Goélands (2014)
↪ De drailles
↪ D’écrins
de failles
1 Janvier 2014
dans la maison blanchie je franchis le ciel
la lumière sans racines
***
l’hiver sur le front de la route
dévasté comme un cœur en friche
***
3 Janvier 2014
et il dit : « le feu qui dévore leur poitrines
est le souffle de leur parole … »
et toi : « la mer nous incendie vers les varechs
les murs du temps qui cognent sur nos tempes… »
***
comment vivre l’embolie de la terre
sur les sillons charnus à la faux glabre
de tes lèvres ?
comment nous adosser au front dévasté de la lumière
à la carcération limpide du silence ?
« et le soleil dans sa palpitation de laine
et de nuit future
de griffures féroces… de ce vin où je viens vers tes lèvres
comment vivre cette mort géométrique
de la tauromachie
cet algorithme de la poussière
cet éclat de la vanité ?
***
là où la mort n’appelle que la pierre dans sa porosité
la mort pour respirer des festons d’éternité
***
sous la férule
sous le joug à l’heure de l’enclume
concassant l’or noir du vin neuf je t’aimais duveteuse
dans des meules d’éternité
***
dans la lumière et ses aridités dans la pierraille nue
de tes robes écloses qui dictent la faille de la nuit
***
Brantôme nous enserre de cette lacération de Dordogne
ce joug blanc de fantôme
écrin de polyphonie noire de ce cuir de Gesualdo
***
5 Janvier 2014
la nuit souffle sur une glose inhabitable
avant le fleurissement sauvage d’un mur…
celui qui sépare
***
7 Janvier 2014
lumière sur ma poitrine
des tranches mûres et froides
de manguiers qui attendent le temps
attendant le verre qui se brise
***
la mer est sombre de ses falaises sur ma poitrine
***
9 Janvier 2014
que risquons-nous dans le chaos du jour ?
l’horizon qu’on ne voit jamais que de loin
***
nous vivons par le cri
celui de la blancheur
au tison du souffle nous vivons par la nuit
aux épaules de valse
à l’épaisseur d’haleine
***
j’avance aveugle
immobile j’avance lucide
dans le déni de la pierre
là où j’ignore le jour j’attends ma nuit…
***
l’aridité d’un pli de lumière
la joue roussie sur les plèvres du vent
***
la vie menstruée le regain du ciel
l’éclosion qui cherche l’errance
***
je cherche encore les collines
les fertilités de celle qui brûle comme les pleurs
ma vie sur une peau d’éternité
***
Et il dit « celle que j’aime loin de ses torrentielles
lèvres de barbelés »…
Celle qui dit « enserrée de désir glabre »…
***
10 Janvier 2014
la rougeur du blé d’orage à la fin du soleil
où respirent nos cœurs aveuglés
mes linges blancs de lunes de dentelles
qui n’entrent pas dans tes corps fantômes
***
ce que j’aimais de Venise
de ruelles où nous ne quittions pas le ciel
dans des apothéoses de buccins
où la mer rend le respect
***
15 Janvier 2014
nous allions vers la mer où nos mains accompagnent
l’épaisseur des murs du temps
la mer reste vacante
la ferveur du temps dicte…
celle qui entre dans des closeries d’orfèvre
où l’eau ne dort plus
et il dit « le jour gravite où s’ouvre les tessitures de la passion
le jour vers l’arrogance des falaises … »
et elle « le corps vers la mort la caresse comme à murmurer
le temps de la finitude
d’autres disant t’aimer à mourir… »
et lui « t’aimant à l’eau des lagunes jusqu’à la lassitude des varechs
et les cuivres de Venise… »
***
l’alturgell je l’ai vécu dans ses pains d’aridité
dans la haute pierre comme une épousaille
cette pierre de l’Ecclésiaste vers les rives d’un autre cuivre
à dételer le feu de l’amertume
je connais les rivages de ceux qui m’aiment
comme avec des épousailles de soleil
ces sillages des nuits inaltérées
l’architecture du temps nous tient en ordre serré
***
16 Janvier 2014
hors de nous le glacier qui crie
17 Janvier 2014
montagne dans son velours de cendre
hors du souffle
à l’airain de la lumière
montagne d’Izoard ouverte au souffle
la cime des éboulis à la casse déserte
19 Janvier 2014
nœud de l’arbre soleil émergé de la terre
21 Janvier 2014
cette terre d’orage au vent rouge mis à nu
la rivière glabre jusqu’aux yeux limpides de l’or infini
***
lumière dans sa banquise à quai
à la ligature de l’ébloui
l’endormissement de la terre dans ses lèvres de verre
et il disait « l’équarrissage au vent de la pierre verticale… »
et la nuit « le baiser de la terre au secret…l’inaltéré à son terme »
et sur les sables « la fleur entre les dents comme la pierre recluse
ce baiser du jour sur la rousseur de tes joues
la lèpre de ma mort d’un chili à venir »
comment l’aurai-je aimé d’une épure de cobalt
l’incarnat de bleu de banquise
le jour résurrectionnel qui vivait en moi ?
l’aurore close la poitrine recluse dans notre ressemblance naissante
d’atlantique à deux perles : yerbabuena san francisco
valparaiso le sable à mort
c’est une plaie comme ruine
la peau qui nous sépare
dieu ne peut toucher la transparence
des foudres qu’il t’accorde
le temps de dieu sonne aujourd’hui sur le bronze
fleurissant du jour
et elle dit « je t’aime avec le temps qui nous lie… »
27 Janvier 2014
dessus le vent les murs se heurtent
comme des mains de ciels
pour la pierre refleurie depuis les festons de ganagobie
dans le pleur du temps le sang avance…
l’avenir n’est que le labyrinthe où je te cherche
tu posais des griffes sur le continuum du cœur
hélène de mongerouge dans de fins velins d’arias
midi tranchait des vitrifications de bonheur
nous posions des lèvres de lumière
à la couleur de la nuit
le étoiles étaient de cendres sans résurrection
la vie parjurante…
dans l’avalanche de tes yeux qui décolorent
je reste sur la pierre qui donne le vin vert
et le glacier d’astres
nos mains perdurant de chagrin
dans la densité des nuages le vent occupe le cri
le glacier crie cette tristesse de nous perdre
dans notre aube de blancheur
dans l’acier du temps la chaleur blanchit celui qui devient
la route insufflante des fantômes
mon cœur respire
la vie nous lie
le serpent au pied des pierres dans l’immobilité des fleurs
a ce que le temps a dans sa meilleur perce
comme le Jonas de la baleine
nous prenons le risque de la clarté
dans les bras de brantôme à l’aiguisé de la paille
dans l’épaisseur de la nuit
j’apprenais à vivre la mer
celle à l’appel des sanglots
ma vie s’arrête au mur de famine
de ton ciel
29 Janvier 2014
Cordes sur ciel la petite toscane
à boire l’hypocras
d’albert camus : » tout est beau ici même le regret »…
et gaillac blanc un vin de voile proche du jaune du jura
contre la mise à nu de ma nudité de vent
le nuage qui m’emporte
depuis la lande délétère la soif qui coraille l’horizon
l’horizon qui aiguise le bleu des paupières
par la main où tu respires
dieu l’a voulu « …à la vague de la vierge »
l’atlantique a la respiration du cœur
les murailles qui frappent et le temps qui oublie
***
mon amour meurt par ce verrouillage à la face des pierres
qui ferraillent un jour lent
dans le cœur qui bat loin sur les chemins de solitudes
et les estaminets nus de Valparaiso
elle portait l’emmaillotement des glas de collines en collines
jusqu’à la pluie qui portait l’amertume
le relent rauque de la clarté
nous avancions comme cisaille d’ombre
pour des secrets éternisant
ma vie froide comme au surplus des lucarnes
qui dicte la naissance soleil par soleil
l’amour crie dans la généralité du temps
loin du crible de l’espérance
dans ses voiles infinies de plaies qui nous portent
l’armature du monde dans les plèvres de ce qui crie
épée contre épée dans les contrebutées de l’âme
je venais d’un monde obscur
de cette calèche blême
criblant les ornières…
comme ce cœur convoitant le souffle des lagunes
le mors du déplaisir dans toute étrécie du jour
comme venait le souffle dans ses pelures de mort
la rancœur de la pierre envieuse d’encore
l’ocre après l’ocre
cette enclave par le cri cet outrecuidant qui dit ce bras de fontaine
de baisers bleus tapis à l’arrogance blanche
d’un givre d’usure
mort pour l’azur d’où tu recibles
les pierres n’arrêtent les apesanteurs du souffle
l’inaltéré blêmi à la chambre bleuie
de l’humanité luxuriante du désir
que Cécilia et Hélène ne meurent jamais…
le temps qui croule dans sa pluie de nuit
à st Julien le pauvre de chemins étoilés
1 Février 2014
du livre des songes la tubulure mûrie des fleurs
l’ancrage des pages, qui de sortilèges en rivières
résurgentes, lovés au secret d’orfèvre, à perdre
l’ordre et la croissance,
le visage de l’ombre toujours à venir
« montregard est une cité qui garde les certitudes de la morale, le sens développé des sensualités-de la cuisse, des azurs d’épées et des blasons- Et donc d’un vieux fond de fer blanc…la nuit tombait, là, enfin…sous les sables du secret il y avait une sorte de cœur dévasté de parjure. Une sardanapalie qui donne du sang de vigueur au vent. L’amour ne pénétrant au cœur du village, comme si une peste l’eût menacé. La pluie pénétrait dans les demeures, dans les silences de ceux qui n’aspiraient à des cieux de clémence que pour mieux pourfendre la moisissure de leurs cœurs, le temps dégénéré des hérédités corrompues. A trop tromper les probabilités de nos sentiments, il ne reste que le doute sur le sable, les varechs du va et vient de nos attentes, les anguleuses brumes à certaines étroitesses d’hôtel, quand avec ce revolver finissant de nos amours, ces fers blancs de la destruction qu’aiguisaient les estaminets mouvants des rives, loin des embellies de ces quelques ciels que donnent les zincs du matin quand aucun orage ni l’incertitude ne se sont encore installés. Montregard gardait ce doute, ce qui se nommait la force possible de vivre. Alors là, nous vîmes la vie prendre cette ogive déployée dans son temps d’arc en ciel, là où sont les pavois dans la rue qui nous attend, le déploiement d’orgue d’une messe d’église romane, à l’heure tardive de cette poussière de l’espérance, la douceur de se perdre qui naît dans l’enceinte des pays de l’urgell, et de l’orgueil noir de pierre fécondé par l’esprit.
