Poesies, 2014

Goélands (2014)



↪ de failles
↪ De drailles
↪ D’écrins



 

de failles

 

 

1 Janvier 2014

dans la maison blanchie je franchis le ciel

la lumière sans racines

                                         ***

l’hiver sur le front de la route

dévasté comme un cœur en friche

                                         ***

3 Janvier 2014

et il dit : «  le feu qui dévore leur poitrines

est le souffle de leur parole … »

 

et toi : «  la mer nous incendie vers les varechs

les murs du temps qui cognent sur nos tempes… »

                                         ***

comment vivre l’embolie de la terre

sur les sillons charnus à la faux glabre

de tes lèvres ?

comment nous adosser au front dévasté de la lumière

à la carcération limpide du silence ?

 

« et le soleil dans sa palpitation de laine

et de nuit future

de griffures féroces… de ce vin où je viens vers tes lèvres

 

comment vivre cette mort géométrique

de la tauromachie

cet  algorithme de la poussière

cet éclat de la vanité ?

                                         ***

là où la mort n’appelle que la pierre dans sa porosité

la mort pour respirer des festons d’éternité

                                         ***

sous la férule

                 sous le joug à l’heure de l’enclume

concassant l’or noir du vin neuf je t’aimais duveteuse

dans des meules d’éternité

                                         ***

dans la lumière et ses aridités dans la pierraille nue

de tes robes écloses qui dictent la faille de la nuit

                                         ***

Brantôme  nous enserre de cette lacération de Dordogne

ce joug blanc de fantôme 

écrin de polyphonie noire de ce cuir de Gesualdo

                                         ***

5 Janvier 2014

la nuit souffle sur une glose inhabitable

avant le fleurissement sauvage d’un mur…

celui qui sépare

                                         ***

7 Janvier 2014

lumière sur ma poitrine

des tranches mûres et froides

de manguiers qui attendent le temps

attendant le verre qui se brise

                                         ***

la mer est sombre de ses falaises sur ma poitrine

                                         ***

9 Janvier 2014

que risquons-nous dans le chaos du jour ?

l’horizon qu’on ne voit jamais que de loin

                                         ***

nous vivons par le cri                                        

celui de la blancheur

au tison du souffle                                            nous vivons par la nuit

                                                                            aux épaules de valse

                                                                            à l’épaisseur d’haleine

                                         ***

j’avance aveugle

 immobile                                               j’avance lucide

                                                                dans le déni de la pierre

là où j’ignore le jour j’attends ma nuit…

                                         ***

l’aridité d’un pli de lumière

la joue roussie sur les plèvres du vent

                                         ***

la vie menstruée le regain du ciel

l’éclosion qui cherche l’errance

                                         ***

je cherche encore les collines

les fertilités de celle qui brûle comme les pleurs

ma vie sur une peau d’éternité

                                         ***

Et il dit  « celle que j’aime loin de ses torrentielles

                                         lèvres de barbelés »…

Celle qui dit  «  enserrée de désir glabre »…

                                         ***

10 Janvier 2014

la rougeur du blé d’orage à la fin du soleil

où respirent nos cœurs aveuglés

 

mes linges blancs de lunes de dentelles

qui n’entrent pas dans tes corps fantômes

                                         ***

ce que j’aimais de Venise

de ruelles où nous ne quittions pas le ciel

dans des apothéoses de buccins

où la mer rend le respect

                                         ***

15 Janvier 2014

nous allions vers la mer où nos mains accompagnent

l’épaisseur des murs du temps

 

la mer reste vacante

la ferveur du temps dicte…

celle qui entre dans des closeries d’orfèvre

où l’eau ne dort plus

 

et il dit   « le jour gravite où s’ouvre les tessitures de la passion

                   le jour vers l’arrogance des falaises … »

et elle  «  le corps vers la mort la caresse comme à murmurer

le temps de la finitude

d’autres disant t’aimer à mourir… »

et lui  «  t’aimant à l’eau des lagunes jusqu’à la lassitude des varechs

et les cuivres de Venise… »

                                         ***

l’alturgell je l’ai vécu dans ses pains d’aridité

dans la haute pierre comme une épousaille

 

cette pierre de l’Ecclésiaste  vers les rives d’un autre cuivre

à dételer le feu de l’amertume

je connais les rivages de ceux qui m’aiment

comme avec des épousailles de soleil

ces sillages des nuits inaltérées

 

l’architecture du temps nous tient en ordre serré

                                         ***

16 Janvier 2014

hors de nous le glacier qui crie

17 Janvier 2014

montagne dans son velours de cendre

                 hors du souffle

                                          à l’airain de la lumière

 

montagne d’Izoard  ouverte au souffle

la cime des éboulis à la casse déserte

19 Janvier 2014

nœud de l’arbre soleil émergé de la terre

21 Janvier 2014

cette terre d’orage au vent rouge mis à nu

la rivière glabre jusqu’aux yeux limpides de l’or infini

                                         ***

lumière dans sa banquise à quai

à la ligature de l’ébloui

l’endormissement de la terre dans ses lèvres de verre

 

et il disait  «  l’équarrissage au vent de la pierre verticale… »

et la nuit  «  le baiser de la terre au secret…l’inaltéré à son terme »

et sur les sables  «  la fleur entre les dents comme la pierre recluse

ce baiser du jour sur la rousseur de tes joues

la lèpre de ma mort d’un chili à venir »

 

comment l’aurai-je aimé d’une épure de cobalt

l’incarnat de bleu de banquise

le jour résurrectionnel qui vivait en moi ?

 

l’aurore close la poitrine recluse dans notre ressemblance naissante

 

d’atlantique à deux perles :  yerbabuena  san francisco

valparaiso le sable à mort

 

c’est une  plaie comme ruine

                                                  la peau qui nous sépare

 

dieu ne peut toucher la transparence

des foudres qu’il t’accorde

 

le temps de dieu sonne aujourd’hui sur le bronze

fleurissant du jour

 

et elle dit  «  je t’aime avec le temps qui nous lie… »

27 Janvier 2014

dessus le vent les murs se heurtent

 comme des mains de ciels

pour la pierre refleurie depuis les festons de ganagobie

 

dans le pleur du temps le sang avance…

l’avenir n’est que le labyrinthe où je te cherche

 

tu posais des griffes sur le continuum du cœur

hélène de mongerouge dans de fins velins d’arias

 

midi tranchait des vitrifications de bonheur

nous posions des lèvres de lumière

à la couleur de la nuit

 

le étoiles étaient de cendres sans résurrection

la vie parjurante…

 

dans l’avalanche de tes yeux qui décolorent

je reste sur la pierre qui donne le vin vert

et le glacier d’astres

                                    nos mains perdurant de chagrin

 

dans la densité des nuages le vent occupe le cri

 

le glacier crie cette tristesse de nous perdre

dans notre aube de blancheur

 

dans l’acier du temps la chaleur blanchit celui qui devient

la route insufflante des fantômes

 

mon cœur respire

                                 la vie nous lie

le serpent au pied des pierres dans l’immobilité des fleurs

a ce que le temps a dans sa meilleur perce

 

comme le Jonas de la baleine

nous prenons le risque de la clarté

 

dans les bras de brantôme à l’aiguisé de la paille

dans l’épaisseur de la nuit

 

j’apprenais à vivre la mer

celle à l’appel des sanglots

                      ma vie s’arrête au mur de famine

                                                                             de ton ciel

29 Janvier 2014

Cordes sur ciel la petite toscane

à boire l’hypocras

 

d’albert camus : » tout est beau ici même le regret »…

et gaillac blanc un vin de voile proche du jaune du jura

 

contre la mise à nu de ma nudité de vent

le nuage qui m’emporte

 

depuis la lande délétère la soif qui coraille l’horizon

 

l’horizon qui aiguise le bleu des paupières

par la main où tu respires

dieu l’a voulu «  …à la vague de la vierge »

 

l’atlantique a la respiration du cœur

les murailles qui frappent et le temps qui oublie

                                         ***

mon amour meurt par ce verrouillage à la face des pierres

qui ferraillent un jour lent

dans le cœur qui bat loin sur les chemins de solitudes

et les estaminets nus de Valparaiso

 

elle portait l’emmaillotement des glas de collines en collines

jusqu’à la pluie qui portait l’amertume

le relent rauque de la clarté

 

nous avancions comme cisaille d’ombre

pour des secrets éternisant

 

ma vie froide comme au surplus des lucarnes

qui dicte la naissance soleil par soleil

 

l’amour crie dans la généralité du temps

loin du crible de l’espérance

dans ses voiles infinies de plaies qui nous portent

 

l’armature du monde dans les plèvres de ce qui crie

épée contre épée dans les contrebutées de l’âme

 

je venais d’un monde obscur

de cette calèche blême

criblant les ornières…

 

comme ce cœur convoitant le souffle des lagunes

le mors du déplaisir dans toute étrécie du jour

 

comme venait le souffle dans ses pelures de mort

la rancœur de la pierre envieuse d’encore

l’ocre après l’ocre

 

cette enclave par le cri cet outrecuidant qui dit ce bras de fontaine

de baisers bleus tapis à l’arrogance blanche

 

d’un givre d’usure

 

mort pour l’azur d’où tu recibles

les pierres n’arrêtent les apesanteurs du souffle

 

l’inaltéré  blêmi à la chambre bleuie

de l’humanité luxuriante du désir

 

que Cécilia et Hélène ne meurent jamais…

 

le temps qui croule dans sa pluie de nuit

à st Julien le pauvre de chemins étoilés

 

   

   

   

   

 

                       

           

   

 

   

   

   

   

 

1 Février 2014

du livre des songes la tubulure mûrie des fleurs

l’ancrage des pages, qui de sortilèges en rivières

résurgentes, lovés au secret d’orfèvre, à perdre

l’ordre et la croissance,

le visage de l’ombre toujours à venir

 

« montregard est une cité qui garde les certitudes de la morale, le sens développé des sensualités-de la cuisse, des azurs d’épées et des blasons- Et donc d’un vieux fond de fer blanc…la nuit tombait, là, enfin…sous les sables du secret il y avait une sorte de cœur dévasté de parjure. Une sardanapalie qui donne du sang de vigueur au vent. L’amour ne pénétrant au cœur du village, comme si une peste l’eût menacé. La pluie pénétrait dans les demeures, dans les silences de ceux qui n’aspiraient à des cieux de clémence que pour mieux pourfendre la moisissure de leurs cœurs, le temps dégénéré des hérédités corrompues. A trop tromper les probabilités de nos sentiments, il ne reste que le doute sur le sable, les varechs du va et vient de nos attentes, les anguleuses brumes à certaines étroitesses d’hôtel, quand avec ce revolver finissant de nos amours, ces fers blancs de la destruction qu’aiguisaient les estaminets mouvants des rives, loin des embellies de ces quelques ciels que donnent les zincs du matin quand aucun orage ni l’incertitude ne se sont encore installés. Montregard gardait ce doute, ce qui se nommait la force possible de vivre. Alors là, nous vîmes la vie prendre cette ogive déployée dans son temps d’arc en ciel, là où sont les pavois dans la rue qui nous attend, le déploiement d’orgue d’une messe d’église romane, à l’heure tardive de cette poussière de l’espérance, la douceur de se perdre qui naît dans l’enceinte des pays de l’urgell, et de l’orgueil noir de pierre fécondé par l’esprit.

