues

ton visage ruisselle de mes pluies de falaise

sur tes joues d’embrasement et mes polyphonies de griffes

ma solitude est un milieu de l’ombre

dans des sabliers abrasifs du rouge de tes lèvres

solitude qui tient aux murs de soleils de cigales

ton visage a la source vivante de mon rivage

du bleu de tes veines

dans sa gaine de sang d’ivoire

ton visage mortel qui sait tresser d’amour

tes vertèbres d’orgasme

mes jours plagiant les ruines de l’ordre

ma solitude après plèvre l’essoufflée solitude

de mon visage caillassant la clarté

ma solitude d’orgue source de l’acier

qui nous déshérite de nous-mêmes

mon visage dans ton visage comme un poignard

de solitude

un visage d’aurore la lame rouge du fond des sables

scorpion de mes solitudes vallées mortelles

cribles sous les yourtes de mes déserts

la nuit cognante contre les étoiles venant de notre renaître

2-8 avril 2009

…et ta voix garde le brûlant secret de la nuit

où je suis né

les limpidités fantômes le bleu rebelle

de nos échos qui s’ébrèchent

nuit sertie du milieu de l’ombre

comme le mauve de fatigue de tes yeux

et leurs paupières de glace

je peins l’étoile de la couleur de tes yeux

qui la regarde

j’ai fait des d’incendie dans des méandres de torrents

où des prunelles roulent des foudres qui me prolongent

le feu féminin a la fenêtre du temps qui nous consume

et tu éclaires cérébrale et sensuelle le nô japonais

sur la ville qui s’enferme à la tessiture de son emmurement

tu es à l’horizon de l’hiver ce bouquet de soif fertile

comme les fruits de tes doigts qui agrandissent

mon choix de t’aimer

demain seul et sans rival je porte le feu de ta reverdie

inextinguible

et le phare de notre mer du dedans d’aube et d’albâtre

ma vivifiante dans la renaissance

de tous mes os tu me grandis

L’ordonnancement ancien que la vie comble

de n’être plus l’infidélité à la vie

tu es le ressurgir de ma solitude infinie

dans la liberté de ton écho

polyphonies obscures comme porphyre veinulé

pour lisser le temps abrasif

flots d’or et de rubis dans les orangeraies

comme autant de cachettes où le vivre et la mort

tournoient de nos tournesols de désir

*

La vie l’amour le jour l’enclos la nuit la haine la mort…

*

Cœur seul cœur dans la pureté

quand tes yeux me font face

*

je t’aime d’un cœur solitaire

d’un soleil fendu au sang

de ces fleuves qui nous innervent

plus loin plus profond vers la mer

cette plantée de fourchette

de ton regard

qui dit le secret de l’amour

*

Je t’aimerai demain de la mathématique absolue

de la pyramide de tes corridors de promesses

*

J’ai le visage dépoli du soleil qui irrigue

des captivités de vérités de neige

*

Mes neiges contre ta poitrine pour t’insuffler

le froid de la ville qui m’est fidèle

*

Luxure du soleil pour les arbres noirs

de tes automnes de larmes

*

Ce que tu refuses de mes soupçons

de ma vie

de mes horizons…

*

L’onctuosité restera le joug

*

Je te le disais pour mes désespoirs monotones

la couleur de nos irraisons

*

Les fastes de nos cœurs mangés dans les villes

de ton visage innommé

*

Comment nous pensions nous dans des ombres charnelles

à la procédure de tes perfections

*

nous fûmes de nocturnes agonies

dans les larmes de nos fidélités

*

J’ai aimé un visage j’ai aimé la nuit

la mort s’insurgeait sur le vivant

morsure de ta lèvre sur la mienne

 qui divise le monde

*

Nues et trajectoires du sommeil des pavots

tu savais en laisse nos syntaxes insoumises

*

Révolte de l’aurore au cœur du flétri

*

Celle qui marche à l’aplomb de l’azur

Celle de la rotondité de l’avenir

*

Nous vivions dans l’éternelle ivresse de l’oubli

et tu voyais ces mots qui me faisaient vivre

*

Crépuscule de tes robes l’enflammé des jours

qui recèle le monde

*

Comme mort la ténèbre le lieu du feu d’injustice

*

Pelletée d’un délabré de ciel ce baiser sur la femme

aimée qui s’endort

de ce souffle contre ce rien et obscur besoin

de notre humanité

*

tous les horizons des hommes culminent

vers des branchages solaires non partagés

*

Main dans la main par la captivité

ces prisons aux couloirs divisant le droit de la nuit

toujours dans ta main fidèle

*

Dans Prague l’embrasure du visage des famines

les rues qui montent vers le ciel

*

La voix de la mort l’iris des printemps

les doigts agrandis des caresses rêvées

*

Le cœur de l’homme a plus que le volcan

dans ses tailles et ses proportions

comme l’Etna dans ses désordres

*

Je voulais le feu des dieux et de toi la chevelure

la nuque qui m’immerge dans mes naufrages

*

Mon cœur ne veut pas vieillir

je dithyrambe une nuit

sous les sources du temps

*

J’ai vécu comme une ombre

dans l’ambre

où je me croyais terré

*

L’homme rentre dans son ombre

et fait place à la couleur de sa vie

sur la terre

*

J’ai dans tes mains des paradis

qui respirent comme autant de ténèbres

dans mes droits de désert

*

Je t’aime de ces décolletés de la vie

qui se donnent au vent

*

Comme les couteaux de l’amour je meurs

des fissures de femmes toujours nouvelles

dans les sangs du bonheur

et les équarris de nos métamorphoses

*

La rue où nous sommes nés d’amour

vit de sa blessure toujours nouvelle

*

Ma solitude a vécu de tous mes rêves

*

Et je reste l’inextinguible brelant de la chair

à l’égal de ta voix

arc boutant d’une ordonnée des astres

la syntaxe de l’amour sur le crayeux

d’où je nais de pleine aurore

*

tu m’as confirmé les désastres de ceux que l’on tue

tu m’as couché sur le ventre de mes racines

je t’ai meublée de l’or de mes étoiles

*

L’enserrement à visage aimé dans les avalanches

de la nuit

corps contre cri

ce qui s’émonde nocturne après nocturne

les voiles prises aux rêts décousus de la chair

*

Mon ombre divise le monde

ma nuit m’inféode au cristal

lorsque tu disparais

*

Ma rue d’avant cette flèche intime du cœur

de futurestie

de macadam

de douleur

rotations de nuit contre les cognées d’ombre

de tes silex de silence

*

Je foudroie celle qui m’éclaire de ses irraisons

*

Comme celle qui cisaille la mort au plus revêche

des éclats sombres de soleil

*

Né dans les unissons à la racine de ceux qui mordent

à ces femmes renaissantes

dans l’or des jardins de murmures

j’inventerai la douleur à l’aubépine de nos larmes

le sens recommencé de tes yeux

maille à maille proches des candélabres nus de la nuit

*

10 avril 2009

DAN D’UN 10 AVRIL

Dans ma rue et sur ses trottoirs l’avril

respirait du soleil rouge de nos dénuements

**********

11 avril 2009

Multiples respirs du mortel le vœu du soupir

tu frustres la rose des avenirs

tu conjoins les roses solaires

d’avant la polarité de nos amours

tu conjugues mon droit de donner l’ombre

à celui qui dit la douleur des larmes

tes yeux purs de la plus oublieuse ombre

quand le blé respire nos songes à visage d’ange

*

Même dans la mort des racines vivantes

portent le visage de notre poème de pluie

*

tu déposes la victoire de notre dimension

sur la mort infinie

*

tranchée d’Aremberg Wallens Aremberg

de macadam

ce vent fragile des forêts de foudre pour ceux qui cheminent

*

14 avril 2009

L’or de tes cheveux engloutit le noir résolu de la nuit

le serpentement de la respiration qui s’invente

*

Je retiens les étoiles quand la nuit se joint

au visage aimé du désir

*

J’ai vu le visage qui déchire la foudre périssable

d’une femme aimée de la nuit

*

Mourir de tes rumeurs d’aurore comme de ta nuit mobile

comme des yeux ouverts aux murs froids d’une ferraille

de haute cour

*

Cyprès qui transpercent les nues

des nudités d’orage

bourreaux des vieilles folies

je bois le visage de la misère

les yeux immobiles et la mer

le rouge et le noir de notre fossé qui se comble

*

Tu règnes pour m’éveiller

*

Ma vie palpite dans cette étoile d’oubliée

dans la nudité de soleil où je pose

cette source de sang dans un sein d’aurore

*

15 avril 2009

Dans l’oubli d’un sein que baise ce vieux vent des juillets

l’ensemencement qui veille à la tendresse de la nuit

je repalme les dithyrambes du baiser

à l’accablement des sources à l’écorce ladre de la nuit

je vis de ta voix dans ses gouffres de lait grave

du sang de tes plages et des crimes d’une ville

qui respire

cette liberté du blé sur ta peau d’indéchiffrable

tragédie où les fenêtres de la nuit

ne dorment pas dans la lassitude des chants de la mort

*

D’une incise qui couvre le ciel

*

Jasmin de tes déserts coïts féconds

lorsque tu bois les lèvres d’essieu

calvaire de ces étoiles qui nous innovent

comme d’insaisissables sources

d’aurore de vie de soleil d’éloge

de dernier songe

de mappemonde où nous marchons

sur des certitudes  d’où t’aimer

contre de toujours burinantes ombres

à la flamboyance de l’or

*

Je ne me sens pas seul je vide le ciel de tes consentir

je vide le ciel de l’impureté de la mort

dans le simulacre et le plomb

de mes enfances de plages endolories et surannées

*

16 avril 2009

Et je tremble de la misère de l’écorce qui ne dit son nom

du sang de l’été

ma naissance brûlante de toi

*

Serions-nous de l’ornière

de ce voyage abrupt

pour ne pas nous perdre

*

Mon amour trace son sang clair

sur le visage qui te rencontre

dans la solitude infinie

du feuillage où nos secrets

disaient le charme de la terre

*

Ces cernes ces nues de lointaines éternités

*

La loi de l’or les rivières filantes où les ordures s’abandonnent

*

que je vive ou que je meure la force de l’arbre

ouvre les yeux au ciel souriant de nos doubles néants

*

Et tu cries le premier crime de mes songes

*

tes lèvres me donnent cette haleine

infatigable de l’azur

*

…tu resplendis juste à temps…

*

Et je ne suis pas seul j’ai l’azur

de nos cœurs séparés

*

Et je te vivrais encore comme en un livre qui s’ouvre

*

La nuit le chemin des cœurs

tourelles à la main

des fissures de nos cœurs riverains

*

Nuit fissurées comme en ces livres

de la pluie où je t’aimais

cette eau qui saigne de nos amours dormantes

*

Le ciel comme des piliers abstraits

du bleu de la clarté de tes veines

mon infinité d’azur comme la pelure

de notre déraison

*

tortueuse comme une chambre d’amour

révolue

je loge dans les intervalles de tes lèvres

qui consument mes aurores séditieuses

*

De la terre au ciel la maçonnerie de tes blondeurs

mes sommeils

lucidités sépulcrales comme des tessons de soleil

*

L’indestructibilité de nos chaînes

notre miroir constituant

*

Pour que le ciel revienne pour que la pluie

pèse nos aurores

le limon la mâture vierge du nacre

de tes lagons d’Océanie

*

Nuit de tes landes pierre après pierre

l’orangeraie de mes jours

dans la nudité de tes jours

cisaille du cœur

des départs ferroviaires

tes yeux fermés à l’aurore

d’un toujours vivre de vallées de cloches

*

Comme chevauchant les zébrures de ces livres

dans leur parfaites échancrures je tiens la vie

*

18 avril 2009

L’impasse de violettes qui menait

                                                                à toutes portes du ciel

*

Dans la saignée de la vitre

régnait la naissance de la nuit

*

Mes baisers n’étaient jamais vide de sens

les flambées de tes lèvres nous aimaient

en chaque chagrin de saison

nos tranchantes ivresses fondatrices

*

Blondeurs des désirs le ciel demeure entre tes lèvres

la faille consumante à l’ombre de tes multiples règnes

*

Poètes mis à mort créateurs d’aurores

*

Dans le livre ouvert les pages se tournaient

par nos mains amoureuses…

et nous pénétrions dans notre propre secret

*

Murs des amours le ciel reste vide

de mort supérieure

je t’aimais chargée de fruits

l’audace de tes robes sous le mûrissement

des paupières

comme fièvre sur un marché d’esclaves

*

Dans le corridor de la nuit

la femme a la fertilité nue

d’où nous étions aimés

*

tu désirais l’ordre de la lumière architecte

je t’ai aimé de tes baisers de cendres

*

Bleu de ton azur janissaire

je garde l’or frappé

de te vivifiante haleine

*

…et j’ai rejustifié l’espace de la nuit

j’ai tremblé dans les sables de la justice

*

NIMES

Nous avons bu le vin de Malepère

le sang noir des hommes de beaux repaire

                             ***********

Nervures des mots qui s’ensablent

comme des soleils qui déchirent

la jalousie l’ombre et l’amour d’une ombre

*

Et tu fus ma mort

tu fus ma promise

tu fus d’un bleu de Tunisie

*

Et que n’oserais-je croire que l’homme est destructible

qu’il se ravine patiemment dans le temps

marbre blanc et froid dans son sépulcre

*

19 avril 2009

…et quand tu dors au sein des lauriers

bleus de la transparence de la femme irrégulière

*

Mort au-delà du corps dont ta voix

est un écho de la ville qui nous aimait

*

20 avril 2009

Les rayons du soleils ne sont pas de ceux

des roues de bicyclette sur les chemins de la vie

*

Et je pénètre ainsi le soleil de ma neige et de tes fièvres

ma misère reste sur les murs maculés de l’écaille

de la douleur

comme un nocher sur la nuit

nous hélions l’humus dans les fruits verts

de ces printemps du monde

*

Et je tremble des ces caillassantes beautés

du vide dans l’azur

ce sang rebelle de la ruine de nos ombres

la mer est sur le bord  de nos lèvres

*

Nuages qui nous dominent

vous rendez l’écho de ma voix

comme le chêne qui m’éveille

*

Rouge comme la gorge du parfum

*

Reste la treizième note de l’alliance du cœur

*

Comme aimant de la plus haute solitude possible

*

L’odeur de la pierre morte

ma propre existence

*

Et je garde le visage de ton premier sommeil

l’insoupçonné rivage de nos oublis

boucles d’or de l’ombre la plus légère

*

Et je porte le feu de ton désert

le bâillon de tes silences

l’irruptible besoin de la pluie

*

Le fleuve restait fidèle  les rives nous soupçonnaient

Du feu de nos ossatures dénudées

*

Grain de rivage pluie d’estaque le monde plie sa tôle et tu cries

du long des berges les amertumes ensevelies

ma peau contre les souffles de tes anciens rivages

comme les louves à la crue dans le sculpté de midi

et sur le perron des royaumes

doux peuples boiseries des demeures

j’enclave une révolution de l’azur

un laisser vierge de la mer

dans de bénissantes morts pour nous ravir

le linceul du jouir de chacune de nos vagues

*

21 avril 2009

au fond des chagrins il y a la loi le chemin

destructible de la mer

poissons insouciants l’innocence et la joie

*

Pour te cerner au pied du trèfle

la certitude

clématite que le jour se lève pour moi

*

Cirrus de crépuscule jusqu’à l’épure du jour

l’aveuglant oripeau de mes blessures

*

Nuit des coraux qui creuse à la fosse

jusqu’au dessin du visage la chaconne

l’éloge confident de la foi partisane

le bleu irréductible

cernes d’abîme d’un soleil de passacaille

mon baiser est sur ta nuit

*

L’inachèvement de la nuit le sursis de l’ombre

des hommes qui refusent

*

Je marche sur la forêt de tes ombres

Je marche sur le vent de tes stèles de bleu lucide

*

Celle qui vient celle de l’obscur

d’une Asmahan

le nu du fleuve

le gîte du renoncement

maison de tes bras dans les miens

*

24 avril 2009

Comme ta main à trouver le secret

l’herbe défriche le pays où nous naissions

*

Morsure du serpent qui rend éclairante

la solitude du sable

      