……Montregard au continuum du premier nocturne de Fauré, perdant les eaux de la nuit, cette femme blême à l’enceinte critique du jour, au ventre qui crie d’angoisse, qui mesure le jour qui rendra la mesure du jour, la chair recomposée… »
2 Février 2014
je tiens le ciel dans ma poitrine
comme un vin de soleil
nous sondions les garrigues du cœur
dans ses crevasses de glace
le soleil murmure ses falaises d’aurore
sous le pas habité des pierres
ce soleil en nous qui fait fleurir -à agrandir hors champ
de demi jour-
les étoiles récusées
5 Février 2014
passées les portes de la nuit à la lampe indécise
je respire le jour qui revient
l’engrangement de la parole à l’apparition du vide
de ce terme d’acacia à la saignée du vent
ces sortes d’épousailles dans des enfouissements de soleil
l’écriture dans les glaises de l’usure
l’empire de la parole innerve le soleil sommital
vers des encres de silences
le glacier sans répit comme un gisant
***
dieu disait : « de la glaise et rien d’autre… de la foudre accablante »
disant aussi : « sorti des sépulcres la mort inhabitable… »
…et sortant des limbes la paroi à gravir…
dieu disait : « l’espace qui nous sépare, ce lieu à la sortie de la nuit…
la mort respirant dans la peau infinie du jour
***
le cri universel des assemblées silencieuses, la pauvreté sans silence
***
le temps a son opacité
l’espace nous définit
***
le cri des silenciaires l’oblique soleil de la douleur
comment la mort survivrait-elle ?…
le repli des résurgences l’eau stagnante
les dentelles de corsage
qui criblent le fond de la brûlure
parvenu à la cime raréfiée le vent souffle
la chaleur inondée
nous ne sommes plus seuls avec un ciel neuf
dans les banquises du cœur…
***
elle disait : « tu as la parole droite comme les horizons
qui te portent,
le cœur sombre à voix haute… »
et lui : « la parole excisée
les lèvres sur le désir qui sarcle à hauteur de la mort… »
elle : « la nuit dans le torrent des silences l’éclat du verre
qui se dissipe… »
lui : « pas à pas comme à la morsure des gravillons
le cœur battant
les épousailles de la mort blanche »
***
nous portions les cicatrices les hachures du temps
dans la pierre de murato
9 Février 2014
J’occupe le monde depuis la douleur primitive
L’envers de la nuit chuchotée
…de la nuit affranchie les oraisons mulâtres…
la face nord d’une femme vivant exquisement
à la rencontre du mur …
la mort passe glisse mais ne m’emporte pas
le limon du temps laissait peu aux varechs des marées
10 Février 2014
l’air est saturé dans la cité vierge des montagnes
comme un pain calciné de glacier
l’éclat du vent dans ses robes brûlées liées à mon souffle
11 Février 2014
plus haut vers les rapts réfléchis des milans
le bleu du vertige solsticial
gamelans où sont les pierres de bronze
les vertigineux gongs d’éclats d’étoiles…
de ce jour avance la terre frénétique
d’avancer vers la mort quand les labours bras à bras
dénudèrent les poitrails du ciel
nous nous sommes aimés contre un vent gercé d’espérance
…d’un vent solvable d’espérance comme un granit fragile
sur la terre encore chaude
et il dit à la source : « ce qui respire connait le vent
qui sarcle le fond des cœurs… »
et il dit à la présentation des images du vitrail :
« pas à pas vers le ventre de la lumière »
comme d’âpres apnées avant le naufrage
des filets d’or avant la lumière
13 Février 2014
La bouche nocturne de la fontaine
comme le vent à l’amont du temps le fracas du glacier
gisant illisible du vitrail
15 Février 2014
je t’ai embrassée sur les embarcadères
qui chantaient l’innocence…
l’échafaud à la mort interminable
pour celle à qui j’ai tout abandonné
dans l’armature du temps ces pays à venir
ces gangues de soleil que l’aube consent
aux fenêtres de mon visage naissant
comment resterai-je sans toi dans le temps
qui nous dicte cette loi du temps … ?
vivre sur terre les labours de papillons d’un jour
la mort prendra mon visage avec celle de la chair conjuguée
ce bout du monde qui tient dans les ridelles
de ma paume fermée
la mort suspendue…
ce ravissement du temps en ruines
le cuivre des gabrieli sur les tours de sable de l’enfance
je répercuterai les ombres de nos abysses
mon visage d’ombre dans les rues d’amour
de mon passé
la nuit nous étreint semblables avec un feu qui nous précède
je vis le vent des lagunes
l’amour infini de celle
qui comprime le murmure
de nos lèvres
la fécondité de l’écorce
l’âpreté des étoiles
en mon jardin
la fleur narrative qui dégrafe
18 Février 2014
ces mots qui font vivre un chant de feu
dans le ventre du temps
les mains libres de la pierre
je trouve le monde contre lequel puiser des nuits d’étoiles
la lame froide dans l’air cuisant
l’arbre grandit à l’épaisseur de notre respiration
l’arbre comme l’été de cet hiératisme immobile
Patagonie ciselures inhabitées derrière des rires de pluies
sur des landes confidentes
crénelées d’amour et de glas âcres de glaciers
dentelles de basalte porphyrée
de nuit
comme une porte de sanglots
l’épaisseur des amours à moindre distance
…ceux qui vendent la mort sous nos paupières de brumes…
peupliers de nos amours
branchies de l’asphalte
aux arythmies de cœur
selon l’aboli
de la terre inoccupée de la nuit
celle qui ensevelit
la mort ajourée
au vieux cru
des ombreuses branchies de laves
je t’aime dans la mort prochaine…
quand voudrons-nous de la poussière des pierres
ce que le cœur respire… ?
l’amour a porté la mort rompue
descendant le jour pierre à pierre
de vieux nuages comme une peau qui respire
les vieux sanglots qui sentent les glaciers de la mort
la clarté fendue d’une robe au fêlé de l’azur
notre visage d’embrasure de la mort après la mort
j’ai toujours aimé de glaciations en glaciations
de générations en générations
de porosités en résurgences
de tout un temps que tu me donnes
de ces empires mortels du sable
dans des cadavres d’incendie selon les versifications
de l’aube…
la nuit qui croule d’inachevé
de cette altitude d’asphodèle le temps blanchit
dans des soleils diurnes
ce que la mort respire au corail de la mort
depuis de lentes dérives à respiration de jugulaire
ce blâme quand la mer respire les horizons
de la mer infinitive
de glaïeuls en pelures à la force inachevée
là où règnent en coulisses les irisations de la voix
d’un voyage d’hiver à la clarté de neige
de paroles en ruines fécondes
de lassitudes éperdues en nuit mortelle
bleue de mort contre murs à murs
bleuis de mort
ce que l’acier fait crisser sur les chemins au déni de mon visage
19 Février 2014
Birmanie les pieds d’éléphant les femmes girafes
et les prunelles qui se heurtent aux fougères du vent
loin des vivants dans les porphyres du respir…
parce que la peau des femmes respirent l’enclos du désir
20 Février 2014
miroir à visage d’homme d’un grand sommeil de neige
l’usure de la mort martelée dans le vent vivant
celle qui transgresse l’azur dépouillé
vivante pour que je vive
le nuage au fond du livre dans le battements des ciels
la couleur indolore du souci du ciel
cette lointaine souvenance reptilienne
comme un ensemencement de l’ombre
l’usure de la déraison
le brûlant désert du vivant
dans un feu d’hiver au-delà du cœur
le visage de l’homme qui divise le monde
passionnément dans les margelles du temps
dans les herbes renaissantes où l’homme s’est couvert
de la transparence de son miroir d’ombre
meurtrissures où la clarté ne manque de paraître
dans des alphabets d’ombre
le cœur cesse de battre dans des arythmies claires
de bouches étoilées de nuit
24 Février 2014
Le temps de l’acier ne nous a pas quittés
en cet emplacement de la mort
dès les premières épaisseurs de la naissance
nous sommes restés sur des routes de ferrailles
à attendre ce monde qui perlait rond
comme la pelure d’une larme
dans Wagner il y a cette faille blessée qui entrevoit l’infini
les murs de ma vie cognent à la force des montagnes
hissant des tablatures de nuit
comme une fracture qui emporte
ce soleil résonnant de plusieurs milliards
de foudres inhabitées…
« tu es vivante pour ce qui nous fait vivre
dans le temps des foudres
sillons au flanc des sillons dans le couteau du labour »…
dans les mains pleines qui tiennent le soleil
aux contrebutées du temps
aux architectoniques ruptures de l’ombre
le baryton de la troisième évocation d’albert roussel
de toute la force de l’ocre et des eaux fleuries accablées
le visage de la mer dans les rendus du varech
aux paupières de voyage qui nous respirent
je cherche ton corps à l’étoile probable
vers les doubles solitudes du jour et de la nuit… « la flanescence
dorée »…
tu n’es pas morte dans ma solitude
ni dans les ballasts de notre sang
comme je tirais le rideau sur nos ombres
à la peur d’aimer ouverte sur un trop espéré
de cendre
tout le givre de la solitude mutante…….
tu portais les perfections de l’amour
et ces parfums qui ne reviennent pas…
comme ils venaient de leurs amours de sarcophage
à l’orient déchiffrable
le temps prenait le temps de mon visage
tu frappais du bronze la cloche des orages
à la seule volière des désirs
comme en parcourant les masques du monde
tous les vivants vivant du vivant d’une femme
1 ruelles étroites
froides et enfouies
sous les vieux enjeux des néfliers
2 avant de connaître la fin du monde
la nuit inhumaine pèse les lingots
au ciel parjuré de tes lèvres
l’ombre veut jaillir d’astrolabe de l’oubli
au flanc blanc de falaise
des sillons étoilés des cartographes du ciel
je suis toujours la forme de ton visage
…l’amour emmuré sous le cuivre de mutité
à la force de la neige
l’araignée nue à robe de coquelicot
à étreindre le monde
25 Février 2014
native d’une pluie aux plus beaux yeux
qui scellent ces nuits que j’invente
26 Février 2014
l’haleine bleue du fond des terres mûries de la mémoire
comme les ossements à l’accoudement du vent
les falaises hirsutes du temps des vagues impérieuses
vivant d’une vacuité de nous-mêmes revenus
27 Février 2014
d’une humanité trop espérée les ruelles grises des buveurs
qui divisent le monde
l’homme à venir sans visage…
nous ne vivrons ni d’ennui ni de foudre
j’ai froid de vivre quand le bout du monde est proche
je t’aime à la ressemblance de nos ombres absolues
dans la ténèbre du jeu qui vient de ce nocturne grand hasard
brûlant de désert
d’une ville de sables naufragé j’invente ainsi
les mots de ma mort
et comment brûler ce temps qui nous tend les bras
toi vivante dans le vent vivant ?
nous sommes venus pour posséder le monde
d’un ciel de métal loin de nous même
je suis sur terre pour t’aimer de vent fécond
trouver un poète meilleur que moi oui
mais plus grand ?
