L’île de critias (2011)
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CAP HORN I
11 janvier 2011
comme la meurtrissure d’une Garonne
les torrents et les veines bleues des villages
de sables
sur les Chili à l’aurore des volcans je me suis rompu
dans la nuit
la rupture de tes bras pétrifiant l’ombre
de mes sommeils
« bientôt tu seras là » à l’asphyxie sur mon ombre
cobra d’amour mon désespoir
sur le lisse de ta peau sans l’angoisse de la nuit
ma respiration d’aurore mon amour « quand tu seras là »
***
je te laisse un goût de lèvres à la césure de la nuit
***
l’âme des vagues du haut des goélands
***
14 janvier 2011
Valparaiso est décoiffée
là la nuit tremble comme ses murs
qui s’empourprent
l’or obscur et l’obscurité des caresses
***
rue de la soif l’isla negra avec les ressacs
le rechant des femmes et les sirènes
à la soif des vagues
***
les goélands à leurs zéniths elle a porté ma tristesse
sur les chemins lourds de vent et ses yeux de fièvre
comment aimerai-je ma sœur au-delà des murailles
et de ses blessures
***
une femme s’intéresse à un homme quand celui-ci
n’attend plus
***
Carros
je te vêtirai de l’ombre de mon amour
du bleu immaculé du jour
je te cherche dans la pluie de ma détresse
bleue et douce comme les lèvres
que je cherche dans les pluies de l’amour
qui porte mon ombre
je te vêtirai des pluies de mon amour
de cet immaculé de chacun de nos jours
4 février 2011
ces îles noires où meure Neruda
ces sables quand s’irrite la houle
et que se détache la main comme rose
d’une à peine entrevue …
F. disant « votre amour pouvait durer
le temps de la vie parce que nous sommes
proches de la dernière plage de Pablo » …
cette écume si froide du pacifique
et le baiser virtuel de ma bouche
contre un avenir incertain vers Temuco
***
5 février 2011
comme un crime l’amour les collines la légende l’ivresse
Valparaiso
***
elle sait lire les labyrinthes les jasmins
de ma barbarie mise à nue
***
7 février 2011
la mer le vent qui se dénudent
le secret de tes gorges qui respirent
le rouge et le noir l’amour contre les brisants
dans ses violences de sud
***
l’extase de l’été la peur de perdre
l’enluminure de tes robes qui succombent
***
douleur la nuit qui défait les nombres
qui décille les vents qui vacillent
l’ombre du désir clos
ce blé et cet or des juillets sous les faucilles
***
Dimanche 13 février anniversaire de Lucie Bousquet à la dégus
***
comme ta peau irise du nu de tes talons
l’horizon sur ses cercles infinis jours après jours
me laisse au secret des astrolabes d’amour
Chili de métal et de la soif du ciel
de la tendresse bleue des sources
Chiloé ma main s’est écartée de la tienne…
***
en la isla negra sa poussière les vagues noires
qui viennent échevelées
la rencontre dans l’incise d’un infini
qui laisse les algues affamées de toi
et moi à la claquemure froide du pacifique
***
je t’ai demandé de m’aimer et je t’ai offert
une rivière dans mon cœur
ces émeraudes d’amour des montagnes
l’excès d’azur de tes yeux quand je meurs de ton sommeil
***
13 février 2011
calèche d’or des constellations aux bleues images
des romances
clarté de la fièvre qui distille un silence proche de dieu
tous les chants des morts reverdissent
sur les palmes des nuages
celles qui colorent la parole du désespoir
l’argile de notre corps
les foudres de ton souffle
la lampe allumée sur l’univers de tes lèvres qui s’entrouvrent
***
14 février 2011
je porte en moi des tragédies des horizons et des cratères
les forces d’airain de vulcain
et le verre tranchant de la femme
sur mes visages de mosaïque
Natal Reyes vrai nom de Neruda
je porte en moi des tragédies j’ai l’orgueil du condor
la solitude de l’Aconcagua
j’ai essuyé un long vertige une lame de fond
cette aridité du cœur
qui porte le baiser de nos bouches dans le caché
du marbre
je me présente à toi dans la nudité de mes perfections mortelles
***
15 février 2011
je reste l’ornière de tes jours couperet de la chair
la raucité de la rancune
les draps nus des matins qui se dépouillent
comme des parjures de l’aurore le chant brisé
l’abîme du cratère
je viens d’un dernier vertige à l’acier
et au calvaire noir
dans la doublure de tes soleils
l’été respire dans la ville prisonnière de ton souffle
quand l’ombre descend les cloches ressemblent au vent
dans ses dernières respirations
je meurs de cette route aux brisants d’un seul soleil
je t’aime de ces rêves qui t’unissent à ma liberté
je m’enchaîne à ton haleine au respir et à l’ocre
de tes crinières nuit contre nuit
***
Dalila des sommeils les yeux d’œdipe
la lèpre levait les algues les forteresses
dans les poignards de nos caresses
***
22 février 2011
tu restes terrestre comme le fruit à l’arbre de la douleur
je te parcours dans la dureté de ton cœur jeune
d’avant l’émondage
tu restes terrestre et féconde de ce corps qui lève l’acier
de la fertilité
racines à hauteurs d’étoile
de tes seins terrestres et des cyprès d’orgueil
toutes les houles et les sèves qui versent
ces territoires où je chemine
sans tes yeux je reste seul devant la nuit
aveugle en ses obscures constellations
***
je ne meurs plus d’impatience j’entends les champs
de ton corps qui brûlent
Mars 2011
comme les rêves qui déposent la vie dans ses gouffres
le cristal du baiser dans les arrogances du miel
avec nos bras en désordre
le souffle nous vient dans ces déserts du matin
à l’heure de la solitude
et quand je t’embrasse c’est toute la fertilité
de la terre qui repose sous les faucilles de l’amour
***
Debussy disait que son indulgence allait largement vers les fautes
d’harmonie
***
celle que j’aime traverse la place de justice
le cuir troué la crinière rauque
et ses yeux sont de fièvre
***
mes yeux se ferment mon amour porte l’avenir
les pavés disjoints de nos routes d’insomnie
la laine de l’hiver
et les brebis de l’ange qui extermine
***
4 mars 2011
sans tendresse le baiser à la marge
l’escalier dormant sur la nudité
de la bouche qui vient dans des mondes qui s’effacent
je t’aime avec le rire des amants
les étoiles qui pendent et le volcan sur les étoffes de la nuit
***
tu es source d’orage tu es fléau
dans les regards propices à la nuit
tu immerges dans le feu de tes crinières
de la pierre la plus rude
le brûlant volcanique de tes yeux
***
10 mars 2011
Chili j’étais avec toi
mes yeux aveugles
mon cœur ouvert
j’unissais les astres