*

Les pluies parcourent ma naissance des aurores annoncent

notre rencontre

jusqu’au bout de ta cuirasse jusqu’au bout

de mes lambeaux

la chaude ivresse du ciel porte des vœux de miroir

et des simulacres de soleil… de toi née

*

D’UNE DE L’EST

« …..pour que toi chaste sans entrer dans le corpus de la ruine

 je te désire sans donner moi au plus beau jour de la fête… »

                             **************

Largeur des naufrages la mer qui nous jongle

d’écorces au jasmin de la mort

comme des règnes de caprices

la large demeure de nos douleurs

toi plus belle parce que plus grande

avec les cicatrices de nos rencontres

*

Et je me dépouille de mes désirs et je garde

le chaud de ta peau

l’expulsive ivresse de ta respiration close

mon front pour vivre comme un bouillonnement

d’oiseaux pour donner lumière à la nuit

*

Capricieuse la brune l’échevelée l’aimée

celle sauvage sans griffe sans beauté

celle de la brune énergie la fauve

qui donne souffle à notre rive terrestre

*

tu m’immobilises sur les piliers de lumière

et les colonnes qui nous éternisent

*

Plus pures les rizières de mes battements de craie

sur l’Asie l’ancrage de soleil comme toi

qui m’oublie après les escaliers de l’ombre

*

Notre vie sur les sutures de la nuit a ce parfum

de la vie qui nous précède

*

toi qui procède de ce désir mortuaire de vent

dans mon corps capital

*

tu restes ma montagne innommée

mon souffle étreint

*

Purin de l’ombre jusqu’à la virginité des abois

nos ténèbres viendront quand tu feras chanter

des forces futures

moi t’oubliant  paume de ta main sur les dormitions

de nos amours

fièvres inabouties à la couleur vipérine de tes yeux

nous partirons dans la terre de la nuit

le soliloque d’un vierge azur

balcons sur la peau de notre perfection

ce gré de notre ciel ce miel grisant de l’azur

*

votif orgueil d’un espace loin des caresses

*

28 avril 2009

nous avions surdimensionné les montagnes

tant notre vertige était à la hauteur

 des profondeurs d’airain de l’azur

*

tu mûrissais altière dans l’éternité

de tant de fertilités à venir

*

Risible lune dans l’éloquence de l’hiver

je t’endormais sur des lacs parfaits

mémoire durcie de nos présences lucides

*

D’UN 7 JUIN 69

Ma rue était un plein soleil et retenait

les doigts de la lumière

le cœur y était une rouge grenade

pour les lèvres de notre soif

 

je t’ai donné un soleil pour m’inonder de cette lumière

que me rend ce miroir de toi

*

Mer définitive mer primitive accablants rivages

où nous construisions la lumière

l’haleine blanche dans les maillages de l’ombre

la fraîcheur de ceux qui vivront toujours

*

Nous fûmes comme les désertions de l’azur

à la racine de l’homme

comme ce ciel vide sans nos mains amoureuses

comme ce lait de ton ventre où le ciel ouvre

les yeux dans le corps de tes rêves

mes orages ferment les paupières de la misère

dans des sources secrètes

dans les lectures de l’éternité la blanche apocalypse

de ces nouveaux visages occultes de la terre

*

Gabier de nuits vaincues aurores cinglantes

dans l’errance et l’éloquence

l’ombre bleue de tes veines d’estuaire

tu  testais l’azur de nos bonheurs diffus

*

Je viens de ces sud où l’homme est toujours d’argile

de poussière de fatigue et de passion…

*

Comme nous marchions dans des chemins de ladrerie

les chemins de barbaries indicibles des dieux

*

MAYA

Et ils vivaient de l’embrasement des nuits du repos lourd

où transitaient les tumultes

qui charruent les ruisseaux fantômes du temps

nos bonheurs à la cime de la pierre votive de sang

*

Comme une louve impavide la nuit qui donne ses crocs

peupliers de ruines la caresse charnelle des pollens

je brûle ces songes bleus que lamine l’ossature

blanche de canine le désir

*

Tous les baisers vivants à l’aigu des volières

                             ***********

L’inachevé d’albâtre comme un beau torse

*

Pour relire le soleil dans ses feuilles d’or

et ton regard de naja sur la ville

marmoréenne beauté

l’anfractuosité d’enserre la tenaille

sur la pauvreté

j’oublie le jour qui m’a vu naître

et j’oublis le temps qui bat de sablier

sur des naissances de granit

monument d’homme au miroir d’ombre

de la femme

et je chante la vigne sous le cep durci

du bleu de mes veines

et la nuit ne naît plus pour construire l’herbe de nos ruines

Mai 2009

Traçante comme le fleuve l’eau nourricière

pour les lèvres à la closerie des chemins

l’humide vérité avant la parole

*

tu m’avais donné un visage sous la pluie

une éternité dans le champ de ton cœur magnétique

*

blanchissant comme les os de la mort

de l’albatros et de la fin du soleil

nous suivent les dents de l’ivoire où tu restes

le linceul de ma ressemblance

*

beauté de l’argile comme y soufflait le cœur

comme des torses irruptifs de montagnes

beauté du visage aimé sur la terre

de nos certitudes

fragilité des argiles comme des raretés

à l’ombre de l’or

hissant cette voile douce des grands larges

hissant des droitures de vent

au profond de nos naufrages

la mer s’arrête là où nous ne sommes plus

*

l’oiseau bleu des fièvres baiser de nuit

des cordillères vertes dans le ventre des forêts

*

blême et caduc séjour de prison qui perd

le sens de la vie fatale

nuages de fécondité

*

l’ombre malgré moi comme crépusculaire

le feu naissant large comme les mains ouvertes

des étoiles

murs de justice bleuie sur les routes de la nuit

*

2 mai 2009

montagne qui construisait la lumière

de ton visage

montagne qui s’appose sur ton vivant de neige

et sur les résurgences de tes mains taillées à la vie

montagne de l’usure et de l’oubli

*

nous sommes des ventres de faim

de zanzibar à Ceylan

masse de la nuit sur nos ombres

*

4 mai 2009

tu restes cette aube incertaine de fracassants rêves

aux carreaux de misère de ma lucarne

*

nuit contrite boa d’étreinte l’émerveillement de l’ombre

dans l’émeraude sifflante de tes arêtes de neige

la ravine lourde qui pèse la pluie

de nos rivières de chagrin

*

je t’aime d’une aube disponible

je t’oublie au plus loin du règne

de ces liens du sang

*

et je ne suis plus ton miroir ni le mûrir

je ne suis plus ta feuille morte

je ne rêve plus de nos agonies

je ne sais l’avenir de ce lâcher bleu

des passions du cœur quand tu libères

le temps de nuit flétri et de la peau où je voyage

*

fruits du monde haleine des éternités

je tremble que tu ne reviennes

dans le sommeil de cœur aride

où tu tutoyais l’aurore

le sang qui meurt large

à la naissance d’un orphelinat d’hiver

le blé lourd de nos lèvres qui nous laisse libre…

reste qu’avec moi s’ennuie un soleil ivrogne

et des lèvres d’amour

ces espérances aveugles de nuit de peu de sommeil

ce fruit vécu et la chair nue de tes vieilles caresses

*

le silence qui nous fait mourir d’une lèpre d’airain

*

torrides et mortelles ces bouderies de la parole

*

6 mai 2009

Les telluriques

 

parure de mes jours comme l’asphodèle et le vent

volatile

l’oubli que je nomme sur la meurtrissure  de la peau

te retenir dans les jours de tous les avenirs

l’oiseau au dessus des marées cannibales

nous envie des aurores qui prolongent ces solitudes

partagées le long des grèves

je te confie l’aurore qui déferle sous le poids de mes bras

dans les tiens

à l’haleine de ce jour qui se profile

né dans le silence dans la brutalité de l’ombre

et le respect dû à l’horizon prolixe de nervures de mon cœur

je reste la face rougissante de mon amour

la montagne innommée donnant corps à notre vie d’homme

je vois l’harmonie de l’arbre qui précède la faucille

harmonique de la cloche de bronze de nos échos

la battante orfèvrerie du temps

qui tend sa main sur des sables ombellifères

vers cette solitude qui sépare de la brûlure  des déserts

un inachevé de mort cadastrant la couleur

de notre renaissance renouvelée la caresse endorphine

et les amnésies de la nuit la violence du feu

dans l’irréparable du sommeil

la longueur de tes caresses comme une anamorphose

de mes désirs de celles qui arpentent la peau

des draps qui sculptent  le repos de nos baisers

tu construis mon regard à la soif des jardins

qui parlent de nous comme Alhambra aux portes du sang

à l’ambre des jets d’eau

et dans la nudité d’asphalte des abîmes qui s’irisent

 

je t’aime au dessus de ce qui s’aime

ceux qui savent aimer

 

bouche contre bouche ce qui tend vers notre nuit

avec les éclisses de la douleur nous irons au bout des violences

chemins dans ces incarnats proches de nos sources

faisant voile vers les combles d’étoiles et le lourd charroi

de nos pensées vouées au fruit de notre peine

ces soleils qui pèsent de longs flots d’or sur la rue

de mon enfance

je baise le flot de leur force à la croissance conquise

qui m’a vu mourir de cette espérance de l’homme

porphyre de mort et naissance inique de l’ombre

le goût du bleu sur l’espérance du laurier de nos lèvres

le sourd panache de nos vivantes faims mortelles

j’aime encore au vent de toutes les sèves croissantes

de l’arbre sur ma bouche

sur la terre dominante

tes lèvres ouvertes qui m’élisent aux cimes des vanités

d’étoiles pour te retenir dans le creux des jours

à l’orgueil des montagnes

gravitation des amants embrassant les silences de la mer

de vent incarcéré quand j’emmène mon nom inachevé

dans ton visage aimé à la serrure de tes lèvres de ciel

fleurs qui comblaient l’ombre de tes absolus silences

terrasses riantes dans les enclumes du soleil

je t’embrase du décroître et du finir de nos chagrins

notre virginité sombre notre miel d’aimer

dans de tambourinantes écluses

la nuit a la faim des rapaces

visage de l’enserre de notre plénitude solaire

*

l’amour émonde la source des vents

*

nuit comme est l’éternité

bar comme est l’ivresse

nuit comme est l’ivresse

bar comme est l’étoile

*

crêpes du feu des murs de Tanger

port d’enclume et palmeraie d’asile

roses et bleues aux escaliers

de buccins de la couleur

*

marbre comme profondeur de la mer

nuit comme montagne d’ignition

*

mes morts m’ont fait vivre

mes soleils nous éclairent

le sens du jour rentre dans le miel

des filets d’or où s’encastre la nuit

*

je crible de soleil l’ombre de Bougainville

tes blancheurs de ville et les zanzibars

des nuits de néon

barques où vont les couleurs de la rouille

*

nos masques nos ombres durables

rouille de notre lapidante vérité

*

7 mai 2009

ma voix ma misère tutélaire …

le long fleuve de nos jours

ces feulements de bette Davis

la rage de te vivre

ce roux vénitien dans son vent qui frise

sur la nuque blanche où se posent les baisers

*

11 mai 2009

dialecte noir où toute parole fertile

dicte des champs ténébreux de silence

*

de tout un peuple de chagrin jeté dans le hasard

le dé sur l’asphalte marmoréen d’âme et d’exil

et la poussière veuve de cœur à l’ombre des ombres

« et aux carreaux d’or des sommeils d’Idumée »