……Montregard au continuum du premier nocturne de Fauré, perdant les eaux de la nuit, cette femme blême à l’enceinte critique du jour, au ventre qui crie d’angoisse, qui mesure le jour qui rendra la mesure du jour, la chair recomposée… »

2 Février 2014

je tiens le ciel dans ma poitrine

comme un vin de soleil

 

nous sondions les garrigues du cœur

dans ses crevasses de glace

 

le soleil murmure ses falaises d’aurore

sous le pas habité des pierres

 

ce soleil en nous qui fait fleurir -à agrandir hors champ

de demi jour-

les étoiles récusées

5 Février 2014

passées les portes de la nuit à la lampe indécise

je respire le jour qui revient

 

l’engrangement de la parole à l’apparition du vide

de ce terme d’acacia à la saignée du vent

ces sortes d’épousailles dans des enfouissements de soleil

 

l’écriture dans les glaises de l’usure

 

l’empire de la parole innerve le soleil sommital

vers des encres de silences

 

le glacier sans répit comme un gisant

                                         ***

dieu disait : « de la glaise et rien d’autre… de la foudre accablante »

disant aussi : «  sorti des sépulcres la mort inhabitable… »

 

…et sortant des limbes la paroi à gravir…

dieu disait : « l’espace qui nous sépare, ce lieu à la sortie de la nuit… 

la mort respirant dans la peau infinie du jour

                                         ***

le cri universel des assemblées silencieuses, la pauvreté sans silence

                                         ***

le temps a son opacité

l’espace nous définit

                                         ***

le cri des silenciaires l’oblique soleil de la douleur

 

comment la mort survivrait-elle ?…

 

le repli des résurgences l’eau stagnante

les dentelles de corsage

qui criblent le fond de la brûlure

 

parvenu à la cime raréfiée le vent souffle

la chaleur inondée

nous ne sommes plus seuls avec un ciel neuf

dans les banquises du cœur…

                                         ***

elle disait : « tu as la parole droite comme les horizons

qui te portent,

le cœur sombre à voix haute… »

et lui : « la parole excisée

les lèvres sur le désir qui sarcle à hauteur de la mort… »

elle : « la nuit dans le torrent des silences l’éclat du verre

qui se dissipe… »

lui : « pas à pas comme à la morsure des gravillons

le cœur battant

les épousailles de la mort blanche »

                                         ***

nous portions les cicatrices les hachures du temps

dans la pierre de murato

9 Février 2014

 

J’occupe le monde depuis la douleur primitive

L’envers de la nuit chuchotée

…de la nuit affranchie les oraisons mulâtres…

 

la face nord d’une femme vivant exquisement

à la rencontre du mur …

 

la mort passe glisse mais ne m’emporte pas

 

le limon du temps laissait peu aux varechs des marées

10 Février 2014

l’air est saturé dans la cité vierge des montagnes

comme un pain calciné de glacier

 

l’éclat du vent dans ses robes brûlées liées à mon souffle

11 Février 2014

plus haut vers les rapts réfléchis des milans

le bleu du vertige solsticial

 

gamelans où sont les pierres de bronze

les vertigineux gongs d’éclats d’étoiles…

de ce jour avance la terre frénétique

 

d’avancer vers la mort quand les labours bras à bras

dénudèrent les poitrails du ciel

nous nous sommes aimés contre un vent gercé d’espérance

 

…d’un vent solvable d’espérance comme un granit fragile

sur la terre encore chaude

 

et il dit à la source : « ce qui respire connait le vent

qui sarcle le fond des cœurs… »

et il dit à la présentation des images du vitrail :

« pas à pas vers le ventre de la lumière »

 

comme d’âpres apnées avant le naufrage

des filets d’or avant la lumière

13 Février 2014

La bouche nocturne de la fontaine

 

comme le vent à l’amont du temps le fracas du glacier

gisant illisible du vitrail

15 Février 2014

je t’ai embrassée sur les embarcadères

qui chantaient l’innocence…

 

l’échafaud à la mort interminable

pour celle à qui j’ai tout abandonné

 

dans l’armature du temps ces pays à venir

ces gangues de soleil que l’aube consent

aux fenêtres de mon visage naissant

 

comment resterai-je sans toi dans le temps

qui nous dicte cette loi du temps … ?

 

vivre sur terre les labours de papillons d’un jour

 

la mort prendra mon visage avec celle de la chair conjuguée

 

ce bout du monde qui tient dans les ridelles

de ma paume fermée

la mort suspendue…

 

ce ravissement du temps en ruines

 

le cuivre des gabrieli sur les tours de sable de l’enfance

 

je répercuterai les ombres de nos abysses

mon visage d’ombre dans les rues d’amour

de mon passé

la nuit nous étreint semblables avec un feu qui nous précède

 

je vis le vent des lagunes

l’amour infini de celle

qui comprime le murmure

de nos lèvres

 

la fécondité de l’écorce

l’âpreté des étoiles

en mon jardin

 

la fleur narrative qui dégrafe

18 Février 2014

ces mots qui font vivre un chant de feu

dans le ventre du temps

les mains libres de la pierre

 

je trouve le monde contre lequel puiser des nuits d’étoiles

la lame froide dans l’air cuisant

 

l’arbre grandit à l’épaisseur de notre respiration

l’arbre comme l’été de cet hiératisme immobile

 

Patagonie ciselures inhabitées derrière des rires de pluies

sur des landes confidentes

crénelées d’amour et de glas âcres de glaciers

 

dentelles de basalte porphyrée

de nuit

comme une porte de sanglots

l’épaisseur des amours à moindre distance

 

…ceux qui vendent la mort sous nos paupières de brumes…

 

peupliers de nos amours

branchies de l’asphalte

aux arythmies de cœur

selon l’aboli

de la terre inoccupée de la nuit

 

celle qui ensevelit

la mort ajourée

au vieux cru

des ombreuses branchies de laves

 

je t’aime dans la mort prochaine…

 

quand voudrons-nous de la poussière des pierres

ce que le cœur respire… ?

 

l’amour a porté la mort rompue

descendant le jour pierre à pierre

 

de vieux nuages comme une peau qui respire

 

les vieux sanglots qui sentent les glaciers de la mort

la clarté fendue d’une robe au fêlé de l’azur

notre visage d’embrasure de la mort après la mort

 

j’ai toujours aimé de glaciations en glaciations

de générations en générations

de porosités en résurgences

de tout un temps que tu me donnes

de ces empires mortels du sable

 

dans des cadavres d’incendie selon les versifications

de l’aube…

la nuit qui croule d’inachevé

 

de cette altitude d’asphodèle le temps blanchit

dans des soleils diurnes

ce que la mort respire au corail de la mort

 

depuis de lentes dérives à respiration de jugulaire

ce blâme quand la mer respire les horizons

de la mer infinitive

 

de glaïeuls en pelures à la force inachevée

là où règnent en coulisses les irisations de la voix

 

d’un voyage d’hiver à la clarté de neige

de paroles en ruines fécondes

de lassitudes éperdues en nuit mortelle

bleue de mort contre murs à murs

bleuis de mort

ce que l’acier fait crisser sur les chemins au déni de mon visage

19 Février 2014

Birmanie les pieds d’éléphant les femmes girafes

et les prunelles qui se heurtent aux fougères du vent

 

loin des vivants dans les porphyres du respir…

parce que la peau des femmes respirent l’enclos du désir

20 Février 2014

miroir à visage d’homme d’un grand sommeil de neige

l’usure de la mort martelée dans le vent vivant

 

celle qui transgresse l’azur dépouillé

vivante pour que je vive

 

le nuage au fond du livre dans le battements des ciels

la couleur indolore du souci du ciel

 

cette lointaine souvenance reptilienne

comme un ensemencement de l’ombre

 

l’usure de la déraison

le brûlant désert du vivant

 

dans un feu d’hiver au-delà du cœur

 

le visage de l’homme qui divise le monde

passionnément dans les margelles du temps

 

dans les herbes renaissantes où l’homme s’est couvert

de la transparence de son miroir d’ombre

 

meurtrissures où la clarté ne manque de paraître

dans des alphabets d’ombre

 

le cœur cesse de battre dans des arythmies claires

de bouches étoilées de nuit

24 Février 2014

Le temps de l’acier ne nous a pas quittés

en cet emplacement de la mort

dès les premières épaisseurs de la naissance

nous sommes restés sur des routes de ferrailles

à attendre ce monde qui perlait rond

comme la pelure d’une larme

 

dans Wagner il y a cette faille blessée qui entrevoit l’infini

 

les murs de ma vie cognent à la force des montagnes

hissant des tablatures de nuit

comme une fracture qui emporte

ce soleil résonnant de plusieurs milliards

de foudres inhabitées…

« tu es vivante pour ce qui nous fait vivre

dans le temps des foudres

sillons au flanc des sillons dans le couteau du labour »…

 

dans les mains pleines qui tiennent le soleil

aux contrebutées du temps

aux architectoniques ruptures de l’ombre

 

le baryton de la troisième évocation d’albert roussel

de toute la force de l’ocre et des eaux fleuries accablées

 

le visage de la mer dans les rendus du varech

aux paupières de voyage qui nous respirent

 

je cherche ton corps à l’étoile probable

vers les doubles solitudes du jour et de la nuit… « la flanescence

dorée »…

 

tu n’es pas morte dans ma solitude

ni dans les ballasts de notre sang

 

comme je tirais le rideau sur nos ombres

à la peur d’aimer ouverte sur un trop espéré

de cendre

tout le givre de la solitude mutante…….

tu portais les perfections de l’amour

et ces parfums qui ne reviennent pas…

 

comme ils venaient de leurs amours de sarcophage

à l’orient déchiffrable

le temps prenait le temps de mon visage

 

tu frappais du bronze la cloche des orages

à la seule volière des désirs

 

comme en parcourant les masques du monde

tous les vivants vivant du vivant d’une femme

 

1  ruelles étroites

froides et enfouies

sous les vieux enjeux des néfliers

 

2  avant de connaître la fin du monde

la nuit inhumaine pèse les lingots

au ciel parjuré de tes lèvres

 

l’ombre veut jaillir d’astrolabe de l’oubli

au flanc blanc de falaise

des sillons étoilés des cartographes du ciel

 

je suis toujours la forme de ton visage

 

…l’amour emmuré sous le cuivre de mutité

à la force de la neige

l’araignée nue à robe de coquelicot

à étreindre le monde

25 Février 2014

native d’une pluie aux plus beaux yeux

qui scellent ces nuits que j’invente

26 Février 2014

l’haleine bleue du fond des terres mûries de la mémoire

comme les ossements à l’accoudement du vent

 

les falaises hirsutes du temps des vagues impérieuses

vivant d’une vacuité de nous-mêmes revenus

27 Février 2014

d’une humanité trop espérée les ruelles grises des buveurs

qui divisent le monde

 

l’homme à venir sans visage…

nous ne vivrons ni d’ennui ni de foudre

 

j’ai froid de vivre quand le bout du monde est proche

je t’aime à la ressemblance de nos ombres absolues

 

dans la ténèbre du jeu qui vient de ce nocturne grand hasard

brûlant de désert

d’une ville de sables naufragé j’invente ainsi

les mots de ma mort

 

et comment brûler ce temps qui nous tend les bras

toi vivante dans le vent vivant ?

 

nous sommes venus pour posséder le monde

d’un ciel de métal loin de nous même

 

je suis sur terre pour t’aimer de vent fécond

 

trouver un poète meilleur que moi oui

mais plus grand ?