Rameau au soir de sa vie : « maintenant j’ai moins de génie
mais plus de talent »
la mort d’Isolde infinie
tendue à quelques cordes du désir
dans les joutes étoilées
la mort nubile
d’Orion en Sirius
naines et joue contre joue
Wagner Toscanini les alliances fécondes
lointaines et heureuses l’octave ascendante
du baiser d’Isolde
1 mars 2014
je ne suis pas l’homme d’une seule fidélité
vertueuse de soleil
enivrante de lumière
dans l’amour né de nuit divisée
***
montagnes des solitudes à la neige de pain blanc
ma riveraine à la source du cœur
ton visage devient le miroir tutoyant
à vivre ici du désert
***
d’un baiser de nuit bleuissant l’air raréfié
comme un souffle clairsemé
***
et de quel amour de meurtrières sans engendrer la clarté ?
d’une fontaine de prairie pour mourir de désert
***
de ces lavis respirant la foudre
pour oublier l’ininterrompu
les vasques blanches comme des toits du monde
***
l’obscurci qui dicte le souffle
la palmeraie comme une porosité
dans le monde
***
l’inachevé d’une transcendance que le vent cherche
le marbre à l’éclat de ce souffle haut et court
***
la femme tétanise comme la mer
de sa clarté du levant au couchant
***
redonnez leur le visage du sable qui recompose le baiser
***
ce cœur qui respire l’énergie de notre douleur
l’absence devenue humaine
…la caressant comme une pierre de marquise…
***
5 mars 2014
ton regard défait les orages à l’ombre des loups
il déjoue les épaisseurs de l’été
***
7 mars 2014
dans quelles conditions brûlèrent les livres de la bibliothèque
d’alexandrie ?…
***
nous irons là où sont les pierres les failles et la matière
d’un monde à démêler le mal
le mur qui cogne de sa force de cloison
d’un brahms à vive mélancolie
la source à la claquemure
***
le pont rouge sur une fertilité de meurtrissures
japonaises…
***
8 mars 2014
De toi de moi la source du sang
pour nous être fidèle
***
la nuit ploie sous ses arcs d’incandescence
dans la clarté grandie nous en rendons raison
***
il fait une nuit de pyramide que le temps dévore
***
comme une parodie de nuit
cette béatitude d’enfer
dans la carcération d’un jour vacant
***
Je t’avais aimé de plein soleil et de plus value de mal être
***
En plein midi cette pluie d’étoiles… ce gouffre où nous allons
***
longtemps errant dans salzbourg brahms entre les dents…
***
t’aimer dégrafée comme une marée…
***
excisée de chair et de temps
d’embrasement ensevelie de nuit
comme aux portes battantes de valparaiso
***
dans ma ville errante de néfliers
et de boulingrins
ma ville furtive
meurtrie des derniers vitriers
l’embrasure du temps l’espace clos d’un nuage
***
9 mars 2014
c’est dans l’aveu de la terre et son visage aux plaies d’ivresse
que s’enracinent nos amours vigneronnes
***
plus grandes que les circonférences du cœur
ces sphères qui m’attachent à ton désir
***
dans des yeux de misères
tous les éclats du vent
quand la nuit se retire
de sa force de sable
***
11 mars 2014
j’ai rêvé dans les feux qui dévorent
tous les tréfonds soupçons d’une ville de transparence
comme avec une haine de la mort
***
cette toile de jute de notre peau stridente
de son haleine d’asphalte qui nous rend vivant
***
pour s’anéantir pour renaître à la vie vivante
les persiennes donnent à palpiter
des jalousies de soleil
***
la mort m’a mené vers toi dans son triangle de renaissance
longtemps vers des souffles de pourpre
au geste du monde immémorial
pour reparaître dans l’abîme naissant au biseau d’un miroir
je t’avais crue morte penchée et odorante
comme ces beaux lys aux jonchaies tactiles
d’un cercle de silence…
***
14 mars 2014
quitter ce monde d’un cœur libre la désespérance
de l’avenir au mors de la mort
***
17 mars 2014
ces cloches aux plus puissantes volées
hautes comme la mort
enracinées de leur mur de bronze
***
19 mars 2014
j’occupe la solitude obscure de mes amours
dans des chaos de ciels
avec des mots de soleil
les rivières bleues de tes chevelures
***
de la mort qui donnait chair à l’emblavure du temps
***
de ce vent qui ruisselle d’oripeaux de châteaux….
***
danseuses aux bras glabres comme statues mortes
et celles irisées à cette naissance du vivant…
***
20 mars 2014
rien qu’à fendre le froid le pas qui te précède
lié aux routes qui nous habitent
***
dans nos amours de bastingages irisées par la houle
lacérées dans des prairies qui naissent
***
je cherche le parchemin de mon visage
la langue obscure qui parle de la source
et le blé vert de la première rencontre
***
je vivais ainsi du vent de Valparaiso
de l’écorce fendue de mon abîme
***
celle qui peuplait mon cœur des oripeaux de l’avenir
comme ces rues qui montent vers des gouffres au cœur de l’homme
de cette nuit qui distille le givre fendu de nos baisers…
***
t’aimer d’un cœur dissident…
***
l’eau dormante l’alangui de la source
le tison de la garrigue
et la cisaille qui cigale
***
dans le livre des ivresses la terre a sa propre fécondation
***
et quand la pierre succombe est-ce le visage d’avril
à l’éclosion ou le rendu de l’âme ?
***
la nuit m’attend de sa neige féconde
de ce bleu de glacier les bras tendus de gisants
***
épées d’or aiguisées à la corne qui signe la fin de la nuit
cette armada de fer de la plus effilée des rancunes taurines
l’aube filandreuse du désir
les joues roussies
sur des épousailles de valses
***
25 mars 2014
la terre se soulève de toutes ses failles
comme font les femmes qui inventent la vie
***
comment vivre l’art de mourir de notre vie de mortel ?…
***
L’amour infini :
« des milliards de baisers pour toi » comme je l’entends
au téléphone…
« des millions de baisers… » dans le message qui suit…
***
je savais ta voix dans la faille de la pierre
camus sur une tombe de pierre sèche dans le froid du lubéron
d’aimer jusqu’à l’âme…
***
dans ces pierres sèches dans cet amour du monde
plus que propice
elle élevait la lumière travestie
jusqu’à l’amertume blanche de l’horizon
***
Prière pour nous autres charnels
« heureux ceux qui sont morts… » Péguy
***
J’arriverai vers toi par les portes de la nuit
***
la source de tes chevelures dans les désordres de la lumière
tenant sur tes seins l’ombre du cœur qui décolore
***
j’ouvre enfin mon ombre à tes tablatures de soleil
ton cœur d’ivoire…
nous avions peur de durer de toute éternité
1 avril 2014
notre rivage à la laine de l’été
les nuages aveugles des temps
qui se dévident
…la poésie c’est l’âme qui se frait un chemin à travers les paroles
ma parole est régulière dans l’encre de mon cœur
dans la métrique du temps
***
comme nous sommes morts charnels
dans des beautés de Beauce
ces moulins comme châteaux
moutonnants comme nuages…
heureux ceux qui sont morts
à l’épiphanie de la mort
à la glèbe des temps fertiles
***
ce que dure ce temps de la mort
mon amour gouverne dans l’inféodé des profondeurs
la terre tremble du plus lointain de nos baisers
***
les femmes perdaient toutes corolles à ginasservis
de sisteron à manosque à flanc de faille
de ce cœur qui grisaille hors les murs
***
des désespoirs à boire des sources de vins blancs
ces millions de baisers de refleurissement
de ces gerçures du temps qui peuplaient
nos baisers de pétales de solitude
***
l’inconditionnel du sermon sur la montagne
au puits le plus puisable de la lumière…
***
nous nous sommes aimés dans des palais de sables
et contre des murs d’obscurités
étoilés de la vivante rumeur du monde
***
celle apparue portant le sceau violent de la terre
***
pour faire vivre encore les morts nous donnons dans la clarté
les litanies de jehan alain….
***
mais que dit encore cette obscure vallée… ?
***
le temps de notre nuit qui s’en va
l’obscure désir de la plénitude
***
27 avril 2014
nous allions vers les vasques d’une aura de lune
de lumière qui s’engrange
j’ébouriffe le désir des astres
les chevelures de celles du haut constellé
De drailles
Mon amour dit : « je t’écris sans pudeur à m’en déshabiller le cœur ….»
***
ce temps possède le dôme de l’agonie j’ai senti la foudre
dans son goût de cendre
***
10 Mai 2014
1 la mer se brise sur nos rivages de cœur
***
2 elle irisait au ponant de la tristesse
la rivière emportant l’écho de la pierre
***
3 celle que j’aime au venin de la morsure
***
4 les clairières avant les grandes orgues du noir…
***
5 elle aimait la jonchaie du temps
comme à trembler d’un cristal de vertige
***
6 j’écoute la nuit l’étoilement de ce que dit ta voix…
***
7 bleu des lagons de la tristesse
***
8 si nous ne mourions pas comment éclairer la nuit ?
***
9 dans le secret de ce monde
et à la face de ce monde
***
10 on ne peut aimer qu’irrésoluement
D’ ASPREMONT DU 17 Mai
Demoiselle aux baisers de fleurs
de fleurs et d’oliviers
la demoiselle aux baisers d’impasse
de la ruelle au « mur inversé »
***
27 Mai 2014
encore mon corps comme un tremblement de terre
***
31 Mai 2014
L’outrenoir à la lèvre à chaque fois vierge de la morsure
de ce souffle à la douleur inhabitée
j’occupe ton corps de toute la verdeur
du plus profond de la terre
***
la nuit n’est plus adossée qu’à la chaleur de l’ombre
où nous dormions accueillant à nous même
au levant du jour
1 Juin 2014
mon désir enserrant le cœur des nuages
désir qui porte ton visage
jusqu’à la blancheur de la nuit
***
comme un homme de toujours dans son ravin de sommeil
comme la femme attendue au secret de l’origine
pour connaître la nuit dans sa fin du monde
***
2 Juin 2014
et soumettant mes fantômes tu passais la main sur mes paupières
demain au partage de la nuit
dans le bleu qui désaltère
ton visage traversera mes songes
***
3 Juin 2014
t’aimer dans de larges limousines
le cœur à même le cuir des étoiles
***
4 Juin 2014
l’abîme des sources l’eau lourde qui gît
en amont de l’herbe lumineuse
***
ce vent qui me mène jusqu’à toi comme un labour de bronze
l’amour blotti contre la nuit maigre
***
et quand le vent souffle je te garde secrètement
dans le plus profond du baiser
comme si je tenais le monde dans la fonte du temps
***
l’herbe haute comme un défi
***
6 Juin 2014
notre nuit a la fertilité des violences
et la fragilité de coquelicot
***
7 Juin 2014
je te vois dormir comme une source unique de murmures
qui me disent vivant et sous les plis de l’aurore
nue
***
9 Juin 2014
nous traversions les rues de la ville dans l’élan physique
de notre immatérielle téllurie
ce goût de baiser qui dessinait un ciel
***
11 Juin 2014
fenêtres qui laissaient passer les anges
nos mains désunies jusqu’à la nuit blanche
ce sommeil d’or au kiosque de la nuit
maigre et nue porteuse de baisers
sur la nuit close
les volets ouverts sur les lèvres migratrices
***
comme des portes d’orient nous ne dormons plus
sur les ombres de nous-mêmes
tu rends public le vent qui me sépare de toi
et l’haleine de l’herbe coupée
porte la cendre de nos visages mouvants
***
14 Juin 2014
dans la nuit qui descend
comme un cœur monumental
je caresse l’immobilité de ton respir
***
dans le blancheur lunaire décousue ce rêve des sources
comme un abîme de mer
désuni
risquant la mort comme on découvre un sein
***
15 Juin 2014
dans la chambre bleue tu donnais des baisers scellés comme la pierre
les émergences de désirs s’abreuvaient comme une sorgue
***
16-17 Juin 2014
pour mourir charnels
loin des vins de la nuit
le cœur s’arrête
gorgé d’étoiles
***
19-20 Juin 2014
… « belle qui tient ma vie… » comme un vin nocturne
je reste au carreau des veilleurs
et tu poses tes yeux sur moi comme un vent de gravité
à la façon d’un bleu d’amour à la fin des orages
***
chaque page de toi et moi nous éloigne du déclin du jour
***
naufrageuse qui dénude au pourpre d’après-midi
derrière les jalousie closes
les secrets murmures de la peau qui repose
***
lèvres traversées à la fièvre de ton trèfle
fustigeant les abois les clameurs et le vent qui déchire…
***
du plus large de Provence de moulin en résurgence
mon désir enserre les abois au long des fleuves
comme les enluminures du souffle ensorcelé
des amants
avec toute la verdeur d’un val de nymphes
***
j’errais longtemps dans les périphéries d’un ciel
à nuages décapités
loin des villes torrentielles ta main dans la mienne
ce souffle haletant d’un amas de nuit sans paupières
***
je ressourçais la caducité de la vague
dans l’épicentre de nos ivresses
là où tu m’aimais en ce temps de zinc
***
tu donnais la grâce des hautes rives enchevêtrées
de chevelures avant le couperet
et la nuit fertile dans ses éboulis d’astres
***
viens-tu violenter l’embouchure dans la pierraille d’un seul sourire
toi loin de moi la lyre désertique
dans des affres doubles de solitude ?
