dix-sept chemins de coquelicots (2017)
↪ CHANTS DES ROSSIGNOLETTES
↪ COQUELICOTS DES JACHERES
NAISSANCE DES OISEAUX
1 janvier 2017
la vie est ce trait d’union entre deux océans de mort
une nuit blanche de milliards de milliards de sommeil
***
je ralentis le temps qui m’a précédé
je dévisage l’ampleur de nos plénitudes
à renaître à pleine poignée
de bras et d’ailes de moulin qui travaillent
***
3 janvier 2017
je porte notre espace
au biseau de ton regard
fleurissant et vivace
sur des routes de hasard
***
miroir
je choisis mon autre
***
5 janvier 2017
évadé d’un soleil qui tombe sur tes épaules
comme harpe dénouée des pelures du jour
solitaire tu m’investis d’un incendie de chevelure
la mort nous élargira à sa convenance
la source est là
en amont
***
9 janvier 2017
les yeux d’Andromède d’un monde qui nous quitte
le pied droit de Montaigne sur notre jeunesse
***
10 janvier 2017
d’un tournoi de soleil dans tes chevelures
cornaquées et encornant de Cap Horn
les nuits de louve de tes détresses
des trous noirs
des jappements de la nuit
sur mes parures d’ivresse
***
11 janvier 2017
depuis la jonchaie je logerais l’archer du désir
et la proie dans les bois
les bruissements sur les berges du ciel qui roule
le couperet des profondeurs
la nuit tisse le sommeillant
dans les collerettes de ses cauchemars
nous nous penchions sur le berceau de sources aveuglantes
vers l’amour nous aimant dans des tocsins de volières
***
… L’Août en escalier avec ses ongles de mort
les ronces pour toujours
gravissant des ténèbres de ciel
l’arbre est sous hypnose
les mains de la terre s’étant crispées
…. requiem au plus loin des racines
***
qu’en est-il de ce rêve où je quittais la flanelle du pendu ?
***
12 janvier 2017
rue Cortot et ses soubassements de temps hantés
le lierre devenu sommeil
la rosace de l’enfance
le déhanchement de Montmartre
de mon sommeil naufragé
ce silenciaire nocturne
que j’escalade dans ses hallebardes de pluie
comme une mort
de murs de guingois
***
17 janvier 2017
de tous ces accidents de ruissellement métis
le goût brûlé du ciel
***
18 janvier 2017
ce chant des floraisons s’abat comme un poing
dans la nuit
une gangue dans l’éclat rouge de la respiration
c’était des paroles d’amour comme un indéterminé
de la mer
***
23 janvier 2017
ces chevelures au vent disaient toujours à bientôt
nous avions changé nos cœurs
les maisons de verre
seules comme l’ivresse
le granit dans la bouche des baisers
comme mille regrets
l’avalanche des roses disait les désordres de la fin de la nuit
***
chantefleurs d’équinoxe ce phare solitaire
a la mer intérieure durcie où tu hères
***
je rêverais tant de toi dans une nuit de bengale
comme de châteaux les beffrois déserts à nouer
le bleu des yeux
la femme qui s’entrouvre dans des chants de brise
des amours gueuses nos bouches irruptives
à trembler des murs bourreaux
nous vacants
dans le bas fond de la ville
***
24 janvier 2017
j’aimais l’airain de tes certitudes
le joug de tes matins
la foudre de notre magnitude
***
30 janvier 2017
la pluie ruisselle sur nos espérances
à l’écorce des cœurs
comme ce froid d’hôpital
à mourir de l’ennui de l’âme
de toute la neige de tes bras blancs
***
le marbre de nos amours la rose dans le poing
effeuillée
j’ai perdu la nostalgie et loin de moi
les dents de la cruauté
dans toutes les forêts nocturnes mon œil viendra
où il y a toi
je serais dans l’ambre de ma perdition
ma langue de granit chasseresse
mon bois dormant à exhausser l’encre des temps
Dieu sans exister dans des théâtres de pluies incarnées
la carnation scélérate
à mûrir dans la douleur
la porte close
comme jamais d’autre ciel sans toi
dans les espaces sommeillants les glas
comme des larmes de beffroi
les nuitées larges de nos constellations
le paquebot crissant dans son baiser d’atlantique
a la foudre des étoiles dans leurs dentelures
pénétrer dans la chair du temps la clarté du ciel
pour mourir à l’heure
1 février 2017
dans nos fougères j’ai l’odeur des mots
le mortel plaisir du baiser
et ta fibre de bambou qui résonne
dans nos forêts de cachotteries
***
3 février 2017
l’être le néant le multiple de la mer où il y a toi
***
les crépuscules mentaient sur l’âge exact de leur déclin
***
le ciel s’est détaché de la chanson des rêves
***
tu étais haletante dans la fièvre de fougères odorantes
***
dans la mort des hôpitaux les petits matins
les vagues de l’angoisse dans leur tétanie
à baiser sa bouche close
***
en dépit des étoiles cette longue rature
dans le bleu des veines
***
les vagues, telle la nuit le manteau des obscurs
***
de la douleur peut changer la parabolique des étoiles
les solitudes de la cécité
***
5 février 2017
fermant les yeux comme une rose de marbre
douloureuse face à une mer de fer
je ne connaîtrais de lierre solitaire
que vivant d’orage dans nos amours glabres
***
6 février 2017
le cœur acéré à la dague des cigales
aux portes voix des étés jaunis
la mer sans miroir de notre petit enfer
à porter l’oubliée comme un cavalier de solitude
***
mon mal du haut des châteaux dans les couloirs de l’enfance
au plus pur damier de notre cœur noir et blanc
***
je me suis glissé dans mon ombre au fond du miroir
je me suis anéanti dans la mer au plus profond
de ton baiser
j’ai reconstruit des territoires d’herbes hautes
en t’enlaçant au lasso qui nous enchaîne
j’ai enseveli la neige sous les paupières closes
de ta solitude
j’ai gravi le ciel d’ivresse au cobalt
carillonnant ton nom
au pourrissement de notre nom dans le vent
j’ai la morsure de la mort qui nous attendra
dans une aurore blêmie sur nos deux mains rejointes
***
tes yeux sont des incendies de paysages
le cœur même de l’embrasement
les goélands qui signent la fin de la nuit
la fêlure
le plissement de ton vouloir sous ma caresse
***
la nuit multiplie les miroirs
***
tu es ma soif lapidaire
la blancheur qui nous crépit
***
je respire ce jour sans l’avoir connu
où tu apparaîtrais neuve et insoumise
***
irradiant entre les nuages de nos reins
ma vie mortelle a des plis qui ensevelissent
***
nous avions pour nos solitudes
des sagaies à pointes de verre
et des foudres de glas qui lancinent
***
la foudreuse celle qui m’aimait dans sa gorge
***
dans la blancheur de l’église aux porphyres de baptistère
la nuit s’arrêtait sur ses propres étoiles
***
mon sang ne parlait que d’une seule foudre
***
je me suis enlacé dans la blanche ténèbre de ton baiser
la nuit nous ayant donné l’épaisseur de nos silhouettes
***
j’écrirai du doigt au carreau de buée
le nom de l’hiver
sur le bois de rose de tes lèvres
***
7 février 2017
Cîteaux où sont les voûtes –
nous nous aimions de nos regards de cristal
**
la mer n’est plus dans le même tiroir aux étoiles
les navigations offraient le cœur des navires
dans le baiser glacial et fardé de la tristesse
***
8 février 2017
les goélands de l’aurore et tes ongles sur ma peau
l’île inhabitée d’un temps resté sur l’eau des rêves
… à crier ton nom dans la langue qui était la mienne
***
9 février 2017
des dents d’ivoire mordent du clavier tes perles de larme
***
10 février 2017
que vaut la chair de l’homme ?
la peau de sa terre céleste ?
la fièvre de ses secrets en amont ?
