Presqu’isle (2012)
↪ fragments de Tarquinia
↪ dans des vents Etrusques
↪ dans le bleu du Mantegna
de vers véronèse
1-4 Janvier 2012
COMME JE VIVAIS DE BLEU
nous avons vécu de polyphonies de lune
avec les anges
dans les désaccords de nous-mêmes
cet or de la pauvreté dans les poussières de vins anciens
nous avons congédié l’ivresse de bouches de goélands
« tu vivras avec moi dans les lies de la nuit
dans le visage de tous les hommes
et la ténèbre sous la glaise fragile
les lèvres du baiser et l’étoile guérissable de ton absence »
celle qui décille l’aveu d’avoir vécu les tutoiements
du désert
la lame froide d’astres neufs
et toujours te vivre toujours de roses
dans leur bouche de crépuscule
ma nuit m’ensevelit de pluies sans âges
de montagnes à gravir et du nouveau jour
indéfini
du rose des roses de notre écume d’amour
***
POLYCHROMES
« Pythagore : qui connaît dieu
et le soleil »
9 Janvier 2012
(cryptomnésia)
tu es là pour m’éveiller prendre sources aux pampres
des naissances
et ton amour qui charrue mes amours comme un nocturne
de vent d’octobre
en vents occis de carcération
de ceux qui naquirent palimpsestes du sable
de ceux qui prennent la voile pour tout désir
de ceux qui découpent les carreaux de soleil
dans des amanites de mort et de clartés
les robes rouges et les talons bruissants
comme aveu les longs cribles portuaires des sirènes
***
tu es bien vivante dans les attelages de l’azur
avec des doigts de rossignol
la marbrure du temps et les ankyloses du chant
la douleur et la couleur de l’oubli meurtri
du rose des claquemures et des ferrailles
ces vents crépusculaires qui disent le long éloge
de nos ombres
***
11 Janvier 2012
graves et fastes les heureux
dans les coulis et les drapés
à la naissance des désordres
l’océan et la vague en fin de rocaille
de nous la rencontre
de pierres
et des curares pour nourrir
les forces et la faim de celle qui est là à venir
***
j’entre dans ta nuit
dans la soie féroce
le velours qui ne cligne
et la peau sur les ressacs
***
l’azur qui m’incarcère
la nuit blanche
et les femmes virtuelles
dans les pelotes cognantes
de la toupie
***
petite nuit de la faim
l’étoile naine
fidèle à la fenêtre
***
12-13 Janvier 2012
mourir à l’ombre des arbres
avec les cloches en fleurs
***
comment aller vers l’immortalité ?
vers la mer
vers ces pulsions de la vie
du plus haut de la taille des roses
***
j’entre dans le curare la mort bleue
et le vieux bronze des cloches
de toutes les closeries de la nudité
la solitude tutoyant de sa paume
la vie carnassière
***
dans les piliers classiques et la symétrie
au socle de la naissance
vers l’ombre et le secret brûlant du désert
les figuiers futurs à visage d’homme
cet étal de l’oubli
dans les criantes sphères du sommeil
mon nom qui récitait mon ombre
dans la poitrine vivante des varechs
mon nom pour régner
sur la vivante naissance de la solitude
l’avenir avait meurtri le miroir des pluies
sans âge
le sable des temps à la contre cognée de l’azur
et ces tombeaux passionnés
de nos dimensions multiples
***
ces soleils anonymes comme la femme
qui manque à l’angle de ces ruelles
où par éclat te deviner
***
…d’un amour vivant de la plus obscure neige
et de l’indivision du monde…
gorgée des tréfonds bleuis de la lumière
***
et comme l’écarlate le rouge des nuits du monde
les lèvres pour être aimé
et cette force qui nous rêve de notre sommeil
***
l’évanescence du rêve a l’encolure du sommeil
la blanche venue de nos parterres d’avenir
***
crevasser par les fonds de l’azur
cet épiderme clos au mors nocturne
et l’or sur les désordres
***
Paul Tortelier Pierre Fournier aux archets
et à la flétrissure d’une suite bleue
de sarabande
pour chacun de nos jours
***
comme la houppelande a la lande du secret
l’amertume et le vent
et ce qui porte la misère…
le gravier sonore de nous complices
***
le violoncelle dicte le dédale la nuit son éclat
la voie sombre le miroir lyrique
***
dans l’orchidée noire et le rire de la chair
les passementeries rouges des lèvres vivantes
d’aurores venues du plein miel de ta peau
boréale
comme à la fin du nocturne le rappel des oiseaux
***
le ciel clos sur tes paupières propices
***
nos amours granitiques sous les combles
et les lucarnes d’azur
l’abyssal violoncelle aux branchages de la nuit
un velours dénudé de notre vivant sommeil
l’or des longs coulis de nos ruines
***
18 Janvier 2012
ces soleils qui gardent nos songes
ces prisons qui redessinent
sous les herses de l’azur
la lumière du cœur captif
et le métal de tes yeux
en bouquet de lagunes
***
25 Janvier 2012
l’ange de pierre en pays thaumaturge
porte l’éclipse de la mer et le chant de thanatos
le bronze des cloches dans des jardins antiques
embouquant le vieux lierre
où le hasard a son éternité
tu poses les lèvres dans les tutoiements du feu
à l’ourlet du désert et les blanches dormitions
drapées d’opaline
quand tes reins se rient de la nuit
tu poses les lèvres sur l’origine du monde
et la dissymétrie du cœur
dans les forges de l’orage
dans les souffles d’orgue
tes lèvres se posent sur mes paupières
navigables
ces tressages de la nuit qui lèchent
l’encolure et la nuque en ses arpèges de cygne
et tes baisers lissent les ombres
qu’on y peut lire les ciseaux sur la pierre
soleil
1-6 février 2012
l’ombre et les miroirs l’arc des jours traversant
les forêts obscures
dans le livre nu des graves et des glaises
les masses bleues des cœurs qui incendient
sous les jougs de l’azur
et toute la mer à la tombée des voilures
vers qui battent les écorces de mon sang
et les paupières des sables naufrageuses
au déni de nos rêves
l’arbre a la croissance univoque comme mon amour
qui porte notre secret de terre et de ciel
tous les cerisiers en fleurs de ta bouche
nuit de porphyre qui lâche les foudres
dans leur poing d’orage
nuit calleuse de volcans dans leur pluie d’orgue
hallebardiers des ténèbres à la lente coulée du vivant
dans des baisers de sel
du bleu de la mémoire de la mer
nuit d’écaille de rose qui nous déserte et qui porte l’exsangue
***
Earle brown twenty five pages piano
Pour 1 à 25 pianos 1953
***
9 février 2012
mourir de ce que je meurs le glas au torrent
sur les chemins de la mer
celle qui allège l’univers de sa lumière abrupte
de papillon
celle de grand téton fécond à la hanche
de madrigal noir dans l’ordre aigu du plaisir
de ce qui meurt dans le survivre et la ruine
dolente et vive à la craie de la douleur
ce fard des polyphonies de la refondation
de brûlantes théophanies
le trèfle d’acier du baiser dans le nu des fleurs
quand affleure le grenat sourd de la rosace
ma vie pour mourir d’où nous mourons de vivre
quand celle sur mon front en garde
comme fée de vènerie
la reverdie blanche du double éclat de la neige
***
10 février 2012
en cet an 1607 mantova voyait naître l’orfeo du divin Claudio
j’ouvrirai un jour d’avril les fenêtres sur la place du palais ducal
de Gonzague et de Mantegna
dans le rose du couchant
les ombres confluentes
et le fer de la nuit
Tancrède et Clorinda au sein percé
hôtel des deux guerriers
***
12-20 février 2012
dans la poussière de Ségeste dorique et jaunie
de jonquilles
l’enlacement du lierre totémique
de couleurs tragédiant la voix de celles aimées
au sein de connivence
nous nous riions des herbes
et des vents pleureurs
de l’écho testamentaire des haleines byzantines
de la fontaine vivante de notre sang noir
la pierre est lépreuse de notre double nom d’ossement
***
là-bas la vie de violette et les mamelons de l’enfance
qui pousse d’un rêve de corail vert
« le monde est un baiser qui corrompt …»
l’univers entier de femme à voix d’alto
dans son long capricorne
et la nuit de cap Horn à la chevelure
qui tient lieu de seule torche
avant Valparaiso qui porte les étoiles
et la mort nous rêve dans les bleus tapis du sommeil
l’arachnéenne enserre du vitrail où je baise le blé
caressable de tes yeux
l’enserre mauve recluse d’amour la sans cesse sœur
de juin de juillet de la plus profonde lyre
et l’ankylose de la pierre ci-gisant le vent d’haleine
au seuil de palmeraie la vivante tant aimée –
des sables nous ont rêvé le fruit des sources
ce vent de conque au secret de quinte ascendante
de l’aigu
de toi irisant de nos doigts maigres ce baiser sur le monde
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20-28 février 2012
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1- l’ortie bleue sous les nuits l’équivoque déchire le silence gagaku d’ombre
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2- nuit carrossable à chaque ourlet de lumière
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3- j’initie le labour fécond de calleuse éternité |
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4- pilier des sagesses le visage du ruisseau au cœur de l’errance |
5- neiges ensevelissant es bleues comme l’âme à sa chute |
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6- le chant du rossignol a sa chute dans la lumière oblique |
7- ma fille au cerf-volant naviguait haut les étés jaunes papillon d’Icare sur les lèvres |