la nuit qui finit nous unit à la ferraille de l’amour

et au lendemain qui chante de vitrail

l’ordre de sablier de nos yeux qui s’ouvrent

*

d’un serpent d’abîme et comme un labyrinthe

nos âpres amours calleuses dans les juillets

où ta voix respire la transparence de ton vivant

ce sang de triomphe qui demande à mourir

ces oiseaux taillés sur la mer à l’ocre

des yeux qui voyagent

la baïonnette chaude et le silence de la mort

*

15 mai 2009

mon ange attend dans les allées végétales du temps

et les yeux du monde sont ceux de la femme vécue

comme veinule dans les jardins verts de l’émeraude

*

17-18 mai 2009

d’Antigone au sourire qui se passe de la loi

du coulis de sang d’ocre

et des bleus de veine de Bram

dans les gouffres d’or du baiser

dépouillant de soleil les foudres closes

des trêves de l’azur

*

la mort montait en moi

la lumière sur tes lèvres

pour des vérités de pierre

ma misère fertile

*

tu m’aimais dans la lacération de notre sang imaginaire

*

les fruits de l’ombre le narthex froid

et la tellurie captive dans les villes de l’enfance

*

tu disparais pour durer dans le silex du vent

*

et tu n’as que la nuit pour m’inhumer

la corrosion de la mort où t’aimer

*

comme la bouche de l’oracle la foudre blanche

de l’enclos des fontaines

l’eau de la nuit sur la perle de tes songes

*

l’horreur d’Oedipe  est celle de la nuit et l’héritage du sang

*

ces épousailles de miel dans le crêpe lucide des chevelures

de lavandes d’avant les crevasses du chagrin

des valensoles abeillés

ces labours de bonheur transitant dans la graine des astres

*

caraïbe de la lumière du rostre qui constelle

et des bordels de dieu dans les voyages de la chair

*

voyage fluvial dans les cannelles

des poudres de la mort

des nocturnes de cécités

l’ordre intime de ma misère de toi

*

l’Escorial de blanches roses

de la lucidité abrasive des roses

d’un sang qui nous veut limon des astres

*

je chante la nuit et les désastres de la chair

*

nuptiale dans l’ombre je vivais pour t’être fidèle…

*

et tu connais mes ombres et les roses chaudes

plus fortes que la douleur de mes amours

la pluie qui règne au seuil de nos cercueils

*

nous ne vivions pas de no pesanteurs

du labour qui cerne la faille

la nuit est d’argile qui se donne au pouls vivant du désunir

*

et tu connaissais le sommeil de notre édifice de mort

l’ocre qui nous rend la peur et le souffle du vent

qui parle de l’éboulis du temps

dont aucun arpège ne retient l’illimité de la constellation

*

là où s’amoncelait le velours de la nuit

le cristal des paroles d’avec cette nausée d’astre

au point d’orgue du sommeil

*

mon nom règne sur l’immensité

de notre toujours neuve rencontre

notre sang conjugué à la source

de ces charbons qui font l’irréparable

ellipse de tes yeux qui s’ouvrent sur moi

*

et toute la douleur de nos espaces qui creusent le silence

la rive du cœur amasse ce pourquoi je viens

à la faucille errante de ta présence recommencée

*

j’aime et je crie dans ces silences de l’ombre

ces champs jaloux d’inhumaine rencontre

de nos lèvres d’or

*

celle qui irrigue du plus profond de la terre

le baiser d’or de l’innocence

d’où scellent d’ininterrompues rosées

ces inventaires du feu qui nous rendent nos raisons d’être

*

tu m’ennoblis du hasard de nos rencontres

*

je cherche l’infini désastre de nos parallèles

parures de désespoir

*

et je sais le fruit fidèle à la vie

celui des mains ouvertes

les combles du soleil dans les rues d’or

où la caresse du baiser est rêvée

*

comment t’aimer sans que tu me donnes ton nom

tes lèvres sous l’ombre des caresses

et les fruitées tentures de la nuit

*

femme à la fenêtre des larmes

*

la douleur possible à l’aurore qui ne s’endort plus

le velours amnésique qui tient les doigts de la fidélité

par dessus l’or mansardé des octobres de lune

dans des brèches abolies de masques véritables

*

cette ville noircie de mémoire nue du temps

et du sang qui nous prolonge

*

ces embrasements des solitaires

ces jours fruitamment nourris

de tes yeux captifs

l’aurore qui disait non à l’absolue rupture

*

captivité des seuls murs de la nuit

de notre métal qui nous nomme

de son souffle flétri

quand tout nous portait à Valparaiso

*

23 mai 2009

passage de tes lèvres avec les gréements

sur un golfe azuré la voix des fontaines

les fenêtres qui se ferment comme les paupières

je couche contre le sein qui respire

de notre commune blessure

notre avenir pour Orénoque

honorant ces partages de nos estuaires aveugles

l’or pur de guatavita

*

l’éclair de la solitude plus pur

de langueur de rose que la rose

d’un corps d’aurore

aux carreaux d’or

des glaciers d’amours en altitude

*

26 mai 2009

cloches qui figent le silence

au battement de notre temps

resplendit ce bleu de ta peau de bronze

*

montagne des virginités d’azur

de zénith l’ambre bleuie

dans des secrets de néocortex

je nous aime à quatre mains

dans le velours noir de la solitude

*

…et comme tes seins se soumettaient

ou au renaître ou à l’érosion…

le mutilé soleil sans paresse…

l’or blême sur tout le boulevard de nos lèvres

comme vient à éclosion l’iris détaché de la terre

*

t’aimer avec toutes les rives de Danube

les quatuors comme dalibor

la pierre bleue des collines de Prague

*

mon visage porte la faim des levers de jour

d’où que j’aime dans des herbes de secret

*

les cœurs se brisent en de longs labyrinthes

*

pureté conjuguée à l’ocre affamé du temps

j’ai l’ombre des dieux qui portent mes masques

*

tu déchiffres les herbes mortes et la vénération

des ruines

tu rayonnes de l’ordre dorique

la longue plastique de la pensée

*

ce sable de la neige puisque les montagnes

donnent cette scansion du cœur

aux brisants de nos souffles

ma mort les contreforts du sommeil

*

penchant vers l’ombre et les vols de pollen

cet azur qui respire les multiples visages

pulpe des cœurs au fanal de nos amours

*

croissance des miels

volupté des sillons

vasque des lavandes

ces valensoles des labours

l’ocre et la semence

comme avec les anges

qui disaient ces ruches d’amour

*

nuit dans les parages de la louve

les indéfinis de l’écume

*

et je vais vers la hideur de tes doutes

le plomb de la terre à la rampe des crépuscules

la naissance de l’homme

le port de cygne de celles qui s’initient

 