***
12 février 2017
les philosophes ont dit dans l’armada des incendies
que nous mourrions nus et hors comédie
***
13 février 2017
dans un pays d’étoiles les yeux tournés
vers nos remorques de passion
les sables paraissaient aux rivages légitimes
des chevelures de soleil
***
ma clé d’or dans la poche mon étoile marche
dans des pluies menant vers ce palais
qui fibre notre solitude
***
j’écris ce bleu parce que c’est la mer
j’écris ce bleu
parce que ce sont les paquets de l’azur
dans nos veines
le monde comme une orange
le ciel dans ses latitudes d’amour et de mort
j’écris du bleu
du bleu des yeux qui ne sont pas les tiens
***
les échafaudages du soleil dans les poutrelles de l’ombre
je vivais comme peuvent vivre
ceux qui vivent dans l’archimage de Dieu
***
je suis le mort mais pas le révolu
***
14 février 2017
j’ai fermé la fenêtre sur les ténèbres
à découdre l’incendie de tes robes de fleurs
***
des constellations à naître comme des bijoux faux
***
l’existence de la mort empire tout
***
le figuier résiste à l’hiver
de la Palestine au 50 ième parallèle
***
GEOGRAPHIER
terrestre 100%
dont 71% d’océans et de mers
dont continents et îles 29%
sur 10% de ces terres vivent 80% des hommes
perdu 4 centimètres de mes 1m 69
dans le Dévoluy et le Champsaur on garde les verrous
sous le secret des vents
41° LATITUDe SUD/ CHILOE
………………………………………………..
Pertuis où tu es née d’un 1 Mai
voyant la géographie des temps où tu laissais aux fenêtres
la blancheur des mes angoisses
j’espérais les linges ténébreux de nos amours
***
16 février 2017
mon amour est au singulier dans la chair même
de ta clarté
le bleu fougère la tonalité charnelle
de ton visage terrestre
et le visage de tes larmes la chair de la douleur
je partais dans des neiges de tristesse
les amarres abolies et les corridors lumineux
tu m’attribuais la solitude que tu amassais
entre mes bras
peux tu penser la trace qui me mène vers toi
de la mort, de la vie, quelle est l’origine ?
***
nous lisions Schopenhauer et les frisottis de novembre
les arbres courbes
aux étangs de Ville d’Avray
***
comment sera la narration à la fontaine de tes lèvres ?
guérir le monde dans le baiser d’une femme
***
17 février 2017
le monde serait-il une terre de rêves sans bonheur ?
***
19 février 2017
tu es dans les églises de ma mort
comme une chanson comme une ortie
un verrou de désir un lys sur les prisons
***
en plein essor lorsque la nuit invertèbre
l’oubliée
sur la paume de mes larmes
***
les rosiers seraient-ils des arbres
que la caresse de tes main
n’en serait pas moins gravissant
aux sources de ce matin
***
j’étais à Châteaux Arnoux tout près des fruits glacés
sur les longs de Sisteron
***
ma mort n’appartiendra qu’à ceux qui graffitaient
les temps de mes squares d’enfance
***
des trouées de monde s’ouvrent
puisque la mort m’y contraint
***
par inadvertance ou complaisance
dans le n° 35 d’une buanderie
à nous innerver dans le cachot de nos amours
***
vivifiante à l’orée d’une rosace comme le pleur d’une aurore
***
mon nom t’engrangeait dans l’haleine qui nous unit
***
la nuit était devenue large dans l’angoisse
et l’érectile de ta douleur
***
ton visage est un prodrome un modèle mathématique
un exil au large
un passe montagne sur l’exigence du temps
***
à faisander le temps j’emblavais les sillons
de notre misère
je venais à la solitude des rails
à la finitude qui soulève le coeur
***
ton nom comme une perclusion
***
elle me disait mon cœur
elle m’amassait de sa souffrance
tu m’aimais de toutes ces pluies
qui faisaient les sources de notre naufrage
***
la justice est large comme les barreaux de fenêtres
d’où je mesure le monde
de ton visage qui me reste
***
mon cœur à nu disais-tu ?
ce soleil large
ces emblavures
me soustrayant aux vagues de tes amours
comment mourrions nous sans l’assurance de cette attente fébrile ?
***
25 février 2017
pour souffrir s’accorder à la terre
à la mère et au temps des morts
à l’achèvement de l’âme
***
en lissant la rumeur des rues et leur grisaille
les estaminets de soif et les marées du désir
à finir dans la mort du sommeil
je savais vivre tes yeux titubants
dans l’orpaillage des ruisseaux
***
je m’habillais d’un ciel qui rendait
le poinçon d’un cœur visiteur
d’un dieu nocturne
***
comme les ombres s’allongeaient dans les bonheurs
du Cours Mirabeau …
***
à nous promettre l’enfer parce que je donnais ma peau
contre tes désirs de marbre
à battre le temps marâtre des glas
comme une origine de diamant
mourir du levain de prison de nos amours
***
… ces voix sifflantes dans la porosité de nos os morts…
***
27 février 2017
près des aigles vivre
dans les montagnes
dans l’haleine blanche
***
je n’ai pas eu d’enfant avec toi celui de la violence de nos poitrines comme des voiles pour le large celui seul qui aurait infléchi les échelles de Jacob et qui est déjà là-haut
je n’ai pas eu d’enfant avec toi puisqu’il était destiné à être plus mortel que toi et moi dans les espaces de nous-mêmes
3 mars 2017
pour certaines sensations je descends en enfer
avec le couteau du Caravage
l’ange descendu à la gorge de l’Evangéliste
***
face à la mer ce que je n’oserai te dire
ces joyaux de ciel au bleu d’arbre de Jessé
plongeant au profond
d’un baiser froid de faïence
***
8 mars 2017
hors d’état
la mer dans le cycle des sanglots
hors d’état
l’arrêt des enfers
la lumière dans des nuits d’ébène
quelque chose comme un monde qui nous a défié
le bleu des failles
le tranchant auriculaire qui nous habite
***
vouloir devenir légendaire dans des peaux de cobras
des vanités d’étoile
des naissances galactiques
et la possible expansion de tes chevelures
mon corps battait de rythme solaire
comme miroir définitif
ce plus profond de notre chambre noire
cessant de vivre dans des porches lumineux
des ventres de lumières mes amours obliques
les soirs de pluie avec des digues pour seules confidences
***
11 mars 2017
je te renverse du côté de ce soleil de lilas
je te rendrai le baiser de la lumière
***
15 mars 2017
ce long corridor d’azur
ce fleuve bleu à se tailler des veines
***
19 mars 2017
comme au plus fort des ports je me rendais au vent
qui t’élargissait
***
dans l’errance de la nuit les initiés
***
20 mars 2017
nous nous serions aimés dans des Corot de Ville d’Avray
dans les poumons de Fosses Reposes
là où respirent les dentelures et les saules nocturnes
les chevelures de novembre
passés au crible de nos jours constellés d’orfèvrerie finissante
***
22 mars 2017
comme la mort n’est jamais dans les scalpels de nos certitudes
il est certain que la nuit voulait dire « hors de ce monde »
vers notre commune sortie
alors qu’il ne s’agissait que d’éviter dans la marche aveugle
de nos pieds d’enfance
des bouquets d’orties
***
l’étoile bleue du jardin la bourrache
au plus fort des soirs qui s’éloignent
celle que j’aime dont je ne sais pas
ce qu’elle emblave d’étoile au brûlant
de nos sillons
***
pourquoi voudrais-tu mourir
même au bout du possible de ton sang ?
comment poser mes lèvres sur des néants à venir ?