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8- dans la sveltesse du chant les éboulis mûrs de l’arpège du baiser retenu |
9- bourreau de pierre comme ciselures comme pelures de l’âme |
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10- la nuit forge la ferronnerie du désir des épis de soleil |
11- la parole tisse des filigranes de rapaces migrateurs |
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12- ma sœur ma louve à l’éclat bruni d’or des jalousies |
13- du vieux Delft qu’altère de sillon froid le don des tulipes coupées |
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14- de fleurs et de ressacs au vif de l’eau morte l’écume approximative |
15- comme pour mourir la terre frissonne d’une vieille ivresse toscane |
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6- la douleur est en biseau diamant de l’azur
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17- ce que disent les masques a l’augure des roses ce cristal noir du madrigal |
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18- ce que visent les vanités giboyeuses de leurs dents jaunies de bals anciens |
19- femme à la robe de nudité au sein perlé de violette j’entre dans la nuit du concerto |
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20- l’azur chante un poids de pyramides pour vivre la foudre qui gravite de son lierre de serpent ininterrompu |
21- comme un parfum le sein rougeoyant la nuit lisse dans ses sphères de mimosas |
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22- le visage de la nuit dort de paupières closes d’azur |
23- beauté aux volets clos à la source dicible de la lumière je construis ta fertilité de désert |
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24- l’incréé miroir du vent dans un assourdissant unisson d’été |
25- d’égyptienne ou de japonaise épigraphie la pierre s’enracine dans l’ombre univoque d’un secret |
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1-8 mars 2012
ma source de vitrail l’extinguible lumière
la vanité de sa clarté comme Gesualdo
à la joie douloureuse
soleils à la chair renaissante
nous nous étions promis de vivre l’été
jusqu’aux couleurs inaltérées du dernier trèfle
celles qui restent dans le tressage de clarté
des grandes capitales aux horizons
de vie et de mort crépusculaires
et celle qui dénoue les chevelures de l’oubli
du diamant pur des ressacs de pleine mer
ma perle brute de sauvagerie à l’aboli des neiges
et à la lézarde de l’arbre qui est en nous
ma source de vitrail a l’or qui se cache
comme visage d’idole dans le sommeil des torrents
ma bouche amère revenue des archipels
pour qu’éclatent les citrons et les tamaris
et les veines glacées de celles
qui ont longtemps bu au téton noir d’Aconcagua
pour toujours ma chair de vitrail
et les territoires aux guipures de roses
sur les sables du levain nous nous étions promis
l’incandescence îlienne de nos noces d’azur
jusqu’à l’acier de la fidélité
la mort seule reste sur les verrières du sable…
là nous avions promis de mauves baisers
à l’anthracite de la solitude
et à la houppelande d’étoile qui nous révèle
l’amour seul qui renferme l’étendue de la nuit
et la clarté de l’ecclésiaste mûrie
comme je n’ai que toi comme orfèvrerie
de vanité des cœurs
ma source que je baise
de la bouche où le miel dort
du sommeil noueux de nos racines
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8 mars 2012
ces cantiques de requiem de Webern en Stravinsky
comme une messe des morts de poche
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12 mars 2012
l’amour touche du bout de ses lèvres
l’origine de la solitude
l’amour murmure ses graviers de solitude
et les intonations de métamorphoses de la mer
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14 mars 2012
des quatre cavaliers de rouge et de noir
de linceul
constellants du grand accord à l’octave
d’où renaître
l’eau vivante de nuit répétée de paupière
de soif disjointe
l’infinie nuit a la chair de cresson d’étoile
et l’Orion dans son origine
matin des mondes vertébral
matin d’où je nous vois
avec les yeux organiques du souffle dissout
***
15 mars 2012
l’eau à l’orient de la soif
de la plus grande angoisse
au surplomb des fleurs
l’oiseau kibitaki
balcon pour attendre
ce qui nous reste de la nuit
***
margelle de l’usure aux pas aveugles
aux clapots tiède de l’eau fanée
encourant les parfums de la ruine
l’herbe avec l’histoire du vent qui colle à la peau
*
de la blancheur que recouvre le sommeil
à l’or vif
le clairon du temps sur la chair
de l’anxiété a la ville en ses murailles d’orgue
***
ma vie tient dans les velours rougis à l’or
et aux sables
dans ses rets d’humanité que débusquent les os du vent
***
Monteverdi les vêpres 25 mars 1610 mantova
***
gela face à l’orient gela nourricière au portique
d’orient de mon ombre à venir
comme le pas naissant d’Ulysse
la houle et la ronce des barbaries doriques
le rivage au sein jeune
je suis né d’hérédité lacustre
d’un havre comme d’un pacte avec la mer
***
26 mars 2012
l’étoile fugitive
le vent soupçonneux
l’acier à l’heure des dieux
qui boise la tristesse
colloquant deux ombres
sur des parfums de fleurs
et des naines rouges
d’une lente barque de sommeil
l’amour a dans sa demeure
le cœur emmuré
***
grenades à l’éclat des cœurs qui saturent
et l’amarre pour les vents qui portent l’hiver
d’exil
tu sais le ciel épigraphique
galactique nébuleuse d’un soupçon
les mâtures auriculaires d’un voyage de traîne
tu sais les harmoniques du vent sur les miroirs
de la mort assourdie
***
28 mars 2012
rien qui ne soit route de galaxie
naine obscure à la naissance de l’azur
***
29 mars 2012
lambeau du bleu d’un lit d’étoiles accortes
nébuleuse d’encre sous mes pas d’acier
papillon de crédulité le jour s’en est allé
*
l’ivresse a ses pampres de tant aimer d’un sein lourd
la sève montait des racines son chant de terre
***
comme une vivante à la fidélité de fleuve
ma sans amarre
l’étoile dans la paume fermée
foudre captive de l’aurore
***
31 mars 2012
chêne qu’on abat de solitude la Bérénice des sables
qui sourd sous les perles de la passion
l’équarri des jours comme la pierre pourrissante
et la salve des amours sous de vieilles pluies
l’airain amer où la femme se fait nuit
pour se croire veuve de cœur
aux quatre vents de ruine
comme un chêne qu’on abat de solitude
***
l’azur aveuglant de noces bleues où se perdre
***
parfum de la nuit qui conserve l’épée endorphique du soleil
fragments de Tarquinia
par-delà les ruines les arcades de l’enfance
la mémoire même de l’origine
restaient les flétrissures de coquelicots et les jalons
de l’ambre
les jasminants aplombs sur les bouches hostiles
d’atlantique
ce monde arrivait comme un matin
avec les yeux aguerris de l’amour
et le lierre a étreint la pierre périssable
et j’ai connu la clarté lunaire
pour naître encore à la foudre
et à une ville nouvelle
par-dessus les ruines de cet hier j’ai senti
cette carcasse de nuit à venir et le sang obscur
par-dessus les ruines l’île accorte et le chenal
du jour navigable
de ressurgents miels dans les vents graves
et le plein fouet de nos racines
l’usure et la tristesse à gros bouillon de ton corsage
suppliciable
comme à l’appel des voiles la route de l’écume
et la malemort de toi rose magnétique où je suis né
de bougainvilles tragédiant mon ombre d’entrelacs
par-delà les rues vagues de la mémoire
et de blanches terrasses
comme calèche d’or des jours qui phaëtonnent
l’univers carrossable
par-delà le nacre des plages le cœur du vent
dans le rire des tragédiennes et la haute mer barbare
haute mer dépliée mer apocryphe qui cherche la source
haute mer par-delà la naissance tombale
la ruine que parchemine le vent dans son goût de rose
et de terre flétrie
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1- ciel qui crie dans ses rouages |
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2- le bronze glisse son infini l’azur qui carillonne |
3- plus froid que le froid de la terre chronos sans soleil |
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4- hautes herbes froissées haute lyrique des alanguis témoins des harmoniques du vent |
5- l’aurore bleue du tombal amante galactique |
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6- elle dirige la dague vers l’infini de dieu celle qui rit aux anges |
7- coulées chaudes du cuir roses les cuisses hautes LHOOQ |
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8- rouges de robe orgique de talons nus à fendre l’âme |
9- nous mourrons de tes yeux d’encre la foudre à portée de nous |
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10- doigts du chant d’Orphée architecte à pierre fendre |
11- l’étoile qui meurt comme le mimosa après la nuit |
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12- ces jardins de l’éden suspendus à tes lèvres |
13- la foudre est froide comme la colère sa nuit trace un sentier de rancœur |
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14- mon cœur écaille les degrés de l’abîme la nuit avare d’une fièvre ébréchée |