et je flagelle cette amertume de nos dérisions

le désordre de ton nu à la source

*

ces azurs qui nous grèvent de ta pulpe de lèvre

cette nudité du sang pour entendre le flot neuf

*

de ce chêne de ce roc complice de nos amours

comme je viens de solitude nidifiée

comme je dresse le souffle de la mort

*

vivre à Meudon les Céline les couronnes de ciel

le joug d’une île sous les alizées

à la porte de vieux calvaires






bétyles

1 juin 2009

le jour qui ne s’endort plus sur les dunes pures

de tes silences

me cachait la nuit de velours et le baiser neuf

qui creuse des profondeurs du soleil

*

et je chante la droiture du figuier

dans le désordre de ses sources

son sang de vigne

et ce que nous promettons à l’abrasivité du vent

et je chante le fer sur la certitude des chemins

la caresse de famine et la violette sur la nuit

qui mûrit

et je chante les guadalquivir sur les blés d’amertume

et les feulements de tes galbes

ces enserres de noces martelées de grande fauve

ta voix de patience lagunaire comme le fruit qui vient

contre la vie que je ne combats plus

l’ombre éloquente qui nous ferraille au flanc

et le nocturne au rythme de l’enclume

et je chante ce miroir des tromperies

ce visage voleur de la nuit ce sablier fantôme

sur nos vertiges qui se mêle de notre nudité

avec le boisé de l’azur

et je sais la terre des langueurs les sillons

de diamants creusés de ce que tu sais être ce qui m’éclaire

je chante la source qui s’enracine au ciel

les peupliers pour les meilleures flambées d’asphalte

et quand arrive le chant de la chair au plus dense des avrils

dans la peau naissante du velours

lucarne sur la nuit qui s’amasse

et je chante la lapidation du vent qui irise la tranchée

de la lumière

comme on voit certaines roses déchoir au profond

des crépuscules

cette sonate qui brûle au poumon de la nuit

et je chante le soleil mortel l’arrogance astrale

l’encorbellement des jours qui dilate l’ombre

où les outre-mondes puissent nous accueillir

là je chante les rêves nourriciers et la douleur

comme les fruits consentis des règnes de la mort

et les sables égrènent le temps sur les portes

comme paupières à la pierre des foudres

à l’ivresse d’ancolies d’or des racines hors les murs

de ton toujours toi-même les seins dans l’azur

*

dans l’abîme les relents de fleurs

de mes mains tendues

les simulacres de l’acier

du plus fier des pierres taillées du soleil

*

… et tu dormais constellantes dans la connaissance des dieux…

*

et sous les semelles des voleurs de la nuit

rêvaient les cristaux d’étoile les demi-deuils

d’un ciel vide

le joug rajeuni de mes désespoirs

*

7 juin 2009

et dans la chair nostalgique commence sur ma ville

les terrasses bleuissantes et les vents de vanille

les balcons de Tanger

*

la mer reste sur nos paupières

et l’homme qui connaît la mer

ce vivre de toujours qui apaise nos famines


10 juin 2009

elle passait le lisse solaire de sa misère

*

cette obscure rencontre pour vivre de toi

*

dormante cette source lapidaire

de ces yeux de fond d’abîme

la nuit crevasse comme nos lèvres de velours

*

11 juin 2009

ton réel est mon néant

la lumière à la saignée

de l’absence

je t’ai donné le visage de la montagne

et le cœur de la neige porte la couleur du silence

*

mort familière du visage qui nous torture

du rire immobile de ses dents de certitude

*

elle porte l’éternité de la neige comme l’érosion passionnelle

aux ongles de nuit fauve

la mer tutoyante sur les portes qui claquent

nos jalousies océanes

à l’auriculaire des jardins troubles

où les estuaires dans des clartés ricochantes d’oiseaux

ruissellent les amours lèpres contre les murs oniriques

pleins jeux de soleil…

*

nuit contre nuit les abords de la nuit blanche

de la blancheur du cygne

des femmes qui en font le prix

*

13 juin 2009

sur nos lèvres je t’ai fait naître

*

l’épidaure du cœur

*

…et je la séduisais déjà par les armes de l’impuissance

*

l’infini depuis le premier songe

*

la terre est gantée jusqu’aux plus pénétrante roses

de notre sang rebelle

*

15 juin 2009

et je parle au travers de la clairvoyance

de la ville où tu résides

et j’ai perdu ta beauté comme une asphalte nue

dans le souffle de nos asphyxiantes altitudes

…d’ici je demeure et j’irise…

*

ma souffrance dans le fracas d’inévitables crépuscules

schumannienne de nuit comme l’homme

en ses heures fertiles

je ne lutte pas contre les éperons du soleil

contre les contreforts de mes vertiges

et sur les glaciations de l’innocence

*

lunaire ce que tu consens à la blancheur

de la foudre

toi nue

*

blessures de soleil celles qui s’écorcent

de nos murailles d’enfer

mal aimées de mes nuits

pour te vaincre

cloches de nos libres baisers

*

de sillons comme bleuis des lavandes d’abeilles

comme gorge de notre pauvreté

je connais ce bleui des sources

ces consentements de la mort

*

…la résurgence de la ville dont l’écho

se boise de nos baisers…

*

16 juin 2009

des paroles en papillons dans la pluie qui s’égrène

ces prismes en miroir qui se brisent

dans des roulis de soleil

*

et que s’arrête la nuit dans les lieder solaires

ce miel épais de fleuve à la voix grave

*

17 juin 2009

nocturne captif tu m’abandonnes ton manteau

d’azur

et le soleil est entre mes dents

*

19 juin 2009

cassant le verre aux pieds des morales mortifères

buvant les jours dans leurs sacs d’azur

et les soleils illusoires les froids lendemains

de neiges aiguisantes

la nuit ne porte plus jamais les masques

des éclats pilés du sommeil

tu restes le miel de brûlot au verdâtre

de nos dents qui dansent aux purs osselets de l’ivresse

*

et je meurs d’un Valparaiso

de noires prunelles

de toi voyageuse

partage des yeux d’Amérique

de Bolivie vipérine

lumière de bijou serti

sur ta peau de crépuscule qui s’en va

*

cœurs et lézardes vitriol baiser de l’absence

*

je te transformerai dans le plein jeu du monde

et le pollen obscur d’acier vif du baiser

*

« morituri » des cariatides soleil des ombres

ciseau pour la pierre limpide des asphalte d’azur

*

…déjà la rocaille…l’azur le torrent

la virginale altitude

le grand téton zéphyré du bonheur bref de la terre

*

ma sonate mes thèmes mes motifs ma volition

la pierre arable dans les crevasses

le cri bleu du rêve

*

ces lacs profonds de toi vêtue d’or l’abscons velours

de nos troubles arrimages

*

ce champ pur de l’ivresse l’astre racorni

au sol bémol des labours

*

22 juin 2009

ce que tu rends de confiance en la mort

dans un baiser de Rodin

*

le velours du vitrail

l’enserre de ciel nu

dans le poing diurne

de la lumière

le soleil graffitant de l’histoire des hommes

*

le ventre de la mer dans le filet de son abyssal corail

l’amande de l’innocence et le bronze de la foudre

sous l’écaille du désir

cette pénétration du soleil

dans le chant des racines hautes de la ville

l’arbre au dessein des vivants

*

ma mort qui arme l’oubli de l’ombre

l’usure du soleil temporel

les murs mûris de lumière

les oasis du temps sont la terre même dans son élévation

*

dans des érections de l’azur ces pâmoisons de la pierre

ce sang d’architecture et de thaumaturgie

des herbes hautes de l’ombre qui nous quitte

*

et quand je ne serai plus le soleil prendra cet ordonnancement

du désert de ma misère

cette vue lucide sur le toujours vivant de la mort

*

je t’aime de l’absence et de la rose dans le rêve des fossiles

comme avec de vivants baisers de foudre

*

27 juin 2009

mes visions qui colorent comme un rêve de l’or

l’Atlantide de ma ville qui dort

*

j’ai brisé mon cœur sur le cristal de la mer

l’abécédaire du jour dans sa pulpe

et la mortalité du sommeil

*

28 juin 2009

… et je t’avais ceinte des pierreries

de ces cœurs qui s’en vont

tu portais la fièvre du jasmin

sur tes lèvres d’enclave

et je berçais la souffrance en sa fonte

et le soleil soluble s’arrimait comme flèches d’or

en notre sang battant son blé noir

*

comme nous fêtions les miroirs de l’innocence

l’herbe haute des virginités

la terre s’épuisait en ces douleurs bleues

sous des auvents d’église

et sous les caresses frisantes des vents

comme barcarolles d’amertume et de mer

*

d’immaculées nuits le chant blanc de la pierre

la balafre de l’hiver brûlant

*

pour vivre ici je fis de tes doigts de cristal

la fragilité de l’aurore

*

cet incarné de misère maigre

dans une robe qui se dévêt

avec l’âme qui se dégrafe

*

je n’ai pas goûté de tes fruits sur ces mers de juillet

je n’ai pas tranché cette nuque

ce baiser blanc de col où tu meurs

du lent frisson des marbres

*

comme le sang coule dans le vin des veines

l’usure de la mort

je t’ai aimée de l’aurore rouge

de ce bleu de la nuit qui s’accable


Juillet 2009

NUIT DE PLUTON

juillet 2009

tu ouvrais tes yeux couverts de roses

tu traversais le sommeil de la ville

les prunelles de famine qui te pénètrent de soleil

tu osais l’éclair de l’irrémédiable

*

la garrigue qui nous irrigue du sang de trottoirs

luisants de désert

*

colline Atride j’ai perdu le souvenir de ton souffle

la rugosité de notre désarroi

la désalliance de la nuit

ta vie soudaine sous les treilles l’ocre et les écailles…

l’amour féroce…

*

4 juillet 2009

comme nous sommes semblables au bleu de notre réciprocité

au lit de serpent de ta chevelure

les couleurs qui libèrent l’ombre qui m’oublie

et les yeux qui s’ouvrent sous le soleil dans l’agate de ma cécité

les règnes oedipiens dans les eaux bues des sources

de la terre fertile

quand je meurs avec les cloches ivres de la mer

je vous aime du phare auriculaire dans l’infini vivre

les peintures de l’univers que constellent les doigts maçons

et les caprices blonds à l’once du jour…

*

Fleury – Saint Benoit sur Loire

tu mourais de ma mort mortelle

du bleu déclinant de l’ardoise de la nuit

de la soif fluviale d’éperon

ces serpents de Loire

ce que la chair d’homme fit dans la pierre

*

je fis ta beauté comme avec la chair nocturne de l’étoile

*

hommes indestructibles cavités de sources morales

étoiles éphémères palais d’astres

ruines battantes tu es celle vers qui s’étendent

les doigts gantés du souffle de la ville qui me nomme

*

Varnay

l’Astrid nocturne où se blottit

l’astre vocal lavandé

le crible de la nuit lyrique

*

nuit converse peuple de roseaux

glaises éphémères de l’amour

ceux qui quittent les amarres

au plus charnu du sourire

et les roseraies blanchies au plus tremblant de la nuit

*

comme je rends mortel le cristal de tes éperons

d’amour

et  tes rails de chemins arides

et les parallèles de notre mort

les orangeraies d’avenues ces jugulaires de plaisir

qui lisent la solitude les murs d’enceinte de ma ville

la fin fixe de notre temps de finitude

mort qui nous enferme vers ces rivages de glaise

ces nuits pour vivre de l’or occulte des planètes

*

ductile la propice mort de l’étoile

le vent veuf des grands phares

sur les routes de notre rocaille

*

je sais la nuit du temps le sang de nos rencontres

l’ossement les robes de tes pierres d’avant les brasiers

l’onglée vétuste de la mort

*

…du surgir du volcanique de l’épicentre l’aurore

lissant la ténèbre le joug augural des cloches

à la naissance de l’ombre qui m’avait suivi

*

6 juillet 2009

chemins à la gangue chemins à l’estuaire de nos jours

engrangés dans les vasques du temps qui nous appelle

*

8 juillet 2009

la fin de la mort dans son irradiance crépusculaire

de l’herbe sous le fantôme de nos racines

et les sources qui désaltèrent ce que la nuit doit à l’amer

*

10 juillet 2009

…et ouïr aux buccins des jours

la vanité de notre condition…

*

dans les quatre derniers lieder de Richard Strauss, au troisième on croit

que tout est fini ; la réplique vient avec le dernier comme un monde qui s’en

va. La légende dit qu’un cinquième lied a existé et ne fut jamais révélé…

la première fin du XX° siècle s’achève donc avec Maria Jeritza dépositaire

de ce temps-là…

*

l’aurore de la peau l’intimité de ces duvets d’oiseaux

comme ces fiertés de femmes au zénith de ce qui s’incante

le monde oblique de la pluie sur des terres infertiles

*

j’écris le rythme de ces enfers bleuis

celui des forteresses du regard évanoui

de nos avenirs

*

le ciel nous livre à la profondeur de la vie

à l’irruptible azur de toute finitude

notre parcours de marbre pour toute main sur le cœur

*

le monde se décline depuis l’incréé

*

la floraison des lèvres sur le ciel des baisers

et les brasiers de l’aurore contre les carreaux

de nos azurs couchant l’ombre de nos couleurs en ruine

*

l’immaculée vallée des détresses de l’idéal

comme une femme nue

friabilité de l’épée la nuque de verroterie

ma main de caresses  dans la finitude

de nos espérances

mon hasard règne sur la parole

*

que restera-il du souffle de l’orgue

de la nuit de tes seins

de la bassesse des hommes indestructibles

de la route de pierre de vieux partages

des miroirs de nous mêmes ?