***
28 mars 2017
ce temps nous travaille comme les couloirs de la ville
nous vaincrons ce monde qui meurt
dans l’écobuage des matins
au tourniquet des dernières étoiles
***
ces vents de mars à la merci de nos épiphanies d’amour
***
31 mars 2017
Pour « Mars à la Madeleine »
ces vents de Mars à la merci de nos épiphanies
riveraines de Mars les couleuvres de nos racines
au cœur cristallin de ruisselet
l’écobuage des matins au tourniquet des étoiles
le temps nous travaille comme aux cisailles de la ville
***
et quand la mort finira nous aurons engrangé
tant de paris et de capucines
de bouquets d’enfièvrement
de chutes d’atomes et de temps morcelés !
***
comme sous les Ponts Neufs et sous les quais de hasards
les amants…
2 avril 2017
en son sein les vieilles clameurs
le monde périssable
et les désespoirs désuets
la foudre à la zébrure de ma soif
***
3 avril 2017
ma fleur comme une volonté qui s’aiguise
à ouvrir grand les portes de la nuit
sur les carreaux vichy où je buvais
au terreau de nos habitudes
***
je graverais mon nom sur le nom de tes amours de pierre
***
5 avril 2017
par les arcs en ciel par tes jambes uniques
par ton corps joliment tout embrassé
les promesses et les vestiges de bitume
mon cœur mon ange
par les canaux et les rizières dans la fièvre
à faire lever le soleil rêver les houles
les houppelandes du cœur
par des arcs en ciel d’abîme
des volets verts et des herbes neuves
qui s’ouvraient dans des aurores de Mars
ce qu’en ton ventre de femme d’Avril
tu restes d’arc en ciel l’âme désirante
de nos propres corps
***
l’Avril au couteau avec nos paroles qui ne s’embrassaient
pas aussi bien que nos lèvres
cette douceur de fougère dans la chair des baisers
d’un aigu de patience mise à l’œuvre
***
14 avril 2017
creuser et mourir
au large finissant
Océanie d’écume
à la valse languissante
bilan de nos âmes
aux cimes fiévreuses
aux hémisphères franchissant
d’elliptiques anamnèses
dans les grands ergs
dans les plus que Sud
les Caravage
dans le fond des fièvres
les oratoires de bon cœur
je te creuse de fond d’abîme
***
15 avril 2017
il y avait plus d’étoiles que d’espérance de sable
mais nous étions dans la clandestinité
des pains blancs de la faim
dans les grands ergs
dans les diamants hors de leur gangue
***
16 avril 2017
Louve ancienne au pied du Palatin
Louveciennes
***
19 avril 2017
comme nous aimions Péguy et Chartres
enluminés comme une baie de Somme
venait cet hôtel d’Europe dessous la pluie
***
20 avril 2017
de toutes nos morts enfouies les langues d’eucalyptus
sur les routes droites et hypnotiques
les canaux de solitude dans les verdâtres
de notre chair vivifiante
cette lourde pierre qui pourrait dans ma poche être la lune
***
ma vie n’est que le reflet des misères que le ciel abdique
l’aujourd’hui de la mort inchangée
l’enivrante illusion du temps qui comprime nos amours
***
des cormorans et des goélands qui rappellent
la soif de l’eau des poissonneries
des tauromachies d’étoiles
le chant profond des hommes de l’enclume
***
j’aimais une lili une lola dans ma vie poignante
mon tranchant d’or d’infidélité
***
23 avril 2017
rue des orangers c’est l’enserre de vieux sommeils
le lierre muet et l’embrun sur les lèvres
ces soleils accrus des petits matins
***
24 avril 2017
lire Spinoza comme un trèfle de géométrie
garder une éthique
comme une substance au fond des bois
***
dieu à livre ouvert comme une astronomie du cœur
une étoile naissante qui brille de ses cymbales de blancheur
***
de ton visage de neige avec celle qu’aiguisait
pli contre pli
rue Git-le-Cœur
des serres humides
la plénitudes de l’acier trempé
***
les nuits de sanglots
de rouges tulipes
casaqués de notre propre mort
***
26 avril 2017
Femme idéale archétypale de désir
comme la pierre sur la fidélité
plus que Petra
plus qu’Angkor Vat
plus que le Mont Bégo
Femme/Bugatti intouchable
***
cette douleur d’aller là-bas à la femme sourcière
dans sa gangue de soleil menu
ce pourrait être éclosion d’étoile dans ma main fermée
***
28 avril 2017
mon ombre est comme la fin de l’Histoire
d’Amsterdam mes baisers tanguent au soleil
sur les canaux de nos soucis de cristal
de mes nuits de Naxos
d’étoiles
et de mon plus lointain boulevard Pereire
mes poésies trouées
des plus grands vers d’Hugo et d’Aragon
***
je souffre du fond des rues de l’enfance
de la rue des Potiers
de celles qui sont à Big Sur
de celles de Valparaiso pavée
j’embrasse les quais qui rejoignent
les douleurs mal famées de nos baisers
***
Rue Teilhard de Chardin dans les chatières aux colombes
***
à vendanger le ciel tu es ma femme ma douleur
ma mal famée
mon origine
d’Omar Kayam l’ivresse aux fleurs de cymbalum
les couteaux d’amour et les ciselures perfectibles
***
Casals Tortelier Navarra Fournier Starker
Rose et Piatigorsky
Rostro
les rambardes de la voix sur les vertiges
Cante Jondo comme enclume
ciel sans étoile
col noir
deux fois Amsterdam
de nuit rouge
mes soixante cinq ans dans le canal
à la sagesse des escaliers vers le ciel
dans la rue chaudronnée les amours sans origines
comme après la nuit- serais-tu si lasse ?
j’étais donc à Amsterdam
la clé de l’hôtel était en escalier
loin du niveau de la mer
avec Jacques Roubaud
parlant de la vue d’Amsterdam
sans rideau
dans les bouches de macadam
tu es la lisibilité de mon âme
***
combien d’étoiles de torrents venus de loin
cette avenue des arènes ?
***
30 avril 2017
lunule de lune de tes seins de neige
de sanglots de cendre
de tes doigts de fée
qui viennent d’oubli
du chiffre de nos carillons
CHANTS DES ROSSIGNOLETTES
3 Mai 2017
le vouloir se ride comme le désir où tu es mon odorante
fougère
ma chair qui t’aime à te chanter ce monde qui vient
j’essaime les jours à la forme de ma ville
la traversée d’une cinquième saison
comme volition poreuse de nos cœurs humains
***
je ne t’ai jamais nommée parce que tu étais ma lumière
ressuscitant
mes os s’habillent
à la laine de ton souffle
***
4 Mai 2017
d’où venaient ces emphases solaires
et nos brûlures de paradis ?