15- les ombres respectent la douleur du silence les désaveux de la mort |
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16- plus mortelle sous l’auvent de tes paupières la ville qui renoue à l’azur de tes yeux |
17- la nuit charrue les calibres de la foudre |
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18- aux portes d’Antigone dans la peur agrandie |
19- la cerisaie dans la neige avec deux doigts de sang |
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20- leçon des ténèbres figure de proue du secret |
21- elle a vécu de son visage d’ombre la terre a les joues en feu |
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22- dans l’avril et son étau de désir l’avril où tombent les étoiles dans les serres chaudes du désastre |
23- dans ses dormitions de louve elle ouïssait des chants de ravines |
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24- mémoire reverdie le vent a la transparence de notre langage |
25- dans les a fresco de purs pavots à visage de collines ta bouche d’or néflière la mise au monde de mon visage au miroir |
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26- l’homme vers le sud a levé l’ancre et ses territoires de solitude …l’or voué aux sables… |
27- pierrot lunaire ces champs auriculaires qui arment ta nuit |
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28- l’homme saturé à la massivité des jours la gravité rauque de ses châteaux d’argile |
29- enfants nous unissions nos ciels d’or de la poésie |
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30- mon automne dans le roussi froid de la raréfaction du jour |
31- ce chiffre des jours pour mourir du bleu ou de l’éclat neuf de ton passage d’étoile |
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32- l’archipel d’Orion jauni de vieilles lèvres de coquelicots des pas survivants sur les sables |
33- dans le corsage qui tangue le vieux chant d’argile le couperet reptilien du désir |
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34- de mémoire bègue le redire de l’amour le cri fossile de la clarté |
35- nous vivions dans des ourlets de galaxies aux racines mêmes des ossements |
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36- le vent de la lyre le jour remémorable de la vigne d’avril |
37- fioretti des champs de trèfle des vieilles garrigues la magnétude de l’ombre des vents sourciers |
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38- femmes palimpsestes comme des palais hantés sur leur fondation de sable |
39- l’azur qui creuse les rocailles de la parole |
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40- châteaux d’abîmes l’étoile théologique et le marbre blanc des bras de femme |
41- d’île en île voyageur à visage à nouveau glabre hanté du lys et d’Ulysse |
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42- Danube de valse la nuit qui cambre serpentine bouche d’or |
43- …et je t’attends la lune sous les paupières |
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44- nous avions la couleur de la douleur et l’utopie de la terre la clarté qui trace le sillon |
45- de l’étoile à grande écume sur nos tuiles qui s’éveillent cet azur qui respire |
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46- elle prenait la douleur par la main mon paysage clos sur ses paupières le sang des roses ne nous abandonne plus |
47- les éboulis de cœur fantôme des amants telluriques |
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48- pour écorce de visage de la plus belle neige l’arbre vit en nous |
49- des filigranes de vertige la mort cousue à vif sur le damier du sable |
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50- le vent carillonne au bronze de ma mort que s’échappe des chevelures d’incendie |
13 avril 2012
ce goût de zéphyr de cloches en chrysalides
des pelures de soif d’avant la nuit
des harpes au goût de mer
et le scellé rythmique de l’homme giboyeux
dans sa voilure de haute violence
haut torchis de sa solitude
dans la chair du quatuor l’aigu irise
de haute étoile
de falaise de solitude
la couleur de muraille du cœur
***
15 avril 2012
notre seule guerre vécue c’était soixante huit
nos murs étaient barbouillés de sang de mûres
de barricades d’allumettes
et de longs doigts de bâtons de craie
pour peindre des arcs-en-ciel
et des poésies qui nous prenaient par la main
du lycée gravissaient l’escalier des fleurs
et des chevelures adamiques des vents d’avenir
nous avions le goût des cerises
mordues aux rouges de lèvres de valeurs nouvelles
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16 avril 2012
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1- cerisiers rouges de nara de l’aurore aux seins lourds |
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2- le livre ouvert comme le miel du monde sans songer à mourir |
3- les songes à l’embarcadère la vie bue aux sources du temps mise en terre dans des territoires de soleil |
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4- …celles portant des clartés d’ossuaire |
5- à jaunir les jonchaies ce poids des corps sur l’herbe fade |
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6- l’herbe défaite la mort lunaire qui nous rêve massive |
7- tu rêvais de longues terrasses de lune des clartés d’opium vert |
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8- le vent reptile les joues rosies |
9- les glaciers qui tombent leur visage d’ombre |
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10- le cœur est resté l’asphyxie la ville dorée qui ruisselle |
11- Pérou démuni de tes os de jade tu gardes un balcon sur la mer les dents de jaguar de l’inca |
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12- dans des tunnels de soleil le chemin des foudres la perfection qui creuse |
13- l’étoile naine en bordure d’abîme le si grand bal du nocturne spectral |
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14- nuit qui creuse jusqu’à la nudité l’aurore où respirer |
15- les métamorphoses du cristal que la nuit crie |
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16- et les tombes se font vieilles et les roses se font cendres les chevelures du temps et le sommeil cousu dans le ciel |
17- chant de la terre osselet de la nuit celui à la douleur d’infini |
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18- ma main sur le cristal du clavier ferme les paupières de l’ivoire |
19- nara nue de chevelures qui pleurent au bas des reins les cerisiers rosis du plaisir |
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20- dans l’azur au partage du bleu qui dévide le feu libre des volières |
21- le ventre nu de la nuit à boire tout son soûl la respiration de la mort |
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22- comme un extrême amour la floraison de foudre la blancheur de la robe tâchée de mûres |
23- o le basalte et l’azurite le vent conquérant et l’eau hantée |
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24- l’aurore était maigre dans sa chaconne de vent l’étoile fermée sous la mer apocryphe |
25- libera me… entre les colonnes de porphyre la nuit dans le silence auriculaire |
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26- la nuit porte plus profond que les racines ses diamants de pluies |
27- le verbe mémorable sous les scellés du vent |
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28- venus à l’échancrure des sources sourciers de vent qui chante l’éclat et le poinçon de la chair |
29- chromosome de la voie sombre nervures qui tracent ses lèvres d’un coulis d’ortie noire |
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30-comme l’ombre qui soutient le jour l’éclat nocturne perle sa nudité de verre brisé |
Bogota du pourpre et de l’ocre de l’automne éternel
de verre et de pierre qui montent vers le ciel
à la rencontre des cruautés
des dents de jade
corne du vent à la souillure et aux écailles de ses murs
la tellurie de « la cinque de la tarde… »
quand la violence est en elle
et de mort blanche et taurine
la chevelure qui ruisselle de la craie
de ses morceaux de ciel
du couteau effilé de ses résonances de guitare
par l’archet j’ai chanté les pavements de l’enfer
le choral des rugissants
la nuit crissante au septentrion de violoncelle
Bogota chante sa nuit végétale Bogota la chaude
le parfum des vents orfèvres
Bogota chante le boyaca de l’or vert
pluie noire de la mémoire du tambour
de belalcazar et de jaguar immémorial
j’ai chanté les poumons de sa cuirasse
et la peau de ses femmes de cuivre
et le buccin lourd de son limon de safran
Bogota où les hommes arrivèrent
sur la plaine grande comme une mer
riche de rêve aux mâtures de caravelle
Bogota du sel et de l’émeraude
de ses femmes lacustres à la hanche de fièvre
à l’ivoire de leurs dents de cumbia
d’orchidée fauve sur les tuiles de la nuit
de solitude sculptée
et d’homme de glaise torrentielle
***
De hautes odyssées ce qui souffle par le cuivre
le ciel éperdu
l’asturias grave et comme sculpté par la parole
le jaguar et la peau d’angoisse