*

l’océanique midi de ces pierres comme ces narthex

qui rendent la parole et l’azur du lys

ciel qui pèse du sommeil de notre sang sur le bord des lèvres

*

11 juillet 2009

l’éternité sur terre est de passage

*

13 juillet 2009

l’arbre érige de tous ses bras tendus

vers le parfum de ton ciel

l’arbre a l’ancrage du rêve

la tête dans son envers

*

là s’érigent les fleurs orphelines

au pied de nos racines

*

tu as le trait océanique de mes ciels courbés de silence

le visage à découvert du livre de vent ganté de la misère

*

brisé dans l’ombre le velours noir à la saillie des forêts

nous fîmes une chambre de la nuit avec une arche

de bruissement qui colore ce qu’est la vie parfaite

*

et la mer fit la passion l’abyssal qui ne prononce

le sommeil bleu de nos futures rencontres

ces atlantides aux ecchymoses

d’un glacier englouti

*

l’être et le temps l’espace de la mort le souffle confondu

*

ruines comme un désert d’éternité comme ces sables qui bâtissent

l’ombre de l’oubli

ces serpents sifflant du vent

l’écume de la mémoire

je t’aimais traversant de bleus vitraux de lumière

*

l’orangeraie les griffes de nos roses

et les baisers sous les pluies de la ténèbre

où l’homme disparaît

*

pommier qui soupire ciel d’amertume

dentelles d’orage dans le verger

*

tu as le désir sept fois dit d’une encre rouge

l’acier comme le chêne qui nous éternise

*

comme Icare l’orgueil du soleil

le mûrissement du miel

et l’accablement du vertige

*

mort qui suit les sources abyssales

du vent dans la ravine

*

tu sculptais la glaise du mourir des mains ouvertes

comme d’abrasives forces

je te crée là où tu me fais naître

à la taille de ma solitude

au sourdre de femmes taillées dans la pierre

là où j’éprouvais le souffle frais de la nuit

cette blancheur de cygne et son col de vierge montagne

*

14 juillet 2009

route des naufrageurs là où nous forgeons le fer

avec les mains de la rosée

…et je connaissais par cœur le temps de nos amours

…et l’arbre porte donc les racines de la conscience –Jung

….et la poussière donne la dimension de notre seul périple

…………

*

la mer qui tend la main qui déchire le voile

des crépuscules

l’horizon qui penche au seuil

de balbutiements d’émeraude

glaive du jour sur le bois flottant

*

fleuve d’aurore qui respire pour que nous

vivions de l’être de notre amour

fidèle à la vie aux longues plages de passion

au seuil de la nudité des songes

*

fleuve qui transperce le parcours qui nous destine

arachnéenne lumière qui ambitionne

le velours lisse de l’avenir

à même la paume ouverte de la déshérence

nous choisirons la nuit la plus profonde

comme l’astre neuf dans son humilité

*

l’haleine pleine de l’herbe où nous couchions

dans l’or vert du désir

*

je cherche une aurore plus ouverte que mon cœur

je cherche une neige aux talons bleus

verrières de la mémoire vitrifiée

*

l’aube est un aveu de nos promesses

*

mer misérable

ton velours d’acier

promesse fertile

du charruage des songes

*

18 juillet 2009

pour la fleur frissonnante le jeune arbre

arbore l’ombre de la terre

dans son avenir massif

la rosée reptile où respire le cri de la croissance

*

Louis neuvième du nom pour cette Tunis de la mort

mon épouse la nuit où se cerne le serpent de tes yeux

le khôl lucide des séductions de la chair

quand tu reboises les aires ensevelies

les rostres de navire et les aurores  au plus fort

des nuits de poignard

ces cavalcades éblouissantes comme une ouverture de la peste

*

dans la nudité de l’exil le temps n’appartient plus

à aucun socle d’avenir

*

Pluton des galaxies absorbantes nuits des nudités

le souffle ensommeillant de ta clarté contemplative

les sources qu’irrigue le vent…

*

dans les écritures du vent ce que tu traversais d’airain

ce porche aboli d’un astre soupçonné

*

reste cet éternel oasis qui vient de ces rues de ces pollens

de ces arbres qui portaient en nous le sommeil

dans les filets d’or quand je me plonge en toi

*

comme je sculptais le jour crépusculaire de ton avenir

mes mains et mon souffle s’aiguisaient

dans des hasards d’éternité

*

venant des cryptes de l’azur

du souffle des rivages

et des sables conquérants

tout bonheur plongé

je te donne les ombres de miel

dans les marées déshabillantes du crépuscule

*

vanité de l’obscurci

soleil mûr

croissance des jours qui nous émondent

*

l’île natale qui m’ensevelit sous les voûtes du cœur

*

nuit comme autant de pieux de solitude

*

ces myosotis et cette calme assurance des orangers

de notre avenir

les ruelles de nos chairs de roses

je vivais des étés de poussière

tu vivais de mes dépouillements de soleil

dans des vins d’orgueil

*

elle est belle comme les îles natales

le sable des souvenirs

sur le pont de navire la mort navigable

*

crayons comme sur les falaises

craies des jours qui s’en vont

griffés d’aurore

quand je m’en irai le long col de cygne

à même le temps d’un soleil futur

*

misère de gabelles j’entrave ce que deshérente

la peau des famines

cette assistance blême de nos amours

*

comme avec les triomphes du sang  cette nuit

portant la robe des deuils

et les lèvres qui tremblent de pluie

les espaces du cœur les velours à venir

des embarcadères

boutres saillants qui respirent des verroteries de ciel

et des unissons de gorge proche de la femme

comme autant de glaive du couchant

*

je respire de ces crêpes de nuit comme sur des tombées de lune

dans la gouache nos lèvres retrouvant ce bleu lucide

de la mer à l’extinction

*

24 juillet 2009

chevelure phaëtonnante dans le sifflant organique

des vents de silence

la promesse du bonheur

*

25 juillet 2009

désespoir au bleu de tes nervures

bleu du bleu des femmes lapidaires

de Maurétanie

désert de genèse des plus hauts chagrins

les mains libres de ton miroir

*

mer lucide charruant de ses bras de nacre

la stature du plus blanc érotisme

*

exotique beauté aux yeux d’usure

tu portes la terreur des serpents

et l’acier des rapaces

ta douleur a la fraîcheur calme du bleu de la pierre

*

mon bonheur est sans hiver et sans été

velours et braise fauve

comme les larmes sur ta voix

*

29 juillet 2009

pour vaincre ma peur pour vaincre la mort

des humains

je pénétrais le ventre des montagnes

sans aucune exigence des architectures de dieu

je demandais la connaissance des pierres

LIVRE DE SATURNE

2 aout 2009

L’homme à fleur de visage

miroir jadis qui s’émondait dans le bleu des planètes

*

contemplation des nombres ce qui fut la nuit

des hauts plateaux d’une enfance sans âge

au miroir de notre ressemblance

la ville respirait de ce cœur filigrané

de nos racines

*

creusons les sillons la lame sur le charnu

diamant dur des astres

*

coyotes des crépuscules sur la soif

de mes dépouillements

les blancs cols de l’horizon

*

3 aout 2009

J’ai rêvé du vent

des visages qui zébraient

l’incertitude des miroirs

*

tu inscris le visage de ton ombre

sur l’haleine sans tain

d’in respir aux abords de l’aurore

*

je parle de la pierre et de ses lézardes

*

l’homme qui s’excave

le nombre de ses jours

sur les parois crues

dans des fossés d’ombre

quand tu m’éveilles de tes lassitudes

*

de l’ivresse d’elle…le col de cygne

et du rebondi des yeux

le sommeil de nos promesses

*

de nos vents écarlates ces douleurs de galops

pénétrants soleils de la nausée

contre les ruines de l’inabouti

l’incertitude de te raisons

ces tombes qui creusent la peur

ces allées océanes de la mort

*

le ciel est usé des jours sans la lumière de tes mains

et sans l’ombre pénétrante du cri de mon visage

dans les moulins de notre naissance

l’arbre fugitif comme des tombes qui s’ouvrent

*

nous fûmes de cette pierre exsangue des dieux

du concassé de la femme broyable

dans la pluie riveraine

notre force future comme les larmes

sur des poignards d’injure

la ville non reniée de nos carcasses de temps

*

Rosées schumanniennes l’ivresse de toi

cette osée des lèvres

*

chasseresse d’azur suavité de ta peau

à la voix houleuse de gorgone

 et la respiration des pierres à l’aube du basalte

à la naissance des astres idole de terre

dans la blancheur des voilures qui m’éveillent

de jasmin et de citronnier

comme une brûlure à l’ennobli de la pierre

et comme palmes des exils la rumeur des rails

et les ornières des vanités

tu ourdissais un règne au long sillon noir

sous le toit d’étoiles et sous le fruit du couteau

de carreaux d’absence l’achoppante hérésie de la nuit

fructivore mes jours qui prolongent la bouche de tes baisers

*

morsure des seuils de prison

jours de ceux qui s’aiment sur un clin d’azur

pieu des astres comme les cadastres

de notre rendu minéral

*

comme je t’aime d’une obsidienne obscure

martyre de nos longs membres de galaxie

*

minéral comme fruit dans les Hadès

*

et je t’aimais pour être heureux j’épousais le pourpre

à même les flanelles de l’aurore

ce vieux monde comme atride calvaire de pierre

verre des gangues végétales de l’ombre bleue

sur le disque bleu de la douleur

ma peau vivante des pleines mers fouettanttes

de soleil cru

dans la chambre noire de l’asphyxie

*

Mers de mes désirs spongieux horizons de nos désastres

*

ces vertes éclipses du temps ma bouche contre les verres

de vérité de l’ivresse

mon souffle a l’ivoire pointé de l’arbre

dans les racines de nos sillons de silence

*

dans la nervure des lèvres l’oblique à fleur d’idiome

le temps qui se prend dans sa fidélité

et les engrangements du reparaître

*

bleu du plus bleu des implacables chairs

de ces ivoires de la mémoire le cœur entier

de notre être de château de béryl vert et blanc

à la mer qui se consume

l’or de notre fidélité contre les vagues aveugles

de lèvres naissantes et d’une seule de nos voix

*

l’inabouti du cri l’usure a l’azur du poing de suture

du ciel

le circonvolu des temps qui s’entregeôlent

*

mers des morts et vestiges

de la mort des vertiges

criblées de nos assises

sur le vert de nos vertes entrailles

*

pourpre indolore comme cuivre sous les vents

comme écho équinoxial

de souffle laminaire vers le vent des quais

de la chair

l’enrubanné vestige à l’exsangue champ

de nos tutoiements de larmes

*

L’imposture de l’argile sur la braise d’âme

des carapaces de grenades le fruit d’or

sur l’azur bref d’un univers bleu conquis

contre la peur de ce bancal de ténèbres

*

5 aout 2009

maison traversé aiguisement des jours

taillant à coups de serpe le visage de la mort

*

je meurs et de moi mourant m’extasie

dans les impasses de fleurs de mon enfance

*

6 aout 2009

Danemark pays d’Hamlet

pays de voyage avec Steph

pays de la pierre rouge aux nuits de lumière

aux blondeurs de femmes aux visages de larmes d’homme

*

l’aurore verte et serré des émotions végétales

le sanglot discret sur les hanches qui voient mourir l’étoile

*

depuis des lagons aux îles de claquemure

des rivages de bleus investis

de crêpe de deuil âcre est d’acier d’agonie

dans le lit de misère des rivières

des oiseaux de Pérou

là où nous vivions pour nous être fidèles

mourir quand je meurs de toi

 aux pieds des montagnes qui nous craignent

*

l’ombre des tragédies de soleil cette alternative

du jour comme un premier amour dans les vélins

du vivre qui remontent à nos sources recluses

la mer sous les fléaux et les nuits de parures

à l’embarcadère pour ne pas mourir

*

La mer vivifie

la mer tue

le vent disperse

*

je t’aime sous les empires d’algèbre

les crues mortes de mon nom la vocation

sphérique de nos jours baisant les paroles

promptes sous les écailles de la trahison

*

clinamen déclin de mes nervures la lassitude

de l’orestie qui donne ce souffle et cuivre la peau

meurtres assaillants l’ombre et les ors du baiser

l’inquisitoire nudité pourpre

d’où je me lève toisant le jour mortel

à la surnage de tes seins d’orgueil

poutre d’amour contre les fièvres

habitées de beffrois et de rependus carillonnant

*

douleur et force mortelle d’un ombellifère

nuitée ancrée de doute et d’idoine marine

perfection de mort en l’oubli de nous-mêmes

*

plaisir comme ces larges avenues de doute

ces chants de galaxie dans leur tunnel d’ombre

aux myriades de tentaculaires opprobres

des masques du jour

*

10 aout 2009

LILI

femme bleue au sourire de poignard touareg

erg de chair quand je brûle au désert

non soumise ta demeure mon autre bout du monde

nous ne nous vivions que pour nous être fidèles

ce grand midi de la solitude

dans l’ombre de ton khôl

lorsque tu parais je ne sais plus où sont les autres femmes

*

Michaux, Henri né à Namur

Rue de l’ange

*

tu as la turbulence de l’infini

*

j’ai le sable de ta peau passionnelle espaces lourds

désastre de ton regard sous le désert à venir

qui brûle comme le nom de notre rencontre

*

ma tête est sur tes montagnes lorsque je m’endors

de tes rêves de nuage

là nous nous aimerions dans des orages durables

*

nuit d’anthracite sur les falaises de ton corps

mes jours et mes nuits sans violence

de ce regard posant ses fers rougis

*

13 aout 2009

ce traversant Ecuador les pieds au nord

mon cœur au sud

*

nous fuyions le feu nous fuyions la glace

nous avions les amarres sur le quai libre de la chair

je jour trop long quand tu n’es pas là

trop court quand j’erre sur la paume de nos amours

paume qui se referme sur la ville

mon pays ma lande ma laudation

*

17 aout 2009

dans la vie le cœur est nomade

comme le respir de l’abeille

il pose la main sur l’épaule de l’aimée

*

l’entrave aux travaux des jours

l’aride voie sur le spinoziste gîte

*

la nuit me montre ton visage qui porte le visage

de la nuit

tes yeux comme une pluie d’or

nous vivions du vivant sel de ton désert

*

les feuilles s’accrochaient aux arbres

pour être aimées

leur part de ciel dans l’ancrage bleu de la terre

*

nous avions prêté serment à la morale vive

de notre bonheur sur la terre

*

l’homme s’absente de son hiver

le couteau de son fruit lui donne

la réplique du plus bel orge

l’astre convulsant le labour

ma bouche sur la tienne

pour des pluies de pulpes

sous les orages de nos renouveaux

carreaux mystiques qui scellent

l’enfantement de notre fidélité

*

montrez –moi la ville la plus solitaire

montrez –moi mon nom qui s’achève

sur la craie de ses murs

*

palais et taj mahal tombeaux des roses

ne valent pas une de tes larmes

*

tu poses tes yeux sur moi tu me rends meilleur

*

je te ferai des pyramides des déserts nouveaux

*

et seul devant mon vertige tu me prenais la main

*

Et Louis saint roi sur ma lande close

*

«  …si je t’envoyais un courrier je ne dirais pas chère amie mais amie

chérie. D’où vient qu’une simple inversion de mots renverse ainsi le sens

même de ce qui est écrit ?

hormis l’inversion, un i…. »

*

30 aout 2009

tu règnes sur mon cœur un domaine infini

*

Lili au goût sauvage de bouquet de fraise

lande chaude de mon passé qu’elle fidélise

de ses lèvres bleuies

*

j’ai cru pouvoir oublier ton visage

les immensités terrestres du visage de nos propres sources

j’ai cru pouvoir désherber la lumière veuve de notre absence

j’ai épousé le miel de ta chevelure à marée montante

************






pyropes

1 septembre 2009

la plus grande détresse

le ressac de nos racines

les fleurs de la jarre issues du nocturne

*

…..t’aimer d’une tangible solitude

d’un lever d’encre

*

Nuit cassante orfèvrerie de prison

l’homme reste ce cri de ses cicatrices

*

je me sens innocent des sentiments que je te porte

*

7 septembre 2009

mourir sous les cicatrices de yellowstone

poussière de diamant dans les meilleurs gangues

*

Ma tristesse est la vendange de l’illuminable

*

Rends-moi vainqueur de moi-même

dans les libertés et les fougères odorantes de ma ville

*

dans tes reparaître désertiques et le dévêtu de rire

quand nous fûmes aux cimes

aux portes de nous perdre

*

8 septembre 2009

tu as la pureté limpide de la justice

la fièvre franche de la glace

la déshérence nomade de celles qui construisent la lumière

*

celle qui n’a jamais vu le vent de Patmos

et les gorges du Khorifla

*

10 septembre 2009

tu écris ton nom dans le feu dans les miroirs du vent

tu as la transparence et l’abondance

du sang à sa source

femme à la parole de cendre

de désert qui rêvait de la caresse de la nuit

tu écris ton nom et lève des troupes de granit

en offrande à ma solitude

*

nostalgie du ciel

corruption des jours

je ferme les yeux armé d’infini

*

comme au seuil de banlieue luit un soleil

sans gîte une cicatrice à dimension de larme

et le rêveur au plomb de son rêve

dans la suie de son vivre mord au soleil des bistrots

*

comment me reconnaître sans l’ombre de toi

ma naissance à visage d’homme

*

comme le tutoiement du vent le visage des ruines

*

11 septembre 2009

femme aux cicatrices aux veines de cimeterre

sur les longues pluies de la mort

dans la nuit du monde les marées de ta chevelure

qu’aiguise la droiture du jour qui descend

*

de celle qui déclenche le jour vainqueur

l’équarrie d’ombre

l’allée lumineuse comme à l’ordre de la soif

*

… ce joug d’oasis d’une amitié terrible

*

12 septembre 2009

comme une mer comme un Bosphore

la houleuse chevelure pour t’aimer

*

tu es la mémoire du verbe comme les racines

qui croulent sous le cri déversant de nos chances

*

je chante les barreaux de tes chemins carcéraux

les dépecés de liberté à l’innocence océane

dans sa soif

sur des plages dévidées de naufrage

*

Le vent se couvre de mes masques reclus

*

….et nous soumettons nos fantômes à la fidélité

des fruits de la vie

dans toute boucle de ton sommeil

*

13 septembre 2009

ville traversée l’azur nous gouverne

comme une écorce sur le monde

*

racine du chêne l’ivoire de tes sourires

l’engrangement magnétique et pur

pour des nuits sans violence

le blêmi comme un rostre du vent

j’aimais l’arcade de tes azurs

le plein être du nuage patient

l’organique ivoire de tes épaules

*

L’amerrir des plénitudes le sang mêlé des naufrages

*

barcarolles de la nuit navires limpides

loin des phares des détresses

l’été nous a fait homme

la nuit si proche de tes seins de récif

*

ferraille des sculptures nous y puiserions le souffle

de la foudre pour y revivre mes amours

dans le crible de nos mimosas d’orgueil

l’absolue croissance de jeux de nuages

et les banderilles de mort où s’émaillent

les aciers diaphanes de tes chevelures

*

duplicité des nuages à l’univocité de l’éphémère

*

et le vent dans ses périmètres comme pour la nuit

l’usufruit de nos baisers

*

comme je t’aimais de grisaille dans des misères effarées…

*

dans les champs de l’orage les imprescriptibles crépuscules

*

je te vivais du souffle des roses

et de l’humidité des rues fauves

vers mes murailles pour infini

*

17 septembre 2009

tu étoiles ma vie d’un lourd argile

comme aux franges de notre terre

à l’arbre sabré d’un incipit fleuri

quand tu viens dans un ciel arable

*

cette inespérée volonté du reflux

cette vague qui nous augure

*

18 septembre 2009

printemps de frisson sous la pierre l’enserre de l’ocre

comme un aigle sur Tolède

la nuit se revêt de la solitude dénuée d’un vent de porphyre

d’une sonate brûlée  qui passe comme ta voix

à la bouche des fontaines

fenaisons de la souffrance avec le jour qui s’embrase

*

meurtrissure dans le feuillage silencieux du désir

*

ma nuit se fonde dans le glacis de tes yeux

dans la nuit grêlée au tréfonds de tes ciels d’or

*

mon  infini de pierre qu’inventorie ce souffle aigre

au parvis de Chartres

*

ce sang des roses des bouches d’aurore publique

le glaïeul des adieux sur des linceuls de valse

mon nom pour abolir ce droit de toi seule

ces vallées qui définissaient le bleu des veines

aux cressons d’épave où la mort vacille

l’ancrage de nos avenues

cette fibre de nos amours

*

nos nuits et nos jours qui rythment les pas sonores

sur tes beautés bleuies

comme l’argile riant de la mer

comme venaient en supplique les cavaliers d’errance

ce nom de la houle au plus profond cri de l’aube

*

Comme un gémir par les rues avec les vagues d’amarre

et la faconde qui redispense les sommeils fauves

à l’arrière-pays de tes marbres

*

tu boisais le cyclone déjeté de ses sources

d’une verdeur comme une blessure de toi

dans le rouge de  son œil aveugle

*

mort  d’un rouge mûr de la mort

du rouge de la caillasse

et ces mains de gabelle

à l’épure du chant sombre de la mer

*

des gants de la nuit le filasse ébruitement de mes jours

*

HAUTS VERTIGES

20 septembre 2009

L’horrible du vertige tient moins à la conscience du vide, du gouffre

qu’à la sensation de la perte de la gravitation comme une rupture d’un cordon ombilical interne nous rattachant à la terre.

D’où cette terreur lorsque le regard se porte aussi vers le haut (les tours de Notre Dame de Paris, les bords de la rive sud de Grand Canyon, l’observatoire de New Delhi , et même la configuration particulière de la colline du Château à Nice, l’amphithéâtre en rotonde de l’Opéra…)où tout vacille plus encore que dans la conscience aigüe du gouffre au dessous de soi

Car il s’agit bien, dans les deux cas d’un gouffre intérieur ( qui siège dit on dans l’oreille interne)

Le corps semble, tel un ballon d’hélium lâché qui perdrait ses repères terrestres vers un espace absolu qui attire comme un irrésistible aimant. Espace absolu comme cette conscience du noyé  au moment de l’engloutissement

Tel est le véritable gouffre du vertige ; vers le bas mais aussi vers les sphères de ce qui est au dessus.

Etat proche de la folie, et folie probable si le cerveau fixait par un dérèglement quelconque cet état constant de conscience de l’enfer

Dans l’état de rêve, sept fois sur dix, ma terreur consiste à progressivement, pas à pas, à résoudre, sans erreur envisageable, l’énigme du chemin à faire pour reprendre pied sur le sol meuble (descente d’une architecture métallique, corniche en aplomb d’un gratte-ciel…)

Nécessité donc d’ancrage en une universelle gravitation.

                                                 II

Dans le petit coucou qui voit progressivement s’éloigner les basses banlieues de Bogota pour la Cordillère centrale des Andes, la conscience de l’éloignement est réelle à travers le hublot, mais serait insupportable si la gravitation de mon corps n’était transférée à la masse globale de l’avion . Donc la gravitation est vécue et intégrée dans l’enfermement matriciel de notre univers intérieur…

Nous portons en nous la gravitation.

«  je respire du plus profond de mes os

jusqu’à l’enserrant iris de ta peau… »


                                     III

…Paris…matin frais au colimaçon des tours de Notre Dame , spirale ascendante et issue soudaine à l’air libre à la base des tours , avec cette aspiration de la lumière qui tangue et foudroie la dimension de l’homme l’élévation à une échelle qui dans mon corps se disproportionne pour entrevoir une sorte de lâchage des amarres du gravitationnel …les valvules du cœur qui accélèrent le voyage impossible hors des limites physiques sur le ferme de la terre…le sang d’une dimension nouvelle..comme dans un sursis de ma raison…