***
quelle nuit pour les yeux fermés ?
quelle aurore à l’encre noir du jour ?
***
vers les sept collines l’arrière soleil d’un menuet antique
***
5 Mai 2017
j’ai perdu le temps des carillons
comme revenu d’un monde des anges
***
8 Mai 2017
tes mains étaient des pains sur ma peau d’un odorant labyrinthe
sur les ponts neufs qui nous menaient l’un vers l’autre
***
11 Mai 2017
dans les derniers chiffres de l’aurore
respiraient des colères de soleil
***
les désirs aussi ont des cercles et des angles droits
***
15 Mai 2017
celle qui disait « tierradentro » la terre du dedans
l’humus de l’âme
de ceux qui l’avait rendue
celle de demeures anciennes sur le blanc des murs
la porosité des crépis sur la peau de l’aurore
***
j’enlevais ton corps à toi-même comme un pavé sur le chemin
n’ayant plus d’ordre dans l’épaisseur de mon cœur
je respire le havre qui nous porte
ta main à quai d’une lumière qui m’investit
***
16 Mai 2017
lissantes torches vives des Mélisandes
de flèches et de martyrs
chair des Sébastiens
vivantes vipères dans nos cressons d’amour
***
24 Mai 2017
comme je peux imaginer ton corps sur la méditation
du jour
vivre la clarté de tes lèvres de certitude
dans le cuivre et le vin d’un interrègne
nous resterions vivant jusqu’à l’église
à la nef de linceul et la rugosité
qui te nomme
le gant et le cuir de la nuit sur la bouche
à l’effilage de l’aurore
de ces cendres sous les paupières de notre lumière
***
des tombes de lumière jusqu’à se hisser
vers ce temps des étoiles
***
dans cette histoire de néant il n’y a de place pour Dieu
que sur les échardes dans la cendre des morts
dans la nuit qui nous habite à déterrer les pavés d’étoiles
de l’ombre contre l’ombre
***
l’embarcadère des noces
le Watteau à la dentelle
dans les havres d’hôtel
le cœur défait
et les cambrures érudites
***
28 – 29 Mai 2017
bleu des profondeurs archer des vivants
ce qui transparaît au jour
comme un art nocturne d’amour confisqué
***
31 Mai 2017
le naufragé : je serai ce rocher
la sirène : la vague qui viendra
le naufragé : dans l’éternité bleue
la sirène : la perle à aucune autre pareille
le naufragé : sans jamais plus d’étoiles
la sirène : ce chemin des constellations
5 juin 2017
comme je descendais vers la mer
des battements rythmiques des matins jeunes
avaient la chanson du ru du boulevard de magnan
***
6 juin 2017
mauves et blêmes sur les voilures de la nuit
dans des temps de roses
de sable d’or
comme ta peau qui languit de la foudre
***
7 juin 2017
ce que je chante est à hauteur des plus perlières architectures
les hauts souffles des terres du Rhône les argiles de Durance
les massifs mauves des dentelures de ce monde qui est le notre
à vivre debout le rêve qui crisse de la nervure des arbres
t’aimant de l’ensevelissement de la nuit
dans le fagot brûlant des racines
de quel œdipe / de quel aveuglement est
le monde dans son cercle de nombril !?
…l’achèvement à la hache comme le déhanchement
des montagnes
l’irruption bleue de l’aurore qui vient bruire
aux talons de la mort qui éclabousse…
***
Etretat où sont tous les éléphants de pierre
***
9 juin 2017
ton enfance avait la fraîcheur d’ombre
d’une chapelle romane
et il y avait plus de faim dans notre désir
que d’étoiles dans la nuit
***
qui parle de Paradis dans les amazonies du cœur ?
***
24 juin 2017
cerisaie qui définissait le goût de ta bouche
des cerises de tes cerisiers
quand cligne la vie
à refaire des printemps dans des rires
et de l’écorce de couteau
***
27 juin 2017
comme ces entrelacs d’orage sur les voilures
ces chiffres de pierre sur le cœur d’Atlantides
eaux dormantes
ces saisons dans l’Apollonie de lumière
ont l’orfèvrerie de tes chevelures
les cygnes dans le rythme des jours et des lauzes
les femmes de sablier et le vent sur les chairs
ce que j’ai voulu aux rivages battus de houles
et de roses sans pourquoi
***
la mort s’abattait comme une étoile irisant
de hautes coutures sur les places pavées du cœur
4 juillet 2017
c’était Juillet en robe blanche battu des vents
au balcon de nos amours
elle était prête à l’accastillage
moi j’avais sur les lèvres l’arrivée du futur
***
ce chinois mal disant l’âme des perles roses
voulant dire de bouquets qu’on n’ose
qu’il détachait des pétales peligroso
***
9 juillet 2017
c’était un mysticisme de rousse au bras du soleil
une orangeraie dans le cœur des humains
quand je vivais de ton ombre la ville qui nous a vaincu
***
11 juillet 2017
la poésie c’est le labour des paroles
avec le sillon des saisons
la nudité du couteau sur des perles d’oracle
***
13 juillet 2017
mes gangues de paroles dans les souffles de la Jurinac
le soleil et le sel de nos lèvres
de toi et moi la pierre respirable
les femmes passables à la vacance de la romanité
la sculpture du monde à laquelle nous pouvions croire
***
ils disaient le monde antique l’humanisme d’une seule clarté
casquée de crescendo de nuit blanche
les pavés sonores de la Via Appia
***
nous les bifaces les Janus les pavés dévastés
sous la clarté des étoiles qui vacillent
***
15/18 juillet 2017
Ce ne sont que des roses
cinquante années d’Aranjuez
de terre de Turini
au chemin de petit moulin
de Notre Dame de Menour
de prières et d’asphalte allant encore vers le ciel
comme des perles de nuit
qui m’arrachait à la ténèbre d’une amarre fabuleuse
***
rien ne distingue le gris de tes yeux de l’asphalte du ciel
***
j’étais timide
elle savait distiller la foudre
les corps glorieux et les visions de l’Amen
***
19 juillet 2017
le temps sera compté les pas perdus
les sillons agrandis
comme labours erronés
les étoiles sans orfèvres
***
nuit graffiteuse
nuité douce
de peau vraie
beau de blues
pas câlin fleur fanant
jeux de go
relevante nuit…
justiciable solitaire
foudre harassée au labour de cuivre
l’enclume
le matin sculpté de ciel
***
ainsi dieu existait donc de mémoire
***
24 juillet 2017
les fleurs et la mort sont comme sur nos lèvres
***
27 juillet 2017
…de tant d’amour et d’une passacaille de Louis Couperin
***
la nuit ensevelit le vertige
cette terre froide
où s’épuise le goût de vivre
***
les baisers ont des goûts de solennité
ce léché de l’ombre
ces embarras d’acacia au déboutonné de notre fureur
***
ma vie sans toi m’apparaissait garrottée
comme un tranché de soleil
***
ne pas vieillir
rester dans une nudité de lune
et de cœur
le poignard de Pierrot
***
ma nuit m’éveille lancinante comme avant la mort
***
ce que tu caressais de la fêlure du monde
c’était notre joie blasphématoire à main armée
***
Novarina disait les milliards de définitions de Dieu
dans les lieux d’aisance qui nous occupent
je n’en ai pas trouvées une qui eût bandé la clarté de la mort
***
Bernard French me condamne à l’humilité de la grâce
***
ce concerto à quatre claviers de Bach est une forme d’horlogerie
définissant une magnitude désirante
jusque vers le cœur des hommes
***
dans les carrioles au fond des gouffres
une enfance rieuse s’en remet à une clarté apologétique