le venin des transes et de l’anamorphose
nuit ancestrale de curare
nuit révulsive par qui souffle la parole
qui va à la vague et au vent
cohorte des blés mûris de leur chant de pluie
vers le ciel
cohorte de nos ombres de pierre
qui embrasent vers le large
et la terre qui mesure la rotondité
de mon retour à sa base
de ce lent vertige de lierre qui épouse la ruine
haut vertige qui porte au cœur la clé de voûte
au plus harmonique sarclage du buccin
hauts vertiges des telluries fertiles
ces coulis de fleuve de nervures bleues
et du limon des sangs arythmés
déréliction des peuples de pierres
vertiges au soleil des vanités de gangrène
hauts soleils sculptés
et le visage émondé par le buccin à l’astreinte
et le colloque des printemps aux asphaltes neufs
hautes flambées de fleurs dévorantes d’espace
égales à l’antique
de tipasa de nacre et de rivages l’éole lydienne
qui corrompt la nuit qui se transfigure
hauts bétyles de nuque blanche
dans les spères addictives
et les longues mains de parfums rares
hauts seins de volcan que pétrifient les neiges mûries
mer de Cyclades mer litanique de kaïros et d’Ulysse
de noces dans leur œuf de soleil et le travail du vent
dans la clarté vitrifiante
je reviendrai happé de la mort par des mains de fleurs
« pour vivre des champs clos de soleil
des paupières lasses qui divisent la nuit
dans la fracture même de l’eau ressurgente
dans la clameur du glacier »
l’eau fauve bâtisseuse de la naissance
et des humanités d’argile
d’une lumière qui tenaille et qui pétrifie par le temps
et ce sang de labour à la machette de l’azur
haut tombereau de l’oubli et du souffle
de la haute refonte
de ceux qui ferraillent dans le cœur de la mer
25 avril– 5 mai 2012
11 mai 2012
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1- mer déclinante mer enfouie le château vacant mer d’Ulysse et de bronze du souffle d’Ys |
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2- là où est la neige inhumaine la parole est sans cadastre |
3- femme au corps orfèvre de basilique avec ses jeux d’artifices et ses plis secrets de bouteille à la mer |
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4- Manosque de la main de tuile comme un ciel ouvert de chant d’abeilles |
5- …elle avançait herminée de l’orgueil à talons profonds… |
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6- …nous demeurons lourds avec la mort sur les épaules… |
7- …crotale qui siffle le sang bleu du fond de la terre |
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8- droite et torride comme une Espagne l’au-delà de cyprès qui s’accablent la dague mauresque |
9- dans le domaine de l’acier la religiosité cardinalice d’une mort à vif |
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10- dans les ocres de cartagena où les brunes vespérales tissent la chair noire des navigations |
11- de Schumann à Liszt la douleur nautilienne |
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12- des doigts de pluie sur les foudres maigres du koto |
13- la plus que lunaire nuit de pierrot sur la corne d’errance |
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14- et sous le poids de tant de nuages la chrysalide des filles fleurs dans leur cortège |
15- l’heure agonique des navigations du vent et le sillage de femme des roses |
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16- l’heure des cloches celle du cœur qui rentre dans le bleu de ses sources |
17- l’heure fléau qui azure la fertilité des limons de clarté |
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18- l’albayzin dans ses morceaux de ciel et ses vieilles murailles d’orangers la bouche dévote qui sent la fièvre des femmes |
19- nuit gémelle de l’angoisse et de l’encre sans fond mon sang de cendres comme un sablier qui dicte l’infini |
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20- qui à l’heure votive des crépuscules dans le langage de l’ombre ? |
21- l’épine de rose des mystiques l’extase s’abat de son poids de ronce |
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22- a) monde inauguré de nuit b) nuit qui creuse notre temps nocturne |
23- nuit extensive comme un poids d’univers |
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24- pastorale de l’ombre asphaltée de temps |
25- nuit verte de la mer qui bat le glas nuit du cercle de l’homme et du taureau dans leurs géométries de mort |
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26- habitant le monde et l’été dans ses forces j’ai l’âge des fleurs |
27- et dans la rose inhabitable ma ville au chant de volets clos le cœur a l’azur immobile |
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28- …la ville traverse les jasmins qui portent tes seins d’incendie |
29- d’aurore nous n’aurons eu que l’haleine sans tain d’un parterre d’étoiles |
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30- les ascensions éternelles vers dieu à débusquer des nids d’aigle à paroles de vertiges |
31- soleil qui transfigure dans son œil de ténèbre |
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32- nous aurons le monde le feu dévêtu la pulpe d’un sablier de soleil |
33- le désir d’infini s’est senti croître |
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34- par des femmes habitées de long fleuve la parure des quatre derniers lieder de cristal |
35- cette respiration de fer rougi l’entrelac des vagues de sépulcre l’alliage a l’acier à hauteur d’homme |
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36- l’épi de blé dans un ciel à la renverse le coup de grâce qui mûrit |
37- dans ma rue naissaient de verts citrons qui mordaient la peau neuve et la bouche encore acide de baisers d’étoiles |
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38- le cœur est loin d’habiter la jeune fêlure du diamant |
39- dans le tombereau des couleurs Paolo l’Uccello candeur d’un pur sillon d’incendie |
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40- dans la chair de la pierre la foudre architecte |
41- nos alphabets s’ouvrirent sur la nuit et la foudre du scorpion |
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41’- et le verbe se fit chair et la douleur portait le nom des estuaires de la femme |
42- et sans ressource par un pays de douleur en elle je venais pour la chair et l’obscur |
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43- rouge rose orangé créée de terre neuve et de lumière le sourire du sang a l’ombre de la rouille |
44- la chose est sûre résumons nous ne savons ni où ni comment ni quand… |
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45- j’ai la force d’une source chaque syllabe du vent porte ma clarté autiste d’île en île |
46- fleur maladive le cœur respire vêtu de feu |
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47- de ses yeux de ténèbre un souffle d’enclume respire le corps sculpté de la foudre |
48- la nuit ferme ses verrous sur ses débris de verre qui creusent des pluies de cloches |
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49- nuit de confiteor de cyprès qui témoignent |
50- bergers toscans nous échafaudions l’éden |
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Rabat je me souviens il y a cinquante ans, rue taillandier au n°6
faisait face le blanc palais des phosphates. L’éclat des murs en été
empêchait les yeux d’en fixer les surfaces ; rarement nous nous risquions
dans les rues environnantes avant seize heures ; l’été brulait tout. La vie
ralentie était derrière l’ombre unanime des volets clos ; le matin on rinçait à grande eau les mosaïques de pavement des chambres et des couloirs ; ainsi la fraîcheur donnait ce même bonheur que les flambées d’alcool durant les maigres hiver.
La dernière vision que j’eu de cette rue fut ce fameux 15 juillet où nous quittions la rue, la ville, le pays. Je garde l’image de B.C. qui sifflotait après m’avoir dit au revoir dans l’insouciance de cette enfance où on ne croit guère aux départs définitifs ni à rien d’autre qu’à la plénitude de notre éternel présent. Il allait lentement à bicyclette sans se retourner, pensant que demain on se reverrait ; les murs étaient accablés de blancheur. Il allait certainement faire le tour du pâté de maison comme on l’avait fait mille fois durant les années qui précédaient.
Faisant face à l’avenue Mohamed V le grand minaret ; le muezzin, deux fois par jour, lançait son souffle antique de foi ; je suis né là. Par les cloches de la cathédrale et par l’appel des minarets.
Mon grand-père maçon avait contribué longtemps avant, à l’érection de la croix au sommet de la cathédrale.
C’était le Rabat des blancheurs, des bougainvilliers, des consulats, des larges boulevards et des terrains vagues.
Rue normand, sur une place qui me paraissait large en ce temps, une pharmacie faisait angle, puis la librairie d’Angela, la librairie « Horizons » où je faisais la trouble et définitive expérience de la lecture. La Garde Noire, en tenue d’apparat rouge, avec ses grosses motos se présentait tous les vendredis pour la presse du Palais Royal.