Retour vers le colimaçon descendant…

*

Gouffre de ce grand secret de femme

où je couche

je réduis le néant de mon cercueil

de plages d’immortalité la terre de déraison

comme au seuil de ta peau tellurique

*

…nuit dont les soifs restent terrestres

nuit comme la paume verbale

 de mes confessions

nuit comme le murmure assagi

sur tes coquelicots de lèvres bleues …

*

J’initie la nuit à la lèvre de tes ambitions

j’initie la couleur de mes gouffres

ton sang d’ancre à la rigueur glauque

de mes navigations désunies

*

23 septembre 2009

Je passe mon temps à la forêt de tes nuits

les pures navigations où les cœurs sombres s’aventurent

*

comme une source qui cerne le soleil moussu

où pèse le soir qui traîne

la main de l’angélus sur le crépuscule des lilas

je lâchais la main à des passions non partagées

à l’éclosion trop avare de fleurs

bien au dessous du bulbe de mon sang

contre la pierre de ton désert

*

Dans les déluges solaires de ma vie planétaire

te nommer avide et saturnienne

dans les gouffres turbulents de nos gravitations

j’osais les récifs et les sépultures d’oasis

*

La beauté naît parfois d’une approche non comprise , sous la sépulture des

mots, derrière le crible du son, dans l’aveuglement de la couleur

comme voyant ma mort dans la double  dérision

de notre source crépusculaire…

*********************

Cerisiers d’avril du Japon du plus blanc

flocon d’ivoire

sur le clavier qui rit comme pleine pluie de ton éclat

*

25 septembre 2009

Et suis-je toujours là pour t’éveiller

dans des vérités souterraines de lumière

des ressacs dans les fièvres de nos foudres masquées

*

Comment rêver hors la vie qui nous comble

le labour a la sève des astres des pleins juillets

le mourir de la misère

les arbres qui courent de sève sur notre sommeil

*

les voleurs de la nuit qui enflûte ce que je ne suis plus

de moi-même comme îles dénouées  à la gorge de l’azur

dans les zéniths de midi

*

Ce velours de la peau dans le cœur cernant

le boisement des cicatrices de sève

comme une aube dans les carcasses océanes

et les bris d’éternité où nous n’avions plus gîte

*

Doigts de fées vendangeurs ‘orfèvrerie

à mourir de nos pelure d’amour

dans l’image de l’homme qui disparaît

dans le gouffre à la semence de la pierre

*

Carrossante volonté de la pauvreté

plénitude de l’ombre pauvre à la vitre du cœur qui s’afflige

*

L’oisellerie du cœur de la vivante qui nous tutoie

la turbulence de la pierre

 sur les chemins rares de nos erreurs

au fermoir de soleil l’escalier de solitude

les luxures brèves certains rêves sans rebours

aux fruits de nos lèvres

*

L’exponentielle palme dans les oasis riantes

de nos ombres

*

morte d’un  blanc couloir dans les carreaux blancs

d’impatience de la mort

à l’irréelle rosée de nos bras de soleil

*

Murs de nos graffitis à la corne des soleils d’ouest

murs des palimpsestes claquemures

des horizons où la liberté de mes amours

disparaissant

le couteau à la paille des juillets

sur toutes rives de nos prisons dormantes

*

Comme un silence des faunes à la bouche des fontaines

*

Cette Venise de Malipiero d’une langue de cuivre

toute voile propice au rythme de notre source de sang

*

Le verre brisé contre les pisés de la mort

l’engelure de la ruine à la bouche nocturne

comme le gant lourd de notre secret

dévêtu de nous même

*

Bouche comme sève celle qui chante

sur l’acier des pleines mers

pour la nommer j’écorce la longue plénitude

des voiles

dans le rituel de l’homme et de la femme

*

Calligraphie de l’ombre

l’irritable de l’ocre

le juste abandon et le cuivre crépusculaire

1 octobre 2009

capucin ceignant la source même de la nuit

le vent reverdi de la solitude

la lyre d’ambre au partage de l’ombre

et ce chemin de poussière le cœur du matin

*

DIALOGUE DES VISIONS DE L’AME II

mon âme hors de la hideur et des sanglots

de la poussière

les crépuscules dévorant les robes du temps

les pelures de nos paupières

quand nous nous sommes retrouvés…

nos avenues fidèles tel le feu des gouffres

les bastions de porphyre dans les graves de la voix

les pourpres de la pierre à l’anguleuse lyre énuque

où coulent de purs sillons de sud


je t’aimais de cette sève d’un astre pris dans son rebours

comme ces arbres qui nous donnent la racine du cœur

à l’amande froide de ton visage

Petra des pierres comme écorces des portes

des reflux de la pierre

pierre de la pierre

vocalise blême des couleurs de la pierre

ce que j’aime vers les sangs du sud

la louve et le matin d’opale

nuit qui nous nie de la ruine de la nuit

nuit qui nous asphalte

la nuit et l’assaut comme au pourpre de tes désirs

*

7 octobre 2009

qui peut risquer l’entrée dans le cœur…

pour la soif pour l’épanchement du nocturne

*

parure de ta psyché l’enclave de ta chevelure

le rimmel oblongue de tes insomnies

l’arrimage d’orgue de tes jours aux vivantes crédulités

vagues flétries au nom bleu comme l’aplomb

monotones des falaises

vivifiante nue sous les palpitations du vent

sous les racines et les semelles d’algèbre

de ceux allant au désert de la conscience

*

L’immensité du monde qui calcule l’espace

de mes faiblesses

l’angle mort de mes avenirs

*

Comme me ressourçant sur les espaces de mon cœur…

*

monde hybride torride solitude

dans les mains même du soleil

****************

11 octobre 2009

Zen

ce qui compte n’est pas la cible mais le chemin….

(en contrepoint)

NO HAY CAMINO HAY QUE CAMINAR

(anonyme du XVI ° siècle sur un mur brûlant de Tolède)

*

12 octobre 2009

dans les veines bleues de la terre je retrouve le sang

renaissant de ton turbulent infini

*

dans les glaises de tes promesses cette éternité

de l’inoccupé de toi

*

nous sommes revenus à notre propre visage

du souffle froid des cachots

des résidences où le feu et la neige burent

notre demeure

en une fêlure du monde où je t’envie de vivre

*

Cette fleur publique comme solitude

moirée de fille crépusculaire a des jetées d’orties

sur nos flocons de lèvres

*

tu m’avais donné un cœur qui n’avait plus que le sable

de tes prunelles lucides

*

comme avec la chute du monde

les plus propices ivoires de la mémoire

solitaire désert sur notre sillon lyrique

*

le sable hantait la lucidité où tu conjuguais

la mémoire et les caméléons du temps

*

…murmure modulant des nos arpèges où tu règnes

au prononcé de tes syllabes…

*

montagnes de nos doubles vacuités

l’anamorphose trouble de la neige

le souffle de sang de tes yeux à leur source

*

15 octobre 2009

carriole céleste à la chevelure d’Orion

d’or ou d’ange

nuit qui transfigure la maigreur du nocturne

*

fruit du mescal quand tu chantes

tu sais qu’irise la mémoire naissante

de notre clarté

prête à la nudité la mémoire encore

du chant de la rue

construit pour tes rivages

des yeux de constellants soupçons

*

comme je t’avais perdue je te dis l’aurore froide

des boulevards de ma naissance

les citations sur mes lèvres libres

>ces passe droits du miroir

ces « morituri » de mes cailloux de nuit

tremble comme je t’aime tu t’évapores

aux ruelles rougies et mortes de t’avoir attendue

à l’obscur de ces néfliers de la nuit

*

la nuit tisonne la nuit sert l’obscur du repos

la nuit nie le flot d’or

de la claquemure du rêve

la nuit cuirasse le pétrifié

la nuit d’orfèvrerie

les diaprures de rivières de tant de soifs échevelées

*

16 octobre 2009

tu sens ma mort passer sur le fil de celle

qui m’a constellé

*

l’ombre de l’abbatiale au renaître froid de ton feu vivant

*

vitrail comme pure morsure de la lumière

gerçure de l’alphabet tu apprenais à dire

combien tu aimais

*

d’une chambre déclose d’une chemise ouverte

sur la carrure du vent

qui m’entraîne sur les rives obscures de tes baisers

*

naïades comme les Suzanne au bain

les sources sombres du cœur

l’avenir des hommes d’automne

avec les femmes dans leur disparaître…

l’amour de la nuit irascible

*

ceux qui portent cet albatros de cri

quand tu lâches ma main des grands larges

*

mon cœur s’achève comme un paysage innomé

un Gévaudan de ma bouche contre la tienne

*

ce Schubert des grandes largeurs

ce toucher de quintette

ces cordes qui disent l’âme

comme va le vent à la rocaille

*

cordes comme au désir

l’infini de toi

de cet avril avec moi

notre infinie demeure

à la bascule des pépites d’amour

contre les murs de l’avenir

*

Nuit maigre qui cisaille l’azur

de tes cils d’infini

*

du verbe le sein blanc au rivage de la foudre

ce feu des fascinations

*

désir qui dure de son propre soleil

cette justice de la terre une femme qui manque

au miel de la colère qui baise les baisers de velours

la lune dans le bleu de ses failles

*

Captive errance dans la ville fertile

*

resterais-tu de toutes les vivantes

celle qui règne sur l’ordre de la rue

et la foudre féconde ?

*

montagne comme le velours de la nudité

je reste à l’aune de tes veines…

*

Comme tout est lisse sous les enclumes

des crépusculaires blessures….

*

L’âge de l’érosion la capitulation d’une eurythmie

Dans la misère des éoles de lagune

*

Dans un lit d’étoile nous vivions

d’une dormition d’apesanteur

*

L’archétypale nuit de ta féminité

turbulente

je dors de tes désordres

là où restent les os de nos songes

*

je t’aime de notre amour sans âge

malvenue nourricière

je dors de la duplicité de notre ombre double

*

brisures de nos équinoxes tu restes la pluie nue

sur la peau des sables arrogants

*

tu viens de ma douleur primitive

la saturnale abstraction où nous redoutions

l’ombre d’une abrupte tristesse

*

23 octobre 2009

nuit à la hache nuit de logos kaïros

« il n’y a que toi… » disait la voix du vent

l’écho de ton souffle primordial

« il n’y a que toi… » cet accompli de mâchefer

quand tu tiens la fibre glacée de la nuit

cette enserre bleue d’amour

ces brisants où je restais au ressac ton seul bois flotté

*

l’otage de la nuit les figures du sommeil

les barreaux de l’éloignement qui comble

*

postulat des gouffres tangibles fissures des abîmes

je m’offre une robe de neige

dans le remugle de ma nuit proche

je sais le tranchant de ton baiser

qui se dresse à l’os même de notre cœur dépris

*

l’infini accidentel au lierre de la plus haute embellie

de la pierre

*

28 octobre 2009

BRAM VAN VELDE II

la ville dénoue dans la nuit son ruban d’asphalte

dans le jauni de tes yeux de fatigue

Neruda donnait le chant général des affamés

et j’entends l’eau morte qui ruisselle

sur les vitres de l’attente

*

31 octobre 2009

paroles calcinées dans les franges d’effroi

l’ignition de sang de la nuit

où se blottissent les astres

*

j’ai faucillé la nuit avec des paroles crépusculaires

*

la mort se dressait sous des foudres de rossignol

et les plénitudes su souffle

nous cloitrions les volets noirs

de notre étreinte

l’unique choral dans sa foudre multipliée

*

j’endiguais le jour aux cernes de tes ombre

à respirer l’excavé blafard ne notre non dit de mer

comme une chasuble de miroirs venant à nous haïr

*

Barbare d’infini à la percussion de la mer

*

l’ossuaire de notre nuit blanchie

le garroté du pouvoir comme un dévidé

au vertical de falaise

*

tu me donnais une lucidité d’ombre

une incrimination de parole enfreinte

*

comme à la balafre tu nous unissais

dans des aiguisements de couteau

*

mer traversante et trop exigüe mère de ma nuit

*

Pluies sur des vignes vieilles de fenêtres

à t’écrire ces monceaux de ruisseaux

de deuils qui enfracturent

*

« il n’y a que toi… » disait l’épi du monde

qui se faisait l’engrangement des vents erratiques

« il n’y a que toi… » à l’odeur  de louve

et au granit bleu de falaise

mon d’encoignure notre monde au labeur

et à inconstellé là où « il n’y a que toi… »

pour inexprimable

l’illisible de ton écriture de soleil

dans le fendu des cimes

meurtre dans les foudres du lucide

« il n’y a que toi… » disait-elle

morte d’un mur d’énigme

clos du fruit qui nous enserre

*

baisers de faille robe qui gîte

cet infini de nacelle

mes dormitions de couleurs

quand le t’aimais par l’ombre dispersée

de notre foudre fidèle

*

misère l’ambre caillassante des torrents

les foudres en cale sèche

d’un soleil nidifié

mes amours sous les néfliers du sommeil

*

« toi quand il n’y a que nous » végétative aurore

sur les jubilatoires claviers d’eaux et de pierres

aux brisants des acuités

la mer contre la force des dieux

« le dessin de ton ombre aux bras d’ambre »…

qu’enlacent les carcans de mer dans la mort solitaire

cordes dans le midi de nos fragments de sommeil

« le destin de nos figures d’ombre »… cet assoiffé velours

vendangeant de subversives consumations de cendres

*

d’un contre ciel sur des balafres d’aridité

 et sur notre cuivre

papier de ciel contre le dénudé glissant du verbe

la lucidité répudiante de la blessure

l’invective bleue de la jonchaie

sous les veines granitiques où te haïr

nuits dans la vacuité de nos cendres

«  je restais ce destin de nos vieilles douleurs… »

*

M’inscrire mort

aux lèpres de l’infini

*

Luxuriante lumière du granit

comme le souffle qui se perd

la chemise dans l’ombre jetée

où la scansion du porphyre

a l’ellipse de la nudité

*

ciel qui s’affilie à la voix réversible de l’ombre

l’assourdissant bleu de l’ortie

*

dépeçages des désertiques pierrailles

où la gorge libère le vent carcéral

comme chant et lustre de notre souffle

*

j’ai jeté nos nuits de terreur pour les écailles du sommeil

la nudité du choral à chaque brisant

de la lumière lucide

l’enfer bleu a la couleur des loups

et la douleur des cendres

l’énigme des emmurés

*

Mer qui nous fût jetée et dressée d’ombre

et de pierres

le versant nord des chemises de la douleur

*

Comme s’excavait ce bleu du souffle

ces branchies de la nuit et de la soif

les mains de torche aux couleurs de louve

cette respiration serpentine

à l’ubiquité de notre mort chasseresse

*

je rêve de tous ces rêves de te voir toi l’oubliée

les lèvres closes et les fantômes boisant les murs

de nos ballasts que calligraphie la lumière

ce surcroît d’incisive acuité

*

L’infléchi de la chair et l’eau morte dans ses combles






noséane

1 Novembre 2009

Dans la maison qui sentait le vieux chou

l’agonie des ancêtres et le crêpe des veuves

le cratère et l’œil du volcan

s’élevait la grandeur de haine des vieilles solitudes

*

….et pénétra dans mon cœur le glacial

feuillage de la foudre…

*

….Debussy sonate violon Szygeti Bartók

Washington 13 avril 1940…

*

5 Novembre 2009

La mort reste l’arrière portrait de mon visage

qui se délave

*

Mourir de toi mais sans manque

l’Oedipe pour célébrer ta cible de soleil noir

l’arabesque du monde comme glaciation du verbe

traversants de rues au bout de nos déserts

*

Misères de ceux qui rendent l’épaisseur de la mer

dans les arrières pays de femmes voulues

dans le cours des rivières

*

Mort de t’avoir aimé sans les buccins d’avenir

*

5 Novembre 2009

ton visage crie de trop nous étreindre

à la source du miroir

*

Déjà venait le sang des sources

De femmes en femmes

L’origine de mes volontés d’éternité

*

Misérable misère de la gerçure des jours qui nous séparent

*

vivifiante baie l’or des vulcains

du trou d’or du Vésuve

l’extase de la pierre comme tant de nuits à polir

*

L’or mortel la nuit qui se liquéfie

*

j’ai le visage de ceux qui m’ont donné l’amour

l’excavation des peintures de mon âme

la couleur de mon nocturne

et ce génome de fièvre quand tu me traverse

à l’épée de tes yeux

*

Rocaille … j’écris rocaille souvent dans une double acceptation ;

d’abord pour la pierre des montagnes qui crépite dans la force et le calme

de son lyrisme blond, la matité aigre de sa matière, et dans son sens second

quand je désire de ma poésie un souffle de dépouillement à l’image

du désert du dedans, de sa caillasse de solitude, son côté oiseau d’insères

en ses profondeurs, et enfin silence éloquent à l’approche du vertige glacé

de la nuit, les ronces et les scorpions, la sagesse inhumaine des sables pour

les épousailles du ciel lucide

*

force coupante et néanmoins inhumanité de la pierre

l’amont de mon âme le lit nu sans rivages

loin du lové éruptif du sang faucillé

*

Et tu fus l’œuvre de mes paroles

comme consœur native à l’haleine usurpée

*

Pourquoi j’écris pourquoi je peins

jusqu’à aimer

pourquoi dire les foudres de l’existence ?

*

Et quand je t’ai connue j’ai eu ce vertige du don

et du martyr

ce goût âpre du sang

*

Louveciennes mes parures d’automne

dans les retranchants fruits de la lame

les rosiers de ruissellement

dans l’or vif de la pluie

tu cautérises mon souffle d’albâtre

quand d’incise les vieilles laves du volcan

lèvent le dénudé de notre mesure

*

11 Novembre 2009

Haut vertige encore…avec Boni nous longeons

la digue du port de Nice…la grue tentaculaire

au pied des eaux des quais des yachts aiguisa

une bascule de mon pôle magnétique.

je me trouvais comme dans le boyau étroit

de mon âme souterraine proche de l’insoutenable.