à la destinée des chants à venir
***
12 mars 2011
toi et moi tressés aux lierres des vagues
à la pierre et aux éternités
***
…dieu frappait à ma porte ma maison était sourde à la grâce
que je portais dieu frappa encore plus fort à ma porte…
ma demeure est aujourd’hui ouverte aux quatre vents et je range
les mots et les pensées dans l’ordre qui lui plaît
par ma main sur le papier…
***
18 mars 2011
tes éclats de rire tes prises d’arme nocturnes
sont la clameur de nos aurores d’avenir
dans la main des vagues je ne souffre plus
me fréquenterais-tu si j’étais immortel
la mort est ma dernière maîtresse
je pose mes lèvres sur la nuque de la nuit
ta peau lunaire de marbre bleu
là où vient l’écume qui s’immacule
***
tes mains comme celles de l’amour dans le cri du sable
je ne suis ni de toi ni de celle de la fin de mes voyages
où je meurs tu es là de nos chants d’aurores
***
gris comme les cris qui crissent les portes qui se ferment
les couleurs de celle que j’aime
les poumons de couleurs de celle qui vient vers moi
je te prends dans les épis blonds comme à la faille
et à l’onglée sûre des jours qui jonchent tes crinières
tes éternités
***
comme tes vagues qui ne se donnent jamais
***
les torturés les assoiffés ceux qui viennent
vers les collines vers Valparaiso
***
carrare asphalte de l’azur éclat de l’amour
décapitation de toi et moi
comme les longs ressacs de ce qui brise
ce qui prolonge les longs bras de nos enserres
« bientôt tu seras là » vers l’absolu des bars
où je suis à t’attendre
et ces crimes de tes yeux dans le plus bleu de toi
de ce plus bleu de nous comme la grande douleur
sable contre éternité
je laisse ton sommeil qui me laisse respirer
ce sabre solaire quand tu incises l’or de mon cœur
au miroir des étoiles
je suis ton autre douleur je suis ton orgueil
la mort regagne les rivages
océane de nos soifs aux fenêtres d’exil
la sveltesse des velours et des lambris qui accusent
le plein vent et l’asile lyrique du cercueil
les entailles et les gerçures de l’hiver
ta joue qui se pose contre ma main
***
24 mars 2011
le cristal de ton silence
l’éclosion de la fleur
qui se penche sur les lèvres
***
comme le pain qui casse
à l’attente des fenêtres la vacuité
et la solitude
ceux qui attendent pour seul livre
l’épigraphie des pierres et la douleur d’aimer
***
Chile San Antonio matin des taudis
là j’ai vu des matins au travers des rideaux d’hôtel las
des chiens crevant les dernières poubelles de la nuit
et bien après les ombres des hommes avec leurs dents bleues
pour les dernières pelures éventrées des trottoirs…
***
l’astre se fait artiste et guerroyant
la dernière douleur des amants
derrière les lucarnes les dièses qui montent
la fantaisie de Schumann
comme quand je te perds à la pointe du cœur
la nuit a des yeux elle rampe à la douleur
elle te cherche
***
comment sais-tu mon amour sans perdre haleine
sous des pierres éternelles
dans les veines qui disent la vie qui circule
les chrysalides des orgueilleuses
d’un jour seul de papillon
comment t’aimer plus
que la logique des pyramides
l’aile de celles de la mer
les derniers mots de l’horloge
le poids de mon sang
les vertus de la solitude
4 avril 2011
la mer tremble mon âme s’envole
j’aime tes pigeons qui bougent
je sais que je vais mal dormir
pour te mettre nue sans plus aucun satin
dans des verrières de crépuscules
***
5 avril 2011
Nuit de Valparaiso
et je verse l’ivresse
et le soleil de la danse
la mer n’a plus de siècle
le volcan nous épouse
les femmes du Chili
épousent nos désirs
Valparaiso des rues
valparaiso des murs
l’amour qui nous inonde
avec des lèpres d’amour
lèvres après lèpres soleil
de nous errant dans l’errance
l’oubli des pavés de rues
et l’oubli noir des serpentements d’étoiles (fin)
***
ces sangs mêlés de l’incertitude
le vent qui tremble sous le givre de ton souffle
***
ce fléau du lierre
ce temps qui passe
dans la pierre
***
je t’ai embrassée pour l’amour de la mort
sous la terre aride
et sur les sillages blancs qui consument les effrois
à la face de notre droiture
dans le baiser et le miroir glacial
sous l’azur qui donne le fléau du jour
***
l’air éclate soudain comme le fruit mûri
la grenade qui susurre
le sang rougi de ses épines
***
comme le valet de trèfle celle qui tient le miroir
le champ des discordes
le sable sauvage comme un sceau de clavicorde
et le discontinu de la terre profonde
et je suis ce qui a été durci du feu de l’azur
dans la patience du marbre
***
6 avril 2011
je veux te rejoindre je m’enlace au baiser
quand la nudité et la nuit restent
***
l’asphyxie à la respiration de l’autre
la dorure du jour qui tombe
***
le jour dans son pli dans sa lèvre
dans le mordu de la morsure
je t’aime de la brûlure
des confins des semences
de ces foudres à l’orée de ton corps
***
tu m’inondes de l’asphalte clairvoyant de mon chemin
***
montagne du froid ce corps d’après mon renaître
et le couteau qui rend l’oubli
moi aveugle comme la neige
dans les foudres de son silence
reste le risque de mes avenirs
cette encoignure au plus loin de la pierre
***
comme aveugle j’invente des harmonies de Norvège
de neige comme détresse sous les chemins de ton cœur
ces absolus de l’azur
***
12 avril 2011
l’automne sent le fauve bleu des forêts
l’épicéa des pacifiques et les vagues sans retenues
la main qui me prend le bras
la brune dans l’île noire tout en sable
qui ne sût nous retenir
***
j’occulte les murs dans la mémoire de mes embolies blanches
***
je m’allonge près de toi à la chaleur immergente
loin de la nuit le couteau blême
j’embrasse le jour qui vient pour t’aimer
sans bleu respir comme amour d’un souffle clairsemé
***
viens-tu d’aurore dans les ornières du soleil
j’encage le fruit mûr de tes passions
***
l’immobilité de l’amour comme cette chaleur
désaltérante de notre avenir
***
viendras tu blanche comme quelle qu’elles fussent
la chaleur des pierres
pour m’inventer ce soleil
que je souffle sur l’herbe des temps doriques
***
je t’accueille comme le pas du jour le baiser qui dissipe
les lames de la nuit
***
enchaîne mon cœur comme une nuit de misère
comme un sommeil sans la nuit
là où la lumière déraisonne
le souffle propice
où nous enlaçons l’herbe brutale de nos amours
***
ce cri de mon récif cette plèvre du souffle
avec le socle qui accompagne les glaises fondatrices
comme à ce jour grandi où la lumière se déchire