La librairie avait un étage, un escalier en colimaçon où je grimpais, où
j’étais souvent seul ; j’accédais aussi aux réserves de papiers, de
stylos, de cartons ; un lieu résiduel qui paraissait immense ;
j’étais tant absorbé par ce qui fut mon école du rêve, qu’un soir d’été, à
l’heure où la lumière compte double, je levais les yeux et m’aperçus que le
magasin s’était refermé sur moi. On m’avait oublié à l’intérieur. J’étais
derrière les grilles de fer.
Ma tante crut que j’étais parti avec ma mère, ma mère me pensait chez ma grand-mère alors que j’étais seulement absorbé dans des lectures en silence et comme absent à l’univers environnant.
277 07 37 … on vint me libérer à la nuit déjà tombante ; extirpé comme Jonas de la baleine. La frayeur fut plus grande pour les femmes de ma famille que pour moi , qui n’était finalement , que dans le ventre clos de ce sanctuaire de lecture qui reste toujours un peu le mien même après sa mise en vente et le rachat par un des employés , des années plus tard.
1956 ; 1957 ? dans un coin de chambre, tous mes livres épars à même le sol, une pleine page attirant mon attention, illustrant un texte que je ne savais encore lire, un lézard (n’était-ce plutôt un énorme serpent) vert, en pleine contorsion, avec peut-être des stries jaunes …
De là, ma première érection consciente.
Quelques années plus tard, soulevant une pierre oubliée depuis longtemps dans l’humidité d’un sous-bois de bord de mer, un scorpion, noir comme l’enfer, son couteau de mort dressé comme en un mouvement de turban guerrier ; après un frisson de répulsion sous l’ombre des arbres maigres, je respirais pleinement tant était sereine et prégnante la musique des vagues et douce la sensation sous les pieds du sable accablant de blancheur
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à plusieurs voies et chœurs imaginaires –
-encore nous vivrons
de spectre de soleil
-noir de nuit
s’abattent ces silex de silence
la nuit prenait sa naissance à la proue
d’une source close
ma sœur Electre
une grande mixité d’anges parvenus au seuil
c’est un monologue de sphères et de bretelles de galaxies
blanche spirale au si aigu de diamant (et ce la faisant si mal
à Schumann) qui corrode le sommeil
dans la robe d’anxiété au travers des fenêtres d’endenich
la grande absente
Clara…
ce la qui portait à la torture…
de cloches blanches battant la campagne des chants de l’aube
encore nous vivrons à porter le feu d’Orion
notre sang noir de l’épaisseur de la nuit
est-ce toi qui entend cette douceur de la mort ?
cet opus 133 venant après les pièces nocturnes
toutes les digues rompues d’un ultime hoquet
chromatique
ce charruement d’accords comme autant d’âmes évacuées
de la queue d’une comète auriculaire reçues comme un vent d’orgue
ce la fondamental mis à nu sans sa chair gravitative
les délicats chapelets d’arpèges ainsi dépecés
étaient perçus tels les colonnes d’un temple dorique
instaurant une évidence crissante
hoquetantes dans l’ordre nécessaire de leur succession rythmique
des cliquetis féroces d’un augure disharmonique…
-l’aurore au travers des carreaux d’endenich poudroyait
du jour neuf
le curare d’Oreste agissant sous les doigts d’accords
qui n’étaient que l’os et l’oripeau dysfonctionnant
les premières vapeurs de l’aube naissante
-est-ce toi qui prélude à la chair de la nuit ?
-recluse
dans le bouquet melliflue qui féconde les astres
était-ce dieu qui inventait l’harmonie
à seule fin de défier le chaos ?
-l’étoile est l’achèvement de l’Enfer
-l’étoile est à l’achèvement du Paradis
-et puis d’autres folies apparurent –
cobalt
l’ombre tombait sous les coups répétés du glas
tout porte à croire qu’entre cette vie et la mort à venir
dans l’enserre de la folie
d’un tombereau de vertige nous édifierions
le tombeau des dogmes
embouquant les voiles et les navires
demeurons les fragmentaires
les nautoniers diurnes
pour les espaces vierges à l’inouï des océans bastringues
l’argonaute comme un soleil entier –
igitour dit « vous mathématiciens expirâtes »
toute la grâce de l’Egée
et la jambe dorique
la peau au rire de perle
et à l’éclat de verrière
d’un cornet de dé d’un hasard absorbé
de diotima
de sa naissance au lit des prairies blondes
rêvant de vivre
et mourir dans des îles blanches
comme un corps de beffroi mille et mille terreurs
aux dentelures de pierres
-cette nuit qui a exclu dieu
…
-celle qui vit en nous
et son charruement du sang
dans le fleuve de l’homme céleste
comme pour Schumann la nuit commence
avec les mappemondes
la géographie des sources
l’enfance qui n’est plus très loin
les noms claquent au vent solaire
des noms phonèmes et portuaires
rivages et amarres dans le langage
de ceux qui ont doublé l’Horn
qui ont mordu la ténèbre
blanchis à l’enclenche de glaciers lucides
et aux pourpres de doigts d’aurore
de nuit d’oracle igitour aurait pu dire
« vous défendîtes l’homme
nous pensions sa transcendance »
ce grand midi pétri si près de cyprès étrusques
(petit écho de lied)
-et sous quelles bures charnues de la terre
l’abîme d’azur ?
dans des coiffes de foudre
dans les ut majeur
« à rêver l’herbe que chantait karl erb »
a quelle source de solitude rompre la mort
de nuit seigneuriale
de gravier hanté
de France depuis les plus beaux villages du monde
d’où l’on voit toutes les étoiles
-l’esprit nous mène à la fin de toute chair
-j’enserre les lignes de la main
recluse de l’avenir
-des cris du monde polinisent le feu des astres
dans des vents Etrusques
JUILLET 2012
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1- nul sommeil la lune avait le rouge du sang la nuit du serpent quechua les affres du fruit défendu |
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2- l’aurore pareille au chiffon des poupées sur le balcon des étoiles un théâtre de cosmogonie |
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3- …là où boire le vin et la musique des vainqueurs à la puissance de fleuve |
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4- closerie de lavande la blancheur des draps fermée sur le bois de rose |
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5- …celle de Pouchkine aux yeux en pain de miel |
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6- de la tombée du jour du bleu du satin de givre de fleurs écloses les poupées de kitano qui s’aimaient |
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7- ferrement du souffle de haute fièvre d’une fracture de chevelure la rose à l’éboulis de lumière |
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8- nous franchissions les jonchaies d’or des portes cochères de l’univers |
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9- dans l’odeur du séisme l’ébouriffé de sang le serrement d’angoisse d’aurore tectonique |
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10- la nuit détisse la fibre angulaire de l’ombre l’épousée du jour de nos pétales d’oubli |
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11- demeures au faîte des geôles paupières closes de larmes qui irriguent la neige fertile |
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12- ce fossé de la dure douleur d’un baiser qui creuse |
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13- il pleut sur Valparaiso des ivresses de navires des poings qui s’ouvrent sur des quais d’arcs-en-ciel |
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14- comme le cœur allait d’île en île et le sable à la solitude… |
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15- c’était donc là la pierrerie du sable d’isla negra la mer loin sous le capricorne… |
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16- dans la graduation de l’angoisse dans la blancheur emmurée le cœur bâti à la chaux redevenu nuit |
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17- battues des vents verticales pascuanes tournées vers la nuit d’Orion |
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18- dans le bleu terrestre la voix qui fonde… éterna…le cri dans la gangue le nom gravé |
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19- de la ténèbre et de l’ortie dans les violettes de l’ombre le territoire de l’oubli |
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20- la foudre moissonneuse qui va aux chemins des torrents au pavot de son lit terrestre |
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21- dans les grandes justices sidérales le fermoir des ductiles chevelures qui s’aimantent |
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22- comme avec un pleur de la viole le nocturne et consort tout étoilé de la chevelure… |
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23- et si c’était le vide « jamais un coup de dé…du fond des naufrages »… le trajet de la flèche est le nombre aboli |
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24- (lissées de nacre la matité ombrée des peaux blanches nipponnes) |
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25- … et Bastia est noire de tout le blé de sa nuit de ses ombres crénelées qui restent à quai |
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26- pourquoi la route des gouffres porte-t-elle les étendards d’or du silence des étoiles ? |
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27- le soleil est fatal dans la fièvre fertile |
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28- …et se colore mon été blanc et pourpre d’Iberia les doigts filent sur les ivoires… |
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29- le temps respire de notre alliage d’un cristal de douleur de ville de papiers peints où ne périssent plus les fleurs |
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30- Roland furieux…qu’on lui rende le soleil dans un coffre de chimère qui fonde la lumière acérée |
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l’agonie de vivre les a pris comme une mer enjambant le présent pour le lustre des étoiles |