Où donc trouver cette permanence de la terre fertile ?…

*

Hideur et haut soliloque de l’ange noir

avec la nuit

l’écume de l’âme sur les galets de mes enfances

*

L’orgueilleux vitrail qui blesse la lumière —-

Fin du Bram II

*

Beauté et cruauté castrate

*

tranchées de novembre de celles des nuits de la foudre

beauté sauvée

de celle ruisselante de nos semailles qui foudroient

Boni ma belle amie de ton pas de houppelande rouge

à l’ombre de nos insolences solaires…

*

dans mon vertige tu restais la douleur de mon velours

tu funambulais au soleil la brève hécatombe

de nos ombres qui nous aiment

*

Boni avec toi je n’ai pas peur

je ne peux que garder ce calme qui sied à notre pudeur

connaître ton vent connaître tes marées

aux scellés masqués de l’infini

*

13 novembre 2009

je fuis la lucidité de la nuit

le mors aiguisé  des sommeils de curare

*

De ce cœur sombre…de ce visage qui disparaît…

D’un règne rétabli…

*

HAIKAi ROUGE

Pluies sur les chagrins le haut battement

de solitude et des éperviers

*

dans les nuits de forlane le battement

de sang et la claquemure du vent

la désinvolture de l’âme à la poupe

des nudités pourpres

le cadastre aveugle à l’embrasement du silence

*

comme des racines de désert cette gerçure

de ciel pur et cette mort à la ressemblance

trémulante de l’avenir

*

tu fermais de clé l’azur le temple du temps

l’aigu des envols noirs

dans le rappel des oiseaux

*

Brisures du ruisseau le flutiau vent

dans le blême de l’aigu

*

roseaux dans les jardins de margelles

*

dégel du matin à l’osseux de tes mains

*

comme l’oiseau siffle le désir s’aiguise

*

Pétales de printemps mes tokyos de pourpre

marche par marche

*

De l’eau rouge sous les plumes de l’avenir

*

mes falaises mes vertiges comme un sang

au dénoué de l’île

*

Lac de nuit qui cible d’une étoile noire

*

De crayons rouges comme arbalète du soleil

*

Restant de jasmin

la lyre respire l’or

de nos battements de dévêtir

*

Dans les nervures de la mer

l’écho bleui des gouffres

*

Morsure sur l’écorce

le blanc ancien de mon couteau

*

tu m’illumines de cloches à la force des glas

*

les bras dans leur dévêtir et les chevelures

les rousseurs du désir

*

vipère comme au sein de virginité volatile

*

de ta nuque l’effeuillement

à la source de ta peau

*

dans la saison des fleurs

le lourd poids de l’argile

la nuit noire de l’asphalte

*

Maroc comme un cuivre

à cette étreinte des neiges

*

Mille fleurs cette pelisse de mon approche

*

toi tu fus vivement mon parallèle

la rue obscure

le boyau de lumière de la chair qui désire

*

des jetées à l’ocre du jour quand je prenais tes bras

dans ses cicatrices

pour me dire le cran qui nous lie à la nuit

*

haute vague des jours

chagrin des soleils noirs

comme une palme sur l’airain de tes fibres

*

15 novembre 2009

glacis des vanilles et du vin vert

sur tes paupières qui se ferment

*

je vivais la vie des nuages

celle des anges et tu m’inoculais

des rimes pour t’aimer

*

mais qui sait la science des nuages

dans le vivant du cœur ?

*

du vivant des cailloux de la nuit

les dahlias qui couchent dans les lisières de l’ombre

*

Mon ange qui sied à la quiétude de notre épousaille

*

et tu vivais à la frange de mon silence lacéré

les cicatrices blêmes de tes avant bras

*

Papillons noirs sous les soleils solubles

l’angoisse …

*

les cicatrices qui perlent le couchant

notre trèfle comme un feuillage

*

Ce torride à la proximité de notre vocalité de vêpre

*

pierre contre pierre à la solitude l’une contre l’autre

dans les parjures de l’eau morte

*

misérable misère de l’acrilité des fins d’amour

*

tu me tues d’un crépuscule de quatuor de cristal

et d’un octobre de Schubert

*

vive et affectante  tu es l’aurore

et le retour de la nuit

la souricière des fins de jour

les bas résilles de tes confidences

*

la nuit dicte les morsures

sous les confins

de tes doigts d’or

les périples tangibles et les devenirs diurnes

*

de saphirs proches de l’azur comme à l’azur

des flanelles après mon sommeil

la neige qui dit ta fidélité

ton nom qui me nomme

*

l’ortie fauve le baiser de la ressemblance à la mort

ce concerto de chambre qui dit comme veuvage

le bleu du silence

tu irises de l’absence qui nous a nommés

*

bleu come ce saphir de triangle qu’ont les visages

des femmes au désert

ces lèvres de sel dans l’immobilité de la solitude

cet ocre inhumain à la salve de la nuit

*

collines plus petites que les mains de l’aurore

à la prévenance de nos fidèles rencontres

jour après jour

*

gibecière de nuages au secret

l’infinie fracture de la neige

comme à la supplique du baiser

ma nuit contre ta violence

*

16 novembre 2009

quand tu dors l’arbre que j’écorche

à la sève du canif continue de croître

quand je t’aime j’ai l’infini nocturne

du bleu qui dévaste

et tu m’aimes et tu m’éveilles

comme une nuit qui voudrait le souffle

la rigueur du pendu

l’arachnéenne dimension du vivre dans l’évasion

*

Ma seule dimension qui crible l’azur

ma vie qu’exécute cette assise du minéral

*

18 novembre 2009

L’envol des astres définitifs qui saisissent ma misère

et les oiseaux sous les arceaux de nuit du vertige

comme un renaître ce soleil de nos rencontres

sur ces places italiennes et les arcades de nos complicités

comme ces veinules le bleu du sang qui nous cerne sur le cœur

*

je te cerne de l’éclat cru du silex

du bleu des fatigues

dans nos midis à couleur de faucon

*

tu passes l’éphémère tu restes sur l’échiquier

*

RABAT COMME UN BOUGAINVILLE

Dans Rabat toutes les rues étaient belles, modestes ou fleuries de nudité

éternelle, écrasées de soleil pour des murs enivrés de bougainvilliers,

de nids de guêpes, d’eucalyptus, toutes les rues portaient la dignité

de leur modestie, le miel et le confit des minarets et le pain d’épice

de la Tour Hassan, le goût de l’orange jusque dans le fond des

buanderies ; j’y ai enterré avec pleurs et solennité dans un terrain vague,

avec mes mains de glace et un camarade de classe, le seul être vivant que

j’ai dû enterrer, dans une petite boîte de carton décorée et ornementée

à la manière des vitraux par de menus tessons de bouteilles, ocres,

vertes et opalines pour la transparence de l’après-mort : une perruche…

Rabat qui porte l’instinct de ma naissance, le souffle de l’Atlantique

des dimanches de retour de la plage, le dos tanné aussi rouge et meurtri

que le fond des pastèques achetées sur les bordures rocheuses et hostiles

des précipices à l’aplomb de l’océan, des soifs solitaires et aiguisées les

jours de pêche où les pêches étaient en ce temps miraculeuses, les poissons

dévorant toute la vie comme notre désir offert au bout de nos cannes à

pêche de fortune…dorades et spipis, merlans, loups et « vaches » colorées,

les bouches éberluées et les lèvres africaines sous la morsure et la surprise

cruelle de l’hameçon…

le sommeil sur les réveils azurés de mon père traversant le corridor et la

corniche de la salle de bain froide, l’âpreté de la lame du rasoir, l’eau qui

coule et le goût de ces riz au lait à l’heure de la faim, des goûters d’après-

midi sous des ciels de miel, Rabat de Trini Lopez sur les Tepazz de mon

corps twistant avec le parfum de nuque de ma première amie dans sa

rousseur odorante…de ce Rabat des remparts, de l’Agdal et de l’hôpital

Avicenne, du lycée Descartes où je n’irai jamais, du lycée Gouraud au

noble fronton, de la clinique rue Marin Lameslée, du bou Regreg et des

Frères de Lassalle, des phosphates et des goûts de désert dans les lointaines

vallées du côté de Salé, des kasbah d’épices proche du sel de la mer, le nid

bijou des jardins des Oudaïas, ce Dar es Salam d’émeraude et ses

argentines coulées  d’eaux, fragiles en leur vasque, l’appel des muezzins,

la librairie « Horizons »

de mes premières couleurs, de mes premiers livres, mes « capes et

d’épées » de cinéma au Colisée, la Renaissance, Vox, Royal, le Marignan

, en y rejouant les rôles le soir devant le miroir…les mosaïques et écailles

aux parterres de nos chambres, rue Taillandier, dans les tons bruns, noirs

et blancs, comme des orgueils, lavés sous nos pieds nus rafraîchis en été,

le Kelvinator qui nous permettait le givre, les gorges du Korifla, des

routes d’oliviers, des dimanches de sable, de meules de foin, d’incendies

dans le nocturne des couloirs d’enfance, le premier serpent mort sous le

rire de l’oncle, la fin de moteur de la « traction avant » noire, la nécrose du

foie de l’aïeul, le cercueil blanc, les bassins de violettes et les plantes

grasses, les hortensias de la défunte tante Pauline, l’auberge du « lapin qui

fume » sur la route de la ferme d’Ain el Aouda, le vent rouge, le chergui

qui donnait le sommeil.

Rabat dans le rayonnement du disquaire « le clavecin », ses parasols

d’arbres à la taille grasse et opulente, ses boulangeries viennoises,

ses terrasses de linges claquant au soleil couchant, mes malemorts

endimanchées, le buraliste proche des crissements des roues métalliques

des trains de la gare, l’orgueilleux hôtel Balima face à l’hôtel de la Justice

, l’austère Banque d’Etat du Maroc où ma main dans celle de ma mère

j’appris d’elle, dans la tétanie, que j’étais mortel ; la palmeraie alignée

du parcours mortuaire des rois Mohamed V, passant sous nos fenêtres

avec le convoi, la garde noire et les chevaux de race, proche du terrain

vague qui me tenait lieu d’Amazonie, et bien avant celui d’Hassan II et sa

descente au tombeau, moi déjà dans mon exil d’avenir

*

je ne t’avais pas voulue sans infini

mais je t’attendais à la fenêtre de  mes douleurs

*

prends-moi dans cette prison et dans ce dôme de désert

sous les ongles crissant  de ce qui s’impatiente de toi

*

tu es l’ange la fonte du métal et l’or

de la nuit qui se parque

*

pourquoi vivrions-nous

dévorants

des misères de l’amour

*

21 novembre 2009

femmes qui appellent la nuit le corps délivré

sans sommeil et sans promesses

*

…et tu ne franchis le seuil des larmes

le ruissellement de la jalousie

tu ourdis le cœur contre lui-même…

*

22 novembre 2009

L’Islande des rivières et des veines de mon sang

à l’origine du monde

magma en fusain sur le crayon dur de la solitude crissante

*

je sais que tu es loin de moi mais j’aime les arbres

qui donnent la pureté de nos chaînes

qui sidère l’évocation de la neige à boire de la mort

la guérilla qui crie la palpitation de notre être à rebours

*

23 novembre 2009

…ce très haut mal cette distinction de vivre

des chants d’abîme

*

25 novembre 2009

vu « 2012 » avec Boni

*

comme à la tombée des batailles

la nuit dans son blé rouge l’iris neuf

qu’aiguisent des émerveillements impies

blanches plèvre souffle d’azur des affamés

*

comme avec la peur l’édifice de la peau

qui marquète le jour et l’aigu dominant

dans le vertige qui s’aiguise de tes bras dans les miens

*

comme je rentre dans l’abîme de tes sommets

ces voûtes d’albatros et les pyramides d’azur

de tes douleurs

je rêvais de l’automne à la ciselure d’un mourir sans sommeil

*

Méditerranéenne de crépis du blanc de la blancheur

de tes voiles

de l’irruptivité assourdissante de tes horizons

de caresses crépusculaires

*

NERUDA

Pablo nous sommes avec toi chili de chair

aux bras des ombres

le feu redéfinit le sang d’où l’on aime quand

nous vivons hors des morts à vaincre

vivante incorruptible telle la nuque de la femme

qui dort

du côté de la douleur sans âge

au multiple de notre avenir

caillasse du vent la double filiation du souffle

nous nous endormirions sous la pureté du feu

comme je te sculpte dans notre sommeil

échancrés de pluie

d’ombres sèches et solaires

dans la solitude des vents

mort qui se sait sosie du miroir de mon visage

*

noir comme tes chevelures d’or qui obéissent à l’éclat

et le ruissellement de magma

tout au long des cuisses de résilles

cet au-delà de fleurs de foudres dispersées

*

tandis que ma mort approche…ma naissance avec toi

 les fêlures d’astrolabe

où tu m’identifies…

*

ces dorures de paroles ces lambris de velours

et d’aurore

quand s’engloutissent les vertiges

à nudité de la peau

contreforts de neige

que guide une étoile de l’ellipse

*

comme je pénétrais dans la pluie de nos amours

nous n’étions que deux contre la vitre de l’attente

*

cet azur que tu me donnes jour après jour

magnanime au carreau des lèvres de notre rencontre

*

cette éclipse de vent froid

dans les claviers de la mer

et les serres de l’avril dénudées

dans les répétitions infinies de mon âme

*

de la douleur de te vivre

cette chimère du labour

de ce sillon de solitude

dans nos fragments de mort

et les anges dans leur chute

et le grésil de sommeil

quand je n’ai plus le cadastre de mon âge

*

monde qui ne nous donne plus que le constellé

magnétique

à l’échancré de nos croyances

*

ma nuit prismatique mon Orion de cristal

je t’ai vue vivre double dans des déperditions d’azur

*

«  que seul tu me reviennes « 

dans des torrents de moulins

comme avec l’eau crue qui broie

ce soupçon concassé de la mer…

*

tu vas vers l’ombre les vents battus

de notre miroir de granit

vers le surgir de notre probable rencontre

*

Neruda… « que seul tu nous reviennes »