***
je dors sur ces fleurs froissées de mon désir
dans l’albâtre du soleil qui nous reverdit
baisant le rituel de ces matins à polir
dans l’inhabité de tes pierres
fusses tu un cri une demeure
le vent qui nous mûrit
***
rocher serti comme à l’ombre des jours
à l’égrène des glas et des cloches
qui disent les dernières verdoyances
de nos misères contre ces galbes du soleil
ma joue contre la tienne
dans la rafale de la neige
le souffle vacant qui demeure de miel
***
18 avril 2011
nuit à la violence de la neige possible
janvier au-delà de mes pas
quand je ne t’ai pas perdue
***
nue dans les nuits de l’accorte
venant des montagnes
mon corps achevé
les fleurs glacées qui ouvrent
la face nord du bleu qui nous définit
***
d’une nuit à Los Vilos Chili pacifique
Pisco chez « Violetta »
les vagues heurtaient nos magmas vacants
sur des pontons de solitude
quand je te verrai enfin soleil
quand tu caresses de la main
cette route des pressentiments de poussière
***
Reste dans mes bras reste ce bleu
des bras de Valparaiso
la caillasse des collines et les draps
de nuits dentelées
ne t’arrête jamais sur ma soif
le pavé se souvenant de nos pas nocturnes
sur le talon de la soif
***
nous étions soudés pour un avenir incertain
pour des baisers neufs
pour des enclaves à la laisse de la nuit
les corridors de notre amour à peines entrevus
ton sommeil joint
dans les enfers lumineux du printemps
***
je jetais des pelures de ciel sur la tristesse
les géorgiques et l’éloquence de nos deuils
ancrés d’existence
***
contre la force des hommes le vent le hululement
***
23 avril 2011
j’allais à la nuit lente et lucide
blême comme les pommes de tes joues
sous les baisers qui disent le nom
de notre rencontre
j’allais à la nuit dans les ambres
qui font trembler la hanche des femmes
les velours secrets qui disposent
de la force des marées
de tes reins rompus lorsque que j’allais à la nuit
j’allais à la nuit comme un tranchant de soleil
à la blessure nocturne
je t’irise de ces chemins réciproques de nos cœurs
la mort m’ayant suivi sous les asphaltes du soleil
***
je meurs d’une mort nocturne sous de blanches chemises
à l’écart de l’azur
et la blancheur de la chaux laissait une morsure de larme
***
« laissez la immaculée laissons le froid venir
le sable sous la violence le pas vers l’avenir qui cogne
la sécheresse du désir dans les déroutes
dans les vases de la douleur ces couleurs d’ornière
du vent mort et le concassé des astres »
***
Eratosthène découvre 2000 ans av. J.C la rotondité de la terre
***
25 avril 2011 (Pâques)
la nuit comme le vide de mon ombre hostile
et l’azur bleu de celle qui m’attend
dans le sourire du scalpel
dans les outres de la lumière
ferroyant les justices et le biseau du couteau
la voix comme un ciel de femme qui amplifie
le long fuseau le long des jambes les bas noirs
qui dirigent la fulgurance
rouge de lèvres noires l’apaisement qui vient le point d’orgue
***
longues et monotones mes nuits de Santiago
mais nous tutoyions l’Aconcagua
***
…éternisée dans ses agonies slaves
à la polarité de notre rencontre
***
Cochrane 568 bar « la playa » Valparaiso
CAP HORN II
2 mai 2011
j’en suis arrivé à t’aimer comme un assassin
du haut de mon billot
dans les sentences qui coupent court le col nu
de la fidélité
***
la nuit crisse les joues s’endorment…
« et toi trouves-tu que je t’aime assez »
Me de Rénal à Julien
***
et sur l’herbe jaunie
l’ajour du temps
la blessure vacante
où seul le ciel est habité
***
de tes bras nus vers moi le linceul ombilical
la chaleur plisse le ciel
ce soleil des fontaines droit comme les fruits glacés
et leur vasque d’arabesques argentines
je démembre l’air qui tremble l’élimé
du temps sous le flétri des murs qui respirent
l’accueillant jour l’herbe prête au passage de nos souffles rapprochés
***
du scalpel aigu d’où vient le jour lucide
l’azur comme timbré d’un cœur vivant
***
désir des profondeurs dans tes yeux dolomitiques
***
ce chiffrage des étoiles encourues
***
6 mai 2011
dans les rivages les couleurs et les masques
les robes imprimées
le rouge à la fin de notre nudité
***
ma solitude qui enclenche la foudre
sur une faille de moi sans gîte
***
l’endorphine caresse la couleur
à couper au couteau de l’haleine
***
le temps transpire
***
l’évanescence ce surcroît de bleu
au dôme discret de vents figés
et au congé des fléaux d’azur
de soleils qui s’enchevêtrent
dans l’ordre qui déchiffre l’infini
ces vents et ces pas habités
ces fleurs de la pierre pourrissante
l’arborescence comme poumons des jours
qui abritent ces vipères à la pierre fugace
***
17 mai 2011
l ‘ordre des pierres l’écriture du métal
ce qui demeure de la soif
les jalons du soleil
ces pas qui résonnent à l’ancrage
et à la lumière bridée
la chambre pierreuse sous la voûte des étoiles
j’entends le cristal dans sa lumière brisée
les solstices de ton visage de vieil astre
les accords schumanniens dans leur rostre
quand la raison se divise et la nuit rentre vacante
***
lumineuse la soif
le vent marche avec le feu
***
caducités aux cyprès des chemins
le souffle toscan des ruptures aigües…
***
noire la prunelle l’amorce de la mer
la géologie qui avance dans son souffle
***
l’herbe languissante le silence bleu de l ‘éloquence
là où le sable a l’ivoire de la mort
***
l’illisible lierre depuis les fêlures
le crosse de l’espace comme un mur
et le déni de solitude sur la chambre qui s’ouvre
***
passacaille dans l’aurore qui s’avance
avec l’exil le silence que je porte
cet embrasement de soleils disjoints
***
dans la vigueur du vent l’asphalte bleu de l’avenir
***
mes murailles d’amour comme l’haleine qui souffle
la mort se hisse sur les écailles et l’opacité nue
de la solitude
***
20 mai 2011
je t’aime du chant de l’oiseau
de cet obscur cri de la poitrine
de ce printemps de fleurs rassemblées
coquelicot de femme sur les pelures rouges
pour ne pas nous blesser dans le sillage des vignes
bleu raisin obscur de nos veines
ce chemin pierreux de la plus brûlante poitrine
fin des collines de Valparaiso
Eugénie
les bras des femmes sont les balanciers de la grâce
DE L’ISLA NEGRA
(les images de la géologie volcanique de l’islande aussi belles que celles des
rocheuses de l’utah –
la isla negra c’est aussi un jour de décembre 2010 sur la côte déchiquetée au
sud de Valparaiso l’ultime demeure de Neruda et cette rencontre en incise