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2-ma sœur dans la fournaise et la famine la voix du cristal jusqu’à des cliquetis de guerre david comme jonathas |
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3-tout l’or de la fièvre de feston de masque et de ciselure vénitienne |
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4-de son cœur baroque de noces marines le bucentaure et la salute |
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5-l’herbe est bleue pour mourir à la mer si le cœur veille |
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6-byzantine du bleu édénique la rosace qui ne peut faillir |
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7-…celles qui franchissent l’incendie le cœur amarante le flambeau dévot… |
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8-seuls les morts se dépouillent de la nudité |
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9-falaise au baiser calcaire de la mer qui dit : « pierre d’oubli de bleu éprise » |
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10-et où se cache le jour finissant sinon sous un songe inachevable ? |
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11- déjà l’ange sur l’épaule comme une mer qui chuchote la nuit nommée cet abîme de voix du monde qui chavire |
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12 –de quelle racine de lumière la mort creuse-t-elle le réveil ? |
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13 –Venise sous les brumes d’oiseaux la nuit roule ses masques de vieux palais |
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14 – ces nuits de cigales pour l’homme captif sur les plis du cœur |
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15 – pierre éprise que lèvent les levis du cœur l’orage a la clé de voûte de ma demeure |
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Août 2012
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1 – du fond de l’abîme n’as-tu eu la tentation de cette pelletée d’étoiles ? |
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2 – de quelle nuit ce chant des entrailles qui diverticule le taureau pariétal ? |
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3 – en terra incognita le ciel découpe la nostalgie d’errants bouquets d’étoiles |
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4 – papillons de Schumann dans leurs robes griffées d’extase |
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5 – ce souffle du nacre bleu qui nous revient jusqu’à la mélancolie |
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6 – ces débris d’avant le sommeil les circonvolutions fossiles la mémoire araigne d’un champ pour la ruine |
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7 – de bleu hanté de quelle épaisseur est la mémoire ? |
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8 – ce soleil noir d’une âpre lumière où j’habite une intégrité diffuse |
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9 – convive de pierre qu’habite un soleil saturé le sang sur les tessons le bourdonnement des mouches |
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10 – beauté qui ruisselle du Botticelli dit « petite bouteille » … en écho |
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11 – blancheurs des murs et des nœuds de ténèbres |
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12 – ce souci du sang et de la terre jusqu’à la pierre percluse celle qui renonce à la lyre de lumière |
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13 – des voûtes pour le ciel et les étoiles dans la courbure de l’infini |
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14 – ce velours qui découd le ciel de son poids d’infini |
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15 – paroles aux parfums d’orangers froissement de roses velours rues d’esquive et de pierres à l’écriture du vent et la douleur qui garde son goût de naissance glaciers patagons au cœur bleu déchirés à l’acier bleu de ses vitraux de verre qui meurent dans le fracas théophanique |
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16 – chant de la terre flèche sommitale la mort œuvre dans l’irruption de quel oméga la renaissance de nous-mêmes ? |
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17 – des noirs de soulages les zébrures abrasives de néant éradiqué l’infinie morsure nuit de nulle part la nuit de partout nuit l’encre de la chair la nuit est une mort contumace |
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18 – de couteaux de cigales de géorgiques à force d’incendie essaim miraculeux bourdonnement de lavande au cri de la chair au vif agonique de midi qui penche |
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19 – des noirs de soulages la terre tremble de sillons à chairs vives |
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20 – vivant du vieux souffle des failles d’altitude et de la blancheur des solitaires le vivant de l’éternité raréfiée |
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21 – l’aurore de silex dragée haute incendiaire le feu à flexibilité de tumulte |
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22 – a) sourcier d’insondable b) le ciel est rencontré dans le visage qui se dissipe |
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23 – de quel bleu d’insondable tu fais perdre pied à hisser le ciel ? |
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24 – nue qui transfigure à lever l’ancre de nuit de muraille incueillie dans la clarté à poser l’éphémère dans le jour qui désarme |
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25 – déjà les hanches des femmes font une houl |
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26 – dans les silex du silence la zébrure noire de soulages… |
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27 – cet éclat de la ténèbre l’œil solaire qui crible le haut sillage du diamant |
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28 – … l’épée picaresque qui fend des soleils de harpes incendiaires |
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29 – ce plus bleu de la nuit à hanter l’auriculaire foudre des étoiles |
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30 – L’arbre a toujours un visage qui ne ment pas à l’estuaire de ses racines |
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א |
L’ALEPH où respire la source à franchir les seuils la terre chante sous la paupière des mondes l’imminent enclos du souffle qui mesure la naissance
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ב |
BET dans l’exil et le sable des jours la foudre à l’os même qui fend la ténèbre du crâne de nuit large de la lumière jaillie dans la poussière de l’angoisse dans le marbre d’étoiles au lieu-dit du Crâne
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ג |
GUIMEL ce qui vient d’avant la vie ce plus dur que la pierre de drap blanc où la mort n’est plus ce qui vient d’avant la vie qui décille l’enclume de la ténèbre à l’oppressive forcerie de la chute dans l’assise de la solitude qui s’émonde la nuit de Zurbaran a l’immunité du verbe ce tombeau qui dévide ce souffle d’avant la vie ce qui vient comme la douleur native le cœur lisse dans l’aurore qui porte ses larmes ce sable qui murmure
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ד |
DALET à polir la nuit l’haleine de la crevasse la volteface de la mort reconnue par les degrés de la cassure le cristal torsadé de voix haute hardes d’embrasure qui murmurent à doucir la nuit
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ה |
HE Gethsémani qui arrime à l’estuaire de la chair le ressac de l’angoisse le soleil agonique qui tresse les plaies obscures
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ו |
VAV cette surdité du corps en quinconce du vertige la gravelle du sommeil qui foudroie l’accroissement diffus de l’éveil dans l’azur augmenté j’attends l’épaisseur de la mort
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ז |
ZAIN Guilhem au désert tranchant le haut sillage du dormant… de quelle plus profonde pierre s’épouse la ruine à la source ?
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ח |
HET ce sang qui interroge le visage dormant des œuvres vivantes de la nuit c’est la ville ouverte sur la mémoire de la pierre la psalmodie de l’azur comme un chant sur le territoire des humains à la ressemblance des cloches l’embrun dans son aurifère temporel le murmure du monde d’avant la vie
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septembre 2012 |
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ט |
TET c’est un jour de cendres de celles qui renaissent de paludes battantes la part des anges au seuil nuptial
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י |
YOD c’est un jour de décombres et de silence en laine noire de tessiture de rocaille qui dit ce qui finit d’ombre comme un septième jour dans l’achèvement qui a l’épaisseur de la mort torrentielle
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כ |
KAF c’est l’eau qui abonde où descend ce souffle de branchie dans des respirs d’avant le monde celle de la vase originelle qui porte le nom de la source j’habite là une toupie de clarté
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ל |
LAMED là où nous sommes venus depuis le filigrane des eaux les pas s’effaceront
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מ |
MEM de la source murée rosée recluse à l’orée du cri avec une parole qui respire tous les tessons de la nuit – mélismes d’obsidienne le jour descend ses dentelles de douleur à flanc de murailles cœur solitaire rendu au cœur des abîmes la terre brûle de la nouvelle naissance ce qui mesure et balise l’aboli – de quelle tristesse les flocons de nuit égrènent ce qui révèle des soleils de cendres ? de quel tissage de pierraille du cœur nous nous sommes perdus pour abriter la tristesse ?