***
Médée morte de fer et de la fureur
torsadée d’angoisse et jasonante d’éternité
***
1/4 Août 2017
Photos/poème des 17 chemins de coquelicots
dans des chaleurs de sarriettes et d’aromates
se levaient des routes de printemps
l’or dégluti de la fin des froidures
aux racines et aux souffles de nos entrelacs
la luxuriance de la terre houleuse
ce rouge de l’éphémère
dans les cœurs épars de nos poussières de Mai
fleurs prématurées
pour la couture et la bouture d’une saison
d’une mort sûre vivante
comme autant d’étoiles sues
et d’ocres brisés
de zébrures
et de coulures à la Pollock
membranes de frissons qui ne viennent qu’une fois
au vent
comme le premier visage du monde
***
5 Août 2017
c’est van Eyck – c’est la brebis céleste sous l’ombre-
celle qui pousse la porte sans la clé d’or
« je suis la mort dans le labyrinthe » disait-elle
à la création il y eut des paupières de lumière
les herbes hautes…
et c’est la mystique de la chair les paroles d’écume
je mourus de tous temps sur les crénelures des vents
c’est van Eyck gravissant le jaunissement de l’étoile
la noce et l’oiselet d’élégie qui disait
je te vois dans une plus grande clarté de soleil
la mort ne sera pas le poinçon dans les monnaies de la nuit
l’ergastule où était le souffle
les canons de soif pour les tocsins
« celle qui donnait la mysticité du vitrail »
l’anamorphose du baiser les accoutrements
de fleurs à la survivance
c’est van Eyck les trèfles sur les lèvres
« celles qui disaient l’oblongue de l’angoisse »
les pierreries et les astres le cœur en sa distance
comme la douleur gambiste
la mort parallèle a des chants giboyeux
***
15 Août 2017
des baisers à la tombée de notre neige
dans la nuit désaimée
***
18 Août 2017
comme dans la nuit boréale
loin des cyprès
des syllabes idéales
***
19 Août 2017
l’air que je respire est proche des horizons crépusculaires
dans une clarté de baisers
et des bonjours d’adieu
***
23 Août 2017
c’est en Sicile d’abord que chantent les échos
vers mes rues peuplées de néfliers
vers les moulins de la nuit
l’échiquier des temples de sable
vers les bouches de glycine
le cri de coquelicot sous les pas de la pierre
***
je crois en moi de profondes blessures
qui ne demandaient qu’à guérir
***
24 Août 2017
le Titanic a-t-il touché le fond des glaces ?
les amours aveugles avec leurs mains de requiem
dans les naufrages du haut des ponts brisent-elles
l’usure des baisers au collet des étoiles ?
***
27 Août 2017
et quand il fallut dévoiler le sceau des étoiles
sous le poids des cendres
les enfers nous accompagnaient
***
30 Août 2017
des années et des années sans lesquelles les roses…
et puis l’eau des fontaines sur la pierre griffue
plus qu’à la tombe et au velours des étoiles
ces roses d’une nuit s’effeuillaient
dans le dégel de nos baisers
***
31 Août 2017
la nuit reste une nuit sourde
et le col de cygne est vivant
dans notre pollen de miroir
dans la vie qui transcende
comment peupliers d’amour
sans nos escarres d’étoiles
mourir lyriques ?
***
j’ai posé mes lèvres sur le miroir sans tain
où tu étais dans mes désirs
quasiment nue
***
tu habitais dans des villes sans pluies
peut-être à Rome à Palerme ou hors de raison
dans des villes sans nuits
où la pierre était porteuse de nos saisons
***
dans les rues d’Amsterdam je m’assois
comme au cran d’arrêt des miroirs
dans les rues d’Amsterdam dans les vieilles amnésies
ces éclairs de la nuit où la ville a les pieds dans l’eau
je rêve de ce temps de manoir où tout ce qui meurt
est dans la mort
et la rue de l’enfance les dénoués de l’errance d’Amsterdam
***
mes amours sous mes paupières fardées de draps noirs
je les porte d’une mort tauromachique
***
elle était gueuse sous les étoiles de la Meuse
et d’elle
amante
dans le Moselle
COQUELICOTS DES JACHERES
2 septembre 2017
mes lèvres sur les tiennes telle une pensée bègue
***
les étoiles s’envolaient dans une volière d’impasse
***
3 septembre 2017
hanchée comme une mort andalouse
ce n’est qu’une douleur douce
et lisse
comme un Soulages maître du noir
***
les murs respiraient la carcération d’une nuit
nos passages dans des encres océanes
***
le cœur et les roses ont pour commune mesure
de respirer d’une certaine quantité de sang
***
dénudée dénouée dans des pailles en feu
***
4 septembre 2017
le passage des jours nous réserve un avenir de bois flotté
***
dans la mort la vie se consolera-t-elle d’avoir manqué d’infini ?
***
comme un Sébastien martyre la flèche décochée
sur l’inconsolable cible
pour un flanc de laurier sans cuirasse
poinçonnait la nuit dans sa douleur
***
5 septembre 2017
et nous voici sujet à la mort
et le drap noir sera couvert d’or
hors des Vaucluse comme un monde
qui vient à perdre les eaux
les horizons sous la paupière qui dort
jusqu’à cette justice blanche de nos os
le soleil a quelque chose de ton arrogance
de ces baronnies d’oliviers à fendre l’amande
qui crée le monde
je resterai mon propre hasard de cette ombre javeline
au trident de la nuit
l’identité le cristal le monde
et toutes nos nuits seront-elles décomptées
des temps de la mort ?
et toutes nos nuits vivront-elles du bout des doigts
ces paradis bleus de sommeil ?
et toutes nos nuits seront-elles des nuits noires
ordonnant la nuit des néants ?
cette nuit des cavaliers à la fin des blessures
comme cadastre de requiem au drap blanc des lumières ?
je rendrai les ombres d’où je pensais m’ensevelir
comment compter les étoiles de chez moi ?
je viens de naître
il ne faudrait pas qu’au milieu du néant il se produisit
comme une sorte de réveil (sinon, et improbablement
résurrectionnel…)
c’est le néant ou rien
après la mort il n’y a pas de jeu il serait malheureux de revenir
à la torture des incertitudes
des masques
des illusions
des douleurs
chez les morts c’est la froideur de marbre qui rend amer
les baisers que nous posons sur leur front
la vie n’est qu’un tremblement furtif un souffle désordonné
sur le silence et la sagesse de multiples Orion
nos vallées de larmes s’ouvraient desséchantes comme à la venue
de sollicitations sur des sables torrides
posant mes lèvres sur la souffrance j’abdiquais les mers
comme on va à Eurydice et aux paupières du contralto
le monde s’achemine dans le bleu de la gorge
de ce qui se disait de Lisbonne
et de ses larmes sur les faïences
ce goût de sel sur mes artères qui se déchirent
-fin du requiem-
***
7 septembre 2017
là j’habitais un temps de cathédrale les volutes de la Rome antique
les veines qui soufflent des coquelicots de garance
je n’en aimais pas moins et plus encore
ton souffle de femme jusque dans sa maigreur et les léthargies de celle
qui avait les douze visages de l’aurore l’ensablement du temps
avec le respir de nos baisers le sablier obscur et érectible de javelines
au plus sourd de notre cœur
***
descendrai-je en enfer ?
ce sont mes yeux
qui se ferment
de ces bateaux à quai
aux rostres des désirs
***
dans la mort repose-t-on du silence des marbres ?