Rameau au soir de sa vie : « maintenant j’ai moins de génie

mais plus de talent »

 

la mort d’Isolde infinie

tendue à quelques cordes du désir

 

dans les joutes étoilées

la mort nubile

d’Orion en Sirius

naines et joue contre joue

 

Wagner Toscanini les alliances fécondes

lointaines et heureuses l’octave ascendante

du baiser d’Isolde

           

           

           

           

 

   

   

   

   

 

KALI YUGA -âge sombre-  

1 mars 2014

je ne suis pas l’homme d’une seule fidélité

vertueuse de soleil

enivrante de lumière

dans l’amour né de nuit divisée

                                         ***

montagnes des solitudes à la neige de pain blanc

ma riveraine à la source du cœur

ton visage devient le miroir tutoyant

à vivre ici du désert

                                         ***

d’un baiser de nuit bleuissant l’air raréfié

comme un souffle clairsemé

                                         ***

et de quel amour de meurtrières sans engendrer la clarté ?

d’une fontaine de prairie pour mourir de désert

                                         ***

de ces lavis respirant la foudre

pour oublier l’ininterrompu

les vasques blanches comme des toits du monde

                                         ***

l’obscurci qui dicte le souffle

la palmeraie comme une porosité 

dans le monde   

                                         ***

l’inachevé d’une transcendance que le vent cherche

le marbre à l’éclat de ce souffle haut et court

                                         ***

la femme tétanise comme la mer

de sa clarté du levant au couchant

                                         ***

redonnez leur le visage du sable qui recompose le baiser

                                         ***

ce cœur qui respire l’énergie de notre douleur

l’absence  devenue humaine

…la caressant comme une pierre de marquise…

                                         ***

5 mars 2014

ton regard défait les orages à l’ombre des loups

il déjoue les épaisseurs de l’été

                                         ***

7 mars 2014

dans quelles conditions brûlèrent les livres de la bibliothèque

d’alexandrie ?…

                                         ***

nous irons là où sont les pierres les failles et la matière

d’un monde à démêler le mal

le mur qui cogne de sa force de cloison

d’un brahms à vive mélancolie

la source à la claquemure

                                         ***

le pont rouge sur une fertilité de meurtrissures

japonaises…

                                         ***

8 mars 2014

De toi de moi la source du sang

pour nous être fidèle

                                         ***

la nuit ploie sous ses arcs d’incandescence

dans la clarté grandie nous en rendons raison

                                         ***

il fait une nuit de pyramide que le temps dévore

                                         ***

comme une parodie de nuit

cette béatitude d’enfer

dans la carcération d’un jour vacant

                                         ***

Je t’avais aimé de plein soleil et de plus value de mal être

                                         ***

En plein midi cette pluie d’étoiles… ce gouffre où nous allons

                                         ***

longtemps errant dans salzbourg brahms entre les dents…

                                         ***

t’aimer dégrafée comme une marée…

                                         ***

excisée de chair et de temps

                 d’embrasement ensevelie de nuit

comme aux portes battantes de valparaiso

                                         ***

1964

dans ma ville errante de néfliers

et de boulingrins

ma ville furtive

meurtrie des derniers vitriers

 

l’embrasure du temps l’espace clos d’un nuage

                                         ***

9 mars 2014

c’est dans l’aveu de la terre et son visage aux plaies d’ivresse

que s’enracinent nos amours vigneronnes

                                         ***

plus grandes que les circonférences du cœur

ces sphères qui m’attachent à ton désir

                                         ***

dans des yeux de misères

                 tous les éclats du vent

quand la nuit se retire

                 de sa force de sable

                                         ***

11 mars 2014

j’ai rêvé dans les feux qui dévorent

tous les tréfonds soupçons d’une ville de transparence

comme avec une haine de la mort

                                         ***

cette toile de jute de notre peau stridente

de son haleine d’asphalte qui nous rend vivant

                                         ***

pour s’anéantir pour renaître à la vie vivante

les persiennes donnent à palpiter

des jalousies de soleil

                                         ***

la mort m’a mené vers toi dans son triangle de renaissance

longtemps vers des souffles de pourpre

au geste du monde immémorial

pour reparaître dans l’abîme naissant au biseau d’un miroir

 

je t’avais crue morte penchée et odorante

comme ces beaux lys aux jonchaies tactiles

d’un cercle de silence…

                                         ***

14 mars 2014

quitter ce monde d’un cœur libre la désespérance

de l’avenir au mors de la mort

                                         ***

17 mars 2014

ces cloches aux plus puissantes volées

hautes comme la mort

enracinées de leur mur de bronze

                                         ***

19 mars 2014

j’occupe la solitude obscure de mes amours

dans des chaos de ciels

avec des mots de soleil

les rivières bleues de tes chevelures

                                         ***

de la mort qui donnait chair à l’emblavure du temps

                                         ***

de ce vent qui ruisselle d’oripeaux de châteaux….

                                         ***

danseuses aux bras glabres comme statues mortes

et celles irisées à cette naissance du vivant…

                                         ***

20 mars 2014

rien qu’à fendre le froid le pas qui te précède

lié aux routes qui nous habitent

                                         ***

dans nos amours de bastingages  irisées par la houle

lacérées dans des prairies qui naissent

                                         ***

je cherche le parchemin de mon visage

la langue obscure qui parle de la source

et le blé vert de la première rencontre

                                         ***

je vivais ainsi du vent de Valparaiso

de l’écorce fendue de mon abîme

                                         ***

celle qui  peuplait mon cœur des oripeaux de l’avenir

comme ces rues qui montent vers des gouffres au cœur de l’homme

de cette nuit qui distille le givre fendu de nos baisers…

                                         ***

t’aimer d’un cœur dissident…

                                         ***

l’eau dormante l’alangui de la source

le tison de la garrigue

et la cisaille qui cigale

                                         ***

dans le livre des ivresses la terre a sa propre fécondation

                                         ***

et quand la pierre succombe est-ce le visage d’avril

à l’éclosion ou le rendu de l’âme ?

                                         ***

la nuit m’attend de sa neige féconde

de ce bleu de glacier les bras tendus de gisants

                                         ***

épées d’or aiguisées à la corne qui signe la fin de la nuit

cette armada de fer de la plus effilée  des rancunes taurines

 

l’aube filandreuse du désir

les joues roussies

sur des épousailles de valses

                                         ***

25 mars 2014

la terre se soulève de toutes ses failles

comme font les femmes qui inventent la vie

                                         ***

comment vivre l’art de mourir de notre vie de mortel ?…

                                         ***

L’amour infini  :

« des milliards de baisers pour toi » comme je l’entends

au téléphone…

« des millions de baisers… » dans le message qui suit…

                                         ***

je savais ta voix dans la faille de la pierre

 

camus sur une tombe de pierre sèche dans le froid du lubéron

d’aimer jusqu’à l’âme…

                                         ***

dans ces pierres sèches dans cet amour du monde

plus que propice

elle élevait la lumière travestie

jusqu’à l’amertume blanche de l’horizon

                                         ***

Prière pour nous autres charnels

« heureux ceux qui sont morts… » Péguy

                                         ***

J’arriverai vers toi par les portes de la nuit

                                         ***

la source de tes chevelures dans les désordres de la lumière

tenant sur tes seins l’ombre du cœur qui décolore

                                         ***

j’ouvre enfin mon ombre  à tes tablatures de soleil

ton cœur d’ivoire…       

           

            

           

           

           

           

 

   

   

   

   

 

 

nous avions peur de durer de toute éternité

KALI YUGA  II

1 avril 2014

notre rivage à la laine de l’été

les nuages aveugles des temps

qui se dévident

 

…la poésie c’est l’âme qui se frait un chemin à travers les paroles

 

ma parole est régulière dans l’encre de mon cœur

dans la métrique du temps

                                         ***

comme  nous sommes morts charnels

dans des beautés de Beauce

ces moulins comme châteaux

moutonnants comme nuages…

 

heureux ceux qui sont morts

à l’épiphanie de la mort

à la glèbe des temps fertiles

                                         ***

ce que dure ce temps de la mort

 

mon amour gouverne dans l’inféodé des profondeurs

 

la terre tremble du plus lointain de nos baisers

                                         ***

les femmes perdaient toutes corolles à ginasservis

 

de sisteron à manosque à flanc de faille

de ce cœur qui grisaille hors les murs

                                         ***

des désespoirs à boire des sources de vins blancs

ces millions de baisers de refleurissement

de ces gerçures du temps qui peuplaient

nos baisers de pétales de solitude

                                         ***

l’inconditionnel du sermon sur la montagne

au puits le plus puisable de la lumière…

                                         ***

Numéro 35

nous nous sommes aimés dans des palais de sables

et contre des murs d’obscurités

étoilés de la vivante rumeur du monde

                                         ***

celle apparue portant le sceau violent de la terre

                                         ***

pour faire vivre encore les morts nous donnons dans la clarté

les litanies de jehan alain….

                                         ***

mais que dit encore cette obscure vallée… ?

                                         ***

le temps de notre nuit qui s’en va

l’obscure désir de la plénitude

                                         ***

27 avril 2014

nous allions vers les vasques d’une aura de lune

de lumière qui s’engrange

 

j’ébouriffe le désir des astres

les chevelures de celles du haut constellé    

De drailles

   

   

   

  

 

 RUE TRACHEL

 

 

Mon amour dit : «  je t’écris sans pudeur à m’en déshabiller le cœur ….»

                                         ***

ce temps possède le dôme de l’agonie j’ai senti la foudre

dans son goût de cendre

                                         ***

10 Mai 2014

HAIKUS

 1 la mer se brise sur nos rivages de cœur

                                         ***

2 elle irisait au ponant de la tristesse

la rivière emportant l’écho de la pierre

                                         ***

3 celle que j’aime au venin de la morsure

                                         ***

4 les clairières avant les grandes orgues du noir…

                                         ***

5 elle aimait la jonchaie du temps

comme à trembler d’un cristal de vertige

                                         ***

6 j’écoute la nuit l’étoilement de ce que dit ta voix…

                                         ***

7 bleu des lagons de la tristesse

                                         ***

8 si nous ne mourions pas comment éclairer la nuit ?

                                         ***

9  dans le secret de ce monde

et à la face de ce monde

                                         ***

10 on ne peut aimer  qu’irrésoluement

 

D’ ASPREMONT  DU 17 Mai

Demoiselle aux baisers de fleurs

de fleurs et d’oliviers

la demoiselle aux baisers d’impasse

de la ruelle au « mur inversé »

                                         ***

27 Mai 2014

encore mon corps comme un tremblement de terre

                                         ***

31 Mai 2014

L’outrenoir à la lèvre à chaque fois vierge de la morsure

de ce souffle à la douleur inhabitée

j’occupe ton corps de toute la verdeur

du plus profond de la terre

                                         ***

la nuit n’est plus adossée qu’à la chaleur de l’ombre

où  nous dormions accueillant à nous même

au levant du jour

   

   

   

   

 

 

   

   

   

   

 

1 Juin 2014

mon désir enserrant le cœur des nuages

désir qui porte ton visage

jusqu’à la blancheur de la nuit

                                         ***

comme un homme de toujours dans son ravin de sommeil

comme la femme attendue au secret de l’origine

pour connaître la nuit dans sa fin du monde

                                         ***

2 Juin 2014

et soumettant mes fantômes tu passais la main sur mes paupières

demain au partage de la nuit

dans le bleu qui désaltère

ton visage traversera mes songes

                                         ***

3 Juin 2014

t’aimer dans de larges limousines

le cœur à même le cuir des étoiles

                                         ***

4 Juin 2014

l’abîme des sources l’eau lourde qui gît

en amont de l’herbe lumineuse

                                         ***

ce vent qui me mène jusqu’à toi comme un labour de bronze

l’amour blotti contre la nuit maigre

                                         ***

et quand le vent souffle je te garde secrètement

dans le plus profond du baiser

comme si je tenais le monde dans la fonte du temps

                                         ***

l’herbe haute comme un défi

                                         ***

6 Juin 2014

notre nuit a la fertilité des violences

et la fragilité de coquelicot

                                         ***

7 Juin 2014

je te vois dormir comme une source unique de murmures

qui me disent vivant et sous les plis de l’aurore

nue

                                         ***

9 Juin 2014

nous traversions les rues de la ville dans l’élan physique

de notre immatérielle téllurie

ce goût de baiser qui dessinait un ciel

                                         ***

11 Juin 2014

fenêtres qui laissaient passer les anges

nos mains désunies jusqu’à la nuit blanche

ce sommeil d’or au kiosque de la nuit

maigre et nue porteuse de baisers

sur la nuit close

les volets ouverts sur les lèvres migratrices

                                         ***

comme des portes d’orient nous ne dormons plus

sur les ombres de nous-mêmes

tu rends public le vent qui me sépare de toi

et l’haleine  de l’herbe coupée

porte la cendre de nos visages mouvants

                                         ***

14 Juin 2014

dans la nuit qui descend

comme un cœur monumental

je caresse l’immobilité de ton respir

                                         ***

dans le blancheur lunaire décousue ce rêve des sources

comme un abîme de mer

désuni

risquant la mort comme on découvre un sein

                                         ***

15 Juin 2014

dans la chambre bleue tu donnais des baisers scellés  comme la pierre

les émergences de désirs s’abreuvaient comme une sorgue

                                         ***

16-17 Juin 2014

pour mourir charnels

loin des vins de la nuit

le cœur s’arrête

gorgé d’étoiles

                                         ***

19-20 Juin 2014

… « belle qui tient ma vie… »  comme un vin nocturne

je reste au carreau des veilleurs

et tu poses tes yeux sur moi comme un vent de gravité

à la façon d’un bleu d’amour à la fin des orages

                                         ***

chaque page de toi et moi nous éloigne du déclin du jour

                                         ***

naufrageuse qui dénude au pourpre d’après-midi

derrière les jalousie closes

les secrets murmures de la peau qui repose

                                         ***

lèvres traversées à la fièvre de ton trèfle

fustigeant les abois les clameurs et le vent qui déchire…

                                         ***

du plus large de Provence de moulin en résurgence

mon désir enserre les abois au long des fleuves

comme les enluminures du souffle ensorcelé

des amants

avec toute la verdeur d’un val de nymphes

                                         ***

j’errais longtemps dans les périphéries d’un ciel

à nuages décapités

loin des villes torrentielles ta main dans la mienne

ce souffle haletant d’un amas de nuit sans paupières

                                         ***

je ressourçais la caducité de la vague

dans l’épicentre de nos ivresses

là où tu m’aimais en ce temps de zinc

                                         ***

tu  donnais la grâce des hautes rives enchevêtrées 

de chevelures avant le couperet

et la nuit fertile dans ses éboulis d’astres

                                         ***

viens-tu violenter l’embouchure dans la pierraille d’un seul sourire

toi loin de moi la lyre désertique

dans des affres doubles de solitude ?