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נ |
NOUN de quel vent la nuit qui cisaille porte la poussière ? -de la nuit qui ne gît plus de son écorce apocryphe -de la nuit qui crible de sidéral le ressac dans la nuit dépassée -de la nuit dressée dans son emmurée d’herbe à l’alpha du silence -de la nuit défleurie de sablier qui émonde -de la nuit de l’âme qui engendre un maillon de l’âme -de la nuit mortelle dans les espaces des ténèbres qui décousent de haut sommeil la mort de la mort ….nuit des décombres la vernale nuit de jéssé
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***
du décervelage au vide spirituel
l’empire de la matière brute
l’appel des sirènes et du veau d’or
13 septembre 2012
Dans le bleu du Mantegna
chaque nuit qui passe est un voile de l’âme qui se déchire
***
la vague croule sur l’essieu des jours
ses paupières d’insomnie
d’amertume bleue –
***
paroles irriguées comme des labours
paroles qui décuplent d’une ombre d’orgue
***
17 septembre 2012
creuser la tombe jusqu’au miroir
boire l’image du visage jusqu’au sommeil
***
Dans les géographies de la douleur
l’ossuaire siffle son vent…
de ces paroles qui sont les migrations du silence
parlent les visages de masques
de sources et de souche ancienne
les os croulent du fond des marbres
le monde est tombé longtemps
de plomb et d’or sans clinamen
jusqu’à l’érection de l’homme sans âge
tu as le visage des sources rythmiques
comme celui de tous les torrents
et celui de toutes les mers
tu as le visage des pluies paludéennes
des vents d’incendie et de famine
celui qui résonne du motet irradiant
à la chaux blanche des églises
de l’érosion et de la gradation fractale du ciel
tu as le visage de la fertilité d’abîmes
de ceux des soleils primitifs le visage qui faucille
des landes ciselées de brume
ce visage de sablier et de désert dans sa part d’ombre
ce visage de l’Alzheimer comme une Venise d’agate
la gothique noire à la lagune des bruines
ce visage qui s’en va d’un cœur tutélaire
à la claire plage lunaire
tu as posé d’un souffle ces mille regrets
où tu lis mon visage émondé de nuits –
du pourpre de la mort
tu es le visage de toutes les nuits qui respirent
de l’haleine d’ossement
les vagues des plus tarissantes orgues
2-3 octobre 2012
des mains maigres en fuselage d’albâtre et la sveltesse
titane
la beauté acérée qui décoche en flèches des amours éphémères
celle aux brèches pourpres de ces bonheurs furtifs
par des vents tristes de décembre
elle marche par-dessus le ciel un paradis franchi
d’azur de carton
et de soleils de louis d’or
allongeant ses dorures nue aux herbes folles
de vieil après midi d’amour
***
de vieux soliloques qui se souviennent des jours
flétris quand le soleil était plus grand
la mémoire arachnéenne nous a mangés
ces chapelets de lagunes comme les autres rêves
quand les ciels étaient plus grands
et tous ces débris de soirs qui viennent avant la nuit
nuage
tu marchais sur des routes blanches
et le vent criait ses longs parterres de coquelicots
d’anciennes géorgiques
l’outre-tombée mûrissait d’une haleine froide
et le monde jeune avait en mémoire la poussière de nos os
***
d’un sourire bronzino toute de plénitude
Toscane
hallebardée de verts cyprès comme des doigts de ciel
le blé venté des vins âpres jouit seul
de la voix fraîche des sources
à scruter son ire de pleureuse dans les bornes du ciel
Perséphone au masque
***
l’enserre des jours les futurs et les masques
et le nouvel amour
l’enchanteresse au visage de craie l’ombre portée
des festons gothiques que la nuit aiguise
trébuchet d’ivresse tu m’épouses de plein jauni
dans les terrassements du cœur et les visitations
de la chair
tout le dolent de la beauté dans ses brisants
et la nuque de cygne blanc
l’éternité sur la terre
***
ma solitude avait les éternités successives
d’un poids de désert sur les épaules
comme un lent travail de métal
la reptation de l’ombre
la solitude pantocrator qu’une épée d’abîme
déchire le cœur des neiges
solitude des cendres dans les coulis de l’oubli
dans les draps du temps
de cette écriture de terre brûlée
la femme primitive dans sa fluidité de sang
ce qui respire de miroir sans tain cet afflux d’éternité
l’éternité sur la terre a le visage de la nuit qui dénude
cet ameublissement d’azur
l’équarrissement du labour
dans la verdeur glabre du cœur
ce jour dans ces gravats de ciel que tu nidifies
***
ton soleil de miel qui cisaille les ourlets de l’ombre
tes yeux d’arcades et de palmeraies
tes parfums d’herbes coupées
la vie qui décoche des flèches de roses
***
14 octobre 2012
parfums de la déclinaison de col de nuque qu’éclaircissent les roses
de celles au long sillage de dentelles dans la zone du poison
de celles qui viennent aux paupières de lumière
d’arpèges blancs
sables après sables les soleils lisibles dans les yeux
pour vaincre le cœur à l’échelle de l’homme l’origine du monde
les géologies à gravir les chairs du silence
dans les strates d’un amour chaque jour à l’heure vivante
***
18 octobre 2012
des éclats de ciels en lucarnes
et dans la bouche comme un oiseau barbare
de vivre du sommeil d’ocre de ceux qui vivent
sans mourir
le soleil s’écaille comme cloches d’Atlantide
l’angelico comme visage des errants
de ce que tu nidifies je ne reconnais plus le monde
***
20 octobre 2012
nous avons eu les mêmes rêves qui venaient des eaux profondes
l’ensablement des sources
les syllabes finissantes
dans le fer de l’ombre
au cœur de la clarté
***
Cassandre au flambeau d’incendie
***
mariés devant dieu
mariés devant les hommes
époux demain des étoiles
***
31 octobre 2012
je t’écris de la chair
de l’ivresse
du manteau de Noé
des pays de nudité j’écoute tes cendres
de ta vie neuve tissée de cendre
débris de vents polyphoniques
règne des porphyres je t’aime
dans ton cœur de foudre
du cœur de l’anagramme des métamorphoses
sans hiver sans saison sœur de cendre
l’exil d’oubli
la vie ignée
***
celle au visage de porphyre aux longs doigts de paille
dans les glacis de silence je l’ai nommée
de son nom bleu de solitude l’orphique
celle qui est la nuit secrète du jaguar
celle qui me nomme de son miel lourd
de syllabe et d’anagramme d’amour
des plaies de glacier à la fêlure d’infini
rieuse à la bouche de rosée le sourire d’albâtre
à la houle russe ou vénitienne
celle qui laisse de ses mains des nudités de fleurs
***
dans l’enserre de la ville
comme les nus pieds des lilas du sourire
dans la ville ouverte quand elle arrive
de toutes les foudres de la rosée
pareille à la mer l’accord muet de son chant d’archimage
Novembre 2012
notre-dame des narthex douloureux stabat
bleu de la chair de ce bleu mantegna
notre-dame d’émeraude dans la vivante mandorle
cœur des neiges qui bat avec la faux qui cisaille
de terre féconde la perséphone qui fleurit
notre-dame de l’arche à la floraison
de fleury dans les mains de la loire
dans ses proses de pierre le cœur libre
des lilas de nuit
de taureau pariétal
dans des pays d’espérance
les brebis et l’odeur de la paille
dans les grandes braises et le parvis de la lyre
de ce qui souffre de mal lapidaire
pour la mort du mourir
ce stabat bleu de la chair de ce bleu mantegna
***
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1- meurtres soupçonneux du cristal le soleil en biseau diamanté |
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2- danemark ce fou d’elseneur |
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3- dans l’andante de la 6 de mahler on entend circuler l’infante défunte |
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4- des baisers d’infante au goût d’orangeraie de blond parvis de soleil |
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5- et toutes les traînées de baisers que la nuit croule sous les tuiles du vent |
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6- mantegna di mantova un lit de fleurs meurt d’avril sous la pierre ducale |
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7- dans la nacre bleu et mauve dans la parole de l’exquise blancheur à lisser les éperons du glacier |
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8- cris du monde à tristesse de couperose l’enfer se lève |
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9- je baise le rubis de ta bouche ton nom d’extrême hiver |
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10- boucles de nuages de blanc hautbois |
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11- georges de la tour l’enfant à la vierge le bébé de bois emmailloté cette invention du rose sur rouge |
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12- bestiaires romans calleux lapidaires sous la serpe du vent qui tisse sa rhétorique de dents jaunies |
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13- BEC ECB EZB EKB en langue bancaire l’europe |
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14- benoît sur loire crénelures du cœur lisse |
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15- nudité d’orgue du temps famélique mozartienne ivresse des jeux de volcan |
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16- fughetto des chasseurs de soleil lentement le quatuor de zéphir s’éblouit |
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17- la nuit déplie de vie rêvée le vide artaudien |