d’une femme qui m’offrait tout le varech et le sel de la vie perdus de ces
embruns qui chuchotent le nom de nous à l’oreille de la mer qui en garde
le secret soudé par l’écume)
***
je t’ai aimé du sel des jours
à la malemort des vagues
qui m’écorchent jusqu’à me rencontrer
***
28 mai 2011
l’apollinien regret du jour qui descend
***
kanga de Tanzanie ma peau imprimée
ma peau comme une toge mon âme de coton
***
pureté des nuits les asphaltes de la lune
***
montagne de lure dans les sources de ganagobie
et les ruines de volonne…
***
pendaison de la treille l’avenir des saisons
ce jour où j’accorde la montagne non loin de notre haleine
parce que nous
dans l’extase du bleu les sables nous ont donné les asphaltes
dans les recoins de la mémoire
nos montagnes sont en cours
***
heurter l’ombre rapide
la rature du monde comme une charrue
le silence tremble à l’apert des enfers
de ta bouche comme avec l’épi du baiser
***
le ciel s’ouvre et le passé de mon ombre bleue
dans le perdur qui tient d’enclave
la broyeuse bleue de notre chambre terrestre
comme écosse d’amour les grands chavires
là où je me tiens tes baisers sur ces repus de nuages
ces montagnes qui inoculent le froid des étoiles
***
pour toi la nuit le flanc a l’éraillé du bleu
loin des récifs
mais nous criblions le bonheur
de la soif violente que nous dicte la mer
***
de ce froid comme d’un âtre cette envolée
pli de ton aile qui boise le cuir froid de nos bouches
l’âme caduque sur ses versants plissés de sud
(ambroisies des dolomites)
6 juin 2011
je t’ai sue recluse tu m’as aimé
brisés des chaînes
loin des nuits hors d’haleine
je t’ai aimée comme à la rotondité de l’astre
loin des nuits lorsque les jours n’existaient pas
soleil à l’ombre des réverbères
tes yeux dans les miens
à la caducité de la nuit d’aujourd’hui
nous ne sommes plus esclaves de la fin du jour
***
dans les fins de la nuit se sont décloses
les chaînes de l’incertitude
j’ai su ton visage sculpté le coquelicot de l’éphémère
qui énumère mon rouge et mon noir
cet espèce de cœur dans les asphaltes lunaires
et l’égrènement des jours
***
mon cœur qui savait le jour où tu partirais
mon cœur cette grenade où tu dis mon sang
nous traverserions le temps des baisers
avec la douleur de l’herbe caressée
et sans fin cette pluie diffuse
les vaisseaux qui n’osent les sables
les cimes à la porte et aux jabots
des cœurs mangés qui nous changent
***
ce temps qui diffusait l’ombre anfractueuse
des murs
ces soupçons avec l’amour de la nuit
ces lierres diffus d’où jaillissaient les douleurs
de notre bonheur
la nuit mûrissait cette pénibilité des vieux calvaires
loin des lèvres et des fleurs
comme ton couteau dans le bleu des cendres
la ferraille de nos souffles avec ses baisers de poussière
***
7 juin 2011
l’un dans l’ombre des petits matins
l’autre dans l’incertitude de la fin du jour
les deux dans la rencontre brève des accents du soleil
tu m’as donné cubiste la face glorieuse de ton profil
***
comme la nuit est pure il m’a été donné
de te voir infinie
le monde a la couleur de notre amour
partout sous le soleil sous l’arbre des énigmes
à sa racine
l’herbe qui attend nos respirs
partout où je peux dire ton nom
sur les écorces et sur les brûlures des étés
ton nom riverain des confidences
partout sous la complicité de nos murmures
le monde a la couleur de notre amour
***
pour le soleil où je succombe
pour la neige qui ensevelit
pour le froid et l’accablante solitude
de la lumière
je te murmure
ce règne ensemencé de mes amours
***
je me penche vers tes lèvres comme sur les vagues atrides
d’un soleil noir
***
je t’ai imaginée dans des temps divisés
dans des forêts
les cachotteries de petites cabanes
de peupliers à peupliers
et le sang qui vient jusqu’aux forces des porches de Laon
***
12 juin 2011
elle surgissait du désir de l’homme
ce corps extrême qui en garde la mémoire
***
13 juin 2011
tu règnes sur moi-même dans mes rêves
tu me donnes la transparence de toutes les femmes
dans les origines au plus près du désir
déjà vert de l’humain
***
dans ma liberté de chair la lumière de ta peau
est exclusive
le respir et la pilosité de tes hivers dévident
la rancune et la complicité de nos bras
soleils qui nous rivent d’un bel azur qui nous rêve
***
vitrail des liesses anciennes le feu brûlant
dans les angles de l’ombre
le cœur a la semence des ténèbres
les éclats de soleil rendent obscure
notre douleur de règne
je te hissais verticale sur les plis possibles de la nuit
***
connu au cœur même de la douleur
ces raisons du cœur
qui funambulent un même soleil
connue par cœur tu es là où je finis ma nuit
et mes yeux disent le cœur finissant
et l’intemporelle ruine de ces cœurs qui s’étreignent
***
certaines villes sont aimées comme on aime
les femmes
san francisco valparaiso salzbourg prague sienne…
***
14 juin 2011
tu as le visage de l’avenir
la bouche de l’émancipation
les ailes qui courraient vers assise
et le non-dit tout bas de la rue
qui régnait sur mon cœur dans les chaînes
de mes jours qui n’en finissent pas de toi
***
15 juin 2011
de nuit les anges et les sages dans les ruelles extrêmes
le corps démenti
la plage vacante
***
23 juin 2011
là où je te mène dans l’île
il y a l’amour et les ossements de l’enfance
pirates et trésors mêlés
***
mirage Cythère les robes de l’imaginaire
l’idéal monde du secret
ma fille mon enfance les simples sentiers
de ma main dans la tienne madonette
***
29 juin 2011
dans la tectonique de la lumière nue
les canyons rouges et mauves
de ma mémoire
le ruissellement du sang dans sa gangue
comme les espaces brûlés de l’âme
1 juillet 2011
dans la douleur d’assise dans les cercles de l’orage
tu restes fertile dans le cadenas des jours
où le cœur en ordre
nous nous départîmes
***
10 juillet 2011
là je suis resté vingt ans sans désenivrer
j’ai aujourd’hui le visage lisse d’un homme
qui sent l’éternité
ma mort ne m’appartiendra pas
j’ai marché sur les couleurs des escaliers
de Valparaiso
j’ai su la fierté de leurs couleurs
mère et enfant qui descendent la colline
vers le port
l’écume qui fait le visage du voyage
la mort qui dit l’amour de cette mort
toi et moi sur les nuits qui brûlent
Evguenia la pluie pour enfin nous rendre
***
16 juillet 2011
l’automne qui donne ses tresses à la fin des jours
l’automne tressé du roux de ta peau
combien de fers rougis
sous le cratère de tes impatiences ?