***
du temps qui nous inaugure se hisse au profond de la chair
la respiration d’un homme
***
nous seuls de plein vent cœur de bœuf cœur de pigeon
***
l’art abstrait est inventé chez les mayas et à versailles
avec l’art du vide
les valenciennes grecques
louis XV est assymétrique feuille d’or sur le miroir
les cinq : Le Nôtre Le vau Le brun Lully et Louis les cinq ailes
***
29 Juin 2014
la nuit me prend près de toi avec l’herbe qui désire la terre
l’horizon tourne dans sa vitesse de cercle
(20 boulevard de Magnan)
2 juillet 2014
du temps qui nous inaugure sur les ressacs du monde
l’homme décapité s’accorde à la ligne de voûte
du nuage
***
d’un vent abstrait la mise à nu de la femme au chant de pierre
***
pour que la nuit finisse des abîmes d’oiseaux déchirent
le rideau du jour
en leur langue gutturale de leur cri de poignard
***
4 juillet 2014
la mort me porte dans les anfractuosités de tes désirs
l’avalanche du temps qui à force donne les orages et les griffures
de silence sur les jalousies de nos désirs
ma mort inaugure
***
je sens comme une chaleur opaque en un lieu de grandes orgues
quand les dentelles du temps pierre à pierre récitent
les corolles de ta fertilité
***
Manosque un jour m’a dit prend mon cœur
dans la ferraille des saisons
***
sous les rosaces la limpidité du jour
l’exangue nudité de la lumière
de celles qui péristylent les approches du temps
***
le crime du temps de ne pas croître plus
qu’avec les ferveurs de nos moulins
***
… et je reste d’orage…
comme de languir ce monde dans ses anciennes strates
***
mon amour meurt à chaque battement de goélands
comme cri premier aux paupières de nos balcons
***
la mort est morte bougresse de ses vignes d’immortalité
comme les glaïeuls aux franges de toi avec le monde qui diminue
au fond des mers d’une mort qui dit encore non
***
mon cœur sent de ce vent de brûlure
l’amour tremble d’une tubulure de soleil
d’un vent de nos naines orangeâtres
l’amour vocifère de ses silences
***
femme de cicatrices dans l’acier de la misère
mon tourment ma nuit au seul sillage de ses lèvres
***
mourir pour partir Roland de Lattre Roland de Lassus divin Orlando
Rolando di Lasso faussement nommé- Orlando di Lassù en ce qui devrait
être logique italienne- pour ce divin qui veut dire en toutes langues
Roland du dessus Roland au dessus
***
tu t’enivres de mon possible désespoir
tu irrigues mon cœur d’une mort certifiée
***
mon âme est respirable du lointain tranché de nos glaciers
***
ma nuit couvre un empire de douleur…
cette façade à nu …
comme une main large sur les incertitudes
***
comme tu le voulais d’un cyprès de quelques amours rugueuses
dans le blême du jour
la plénitude de corps à corps qui te sied comme pour une mort blanche
***
comment t’aimerais-je de cette douleur à dix sept broches ?
t’aimer de la solitude des étoiles ?
***
et que penser de Mahler reprenant depuis Steinbach
ces gorges de couleurs lac contre lac ?
***
ce temps de continuum… au-delà de mes ossements
***
cadre du vide sidéral d’un cœur par deux fois…
***
la nuit décuple sans soleil
la nuit sur l’amertume du temps
***
c’est dans le ventre cru du temps que sont venues les altières
convives
des plus lointaines lèpres qui se donnent contre les murs
***
9 juillet 2014
en fin de nuit toujours le chant des goélands
et puis le festin de la peau
***
ce que le ruisseau chantait de vieux soleil et de vin neuf
sur ta bouche
***
la nuit rieuse qui ferme les paupières
ce bleu planté de mes yeux du plus profond des mers
***
11 juillet 2014
de cœur comme de voilure sur les ports à languir
derrière les fenêtres le navire à ravir
de pierreries l’île nue
***
charruant exil l’horizon tambourinait
tes lèvres disaient les mot mêlés d’or et de sang
d’un visage de tendresse à la lame qui emblave au désir du ciel
***
comme la mort appelle dans les raucités du vivant
***
12 juillet 2014
dans cette naissance du monde à l’ombre réversible
mon rêve de ta peau de tumulte
***
la nuit dans sa douleur muette la peau vive
sous ta poitrine qui respire
***
l’ombre dans sa fluvialité débourbant la métamorphose de nos amours
***
je chante le sable de notre nuit et son avenir de madrigal
***
13 juillet 2014
fermant les paupières pour naître et nous reconnaître
nous avons dit oui au monde
***
de quelque féerie qu’éclaire le solitaire
à la pendaison noire
le ciel m’oublie
***
juste derrière les grands cimetières
les arbres banalisant le temps
continuent de croître
Parc impérial de l’enfance où le ciel s’était rêvé
notre toujours cœur double grandi sous les gros ventres des platanes
***
dans le froid bleu de nos amours d’acier par temps d’azur
où nous rêvions de nous
***
aurait-elle la sagesse de cristal
celle qui me donne le bonheur de ses larmes ?
***
du chant des albatros les rues étaient encore nues
de ce pouvoir de bronze large et profond
de blancheur
de ce languir de tes lèvres
***
mes nuits étaient larges comme au balcon de notre nudité
les draps avaient la blancheur vivace des goélands
***
nous étions dans des vaisseaux rougis « come la nave va »
celui du large qu’on ne quitte des yeux crépusculaires
celui de notre sang où sur les lèvres manquera le souffle
***
je sais que sur ces balcons d’amour tu me prolonges
la nuit et la rue pouvaient être amères
des trèfles du cœur qui nous parcourent…
***
c’était le crépuscule comme autant du vineux de tes robes
***
je te déshabillais sous toutes nos fenêtres
les étoiles comme réverbères à la pointe de tes parures
***
le coq de roche péruvien
***
15 juillet 2014
de notre résurgence de pierre morte le figuier des étoiles
***
le soleil émondait les seules excoriations de notre temps
celles-là même des paroles d’engivrement
***
tu te lovais proche d’un torse mûr et d’un cœur rigoureux
***
les voilures des vents abolis frappaient mon cœur devenu double
***
16 juillet 2014
nos havres de solitude murissaient dans les flambées
vivantes de nos métamorphoses
***
ma vie est d’émeraude tant je tiens ferme
la source de ton reparaître
bleu et blême d’estuaire
ma vie s’éblouit à nouveau boulevard de magnan
***
je viens de vivre quelque part sur le mensonge
mais je vais aussi à la ressource d’un vent premier
qui m’inaugure
***
17 juillet 2014
je vivais de ces sommet d’aigle de cette dernière enfance
de l’azur
de la troublante brûlure de tes baisers
***
mon cœur frappait sur ta poitrine du plein bronze de mon désir
d’un frisson nocturne et de goélands glauques proches de l’aube
***
…comme je lisais Gracq sur ses bleus chemins de foudre
***
ta peau comme Venise que d’un mûrier baroque
je lisais le temps de dentelle de tes murmures
***
plus nuité de foudre qu’à la houppelande nocturne
le navire dans ses éboulis de solitude
la ville coulait dans nos veines
***
même de soleil agonique j’attends de ta peau bleue
cette foudre d’aurore qui s’immacule
***
plus un homme est vivant plus la glaise dédorée
de ses soleils froids
est infertile
***
je vois le point du jour dans le creuset de l’âme
dans un limon d’après les vagues succédantes
***
dans les voilures du temps qui gardent de silence l’amour émondé
loin de moi-même ce silence de glacier
les matins édentés où je couche mes vieux os
***
dans le manque d’apparence de la fièvre
de cette brusque incandescence de désert
crissaient les ors désunis de la lyre
***
celle qui chantait le gloria suranné du temps des blessures
***
mes amours crissaient à la conque de ton ventre
dans ce cœur sobre où j’ai tant de raison de me perdre
***
comme faisaient les guérisons dans des halètements d’exil
***
19 juillet 2014
pour mon dernier souffle encore toutes les étoiles
à l’embarcadère des morts
***
des vieux gisants à l’écho des boulingrins
la poussière de l’enfance au parfum des néfliers
***
1-morte y faire 2- lasses et à la rue
comme aux vieilles orties litaniques et nus
blêmes et vastes dans les envers éplorés
mes amours mortifères l’enfer au fond de la poitrine
***
dans un même vent de foudre comme dieu jaillissant
un froid de montagne sur la pelure de la mort
***
par la porte des lagunes à l’encablure du jour
dans le souffle des conques
***
d’amour et de goélands dans des grisailles de murs
qui chantent les douleurs d’écorce de la nuit
la mort blanchit d’une seule aurore
***
J’assouvissais le temps asphyxiable des ténèbres
***
je venais à la ferraille à la nudité du temps comme aux étoiles
qui guident de bleu Valparaiso portuaire
ce que lissait cette érection d’étoiles
et les grands fascinants du ciel
***
de Sisteron et de plus loin encore
dans le diluvien du corps
dans des Jabrons d’abîme
comme à t’inviter dans ton cœur de barbarie
***
l’oriflamme le cœur le blason
les volets clos l’acacia d’amour clos
les amours en chantier les volets épris
la caducité d’acacia des givres sur le temps
***
nos amours ne sont pas sans tendresse
elles portent les volières des goélands de la ville
et la nuit qui transfigure
***
la blancheur de la nuit qui prive le cri guttural
dans les vernissures de l’aurore
***
comme avec le froid de l’alto et le rêve du cristal
je t’ai aimée nue et offerte au balcon des fièvres
comme un astre nouveau
***
comme un portail d’érable à chaque murmure… et plus qu’un homme vivant
***
nous ne pouvions avoir prise sur les phares finissants
tant les guirlandes hourlaient sur les vents qui marchent
(les chats et les goélands sur les détritus de la nuit)
qu’ au loin une femme attend
***
…et nos nuits n’étaient pas si loin de la mer
pleine de ce qu’un homme d’incertitude
marchât si loin de la fête
***
notre vie s’écoule-t-elle de toutes ces larmes du glacier ?
***
John Cage avait le silence
la nuit close des claviers
l’ivresse comme un nu….
une jonchaie de ciel
***
la nuit dicte
***
mort lucide – d’un pas froid de gravier
***
20 juillet 2014
ma roseraie depuis les plus roses prunes
ce cœur grossi d’un beau baiser de givre
***
21 juillet 2014
le granit de ton âme
vers des digues
comme ce que la mer retient de notre naissance
***
22 juillet 2014
dans l’expression blanche des réclusions de glaciers y a-t-il
la blessure de notre souffle écaillé d’or…. ?