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18- le soleil est monté jadis à l’échafaud par le cœur de la lumière |
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19- le monde se meurt la nuit redevenue l’homme éviscéré |
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20- corne pariétale à la pointe du jour |
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21- l’égypte présente ses falaises. aux heures tombent des géométries d’ombres fondatrices |
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22- je vis au fond de toi ma liberté creuse le libellé de tes yeux |
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23- le cœur empierré parce que toi partie de cette neige endurcie |
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24- comment serais-tu grenage rouge de tes lèvres sans ce cuir sur ta peau de blé |
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25- comme une sculpture de pluie la femme lisse comme un trépan de foudre |
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26- muraille d’homme à temps d’acier |
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27- la foudre en ses empires de sommeil |
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28- comme un bitume de vanille des vieux orages du giorgione |
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29- nuit de la nuit écrire le nom de la faim sur la paume de tes miroirs |
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30- rivière gantée de silence la nuque à l’apogée |
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31- papillon couleur d’avenir mortel d’un seul jour |
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32- vent des hargnes vigie des astres insoumis au temps |
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33- nô dizygotique de sources diphones |
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34- les décombres de l’encre sous la neige comme des copeaux de vérité |
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35- l’irregard aux yeux de sirènes pour la peau du secret |
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36- …et que la rosée ne sache où est allée la tombe |
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18-19 novembre 2012
MALEC
nous appartenons à la foudre de la sonoris causa
qui se fonde à la chaleur de tes cuirs rouges
rouges d’un soleil dans les gants de la mort
ma défaite est sans approche et sans avenir
j’habite ce vertige du temps et à l’osselet
des plus hauts horizons
plus loin aujourd’hui des orgueils que des seuils
d’asphalte de temps infinis
cime des solitaires où tu dors aux sources
la verticalité dans la ténèbre
beethoven chair nue de sonate vive au lapidaire vénéneux
sonoris causa de la foudre pariétale
tu viens de mise à mort tauromachique
en tes cuirs jusqu’au sang crépusculaire au sacral d’ohana
mise à mort à cinq heure des foudres d’acier
des exsangues à la sciure tragédiante
nous avons l’incueillie source bleue
de tambours de la mort qui bat de sa peau blanche
et lunaire
les yeux en fuseau les louves vénitiennes et sibériennes
nous venons de foudre
de cordes de quatuor comme soleil
celle qui ne me manque jamais ni nuit ni jour
tant que je sais qu’elle est là lionne
et metropolia cinetica des fleurs dans les mains
jusqu’à la pelure de l’anthologie de la femme
sonoris causa et le cran de l’archet sur la foudre
comme chevelure qui parle l’airain
et la voilure des langages de la mer
***
désespoir habitable d’un nid de rose
***
seul ange
dernier ange
guérir toujours
d’âme renaissante
***
30 novembre 201
peau lunaire comme bleu de l’angoisse
pierrot de quart de lune cette foudre de silence
de ce toujours aujourd’hui la nudité
pierre à pierre à la chaux blanche des murs de l’azur
les longs fracas où mon cœur bat comme un marteau
***
la douleur dénude la femme de son abstraction
comme décapitation de soleil
pour que nous vivions
***
la mort sculpte lentement le visage de l’aveu
***
dieu est tournesol à la faux galactique
***
celle qui initie tout un herbier à la renverse du ciel
de vert veronese
***
nuit qui t’as fait ruine
qui déplore le soliloque des cendres ?
***
pierre comme au cœur mangé
dans les grisous de l’ivresse
***
nuit narrative de sang noir
d’un chili comme d’île parousique
Baïkal
Vitrail 1
Médée riveraine de la brume
…
succession de flux de matière
de sang et d’ombres…
neige qui érige
d’éternité qui dure (variante)
et mon père d’abord
maman hier
moi demain ce trou noir
de flux de matière etc.
***
cœur famélique nu de femme
à distance au cœur de Lear
l’architecture des ruines
***
Vitrail 2
du chanvre des naufragés
le silence bleu et l’abysse
l’oubli des sources
***
elle dessine les guillotines les lames de fond
d’un décapité cubiste
aux lèvres d’aquarelle
***
vitrail 3
cœur désombré j’habite un surcroît solaire
de chant orphique
***
à vieillir à mourir au seuil de l’ombre inaudible
***
Vitrail 4
clarté écrêtée de la parole dans sa mise à nu
désordre de lumière qui se farde de paupières
***
l’épicentre de la cécité à la corolle du baiser
***
dans ce carrossable de la nuit
de lucidité mozartienne
***
Vitrail 5
nous mourions en ordre discontinu
promeneur double à la blancheur de lys
***
c’est la nuit qui crie
lourde comme les chaînes
les cliquetis d’étoiles
de l’homme à sa source
***
Vitrail 6
krasnova veut dire rouge
comme solnychko
qui tient au creux de la main
***
dans le nocturne du quatuor
le vent qui évide le génésique des cloches
***
Vitrail 7
capricorne des vents et des astres
l’humilité des fêlures qui passent
sur la voix mauve du soir
où va le cygne seul
de la nuit à la nuit pourrisseuse
de fleurs de cœur lacéré
j’ai ouï l’ombre qui disait
de fleurs de « cœur navré »
***
14 décembre 2012
dans les foudres de didone
sur les routes sans usage
dans la nuit stochastique
dans la foudre vivante
dans l’échevelée valparaisienne
dans la mémoire du porphyre
pour la nuit bleue du jaguar
sur la nuit vers toujours
dans la rose cunéiforme
dans l’or de l’angelico
les murmurés viennent mourir
***
celle qui fait qu’un accord de harpe
qu’un croisement de jambes
qu’un froissement d’étoffe
un port de cygne
d’un rouge de cuir
des doigts de fleurs
longs comme des fleuves nourriciers
longs comme les rails transsibériens
ne changent rien à la marche du monde
celle qui pose le cœur dans l’alignement de sa lumière
***
16 décembre 2012
je mesurais à son souffle toute la lassitude du désert
***
(elle habite sur le boulevard jean XXIII avec des escaliers
qui montent la colline sur les épaules de la ville)
et les yeux disent toujours la neige qui tombe
et le rouge des pommes sur les joues
son nom d’amarante dans la débâcle du rosir
dans le secret des harmoniques noires
de la nuit
les yeux de dentelles vénitiennes
et la lagune famélique où elle invente
le nom orphique des étoiles
les nocturnes de bronze au pianisme de cloche
le jour se lève purissime
promeneur d’ombre double qui martèle la vie
qui se farde
qui cerne la double dormition du cœur
et les yeux d’avenir où l’homme marche sur l’autre rive
***
le cœur a sa nuit féodale
***
des éboulis de silence à ourdir des chemins de source
***
et toute cette pesanteur de sang
et de la mer
***
la nuit est fluviale d’encre confidente
cassandre et tirésias de verbe noir
***
la nuit les torrents auriculaires
et toute une héraldique de rocaille
***
papillon du plus caligo la plus éphémère extase
***
grisou des ivresses des douleurs faméliques qui se brisent
comme le verre
***
la vanité est la parure de l’âme l’orgueil en est la pudeur
***
25 décembre 2012
dans la nuit les parapluies solitaires
ouvrent des roses de murmures lyriques
dans la solitude schumannienne
se meuvent des arpenteurs de gouffre
les haleines à visage d’homme le sang lourd
des roses roses comme de corps crédule
***
les errants dans leur soleil mort
leur lit de ténèbre bleue
comme les emporte le blé soufflé de l’enfance
***
28-31 décembre 2012
mouvante la hanche comme un flanc d’argentine
***
mon cœur n’a pas tremblé à la terre qui m’explore
à boire la mort
piaffante de cardiogramme lisse
celle qui s’enracine dans la foudre
***
matin durci au croc de boucher
à la croisée mystique
de son rire de diamant
qui crie sa blanche récession de bonheur
***
ce cri cet alep de muezzin
et le cavalier de damas
au monde qui nous habite
de lèvres closes
le jardin parfumé qui lapide ta peau blanche d’aromate
***
« l’an diotima »… le cri de l’archipel du surgir
de luigi nono l’ « an diotima » phonétique
de celle qui respire de son nom d’an diotima
nom inexistant nom de la foudre pour ce qui
nomme le premier nom de la douleur et de cinq
syllabes diotima de la désignation la plus haute
par le voile du palais qui donne la voix grave des
femmes an diotima celle du rubis rouge de la corde
qui nous lie dans ces cythères phonétiques de brunité
l’archipel des brunes qui disent diotima vers la mer
des phares qui griffent la nuit des écumes an diotima
de celle qui perd la mâture et la gerçure comme à
l’approche de la lumière des calleuses nuits exangues
comme j’entends son nom diotima « des sceptiques
des héraclites des puits socratiques mes foudres
souples » an diotima par le quatuor comme nous
porte le nom qui fige le feu nocturne
celle qui visite mes crimes et me parfait de sa perfection
***