combien de vagues sous le masque de tes paupières
***
j’enchâsse la peau de l’azur comme tu dévides
le temps patagonique de l’éternité
***
nue jeanne de Flandre
***
22 juillet 2011
éboulis de montagnes celles qui te vont
comme les perles du plus beau bleu
de notre gouffre
***
25 juillet 2011
dans la pensée de j.l. borgès un mystère doit arriver à la clarté,
un djinn d’un temps lointain sortir une vérité dépolie venant à la lumière
après des temps d’oubli, l’évidence surgissant d’une antique mémoire
de bronze, la lecture des sables…
***
dix-neuf années déjà mordant la vie de sa robe
de carreaux de vichy vert et blanc à éclosion
lèvres de cerises couleur d’incarnat
comme la morsure rouge dans la viande nue
son bâton de rouge à lèvres son baiser à venir
***
ma poésie est à la navigation des astres
ma femme tient un gouvernail et la pluie bleue
et le cristal de mes yeux qui la contienne
ma femme universelle qui tient sous mes mains
comme étoiles dans l’orbite de mes amours
***
hammerklavier la nuit descend comme un soleil
***
nue comme la pierre l’extrême sève et l’écume
je dors sur la pierre j’attends l’enseveli
à l’écorche meurtrie des feuillages du secret
je dors sur la mort quand tu rêves du sommeil
du jour repeint
dans sa couleur qui feuille à feuille
cache une voilure d’éternité
CAP HORN III
1 août 2011
I
Rubayat
comme je disais griffure persane
la patte ancienne des tigres
le vieux déchiffrement de la pierre
et de la chair
le fouet mongol pour les déserts
et la soif de la fertilité
cette visitation glacée aux racines
implacables de l’arbre
mon sommeil à la rencontre
de mon esclavage et la chaleur
de ta joue
comme la mer d’Ulysse et les chaînes
dans leur écriture de baiser clos
dans l’infidélité des sables
et de ce seul règne du monde
qui est le mien
quand tu frappes à la ferraille de nos confins
***
II
mon amour mes artères et mes rues mes villes
qui planent sur mes sépulcres
de solitude les bleus de Samarkand
dans le damier du vent à l’aurore
et au règne du sommeil de l’aimée
pour les arbres qui inventèrent l’ombre
à l’heure et à l’attente des jeux d’échecs
je t’aimais chaque jour de ces voiles qui claquent
comme chaque drap démuni de sa nuit
à la traversée des lacs où mon nom règne
comme à la fierté de nos racines qui viennent
fossoyeuse la mer lointaine
litanie du varech
la marée épouse le désir de la lune
qui distille de ses doigts la caresse
des rivages où la peau de nos épousailles
prennent le sommeil du large
le dernier crépuscule
le vol du goéland
le cri concave du miroir à l’haleine sourde de la nuit
***
4 Août 2011
l’or des tigres que peint Borgès
de gouaches argentines et félines
l’or des tigres d’un Buenos-Aires de citron
et de solitude
l’or des tigres cheveux du varech
torride glacier comme les vagues
d’une île noire
l’or des tigres quand j’aimais la mer
à la fin des reflux à la pilosité jaune
des femmes de soleil à la crinière des avenirs
rugueuse comme les marées et les astres
l’or des tigres
dans les solstices ascendants la dague acérée
du temps
comme un trou et un venin sur le dénudé
du chemin
l’or qui sommeille à la floraison du jour
tes bras dans les miens
demain je serai mort éternel
demain je serai des tigres qui risquent
les flaques de la soif au miroir mortel
des crépuscules
et ces arcs en ciel dans la nuit qui vocifère
***
13 août 2011
sur la route de Salzbourg
comme incise : avant san bartolomeo al mare (ligurie)
une église baroque au sommet d’une colline « comme à cuba »
de l’œuvre d’art : « de l’usage inutile d’un objet circulant identifié »
longtemps je me suis habitué à mourir le matin
avant de renaître après un très long réveil
18 août 2011
Autriche Allemagne ? autoroute sur le sud arrêt
de repos avec fléché, le pissoir
l’allemand rend réaliste le français
Salzbourg 2011 rayonnant
anton dermota le plus italien le plus lyrique croate
de l’école allemande
le plus bel évangéliste de la st matthieu
***
le vau architecte
le brun décorateur
le notre jardinier
les trois L
chez fouquet à vaux le vicomte
***
24 août 2011
mer qui dévaste celle de la matrice
celle qui nous déclare
mer d’Ulysse celle qui m’initie au jour
et à la lumière
mer des marées et des varechs
des reflux
et de mes renoncements
mer des vagues qui s’écaillent
sur les retours incessants de l’enclume
de l’écume
mer de l’infidélité des sables
comme les oasis qui lèchent
sur les assises des rivages
mer de la soif et des forçats de la galère
avec le sel d’avenir sur les lèvres
dans les routes du grêlé et de l’impalpable
mer à voix basse
qui donne constellative
ce bleu que je vois au fond de l’azur
la calme clarté d’infinie
des bleues rondeurs de notre orange
terrestre
celle de tes yeux
***
28 août 2011
démon de la femme qui constitue l’ultime défi
de dieu
…et la mort qui attend comme un verdict
« la mer et ses asphyxies de ma poitrine
sur les certitudes de ton souffle
j’avais lu le livre des gouffres
décrypté la face abrupte de tes désirs
je chantais l’élégie des oublis »
femme de clarté vieille lucidité de la mort
« nous pouvions nous aimer eve des abysses
racine d’adam sous les baisers de la louve
dans l’agora et la proximité d’or des géorgiques
comme « femme à la peau de contrejour
femme de tubercules au sang de la fin du jour »
nous vivons là de la profondeur
de pieuvre démone
féconde arythmie de la forme
et brûlante synthèse de la terre
qui se meut
« je serais de ceux qui meurent sur ta bouche… »
louve antique et douleurs
de trop attendre les lieux de ma naissance
dans le fer que la mort attend
« serai-je ce souffle
notre déconvenue vitre fermée
sous la buée de nos haleines allant vers des hivers
qui ne finiraient plus … »
je suis revenu à toi parce que tous les feux
de l’orient et de l’extrême orient
m’ont parlé de ma misère
« je ne mourrai jamais comme d’autre
moururent dans le fer et le désarroi du temps
je resterai guetteur de tristesse
ma solitude infinie comme le plein vol
de la cigale dans sa dernière apogée »
les miroirs sont comme les ruines
qui nous disent le reflet des éternités :
« ils ont semé le glaive l’homme obscur
et la prison »
femme comme à la force de l’abysse
celle qui rend les levains et les racines
comme le temps qui s’émonde
où d’autres moururent cicatrisant
le visage de mon avenir
***
par les fleuves et les éternités que la nuit s’enquille !
***
la poésie est un mode de connexion supérieur
4 septembre 2011
maman est morte ce matin
***
tu restes mon Salzbourg de cristal
ce champagne frais de tes églises
ce miroir des roses comme ces femmes
de roses avec les souvenirs de ces allées
du Dr bohm de ferenc fricsay… et ce parc
de la cebotari
tu restes mon Salzbourg dans les petites pluies
et les grands soleils du mirabell
mes errances dans la ville et les collines…
là où de Mozart à Strauss je buvais
des bonheurs parfaits
en ses pleins roussis de vins blancs
***
11 septembre 2011
l’éloge la palme l’atlantique et toute la blancheur
de la ville qui nous a vus naître
là sont les sanglots avec l’épée et la force des dieux
***
le 8 septembre, anniversaire de Nonina, maman, dans le cercueil avait ses beaux cheveux
blancs et le front glacé comme chez tous les morts, ses vêtements
de tricot, ceux de ses humbles jours ; j’ai vu sur les poches de ses yeux
clos, comme des larmes d’adieu.