***
dans le visage de ta passion nous traversions les allées végétales
où il n’y a plus aucune ogive d’empreintes de la mort
***
les yeux invisibles du regard…
***
je t’ai rêvée sur ma poitrine de tout un vent haletant
***
La nuit inonde d’un souffle de paroles enfuies
***
des fenêtres du jean bart la tristesse de paquebot des grands larges
***
de l’ombre intime dans les courbures de l’horizon
lissant de racines d’orage les plus purs sillons de la terre
je n’avais que le chaume incandescent de la solitude
***
la mort initie roulant l’or vierge
d’une Eve à venir
dans les sources du vent
s’aiguisaient des approches lentes de néant
***
la mort s’investissait dans la profondeur charnelle
à hauteur de famine
***
je n’ai plus comme crépuscule que tes marches de rizières
dans le tranchant jaune d’un jour de balcon servi d’étoiles
***
24 juillet 2014
comme celle qui voit l’âme hors le tunnel des âmes blanchies
l’homme au visage grave vers le fruit qui désire l’acier de sa parole
***
26 juillet 2014
comme d’un cuivre enserrant d’anneaux ces bras
qui nouent l’amour d’un cœur emporté
***
roses rouges par neuf
de ténèbre et d’amour
je te sais vivre vive
d’éclosion dans tous les gloria
de ta bouche ce matin monte
dans la lavande
de tes chevelures
***
…de l’incursif bonheur qui nous aiguise…
***
le soleil en biseau comme ce qui se cache
pour dire combien nous nous aimions
***
…pour jouer de son corps comme d’une musique de chambre
contre les murs obscurs à fendre l’âme
***
27 juillet 2014
les boucles de ma vie fleurissent comme autant de cerisiers
japonais dans des printemps de voluptés altières
des fleurs de montagne en flambées l’amour s’est asphyxié
de tes chevelures de soleil
et de mes peaux ruisselantes
***
(Rimbaud) j’habitais dans mes déserts de poussière
des vêtements de défaite
***
tu resteras la cicatrice vivante de mon repentir
vers des espaces d’oiseaux où le sommeil est rare
***
la vie inflexible jusqu’au fond des rivières
et le vent dans les sources
d’un dormir des ivresses
se donnent les parures
d’une clarté de cortège j’ai toujours habillé les artifices
de l’amour
avec des masques de crépuscules
***
dans les besaces de la vie dépeçant les ors crépusculaires
les plus grandes amours sont en juin
***
je ris du marbre de l’orgueil
***
nous nous aimions de fruits rouges de passions
dans des ambroisies de cœur
jusqu’au ponant de l’insomnie
***
ma ville m’appartient où je te perds
éclose d’ivresse au bronze des cloches
de ce reflux d’épousailles flétries
belliqueux et nobles
la chambre et les crimes
à la venue de ces territoires
soulevés d’horizons
***
la neige se porte dans les orées du silence
d’un chien jaune et d’une portée de marguerite
comme un azur glacé
dans toutes les dimensions de nos baisers aux portes closes
***
d’un vent nubile l’ecchymose de pleine poitrine
***
30 juillet 2014
mes paroles font mourir les amours là où la terre s’assouplit
le ventre des désirs respire d’un silence aveugle d’ombre
***
tu vivais d’un pays de lavande là même où habitait
ce jour brûlant d’un désir de désert
***
le temps vient quand la nuit tombe
***
nos rêves étaient en fracas
tu refermais les sangs qui se mêlent
au plus loin des pontons des galaxies
***
j’ai caché ta chair jusque dans de plus grandes justices
jusqu’à la limpidité de l’orgueil
à perdre le ciel dans ses azurs de douleur
j’ai caché les ravins de ton sommeil dans mon miroir
la vie future que tu prenais dans la main
l’ombre cisalpine aux plus larges prunelles
d’où venaient des pleurs d’angoisse
de meurtrissure contre meurtrissure
les lèpres décaties de nos ombres qui viennent
***
et que le chemin se perde et les pluies d’un ailleurs des astres
demandent des bleues naines revanchardes
là où j’annexe le sang des galaxies
***
j’innerve le temps de nos replis et les ventres de la nuit
***
cette nuit qui inaugure la plaie du temps
et le comptoir de bar de ceux qui vont mourir
***
l’irritabilité du temps de ce soleil qui perd ses plumes
***
j’invente l’amour pas à pas dans des engouffres de nous-mêmes
***
mais d’où venais-je ? du quatrième du jean bart
des baisers de l’ascenseur la nuit venue
d’une complexité de goélands
***
mon amour finissait dans des draps clos de misère
sur des champs de désastre
mon amour revendique le nom de sa souffrance
mon amour dicte le lieu de nos absolus
et je n’avais pas même le temps de t’épeler …
***
nous voici dans des temps imaginaires
dans des pierres à dicter les cavités
de la nuit et les jalons de la tristesse
***
31 juillet 2014
l’été est mort comme « jean bart »
nid tranchant d’albatros
de cet airain où le pays brille
de ses guirlandes de navire
***
Je ne trépasserais pas de mes rêves
***
au pas du jean bart je m’en vais voir le miroir
de nos cœurs les volets à nouveau clos
2 août 2014
Villa lulu chemin du petit fabron aimé martin patrick le basque
***
l’hiver est comme la vieillesse disait stendhal
comme les amours la sécheresse de mort des amours
***
ce joug blanc de fantôme d’un infini pariétal
***
ce que la nuit trace dans le péristyle d’une ville
ce sont ses rivières et les franges de ses rivages
au plus proche d’une graine morte de solitude
***
plombée d’aurore sur ce jour qui nous espère
***
c’ était toi ou le soleil
ruisseau tu déhanchais des paroles d’eau vive
***
le vent tombe sur dieu
***
3 août 2014
la lie de la solitude comme un cratère de lune
***
4 août 2014
comment pourrait-on regretter ce vent qui nous a traversé ?
nous nous étions pris les lèvres dans la faim bleue
du ciel des clochers
***
platon donnait-il des bornes aux étoiles ?
à la luxure constellante…
héraclite naviguait-il dans les eaux troubles du guetteur ?
***
nuits veuves dans le cercle des solitudes
nuits qui touchent la chair de mon insomnie
dans les clartés vivifiantes des férocités
et des barbaries à grandes dents fauves
***
hors du cercle où je t’eusse voulue
toute repaîssante de désespoir
je revendiquais un vent accorte
dans des velours de désert
depuis ces cris de goélands
à la nuit de femme désireuse d’oubli
de famine désirante
***
tu tiens ma nuit d’astre privée
avec la femme qui masque
dénuée de ses promesses
***
crépuscule incendiaire de la nudité…
rayon vert
***
dans les mûris du désir
le soleil abyssal
sur des terrasses d’ambre
de ces chairs que l’on cache
mûrissantes et larvées de ténèbres
***
comme le jour achève l’horizon au billot du crépuscule
j’implique la mort du monde bleu de ma nuit
la tutélaire extase de la neige d’incertitude
grave de larme d’un temps aux volets bleus
de finitude distinctive…
***
col de la lombarde de pleine poitrine
***
le lyrisme d’ « un serpent d’étoile » à demeure cerclée de nuit
***
mes nuits devenaient ivres je nous sentais mourir
jusqu’au dernier cuivre
col de la lombarde au ravissement de la pierre…
***
nuit tellurique je n’étais qu’un éclat à la muraille
droite au flanc de nos fissures
comme un festin d’araignées les angoisses de l’aurore
le temps solvable d’une mort ébruitée
***
en tes bras nus dans ses bracelets d’argent
les nuits eurent de multiples aurores
***
….et toutes les orgues du désir dans leur désastre
et tous ces chants de goélands sur les ailes
de notre temps qui arrive
***
dans les mailles miraculeuses de la fin de la nuit
nous sonnions les haubans des vents de lumière
tout auréolés des étoiles qui nous suivent
***
j’invite au lyrisme des noces de magnan
les larmes de la patience
le regard levé au-delà des volets clos
j’ai dans la poitrine ce regain de lyrisme
qui s’abattra comme étoiles encloses
***
nous avons vécu les quatre vents de ta famine à venir
et les courants d’air salvateurs augurant du désir
***
on peut mourir de n’aimer qu’une fois
dans des calvaires tristanesques
on peut déceler des pierres vers ton visage
déjà vêtu de sombre
***
comme la vie nous a lié de cette blancheur
de verre cassant
nous nous hisserons vers des hauteurs d’orage
à la volière sonore des perles
***
9 août 2014
s’aimer jusqu’au ventre du torrent…
***
la lumière de la pierre rendait les écorces d’octaves de ta fidélité
***
des naines des rouges des spectrales des parcimonieuses
de celles de la mort desquelles t’aimer
jusque vers le ventre de l’univers
***
des plus hauts diadèmes vers les sphères nidifiées de l’âme
***
je pense à brantôme dont je suis un prince par privilège
***
l’amour m’aimait comme je faisais son lit dans des torrents de paroles
à la structure du cœur…
***
la voix oblongue
ce que la lumière lyrique prend de ta main
***
10 août 2014
la mort amarrait le plus grand vide des tombeaux
derrière le temps et les lucarnes sur les astres
la mort disait que nous étions vivants derrière les désastres
***
les chemins de pierres comme le phare
qui roulait sous mes paupières d’insomnie
***
je t’aime de la dissymétrie des collines
barbare accorte à mon cœur
***
12 août 2014
dans le chant des semailles et la ferraille des étoiles
le labour lyrique
***
… et elle dit succulemment après l’amour « tu as bien pris ton pied »… ?
***
la compatissante métamorphose des serrures
de petits jours blêmes…
***
l’amertume au fond des prunelles
et la blessure des rêves manquants
***
des jambes blanches d’une nudité louis XV que sont ces dentelles
cannelées de nuits pigeonnantes et de terre qui tremble
***
17 août 2014
beauté andalouse qui me rend vivant comme un matin de fête
plus douce que la douleur dans sa voix d’alto
***
il reste entre nous des lettres amoureuses
des épées effilées de désir
***
de croire l’aurore propice sur les écorces criardes
des goélands
nous nous perdîmes dans des vallées
à la tristesse d’orgue de notre chemin
***
à force de montagne à force de chemin de cœur
l’aridité du temps partage des solstices de douleurs
***
restant seul devant des crépuscules de vide
la poitrine recule d’angoisse
dans sa basilique de douleur
***
le soleil dénoue toutes les volutes du temps
les chevelures de tes naufrages
notre amour comme de sangs mêlés
***
j’avance vers d’irradiants calvaire d’une chambre sale
dans les cris du matin
bleu d’ensevelir le monde dans l’écho de mes failles
du plus beau bleu silence en orgue de plein jeu
***
le temps tremblait de ses vasques d’azur
comme mes épaules
qui prennent le poids de vent de tes désirs
***
nous nous aimions comme bienveillance tectonique
sur de larges estuaires
de résédas de boulevard…
***
l’amour nous comble de nous être fidèles…
fruits mûris des hommes au regard nouveau
***
18 août 2014
dans l’échancrure du désir les femmes écartèlent le temps
dévorant la terre…
***
20 août 2014
ces chants de baleine qui ne sont que douleur….
***
n’y a-t-il pas une autre vie terrestre des nuages
qu’une fenaison de dentelles de ciel ?