***
8 septembre 2017
je descends en enfer par méditation
***
12 septembre 2017
nous étions dans l’ombre d’un amour inachevé
c’était à l’entrée de la mort
le temps n’aiguisait plus ses aiguilles
le cadran basculait dans des pourpres
de paupières comme des crépuscules qui dorment
***
13/14 septembre 2017
pour les plus qu’humain c’est la pluie qui commence
les désherbements de l’âme
je n’ai pas su que choisir de tes claviers de nuit et de jour
***
plus beau que le Benoît d’Amsterdam le Baruch sur pied de bronze
il n’ y a pas plus timide solitude que ces encanaillements de Dieu
au plus solide de la géométrie
***
je suis encore vivant depuis la nuit de mes ancêtres
***
la peau des femmes arlésiennes sur les polissures odorantes
des Alyscamps
comme profonde gravité dans les pleines colombes de midi
tu m’avais donné des nuits pommelées
et des vergers dans la bouche
***
15 septembre 2017
comment oublier le nom de celle dont je bois l’eau des sources ?
***
17 septembre 2017
méditant sur les sens j’avais de toi le goût des formes
ce labyrinthe frêle de ceux qui chassent la peau
jusque dans l’obscur du tactile et de ce que les baisers
approchent à l’ouïe du vertige
ce sixième sens mon amour
ouvrait sa porte sur de noires jalousies
***
20 septembre 2017
mes ténèbres traversent l’éolienne habitable
***
pourquoi l’inexistant d’aujourd’hui devient une quête
qui submerge l’espace du réel qui nous est donné ?
le réel est sans double comme la rose sans pourquoi
***
23 septembre 2017
les paupières tombent de par la pluie
à lever l’ancre
les genoux qui s’écorchent
à la lèpre des pierres
à la lèvre des navires
dans les flots de fer
à la forge de la mer
à la madone de Quimper
***
je t’aime à la chambrée sous des plis de pierres
dans des nuits légères
dans des flots de roses
***
mais qu’est devenu port Lyautey ?
Kenitra…
mon père y est né
***
Louis Gillet Emile Mâle Raymond Oursel
Gaston Roupnel Gaston Bonheur Elie Faure
mes âmes fantômes
***
ton visage est tard dans la nuit
toujours quand les pluies nous traversent
que la terre part à la renverse
***
24 septembre 2017
nos paroles dans leur férocité emblavaient les astres
de ténèbres fécondes
***
27 septembre 2017
mais que viennent ces da Vinci sans sfumato !
ces certitudes sur les murs graffitant
qui laissaient tes lèvres idéales
tes chevelures comme nos géométries d’amour
se perdre pendues au canal rouge de la nuit
***
vivant le baiser de la pierre
son arête sommitale
au soutien de toi jusqu’au doute
je nous savais pour plus pur futur ce souffle infini
d’épigraphie
rose et blanc sur nos cœurs de porphyre
***
cette rue des potiers était la mienne
dans la pierre et le cri de ses vitriers
***
j’aurais pu t’aimer sous les pluies du pont de Sully
j’aurais pu des plus profondes prisons
vivre cette banquise de nos solitudes
***
1 Octobre 2017
calice de la mort
l’amanite
comme un chant de la terre
***
5 Octobre 2017
humains à risquer l’agonie
la foudre dans ce rêve où tu grandis
***
dans la ferraille des tocsins les routes sont gravées
des bourbiers de jours qui se lèvent
le monde ira jusqu’aux cendres
des cœurs qui cassent
***
ce n’est pas ce goût de la mort mais déjà cette absence…
***
jusqu’à courber les enceintes de la mer les bleus inatteignables
la chanson disait d’amour et de miel
***
6 Octobre 2017
la vie se meurt capitalisant mes désirs
***
mais pour qui sont les serpents de fureurs bleues de tes chevelures ?
***
j’espérais une mort votive des gongs de pluie sur la poitrine
avec les vins lourds qui nous avaient ensemencés
***
du plus lointain de tes mains de fleurs les lianes venaient
nous ensevelir avec des crocs de loup les éperons de neige
au poitrail des montagnes d’occident
mes baisers intransitifs sur des vertèbres de douleur
***
Eve aux yeux d’écaille l’inextinguible
voulait-elle la peau du serpent ?
***
8 Octobre 2017
tu étais de feuilles mortes
d’ardoise tourangelle
comme au pont vieux
de mon front temporel
c’est le temps qui s’en va énormément
d’une poignée de jours en cohorte
***
l’altiplano de baisers abrasifs de sel
sur des bouches qui se savent fidèles
dans les vents corrosifs
***
la mort descend-elle vers le noir de nos failles
quand j’étais le monde
dans la voix tue ?
loin des boucheries solaires où nous posions
ces brûlures au toucher de neige
des Charles d’Orléans de nos chairs
***
tu étais abstraite comme cette blancheur de la neige
l’atome infini qui ne déroge à l’ombre du réel
de ta peau de clinamen
***
10 Octobre 2017
du sang des roses
qu’au matin des goélands
je te savais disparue
***
meurtrissures dans les rues pavées des martyres
prison de tes lèvres
aux gemmes de ces nuits du bout du monde
***
mes amours dévoraient jusqu’aux plèvres qui disaient
le nom des fièvres et des figuiers pour la bouche unique
qui me parlait de toi
***
ma vie est ce roman d’une mort qui commence
***
13 Octobre 2017
je m’attachais à ces grandes étendues de nord
à ces palpitations de ces lundis de mort
de verres d’ivresse d’herbes hautes
de pavés froids
comme nos confidences en forme de pluie
sur des balcons d’hôte
à voir luire les bégaiement de la solitude
je t’aimais fébrile sur des routes qui s’ensevelissent
pour ne pas nous perdre
je te désirais du plus crépusculaire de toi à moi
de la pierre au silence
de la plus crédible mosaïque ravennate
ces baisers chiffonnés des perles de la nuit
***
c’est pour ces amours de Gauguin
ces amours crus et féroces
que nous partirions pathétiques
dans d’incertaines abbayes
de pierres qui résonnent
du luxe et de l’ivoire
pour mourir d’un seul azur
et de toutes les morsures de nos solitudes
***
comme les mers qui embellissent
comme les hivers qui éperonnent
je t’aime sur la bouche qui ne finit plus
aux marées traversières tuilées et larges
de tous les Cadaquès fontainant la grâce
emblavant les sources qui nous désirent
***
17 Octobre 2017
Lussac-Saint Emilion
dans la carrure de ses chaumes
se dresse un moulin noir
***
puisqu’il pleut à Paris la mort éclabousse
le vin inonde et la lumière resplendit
-la lune le cimetière des anges-
-de toute la blancheur des juins
tu as des ciels cette rythmique de la lumière
d’où viennent ces silences de nous complices.