Hélène avait glissé sur l’épaule un chapelet avec une petite croix
et une icône florentine de la vierge qui l’accompagnerait au-delà de la
crémation
après le lever du soleil
il est toujours trop tard
la nuit vient toujours à nous
***
je t’ai aimé dans le temps
parce que le temps
était le temps de la soif de la solitude
j’ai vécu ton sang pour vivre l’insolence
de ton temps
de cet amour et de l’errance qui se donne pour vague
***
14 septembre 2011
Ceci porte une petite vierge une bougie un crucifix
la maison est en paix, l’urne nous impose son silence
maman est encore près de nous
***
18 septembre 2011
plateau de valensole
dans le soleil de nos abeilles qui s’activent
nos étoiles naines bâtisseuses de miel
je touche les triomphes de la chaleur
le long des lavandes les brûlures des vieux rhums
celles de la pierre rugueuse qui raconte
j’ai écrit sur les murs l’amour qui viendra
j’ai écrit sur le temps les jours de nos lèvres
souchetées de nos encres communes
***
30 septembre 2011
je t’avais désapprise je t’avais crue lointaine
les couchants et les lumières diurnes
me donnent la main pour te savoir heureuse
au-delà des vins vieux des ivresses
comme un pâlir de planète
je t’avais désapprise nocturne qui tient la nuit
dans les obsolètes boudoirs de mon nom
comme de la chiffonnerie dans ces espèces de soif de l’oubli
17 octobre 2011
derrière les décombres de la mer les paradis de lagune
parsemés du cuivre de mes défunts
les aquarelles qui posent le doigt sur le sommeil
de notre visage
j’ai fermé les paupières sur le bleu de l’azur
j’ai clos la souffrance dans la lueur grave du rêve
je t’ai laissée rejoindre l’enclos où tu prends
le visage de ma naissance –
j’ai pris le ciel à témoin
le seuil la croissance
dans les volières ombellifères où s’accable l’azur
ces poids d’arcs-en-ciel avec ces montagnes
de chili qui tutoyaient
comme la pierre dans l’arrogance
mon nom sur tes espérances
cette asphyxie du devenir le long joug des rivières
ce marbre de mes sources qui se jette
dans l’écho du ciel
celles qui déchiffrent la nuit et nos attristements
« …et ce réveil dans la clarté blanc du charnel des sables… »
je sais cette foudre et ces fleurs corruptibles
de l’attique
là dans les volières de la mer les murmures
humains qui s’épousent dans l’écume
les voltefaces des grandes avenues de l’âme
îlienne et pourpre à la voie obscure
dans le miroir réversible d’une nudité des astres
étang de mémoire et « vents d’antarctique ce feu
glacé de dieu »
ce profond froid qui glisse dans les claquemures
de notre amande d’azur
et le blanc cadavre rituel de nos haleines
qui soufflait de battements de colombes
les écorces de l’être
***
Lolonoua du nord est du Viêt-Nam…
8 novembre 2011
nous les suppliciables suivant les âges de l’angoisse
les yeux à l’azur comme les piolets acérés
sur les glaciers de tes chairs
ce bleu qui a la dimension de la femme
***
l’orage a l’aura de tes reins
sanguine au couteau rouge de tes lèvres
***
14 novembre 2011
Gieseking walter et wilhelm pianistes et surtout chasseurs
de papillons vers chez nous… l’irisation de notes comme de couleurs
dans les rets de lumière du Villefranche des collines
le sentier de Nietzsche le nid d’aigle et l’enfance du poète virtuose…
***
dans la navigation des jours dédallant
dans les lyrismes mahlériens
de la naissance des lacs à l’écho des cors qui se meurent
***
je t’ai sue valse marbre et ocre
carrare des errances
carnation du chemin
jusques aux marches des suppliciantes
***
d’un vieil onirisme ce qui se voit ressurgir
du vieux clavicorde :
les os grêlé d’une mélancolie
les osselets d’un avatar d’azur
et la vanité sans toit ni trèfle
des vieilles ruines au miroir de la mélancolie
***
l’aurore et la rose dans leur déclosion …
***
l’irrévérence qui balbutie ses certitudes
et qui dénoue ses pieuvres …
par le jasmin et le visage du sommeil
j’ai la promesse de ton univers
***
16 novembre 2011
contrapunctus inversus l’âme du ciel qui s’inverse
le poids des âmes qui perd la gravitation
j’ai l’aboli de la nuit au cruciforme
de nos normes mystiques
et dans cette nuit qui vient j’ai la promesse de ton univers
***
contrapunctus comme une liane
rendue de lumière pleine
au garrot de ceux qui ne se séparent pas
j’entends le vent de tes assises de sang
ces ventricules qui battent comme des bouches
de rouge à lèvres pour des baisers qui vivent
sur les nuits incandescentes
***
O amour les rochers
mes assises
les écumes qui frappent
avec le souffle et les bronzes de l’agonie
***
O amour les vents et les fugues
la tutelle des étoiles qui tutoient
dans le froid de la solitude
la fleur entre les dents la sève du couteau
sous les porches de pierre du sommeil
***
vers Amiens vers les cieux !
***
ma fille aucune force plus grande que la notre
***
mon père est mort un 19 novembre 78
150 ans après Schubert 1828
***
nara des fleurs et des temples
de l’eau sainte de la nuit
comme du couteau au sein du corsage
les amours corsaires
je sillonne l’infinité des enfers verts
sur les rafiots de l’âme
***
et tu marches sur tes rêves
et tu m’apprends mon visage
cette eve qui déambule jour après jours
lisse de lune dans la grâce de givre
de ses lèvres sibériques
callosité rougie de nos baisers de crevasse
***
répéter nuit après nuit tes incandescences frondeuses
***
ce que je savais de l’azur comme balise
polyphoniant les souffles verts de l’amertume
***
nous déconstruisons comme le dépérir des roses
l’acier et la réclusion de l’homme tubulaire
***
nuit torride du galactique et du veilleur
le souffle lacté sur le rivage de la naissance
l’enclos pour le temps qui dicte les dogmes naufrageurs
***
et l’atlante sur l’effilé du rasoir à la fin du ciel
celui qui porte le dessin de mon visage
et l’ombre bruissante de l’azur barbelé
l’apparition du jour la torche des morts furtive
***
j’appuie sur la détente de mes désespoirs
et la part de ce monde a la couleur
que tu poses sur l’ombre de mon avenir
CAP HORN IV
2 décembre 2011
nuit qui gerce comme pelures de citron
aux angles de l’angoisse
gerçures de la nuit qui nous flétrit
et dicte le feuillage éphémère des cloches
***
l’eau fugitive sous la roche
de celle qui coasse de son prurit
d’ombre
tu me donnes à mes foudres
et au décharné du monde
***
moi aussi n’attendant que la momie de toi
pour que la lumière ferraille
pour l’insensibilité de mort vive du souffle
les accrocs du venin de mon sommeil qui s’étoile
***
que nous disait le vent
au champ de blé
pour vivre du cerf-volant ?
(97 sur la route de basse Autriche)
***
le blé pour la faim
le rappel des oiseaux
le matin qui s’ouvre
***
minérale comme avant la soif
le souffle de l’éternité
et le trèfle agonique
la faille géologique
***
l’entrée dans petra tombeau
des jours anciens
vivifiantes fleurs des plénitudes
***
je meurs du chrysocole lucide
de son répétitif d’azur
***
philipp glass métamorphosis 2 comme un Chopin blessé
une crevasse bleue
***
feuillage comme le vent des cloches
l’ornière aboutie
***
tu prends ma bouche sur mes chemins de misère
comme sous la dague du fer une plaie
un varech et une rose qui s’attache
***
de la via appia le chemin d’azur vers le crâne
***
cyprès de celle qui dans ses bagues de poison
porte la marque de l’ivresse
pour toute conquête de la mort
***
jérôme st jérôme les battements de ton cœur
au plus féroce de la nuit
***
4 décembre 2011
le régent avec le sarcy et la côte de bretagne …
(gemme portable en crochet de chapeau)
topaze impériale du brésil …
mais où est donc le grand diamant bleu
le plus beau caillou battu par les vents ?
***
5 décembre 2011
nous espérions en nous des empires vierges
des espaces d’amazoniennes incandescences
des curares à l’asphyxie du soleil
de noirs Aguirre de soulèvements en cercle
avec l’aurore incorruptible
la flèche au plus sensible de l’acier
dans le plus profond du cœur
où suffit l’espace embolique d’une meurtrissure vacante
***
ces lettres de confessions sont le sang qui coule
la voie sanguine et serrée du nord des montagnes
pour avant la neige et la mort le pouvoir des ivresses
***
combien d’espace contient le jour de ton cœur ?
combien de nuit s’amasse sous les étreintes blanches
hors du cœur ?