***
des douze sons fondamentaux selon schönberg
sans retour de l’un de ces sons avant que ne s’épuise
le série de chacun d’eux
comme à la bouche du moulin qui puise
à l’eau cristalline de l’émotion de moïse et aaron
***
dans des bouches d’amour des beffrois d’ombre
et les discordes de l’orage
je m’évertuais à fendre l’âme de son souci de falaise
***
le monde clos à la serrure des espérances
***
je t’aime des toutes les guirlandes d’insomnie
où la pluie me parle de ton absence
***
ce que je risquais de pierre incandescente
de toutes mes mains qui espéraient la lune…
***
22 août 2014
…aux confluences de la faim
à l’échancré de la lumière
verticale
où se joint l’infondé du baiser
et tes yeux qui prennent possession du monde
***
pour le vent et pour vivre de ces cataractes
d’éthiopie
les roses rouges en nombre impair
dans l’ordre des cœurs incertains
et les oiseaux de Braque avec des baisers d’insomnie
***
ce plus long baiser du monde que tu poses sur mes lèvres de vent
***
ils nous avaient montré le monde avec des sabres
dans les métamorphoses du vivant
***
dans les ombres de goélands
et le baiser des anges
portes-tu en toi les forces de l’inaudible ?
***
23 août 2014
les oiseaux dans le déclin du jour
le soleil voilé des mots inarticulés
nous ne vivrions pas ensembles
dans la chair du temps
***
… ensemencés et fidèles à la vie…
le glas crépusculaire des dormitions
comme une fête vivante de grands oiseaux
à la mesure de l’éloignement qui nous lie
***
j’avais revu mes chers horizons de vaucluse
***
25 août 2014
l’amoureuse est venue dans sa lumière de nuit
comme une marée montante liée au vent
le ciel sur les lèvres jusqu’au réveil des oiseaux
***
…et la mémoire referme ses ornières de sommeil
l’été aura rendu son poids d’illusions ignées
je retirais les filets de fièvre où nous ne sommes plus
***
27 août 2014
des nuits de velours portaient encore des soleils de fête
l’été mangeait les ultimes blés
dans des parterres de fleurs où nos baisers prenaient
les derniers sillages du vent
***
c’est la terra icognita des amants
dans leur chemin de cigales cisaillant
l’insomnie
sous les paupières d’un vent de sommeil
***
29 août 2014
captive d’un temps glabre l’aurore souffle
des mélismes de goélands
chevelure qui décline ses boucles de torrents
ma femme torride aux mains de neige
***
ton cœur m’a mûri d’un ciel abrasif et bleu
d’une sauvagerie qui nous lie
comme lauzes jumelles sur des terrasses de lune
***
la mort sert à dissiper- à rendre muré –
le cours des amours aveugles
limon de la foudre elle n’a servi
que la tristesse de nos cendres
***
dans cette soif des mourants sur ce qui ferme les yeux
la chair exsangue qui s’aliène l’inhabité de la blessure
***
Je nous exhaussais dans le haut magnan…
inaltérables comme une terre brûlée
et la force des orages en plénitude sans autres douleurs
nous donnaient en avenir
la légende des pensées et des lilas…
D’écrins
2 Septembre 2014
dans le métal du vent
comme un levain
notre visage d’homme
***
3 Septembre 2014
le cœur drainé hors les murs d’un sommeil aplani
me vient sur l’eau bleue de ta bouche
une jonchaie jalouse qui ausculte la passion
***
4 Septembre 2014
des fossiles d’oubli au fond des failles
d’un torrent carrossable qui emplit
mon visage d’une oblongue ombre d’éternité
***
5 Septembre 2014
de toutes les poussières de la mort on a dit :
vingt trente cent mille millions milliards…
exponentielles naines que j’en ai perdu la gravitation
jusqu’à la pierre poreuse de tes lèvres
***
ceux parmi les plus abyssaux dans leur candélabre
de dimanche
ceux qui s’abrègent et qui dénouent la nuit calcaire
***
6 Septembre 2014
monde des caducitésorfèvrerie nue
rivage clos
meurtrissures bègues
des paumes de madrigaux
ce que j’enclos des voûtes d’architecture du ciel
***
Momente…K. Stockausen – et elle lyrique- de glas blanc et mortuaire-
clocher du velours qui concasse le temps
l’été cerisant au fond des croix
***
nuit froide porphyrée d’ombre
vénulée de cran d’aurore
costumée d’azur
de si lisibles lèvres
que glisse une pluie d’être de cristal
***
je rendais clarté dans de plus grandes abysses
maculant de lourds claviers lyriques
l’amour de peau lisible
comme aux lisières des meules du sommeil
***
génuflexion d’aridité à la perte de la pierre
les jardins au velours
d’odorant jasmins nus
***
ce qui se dit du monde la main ouverte
***
j’ai brûlé de paroles corrosives
***
9 Septembre 2014
tes chevelures cisèlent l’immédiateté de la vie
d’un orgueil de soleil décapité
***
12 Septembre 2014
J’ai le lyrisme de mes racines les oraisons des pays de brumes
de cette nuit juan de la cruz de pleine opacité
ma ville et toi à la rencontre de nos ombres
***
ma douleur n’est pas d’un pays de longs vallons
ma douleur n’a pas sa source bien loin de toi
de nuit sans rêver et sans penser à toi
***
nuits d’éclats d’ombre
et de marbre
que nous attendions
d’un cœur galactique
le pur cristal de ma main contre la tienne
***
je voyais ma mort dans l’ensevelissement des vagues
tes paupières nocturnes disaient le nom mortel
de nos balbutiements épigraphiques
***
quand de tristesse j’aurais aimé
dans le fond du ventre
ce soleil qui parle de ton absence
***
15 Septembre 2014
Ma pure mon ivresse
le temps peut rendre l’haleine asphyxiante…
***
la ruine et le jour la pierre reptilienne
ruisseau nubile
qui coule de sa fièvre
dedans la clarté d’obsidienne
***
ce qui roule de la nuit gutturale
la raucité de la terre
avec des lèvres de sillons
mon ombre supplétive de cataracte
comme une jalousie de stylet
***
la femme qui manque au bout du monde
les osselets d’astres
et les bacchanales aux pulpes cendrées
dans ses baisers de bosphore
***
de ses jambes d’estuaire et d’ellipses…
les vents de fusion à l’ombre
de la noirceur des cœurs
nous eussions vécu des douleurs
du monde qui s’éclipse
***
orphique l’or du ciel au cœur de l’enfer
***
ma blessure a la lutherie des embruns
le couvre cœur de tes ruines
d’amplitude gothique
à la face de mes amours
***
vivante de l’incarnat glauque
des femmes de misère
et des barbelés d’épousailles
quand la nuit dicte de morsure
les troupeaux de la peur
***
je t’écris d’encre noire dans l’herbe de mes désirs
comme tu venais dans l’enclos sidéral
de cette compacité rouge de mes incendies
***
la pluie en collier de perles
tes seins qui s’éveillent
***
la mort fébrile et sans issue dans la loi du temps
***
à l’ancrage des navires
aux pontons de la nudité
je n’aimais le monde que préfacé de nos ombres
***
le vent dans ses cambrures
l’idéal de tes paupières
dans la nuit qui dissipe mes doutes
***
j’aimais Giono et les asphaltes de l’imaginaire
les vivantes glaciations
croupies dans les préludes qui nous dissolvent
ces chants manosquains du vent qui parlent
dans les auriculaires de la mort
***
j’ai senti le temps dans notre pouvoir igné
la rugosité à soulever des glaives
de tentations
de volitions
cette carnation blanche à mourir
sur le ventre des désirs
***
mes masques et le vent qui cache les incertitudes
des damiers de ma vie à gravir
***
L’aurore seule
opaque et nue
de plein enfer
sur ton visage
j’écroulais les couleurs
des cités célestes
les gemmes carminant
les droitures de dieu
***
messagers noirs baisers bleus à fougères d’acanthe
***
riveraine de mes doutes
jalouse à la braise
qui rend nu
celle qui quémande les draps bleus du ciel
***
j’obscurcis la nuit
j’éreinte l’éphémère
afin de tailler ces souplesses de cristal
qui nous guident au plus amer de nos chaumes
j’avais la volonté droite
en murmurant d’orage
le sort oblique des torrents qui oublient
***
ma vie ma mort d’inflexible incandescence…
celles à venir proche
à nous gravir…
***
l’étoile éreintée morte de nous avoir aimés
***
comme d’un Renoir les herbes de l’amour frisant
les respirs des fonds de l’âme
à perdre l’oblique insolence du temps
***
Louveciennes et graves quand l’ennui frappe…
***
préludes en forme d’estocade lire le monde et le temps
la nuit fixe ses notations de lynx solitaire
que d’un répons je te fais essayer les noirs grondements
lyriques de la mort
***
Nuit du 15 au 16 Septembre 2014
ce vent qui mue … je sais qu’il nous accompagne…
***
je suis mortellement dans des plèvres tauromachiques
***
17 Septembre 2014
sous couleurs de visage pour pénétrer
dans les veinules d’encre
à l’ombre des fougeraies
***
comme cœur vers le cœur qui frappe
ces fissions lentes des détresses de notre temps
***
19 Septembre 2014
nous partions sur des nuages à hauteur d’exil
***
la violence du bonheur à la flambée d’une chrysalide
le temps qui tombe
marbré de sang
de la nuit vide de ses étoiles
***
cet amour qui comprime l’angle du soleil
l’oubli seul porte close
du désir
les murs contre lesquels
ton souffle devenait stellaire
***
nous ne conservons que les scories de l’amour
les pelures de soupirs
et l’arachnéen de la fièvre
***
la mer infinie à l’extrémité des navires
***
20 Septembre 2014
le vent dans ses brisures à la fonte des cloches
de bronzes célestes
***
l’aria dans la face dévastée d’un Vaucluse à perdre haleine
***
21 Septembre 2014
hors d’haleine à perdre la nuit
***
dans les linges blêmes de l’angoisse
ce ressac de l’aube
à chaque incendie recommencé
***
mes baisers au chaume de tes angoisses
à la blancheur de goéland
gravissantes de fièvres échancrées
***
j’entrais au cran d’arrêt du monde qui nous finit
***
Notre Dame du Bon Cœur Lux Eram
de brises légèrement haletantes
de nudité verte
la fleur de sous tes jambes
… le cœur anonyme…
***
rester dans l’errance jusqu’à l’expansion
d’un soleil des plus vifs
***
22 Septembre 2014
ferraillant ce vouloir de l’étoile
la rythmique beethovénienne
et le silence des langueurs
***
l’amour a refermé ses compacités de soleil
sur des chairs lépreuses
mort naufrageuse
dans son temps de porphyre
et de glas de cristal
comme à Ys l’empierrement des morts
nocturnale des neuf roses rouges du baiser de nos lèvres
glas des lys orfèvrerie froide de l’éclat…
dans l’autre face de notre monde la nuit qui creuse
***
le vent contrariant la blanche indécision des phares
la haute sphère de nos amours nocturnes
***
papillonnaire d’amour des plus beaux cadavres
des bleus de l’ennui
des sphères de l’enfer
***
ces concassements de foudre de la plus belle vermillonne
***
viendra la mort de la nuit
la désespérances des verres brisés
des volcans confiseurs de la lune
***
comment serai-je
de cette mort
qui dicte le jour ?
l’albatros nocturnant
qui défait ses restants
je porte l’enfer de sa plainte
***
en closerie
l’automne jaune comme le fond d’écume
dans les marches aveugles du désert
kyrielle des sables
vieux lacs
comment respirer l’oblongue territoire du doute ?