                                         ***

du temps qui nous inaugure se hisse au profond de la chair

la respiration d’un homme

                                         ***

nous seuls de plein vent cœur de bœuf cœur de pigeon

                                         ***

l’art abstrait est inventé chez les mayas et à versailles

avec l’art du vide

les valenciennes grecques

louis XV est assymétrique feuille d’or sur le miroir

les cinq : Le Nôtre Le vau Le brun Lully et Louis les cinq ailes

                                         ***

29 Juin 2014

la nuit me prend près de toi avec l’herbe qui désire la terre

l’horizon tourne dans sa vitesse de cercle

   

   

   

   

 

 

   

   

   

   

 

  PASSAGE AU JEAN BART

                                                    (20 boulevard de Magnan)

2 juillet 2014

du temps qui nous inaugure sur les ressacs du monde

l’homme décapité s’accorde à la ligne de voûte

du nuage

                                         ***

d’un vent abstrait la mise à nu de la femme au chant de pierre

                                         ***

pour que la nuit finisse des abîmes d’oiseaux déchirent

le rideau du jour

en leur langue gutturale de leur cri de poignard

                                         ***

4 juillet 2014                                                                                                                                                            

la mort me porte dans les anfractuosités de tes désirs

 

l’avalanche du temps qui à force donne les orages et les griffures

de silence sur les jalousies de nos désirs

 

ma mort inaugure

                                         ***

je sens comme une chaleur opaque en un lieu de grandes orgues

quand les dentelles du temps pierre à pierre récitent

les corolles de ta fertilité

                                         ***

Manosque un jour m’a dit prend mon cœur

dans  la ferraille des saisons

                                         ***

sous les rosaces la limpidité du jour

l’exangue nudité de la lumière

de celles qui péristylent les approches du temps

                                         ***

le  crime du temps de ne pas croître plus

qu’avec les ferveurs de nos moulins

                                         ***

… et je reste d’orage… 

                 comme de languir ce monde dans ses anciennes strates

                                                                                                                                                                                ***

mon amour meurt à chaque battement de goélands

comme cri premier aux paupières de nos balcons

                                         ***

la mort est morte bougresse de ses vignes d’immortalité

comme les glaïeuls aux franges de toi avec le monde qui diminue

au fond des mers d’une mort qui dit encore non

                                         ***

mon cœur sent de ce vent de brûlure

l’amour tremble d’une tubulure de soleil

d’un vent de nos naines orangeâtres

l’amour vocifère de ses silences

                                         ***

femme de cicatrices dans l’acier de la misère

mon tourment ma nuit au seul sillage de ses lèvres

                                         ***

mourir pour partir Roland de Lattre Roland  de Lassus divin Orlando

Rolando di Lasso faussement nommé- Orlando di Lassù en ce qui devrait

être logique italienne- pour ce divin qui veut dire en toutes langues

Roland du dessus Roland au dessus

                                         ***

tu t’enivres de mon possible désespoir

tu irrigues mon cœur d’une mort certifiée

                                         ***

mon âme est respirable du lointain tranché de nos glaciers

                                         ***

ma nuit couvre un empire de douleur…

cette façade à nu …

comme une main large sur les incertitudes

                                         ***

comme tu le voulais d’un cyprès de quelques amours rugueuses

dans le blême du jour

la plénitude de corps à corps qui te sied comme pour une mort blanche

                                         ***

comment t’aimerais-je de cette douleur à dix sept broches ?

t’aimer de la solitude des étoiles ?

                                         ***

et que penser de Mahler reprenant depuis Steinbach

ces gorges de couleurs lac contre lac ?

                                         ***

ce temps de continuum… au-delà de mes ossements

                                         ***

cadre du vide sidéral d’un cœur par deux fois…

                                         ***

la nuit décuple sans soleil

la nuit sur l’amertume du temps

                                         ***

c’est dans le ventre cru du temps que sont venues les altières

convives

des plus lointaines lèpres qui se donnent contre les murs

                                         ***

9 juillet 2014

en fin de nuit toujours le chant des goélands

et puis le festin de la peau

                                         ***

ce que le ruisseau chantait de vieux soleil et de vin neuf

sur ta bouche

                                         ***

la nuit rieuse qui ferme les paupières

ce bleu planté de mes yeux du plus profond des mers

                                         ***

11 juillet 2014

de cœur comme de voilure sur les ports à languir

derrière les fenêtres le navire à ravir

de pierreries l’île nue

                                         ***

charruant exil l’horizon tambourinait

tes lèvres disaient les mot mêlés d’or et de sang

d’un visage de tendresse à la lame qui emblave au désir du ciel

                                         ***

comme la mort appelle dans les raucités du vivant

                                         ***

12 juillet 2014

dans cette naissance du monde à l’ombre réversible

mon rêve de ta peau de tumulte

                                         ***

la nuit dans sa douleur muette la peau vive

sous ta poitrine qui respire

                                         ***

l’ombre dans sa fluvialité débourbant la métamorphose de nos amours

                                         ***

je chante le sable de notre nuit et son avenir de madrigal

                                         ***

13 juillet 2014

fermant les paupières pour naître et nous reconnaître

nous avons dit oui au monde

                                         ***

de quelque féerie qu’éclaire le solitaire

à la pendaison noire

le ciel m’oublie

                                         ***

juste derrière les grands cimetières

les arbres banalisant le temps

continuent de croître

Parc impérial de l’enfance où le ciel s’était rêvé

notre toujours cœur double grandi sous les gros ventres des platanes

                                         ***

dans le froid bleu de nos amours d’acier par temps d’azur

où nous rêvions de nous

                                         ***

aurait-elle la sagesse de cristal

celle qui me donne le bonheur de ses larmes ?

                                         ***

du chant des albatros les rues étaient encore nues

de ce pouvoir de bronze large et profond

de blancheur

de ce languir de tes lèvres

                                         ***

mes nuits étaient larges comme au balcon de notre nudité

les draps avaient la blancheur vivace des goélands

                                        ***

nous étions dans des vaisseaux rougis « come la nave va »

celui du large qu’on ne quitte des yeux crépusculaires

celui de notre sang où sur les lèvres manquera le souffle

                                         ***

je sais que sur ces balcons d’amour tu me prolonges

la nuit et la rue pouvaient être amères

des trèfles du cœur qui nous parcourent…

                                         ***

c’était le crépuscule comme autant du vineux de tes robes

                                         ***

je te déshabillais sous toutes nos fenêtres

les étoiles comme réverbères à la pointe de tes parures

                                         ***

le coq de roche péruvien

                                         ***

15 juillet 2014

de notre résurgence de pierre morte le figuier des étoiles

                                         ***

le soleil émondait les seules excoriations de notre temps

celles-là même des paroles d’engivrement

                                         ***

tu  te lovais proche d’un torse mûr et d’un cœur rigoureux

                                         ***

les voilures des vents abolis frappaient mon cœur devenu double

                                         ***

16 juillet 2014

nos havres de solitude murissaient dans les flambées

vivantes de nos métamorphoses

                                         ***

ma vie est d’émeraude tant je tiens ferme

la source de ton reparaître

bleu et blême d’estuaire

 

ma vie s’éblouit à nouveau boulevard de magnan

                                         ***

je viens de vivre quelque part sur le mensonge

mais je vais aussi à la ressource d’un vent premier

qui m’inaugure

                                         ***

17 juillet 2014

je vivais de ces sommet d’aigle de cette dernière enfance

de l’azur

de la troublante brûlure de tes baisers

                                         ***

mon cœur frappait sur ta poitrine du plein bronze de mon désir

d’un frisson nocturne et de goélands glauques proches de l’aube

                                         ***

…comme je lisais Gracq sur ses bleus chemins de foudre

                                         ***

ta peau comme Venise que d’un mûrier baroque

je lisais le temps de dentelle de tes murmures

                                         ***

plus nuité de foudre qu’à la houppelande nocturne

le navire dans ses éboulis de solitude

la ville coulait dans nos veines

                                         ***

même de soleil agonique j’attends de ta peau bleue

cette foudre d’aurore qui s’immacule

                                         ***

plus un homme est vivant plus la glaise dédorée

de ses soleils froids

est infertile

                                         ***

je vois le point du jour dans le creuset de l’âme

dans un limon d’après les vagues succédantes

                                         ***

dans les voilures du temps qui gardent de silence l’amour émondé

 

loin de moi-même ce silence de glacier

 

les matins édentés où je couche mes vieux os

                                         ***

dans le manque d’apparence de la fièvre

de cette brusque incandescence de désert

crissaient les ors désunis de la lyre

                                         ***

celle  qui chantait le gloria suranné du temps des blessures

                                         ***

mes amours crissaient à la conque de ton ventre

dans ce cœur sobre où j’ai tant de raison de me perdre

                                         ***

comme  faisaient les guérisons dans des halètements d’exil

                                         ***

19 juillet 2014

pour mon dernier souffle encore toutes les étoiles

à l’embarcadère des morts

                                         ***

des vieux gisants à l’écho des boulingrins

la poussière de l’enfance au parfum des néfliers

                                         ***

 1-morte y faire                                                         2- lasses et à la rue

comme aux vieilles orties                                             litaniques et nus

blêmes et vastes                                                dans les envers éplorés

mes amours mortifères                                     l’enfer au fond de la poitrine          

                                         ***

dans un même vent de foudre comme dieu jaillissant

un froid de montagne sur la pelure de la mort

                                         ***

par  la porte des lagunes à l’encablure du jour

dans le souffle des conques

                                         ***

d’amour et de goélands dans des grisailles de murs

qui chantent les douleurs d’écorce de la nuit

 

la mort blanchit d’une seule aurore

                                         ***

J’assouvissais le temps asphyxiable des ténèbres

                                         ***

je venais à la ferraille à la nudité du temps comme aux étoiles

qui guident de bleu Valparaiso portuaire

ce que lissait cette érection d’étoiles

et les grands fascinants du ciel

                                         ***

de Sisteron et de plus loin encore

dans le diluvien du corps

dans des Jabrons d’abîme

comme à t’inviter dans ton cœur de barbarie

                                         ***

l’oriflamme le cœur le blason

les volets clos                                                    l’acacia d’amour clos

les amours en chantier                          les volets épris

la caducité d’acacia                                           des givres sur le temps

                                         ***

nos amours ne sont pas sans tendresse

elles portent les volières des goélands de la ville

et la nuit qui transfigure

                                         ***

la blancheur de la nuit qui prive le cri guttural

dans les vernissures de l’aurore

                                         ***

comme avec le froid de l’alto et le rêve du cristal

je t’ai aimée nue et offerte au balcon des fièvres

comme un astre nouveau

                                         ***

comme un portail d’érable à chaque murmure… et plus qu’un homme vivant

                                         ***

nous ne pouvions avoir prise sur les phares finissants

tant les guirlandes hourlaient sur les vents qui marchent

(les chats et les goélands sur les détritus de la nuit)

qu’ au loin une femme  attend

                                         ***

…et nos nuits n’étaient pas si loin de la mer

pleine de ce qu’un homme d’incertitude

marchât  si loin de la fête

                                         ***

notre vie s’écoule-t-elle de toutes ces larmes du glacier ?