***
les plaies de la nuit se ferment je reste l’armature
des bleues ferrailles qui poussent au diverticule
***
je reste à la soif qui commence le joug
la parole crépusculaire avant l’infini
usure et tarissement bleui
des plus beaux carrares
ma mort se nourrissant de chemins poudroyant
***
l’épouse dans sa blancheur à hauteur de lèvres
la nuit désunie dans le poudrier du baiser
***
l’arbre pleureur dans sa nuit finissante
la neige obscurcie et les chuchotements
à même les mots pour nous reconnaître
***
clairière de l’encoignure ce nord enneigé du secret
***
Brahms de Rubinstein clair et nocturne qu’il se hisse
à de désinvoltes simplicités
***
petite sibérique quand la nuit vient
dans les gangues du froid la débâcle
les lèvres trop frêles sur des joues de renaissance
***
Claudio arrau sculpte le son de Debussy
Gieseking l’irise
***
j’ajuste l’absence dans les lieux du silence
la mort vivante et la respiration du verbe
qui me donne ton nom à voix basse
et comme d’une éloquence
une parfaite clarté du zodiaque
***
ce que je te murmure qui me fait trembler
c’est sous les tuiles de lumière de l’orage
qui nous traverse
***
…comme elle me sculpte dans la foudre
d’un granit qui viendra éclore
***
carrare de la blancheur j’attends le couteau
qui dévaste la foudre qui dit
et celle qui dicte ces gemmes de nos voltes faces
l’arbre à la clameur des racines qui diaprent
ce goût de la pierre et du dolmen
pour dire ceux qui revivent des anciens abîmes
***
…de l’hiver qui résonne de ce bleu des douleurs
comme avec la foi de la foudre
***
6 décembre 2011
écoute Neruda ce bleu très noir de la mer
cette mer qui lèche
de vague en vague le tout vivant d’île noire
de celle plus sirène qui échoue au rivage loin des mâtures
*
en ce 6 décembre je pensais qu’hier Mozart nous quittait depuis
220 ans
***
7 décembre 2011
pensant à la nuit et au temps que je traverse
les landes de ma vie
est-ce que le chili se souvient encore de moi ?
***
8 décembre 2011
battues des vents les landes futiles de ma mémoire
***
dans les désordres de l’amour il y a le visage blême
les doigts qui s’anamorphosent sous la caresse
ce soleil toujours jeune de la douleur
***
ces cloches quand l’homme disparaît
cette nuit qui construit la lumière
semblable aux voûtes et au miroir
de l’homme disparu par la grâce possible
par les pluies qui gardent l’écho démuni
d’une verte tendresse sibérique
de ces vins captifs du soleil
élans d’ivresse de cette malemort
d’où vivent les verts cépages de nos ombres
le souffle du vent ne nous dicte pas
le sens ferroviaire de la mort
***
cet éboulis de ville d’où vient
de pleine lumière Valparaiso
***
12 décembre 2011
l’or par les réverbères au van Gogh de la nuit
et son or factice
le froid métal dans des ténèbres d’algèbre
qui dévident des miroirs de lune
les terrasses de blancheur et les fantômes d’oréades
de bleues naïades rieuses de ton sommeil ***
et je suis sur terre comme la fertilité des racines
et tu es la vie et le prolongement de la vie
la floraison et l’élargissement des fleurs
l’arbre commun de notre vie commune
***
l’homme décaptive la ville insomniaque
la ville durable dans les artères du rêve
***
13 décembre 2011
celle qui vit de ténèbres la neige
la captivité de l’ombre
***
l’orange était bleue comme une peau
pour l’amour des hommes
un cœur qui chante un baiser sur la terre
***
1 – j’irais avec l’oiseau de la branche
parler de l’ombre 2 – j’irai dans les silences
brûler les parchemins qui tutoient
les secrets de la fleur…
de l’orchidée noire…
***
1 – soleil sous les lombardes roses à l’éboulis de l’azur
je rentre sous les caresses de l’ombre
2 – polyphonies de l’azur et des gouffres
celles qui enfreignent les malemorts
la clarté de la misère et du cœur
***
1 – la soif revient à sa source
l’angle propice de la mémoire fugitive
2 – celles de mes douleurs
les burinages de femmes
nos phalanges de fleurs avec l’écho des brunes
dans le puits sonore et bleu d’un nocturne
***
16 décembre 2011
tu es le sommeil où penchent les vagues
***
le soleil n’a d’autre amour que la force d’irradier
l’arbre qui nous convie en ses racines
***
la lame qui brise le long ressac les longs fleuves d’Helmut walcha
***
comme en laisse violoncelle des suites nocturnes
les bécarres de la nuit
où vit imparfait le droit de vivre
là où tu vis le seul soleil qui prend la main
paul tortelier l’archet qui dit les chants de srauss
et ceux de bach droit devant salzbourg
les rigodons de vin blanc
***
dire le nom dire le nom de la couleur
la faille qui prend le cœur
le fusil qui masque la rupture
la sève et la grâce sans nous perdre
je renais de nos désordres
l’infini de ces doigts de clavecin
le baiser digital
l’émeraude comme l’appoggiature
de ta poitrine de cristal
***
19 décembre 2011
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1 -A l’errance des âmes un papillon a frémi |
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2 – mon temps passe bleu les nuages restent un doigt les confond |
3 – la feuille écorche la cloche qu’un secret subreptice meurt sur les lèvres le désir blême de l’Asie |
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4 – la dragée dans son amande la flèche haute et nuptiale |
5 – pétale bleue du silence d’un mûr sommeil du vivace |
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6 – l’opus 117 de Brahms sa maison natale ? katchen le promeneur |
7- vienne la rose l’épine qui irrigue Salzbourg le sel des lèvres |
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8-l’été l’amour Tyrol les fleurs dans la maison d’opéra |
9- seule fleur de Haydn les longs soucis d’Esterhazy |
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10- ce goût du mirabell le sang des fleurs à falaise de hohensalzbourg |
11- ce vin qui donne dans le goût de nos attentes |
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12- ceux de la douleur intime la fleur du quintette |
13- comme ils s’aiment a fresco Giotto montre du doigt le vert des voutes du ciel |
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14- errant dans assise la pierre dicte le vin vieux l’insomnie et les vieilles sagesses |
15- de langueur décorative de femme qui succombe… |
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16- démone comme à l’opiacée rougeur de la fleur |
17- ma nuit de solstice avec sa rivière de lune |
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18- ces greffes de pierres qui s’offusquent des élans de la lune |
19- la mort est torride mais ses voûtes nous invitent à l’éternel |
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20- j’irrigue du bleu des veines à l’estuaire dolent et large de la mer |
21- la mer dans de larges graves l’orient soupçonneux |
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22- l’effeuillage des tentations le nocturne avant le gouffre |
23- dans la main de la sonate le bronze et l’acier |
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24- nuits de Brahms l’auriculaire du cuivre sous le vent |
25- la nuit la passacaille chemin d’épousailles |
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26- grive musicienne celle de l’oreille concave |
27- j’entends le monde la feuille morte l’extase du gravier |
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28- promontoire de source japonaise lascive du promenoir |
29- vivifiante dans le varech l’océane caresse du sable qui grandit |
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30- « d’île noire » comme requiem une main de femme sur la peau des sables |
31- d’ « île noire » l’écho de femme argentine |
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32- d’île noire le bleu varech du désir |
33- d’île noire l’empire de l’embrun |
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34- d’île noire Neruda du sable route de Temuco de l’enfant à rebours |
35- mer des vertiges mer des vestiges qui la sondent |
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36- celle qui m’a nommé du bleu de son désir d’une soif sans océan |
37- l’aile du milan la solitude acérée du plein vol |
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38-du jour où j’ai vécu le monde s’est rendu Aux promesses de la soif |
39- nippone de rouge de brisure de talons lacérée de solitude |
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40- je reste d’haleine ce dur droit du désir |
41- vaincue de haute nuit d’assaut et de désordre |
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42- chiliennes les ornières droiture des jours qui finissent de ses crinières sages à l’oblongue de la sagesse |