***
19 Octobre 2017
la fièvre est tiède mais moins que le velours de la mort
rue des abbesses 1969 je ne sais plus à quel numéro
mes ivresses t’avaient éternisée
***
comme des douleurs d’amour ces ciels sans te connaître
au pas des chemins de pluie
blanche où était la rue Cortot
vivante la griffure et les saints André des arts de nos oasis
***
tu restes ma solitude mon enrochement
le soleil était de clavier rouge sur l’écrin de la douleur
***
20 Octobre 2017
mes fougères et mes dunes mes foudres
il peut ici venir des fantômes
dans de hautes années blanches
***
Pierre Soulages figure la résurgence de la lumière des origines
***
ce que j’ai aimé du haut de Verdon
c’est l’émeraude à aucune autre pareille
les lits de clarté où les petits matins
sont toujours aux falaises de nous mêmes
***
27 Octobre 2017
comment revivre sous quelque soleil battant
sans abattre les automnes
les chevelures sous mes poignées de désir
les hululements de silence et les plèvres
de nos pierres antiques ?
t’entendre depuis le tombeau ?
***
29 Octobre 2017
de trop étreindre comme un travail de faux sur la pierre
d’étreindre des neiges dans le nom même de la solitude
ce ruissellement du temps du fond des lèvres
qui fait de nous la sculpture d’un soleil traversé
ces périmètres orfèvres où tu constelles
***
dans l’allégorique de ton visage de bois flotté
de toi revenue naissante et revivante
comme la bouche respirant du souffle des marées
nos amours tuilées
***
30 Octobre 2017
POUR BRULURE
cruauté de nos amours
ces soleils aux pierres de vautours
pour mourir à douter de l’enfer
***
2 novembre 2017
comment sont les horizons du haut altaï
à la selle des chevaux qui les traversent ?
***
5 novembre 2017
tu m’ensevelis de ces lumières de châteaux
de ces étoiles solitaires qui ne me connaissent
que de toi
de nocturnes majeurs à l’airain
du plus absolu du plus noir des noirs
des hautes voilures de la plus absurde absence
de toi dans notre froid
comme les cœurs à nu et polyandres de foudres
et de nacres
ne plus te voir comme l’on ferait de racines attelées
à l’arbre de nos baisers
l’amour clos du nom de toi que j’inventais de mes propres mains
***
le cœur se rend à l’échevelé de notre temps
***
mes amours défaites aux voilures océanes
***
6 novembre 2017
magret au Byrrh
recette de Thuir
***
quand le Roussillon s’esclaffait de son relief
de vent
dans sa lumière
tes yeux avaient de grandes roues de soleil
et du Collioure sur nos bouches
***
7 novembre 2017
coquelicots de Ségeste sous les blés verts
et les amertumes de Byzance
l’homme de Namibie la rizière des origines
des flaques de nuages sur les margelles
et les rigoles des faubourgs de Paris
comme des écoliers à grands cris
***
terrestres et combien scorpionnes
de Fausses Reposes les jaunissantes
plèvres closes de l’automne
***
ce n’était que javanaiseries sous les palmes
dépapillottant l’érectible violence
où la nuit opère
cris de guerres aux sables safranés
les astricules travaillant dans un ciel
de matière
où le goût de la mort
demeure sous le joug de la dague
la nuit déboutonnée avait son visage de linceul
(fin brûlure II)
***
8 novembre 2017
femme d’angoisse à l’angoisse capitale
tes nuits chiennes aux sabords des sanglots
femme de notre désespoir femme au cri qui finit
la chair de mon cœur rendu chauve
***
9/15 novembre 2017
1- comment -sans mourir- prendre le temps dans son empire ?
2- les paysages du Japon ont-ils des coiffes et des étoiles de neige
dans la tristesse ?
3- le chemin est sans retour comme les feuilles dans l’automne
4- Cythère n’est pas dans le désordre géographique du fond des étoiles
des nuits navigables
mais la couleur du ciel à la fin de mes douleurs
5- dans ma mort il y a une éternité qui empire
6- la nuit émolliente, la nuit des baumes
7- ces robes d’automnes qui brûlent les espérances migratrices
cavaliers de brume
comme un octobre à la diagonale du fou
l’avenir qui roque au bord de la fosse
***
17 novembre 2017
il y avait dans son cœur une corne de brume
une chanson de lavande qui traçait son sillon
il y avait les houles et les vieilles clameurs de la mer
les hautes herbes tenant lieu de frissons et de mâtures
il y avait ce poignard d’orgue d’une grande cité endormie
***
devant tant d’ornements
et d’orages nocturnes
les passions promettaient
la canule des casuistiques
***
chacun a sa place dans l’âme des lieux
même dans le plus petit bistro
il y a un buveur qui justifie l’univers
***
Maigret a ces parfums humides de Bretagne d’Ile de France
de pays innommés
de vieux bois fumé de vin blanc et de dentelles
des vieux vichy d’écluses et d’hôtels
de Quais des Orfèvres et de trains d’insomnies noirs et blancs
sans jamais aucun baiser sur les quais de pluies
et les murs qui nous figent lorsque tout dort
dans les vieux pays de tendresse
***
Desnos à l’empan d’un baiser
les moirures de nuits perlées
***
l’hortensia riverain mal humé
***
19 novembre 2017
c’était avant la neige celle qui ne viendrait pas cette année
tu avais la légèreté d’une qui passe sur les nonchalances
de la Place du Palais
la roseraie des infinies lèvres rouges que dispensait
l’aridité du soleil
du soleil arrogant
tu étais donc femme de celle dont on s’éprend
de ses lèvres de sucre comme quand on se donne
à l’ombre et à la foudre
à la tablée de la solitude et des servitudes
à l’entrecroisement des doigts
c’était des poumons d’espoir de divins merlot
que nous entrechoquions du fond des gorges
ces dièzes et ces majeurs et mineurs volatiles
qu’il y a ici bas la merveille de nos finitudes
et la chair qui se remémore la rue nocturne
du vieux buveur que je devins
c’était avant dans les parures glaciales sans anges gardiens
sans pourpres cardinalesques que je génufléxionais
au portique de la fin du jour
c’était avant que tu n’apparaisses à l’écorce de mes entailles
à la matité de l’aurore gravée
à retenir la corde des pendus après la nuit des réverbères
je t’aimais de tous ces pavés de nuit que je refaisais pas à pas
d’engouffre et de ténèbres humides
là-bas c’était l’horizon les spinozismes dénudés
et les Amsterdam dans leurs guillotines d’écluses
les escalier du ciel
c’était avant que je ne sois perdu
***
Lili avait les hanches terrestres à hauteur de mes angoisses
des yeux de fièvre la redingote des nuit de l’ouest
la certitude du hennissement et la poussière des solitudes
***
et quand je ferme les yeux sur toi c’est le ciel qui perd
***
22 novembre 2017
tu es dans le sommeil de mes rêves une réalité de sable
***
26 novembre 2017
j’ai rêvé d’être avec ces ballons qui partaient vers le ciel
les nuits de grandes fêtes
on y mettrait des souhaits
on y mettrait nos vœux comme des lumières
on les suivrait jusqu’à disparaître
jusqu’à ce qu’au fond du ciel la nuit propice
me renvoie dans des sommeils parfumés
tous tes petits papiers d’écriture enfantine
***
28 novembre 2017
la chanson disait unchain my heart comme sur une enclume
***
29 novembre 2017
comment serais je quand je serais immortellement
un corps sans âme ?
loin des horizons de ce qui est visible
je t’inventerai des astres
des volcanités
sur les cadastres de Cythère et tout ce qui t’émerveilleras
sur le plus pur des montagnes
dans la plus profonde architecture de la mer
comment serais je sans l’ivoire des ténèbres à l’archipel
des cuivres et des cornets à bouquin
au mur des déraisons bourreau de moi-même ?
dans la nuit il y a la floraison de tes abîmes dans une perce
de ta voix lointaine et l’identité de nos brûlures
c’est l’éclosion des madrigaux le passage obscur de la Provence
aux murailles de froid et aux bises du Dauphiné
dans des lits de Durance et ceux de Jabron
comment serais je sans t’aimer immortellement
dans la neige fantôme
linceul de moi-même à tenir ta main d’éternité ?