                                         ***

John Cage avait le silence

la nuit close des claviers

                                         l’ivresse comme un nu….

                                           une jonchaie de ciel

                                         ***

la nuit dicte

                                         ***

mort  lucide – d’un pas froid de gravier

                                         ***

20 juillet 2014

ma roseraie depuis les plus roses prunes

ce cœur grossi d’un beau baiser de givre

                                         ***

21 juillet 2014

le granit de ton âme

vers des digues

comme ce que la mer  retient de notre naissance

                                         ***

22 juillet 2014

dans l’expression blanche des réclusions de glaciers y a-t-il

la blessure de notre souffle écaillé d’or…. ?

                                         ***

dans le visage de ta passion nous traversions les allées végétales

où il n’y a plus aucune ogive d’empreintes de la mort

                                         ***

les yeux invisibles du regard…

                                         ***

je t’ai rêvée sur ma poitrine de tout un vent haletant

                                         ***

La nuit inonde d’un souffle de paroles enfuies

                                         ***

des fenêtres du jean bart  la tristesse de paquebot des grands larges

                                         ***

de l’ombre intime dans les courbures de l’horizon

lissant de racines d’orage les plus purs sillons de la terre

je n’avais que le chaume incandescent de la solitude

                                         ***

la mort initie roulant l’or vierge

d’une Eve à venir

                                         dans les sources du vent

                                         s’aiguisaient des approches lentes de néant

                                         ***

la mort s’investissait dans la profondeur charnelle

à hauteur de famine

                                         ***

je n’ai plus comme crépuscule que tes marches de rizières

dans le tranchant jaune d’un jour de balcon servi d’étoiles

                                         ***

24 juillet 2014

comme celle qui voit l’âme hors le tunnel des âmes blanchies

l’homme au visage grave vers le fruit qui désire l’acier de sa parole

                                         ***

26 juillet 2014

comme d’un cuivre enserrant d’anneaux ces bras

qui nouent l’amour d’un cœur emporté

                                         ***

roses rouges par neuf

de ténèbre et d’amour

je te sais vivre vive

d’éclosion dans tous les gloria 

 

de ta bouche                   ce matin monte

                                         dans la lavande

                                         de tes chevelures

                                         ***

…de l’incursif bonheur qui nous aiguise…

                                         ***

le soleil en biseau comme ce qui  se cache

pour dire combien nous nous aimions

                                         ***

…pour jouer de son corps comme d’une musique de chambre

contre les murs obscurs à fendre l’âme

                                         ***

27 juillet 2014

les boucles de ma vie fleurissent comme autant de cerisiers

japonais dans des printemps de voluptés altières

 

des fleurs de montagne en flambées l’amour s’est asphyxié

de tes chevelures de soleil

et de mes peaux ruisselantes

                                         ***

(Rimbaud)  j’habitais dans mes déserts de poussière

des vêtements de défaite

                                         ***

tu resteras la cicatrice vivante de mon repentir

vers des espaces d’oiseaux où le sommeil est rare

                                         ***

la vie inflexible jusqu’au fond des rivières

et le vent dans les sources

d’un dormir des ivresses

se donnent les parures

d’une clarté de cortège                         j’ai toujours habillé les artifices

                                                                de l’amour

                                                                avec des masques de crépuscules

                                         ***

dans les besaces de la vie dépeçant les ors crépusculaires

les plus grandes amours sont en juin

                                         ***

je ris du marbre de l’orgueil

                                         ***

nous nous aimions de fruits rouges de passions

dans des ambroisies de cœur

jusqu’au ponant de l’insomnie

                                         ***

ma ville m’appartient où je te perds

éclose d’ivresse au bronze des cloches

de ce reflux d’épousailles flétries

                                                                belliqueux et nobles

                                                                la chambre et les crimes

à la venue de ces territoires

soulevés d’horizons

                                        

                                         ***

la neige se porte dans les orées du silence

d’un chien jaune et d’une portée de marguerite

comme un azur glacé

dans toutes les dimensions de nos baisers aux portes closes

                                         ***

d’un vent nubile l’ecchymose de pleine poitrine

                                         ***

30 juillet 2014

mes paroles        font mourir les amours là où la terre s’assouplit

le ventre des désirs respire d’un silence aveugle d’ombre

                                         ***

tu vivais d’un pays de lavande  là même où habitait

ce jour brûlant d’un désir de désert

                                         ***

le temps vient quand la nuit tombe

                                         ***

nos  rêves étaient en fracas

tu refermais les sangs qui se mêlent

au plus loin des pontons des galaxies

                                         ***

j’ai caché ta chair jusque dans de plus grandes justices

jusqu’à la limpidité de l’orgueil

à perdre le ciel dans ses azurs de douleur

j’ai caché les ravins de ton sommeil dans mon miroir

la vie future que tu prenais dans la main

l’ombre cisalpine aux plus larges prunelles

d’où venaient des pleurs d’angoisse

de meurtrissure contre meurtrissure

les lèpres décaties de nos ombres qui viennent        

                                         ***

et que le chemin se perde et les pluies d’un ailleurs des astres

demandent des bleues naines revanchardes

là où j’annexe le sang des galaxies

                                         ***

j’innerve le temps de nos replis et les ventres de la nuit

                                         ***

cette         nuit qui inaugure la plaie du temps

et le comptoir de bar de ceux qui vont mourir

                                         ***

l’irritabilité du temps de ce soleil qui perd ses plumes

                                         ***

j’invente l’amour pas à pas dans des engouffres de nous-mêmes

                                         ***

mais d’où venais-je ? du quatrième du jean bart

des baisers de l’ascenseur la nuit venue

d’une complexité de goélands

                                         ***

mon amour finissait dans des draps clos de misère

sur des champs de désastre

 

mon amour revendique le nom de sa souffrance

mon amour dicte le lieu de nos absolus

et je n’avais pas même le temps de t’épeler …

                                         ***

nous voici dans des temps imaginaires

dans des pierres à dicter les cavités

de la nuit et les jalons de la tristesse

                                         ***

31 juillet 2014

l’été est mort comme « jean bart »

nid tranchant d’albatros

de cet airain où le pays brille

de ses guirlandes de navire

                                         ***

Je ne trépasserais pas de mes rêves

                                         ***

au pas du jean bart je m’en vais voir le miroir

de nos cœurs les volets à nouveau clos

   

   

   

   

 

 

   

   

   

   

 

 

  PASSAGE DU HAUT MAGNAN

2 août 2014

Villa lulu chemin du petit fabron aimé martin patrick le basque

                                         ***

l’hiver est comme la vieillesse disait stendhal

comme les amours la sécheresse de mort des amours

                                         ***

ce joug blanc de fantôme d’un infini pariétal

                                         ***

ce que la nuit trace dans le péristyle d’une ville

ce sont ses rivières et les franges de ses rivages

au plus proche d’une graine morte de solitude

                                         ***

plombée d’aurore sur ce jour qui nous espère

                                         ***

c’ était toi ou le soleil

ruisseau tu déhanchais des paroles d’eau vive

                                         ***

le vent tombe sur dieu

                                         ***

3 août 2014

la lie de la solitude comme un cratère de lune

                                         ***

4 août 2014

comment pourrait-on regretter ce vent qui nous a traversé ?

nous nous étions pris les lèvres dans la faim bleue

du ciel des clochers

                                         ***

platon donnait-il des bornes aux étoiles ?

à la luxure constellante…

héraclite naviguait-il dans les eaux troubles du guetteur ?

                                         ***

nuits veuves dans le cercle des solitudes

nuits qui touchent la chair de mon insomnie

 

dans les clartés vivifiantes des férocités

et des barbaries à grandes dents fauves

                                         ***

hors  du cercle où je t’eusse voulue

toute repaîssante de désespoir

je revendiquais un vent accorte

dans des velours de désert

depuis ces cris de goélands

à la nuit de femme désireuse d’oubli

de famine désirante

                                         ***

tu tiens ma nuit d’astre privée

avec la femme qui masque

dénuée de ses promesses

                                         ***

crépuscule incendiaire de la nudité…

rayon vert

                                         ***

dans les mûris du désir

le soleil abyssal

sur des terrasses d’ambre

de ces chairs que l’on cache

mûrissantes et larvées de ténèbres

                                         ***

comme le jour achève l’horizon au billot du crépuscule

j’implique la mort du monde bleu de ma nuit

la tutélaire extase  de la neige d’incertitude

grave de larme d’un temps aux volets bleus

de finitude distinctive…

                                         ***

col de la lombarde de pleine poitrine

                                         ***

le lyrisme d’ « un serpent d’étoile » à demeure cerclée de nuit

                                         ***

mes nuits devenaient ivres je nous sentais mourir

jusqu’au dernier cuivre

col de la lombarde au ravissement de la pierre…

                                         ***

nuit tellurique je n’étais qu’un éclat à la muraille

droite au flanc de nos fissures

comme un festin d’araignées les angoisses de l’aurore

le temps solvable d’une mort ébruitée

                                         ***

en tes bras nus dans ses bracelets d’argent

les nuits eurent de multiples aurores

                                         ***

….et toutes les orgues du désir dans leur désastre

 

et tous ces chants de goélands sur les ailes

de notre temps qui arrive

                                         ***

dans les mailles miraculeuses de la fin de la nuit

nous sonnions les haubans des vents de lumière

tout auréolés des étoiles qui nous suivent

                                         ***

j’invite au lyrisme des noces de magnan

les larmes de la patience

le regard levé au-delà des volets clos

 

j’ai dans la poitrine ce regain de lyrisme

qui s’abattra comme étoiles encloses

                                         ***

nous avons vécu les quatre vents de ta famine à venir

et les courants d’air salvateurs augurant du désir

                                         ***

on peut mourir de n’aimer qu’une fois

dans des calvaires tristanesques

on peut déceler des pierres vers ton visage

 déjà vêtu de sombre

                                         ***

comme la vie nous a lié de cette blancheur

de verre cassant

nous nous hisserons vers des hauteurs d’orage

à la volière sonore des perles

                                         ***

9 août 2014

s’aimer jusqu’au ventre du torrent…

                                         ***

la lumière de la pierre rendait les écorces d’octaves de ta fidélité

                                         ***

des naines des rouges des spectrales des parcimonieuses

de celles de la mort desquelles t’aimer

jusque vers le ventre de l’univers

                                         ***

des plus hauts diadèmes vers les sphères nidifiées de l’âme

                                         ***

je pense à brantôme dont je suis un prince par privilège

                                         ***

l’amour m’aimait comme je faisais son lit dans des torrents de paroles

à la structure du cœur…

                                         ***

la voix oblongue

                             ce que la lumière lyrique prend de ta main

                                         ***

10 août 2014

la mort amarrait le plus grand vide des tombeaux

derrière le temps et les lucarnes sur les astres

la mort disait que nous étions vivants derrière les désastres

                                         ***

les chemins de pierres comme le phare

qui roulait sous mes paupières d’insomnie

                                         ***

je t’aime de la dissymétrie des collines

barbare accorte à mon cœur

                                         ***

12 août 2014

dans le chant des semailles  et la ferraille des étoiles

le labour lyrique

                                         ***

… et elle dit succulemment après l’amour « tu as bien pris ton pied »… ?

                                         ***

la compatissante métamorphose des serrures

de petits jours blêmes…

                                         ***

l’amertume au fond des prunelles

et la blessure des rêves manquants

                                         ***

des jambes blanches d’une nudité louis XV que sont ces dentelles

cannelées  de nuits pigeonnantes et de terre qui tremble

                                         ***

17 août 2014

 

beauté andalouse qui me rend vivant comme un matin de fête

plus douce que la douleur dans sa voix d’alto

                                         ***

il reste entre nous des lettres amoureuses

des épées effilées de désir

                                         ***

de croire l’aurore propice sur les écorces criardes

des goélands

nous nous perdîmes dans des vallées

à la tristesse d’orgue de notre chemin

                                         ***

à force de montagne à force de chemin de cœur

l’aridité du temps partage des solstices de douleurs

                                         ***

restant seul devant des crépuscules de vide

la poitrine recule d’angoisse

dans sa basilique de douleur

                                         ***

le soleil dénoue toutes les volutes du temps

les chevelures de tes naufrages

notre amour comme de sangs mêlés

                                         ***

j’avance vers d’irradiants calvaire d’une chambre sale

dans les cris du matin

bleu d’ensevelir le monde dans l’écho de mes failles

du plus beau bleu silence en orgue de plein jeu

                                         ***

le temps tremblait de ses vasques d’azur

comme mes épaules

qui prennent le poids de vent de tes désirs

                                         ***

nous nous aimions comme bienveillance tectonique

sur de larges estuaires

de résédas de boulevard…

                                         ***

l’amour nous comble de nous être fidèles…

fruits mûris des hommes au regard nouveau

                                         ***

18 août 2014

dans l’échancrure du désir les femmes écartèlent le temps

dévorant la terre…

                                         ***

20 août 2014

ces chants de baleine qui ne sont que douleur….