***
le plan d’azur des astres
***
23 Septembre 2014
La soif du puits qui creuse l’augure où je t’envie
-mon amoureuse- la pleine sveltesse du vent
dans l’embrasure où tu respires
***
l’accablement dans ces forceps de nuit…
***
comment venir dans le vent et la glace plus tellurique
que ce sang bleu de notre source ?
***
la nuit indolore respire de ton sommeil
***
comme l’Ys engloutie tes lèvres de sel
dans l’ordre des vagues du bronze
***
d’une nuit qui s’égrène les pas distillant les brumes
de ses épaules d’angoisse sur des chemins de graviers
***
la mort est à la morsure ce que celle-ci veinule
de notre temps
d’un bleu que tu disais aimer
***
24 Septembre 2014
je répandrais la terreur de mon amour
sur le vin de tes angoisses
***
ce cri du fond des glaciers qui nous déshumanise
***
l’andalouse disait quand j’aime je deviens sorcière
***
cette amplifiante rature qu’ont les humains
à dissoudre dans l’estuaire finissant
la mémoire de la pierre qui les a porté
***
gravissant la sagesse de mes mains porteuses de sables
***
en lisant les chansons de Thérèse d’Avila
je vis les naïvetés lasses
que n’auraient commises la lumineuse de Lisieux
***
25 Septembre 2014
j’incrustais mon ombre sur le chemin de nos baisers
j’en rendais sculptée l’éternité de nos cendres
***
Céline aurait pu dire : une Maserati c’est vierge, c’est luxueux
une femme plus c’est luxueux plus c’est d’occasion
***
ces spasmes que la mer charrie vague après vague
d’un martèlement qui rend propice le meilleur
du vivant
pareille la rive tracée dans l’encolure lisse et nue
gravissante du jour au creux du baiser
***
troublante de nuit noire
comme un vin du Var
j’aime une femme désertique
dans les paquebots nus du désir boulevard de Magnan…
***
la lumière de ce la sonore qui m’ouvre incandescent
quand elle appelle…
***
La nuit justifie
***
pareille à la ciselure la saignée d’or
de celle qui parle de cœur
***
j’évoque le ciel la rue les ambassades d’hirondelles…
***
26 Septembre 2014
la laine des nuages liée au vent
ma bouche sur le carreau
de la solitude
derrière les larmes de pluie
la femme inachevée
***
27-28 Septembre 2014
mon cœur perlant aux étoiles n’est pas vacant
***
29 Septembre 2014
l’amour est au futur proche futur antérieur et grand futur
toujours à défaire les trames de ses métamorphoses
***
Remémorant la solitude les collines au fond de leur échos du temps où je pénétrais tes désirs les ruelles aphones du plaisir de leur donner la vie nous n’en demandions qu’une infime source celle de l’ombre comme toutes les amours qui rendent aux murs aux cachettes et aux provocant dédales de la pierre ce que la plénitude de la chair garde de la voilure des baisers de l’adieu
***
épouse mes infidélités comme une clarté d’abîme… !
***
l’accablante la vétuste immortalité
***
la vie est un paraître à l’ordonnancement de nos désirs
***
temps des tristesses
des gerçures à gravir
d’un cristal à reverdir…
un vent vient
qui nous délie
dans le tremblement
d’une clarté…
***
tu respires la neige qui arrive
l’embrasement de glacier qui brûle
mes mains de feu contre les tiennes
***
j’inventais des centres du monde des vies parallèles
et des équateurs de cœur
qui gravissaient orgueilleusement la vie neuve des chrysalides
***
… « je pissais le vin de cubi comme le déraillé d’un méchant accordéon »
***
je gravissais ces murs qui donnaient des montagnes sans vertige
***
tu donnais ta main dans l’ourlet du temps
tu recommençais l’éternelle histoire du monde
***
comment ces nuits de rivages ?
ces aiguilles noires d’Irlande
nos fusions de basaltes
***
ma mort m’intrigue dans l’équarrissement d’un temps infondé…
***
ce pourquoi je voudrais vivre de ces roses mortes
et ce basalte de nos désirs qui vivaient de coulées lentes
l’ivresse me donnait la main de tes étoiles
lente comme celle qui désire notre vie au décousu…
ce pourquoi c’était neuf roses ou treize roses rouges
impairs infructueux de nos impasses
***
30 Septembre 2014
ce rose pourpre qui croule dans les vallées…
cet amour dans le chant de ta bouche…
1 Octobre 2014
Ces derniers mots : « tu étais tout ce que j’avais… » qui m’étranglaient le cœur
celle qui me rendait à l’état nocturne d’étoile dans sa chute
au plus vivant de moi elle portait le deuil…
***
nous n’étions pas d’une génération où l’ambition…
***
mourir dans le temps des montagnes d’un silence aride
j’aimais mon amoureuse grandissante jusqu’au bleu
de la douleur
***
l’organisation des sons peut mener aux profondeurs de la psyché
…à t’entreprendre au-delà d’une valse
***
lire l’ombre de ses baisers la caducité du cœur
comme mise en quatuor d’un nocturne en ressac
***
6 Octobre 2014
ceux qui s’aiment retrouvent toujours les rivages
de leur naissance
dans la paume du soleil
la résurgence jaunie
de l’ombre
le noyau dur du plus bel amour
venant de coquelicots de lèvres
rougis au fer crépusculaire
***
des vagues sépulcrales du haut de l’écume
créaient des étoiles navigantes…
***
7 Octobre 2014
l’infiniment grand disaient-ils à chaque âme disparue
dans l’amoncellement galactique
***
cloches qui fécondent le cœur balbutiant des communiantes
***
9 Octobre 2014
dans la nébuleuses des roses rouges le baiser de ta bouche
sur la mienne a la précarité des fleurs
l’éternité expansive
***
l’emmurement des astres splendeur de tes doigts finissant
la courbe de tes chevelures
***
j’ai aimé Valparaiso de toutes mes larmes
de tout le sel de ses collines
de toute l’écaille bleue à l’ouïe de palais auriculaires
***
mon désert a le visage de la brûlure intime
***
jalons de neige
visage de solitude
au phare des montagnes
nos amours dévastées de cet intime brûlant
de tes absences
de nos prisons d’amour
***
nous nous perdions dans la nébuleuse des roses bleues
nous perdions la nébuleuse de l’obscurité des roses…
ainsi la nuit…
***
mon premier vers d’il y a longtemps disait « comme on voit certaines roses »
c’était octobre 68 c’était pour Jo
ma vie d’après n’a retentit que de ces souches
***
10 Octobre 2014
le futur s’en va comme au moulin ancien
***
le chœur des morts dans sa force de torrent
***
13 Octobre 2014
même quand je dors mon cœur veille sur toi
pour les jours où les baisers
se posaient avec la force de la pierre
cet appartement balconné de roses rouges
suivant le rythme de ta peau…
***
15 Octobre 2014
rivage au promontoire de la respiration
la turbulence de notre cœur sans limite
passionnément d’une blancheur de tombeau
perle de mes désespérances
***
je rêvais d’une ville d’arbres d’un cœur
de saltimbanque
au vent qui porte de dernières lueurs
les embruns mûrs des solitudes à venir
***
Ce mur qui transfigure cette blancheur de la mort
***
4 saisons
L’été étrécissait notre amour
d’une pleine agonie de soleil
***
d’un plein avril je parle de la femme unique
***
notre amour devenant automnal
je crus à l’écorce qui nous enserrait
et sur nos lèvres le goût du givre
***
16 Octobre 2014
la nuit me prenait dans cet abîme…
nuit de ma nuit à l’enlacement de tes bras
vivre au baiser de lumière
d’un vent d’une verdeur d’Aubrac
***
17 Octobre 2014
j’eus voulu vivre de caresses
sur la conque de ton ventre
et la nuque sur un pain de glace….
***
Nono écrivait : « gare aux monstres gelés »
***
sans attache dans les nuages immobiles…
***
ce temps qu’inocule l’oubli
l’ombre
elle a la voix grave dans les cordes d’éros
***
L’ivresse avant les ciels sans autre douleur
les terrassements de l’abîme
d’un cœur docile
***
… le cœur gorgé d’étoiles
dans l’orfèvrerie des plus grands glas
d’une symphonie de requiem
sans credo…
***
l’aveuglant mur de cocaïne
***
19 Octobre 2014
ce qui séduit ce qui détruit
ces roses qui affligent le temps
***
21 Octobre 2014
nos routes comme le bâton de sourcier
se rendent au croisillon de tes sourires
magnétiques
***
nous nous aimions au n° 35
d’une rue improbable
au 22 d’un palais détruit
mais à l’haleine même
de notre source de désir
à l’ombre du désir de la source…
dans ces yeux qui n’ont pas vu l’eau de la douleur
l’eau vive des déroutes d’aujourd’hui
l’acacia séculaire qui respire au diverticule
de nos baisers d’Aspremont
***
nous avions parlé d’avril
nous y aimions notre égale
pauvreté de cœur battant
le soleil redevenu neuf sous nos pas
…magnan d’un amour qui se ruine…
de cet octobre de silence
la nuit va redescendre
***
23 Octobre 2014
nous buvions la cuvée du clocher
le sospellois du plein été…
***
retrouver un cœur neutre…
retrouver mon cœur tranquille
dans les premières amours nous avions cru
inventer les sources du soleil
***
nous vivions de nos villes
de la chair même de la nuit
de cet incarnat du verre qui se vide
***
du temps torride à perdre celle qui posais
la glace sous ma nuque
***
24 Octobre 2014
et sur les chants obscurs qui nous divisent
la fugue tisse ce mors aux lèvres
qu’un château désombre
***
l’embrun des jours ciselle le temps de l’absence
***
ma vie était en fleur dans l’obscurité timide
l’air tremble de sa douceur
de ma douleur lisse
que respiraient les néfliers
***
26 Octobre 2014
nébuleuses où se posent nos amours
dans le rosâtre de l’infini
farfadets vers le vide sidéral
méduses jumelles
-nous-
devenant fantômes
au cœur magnétique
et désirants de notre toujours baiser cosmique
***
je resterai dans ton pays au lisière du givre
dans les alpes tranchantes
là où soufflent des citadelles
tes mains d’écrin posées sur de cisellantes beautés
***
l’amour est en moi partout
nébulant
dans une voie à venir qui trémule
***
27 Octobre 2014
elle sentait la terre… de la plus arachnéenne
***
partir à la soyance de la foudre
le satin neuf comme le givre
au talon de pleine lune
et les escarpins rouges
de nos lèvres de désir
***
rossignol qui poignarde, aiguisé
comme on plonge
de pleine gorge dans l’infini
***
28 Octobre 2014
en rêvant de soleils habitables
d’un vent noir
les cœurs allant aux sources
portent l’albatros de nos fidélités
***
29 Octobre 2014
je dissertais sur de fines pensées arachnéennes
au fil d’un temps de patience
riveraines de désir
dissidentes de l’oubli
***
K
Comme une immense vague
l’emportement sourd
d’un ventre neuf à venir
***
30 Octobre 2014
nous parlions du sommeil de la mort
de la fêlure des hautes pierres
loin des voilures de la souffrance
***
31 Octobre 2014
ton sang était de fièvre nos amours de bronze
***
mon passé sur la bouche des incertitudes
je mesurais la perte des sables à la tombée
nocturne des grandes marées
mon cœur m’inondant…
***
L’Orestie d’Eschyle où nous n’aurions à gravir
le drame limpide des cœurs pétrifiés…
la dramaturgie des nuits antiques