à l’appel  de ce bleu d’oubli

au versant des hautes écritures de la mer

*

hauts cadastres blancheur qui nous livre

un lierre désaffecté

une ruine paradigmatique

et large comme seul bonheur

*

29 novembre 2009

je connais ton cœur de graphite…

comme l’univers mon cœur connaît

la clé de son expansion

*

serions-nous le trou noir de nos amours

l’implosion primitive

galaxies toujours plus fossiles toujours plus loin

et toujours plus proches

du battement de notre lumière


ces chiffonniers de l’azur ma Maurétanie

au fil des nuits au socle d’airain

mon amour qui creuse l’aurore

et l’aigre deuil de ce cuivre glacé du silence

*

milan de mes nuits de ce bleu laiteux

lacéré carcan sans ombre

à la crue du monde

mer morte et Petra …

*

comme je t’excave je t’extrais je te surgis

du dru ma lumière mon offrande

l’infini granit aux fissures de la tombe

ce jaillissement et le torrentiel du vide

gravier de cristal sous la plaie le vent qui s’obscurcit

de sa trajectoire

avec des éreintements de barreaux

ma liberté murée sous la pierre sèche


mes emmurements avec leurs voix de loups

l’énigme du cristal le joug

ce qui sommeil à l’entraxe des deltas

la voilure dans les bures de l’écriture


de ce surgir sans amour le levain réversible

la hanche haute à la chute de la nuit

ce que jette l’ortie d’ombre le caillassement

solaire sur la lavande faucillée


cobra saturnien sur les gravillons du sommeil

je t’aime dans ce laps de météore

et la face cachée d’un astre obscur

reste la falaise l’irruptible verticale

et l’ombre jaillie dans la nuit de nos chaînes

cendres dans ce nord où je m’étais perdu

boire la mort le chaos unique

des sources de la soif

et les balbutiements de notre foudre

crypturale tombée de tous mes os

ce vieil allant de cerisier

la calligraphie gîtant l’asphyxie des montagnes

la chorégraphie sombre du constellé


naître de la nuit du soupçon des astres


montagnes qui vient de l’obscur à la fonte

de la lumière emmurée

meurtris besogneux

les bas dénudés à la couleur des masques

l’enfance finie

la chute des corps

au coin des miroirs

ce qui creuse la lumière la crudité du jour

quand je t’attends les bras ouverts

rugissantes à la fonte le découvert volcanique

derrière les barreaux d’amour

des fissures de mer succombantes

t’aimer comme otage comme pierre obscurcie

je me donne à la foudre à cette fonte de la solitude

dans la rayonnante fission de la terre des morts

bleue comme l’azur


hors de toi comme un empierrement

un espace à rejaillir

une houle docile

avec le grincement des poulies

le moulin à marée basse de nos amours


l’hostile lucidité de celle qui s’enracine

comme une pierraille

une louve au mâchefer du soleil

cette nuit qui jette l’ombre abrasive

des temps à reconquérir

l’ombre verte comme le verre abrupt de nos ivresses

l’angle qui filigrane la lucidité noire

des cavités dans ses hallucinations d’arômes

comme blêmes poudroiements du jour

chemise comme le sang sur le nu de la peau

surgie de l’ombre

la porte des jasmins qui fixe la fonte et le rictus sériel

des horizons

lavandes dans l’ignition des cœurs en moulin

les monceaux de harpe qu’arpentent les voix

de faucon sur ma douleur

ce surgir usurpé des velours de la nuit

Décembre

1 décembre 2009

comme la musique de ton âme cette main

et cette oreille coupée suraigüe…

*

mon âme fertile vers les vallées vertes

de mon imagination

mon doute futur qui concasse la pierre

au cillement de tes caresses

*

vertèbres glapissantes dans le corridor de l’intelligence

la loi brutale de nos verticalités

*

montagne de mes embrasements du dedans

de mes bras je veux te fendre serpentine

dans de nocturnes colloques

près des dieux au sommet des hommes

*

tes chevelures d’Orion comme le pourpre naissant de l’étoile

*

Etna

dans la lumière du choral cette friche du sang

ce bleu des foudres les barreaux assombris

je viens désincarcérer

dans la nudité qui me colore et le modelé fragile

cercueil dans les clignements du jour

le volcanique labyrinthe qui meurtrit

sur ses hauts flancs usurpés

comme la nuit rentre dans ses furies

*

le vacillement de la nuit et la brume glaciale du parjure

*

Boni

je fuis le vertige je t’attends dans la plaie

tu restes dans la couleur de mes douleurs

*

2 décembre 2009

j’ai nommé la lucidité celle des montagnes

ce goût d’infini

semence de ton cœur sur les pas de la neige

la solitude qui nous élargit

*

Malpasset comme une boue dans une embolie sans nom

*

L’incarcéré qui s’échancre ces perles qui nous alourdissent

palpitations de cygne

couleur rebelle dans l’embrasement bleu de mes nuits

*

entre les ronces et les nudités du soleil

l’aridité du baiser

meurtrissure dans les parloirs de la lucidité

ces traversées de l’âme acquiescante

carcan de mer sur des gouffres d’âpres déserts

*

lucarne sur les fendus de la mer

ton nom qui meurt avec la lucidité

et les épousailles de nos tréfonds

*

le jour a la clarté du cristal

dans des chemises d’ombre

aux boutonnières de solitude

*

de te vouloir de tes secrets respirs

*

ne m’incrimine pas de ces parjures

ces agonies de peupliers et d’azur des longs chemins

là où nous rendions ce goût de meurtre

à la laine rouge des brebis

*

quand boni et moi sur d’autres rives

nous nous acquittions des voilures

de la dépendance des mâtures et des blancheurs

au quai obscur où je te vois

comme dans l’âpreté des refuges

*

par la chaîne et par la déchirure

par le fer le glacier disloquant

dans sa foudre magnétique

*

comme le ciel de paris est gris

les quintes à vide au clavier

de nos tourments

je ne sais qui je laisse de l’aimée

ou de la pierre sèche du chemin

*

murs de la rue traversée des écritures

d’anciennes révoltes

d’inavouées amours enfin hurlées

par le temps qui défait l’épaisseur du cœur

*

tu déclines une astrologie d’inclination

d’une nécessité de fatalité

un repaire pour la foudre

*

de ces versants nord la voix qui culmine

les arachnéennes neiges dans les morceaux

de la nuit

cimeterre de la jalousie comme plénitude

ton visage que j’aime t’ayant perdue

*

Platon de la nostalgie du ciel

de la nature qui s’aiguise bien loin de la mort

*

l’insouciante étendue bleue le lagon ou la veine

le crime où mon cobalt se donne dans l’aquarelle

du chaos

mon sommeil asphyxié

*

Chopin

L’ enténébrante mazurka le deuil et le ruissellement

de la pluie…

*

parfum perfide et les roses faucillées

sans tuteur

l’humidité de l’ombre après les conquêtes murées du chaos

*

tu m’éclaires comme en cours de momification

*

fusses-tu la cellule de la plus vivante angoisse

je t’attendrai comme à la chute d’un sablier de nuit

*

Codex des mayas vos soleils qui cassent où rien ne pèse

au passage du blanc de la nuit

*

franges de la rose où acquiesce le feu

mésopotamique de la pierre vive

comme une fertilité du monde

*

l’ombre de l’homme comme l’aiguisé de la pierre

*

11 décembre 2009

les étendues de landes sous les foudres accomplies

et les navigations qui perdent les pôles

pour du diamant virginal

*

comme le cristal le jaillissement du silence

*

tu navigues proche de la couleur de nos ombres

au vent d’acier et à la compacité lisse

des tranchées de la mer

*

tu dérives de cette échancrure du sang sur la pierre

*

malemort sur les rues et par les traverses bleues

d’une dague effilée

*

lisse et compacte l’encolure cuivrée des deltas…

*

l’excès d’azur comme les voix fauves

l’aplomb des débris de l’agonie

*

ma vie à se fondre à vitrifier le nu parfait

de la nuit réconciliée

*

…et le silence pourrissant l’univocité de la nuit volatile

sur la fonte et l’enclume les bijoux du désir

*

la vague va à la mer comme les nuages

au creusement de l’insoluble

*

paresses de l’ombre à la fourche de nos ronces contrites

la blancheur blanche à la serpe au filigrané de la lune

qui passe dans sa main de caresse

*

les louves les cohortes saturniennes

à l’exténué de la pierre

*

l’excavation dans les soifs blanches de la couleur

de nos amours

*

pierre déjà verte du vent aigre comme épousaille

dénudée semaille la douleur de tes yeux d’incise

le sang des versants nord les dénuements de la foudre

*

la haute mer comme le poitrail de tes enduits de mort

les agrégats du vide et la caresse lente et votive

à l’encolure de la vague

ton nom martelé infini contre infini

*

putrescible nudité aux seins de louve

*

tu forgeais un soleil d’usure un souffle profond

qui contient un monde de roses et cette clarté de ta douleur

*

ma nuit est brève à l’encoche des astres

à l’indéchiffré de la terre

dans ses navigations à l’embrun de nos haleines telluriques

*

l’herbe est fertile et le frisson respire la lumière qui moissonne

*

et le blême comme cette errance d’avant la mort

ce reverdissant de l’âme qui se dresse de ta paume

d’étoile incendiaire pour ne plus mourir

*

-En France les paysages n’ont pas la sauvagerie qu’on peut éprouver

dans les Amériques en Australie ou en Afrique

ils sont modelés par l’esprit des hommes

st michel st nectaire Gordes Roussillon en Vaucluse…-

*

16 décembre 2009

tu sais graver de ta mémoire le tectonique

du cœur qui nous relie

*

l’architecture de mes amours est passée par le dithyrambe

de nos ruines

*

en octave je reviens chaque fois sur l’obscure harmonie

de nos anciens fantômes

*

ce qui se grave de stalactite dans ma poitrine lyrique

comme les aigus sveltes jusqu’à la parole du vide

ce point de suture de la mémoire qui cuivre l’ordre

et les ailes obliques de ton point du jour

*

Je t’aime jusqu’à l’obscurci des montagnes

*

l’acier fier comme enclume la nudité du doute

et les falaises pour le débris de la douleur

*

ce surgissement comme à la base de l’ego

ce jeu de l’immémoriale nudité du doute

*

Lorsque du m’incrimines de pourpre

*

tu m’aimes à l’agonie longue tes jambes

dans les amazonies de mes nuits emmurées

les ressacs du souffle où je t’enjambe

morte et cruelle à la clarté de nos fenêtres

*

comme tu me traverses dans l’illisible

la fable de la nudité

et l’osmose au cran du jour

je te détiens nue d’une autre nuit

dans la nudité des ronces au mur de nos amours

*

ma vie est ton chemin trépassé

la sentence blanche à la nuque

*

17 décembre 2009

comme sur l’ombre tu mets les gants

le glacier à figure du sommeil

*

tes rythmiques bartokiennes où il pleut

proche du solstice de ton haleine

comme boire l’avril et tenir le premier azur

en otage les baisers de l’oublieuses enfance

les fleurs de jupes et les décolletés de cygne

je posais la bouche sur ta nuque

dans la sauvagerie vierge de ton enfance

*

je bois mon chagrin comme solitaire

sous le poli des jours et l’espace crispé

à la fissure du jour

*

la nuit m’a suivi sous l’ongle du chagrin

*

l’acropole a la lune sur ses terrasses

et mes tombeaux lisses d’avenir

*

19 décembre 2009

Caïman noir au regard de mille foudres

*

la nudité qui donne la fluidité des murmures

cet équinoxe blême de mes défaites à l’ordre des astres

*

23 décembre 2009

et seul sous la peur solitaire de la mort

à genoux dos au taureau d’azur et de poussière

el cordobès

celui qui dansait l’âme même des taureaux

à petits pas la main sur le cœur le fer

de Manolete

cante jondo à leurs enclumes taurines

*

l’immobilité tonique du requin

la mécanique des grands blancs

*

réserve-moi le tranchant de ton amnésie

cette virginité qui avance vers notre double avenir

*

la voie des loups les vieilles pierres sur le chemin

au tressaillement du feu

*

De toute origine l’incipit dans le catalogue des neiges

*

la faille dans la falaise comme le fendu fidèle

de tes robes

*

le ruissellement de tes yeux dans le bleu de la mer

l’intime pluie sur nos cheminements

dans un traçant silence la hantise

de tes bruissements de silex

*

Je te laisse la laine de mon absence

*

sur cette foudre où je tremble

sur le carcan de cette ombre entre nous

au lacéré du couteau

*

je viens du sidéral et de la mer battante

dans l’écriture du monde

au laps des battues du vent

comme tu me prends dans tes précipices

mon amour qui dort sur mes genoux

*

Ce temps qui nous réconcilie l’enseveli du lucide

*

tu me balafre d’amour d’un seul clignement de tes cils

*

reste dans la nuit de tes gants

dans le protégé de ta peau qui m’irrigue

reste dans la solitaire vicissitude de mon désir

ce ganté qui se palme sur le mutisme de notre secret

*

nous nous aimions sous des lunes éruptives

nous nous aimions sous des acrilités de cire

*

combien la tête en détresse sur la tige

à la rose défunte

des fissures de l’amour j’ai cherché

de l’enfer à mourir vivant

de la blanche mort de la neige

*

vieux parjure sous les voûtes des suppliantes

vieilles hérésies de vase

dans la marbrure de la mémoire

tu traçais la voie de l’aimé sur de caduques

intimités

d’affriolantes robes où vient toujours le beau sexe

au rejaillir d’un automne

col de cygne d’où mûrir vierge la beauté

qui reverdit

la pluie lacère le monologue de notre angoisse

*

nuit d’octobre feuillages en ténèbres

pour vous les suppliciantes

fortes de l’assombrissement de étés à leur plus haut

l’étranglement de ma voix la morsure du chignon

*

27 décembre 2009

…et sur les bordures de l’idylle les doux rires

des cornettes à l’écaille du temps l’attendri d’avril

le bourreau et le trèfle dans la passion neuve

les sillons rouges du chagrin

quand s’égrène le cortège mûr de ta nuque

au contrejour de tes rousseurs

*

musiques des jonchaies des embellissements

de nos jours anciens

et des génuflexions de ténèbre sous les touffeurs

où nous suppliions les pierres

de rendre la fraîcheur aux pierres de nos baisers

*

morte sous mes éboulis bleus de roses

les veines fragiles sous les rasoirs

 et le rire anfractueux

chagrin d’enserre le baiser de la vague

cet enfer de tes hanches le baiser d’ombre vertical

*

29 décembre >2009

l’iconodoule amande près de l’épée

l’effilé vitrail dans le plomb de sa lumière

dans le bleu ironique du voyage

le destrier de la nuit fendue

à la racine et à l’ossement de nos futures vallées d’ivoire

*

Plutarque de Numa le crâne du dévolu

le cœur en ses valves

au creusant boyau de l’aube

la peur de l’ombre la lame qui s’incline

le glissement vers plus de désert

les yeux murés ce qui complète le cœur

*

glissement vers la parole

ombre à l’ortie de la pierre

*

nous avons le bonheur tranquille

 de la ville qui nous appartient   (pour boni)

*

et tu dénudes la neige même de son pouvoir

de nudité

quand tu manques à ma nuit

l’écriture haute des griffes

comme un éclat de la terre

le rire enrauqué du volcan

je t’attends tisonnant la ravine

sous l’orme de tes chagrins

*

tu descends de la nuit sur les marches obliques

de l’orage

l’envoûtement  de cobra la foudre et les ombres

tièdes sur des tapis bleus de cressons

*

les repoussée les débauchés les infernaux

les ressurgents de la nuit

la gangue à l’igné du couteau

pour le cuisseau

                         maquerelle de l’aurore