                                         ***

n’y a-t-il pas une autre vie terrestre des nuages

qu’une fenaison de dentelles de ciel ?

                                         ***

des douze sons fondamentaux selon schönberg

sans retour de l’un de ces sons avant que ne s’épuise

le série de chacun d’eux

comme à la bouche du moulin qui puise

à l’eau cristalline de l’émotion de moïse et aaron

                                         ***

L’INTRANQUILLITE DES PIERRES

dans des bouches d’amour des beffrois d’ombre

et les discordes de l’orage

je m’évertuais à fendre l’âme de son souci de falaise

                                         ***

le monde clos à la serrure des espérances

                                         ***

je t’aime des toutes les guirlandes d’insomnie

où la pluie me parle de ton absence

                                         ***

ce que je risquais de pierre incandescente

de toutes mes mains qui espéraient la lune…

                                         ***

22 août 2014

…aux confluences de la faim

à l’échancré de la lumière

verticale

où se joint l’infondé du baiser

et tes yeux qui prennent possession du monde

                                         ***

pour le vent et pour vivre de ces cataractes

d’éthiopie

les roses rouges en nombre impair

dans l’ordre des cœurs incertains

et les oiseaux de Braque avec des baisers d’insomnie

                                         ***

ce plus long baiser du monde que tu poses sur mes lèvres de vent

                                         ***

ils nous avaient montré le monde avec des sabres

dans les métamorphoses du vivant

                                         ***

dans les ombres de goélands

et le baiser des anges

portes-tu en toi les forces de l’inaudible ?

                                         ***

23 août 2014

les oiseaux dans le déclin du jour

le soleil voilé des mots inarticulés

nous ne vivrions pas ensembles

dans la chair du temps

                                         ***

… ensemencés et fidèles à la vie…

le glas crépusculaire des dormitions

comme une fête vivante de grands oiseaux

à la mesure de l’éloignement qui nous lie

                                         ***

j’avais revu mes chers horizons de vaucluse

                                         ***

25 août 2014

l’amoureuse est venue dans sa lumière de nuit

comme une marée montante liée au vent

le ciel sur les lèvres jusqu’au réveil des oiseaux

                                         ***

…et la mémoire referme ses ornières de sommeil

l’été aura rendu son poids d’illusions ignées

je retirais les filets de fièvre où nous ne sommes plus

                                         ***

27 août 2014

des nuits de velours portaient encore des soleils de fête

l’été mangeait les ultimes blés

dans des parterres de fleurs où nos baisers prenaient

les derniers sillages du vent

                                         ***

c’est la terra icognita des amants

dans leur chemin de cigales cisaillant

l’insomnie

sous les paupières d’un vent de sommeil

                                         ***

29 août 2014

captive d’un temps glabre l’aurore souffle

des mélismes de goélands

chevelure qui décline ses boucles de torrents

ma femme torride aux mains de neige

                                         ***

ton cœur m’a mûri  d’un ciel abrasif et bleu

d’une sauvagerie qui nous lie

comme lauzes jumelles sur des terrasses de lune

                                         ***

la mort sert à dissiper- à rendre  muré –

le cours des amours aveugles

limon de la foudre elle n’a servi

que la tristesse de nos cendres

                                         ***

dans cette soif des mourants sur ce qui ferme les yeux

la chair exsangue qui s’aliène l’inhabité de la blessure

                                         ***

Je nous exhaussais dans le haut magnan…

inaltérables comme une terre brûlée

                                        

et la force des orages en plénitude sans autres douleurs

nous donnaient en avenir

la légende des pensées et des lilas…

 D’écrins









2 Septembre 2014

dans le métal du vent

comme un levain

notre visage d’homme

***

3 Septembre 2014

le cœur drainé hors les murs d’un sommeil aplani

me vient sur l’eau bleue de ta bouche

une jonchaie jalouse qui ausculte la passion

***

4 Septembre 2014

des fossiles d’oubli au fond des failles

d’un torrent carrossable qui emplit

mon visage d’une oblongue ombre d’éternité

***

5 Septembre 2014

de toutes les poussières de la mort on a dit :

vingt trente cent mille millions milliards…

exponentielles naines que j’en ai perdu la gravitation

jusqu’à la pierre poreuse de tes lèvres

***

ceux parmi les plus abyssaux dans leur candélabre

de dimanche

ceux qui s’abrègent et qui dénouent la nuit calcaire

***

6 Septembre 2014

monde des  caducités

orfèvrerie nue

rivage clos

meurtrissures bègues

des paumes de madrigaux

ce que j’enclos des voûtes d’architecture du ciel

***

Momente…K. Stockausen – et elle lyrique- de glas blanc et mortuaire-

clocher du velours qui concasse le temps

 l’été cerisant au fond des croix

***

nuit froide porphyrée d’ombre

vénulée de cran d’aurore

costumée d’azur

de si lisibles lèvres

que glisse une pluie d’être de cristal

***

je rendais clarté dans de plus grandes abysses

maculant de lourds claviers lyriques

l’amour de peau lisible

comme aux lisières des meules du sommeil

***

génuflexion d’aridité à la perte de la pierre

les jardins au velours

d’odorant jasmins nus

***

ce qui se dit du monde la main ouverte

***

j’ai brûlé de paroles corrosives

***

9 Septembre 2014

tes chevelures cisèlent l’immédiateté de la vie

d’un orgueil de soleil décapité

***

12 Septembre 2014

J’ai le lyrisme de mes racines les oraisons des pays de brumes

de cette nuit juan de la cruz de pleine opacité

ma ville et toi à la rencontre de nos ombres

***

ma douleur n’est pas d’un pays de longs vallons

ma douleur n’a pas sa source bien loin de toi

de nuit sans rêver et sans penser à toi

***

nuits d’éclats d’ombre

et de marbre

que nous attendions

d’un cœur galactique

 le pur cristal de ma main contre la tienne

***

je voyais ma mort dans l’ensevelissement des vagues

tes paupières nocturnes disaient le nom mortel

de nos balbutiements épigraphiques

***

quand de tristesse j’aurais aimé

dans le fond du ventre

ce soleil qui parle de ton absence

***

15 Septembre 2014

Ma pure mon ivresse

 

le temps peut rendre l’haleine asphyxiante…

***

la ruine et le jour la pierre reptilienne

ruisseau nubile

qui coule de sa fièvre

dedans la clarté d’obsidienne

***

ce qui roule de la nuit gutturale

la raucité de la terre

avec des lèvres de sillons

mon ombre supplétive de cataracte

comme une jalousie de stylet

***

la femme qui manque au bout du monde

les osselets d’astres

et les bacchanales aux pulpes cendrées

dans ses baisers de bosphore

***

de ses jambes d’estuaire et d’ellipses…

les vents de fusion à l’ombre

de la noirceur des cœurs

nous eussions vécu des douleurs

du monde qui s’éclipse

***

orphique l’or du ciel au cœur de l’enfer

***

ma blessure a la lutherie des embruns

le couvre cœur de tes ruines

d’amplitude gothique

à la face de mes amours

***

vivante de l’incarnat glauque

 des femmes de misère

et des barbelés d’épousailles

quand la nuit dicte de morsure

les troupeaux de la peur

***

je t’écris d’encre noire dans l’herbe de mes désirs

comme tu venais dans l’enclos sidéral

de cette compacité rouge de mes incendies

***

la pluie en collier de perles

tes seins qui s’éveillent

***

la mort fébrile et sans issue dans la loi du temps

***

à l’ancrage des navires

aux pontons de la nudité

je n’aimais le monde que préfacé de nos ombres

***

le vent dans ses cambrures

l’idéal de tes paupières

dans la nuit qui dissipe mes doutes

***

j’aimais Giono et les asphaltes de l’imaginaire

les vivantes glaciations

croupies dans les préludes qui nous dissolvent

ces chants manosquains du vent qui parlent

dans les auriculaires de la mort

***

j’ai senti le temps dans notre pouvoir igné

la rugosité à soulever des glaives

de tentations

                  de volitions

                                         cette carnation blanche à mourir

sur le ventre des désirs

***

mes masques et le vent qui cache les incertitudes

des damiers de ma vie à gravir

***

L’aurore seule

opaque et nue

de plein enfer

sur ton visage

                             j’écroulais les couleurs

des cités célestes

les gemmes carminant

les droitures de dieu

***

messagers noirs baisers bleus à fougères d’acanthe

***

riveraine de mes doutes

jalouse à la braise

qui rend nu

celle qui quémande les draps bleus du ciel

***

j’obscurcis la nuit

j’éreinte l’éphémère

afin de tailler ces souplesses de cristal

qui nous guident au plus amer de nos chaumes

 

j’avais la volonté droite

en murmurant d’orage

le sort oblique des torrents qui oublient

***

ma vie ma mort d’inflexible incandescence…

celles à venir proche

à nous gravir…

***

l’étoile éreintée morte de nous avoir aimés

***

comme d’un Renoir les herbes de l’amour frisant

les respirs des fonds de l’âme

à perdre l’oblique insolence du temps

***

Louveciennes et graves quand l’ennui frappe…

***

préludes en forme d’estocade lire le monde et le temps

la nuit fixe ses notations de lynx solitaire

que d’un répons je te fais essayer les noirs grondements

lyriques de la mort

***

Nuit du 15 au 16 Septembre 2014

ce vent qui mue … je sais qu’il nous accompagne…

***

je suis mortellement dans des plèvres tauromachiques

***

17 Septembre 2014

sous couleurs de visage pour pénétrer

dans les veinules d’encre

à l’ombre des fougeraies

***

comme cœur vers le cœur qui frappe

ces fissions lentes des détresses de notre temps

***

19 Septembre 2014

nous partions sur des nuages à hauteur d’exil

***

la violence du bonheur à la flambée d’une chrysalide

le temps qui tombe

marbré de sang

de la nuit vide de ses étoiles

***

cet amour qui comprime l’angle du soleil

 

l’oubli seul porte close

du désir

 

les murs contre lesquels

ton souffle devenait stellaire

***

nous ne conservons que les scories de l’amour

les pelures de soupirs

et l’arachnéen de la fièvre

***

la mer infinie à l’extrémité des navires

***

20 Septembre 2014

le vent dans ses brisures à la fonte des cloches

de bronzes célestes

***

l’aria  dans la face dévastée d’un Vaucluse à perdre haleine

***

21 Septembre 2014

hors d’haleine à perdre la nuit

***

dans les linges blêmes de l’angoisse

ce ressac de l’aube

à chaque incendie recommencé

***

mes baisers au chaume de tes angoisses

à la blancheur de goéland

gravissantes de fièvres échancrées

***

j’entrais au cran d’arrêt du monde qui nous finit

***

Notre Dame du Bon Cœur Lux Eram

de brises légèrement haletantes

de nudité verte

la fleur de sous tes jambes

… le cœur anonyme…

***

rester dans l’errance jusqu’à l’expansion

d’un soleil des plus vifs

***

22 Septembre 2014

ferraillant ce vouloir de l’étoile

la rythmique beethovénienne

et le silence des langueurs

***

l’amour a refermé ses compacités de soleil

sur des chairs lépreuses

 

mort naufrageuse

dans son temps de porphyre

et de glas de cristal

comme à  Ys l’empierrement des morts

nocturnale des neuf roses rouges du baiser de nos lèvres

 

glas des lys orfèvrerie froide de l’éclat…

 

dans l’autre face de notre monde la nuit qui creuse

***

le vent contrariant la blanche indécision des phares

la haute sphère de nos amours nocturnes

***

papillonnaire d’amour des plus beaux cadavres

des bleus de l’ennui

des sphères de l’enfer

***

ces concassements de foudre de la plus belle vermillonne

***

viendra la mort de la nuit

la désespérances des verres brisés

des volcans confiseurs de la lune

***

comment serai-je 

de cette mort

qui dicte le jour ?

l’albatros nocturnant

qui défait ses restants

                                                                je porte l’enfer de sa plainte

***

en closerie

                                         l’automne jaune comme le fond d’écume

                                         dans les marches aveugles du désert

kyrielle des sables

                                         vieux lacs

comment respirer l’oblongue territoire du doute ?