***
je ne voyais rien au-delà des larmes
sinon ce cresson bleu au fond des vallons
***
la matière est une anamorphose mouvante
***
1/3 décembre 2017
Elle me disait être de la Drôme comme pensant
que je la croyais de ce rêve insensé
de la corde du pendu
ce baiser comme une blessure le long de la gorge
de chant d’airain et d’écrins de misère
qu’aujourd’hui je marche devant et je vais vers les cœurs
***
3 décembre 2017
la nuit sans lune et les ombres de corridors
***
ces hauts trombones sur les plaines et les déserts
cette fertilité de western à la balafre de la nuit
le glas des églises à la lèpre des murs
où je sais les serpents d’ombre et les oracles
à la source des humains
***
nous ne saurons jamais l’inéluctable du maintenant
le présent sans masque et sans équivoque
***
4 décembre 2017
je l’aimais à rebours de moi-même quand l’âge
est sans vertige
dans mon érosion d’amant et ses fissures de marbre
qui décarrent le temps qui s’ouvre à la pesanteur
***
le cœur des hommes n’a jamais changé
comme la pluie sur ton visage
***
Bourdichon peintre c’est une petite Loire posée
le long d’une chaînette en creux d’amours lovées
***
5 décembre 2017
comme des bacilles de peste ou de destinées arbitraires
dans la ville qui porte des bas noirs
le sommeil géométrise les résilles qui montent aux étoiles
***
la nuit est sans couture le vent sans voilure
sans chaînes et sans armature
rugissante sous les mâtures
je porte de toi l’acier où il y a toi à dénuder
sous les chevelures
***
6 décembre 2017
les haricots Soissons ont la physionomie
de petits reins fragiles
et aussi celle des enfants fœtus
ces tubercules sableuses à l’échographie de notre âme
***
Rysanek déclinait les octaves de la femme sans ombre
sur les étals de la mort j’étreindrai les degrés de l’azur
l’inconsolable soi-même dont les racines jouxtent
ces jappements d’or du jour naissant
ces pavois qui disent le bonheur que j’ai
de te prendre dans les faims de la nuit
***
mi ré la… ma mère l’Oye
***
la nuit dans ses bas de nuit
a toujours la caresse qu’ont
les labyrinthes
sur les péchés de la ville
***
11 décembre 2017
comment vivons nous sous les lanternes de l’angoisse
le visage des carillons de la mort ?
depuis quand l’or de ton nom irise
semblable à celui que j’aimais dans la nuit charnue de nos rêves ?
***
tu es le socle de mes rêves
tu es ma nuit
tu es celle qui brille
tu es le fuseau
le long des hanches
tu es le torrent
le silex et la brûlure
le rivage et la naufrageuse
***
rue Cortot ombilic des blancs sommeils
des lierres en Minerve
des chevelures où il y avait toi
des pluies désertées où il y avait toi
des étoiles en pleine poignée
aujourd’hui dans le cœur neuf des pavés
***
13 décembre 2017
tu as déjà triomphé des fleurs
du froid
de ce temps qui nous sépare
tu m’as déjà montré l’abîme de l’absence
tu m’as montré ma vie d’incendiaire
tu portes mon sommeil
l’angoisse et l’acier
de la vie commune
tu portes mon cœur dans son enserre
les certitudes de l’avenir
quand je te suivrais jusque dans la cavité des morts
***
14 décembre 2017
papillons des bords du Rhin
abeilles des bleus et mauves de Valensole
déchiffrements
et fleurs du mal de nos métamorphoses
***
15 décembre 2017
mon cœur n’avait pas tout dit
de dieu
du cristal
de nos pas sur la neige
de l’avidité de la page blanche
de l’éternelle volonté
des robes dérobeuses
à baiser la main de la nuit
vers la fenêtre qui s’ouvre
mon cœur t’avait tout dit
d’un ciel sur Paris
d’un vent de cruauté
et d’un schisme sur les ténèbres
mon cœur n’avait fait que dire
la rugosité de nos flots de tendresse
***
17 décembre 2017
pour ceux qui se trompent de ciel
restent les épigraphies du temps
les nus sculptés et chaque douleur
à la couleur des beffrois qui sonnent
vivants et orfèvres de la nuit qui ruisselle
***
19 décembre 2017
l’Antonin disait ne vouloir s’asseoir que sur son néant
l’Artaud sur sa souffrance fétide vouloir se donner ressuscité
***
je ne voyagerai dans la momie des morts
je ne donnerai que la douleur de ma chair
le bastion des ciels
le jaunissement du temps
qui enchaînent la pierre immémoriale
de ce que seront doucement nos baisers
***
21 décembre 2017
heureux malheureux désoeuvrés de tout à l’heure
***
votive d’Artaud à l’échelle de quelle folie ?
de celle dépouillée de grandes orgues d’émotion
***
ce sublime des Rocheuses ces nuages sur la sauvagerie
des espaces
l’oiseau noir
la désolation du monde d’avant les humains
***
me délivrera-t-on de Louis Aragon
de sa perfection de sa versification
de son stalinisme conchiant les nations
de son hugolisme et sa parfaite ignition ?
***
les espaces de la nuit restent sans étoiles
quand je la quitte à la lueur des réverbères
mon cœur est sans répit sur le fil des désespoirs
j’aimais Eluard
la clarté et la franchise des cordes et des pendus
***
24 décembre 2017
la paix est à nos portes comme la guerre de tous les jours
***
le ciel croule sous les avalanches de la voix
les fleurs essaimées jour après jour
comme le limon de ces opéras en gerbe
qui nous lient
***
27 décembre 2017
nous n’avions d’autre aurore sur les dunes du désir
que le monde qui se déshabille
que les franges et les margelles
du meilleur d’une femme jusqu’à la fin du jour
***
le temps n’est qu’espace et lumière
ce qui gît
ce qui pèse sur notre rotondité
***
l’avril est sans cette amertume qui redonne
le goût des lèvres sur des fenêtres qui s’ouvrent
je vois le visage de mon attente
celui de mon amour
sous ces fenêtres du vertige
***
31 décembre 2017
dans les pays de pavés il y a les forêts les yeux qui se ferment
les cavernes de Polyphème où nous posions nos rêves
***
perdant la force des branches de l’arbre
tu m’as pris dans tes bras