43- plus sublime que l’aurore ce diverticule de Montignac les souffles hauts de seins vivants du plus vivant de notre ombre vécue |
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44- dans les gaines de l’azur froid l’eau de fièvre et celles de lèvres à la fleur facile |
45- l’ombre et le jardin à fresque d’homme passeurs d’ombre et de nuit notre vie à vide linceul du plus haut mât de la rosée et du plus bel empire de notre visage |
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46- comme la nuit du poids de l’aurore la douleur respire |
47- des jeux de l’enfance les fleurs dans leur turbulence |
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48- les sables du vieux rivage l’étoile qui mime les temps de l’aurore |
49- de son col de cygne l’arpège et la parure de haute nuque la nudité du velours |
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50- j’ai chanté le givre la fleur future et la perdition |
51- la chair s’accorde sur les fenêtres de ton cœur qui bat |
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52- riveraine l’eau ruisselle de tes sources d’incandescence |
53- je te respire dans un vent torrentiel belle amazone dans le cœur démuni d’une porte qui s’ouvre |
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54- avant la mort cardinalice le bijou mauve |
55- dans la paresse et la pivoine l’incertitude au dégrafé de la robe la neige de l’oubli |
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56- le bronze de la cloche et l’éveil des volières les yeux de l’abîme |
57- l’orfèvrerie des chevelures les blonds désirs nés de la femme |
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58- d’outre ciel de voie lactée l’émeraude en son seuil |
59- dans son cuivre d’atlantique l’éclat de la lame la vague nostalgique |
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60- …comme tu souffrais l’éternité l’éphémère des baisers |
61- l’avenue claire de mon enfance ce visage à la rosée qui construit le seuil de la lumière |
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62- cette éternité de la neige et le bleu mouvant de la chrysalide |
63- papillons des désespoirs les ailes d’orgueil d’un seul jour |
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64- ce visage de la nuit ce couteau qui tranche les yeux et le souffle du renaître |
65- vivre au-delà des rides avec les asphodèles de naissantes clartés balbutiantes |
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66- je sais des roseaux de fidélité et des remparts aux caresses de crépuscule |
67- la rosée sous les jougs du plaisir le pourpre et le long frisson de la casuistique |
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68- le palais des miroirs le hennissement sur le sable des jours finissant du salon de musique (satyatjit ray) |
69- sauvage et limpide la fleur vers l’oubli |
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70- pilier de l’ombre je t’ai faite dénudée du jour qui arrive |
71- visage des grands jours la terre porte mon profil |
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72- dormir de ton ombre en simulacre la brûlure de nos avenirs |
73- nuit du monde les lampions giboyeux de l’espace |
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74- clarté du monde le diamant noir ce désert froid des serpents |
75- ce qui m’aide à vivre la pierre blanche sur le chemin des baillons de soleil |
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76- je sais vivre ici pour résonner toutes les ivresses du couperet qui garde nos songes |
77- l’ange dans son cahier d’école la rature et l’éolienne de celle qui arrive |
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78- passacaille d’ut mineur d’avenir en expansion l’encrier qui tâche les tabliers de l’univers |
79- femmes veuves comme des torrents en vrac et nues comme des reines |
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80- éloge de l’alchimiste des damas d’avant la rencontre des routes de nuit |
81- violoncelle dans la chair douce à l’éclisse des secrets à la misère de ce qui veut vivre |
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82- ce que chante la rivière c’est l’oreille lointaine sur l’écho de Cythère |
83- tu brûlais dans le désert comme un Giotto dans sa toscane ombrie |
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84- vraisemblable océan du retour avec la grâce de la vie infinie |
85- les abeilles perpétuelles dans le miel de mon sommeil les arcs boutant du parfum |
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86- cœur de l’homme comme un drap plié au bout des nuits |
87- nous nous aimions dans les sables dans les diverticules de nous-mêmes |
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88- la nuit penche avec ses océans qui tournent la lune respire comme un jaune de chagrin |
89- tu restes la pérégrination du sable qui monte loin dans sa supplique de tornade |
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90- les Walpurgis de la vénus immédiate par nuit d’étoiles écartelées |
91- de la toscane du plus vert des collines le plus solaire de sa toison |
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92- japonaiseries de la nuque ce doux murmure de l’herbe de notre écho |
93- la rue ensorcelant la misère dans ses replis |
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94- japonaiserie la fièvre et le crépuscule des caresses – rêvent ces reines tigrées par la hache |
95- murmure de la houppelande dans le froissé de la confession la lèvre sur le rouge |
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96- mon amour à battre la nuit d’un vivant qui nous tutoie |
97- de défaites en défaites les foudroyants soleils… |
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98- blanche foudre nénuphar du secret appoggiature au fil de l’eau |
99- apocalypse au versant de la clameur sur un rivage nu |
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100- l’aiguisé de la soif la mortelle certitude des sables d’incorruptible scorpion |
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101- l’arbre halluciné de l’hiver |
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102- la main se crispe au seuil du ciel |
103- brouillard dans la fêlure de la cloche l’île en dit le vieux rêve |
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104- Cythère des résonances carillon d’un froissement d’étoffe |
105- celle qui découd le visage fidèle de la vie |
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106- celle qui règne de la fleur et du lys |
107- l’océan a des yeux d’acier son ombre a la soie des vieux rivages |
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108- l’infini qui danse en guirlande sur le chemin des femmes |
109- le souffle éperdu du velours d’un puits brûlant de la soif |
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110- les déserts d’avant les bouquets solaires coin de rue des baisers |
111- nuit des andantes les hallebardes d’étoiles qui nous prolongent |
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112- l’éclipse et le sentier des larmes l’herbe des morts et le rire fossile |
113- la nuit mystique le vieux chemin qui va à la pierraille où est le feu d’étoiles |
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114- comme viennent les rossignols au solstice de la nuit je dors à l’aigu du chant |
115- là où tu règnes ma nuit dans ses sources |
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116- captives de nos ombres j’aime au jardin oblique les larmes dans leurs gravillons |
117- celle de la fièvre au grêlé de la peau qui m’éveille |
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118- celle qui succède à la nuit cornes de brume bigarrure de collines à boire je touche Valparaiso |
119- le silence des milans le haut vertige et sa faucille d’altitude |
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120- nuit dévorante bastion d’azur celle qui précède la mort je marche avec toi d’un ciel neuf |
toi qui m’ensorcelles pour toujours renaître
tu fus un rocher tu restes un soleil
le duvet vert de l’amande sur la mémoire
ce vent fossile dans l’or noir de la nuit
ce sillon jaune depuis la fenêtre du rêve
de la solitude restent gravés
le fer incendiant
la peau neuve du désert
et sous les sables des vérités de serpent
la nuit dicte les derniers lieder
et l’écume et le havre des chants
mènent aux cris et aux rues
en lieu et place de palais
des déroutent solaires
des routes jugulaires
frissonne une boréale illusion
l’ouvert cimetière de candeur
du baiser où la mort est à renaître