***

le plan d’azur des astres

***

23 Septembre 2014

La soif du puits qui creuse l’augure où je t’envie

-mon amoureuse- la pleine sveltesse du vent

dans l’embrasure où tu respires

***

l’accablement dans ces forceps de nuit…

***

comment venir dans le vent et la glace plus tellurique

que ce sang bleu de notre source ?

***

la nuit indolore respire de ton sommeil

***

comme l’Ys engloutie tes lèvres de sel

dans l’ordre des vagues du bronze

***

d’une nuit qui s’égrène les pas distillant les brumes

de ses épaules d’angoisse sur des chemins de graviers

***

la mort est à la morsure ce que celle-ci veinule

de notre temps

d’un bleu que tu disais aimer

***

24 Septembre 2014

je répandrais la terreur de mon amour

sur le vin de tes angoisses

***

ce cri du fond des glaciers qui nous déshumanise

***

l’andalouse disait quand j’aime je deviens sorcière 

***

cette amplifiante rature qu’ont les humains

à dissoudre dans l’estuaire finissant

la mémoire de la pierre qui les a porté

***

gravissant la sagesse de mes mains porteuses de sables

***

en lisant les chansons de Thérèse d’Avila

je vis les naïvetés lasses

que n’auraient commises la lumineuse de Lisieux

***

25 Septembre 2014

j’incrustais mon ombre sur le chemin de nos baisers

j’en rendais sculptée l’éternité de nos cendres

***

Céline aurait pu dire : une Maserati c’est vierge, c’est luxueux

une femme plus c’est luxueux plus c’est d’occasion

***

ces spasmes que la mer charrie vague après vague

d’un martèlement qui rend propice le meilleur

du vivant

pareille la rive tracée dans l’encolure lisse et nue

gravissante du jour au creux du baiser

***

troublante de nuit noire

comme un vin du Var

 

j’aime une femme désertique

 

dans les paquebots nus du désir boulevard de Magnan…

                                         ***

la lumière de ce la sonore qui m’ouvre incandescent

quand elle appelle…

***

La nuit justifie

***

pareille à la ciselure la saignée d’or

de celle qui parle de cœur

                                        ***

j’évoque le ciel la rue les ambassades d’hirondelles…

***

26 Septembre 2014

la laine des nuages liée au vent

ma bouche sur le carreau

de la solitude

derrière les larmes de pluie

la femme inachevée

***

27-28 Septembre 2014

mon cœur perlant aux étoiles n’est pas vacant

***

29 Septembre 2014

l’amour est au futur proche futur antérieur et grand futur

toujours à défaire les trames de ses métamorphoses

***

Remémorant la solitude les collines au fond de leur échos du temps où je pénétrais tes désirs les ruelles aphones du plaisir de leur donner la vie nous n’en demandions qu’une infime source celle de l’ombre comme toutes les amours qui rendent aux murs aux cachettes et aux provocant dédales de la pierre ce que la plénitude de la chair garde de la voilure des baisers de l’adieu

***

épouse mes infidélités comme une clarté d’abîme… !

***

l’accablante la vétuste immortalité

***

la vie est un paraître à l’ordonnancement de nos désirs

***

temps des tristesses

des gerçures à gravir

d’un cristal à reverdir…

un vent vient

qui nous délie

dans le tremblement

d’une clarté…

***

tu respires la neige qui arrive

l’embrasement de glacier qui brûle

mes mains de feu contre les tiennes

***

j’inventais des centres du monde des vies parallèles

et des équateurs de cœur

qui gravissaient orgueilleusement la vie neuve des chrysalides

***

… « je pissais le vin de cubi comme le déraillé d’un méchant accordéon »

***

je gravissais ces murs qui donnaient des montagnes sans vertige

***

tu donnais ta main dans l’ourlet du temps

tu recommençais l’éternelle histoire du monde

***

comment ces nuits de rivages ?

ces aiguilles noires d’Irlande

nos fusions de basaltes

***

ma mort m’intrigue dans l’équarrissement d’un temps infondé…

***

ce pourquoi je voudrais vivre de ces roses mortes

 

et ce basalte de nos désirs qui vivaient de coulées lentes

 

l’ivresse me donnait la main de tes étoiles

 

lente comme celle qui désire notre vie au décousu…

 

ce pourquoi c’était neuf roses ou treize roses rouges

impairs infructueux de nos impasses

***

30 Septembre 2014

ce rose pourpre qui croule dans les vallées…

cet amour dans le chant de ta bouche…

  









PIU VICINO I MORTI        -en hommage à Luigi Nono-

1 Octobre 2014

Ces derniers mots :   « tu étais tout ce que j’avais… » qui m’étranglaient le cœur

celle qui me rendait à l’état nocturne d’étoile dans sa chute

au plus vivant de moi elle portait le deuil…

***

nous n’étions pas d’une génération où l’ambition…

***

mourir dans le temps des montagnes d’un silence aride

j’aimais mon amoureuse grandissante jusqu’au bleu

de la douleur

***

l’organisation des sons peut mener aux profondeurs de la psyché

…à t’entreprendre au-delà d’une valse

***

lire l’ombre de ses baisers la caducité du cœur

comme mise en quatuor d’un nocturne en ressac

***

6 Octobre 2014

ceux qui s’aiment retrouvent toujours les rivages

de leur naissance

 

dans la paume du soleil

la résurgence jaunie

de l’ombre

le noyau dur du plus bel amour

venant de coquelicots de lèvres

rougis au fer crépusculaire

***

des vagues sépulcrales du haut de l’écume

créaient des étoiles navigantes…

***

7 Octobre 2014

l’infiniment grand disaient-ils à chaque âme disparue

dans l’amoncellement galactique

***

cloches qui fécondent le cœur balbutiant des communiantes

***

9 Octobre 2014

dans la nébuleuses des roses rouges le baiser de ta bouche

sur la mienne a la précarité des fleurs

l’éternité expansive

***

l’emmurement des astres splendeur de tes doigts finissant

la courbe de tes chevelures

***

j’ai aimé Valparaiso de toutes mes larmes

de tout le sel de ses collines

de toute l’écaille bleue à l’ouïe de palais auriculaires

***

mon désert a le visage de la brûlure intime

***

jalons de neige

visage de solitude

au phare des montagnes

nos amours dévastées                           de cet intime brûlant

de tes absences

 

de nos prisons d’amour

***

nous nous perdions dans la nébuleuse des roses bleues

nous perdions la nébuleuse de l’obscurité des roses…

ainsi la nuit…

***

mon premier vers d’il y a longtemps disait «  comme on voit certaines roses »

c’était octobre 68 c’était pour Jo

ma vie d’après n’a retentit que de ces souches

***

10 Octobre 2014

le futur s’en va comme au moulin ancien

***

le chœur des morts dans sa force de torrent

***

13 Octobre 2014

même quand je dors mon cœur veille sur toi

pour les jours où les baisers

se posaient avec la force de la pierre

 

cet appartement balconné de roses rouges

suivant le rythme de ta peau…

***

15 Octobre 2014

rivage au  promontoire de la respiration

la turbulence de notre cœur sans limite

 

passionnément d’une blancheur de tombeau

perle de mes désespérances

***

je rêvais d’une ville d’arbres d’un cœur

de saltimbanque

au vent qui porte de dernières lueurs

les embruns mûrs des solitudes à venir

***

Ce mur qui transfigure cette blancheur de la mort

***

                                                                4 saisons

L’été étrécissait  notre amour

d’une pleine agonie de soleil

***

d’un plein avril je parle de la femme unique

***

notre amour devenant automnal

je crus à l’écorce qui nous enserrait

                                        

et sur nos lèvres le goût du givre

***

16 Octobre 2014

la nuit me prenait dans cet abîme…

nuit de ma nuit à l’enlacement de tes bras

vivre au baiser de lumière

d’un vent d’une verdeur d’Aubrac

***

17 Octobre 2014

j’eus voulu vivre de caresses

 sur la conque de ton ventre

et la nuque sur un pain de glace….

                             ***

Nono écrivait :   « gare aux monstres gelés »

***

sans attache dans les nuages immobiles…

***

ce temps qu’inocule l’oubli

 l’ombre

 

elle a la voix grave dans les cordes d’éros

***

L’ivresse avant les ciels sans autre douleur

les terrassements de l’abîme

d’un cœur docile

***

JEAJOON RYU

… le cœur gorgé d’étoiles

dans l’orfèvrerie des plus grands glas

d’une symphonie de requiem

sans credo…

***

 

l’aveuglant mur de cocaïne

                                         ***

19 Octobre 2014

ce qui séduit ce qui détruit

ces roses qui affligent le temps

***

21 Octobre 2014

nos routes comme le bâton de sourcier

se rendent au croisillon de tes sourires

magnétiques

***

nous nous aimions au n° 35

d’une rue improbable

au 22 d’un palais détruit

mais à l’haleine même

de notre source de désir

à l’ombre du désir de la source…

 

dans ces yeux qui n’ont pas vu l’eau de la douleur

 

l’eau vive des déroutes d’aujourd’hui

l’acacia séculaire qui respire au diverticule

de nos baisers d’Aspremont

***

nous avions parlé d’avril

nous y aimions notre égale

pauvreté de cœur battant

le soleil redevenu neuf sous nos pas

 

…magnan d’un amour qui se ruine…

de cet octobre de silence

la nuit va redescendre

***

23 Octobre 2014

nous buvions la cuvée du clocher

le sospellois du plein été…

***

retrouver un cœur neutre…

retrouver mon cœur tranquille

 

dans les premières amours nous avions cru

inventer les sources du soleil

***

nous vivions de nos villes

de la chair même de la nuit

de cet incarnat du verre qui se vide

***

du temps torride à perdre celle qui posais

la glace sous ma nuque

***

24 Octobre 2014

et sur les chants obscurs qui nous divisent

la fugue tisse ce mors aux lèvres

qu’un château désombre

***

l’embrun des jours ciselle le temps de l’absence

***

ma vie était en fleur dans l’obscurité timide

 

l’air tremble de sa douceur

de ma douleur lisse

que respiraient les néfliers

***

26 Octobre 2014

nébuleuses où se posent nos amours

dans le rosâtre de l’infini

 

farfadets vers le vide sidéral

méduses jumelles

-nous-

devenant fantômes

au cœur magnétique

et désirants de notre toujours baiser cosmique

***

je resterai dans ton pays au lisière du givre

dans les alpes tranchantes

là où soufflent des citadelles

tes mains d’écrin posées sur de cisellantes beautés

***

l’amour est en moi partout

nébulant

dans une voie à venir qui trémule

***

27 Octobre 2014

elle sentait la terre… de la plus arachnéenne

***

partir à la soyance de la foudre

le satin neuf comme le givre

au talon de pleine lune

et les escarpins rouges

de nos lèvres de désir

***

rossignol qui poignarde, aiguisé

comme on plonge

 de pleine gorge dans l’infini

***

28 Octobre 2014

en rêvant de soleils habitables

d’un vent noir

les cœurs allant aux sources

portent l’albatros de nos fidélités

***

29 Octobre 2014

je dissertais sur de fines pensées arachnéennes

au fil d’un temps de patience

riveraines de désir

dissidentes de l’oubli

***

K

Comme une immense vague

l’emportement sourd

d’un ventre neuf à venir

***

30 Octobre 2014

nous parlions du sommeil de la mort

de la fêlure des hautes pierres

loin des voilures de la souffrance

***

31 Octobre 2014

ton sang était de fièvre  nos amours de bronze

***

mon passé sur la bouche des incertitudes

je mesurais la perte des sables à la tombée

 nocturne des grandes marées

mon cœur m’inondant…

***

L’Orestie d’Eschyle où nous n’aurions à gravir

le drame limpide des cœurs pétrifiés…

 

la dramaturgie des nuits antiques

cet acier qui tranche le noir

à perdre haleine

***

la mort comme une mandoline bleue de soupirs

de murène orfèvre et d’entrelacs étoilés

d’océanies qui transfigurent…

***

elle marche édifiante

pour soupir d’étoile

son long col nostalgique…

***

ces âges d’Eros viennent dans le visage au miroir

comme aujourd’hui je m’ouvre à la chair neuve

en son poids de sang et d’amertume

***

la nuit souffle son regain de sable et sa décollation de lumière

***

je fus contraint d’aimer les sanglots bleus de la ville

qui porte leur paupière de silence

 

la mort irrigue…

 