cet acier qui tranche le noir
à perdre haleine
***
la mort comme une mandoline bleue de soupirs
de murène orfèvre et d’entrelacs étoilés
d’océanies qui transfigurent…
***
elle marche édifiante
pour soupir d’étoile
son long col nostalgique…
***
ces âges d’Eros viennent dans le visage au miroir
comme aujourd’hui je m’ouvre à la chair neuve
en son poids de sang et d’amertume
***
la nuit souffle son regain de sable et sa décollation de lumière
***
je fus contraint d’aimer les sanglots bleus de la ville
qui porte leur paupière de silence
la mort irrigue…
2 Novembre 2014
nous portions notre chant insomniaque
sur un estuaire nocturne
***
5 Novembre 2014
sois ma guirlande mon enlacement au fond du jour
inhabité
cette espèce de règne dans l’azur des sommets
***
Cronos et le temps de Zeus qui lui succède
relèvent du mythe de la toupie-
fatalité du chaos contre ordre et raison-
nous naviguions aujourd’hui
dans la mysticité du vitrail
la misère à portée de la main
à l’encolure de la lumière
***
dans cette embellie du vin qui creuse
nos meilleures entrailles…
***
6 Novembre 2014
dans les traces troubles de la lyre
j’embrasse le temps qui nous sépare
***
je casse les vitres fracasse la mysticité…
***
7 Novembre 2014
le cuir de la déploration
l’angle obscur
descendant les marches
à hauteur de tes hanches… l’aigu de la douleur
l’ombre de son désir
de ce mur qui fissure
la blancheur d’azur de nos baisers
***
je vis du plus haut mûrissement de l’amour
que les eaux dormantes murmurent…
***
homme de valparaiso
qu’aiguisent les rampes
menant aux douleurs de l’ivresse
***
9 Novembre 2014
dans la lumière sertie
au ventre des paludes je visais le cœur…
11 Novembre 2014
nous avions opté pour la voie royale
celle où l’on ne sort vivant
que par la chrysalide
***
13 Novembre 2014
dans l’éternité qui dure
le cœur a sa rocaille
et des amours de pierres
***
14 Novembre 2014
d’un sein de miel la nébuleuse
en dentelle noire de l’enfantement
***
le soleil à voie haute
***
l’acier dans son embrasure de soif
dans sa force de nuage…
que le monde s’efface devant l’homme vivant
***
cette usure de soleil à la pleine face de tes rousseurs
que j’en respire l’automne à pleins flots d’azur
droits contre un mur de désir
***
nous nous sommes aimés jusqu’à ce ciel inhabité
de volets bleus
le visage de notre chair qui s’accorde
***
…quand tout en toi
affinée de fougère
et de peau blanche de justice
-j’aimais tes fissures sur des vents d’abysses-
***
des eschyliennes … pour que la nuit venue
la nudité de fluoritrose dise l’haleine
du masque
la source
et le prurit du baiser
***
17 Novembre 2014
les eschyliennes comme les fleurs qui calcinent
j’avançais dans la nuit mes mains sur ta poitrine
***
18 Novembre 2014
dans le cœur nous avons nos propres forêts
les jalons de la route comme autant d’hommes
de crépuscule
***
en ce temps où nos amours côtoyaient les étoiles
les orages thésaurisaient la passion des êtres aimés
***
19 Novembre 2014
nos grandes fascinations au cœur des gouffres
nous heurtions la nuit dans sa plèvre
toujours à nu pour que le jour respire
***
20 Novembre 2014
hissant les carillons de l’azur
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toute une lutherie de sourds goélands
une arme sur le cœur
à dévider fenêtre après fenêtre ce temps qui nous reste
***
rue sans arbre Trachel
flétrie plus que ruelle
palais d’empire
Phidias
dont nous avions la clef
***
23 Novembre 2014
champignons bouchons de champagne…
***
…gibbons à mains blanches dans l’aigu des forêts
***
nuit contre nuit de la plus blanche peau
la solitude du cristal
comme roture de désert
celle navigante dans la très proche incertitude du nocturne
***
J’étais venu dans la souffrance proche des arènes
de cette cassante nudité de chemins enfouis
***
24 Novembre 2014
l’homme qui décline durant 5h l’infini série des nombres suivant 3,14
a-t-il la mémoire des origines du temps ?
***
la terre sauvage au grand déni du labour
que les astres sarclent à la faux des nuages
***
25 Novembre 2014
ce qui creuse ce pourquoi de ce rouge de la rose
l’infini territoire du dedans
les ultimes faiblesses de ce qui te rend fertile
***
26 Novembre 2014
elle aimait de moi ces degrés longs de la chair
ces anamorphoses de l’avenir
***
27 Novembre 2014
je m’éloigne de mes désirs
comme à quitter ma plaie nocturne
***
28 Novembre 2014
dans la nuit arbitraire l’épaisseur de nos amours
corrodait de bleuissants silences
***
29 Novembre 2014
baisers pour la nuit si tu me lis maintenant
baisers pour le jour si tu me lis cette nuit
baisers pour toujours si tu fermes les yeux
(d’un courrier vers K)
<
Monteverdi pour Cathy
1 décembre 2014
baisers pour la nuit dans le jour qui nous lie
baisers pour le jour dans la nuit abolie
baisers pour toujours quand tu fermes les yeux
***
je sais ce jour sombre comme un ventre déplié
la couture sur un soleil éclipsé
c’est ainsi …disais-tu …
***
3-4 décembre 2014
montagne après montagne jusqu’à l’azur
ces violons d’oiseaux qui mènent à des soleils
de poussière
comme au bûcher
et mon ciel sur tes lèvres
***
l’orestie comme toute sanguinité putride
à boursoufflure crépusculaire
respire de la blancheur de la terre
de l’écho vacant d’un chœur de sang noir
…et je vivais de la langue des guerriers
***
6 décembre 2014
mon andalouse tauromachique un peu sorcière
comme d’île sanguinaire toujours jalouse
mon amoureuse au don de miel avec les lèvres
mon andalouse des confins du monde
au fond des torrents au-delà des grèves
le vent qui apporte l’alto de sa voix
***
7 décembre 2014
Je tiens notre amour dans le souffle
à hauteur d’haleine
là où les arbres sourient aux griffures du temps
nous vivrons à l’ombre des chênes
sous les lunes
des villages au heurtoir du vent
l’immobilité lentement clarifiée du baiser
***
monde à ton image le vacarme de la chair
dans la nuit du nocturne
qui divise le monde de son miroir
la douleur du jour d’un sépulcre glabre
a les draps fantomatiques de nos amours
la femme qui manque au sommeil de ma nuit
***
10-12 décembre 2014
ballast de roses sur les voies du cœur
elle dit je n’ai plus la force de te porter
petit ange
roses roses à la faille tellurique
en lamelle de couteau sur le petit ange bleu…
***
cette mort qui m’entrait dans le cœur par surprise
***
la montagne dans le rouge maculant
l’asphyxiante blancheur de nos solitudes
***
nous invitions la mort dans des vins anciens
aux proximités de nudités arides
***
le temps est mesuré de lilas
dans le fermoir
d’un cœur qui a pris le mien !
***
14 décembre 2014
un baiser de papillon
avec le nez
avec les ailes…
***
15 décembre 2014
dans la douleur c’est un espace de lumière
qui vient viser le mal consenti
la mort environne la rugosité du chemin
les gravillons comme autant de planètes
au grand hasard de soleils vastes
à iriser de solitude le crêpe des semelles
la douleurs des fleurs
et l’embellie rose
et menstruée des chagrins
l’orage a endormi mon cœur
dans des foudres d’abîmes
dans les fièvres auriculaires de l’insomnie
à tutoyer le rythme des constellées…
mon temps m’innerve sous une horde de paroles
… bleuissante d’un souffle clairsemé venu de la mer…
tu m’étais acquise d’un épanchement nu de baisers
***
du fond des bastides
à irriguer les sillons
à parfaire la nuit
de morsures d’étoiles
de pierres sèches
d’amours calleuses
dans les vents anfractueux romane à nuancer le jour
aquareller la nuit
dans l’abside solitaire
du jour bleuissant
***
définir la mort
la nuit immobile
le sang rouge
palpable de l’inhabité
la nuit fleurit de jougs blêmes
où nous aimer périssables
***
17 décembre 2014
Paris au ciel trop longuement blanc
aux murs bleus gris à l’haleine de couteau
***
et après l’hôpital…
après un acte de boucherie ordinaire…
***
18 décembre 2014
d’une maison d’épices que toute olfaction de ta peau
viendrait hanter
***
ces flamants roses au pied de grue séducteur
la migration dans le soleil qui s’envase
***
les roues du soleil d’où je vois le ventre de la ville
ce chemin caduc qui broie le bleu respirable de notre sommeil
***
La terre tremble comme le ventre
qui porte la raison du ciel
***
je viens du verbe
dénudant la peau du baiser
le nuage inhabité de tes lèvres
ce sable qui nous inaugure
pour rêver l’avenir
***
Reste dans l’humanité qui souffle la nuit…
***
parler de ce monde comme métamorphose
***
j’avais l’avenir comme l’eau à la bouche
cette sorte d’estuaire vers les étoiles
***
ne me laisse pas vivre d’un ciel furtif
au réverbère des pendus…
***
ta nuit m’illumine cognant les astres
***
que l’épaisseur d’une nuit …disions-nous
dans le vélin de notre sommeil…
***
j’avais rêvé ce poignard des goélands
sur ta peau qui parlait
la langue inopportune
du plus guttural de la terre
***
la nuit comme une encre seule
dans l’inscription de nos corps
***
Paroles de Saint Jean d’irréductibilité solaire
***
19-20 décembre 2014
nous avons encore ce génome de Neandertal
la lourde appartenance aux crépuscules
***
…du déluge reclus de nos larmes…
***
22 décembre 2014
l’eau l’osmose le temps sans ride
dans un silence de cri
comme à déshabiller la nuit
un amant cherchant la respiration
***
la jalousie a des canines comme des chaînes sur la morsure
***
mon cœur n’a plus d’opacité je connais l’aridité qui nous lie
***
les lèvres bleues de la terre que faucille le ciel fertile
d’un baiser comme une épaisseur d’orage
les lèvres bleues du couteau et sa voie étroite de paradis
bleue simulation extatique
son exsangue vertige de mort
***
27décembre 2014
palais nocturne à pierre d’adagietto
la lagune bleue et le cœur qui fend
***
l’écobuage du temps dans la neige risible
***
Galice l’ombre des dolmens
à la décalque des étoiles
***
notre amour vient d’un âge de fer
***
je restais là… avec ces livres qui contenaient
le monde entre mes bras
***
la flétrissure nuit contre nuit
le baiser
***
nous aimions les maisons blanches
avec les jalousies andalouses
comme un poinçon d’orangeraies
***
Petite chose – mémoire d’un ange…
mon amour n’est jamais inhabité
dans le livre blanc
de ta demeure
***
28 décembre 2014
L’arbre du monde donné dans le baiser jusqu’à la blancheur
L’arbre depuis le fond de la terre
qui inaugure en lumière des pétales de larme
je perdrais donc ma vie loin de toi…
***
Au pied de l’orage
choisir la fenêtre de la chambre d’hôte
qui donne depuis l’embrasure du désir
***
30 décembre 2014
***
loin de l’aveuglement à cran de tendresse
loin de la sauvagerie de l’oubli
d’un baiser étoilé
… d’une nuit à dévêtir
***
nous viendrons de l’airain
de la bouche des fontaines
de l’enclave qui refuse
***