   

   

   

   

 

 

   

   

   

   

 

RUE LENVAL

2 Novembre 2014

nous portions notre chant insomniaque

sur un estuaire nocturne

***

5 Novembre 2014

sois ma guirlande mon enlacement au fond du jour

inhabité

cette espèce de règne dans l’azur des sommets

***

Cronos et le temps de Zeus qui lui succède

relèvent du mythe de la toupie-

fatalité du chaos contre ordre et raison-

nous naviguions aujourd’hui

dans la mysticité du vitrail

la misère à portée de la main

à l’encolure de la lumière

***

dans cette embellie du vin qui creuse

nos meilleures entrailles…

                                         ***

6 Novembre 2014

dans les traces troubles de la lyre

j’embrasse le temps qui nous sépare

***

je casse les vitres fracasse la mysticité…

***

7 Novembre 2014

le cuir de la déploration

l’angle obscur

descendant les marches

à hauteur de tes hanches…         l’aigu de la douleur

                                                       l’ombre de son désir

                                                       de ce mur qui fissure

                                                        la blancheur d’azur de nos baisers

***

je vis du plus haut mûrissement de l’amour

que les eaux dormantes murmurent…

***

homme de valparaiso

qu’aiguisent les rampes

menant aux douleurs de l’ivresse

***

9 Novembre 2014

dans la lumière sertie

                                     au ventre des paludes je visais le cœur…

11 Novembre 2014

nous avions opté pour la voie royale

celle où l’on ne sort vivant

que par la chrysalide

                                         ***

13 Novembre 2014

dans l’éternité qui dure

le cœur a sa rocaille

et des amours de pierres

***

14 Novembre 2014

d’un sein de miel la nébuleuse

en dentelle noire de l’enfantement

***

le soleil à voie haute

***

l’acier dans son embrasure de soif

dans sa force de nuage…

que le monde s’efface devant l’homme vivant

***

cette usure de soleil à la pleine face de tes rousseurs

que j’en respire l’automne à pleins flots d’azur

droits contre un mur de désir

***

nous nous sommes aimés jusqu’à ce ciel inhabité

de volets bleus

le visage de notre chair qui s’accorde

***

…quand tout en toi

            affinée de fougère

                et de peau blanche de justice

                   -j’aimais tes fissures sur des vents d’abysses-

***

des eschyliennes … pour que la nuit venue

      la nudité de fluoritrose dise l’haleine

              du masque

                   la source

                         et le prurit du baiser

***

17 Novembre 2014

les eschyliennes comme les fleurs qui calcinent

j’avançais dans la nuit mes mains sur ta poitrine

***

18 Novembre 2014

dans le cœur nous avons nos propres forêts

les jalons de la route comme autant d’hommes

de crépuscule

***

en ce temps où nos amours côtoyaient les étoiles

les orages thésaurisaient la passion des êtres aimés

***

19 Novembre 2014

nos grandes fascinations au cœur des gouffres

nous heurtions la nuit dans sa plèvre

toujours à nu pour que le jour respire

***

20 Novembre 2014

hissant les carillons de l’azur

toute une lutherie de sourds goélands

 une arme sur le cœur

à dévider fenêtre après fenêtre ce temps qui nous reste

***

rue sans arbre Trachel

flétrie plus que ruelle

palais d’empire

Phidias

dont nous avions la clef

***

23 Novembre 2014

champignons bouchons de champagne…

***

…gibbons à mains blanches dans l’aigu des forêts

***

nuit contre nuit de la plus blanche peau

la solitude du cristal

comme roture de désert

celle navigante dans la très proche incertitude du nocturne

***

J’étais venu dans la souffrance proche des arènes

de cette cassante nudité de chemins enfouis

***

24 Novembre 2014

 

l’homme qui décline durant 5h l’infini série des nombres suivant 3,14

a-t-il la mémoire des origines du temps ?

***

la terre sauvage au grand déni du labour

                                                  que les astres sarclent à la faux des nuages

***

25 Novembre 2014

ce qui creuse ce pourquoi de ce rouge de la rose

l’infini territoire  du dedans

les ultimes faiblesses de ce qui te rend fertile

***

26 Novembre 2014

elle aimait de moi ces degrés longs de la chair

ces anamorphoses de l’avenir

***

27 Novembre 2014

je m’éloigne de mes désirs

comme à quitter ma plaie nocturne

***

28 Novembre 2014

dans la nuit arbitraire l’épaisseur de nos amours

corrodait de bleuissants silences

***

29 Novembre 2014

baisers pour la nuit si tu me lis maintenant

baisers pour le jour si tu me lis cette nuit

baisers pour toujours si tu fermes les yeux

(d’un courrier vers K)

<

   










CLAUDIO VIVANT               

                                                                Monteverdi pour Cathy 

1 décembre 2014

baisers pour la nuit dans le jour qui nous lie

baisers pour le jour dans la nuit abolie

baisers pour toujours quand tu fermes les yeux

***

je sais ce jour sombre comme un ventre déplié

la couture sur un soleil éclipsé

c’est ainsi …disais-tu  …

***

3-4 décembre 2014

montagne après montagne jusqu’à l’azur

ces violons d’oiseaux qui mènent à des soleils

de poussière

comme au bûcher

et mon ciel sur tes lèvres

***

l’orestie comme toute sanguinité putride

à boursoufflure crépusculaire

respire de la blancheur de la terre

de l’écho vacant d’un chœur de sang noir

…et je vivais de la langue des guerriers

***

6 décembre 2014

mon andalouse tauromachique un peu sorcière

comme d’île sanguinaire toujours jalouse

mon amoureuse au don de miel avec les lèvres

mon andalouse des confins du monde

au fond des torrents au-delà des grèves

le vent qui apporte l’alto de sa voix

***

7 décembre 2014

Je tiens notre amour dans le souffle

                                                                à hauteur d’haleine

là où les arbres sourient aux griffures du temps

 

nous vivrons à l’ombre des chênes

sous les lunes

                             des villages au heurtoir du vent

l’immobilité lentement clarifiée du baiser

***

monde à ton image le vacarme de la chair

dans la nuit du nocturne

qui divise le monde de son miroir

la douleur du jour d’un sépulcre glabre

a les draps fantomatiques de nos amours

la femme qui manque au sommeil de ma nuit

***

10-12 décembre 2014

ballast de roses sur les voies du cœur

elle dit  je n’ai plus la force de te porter

petit ange

roses roses à la faille tellurique

en lamelle de couteau sur le petit ange bleu…

***

cette mort qui m’entrait dans le cœur par surprise

***

la montagne dans le rouge maculant

                              l’asphyxiante blancheur de nos solitudes

***

nous invitions la mort dans des vins anciens

aux proximités de nudités arides

***

le temps est mesuré de lilas

dans le fermoir

d’un cœur qui a pris le mien !

***

14 décembre 2014

un baiser de papillon

avec le nez

                     avec les ailes…

***

15 décembre 2014

dans la douleur c’est un espace de lumière

qui vient viser le mal consenti

 

la mort environne la rugosité du chemin

les gravillons comme autant de planètes

au grand hasard de soleils  vastes

à iriser de solitude le crêpe des semelles

 

la douleurs des fleurs

et l’embellie rose

et menstruée des chagrins

 

l’orage a endormi mon cœur

dans des foudres d’abîmes

 

dans les fièvres auriculaires de l’insomnie

à tutoyer le rythme des constellées…

 

mon temps m’innerve sous une horde de paroles

 

… bleuissante d’un souffle clairsemé venu de la mer…

 

tu m’étais acquise d’un épanchement nu de baisers

***

du fond des bastides

à irriguer les sillons

à parfaire la nuit

de morsures d’étoiles

de pierres sèches

d’amours calleuses

dans les vents anfractueux                   romane à nuancer le jour

                                                                aquareller la nuit

                                                                dans l’abside solitaire

                                                                du jour bleuissant

***

définir la mort

                          la nuit immobile

                     le sang rouge

                          palpable de l’inhabité

 

la nuit fleurit de jougs blêmes

où nous aimer périssables

***

17 décembre 2014

Paris au ciel trop longuement blanc

aux murs bleus gris à l’haleine de couteau

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et après l’hôpital…

après un acte de boucherie ordinaire…

***

18 décembre 2014

d’une maison d’épices que toute olfaction de ta peau

viendrait hanter

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ces flamants roses au pied de grue séducteur

la migration dans le soleil qui s’envase

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les roues du soleil d’où je vois le ventre de la ville

ce chemin caduc qui broie le bleu respirable de notre sommeil

***

La terre tremble comme le ventre

qui porte la raison du ciel

***

je viens du verbe

                              dénudant la peau du baiser

                         le nuage inhabité de tes lèvres

 

 ce  sable  qui nous inaugure

                                                   pour rêver l’avenir

***

Reste dans l’humanité qui souffle la nuit…

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parler de ce monde comme métamorphose

                                         ***

j’avais l’avenir comme l’eau à la bouche

cette sorte d’estuaire vers les étoiles

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ne me laisse pas vivre d’un ciel furtif

au réverbère des pendus…

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ta nuit m’illumine cognant les astres

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que l’épaisseur d’une nuit …disions-nous

dans le vélin de notre sommeil…

***

j’avais  rêvé ce poignard des goélands

sur ta peau qui parlait

la langue inopportune

du plus guttural de la terre

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la nuit comme une encre seule

dans l’inscription de nos corps

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Paroles de Saint Jean d’irréductibilité solaire

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19-20 décembre 2014

nous avons encore ce génome de Neandertal

la lourde appartenance aux crépuscules

                                         ***

…du déluge reclus de nos larmes…

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22 décembre 2014

l’eau l’osmose le temps sans ride

dans un silence de cri

comme à déshabiller la nuit

un amant cherchant la respiration

 

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la jalousie a des canines comme des chaînes sur la morsure

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mon cœur n’a plus d’opacité je connais l’aridité qui nous lie

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les lèvres bleues de la terre que faucille le ciel fertile

d’un baiser comme une épaisseur d’orage

 

les lèvres bleues du couteau et sa voie étroite de paradis

bleue simulation extatique

 son exsangue vertige de mort

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27décembre 2014

palais nocturne à pierre d’adagietto

la lagune bleue et le cœur qui fend

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l’écobuage du temps dans la neige risible

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Galice l’ombre des dolmens 

                                                  à la décalque des étoiles

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notre amour vient d’un âge de fer

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je restais là… avec ces livres qui contenaient

le monde entre mes bras

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la flétrissure nuit contre nuit

                                                     le baiser

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nous aimions les maisons blanches

avec les jalousies andalouses

comme un poinçon d’orangeraies

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Petite chose –  mémoire d’un ange…

 

mon amour n’est jamais inhabité

dans le livre blanc

de ta demeure

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28 décembre 2014

L’arbre du monde donné dans le baiser jusqu’à la blancheur

 

L’arbre depuis le fond de la terre

qui inaugure en lumière des pétales de larme

je perdrais donc ma vie loin de toi…

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Au pied de l’orage

choisir la fenêtre de la chambre d’hôte

qui donne depuis  l’embrasure du désir

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30 décembre 2014

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loin de l’aveuglement à cran de tendresse

loin de la sauvagerie de l’oubli

d’un baiser étoilé

                              … d’une nuit à dévêtir

***

nous viendrons de l’airain

                                              de la bouche des fontaines

de l’enclave qui refuse

                             ***